Compte-rendu du voyage d'étude organisé par la 27e Région à Malmö et Copenhague, juin 2010. Coordonné par Camille Pène. Co-rédaction du compte rendu et mise en page: User Studio.
1. (Re)designing
the Regions
L’innovation sociale au service
du développement régional
Compte rendu du voyage d’étude à Malmö
et Copenhague co-organisé par la 27e Région
et DESIS (Design for Social Innovation and Sustaina-
bility) du 1er au 3 juin 2010
Coordination du voyage d’étude : Camille Pène
Avec le soutien de :
2. Sommaire
Introduction et synthèse
Introduction par Stéphane Vincent, directeur de projet La 27e Région . . . . . . . . . . . . . . 3
Liste des participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Présentation du Medea Lab et du MindLab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Synthèse du voyage d’études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Article de Camille Pène, coordinatrice du voyage d’études pour la 27e Région
Analyses
Micro-experimentations for macro-transformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Voyage dans l’innovation scandinave :
Construire la ville durable avec ses habitants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Réinventer l’entrepreneuriat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
De la micro expérimentation à la macro-transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Articles d’Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’Internet Actu
Regards de participants
Innovator vs. politics or Innovators with politics? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Article d’Aldo Olivero, étudiant en design au Politecnico de Milan et conseiller municipal
in Grugliasco (province de Turin, Italie)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Article de Jean-Baptiste Roger, conseiller en charge des TIC, Cabinet du Président, Région Ile-de-France
De l’apport ébouriffant, jubilatoire et structurant du design,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Article de Brigitte Peudupin, Adjointe au maire de la Rochelle et conseillère communautaire déléguée au développe-
ment des usages TIC et du haut débit
When design meets social innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Article d’Alberto Solazzi, étudiant en design au Politecnico de Milan
Interweaving and Co-Evolving the Micro and the Macro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
diplômée de l’université de Blekinge (Suède)
Prendre le temps, déplacer le regard,
donner forme au désir: des clefs pour l’innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Article de Barbara Bay, déléguée culturelle des hôpitaux universitaires de Strasbourg
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 2 / 52
3. Introduction
et synthèse
Introduction
par Stéphane Vincent, Directeur de projet La 27e Région
Depuis sa création en 2008, la 27e Région explore de nouvelles façons de produire
-
L’innovation sociale est au coeur de cette nouvelle grammaire de l’action publi-
Après un première voyage d’étude en
Grande-Bretagne en mai 2009, cette an-
née nous voulions voir en Suède et au
Danemark si l’innovation sociale était
s’il était possible d’y voir un change-
entières. Nous voulions également en
méthodes et ouvrent la voie, en Espa-
gne, Italie, France, Grande-Bretagne,
Suède, Danemark, etc. L’ensemble for-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 3 / 52
4. nous n’aurions pu concrétiser sans l’accueil du Medea living lab de l’Université de Malmö
nous faut ici chaleureusement remercier.
Le présent document rassemble des synthèses et des articles plus approfondis, des
témoignages et des points de vue. Puisse t-il vous faire partager notre enthousiasme et
vous donner envie, vous aussi, de faire le voyage !
Stéphane Vincent
Pour l’équipe de la 27e Région
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 4 / 52
5. Liste des participants
au voyage d’étude
Participants français
Barbara Bay, Déléguée culturelle, CHU de Strasbourg
barbara.bay@chru-strasbourg.fr
Christine Bost, Maire - Vice-présidente Communauté Urbaine de Bordeaux
c.bost@cg33.fr
Yann Djermoun, Chef de cabinet, Conseil Régional Champagne-Ardenne
ydjermoun@cr-champagne-ardenne.fr
Hubert Guillaud, Journaliste, Fing
hubertguillaud@gmail.com
François Jégou, Directeur de Strategic Design Scenarios
francois.jegou@solutioning-design.net
Matthew Marino, Consultant, User Studio
marino@userstudio.fr
Camille Pène, coordinatrice du voyage d’études pour la 27e Région
Camille.pene@gmail.com
Brigitte Peudupin, Adjointe au maire, Mairie de la Rochelle et conseillère communautaire
déléguée au développement des usages TIC et du Haut Débit
b.peudupin@nouveaux-armateurs.fr
jean-baptiste.roger@iledefrance.fr
Matthieu Savary, Consultant, User Studio
savary@userstudio.fr
Romain Thévenet, designer, La 27e Région
rthevenet@la27eregion.fr
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 5 / 52
6. Delphine Vincent, Directrice, Entreprises Territoires et Développement (Etd)
d.vincent@etd.asso.fr
Stéphane Vincent, Directeur de projet, La 27e Région
svincent@la27eregion.fr
Participants sur place
Gavin Cawood, Directeur des opérations chez Design Wales
gcawood@designwales.org
davis@ensci.com
l’université de Blekinge (Suède)
sophiahorwitz@gmail.com
Maria Richter, chef de projet chez LEADER, agence suédoise de développement pour
l’agriculture locale
Maria.richter.simsek@gmail.com
Alberto Solazzi, étudiant au Politecnico di Milano
alberto.solazzi@alice.it
Aldo Olivero, étudiant au Politecnico di Milano
aldyp@hotmail.com
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 6 / 52
7. Où les conférences ont-elles eu lieu ?
Les conférences, présentations et débats du voyage (Re)designing the Regions ont
-
Medea Lab, Université de Malmö (Suède)
Le MEDEA Collaborative Media Initiative est un
centre de recherche et de conception dédié aux
nouveaux médias au sein de l’université de Mal-
mö. Ses méthodes sont basées sur la coproduc-
tion : les chercheurs collaborent avec des acteurs
des associations, des institutions et des particu-
liers. Medea conçoit des services et des produits
nouveaux médias et le design interactif. Ses ac-
tivités sont centrées sur les nouvelles formes de
communautés, de publics et d’expression.
MindLab, Copenhague (Danemark)
Le MindLab est un laboratoire d’innovation so-
entreprises dans la recherche de solutions nou-
velles pour la société. C’est aussi un espace dans
Copenhague, spécialement aménagé pour favori-
ser la créativité, l’innovation et la collaboration. Le
MindLab travaille avec le Ministère de l’Economie
et du Commerce, le Ministère des Impôts et celui
de l’Emploi, dont les décisions dans les domaines
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 7 / 52
8. Synthèse du voyage
par Camille Pène
La 27e Région a choisi d’organiser son voyage d’étude annuel du 1er au 3 juin 2010
de participants français – élus, administrateurs régionaux, designers, journalistes – à la
découverte de projets de développement local s’appuyant sur des méthodes issues du
design thinking, de l’innovation sociale et de la créativité.
Le programme du voyage, conçu en collaboration avec le Medea Lab de l’université
Innovation and Sustainability), proposait plusieurs interventions et visites centrées sur
l’innovation sociale à la mode scandinave. Etaient également invités des agences d’in-
Initiativa Joven.
-
-
-
Les conférences ont été ponctuées de visites de projets locaux exemplaires à Malmö,
co-conçus avec les citoyens. Des thèmes cruciaux ont été abordés à plusieurs reprises :
la mobilité, l’alimentation, la santé, la ville, l’entreprenariat, les processus de prises de
-
thodes de l’innovation sociale sont le moyen d’instiguer un changement durable et de
répondre à la crise.
Malmö et sa région : un exemple de
développement réussi
Pour un voyage organisé sur le thème du développe-
ment régional par les méthodes de l’innovation sociale,
Malmö constituait une destination idéale, étant elle-même
un cas de développement régional réussi basé sur une
approche environnementale et des méthodes de co-con-
ception. Le programme du voyage comportait plusieurs
-
de Västra Hamnen, Augustenborg et Rosengard.
Ville industrielle, Malmö avait souffert de la crise des
La terrasse de l’immeuble
de Flagghusen
années 80. Située à l’extrême sud du pays, elle est reliée
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 8 / 52
9. Visite de Vastra Hamnen
voyage d’étude de la 27e Région ont notamment eu l’occasion de visiter une coopéra-
tive d’habitation située dans un immeuble de la zone résidentielle de Flagghusen, conçu
programme a conduit la municipalité, des architectes, des citoyens et des promoteurs
-
l’ont construit. Il est un succès du point de vue de l’architecture soutenable, mais le ni-
veau social de ses habitants témoigne des limites de la réhabilitation de Västra Hamnen,
réservé à une population aisée.
Impliquer les citoyens dans des projets de redévelop-
pement urbain
D’autres projets de redéveloppement urbain à
Malmö témoignent d’une interprétation plus large
de la notion de développement soutenable en
mettant l’approche environnementale au service
d’un projet social. Malmö est la ville de Suède
-
ment, et certains projets locaux jouent de cette
diversité culturelle comme d’un levier pour l’inno-
de Malmö, a présenté le premier jour du voyage
Système de drainage à Augustenborg
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 9 / 52
10. logement suédoise. Mais au cours des années, le
un fort taux de chômage. Le projet de renouveau
urbain s’est appuyé sur l’implication des habitants
a été mis sur un programme de recyclage des dé-
chets, de gestion de l’énergie et de l’eau et sur
la réduction de la dépendance automobile, conçu
en collaboration avec des innovateurs sociaux lo-
caux. En visite sur place, nous avons entre autres
projets découvert un système de drainage des Les participants au voyage visitent
Augustenborg
eaux destiné à répondre aux problèmes récur-
rents d’inondation, mis au point par un habitant
d’Augustenborg dans son grenier.
La diversité culturelle au service du développement
soutenable
Nos hôtes du Medea Lab l’ont rappelé à plusieurs reprises : les gens sont une res-
-
Association regroupe des femmes de plus de
200 nationalités différentes originaires d’Iran,
développer de nouveaux services basés sur
la diversité de leurs savoir-faire. Ces femmes
a convaincu des potentiels de cette associa-
tion.
découverts à Malmö témoigne d’une avancée
très nette de cette région de l’Europe dans la
direction du développement soutenable, com-
pris comme une démarche à la fois écologi-
Dîner à la Herrgards Women Association
Le phénomène des labs d’innovation sociale
-
des intervenants, ont en commun d’être des structures dédiées à l’expérimentation et à
l’innovation sociale. Mais le fonctionnement et la nature de chacun diffèrent nettement.
Le Medea Lab, notre hôte à Malmö, est un centre de recherche et de conception dé-
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11. dié aux nouveaux médias au sein de l’université de Malmö. Ses méthodes sont basées
sur la coproduction : les chercheurs collaborent avec des acteurs extérieurs à l’univer-
nouveaux médias et le design interactif. Au cours du voyage, le Medea a présenté des
projets basés sur les nouvelles formes de communautés, de publics et d’expression.
-
sité le deuxième jour du voyage, est également guidé par une démarche de recherche et
-
spécialement pensée pour accueillir des séances de co-conception : on peut visualiser
des projets sur les murs, effacer et recommencer. Des décisionnaires et fonctionnaires
y retrouvent les designers et anthropologues employés du MindLab pour des séances
mieux dépenser l’argent des contribuables, en vue d’initier des changements durables et
Le MidtLab paraît en comparaison une structure plus modeste aux actions plus ci-
blées. Il s’agit d’un petit laboratoire d’innovation sociale de la région Centre du Danemark.
Au Danemark, la principale compétence des régions est la santé, et Henrik W.Bendix, di-
recteur du MidtLab, a présenté des projets liés à l’amélioration des hôpitaux comme par
exemple un travail de design du lit d’hôpital du futur. Le travail du MidtLab repose sur
l’alliance entre une compétence sur les processus d’innovation et une expertise sur les
domaines d’intervention.
Malgré leurs différences structurelles, l’existence des labs traduit le besoin actuel
-
gouvernement en passant par les associations et les entreprises.
Le « friendly-hacking »
domaine d’intervention fut récurrente au cours des présentations et des discussions.
La 27e Région et le programme Social Entrepreneur in Residence (SEiR) supervisé
travaillent, les innovateurs sociaux réforment alors de l’intérieur tout en gardant un point
-
dly hacking », et cite pour donner corps à cette idée la résidence de la 27e Région au
-
-
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12. La prééminence du design
Les méthodes de l’innovation sociale sont apparues au cours du voyage dans toute
-
l’appropriation » mais également, en amont du processus de création, de décrypter les
par la 27e Région, à l’instar de nombreux programmes présentés au cours du voyage,
repose sur la compétence des designers. Mais le rôle du design dans l’innovation sociale
Favreau, responsable des relations internationales de l’agence d’innovation de la région
-
du design mais sur l’inventivité des artistes. Ainsi, le CHU de Strasbourg a accueilli une
-
L’entrepreneuriat comme méthode pour l’innovation
sociale
L’entrepreneuriat est également apparu à titre de méthode
par un fort taux de chômage et par la présence de secteurs
traditionnels au détriment de secteurs émergents, et le déve-
sur la promotion de l’entrepreneuriat créatif à tous les niveaux
éducatifs et de soutenir les jeunes entrepreneurs. Pour cela,
Initiativa Joven crée des environnements favorables à l’entre-
destinés à stimuler la mise en réseau et l’échange d’idées.
Le MidtLab adopte lui aussi des valeurs de l’entreprise, en
passant d’un système orienté vers l’offre à un modèle orienté
vers la demande. Health Launchpad, programme de la Young
Annabelle présente Initiativa
Foundation présenté au Medea Lab par Joop Tanis, est un Joven
-
vent dans le domaine de la santé. Au cours de ce voyage, l’en-
treprise et ses valeurs ont été présentées comme des leviers
importants dans le domaine de l’innovation sociale.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 12 / 52
13. L’acupuncture régionale
-
de plusieurs points répartis dans le territoire. Hubert Guillaud aborde cette notion de
projets locaux dépend en partie des méthodes employées dans leur conception. Lors de
-
-
ont besoin de jouer à ce type de jeux et d’être transformé par ce processus. »
Les réseaux d’innovateurs sociaux
voyage, Louise Pulford a présenté le programme Social Innovation Exchange (SIX), une
-
ciale, supervisée par la Young Foundation.
Cette communauté a pour but de favoriser
l’échange de méthodes et à exporter les
à eux présenté au MindLab leur projet de
hub pour les nombreux innovateurs sociaux
basés à Copenhague. L’enjeu est de créer
irrigue le pays par le biais d’actions en ré-
seau, d’une présence sur le web et de la
création d’un sommet de l’innovation so-
ciale à Copenhague. Louise Pulford de la Young Foundation présente SIX
Le voyage d’étude, réunissant des acteurs de l’innovation sociale suédois, danois,
réseau. Le troisième jour du voyage, co-organisé par la 27e Région et le projet DESIS, ont
été exposés des projets d’innovation sociale régionaux exemplaires. L’enjeu était de les
présenter selon un format homogène, de façon à pouvoir comparer facilement leurs en-
jeux, leurs forces et leurs faiblesses. Cette journée devait permettre la constitution d’un
-
teurs du projets DESIS - la 27e Région, Sustainable Everyday Project, l’Ensci-les ateliers,
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14. besoin des innovateurs sociaux de se constituer en réseau. Le voyage d’études aura-t-il
été aussi l’occasion de créer des opportunités de collaborations entre ces derniers et les
Quelles collaborations possibles entre les politiques et
les innovateurs sociaux
a été posée par les participants français lors des sessions de brainstorming et de resti-
Milan, Jean-Baptiste Roger, conseiller TIC à la région Ile-de-France, et Brigitte Peudupin,
-
lui d’un statut original : il travaille pour et avec les ministères.
-
ses en réaction à la présentation de certains projets menés localement et en dehors du
-
-
borer autour de projets à venir.
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15. Analyses
Micro-experimentations
for macro-transforma-
tions
DESIS Europe, the European branch of the international Design for Social Innovation
and Sustainability network is already active with projects, research and workshops but
had not been effectively launched: this was one of the many activities scheduled between
the 1st and the 4th of June in Malmö, Sweden. Two events were organised back-to-back
at MEDEA Lab settled at the University of Malmö: (Re)designing the Regions was a 3 day
study tour organised by La 27e Région a French public innovation lab; SEE that stand
for Sustainable Everyday Exploration was a workshop organised by Strategic Design
Scenarios and Politecnico di Milano within the PERL (Partnership for Research and Edu-
cation for Responsible Living) European project. Both overlap in time and share the same
concerns: how can we innovate in local transformative processes towards sustainability;
how to renovate the way public actions and policies are made and foster social innova-
tion-based bottom-up processes towards new sustainable ways of living… The seminar
focused on local projects such as Living Labs in Malmö and Copenhagen, the MindLab of
the Danish Ministry of Finance but also on many invited participants representing original
projects and institutions such as Social Entrepreneurship in Residence from the Young
the MidtLab from central Danmark region or Inciativa Joven from Estremadura region in
Spain…
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 15 / 52
16. Magic words…
Experimentations; micro-projects; co-design; rapid-prototyping; immersion… seem
to be the key words to foster social change and renovation of our public infrastructures.
They were omnipresent in all the presentations these 4 days in Malmö… Maybe a bit too
much… but this is the unavoidable side effect of concentrating so many best cases of
social innovations and sustainable transformation supported by design in one room… or
I should say in one ‘lab’… Lab is also a key word as most of these projects are promoted
-
able to challenge established infrastructures and innovate in the processes.
Lets not be trapped into a now recognizable style of the so-called creative industries
as says Pelle Ehn, Professor at Malmö University: a clear model of participative innova-
tion emerges. Most inspiring approaches are already far beyond working ‘with’ instead of
able to stay in contact with users in an ‘impregnation’ process. In parallel new original
light format of ‘crash intervention’ appears as for instance the MindLab ‘Good Advices’
proposing a simple 2 hours orientation discussion with experts of the future Copenhan-
gen Social Innovation Lab ‘Emergency Line’ for starting immediate projects. Being able
to work in partnership is key: Social Entrepreneurship in Residence programme is partly
Territoires en Résidences creative immersion sessions to keep autonomy and shared
leadership in the process…
Bridging policy and design…
Hubert Guillaud, journalist editing a Internetactu website on IT and social innovation
comments: “…there are 2 groups and they mutually think the other is disconnected from
reality…”. The public institution group and the design-driven innovators group looked
potential of the users-centred approaches and tools to kick-off innovations in institutions
but don’t see how to scale-up out of a policy-driven processes; whereas the later explo-
res how to reach macro-transformations supporting a bottom-up process and is curious
to see around the table politicians and civil servant open to this approach…
research project in the early 00’s we gave with Ezio Manzini, DIS Indaco Politecnico di
scale and smaller systems of related stakeholders. We distinguish them from POS for
Policy-Orienting Scenarios focusing structural economic or legislative changes in the go-
distinctions, blur macro and micro scales, prefer participation to leadership and sketch
tentative promising collaboration between the 2 groups…
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 16 / 52
17. Promising social innovation…
Social innovation is also among the ‘magic words’ catalysing interests and energies
but also very different attitudes and points of views… Brigitte Peudupin, Deputy Mayor
of the city of La Rochelle in West of France notes that certain cities are attracting social
innovation – as La Rochelle for instance – referring to a virtuous interplay between the
pre-existence of successful socio-cultural projects and the attention the city pays to host
and support them properly… She’s refereeing to social innovation as forms of ‘bottom-up
entrepreneurship in the social sector’ that has always complemented gaps or uncovered
-
vation as one of the emerging trends in major design consultancies, he shows examples
of ’social design’ such as mobile phone based cheap AIDS warning campaign or acces-
sible computer management in depraved schools.
The motivation to focus social innovation is different when Per-Anders Hillgren, Res-
ponsible of the Malmö Social Innovation Living Lab says after the workshop group had a
diner organised by the Herrengårds Women Association: “…these group of Afghan wo-
men are a really cool stakeholder to innovate with…”: he is pointing how their creativity
and entrepreneurship is likely to inspire new and more sustainable ways of living. In the
same way, when Michael Narberhaus, in charge of the One Planet Mobility programme
of WWF, warns that successful social innovation projects are sometimes too much put
forwards as icons of sustainability by local public authorities, he points social innovation
systemic transformation of ways of living…
From micro-experimentations…
-
rhood of Malmö. This project is part of the rich social innovation tour of Malmö Living
Labs and consists in sharing pets: the apartments in this social logging area are too
-
furbishes and maintains a collective basement hosting half a dozen of rabbits, growing
them vegetable and generating a rich collective experience. Beyond socialisation of the
kids, the Rabbit Hotel proposes an interesting deal to the mostly immigrant families living
there: kids can stay there afterschool; the only price to pay for the parents is to take part
to Swedish courses set up locally to foster cultural integration. A nice example of micro-
experimentation balancing ‘push’ and ‘pull’ toward social change acknowledged by most
of the participants but as Jean Baptiste Roger responsible of IT development in Ile-de-
France Region said: “we are the guys with the macro-googles here and we are wondering
Getting from micro-experimentations to macro-transformations was exactly the joint
topic of the 2 Malmö meetings: can an ‘acupuncture’ of micro-projects achieve systemic
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 17 / 52
18. …to macro-transformations
Eysines, a city near Bordeaux in the South-West of France is organising every year the
through a discovery journey and country party in large local vegetables plots. Christine
Bost, Mayor explains how Eysines and the cities nearby were traditionally the production
plant of a short food circuit providing the street markets of Bordeaux and its surroun-
dings. She also explains about the challenge to maintain this agricultural land within the
city boundaries, to resist to the speculation pressure, to collaborate with the agricultural
engage the population in supporting the initiative through design of the annual event of
the Raid des Maraîchers.
Eysines market-gardens is a good example of a potential emerging ‘framework pro-
ject’ similar to some of the cases presented by by DESIS partners as Politecnico di
Milano South Agricultural Park project ‘Feeding Milano’ or Tonji University Chong Ming
Island near Changhai during the 3rd of June joint day between (re)Designing the Regions
and SEE workshops. In total 7 cases were reviewed to kick-off the SEE research pro-
projects as Parsons School project in Lower East Side, MEDEA Social Innovation Living
Mobility and La 27e Région’s Territoires en Résidences. A particular effort was made by
all contributors to see each case as a Framework Project, an attempt to reach macro-
transformation of a city or a region through an acupuncture of micro-projects in synergy.
A common template allows starting cross analysis and shows for instance many robust,
fresh, innovative micro-projects but sometimes a lack of a clear vision linking them and
micro-initiatives, policy-driven action and design-driven innovators, bottom-up and top-
down, SEE research project is looking for a balanced acupuncture…
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 18 / 52
19. 1. Voyage dans l’in-
novation scandinave :
Construire la ville du-
rable avec ses habitants
Malmö, laboratoire scandinave
Le laboratoire de Medea est installé dans
la toute neuve université de Malmö, dirigé
par le designer Pelle Ehn, est à cette image.
-
favoriser l’innovation sociale. Comme le dit
son concepteur, c’est une plate-forme, un
lieu, un environnement, une infrastructure.
Le rôle du Medea est de démocratiser l’in-
-
nancière, sociale et environnementale, à la-
pour cela la conception par les utilisateurs.
Medea se divise en trois laboratoires :
-
terme devrait accueillir un FabLab associé
Turning Torso, la plus haute tour d’habitation d’Europe,
projets (DoDream) ;
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 19 / 52
20. production, promotion, distribution et
-
Qu’est-ce que
relles avec des expériences comme
permettant à des jeunes de jouer de la
l’innovation sociale ?
L’innovation sociale désigne un ensemble de stratégies,
codes-barres ou encore le Hip-Hop -
chent à étendre et renforcer le rôle de la société civile dans
Bluetooth Bus, transformant le bus en la réponse à la diversité des besoins sociaux (éducation,
culture, santé…). Dans ce vaste creuset, le terme désigne
- the Neigbourhood, sur deux autres
innovations elles-mêmes (comme le microcrédit, l’appren-
cette innovation recouvre : entrepreneuriat social, mouve-
pour des services collaboratifs et la re- ment coopératif, et plus généralement l’économie sociale
et solidaire, comme on l’appelle plus traditionnellement en
cas avec le projet Parapolis, permettant
aux gens de participer à la reconception
nouveaux “modèles” de fonctionnement de l’économie
et dialoguant avec les architectes, ou
Hilda ou encore les Bokalers, des ap- -
des commerces de proximité. l’accent sur la personnalisation et la cocréation. C’est-à-
-
consommateur. Le projet consiste à redonner du pouvoir
à l’utilisateur, l’aider à s’émanciper, développer ses “capa-
cités” ou plus précisément encore développer sa “capaci-
des solutions à ses demandes individuelles tout en créant
de nouvelles formes de sociabilité pour éviter de se diriger
vers une société trop fragmentée.
est d’autonomiser l’individu tout en renforçant le lien so-
cial, en mettant l’accent sur l’analyse des comportements
pour mieux y répondre. Il s’agit de déplacer le regard, de
La présentation du projet One Planet Mobility au changer l’angle de vue, d’engager une conception centrée
Medea Lab
sur l’utilisateur. Le codesign (la coconception) dont se re-
perspectives pour comprendre comment les gens veulent
ou peuvent utiliser un service public. Car l’objet du de-
ne construit pas d’infrastructures sur sign, ici, n’est pas la conception d’un produit, mais bien
celle d’un service, dans le but de transformer le service et
leurs propres services, mais a pour but
A l’invitation de la 27e Région pour son second voya-
formats adaptables, d’être capable, ge d’étude dans l’innovation sociale européenne après la
selon les besoins, d’avoir des projets Grande-Bretagne l’année dernière, nous nous sommes
intéressés cette année à l’innovation sociale scandinave,
stables ou éphémères. avec un voyage d’études à Copenhague et Malmö.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 20 / 52
21. Impliquer les habitants
-
populaire a été conçu avec un système de chauffage collectif pour tous les immeubles,
la communauté. Mais avec le temps, comme c’est souvent le cas, les immeubles se sont
-
proposition. Les urbanistes se sont appuyés sur les connaissances des habitants pour
aider l’opération. L’eau par exemple était un problème : construit au niveau de la mer,
mal drainé, les terrains de jeux étaient constamment inondés. L’idée a été d’en faire une
-
bassins. Sur les immeubles rénovés ont a mis en place des toits verts avec des ruches,
-
-
Le faible niveau d’habitants possédant des voitures a donné naissance à un système
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 21 / 52
22. La communauté s’est également mobilisée pour occuper des espaces communs dans
les sous-sols des immeubles inoccupés depuis les années 70 : les appartements étant
petits, les habitants se sont mobilisés pour créer des salles de jeux communautaires
parents immigrés n’arrivaient pas à aller aux cours de Suédois du soir, car la garde des
les parents sont au cours du soir.
pas le développement durable de notre société.»
Pour Trevor Graham, le coordinateur de la
l’innovation sociale a pour objectif d’engager
les gens et les autorités pour rendre les pro-
-
prendre dans l’organisation d’une ville pour
la changer et rendre de nouveaux processus
facile de développer d’autres projets. Entrer
le long terme.» Pour la ville, il fallait accep-
ter la participation et accepter de perdre du Les petits immeubles d’Augustenborg sous la pluie
contrôle. Mais la perte de contrôle est la seu-
Une mobilité pour la planète
cherché à répondre le projet européen One Planet Mobility, mené par SDS, le WWF et
-
En 2050, nous devrons avoir réduit de 95 % nos émissions de carbones par rapport
aux années 90. À court terme, il faut développer une communauté forte de nouvelles pra-
limitations de vitesse, diminution du nombre de voies disponibles pour les voitures et du
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 22 / 52
23. nombre de places de parking) tout en renforçant les transports publics, les espaces pour
marcher ou faire du vélo. La démarche là encore a été créative : pour générer une prise de
gens tout le long du processus et au-delà. Si la transformation commence par des déci-
Parmi les outils de mesure mis au point, l’un de ceux-ci permet de calculer les pressions
environnementales de la consommation des gens selon leurs activités et leurs déplace-
ments. Le succès du programme à Malmö a reposé surtout sur l’engagement de la ville à
un haut niveau de décision, reconnaissent les porteurs du projet, notamment en se reliant
aux usagers pour élargir l’échelle de l’engagement.
Engager les gens massivement dans le processus, tel a été justement le rôle de l’in-
Everyday et du réseau Desis spécialisé dans la conception sociale du développement
durable. Son intervention dans le programme One Planet Mobility a consisté à faire éla-
borer des scénarios avec des étudiants et des habitants sur les sujets du transport pu-
blic, du vélo, de l’accès... puis à demander aux autorités de les revisiter, de se les ap-
ceux-ci, via des méthodes créatives comme le montre la vidéo illustrant le processus mis
-
tionnel, un moyen pour s’inspirer des scénarios et reformuler les idées dans leur contexte
La plupart des microprojets d’innovation so-
ciale s’épuisent et disparaissent reconnaît Fran-
important, mais le système, la stratégie. Il faut
activer des microprojets non pas pour eux-mê-
mes, mais dans le but de créer un changement
l’absence de stratégie ou de continuité nuit à la
réussite du projet. Pour une prise de conscience
Extrait de la vidéo de présentation de One
urbain entier.» Planet Mobility
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 23 / 52
24. Le développement durable est un levier pour agir et construire une société durable. A
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 24 / 52
25. 2. Voyage dans l’innova-
tion scandinave :
Réinventer l’entrepre-
neuriat
Suite de notre voyage dans l’innovation sociale européenne à l’invitation de la 27e
la conception de services peut aider au développement de nouvelles formes d’entrepri-
ses.
MindLab : changer l’esprit de l’innovation publique
Le MindLab est un laboratoire fondé par les ministères danois de l’économie, des
penser l’innovation dans le gouvernement et les services publics.
-
également des outils provenant de méthodes plus traditionnelles comme l’ethnographie
-
Les méthodes du Min-
dLab danois, issues
de leur guide pour l’in-
novation (en danois).
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 25 / 52
26. aux ministères et toutes les parties prenantes. Leur travail consiste à comprendre com-
venir directement aux conclusions».
Des responsables du ministère de l’économie sont ainsi venus les trouver avec un
-
d’aide du gouvernement. L’aide désincarnée de leurs réalités et de leurs préoccupations
-
depuis longtemps le couteau suisse du patron de PME, pour interagir rapidement avec
eux, à toutes les étapes de la conception. Un programme est lancé et une plateforme
d’échanges adaptée à leurs besoins devrait voir le jour d’ici décembre.
L’entrepreneuriat en résiden-
ce
Joop Tanis s’occupe du programme d’en-
trepreneuriat social en résidence à la Young
-
vation est passée du désirable à l’inévitable»,
Grande-Bretagne, les coupes budgétaires ne
un argument souvent utilisé par les Britanni-
-
Joop Tanis de la Young Foundation présente le pro-
Cottam de Participle : trouver une alternative gramme Health Launchpad au Medea Lab
au modèle de coupe budgétaire des services
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 26 / 52
27. de nouveaux types de services comme le Cercle de Southwark, un réseau d’entraide de
voisinage.
Ce programme de la Young Foundation concerne 65 personnes, 47 entreprises et
-
vestissement pour soutenir de nouvelles formes d’entrepreunariat social autour de la
santé. L’idée n’est pas de soutenir des jeunes pousses innovantes développant des ap-
plications médicales de pointes ou spécialisées, mais de soutenir d’autres approches de
-
plusieurs jours à travailler avec l’entreprise à cadrer son projet, avant de l’accompagner
Parmi les sociétés accompagnées, Healthy Incentives est un système d’incitation pour
ou en faisant de l’exercice. L’idée est de soutenir une initiative majeure de prévention.
des usages distants. NeuroResponse est une entreprise de télésanté pour les personnes
-
tant à des médecins et des patients de consulter directement des spécialistes dans le
forum d’entraide pour les familles ayant une personne âgée à charge. Pour le programme
d’entrepreneurs en résidence, ces familles jouent un rôle capital et non mesuré dans les
retrouver leur autonomie. L’accompagnement, lancé en pilote sur le Comté de Brent, se
pour voir ce dont elles ont besoin et orienter les associations d’entraide vers elles si né-
cessaire. L’idée est de réduire la dépendance des personnes âgées à l’égard des profes-
Comme on le voit à l’aune des projets soutenus par le programme entrepreneurs en
système de santé normal», souligne Joop Janis, comme il nous semblerait improbable
-
tent de trouver des solutions pas nécessairement médicales à des problèmes médicaux.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 27 / 52
28. La proposition peut sembler radicale, mais c’est peut-être une des façons de déve-
Soutenir l’esprit d’entreprendre
L’Estrémadure n’est pas la région la plus innovante d’Espagne, au contraire. C’est
pour remédier à un niveau de chômage plutôt élevé, une industrie traditionnelle encore
ont mis en place en 2004 le Cabinet d’initiative pour les jeunes. Cette cellule a pour ob-
jectif de promouvoir et développer l’esprit d’entreprendre auprès des plus jeunes et de
créer un écosystème favorable à l’innovation et à la créativité. Rien de moins ambitieux,
le progrès social est aussi fondé sur la stimulation de l’imagination dans toutes les strates
de la société.
de nombreux programmes, dont plusieurs dans le domaine éducatif à destination des
enfants comme des étudiants. L’un d’eux, par exemple, consiste en un concours pour
les lycéens, dont la 5e édition vient de s’achever, consacré à imaginer son entreprise. Du-
rant 9 mois, des groupes d’étudiants doivent imaginer un produit ou un service, en faire
-
l’esprit d’entreprendre».
Autre exemple de l’action de ce laboratoire
d’innovation sociale consacré à l’innovation en-
trepreneuriale : les rencontres ! Que ce soit la
-
nanciers et entrepreneurs) ou les Coffee Breaks
annuels (dans ces rencontres créatives entre le
Barcamp et le Speed Dating, l’idée est de mettre
-
-
trent), tous les outils sont tournés pour aider les
créateurs d’entreprises à entreprendre ensemble.
Des élèves présentent leur projet d’entreprise au jury
d’initiative pour les jeunes -
tiers», estime Annabelle Favreau en se basant sur
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 28 / 52
29. L’initiative pour les jeunes développe de nombreuses autres actions pour créer une
Après avoir lancé la semaine de la créativité cette année, le programme prépare une
stratégie régionale sur l’entrepreneuriat, via le programme i-cosistemas dont le double
but est de concevoir un écosystème de ressources et de services pour les entrepreneurs
-
soient mis en place, les résultats de l’initiative se mesurent déjà de manière plus empiri-
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 29 / 52
30. 3. Voyage dans l’innova-
tion scandinave : de la
micro expérimentation à
la macro-transformation
-
François Jégou présente le programme DESIS au Medea Lab
Innovation sociale : Comment passer à l’échelle ?
L’innovation sociale se présente souvent comme un ensemble de micro-projets isolés,
comme autant d’actions concrètes sur un territoire donné dans un temps limité ayant une
énumérant les limites de l’innovation sociale, du passage à l’échelle, de la pérennisation
des actions et de leur généralisation pour dépasser les projets de proximité...
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 30 / 52
31. certainement le bon niveau pour faire levier sur des transformations globales». Pour lui,
fonde sur un réseau de projets localisés, liés entre eux, en synergie, mais autonomes et
sur l’innovation sociale et l’acupuncture régionale
Via ses observatoires - la plateforme Sustainable Everyday et le réseau Desis (Design
for Social innovation and Sustainability) -, François Jégou a compilé un véritable cata-
logue de l’innovation sociale, rassemblant plus de 300 cas documentés. Et son constat
est clair, en observant par exemple les groupements d’achats de nourritures (style AMAP)
moyennes émergentes ou les classes les plus pauvres de la société. Elles ne résolvent
positive sur de nouvelles façons de vivre. Tout part de communautés électives. Les com-
munautés créatives ne sont pas des communautés traditionnelles, elles sont des com-
principe de charité.»
compréhensibles au plus grand nombre. Il permet également de faciliter la dissémination.
comme des outils pour faciliter le covoiturage ou le partage du petit matériel domesti-
commence à montrer la valeur de toutes les expériences collectées à travers le monde.
points...»
Le but, rappelle-t-il est de parvenir à une dyna-
les usages, stimulant en continu les possibilités
de grands programmes de développement. Cette
posture de l’activation des forces vives, de l’énergie
vitale d’un lieu, met l’accent sur le maintien d’une
de problèmes lourds, à la manière de l’acupuncture
-
chitecte et urbaniste brésilien, maire de Curitiba, la
Du Micro au Macro»>Des micro-expérimentations aux
ville toujours citée en exemple pour ses program- macro-transformation
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 31 / 52
32. -
mework, une stratégie pour achever la transformation via un réseau de micro projets.»
Politique ou Design ?
-
agriculture raisonnée. Les politiciens italiens (comme les agriculteurs d’ailleurs) cher-
-
-
ding Milano» d’Ezio Manzini sur l’espace
agricole du Sud de Milan
nouvelles opportunités d’activités liées à la nature et à l’agriculture. Pour cela il faudrait
-
food and tourism», c’est-à-dire l’agriculture et le tourisme de proximité, comme il l’ex-
région.
-
Les communautés d’habitants ont développé toute une série d’actions pour renforcer
la communauté populaire : développement de jardins communautaires, développement
de kit d’outillages pour mieux organiser la communauté, action de réappropriation d’en-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 32 / 52
33. -
ci-contre : Présentation de Francesca
Rizzo sur les communautés créatives
de New York
ci-dessous : opengreenmap.org
développer d’autres projets», rappelait François Jégou. A Malmö, les projets de réhabili-
était la clef. Les approches les plus inspirantes consistent bien à travailler avec les uti-
du contrôle.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 33 / 52
34. Le design et la politique sont-ils la solution à tous les
maux de la société ?
nombreux micro-projets ont tendance à disparaître, à se substituer les uns aux autres, à
l’image de certains écovillages construits en hâte autour de Johannesburg avant le som-
-
mettent pas de trouver des solutions à tous les problèmes.
les communautés développent et trouvent leurs propres solutions. Diminuer la bureau-
localisme de masse dépend d’un autre mode d’accompagnement : offrir le bon type
d’opportunité, de conseil, de soutien à des communautés d’origines diverses permet de
différente, avec un plus grand partage des responsabilités locales et nationales, en ap-
le localisme n’est pas une solution pour construire de meilleurs programmes nationaux,
des solutions locales faisaient face à leurs limites dans leur capacité à étendre et parta-
à faire la puissance des services publics», conclut le rapport. Pas l’inverse. Pour passer
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 34 / 52
35. Vincent de la 27e Région, l’innovateur dans l’espace public apparaît toujours comme in-
différente et reconnue comme telle.
La force de l’émancipation sociale
n’a pas attendu les designers pour exister. A Eysines, une ville de l’agglomération de
terres agricoles, résister à la spéculation immobilière, former de nouvelles générations de
L’eau de La Rochelle vient des captages de Fraise au-delà de la Communauté urbaine
de captage des eaux pour les louer à des agriculteurs bios et favoriser sur ce territoire
les habitants de La Rochelle rencontrent ces agriculteurs de proximité.
L’acupuncture c’est bien, si elle est associée à de la chirurgie lourde, comme le mon-
traiter le corps social.
Les oasis d’innovation sociale sont intéressantes si elles s’interconnectent entre elles.
-
-
les structures sont encore descendantes : les régions ont intériorisé le modèle jacobin et
n’ont hélas pas inventé le modèle open source.»
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 35 / 52
36. Regards de
participants
«Innovator vs. politics
or Innovators with
politics?»
Article d’Aldo Olivero, étudiant en design au Politecnico de Milan et conseiller municipal in Grugliasco (province de
Turin, Italie).
A very interesting topic came out during the discus-
sion in groups in Copenaghen: the relationship between
social innovators and politics.
needs more time than politics. Is it possible to conciliate
Politics needs concrete results, because a politician
needs results to be re-elected. But measure the results
-
couldn’t be useful. Probably a “satisfaction-based” could
Restitution d’une séance de travail au
MindLab
the best results for politicians and designers.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 36 / 52
37. Le MindLab à Copenhague
I think in this problematic situation the designer’s role is crucial. During the discussion
appeared the idea that design could be a kind of “emergency unit” which works as an
external help to reconnect politics – the decisional and economical centre – and social
reality.
During the workshop we had two good examples like
27th Region and MindLab: they demonstrate that politi-
cal world can involve citizen through this kind of “innova-
tion unit”. I agree with this vision because I guess that the
multi-disciplinary approach of design could allow desi-
gners to be a kind of mediators. And a designer could be
weak solutions of social innovation, in order to put them
into a macro context (a frame).
The vocabulary is also another problematic topic.
Designers, citizens and politician speak different langua-
Séance de travail au MindLab
ges most of the time. Moreover, in order to present as
well as possible a design-oriented solution, we use com-
plicated words (sometimes without knowing exactly what they mean). Sometimes sta-
keholders use very simple words in their job and - I don’t why – use complicated words
with citizens. Probably we need a shared vocabulary among the different actors in social
innovation. As you can read in MindLab presentation “MindLab is instrumental in helping
the ministry’s key decision-makers and employees view their effort from the outside-in,
to see them from a citizen’s perspective”.
In conclusion, I don’t think that design is the solution for all the problems. The solution
probably is inside the cooperation between social innovators, designers, citizens and
politicians. Too often those different worlds are watertight…
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 37 / 52
38. «Quelle vision politique
pour l’innovation
sociale?»
Article de Jean-Baptiste Roger, conseiller en charge des TIC, Cabinet du Président, Région Ile-de-France
Incontestablement j’aime les voyages d’études. C’est fatigant, trop bref, souvent iné-
gal, mais c’est un exercice stimulant et exigeant.
Se déplacer, c’est d’abord changer d’angle et donc de vision, c’est un moyen d’en
semblables, des interrogations et des envies communes. Mais ce changement de dis-
tance focale, cette confrontation amicale avec d’autres pensées, d’autres caractères,
d’autres histoires aussi, peut être une épreuve.
-
formation considérable, l’on noue des relations nouvelles avec d’autres, on retrouve une
vous donne des fourmis et une envie d’agir renouvelée.
-
pas. Si nous pouvions tous ramener des expériences, des manières de faire, le sentiment
-
ments in situ ont apporté à chacune et chacun d’entre nous des éléments pour penser
et s’interroger.
doute trop dense mais comme beaucoup d’entre nous il me reste beaucoup d’images et
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 38 / 52
39. -
-
tre lors des deux workshops de rendu intermédiaires. J’y reviens bien volontiers même
depuis longtemps maintenant. Pour faire simple : s’interroger sur les modes d’actions ou
-
autrement : ne nous interrogeons-nous pas trop sur les moyens de parvenir à un but sans
Je lis de nombreux blogs et études, c’est nécessaire pour suivre les tendances et
sont-elles si neuves en vérité), souvent anglo-saxonnes, remettant au centre les individus
Cet aveuglement autour de la méthode n’est-il pas un acte de décès de l’Idéologie,
forgent une direction et un but à atteindre.
J’ai eu clairement ce sentiment à plusieurs reprises lors de notre déplacement collec-
à une multiplicité d’interlocuteurs, brillants sur les moyens, mais évasifs sur les buts.
l’adresse. La voiture roule, je conduis bien, mes passagers sont rassurés, mais nous ne
-
vivaient dans une réserve d’indiens, ou une base lunaire. Symptômes donc d’un malaise
profond.
-
J’ai toujours été persuadé de cette articulation évidente entre local et global, mais
n’est pas valable partout, mais l’inverse n’est évidemment pas vrai. Il y a nécessairement
même manière, pour penser global, encore faut-il d’abord penser, puis penser globa-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 39 / 52
40. lement, donc d’aboutir à une analyse complète et une vision pour l’ensemble du corps
social (on n’ose même plus écrire : une voie universelle).
-
-
excellente idée, une initiative passionnante pour une population sans repère dans un
au global.
les citoyens disposer. L’essence même de la démocratie représentative. Et l’on aura bien
raison.
-
mesures ou des actions pour tous, généralisable partout. Mais alors il se heurte à ces
espaces clôturés par les citoyens eux-mêmes.
se trouver hors des soubresauts du monde.
-
ricains, toujours prompts à l’acronyme avaient imaginé le syndrome NIMBY (Not in my
backyard – pas dans ma cour) dans les années 80. Il y a donc déjà 30 ans.
-
dant mon mandat) de la part des élu(e)s les moins courageux. Penser et donc agir global
en se heurtant au local conduit souvent l’élu(e)s sortant(e) à la défaite lors des élections
suivantes. Fort heureusement, il existe encore une majorité d’élu(e)s persuadés de l’im-
acceptent de se heurter à la somme des individualités, souvent les plus à courte vue.
-
la diversité d’analyse et de compréhension des citoyens), sont des moyens sans doute
d’aider à refonder cette relation élu/citoyen, local/global, moyens/but.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 40 / 52
41. -
-
-
ment à l’expérience MindLab. Il me faudra y revenir pour comprendre comment l’on peut
conduire le changement dans des administrations tellement habituées à des manières
anciennes d’appréhender un corps social souvent supposé. Il faudra comprendre si un
bloc de post’it, des tables à roulettes, un bureau-caisson-d’isolement peuvent permettre
à des administrations et donc à des fonctionnaires de changer de paradigme.
travail et d’approfondissement.
Ce voyage d’étude m’a permis de rencontrer, dans la vraie vie comme on dit sur Inter-
-
similaires, à ce titre les tentatives de réponses sont toujours passionnantes à étudier.
monde se meurt, mais le nouveau peine à éclore ».
Pour faire éclore ce monde nouveau, il faudra donc à la fois du fond, du courage et
source intarissable.
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 41 / 52
42. De l’apport ébouriffant,
jubilatoire et structu-
rant du design, en ma-
tière d’innovation pu-
blique
Article de Brigitte Peudupin, Adjointe au maire de la Rochelle et conseillère communautaire déléguée au développe-
ment des usages TIC et du haut débit
Ce voyage d’études organisé par la 27e Région à Malmö a aiguisé et nourri ma curio-
sité sur l’apport du design dans la démarche d’innovation…
-
donner réellement corps et d’en favoriser ainsi l’appropriation (encore plus indispensable
-
nière de travailler avec les élus. Les élus des territoires n’arrêtent pas de rencontrer, de
discuter, d’écouter et souvent de co-créer avec les citoyens….Que peut leur apporter
Elle peut à mon avis, les aider à mettre en perspective, à donner du sens, à donner de la
visiblité (global) aux bonnes idées et aux bons micro-projets (local). Car il y en a à foison !
Mais aussi apporter un cadre structurant, et parfois révéler l’innovation cachée…la vraie
-
priver de travailler avec les élus, on a beaucoup à apprendre à travailler ensemble !
Pour repérer les innovations des citoyens et les aider à éclore (c’est le rôle de l’élu), il
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 42 / 52
43. voir avec une autre focale, changer les codes, casser les règles, transformer les contrain-
tes en opportunités, revenir toujours au plus simple, et surtout revenir aux acteurs eux-
-
-
coup d’élus sont d’ailleurs à la fois élu et fonctionnaire, ou élu et salarié d’entreprise ou
élu et dirigeant d’entreprise….des gens ordinaires/extra-ordinaires en fait !
Se demander comment diffuser la démarche d’innovation auprès des élus, c’est aussi
Pendant ce voyage d’études, j’ai particulièrement apprécié la visite au MindLab de
Copenhague : présentation très professionnelle, claire, structurée, présentant les enjeux
-
teurs dont le niveau de danois est assez faible !
A propos de langue étrangère, après ces 3 jours à entendre parler anglais, par des
d’une langue donnent une richesse inégalable et produisent du sens…
!
Dernier point : le programme était très dense, et c’est tant mieux ! Mais j’aurais ap-
-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 43 / 52
44. When design meets social
innovation
Article d’Alberto Solazzi, étudiant en design au Politecnico de Milan
During the “(Re)designing the Regions” program that has taken place in Malmö and Co-
penhagen in June 2010, it’s been interesting to me to delve into the relationship between
the culture of design and the knowledge of social innovation. What is the meaning of both
-
vities related to producing something material, like industrial design, architecture, urban
planning, etc…but “today – as Ezio Manzini, full professor of design at Politecnico di Mi-
lano during the conference said – the diffusion of design thinking in all disciplines is part
of contemporary time. Disciplines that had a typical analytical process of doing things
are progressively shifting towards creative processes that belong to design mind and
experience.” Therefore design refers also to activities that can produce or convey more
“immaterial” contents (service and strategic design, for instance).
Social innovation deals with the improvement of civil society and its needs (education,
health, territory development, socio-economical development) through the growth and
the adoption of new ideas, concept and strategies that take into consideration contem-
Pioneers of this new way of thinking about innovation in public services are Scandi-
navian countries, so this tour organized by the 27e Région has been a great opportunity
to learn by their experience.
-
an effective concept of bringing together the understanding and the development of our
culture in its sense of social relation, interaction and communication, integrating tools
and methods that belong to design thinking.
Cultural planning means that when they plan and design a new residential area for
instance, beside the physical infrastructure there is a social infrastructure to build, that
means engaging people to live there, exploring existing social behaviors and make them
growing or facilitating new emerging one, strongly visualize how the new place will be,
putting together public and private collaboration in order to create new service systems
a large variety of companies and institutions in different sectors, promoting its value ap-
proach of integrated design “You and I become We”, that is also the company motto.
The City of Malmö also revealed a nice example of design for social innovation. We
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 44 / 52
45. went to visit the district of Rosengård, one of the Malmö suburbs area, a bit closed off by
the railway and a motorway on one side, and by an industrial area on the other side. This
area was just for social housing purpose, but with the project “Bokaler on Bennets väg”
the planners developed a new concept of integrated business and housing for the people
living there: “bokaler” is the concept of homes + business units, and people that rent one
where they live, providing new sense of responsibility and security for their investments
of money and time, involving a new inviting living and meeting area, creating a new tra-
opportunity they had and they say now the area is more safe and livable, and even if we
found the architecture of the business units a bit ugly (there’s no really nice integration
between the previous apartment blocks and the concrete appendixes they built in front
of them), it seems that the experiment for now succeeds.
Third, I would spend some words about an interesting framework program we presen-
ted during the conference, called “Building School for the Future” (BSF). It’s about the
renovation or rebuilding of around 3,500 secondary schools in England from 2004 until
2020, transforming education for 3.3 million teenager students.
The interest of this program is about the chance for every local authority in England
not only to renovate its secondary schools, but to reform and redesign the pattern of
secondary education provision. The action key of BSF program is in fact a double inter-
facilities; second, related to the education transformation, through the implementation of
ICT, sport, art and culture issues. Priority is given to all the areas with critical problems
in terms of unemployment, community frailty, social disconnection. As the school (both
in the sense of the building presence in the city and in the sense of the principle of edu-
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 45 / 52
46. cation) turns to be a core for new social and economical development, especially for
suburbs areas and small cities with an industrial past fallen into decay, communities are
reconnected to the world of business, enterprise and employment, helping students to
curricula are developed with some specialties to differentiate the learning offer. In my opi-
nion, the most effective initiative is the “Extended Schools” action, that provides a shared
use of facilities, spaces and resources between the school and the community: this link
becomes as strong as there is exchange and collaboration between these two entities.
For example, students can use some community’s sport or cultural facilities for their les-
sons, or the school itself can be a public space where activities at different levels can take
place. Partnerships between private and public (schools and local associations, local
administration, companies providing several services) can be incisive for developing and
adopting strategies for new learning environments, managing services, costs, resources
-
blic body, responsible for delivering the program and working with Local Administrations
at all phases from planning to building) is playing a key role in exchanging knowledge
and experience among the different BSF application cases, providing feedbacks that can
be useful to improve results achievement for each partner.
These examples give some tiny feeling about what can be done today by integrating
design and social innovation. From my point of view, the two main considerations that
came out to me from this tour in Malmö and Copenhagen are:
to countries like Italy and France especially, where the idea of design is strongly related to
a product culture (furniture, fashion, food), and the idea of social innovation is confused
with social works. These actions and projects from North European countries should be
promoted as reference models to involve different stakeholders (politicians and institu-
tions, private companies, local communities) to innovate their way of doing things, to
develop new ideas for a better living.
profession is changing. Anyway, I assume that designers are not “essential to survive”,
new concepts, facilitating social conversation, rewriting the processes of planning.
even if theme is contemporary and getting into a tizzy, there are no really acknowledged
learning programs at university. We need more practice and creative methods on it to
be tested and developed, but for now learning by experience seems to be one possible
solution. In this way, the study tour in Malmö and Copenhagen has been a great learning
experience. Thanks to the 27e Région!
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 46 / 52
47. District of Vastra Hamnen
Interweaving
and Co-Evolving
the Micro and the Macro
-
kinge (Suède)
A four day learning experience to engage, share, and learn from a number of small
and large scale systematic transformation projects across Europe. (Re)designing the
with macro-transformations. The format was interactive, varied series of learning jour-
neys highlighting small scale experiments showcased either through a consistent format
of presentations or site visits in Malmo and Copenhagen, alongside presentations and
discussions about macro-frameworks from some forward-thinking organisations.
-
lutions in society will come from the left or the right or the north or the south. They will
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 47 / 52
48. come from islands within those organizations, islands of people with integrity who want
to do something». Along the same lines, the conference brought together an intimate
group of activated citizens who believed in the power of design and innovation irrespec-
tive of their position. The gathering united people from an impressively wide range of
disciplines and organizations including policy makers, government actors, public sector
consultants, health care innovators, social and service designers, community develop-
ment practitioners, as well as sustainability, and innovation organisations.
While the sheer amount of interesting case studies from participants was astounding,
we so urgently need today.
-
ve communities are already
showing their ability to innovate
as they face the brunt of mains-
tream development and the so-
cio-ecological crisis. Despite
adversity, citizens are taking
ownership over their commu-
nities and creating relevant,
forward thinking solutions of lo-
cal scale. District of Vastra Hamnen
The organization ‘Businesses for Local Living Economies’ (BALLE) provides a great
stewardship of the natural environment by promoting fair wages and smarter budget allo-
cations that account for local needs. Additionally the trend of local living and sharing lear-
ning at a larger scale is gaining momentum through initiatives such as Transition Towns,
la 27e Région’s Territoires en Résidences, Global Ecovillage Network, Slow Cities, Design
of the Times Festival (DOTT), Urban Villages, ICLEI, the Oasis Game, Bioregionalism just
to name some of the most inspiring ones.
Unfortunately, the connection between initiatives is often lacking. This creates the
perception that only spontaneous disparate projects, rather than a systematic shift, is
underway. There is enormous potential in open source technologies and developments
hold incredible potential to share learning’s to propel society towards the thriving society
of its dreams.
I came to (Re)designing the Regions as a recent graduate of Masters in Strategic
Leadership Towards Sustainability with a thesis directly on ‘Collaborative Services: Com-
munities Innovating Towards Sustainability’. I was fresh with insights about the lack
of vision and foresight that often prevents these interesting mini projects from being
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 48 / 52
49. replicated. Very rarely are these experiments conceptualized in a broader framework/
region/ network. While I did not come away from the program with any precise answers
of projects, combined with the willingness to learn from each other in order to become
more sustainable and cooperative are further proof that community-designed solutions
are on the leading edge of the most effective and viable ones for the future. The exam-
ples presented over the course of the four days were some of most progressive across
Innovation Exchange, Sustainable Everyday Research and DESIS network, WWF One
Estremadura region in Spain to stimulate youth enterprises for public sector, in addition
to all the different local living labs for social innovation such as Medea Lab’s “Living Labs”
in Malmö and Copenhagen, Mind Lab a Danish Ministry do-tank, and MidtLab.
The demonstrated potential to
foster social cohesion was for me an
exciting element of the micro-project
examples. Visiting a number of inte-
resting grassroots initiatives around
Malmo such as a community garden,
community centre, and cohousing
apartments it became clearer that
participants in these service innova-
tions rely upon each other in order to
-
ged for me that we had looked at in
our research: “how could the longevi-
District of Vastra Hamnen ty of the service be instilled when the
success is often so tied to one charis-
forms of servant and active leadership for the whole community, who plan from the outset
their own demise it can help avoid burnout, over-dependence, and service breakdown.
These services can help foster sense of collectivism by encouraging people to work
together for a common goal, sharing resources and tools, often without realizing social
ties and trust are built and strengthened.
I was also enthused with the growing nature of participatory bottom up innovation,
which beyond existing are being increasingly recognized, illuminated, and connected to
larger frameworks. A positive indication was the way the movement is beginning to be
-
pean, and international institutions. I believe it is this intersection for collaboration where
change occurs and offers the most potential, scaling up, and keeping pace. A number
of experts my thesis team had interviewed provide insightful additions in this regard.
Philine Warnke (senior researcher at Competence Centre Foresight Innovation & Tech-
nology Management) explained these community-initiated projects are a major indicator
of social innovation and technology, but are yet to be funded/ fostered as such. As Rob
Compte-rendu du voyage d’étude à Malmö et Copenhague 49 / 52
50. with the dual challenges of climate change and peak oil with socio-economic relocalisa-
tion) discussed collaborative services and social enterprise is the next step for transition
towns and he feels is the only way the movement can grow in the communities it can
offer the most for and far into the future. Charles Landry (urban innovator and founder of
an enabling policy that allows making mistakes and experimenting (while using munici-
pal resources). Landry’s concept of a creative bureaucracy refers to the idea that having
successful community initiatives supported by municipalities often outweigh the price
of wrong turns along the way. As these experts and others at the seminar agree we are
governmental, and strategic.
Participants and presenters discussed the importance of having overarching systems
and frameworks and a shared vision. In my discussions with participants I found there
was discrepancy amongst the understanding of what exactly this would mean on the
ground and how it could be fostered. I would like to support a comprehensive call to arms
for the various projects to coalesce around cooperation and to showcase the potential
for systematic transition towards sustainability. My research had focused on applying
strategic sustainable development lens with the objective of discovering what advice
could be offered to communities wanting to cultivate successful Collaborative Services
that move society towards sustainability. We focused on creating assessment and eva-
luation tools for communities and uncovering some of the ‘ingredients’ to support a more
strategic approach in the shift. In remembering the constraints and set backs of some of
the initiatives we studied I am still curious after seeing these impressive projects at the
communities of practice to create a shared vision of success and collectively determine
strategic guidelines, actions, and tools to follow through on it.
Redesigning the Regions provided an uplifting journey I look forward to continuing.
The conference opened up many interesting potential partnerships. Thank you to all the
participants, presenters, and organisers who made these days so memorable and inspi-
ring!
This summer 2010 I will embarking on a learning journey with fellow change agents
and social pollinators called Curb to Curb * City-to-City which is part of a larger move-
ment we are calling Curbside Conversations. We will be seeking unusual conversations in
public spaces to stimulate meaningful collective action towards sustainability. I am very
interested in sharing with and learning from the progressive and passionate individuals
and organisations I have met while attending (Re)Designing the Regions and feel it is just
the beginning of witnessing and supporting macro-transformations initiated by the inge-
nuity of communities creating micro-experimentations.
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51. Prendre le temps,
déplacer le regard,
donner forme au désir:
des clefs pour l’innova-
tion.
Article de Barbara Bay, déléguée culturelle des hôpitaux universitaires de Strasbourg
reposent tous sur des énergies individuelles. La bon-
ne idée - l’innovation étant certainement la tarte à la
le monde. Derrière, …ou devant, il y a des individus
mus par le désir. Et pensants. J’ai beaucoup parlé du
désir pendant ce séjour : avoir envie, donner envie.
Cela me semble essentiel dans un climat général plu-
Barbara Bay tôt empreint de sinistrose.
Mais l’envie, le désir, ça se modèle, ça se met en forme et ça se partage et c’est
partiellement en les illustrant d’exemples.
L’innovation ne se décrète pas, comme je l’écrivais plus haut. Elle a besoin pour
de Malmö, les régions de France pour la 27e Région, le système de santé d’une région
appartenir au contexte (le MindLab, la Délégation à la culture des Hôpitaux universitaires
de Strasbourg) ou lui être extérieur comme le laboratoire de l’université de Malmö. Un des
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52. exemple un CHU. Au contraire, se situer à l’extérieur permet d’apporter un regard neuf
sur son objet d’étude. En tout état de cause, en écoutant les récits des uns et des autres,
dans un mouvement d’aller-retour.
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chir ses interlocuteurs sur un temps très court tout en étant elle-même nourrie de l’expé-
rience de terrain et des rencontres faites sur place et autour du projet.
Vouloir changer le monde peut heurter certaines susceptibilités et perturber certains
Politecnico de Milan pour l’aménagement du Parco Sud de Milan se faisait avec le mou-
vement Slow Food mais contre la municipalité de Milan. Il y a les projets contre-contre
-
king ».
essentielle dans l’appréhension de ces projets. Nous
subissons tous, chacun dans nos fonctions, la dic-
heure, et tout peut changer ». Prendre le temps, chan-
Bendix directeur du MidtLab dans la région centrale
du Danemark, en charge notamment de repenser le
-
ture les missions étaient de deux ans au maximum.
Temps long de l’immersion ou opération éclair, entre
Présentation de Henrik Bendix
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cessité de déplacer le regard, de changer les habitudes et les mentalités. Cela prend du
-
Un projet réussi est certainement un projet digéré par ses utilisateurs et transformé
en énergie.
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