Une interview (presque) imaginaire de Kadhafi, guide suprême de la révolution libyenne par Jean-Baptiste Rival, chroniqueur indépendant et intermittent. Toute l'actu djiboutienne sur http://djiboutilook.blogspot.com/
1. Une interview exclusive et (presque) imaginaire de
Mouammar Kadhafi, le guide de la Révolution libyenne
Entouré de ses amazones, Kadhafi nous reçoit avec amabilité sous sa tente bédouine
climatisée de 1000m² pour son pot de départ. Alors que les rebelles s’approchent de
Tripoli, toute la tribu Kadhafi remplit ses valises de pétrodollars en prévision d’un exil
vers des cieux plus cléments.
JBR : M. Kadhafi, la révolte populaire gagne du terrain, les pressions de la
communauté internationale s’accentuent. Les menaces d’interventions militaires de
Barack Obama vont-elles précipiter votre départ ?
Kadhafi: « Pas du tout ! Je suis l’inspirateur de cette révolution : après plus de 40
années au pouvoir, je suis soucieux d’assurer la relève tout simplement. J’ai 9 enfants
et pour l’instant ils se sont surtout distingués par leurs frasques. Ces bons à rien, ils
avaient besoin d’être mis en situation : rien de tel qu’une petite révolte populaire
pour apprendre le métier de dictateur! C’est la Kadhaf’ Académy! »
JBR : En effet, on voit beaucoup votre famille ces derniers temps, Votre ainé, Seïf al-
Islam, a ainsi prononcé un long discours à la TV publique libyenne durant lequel il a
brandi la menace d’une guerre civile et d’un "bain de sang". L’avez-vous désigné pour
vous succéder ?
Kadhafi: « Ah, j’avoue que j’ai un petit faible pour lui ! Je lui ait payé sa place à la
London School of Economics et le voilà docteur en philosophie, un futur grand
orateur assurément ! Ma fille Aicha est une grande avocate internationale qui a
rappelé ce principe fondamental du droit libyen : «Œil pour œil, dent pour dent » ! Je
suis plus réservé concernant les capacités de mes autres bambins : Saadi, le
footballeur, qui a payé 10 million d’euro pour jouer 15 minutes à la Juventus de Turin
avant de se faire prendre pour dopage. Seïf el-Arab, fan de Ferrari, arrêté en
2. Allemagne pour excès de vitesse. Le gentil Hannibal qui déclenche une crise
diplomatique avec la Suisse parce qu’il a un peu réprimandé sa femme de ménage …
Je laisse l’opportunité au peuple libyen de choisir et que le meilleur gagne ! »
JBR : Avez-vous été surpris d’être soudainement lâché par des dirigeants occidentaux
qui il y a peu de temps encore vous accueillaient à bras ouvert?
Kadhafi : « Ce revirement est incompréhensible, dire que j’ai failli acheter des
chasseurs Rafales à Sarkozy ! Et mon ami Berlusconi, s’il est surnommé le Cavalière,
c’est bien parce que je lui fournit régulièrement des jeunes filles pour ses parties
fines ! On a tenu des propos inadmissibles sur ma personne, on m’appelle la « Bête
noire de l'Occident » ! Alors que j’en suis à ma 10ème opération pour me faire
blanchir la peau ! Mes efforts ne sont pas récompensés et pourtant c’est mon pote
Silvio qui m’avait donné le nom de son chirurgien esthétique. »
JBR : Ne pensez-vous pas que ces accusations à votre encontre sont plutôt dues à
votre implication dans des actes terroristes comme l’attentat contre le Boing 747 à
Lockerbie en 1988?
Kadhafi : « Foutaises ! L’avion c’est très dangereux… et je suis un farouche militant du
développement durable, voilà tout. Je privilégie les moyens de déplacement non-
polluants tel le dromadaire, j’apprécie un habitat économe en énergie… je remarque
d’ailleurs que lorsque j’ai planté ma tente bédouine dans le jardin de l’Elysée en
2007, mon geste a été très mal compris. Et pourtant, à la même période, les « Don
Quichotte » s’établissaient avec les SDF le long du canal Saint Martin et 5 millions de
français se précipitaient pour aller voir « Camping » au cinéma ! Contrairement à vos
dirigeants prétendument démocrates, moi, je suis en phase avec le peuple ! »
3. JBR : Vous vous surnommez vous même « le Guide de la révolution » mais
aujourd’hui la situation semble vous échapper, la révolte s’organise dans l’Est du pays
et les rebelles contrôlent les terminaux pétroliers…
Kadhafi : « Oui, le buzz autour de la Kadhaf’ Academy a pris une ampleur démesurée
et je me suis résolu à l’exil pour échapper à cette agitation médiatique…. Mon dernier
espoir, c’est Nicolas Hulot ! Il viendra en ULM faire un reportage sur la collusion entre
les magnats du pétrole et la rébellion libyenne. Avec mes amazones, nous ferons tout
pour tenir jusqu’à la prochaine émission Ushuaia et alors la vérité éclatera sur TF1!
Europe écologie prendra le pouvoir dans votre pays, la France m’enverra Air Sarko
One avec Carla Bruni comme hôtesse pour m’exfiltrer. »
JBR : Comment envisagez-vous cet exil ? Une reconversion possible ?
Kadhafi : « Rassurez-vous, j’ai été prévoyant et tel un bon père de famille, je me suis
associé avec mes potes Moubarak et Ben Ali pour créer une caisse de retraite pour
ex-dictateurs. Je suis maintenant libre de poursuivre mon engagement écologiste et
humaniste en Corée du Nord où King Jong Il souhaite faire appel à mes services. Et
après qui sait ? Le Nobel de la Paix ? »
Jean-Baptiste Rival
Chroniqueur alternatif et intermittent
Remerciements :
Les infirmières bulgares et Cécilia Sarkozy qui m’ont enseigné comment prendre
congé de Kadhafi sans le froisser (lui laisser un DVD de ses séries préférées Greys’
Anatomy/Dexter)
MAM Voyages, agence de tourisme ayant disparu au dernier remaniement et qui a
financé mon déplacement en Lybie.