2. Eclectisme : du grec eklegein = choisir
(mot emprunté au vocabulaire philosophique de Victor Cousin, professeur titulaire à la
Sorbonne)
En architecture, une forme particulière d’éclectisme correspond à une pratique subtile de la
référence aux styles architecturaux du passé :
mêler de façon raisonnée et adaptée à la fonction de l’édifice citations et références historiques pour ancrer
cet édifice dans son contexte socio-culturel et dans la continuité historique.
Cf César Daly : « L’Ecole éclectique traite le passé entier comme une espèce de garde-meuble […]
pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs »
Langage épigraphique = le monument devient bavard
langage architectural et programme ornemental dont les éléments justifient ou expliquent :
-son origine
-sa vocation
-son ancrage dans le site urbain.
= volonté d’assimilation et d’intégration
On parle alors d’éclectisme raisonné : plus difficile à repérer mais beaucoup plus riche et
original que la citation pure et simple d’un style pour habiller un monument.
3. Il s’applique particulièrement à l’architecture publique liée à la
diffusion du savoir : musées, écoles d’art, bibliothèques…
architecture rationaliste, notion d’éclectisme raisonné et d’architecture
épigraphique.
Exemples parmi d’autres de constructions qui montrent la réflexion
d’un architecte par rapport à un bâti existant ou à un urbanisme
existant qui va déterminer son parti-pris architectural et décoratif
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris
Henri Labrouste :
Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu)
Léon Vaudoyer : Conservatoire National des Arts et Métiers
Charles Questel : Musée-bibliothèque de Grenoble
Henri Espérandieu : EBA-Bibliothèque et Musée-Muséum
Longchamp de Marseille
8. Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris
Portique Renaissance de l’aile détruite du
château d’Anet (Eure-et-Loir)
9. Félix Duban : Ecole des Beaux-
Arts Paris
Cour vitrée (salle des moulages)
10. Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour vitrée avant restauration
11. Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour vitrée après restauration
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18. Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Façade sur le quai Malaquais
19.
20. Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour du Mûrier
21.
22.
23. Paul Delaroche, Hémicycle de l’Ecole des Beaux-Arts, 1836
Fresque de 75 artistes de l’Antiquité et de la Renaissance jusqu’à l’époque contemporaine
Philibert De L’Orme et Nicolas Poussin sont les figures tutélaires
Quatre « allégories » féminines : grecque, romaine, gothique, Renaissance
Au centre Ictinos (arch.) Appelle (peint.) Phidias (sculpt.)
52. .
Thème spécifique de la polychromie en architecture au XIXe siècle qui trouve son origine dans la
redécouverte de la polychromie antique et dont l’apogée se situe en France sous le Second Empire.
Replacer les musées-bibliothèques dans ce contexte
L’Antiquité inspiratrice :
Les architectes développent la polychromie extérieure :
3 architectes majeurs dans la redécouverte, l’expérience et la théorie de la polychromie architecturale :
Jacques-Ignace Hittorff (Cologne, 1792-
Paris, 1867)
Charles Garnier (Paris,1825-Paris, 1898)
Paul Sédille (1836-1900)
Portrait à la mine de plomb par Ingres
53. Prosper Morey (1805-1886), Maison du
chapiteau coloré, Pompéi, relevé d’une
paroi peinte, mine de plomb, gouache,
aquarelle
55. Jacques Ignace Hittorff, Restitution en couleur
d’une partie de l’entablement et de la couverture
d’un temple, Architecture antique de la Sicile,
recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte,
mesurés et dessinés par J.-I. Hittorff et L. Zanth.
Suivi de Recherches sur l’origine et le
développement de l’architecture religieuse chez les
Grecs,par J.-I. Hittorff, Paris, Jules Renouard, 1826
et suivantes, pl. 40.
56. Jacques Ignace Hittorff, Frontispice,
chromolithographie, Restitution du temple
d’Empédocle à Sélinonte, ou l’architecture
polychrome chez les Grecs. Par J. J.
Hittorff, architecte. Atlas, Paris,
typographie de Firmin Didot Frères, 1851.
57. Charles Garnier , [temple de Jupiter
panhellenien, Egine , Grèce ] Façade
angulaire du temple, pl. 24, Revue générale
de l’Architecture et des Travaux publics,
vol. XVI, 1858.
73. J. Laplanche,
« Atrium, maison
du Prince
Napoléon », 1863,
Album Vues de la
Maison pompéienne
du Prince Napoléon
40 épreuves sur
papier albuminé 63
du prince
Napoléon
76. Répétition du joueur de flûte et de la femme de Diomède chez le prince Napoléon dans
l'atrium de sa maison pompéienne, 1860 (Musée National du Château et de Trianon,
Versailles)
77. Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg pour
Louis Ier de Bavière (inspiré de la maison des Dioscures à
Pompéi), 1840-1848.
78. Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg sur le Main pour Louis Ier de Bavière (inspiré de la
maison des Dioscures à Pompéi), 1840-1848.
88. Apollon, la Poésie et la Musique par Aimé Millet, groupe placé au sommet de l'Opéra et
supportant le paratonnerre, (vers 1860-1869).
89. Gauche : Fronton de l’avant-corps ouest. L’architecture et l’Industrie
droite : Frise, corniche de l’entablement sur le retour du bâtiment : la lyre
100. Les mosaïques de l’Opéra Garnier
Application de 300 m2 de mosaïques sur les sols et dans la loggia au-
dessus de l’escalier, autour des voûtes à pénétration :
Technique redécouverte en mettant au point son industrialisation.
Plaques réalisées en atelier puis posées selon la technique de l’inversion
101.
102. Garnier : « la lumière qui étincellera, les toilettes qui resplendiront, les figures qui seront animées et
souriantes, les rencontres qui se produiront, les saluts qui s’échangeront, tout aura un air de fête et de
plaisir »
Inauguration officielle de l’Opéra sous la IIIe République
106. Décor peint du plafond de la Salle en 1964 par Marc Chagall
Composition conçue comme une Olympe, dans laquelle il rendra hommage à quatorze
compositeurs, peuplée de personnages d'opéra. On reconnaîtra ainsi Boris Godounov,
de Moussorgski, La Flûte enchantée, de Mozart, Tristan et Isolde, de Wagner, Roméo et
Juliette, de Berlioz, un sujet non précisé, de Rameau, Pelléas et Mélisande, de Debussy,
Daphnis et Chloé, de Ravel, L'Oiseau de Feu, de Stravinsky, le Lac des Cygnes, de
Tchaïkovski, et enfin Giselle, d'Adam. Le disque central évoque Carmen, de Bizet, La
Traviata, de Verdi, Fidelio, de Beethoven, Orphée et Eurydice, de Gluck.
107. Plafond de la salle décoré par Marc Chagall en 1964
112. L'Opéra de Kiev
Théâtre municipal de Rio
Philharmonie de Varsovie vers 1900
113. PAUL SEDILLE
Architecte, peintre, théoricien de la polychromie architecturale
1867 : rencontre et collaboration avec le faïencier Jules Loebnitz (1836-1895)
Janvier 1871 : voyage en Andalousie : Séville, Grenade, Cordoue
Loebnitz oriente sa production de faïence vers le décor architectural selon l’ornementation
abstraite et florale de l’art islamique
1887 « Étude sur la renaissance de la polychromie monumentale en France », Transactions
of the Royal Institute of British Architects, n. s. :« l’architecture est l’émanation directe de
la nature, […] la couleur est la manifestation même de la nature ».
114.
115. Paul Sédille – Jules Loebnitz
Porte des Beaux-Arts = porche monumental de la section francaise des beaux-arts à l’exposition
universelle de 1878
Collaboration récompensée par une médaille d’or
116.
117. Hôtel Sédille, 28 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe arrondissement
128. Paul Sédille, Villa Weber, rue Erlanger, Paris
Planche tirée de CHABAT Pierre, La brique et la terre cuite : étude historique de l'emploi de ces matériaux, fabrication et
usages, motifs de construction et de décoration choisis dans l'architecture des différents peuples, Morel et Cie, 1886, 80
planches chromolithographiées
130. James W. Campbell & Will Pryce, L'art et l'histoire de la brique. Bâtiments privés et publics du monde
entier, Paris, Citadelles Mazenod, 2004
M. Kornmann et CTTB, Matériaux de construction en terre cuite, fabrication et propriétés, Paris, Septima,
2007
131. Jules Saulnier, Moulin de la chocolaterie Menier à Noisiel, 1872 (restauration Reichen et Robert)
132.
133.
134.
135.
136.
137. Pavillon de l’exposition universelle
de 1889, actuelle bibliothèque
Schoelcher à Fort-de-France
(Martinique)