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Texte destiné à présenter l’orientation du travail proposé dans l’atelier « Corps et Psychose », écrit
dans l’après-coup de la lecture, effectuée cette année, de la première partie de la conférence de
jean Oury, intitulée « corps et psychose ».
Dans cette conférence jean Oury nous amène à nous déprendre de l’apriori du visuel pour penser la
question du corps, ce qui ouvre les questions suivantes :
Dans quel monde l’infant vit, avant qu’il n’acquière « une maitrise motrice de son corps dans sa
jubilation devant sa propre image »* qui est l’un des effets du stade du miroir ?
Quelles articulations théoriques sont-elles possible avec le monde d’un sujet psychosé ?
En appui de la première question, il en appel aux théoriciens des premiers mois de la vie du sujet
humain que sont Winnicott et Mélanie Klein. Le triptyque élaboré par ces auteurs ; intégration,
personnalisation, réalisation, balise le champ théorico-clinique qu’il nous propose d’explorer. Tout
comme, d’un point de vue plus Lacanien, les notions de « pré-spéculaire », ou «d’un corps sans
image du corps ».
Ce qu’il est possible de penser dans le prolongement de l’élaboration théorico clinique de ces
auteurs, c’est la représentation d’un bébé « qui est » cet univers rempli d’astres, de planètes que
sont les perceptions de la réalité extérieure, les sensations émanant du soma.
J Oury dit les choses ainsi : « avant que le gosse n’ait 6, 7 mois, (avant le stade du miroir) il est quand
même là, il est même plus que là, il est réellement très, très branché sur tout ce qui se passe, on peut
dire qu’il a des radars extraordinaires, et que si ces radars ne fonctionnent pas il crève…mais
n’empêche qu’il n’est pas fini, il n’est même pas unitaire… »*
Dans ce monde aucune distinction n’est faite par le bébé de cette différence entre l’extérieur et
l’intérieur, la distinction est faite par la mère.
Ce fantasme d’un intérieur et d’un extérieur (Que nous pouvons orthographier phantasme pour le
différencier de son homologue spéculaire) qui structure la pensée (C’est-à-dire le corps dans le
champ que nous explorons) est à construire.
Dans cet état biologique les mots ne sont que des sons, des objets, ou planètes sonores.
L’articulation des mots entre eux peut être perçue comme une machine mécanique qui broie, ou
comme une pensée qui organise (ou désorganise) le monde des perceptions, des sensations.
Une pensée qui organise (ou désorganise), l’intérieur et l’extérieur.
A mon sens, c’est la difficile question de ce que j’appellerais faute de mieux, l’incarnation du langage
qui est ici abordé. Un travail d’élaboration d’un nouage réel symbolique imaginaire dans lequel la
question de l’imaginaire serait à penser d’une façon non spéculaire.
Dans ce monde de sensations ou perceptions, nous pouvons penser celles-ci comme provoquées par
ce que les Kleiniens et post Kleiniens appellent des objets, l’objet principal étant un objet partiel, le
sein, qui se décline en bon (qui apporte satisfaction par sa présence réelle, puis représentée dans le
monde interne) et mauvais (qui refuse satisfaction par son absence réelle puis représentée dans le
monde interne).
Tout ceci pour donner un arrière-plan à la définition de Jean Oury du corps non spéculaire :
Le corps (en tant que lieu), le réel « y » fait sa jouissance (il n’y a pas de possibilité de jouissance sans
objet) de l’objet.
Une autre notion aussi importante que le « y », l’accès : la parole qui donne accès à lalangue.
On pourrait ainsi définir une surface, une surface d’inscription, où le réel fait trace, seul accès à la
présence de l’Être. Ca s’inscrit, mais sur quoi ? Ca s’inscrit « dans ou sur » une surface d’inscription et
c’est ce que Lacan a défini comme le symbolique.
Donc on ne peut parler du corps sans parler de lalangue, sans parler de la jouissance, sans parler de la
parole et surtout sans parler d’une surface.
Dans le « projet pour une psychologie… » Freud parlait d’une surface d’inscription. Qu’est ce qui
s’inscrivait là, c’est ce qu’il appelait les signes de perception, ils s’inscrivaient là, il se déposait là en
tant que signifiant.*
Avec ces différents arrière-plans destinés à nous ouvrir à, je dirais, « l’intuition d’un corps non
spéculaire », nous pouvons tenter de nous représenter le vécu d’un sujet psychosé.
Par vécu, j’entends sentiment d’être au monde, ou sentiment d’exister, ce que Winnicott appelle
self. Concept qui renvoie à l’intégration ou à la non-intégration, cette dernière renvoyant à ce que
nous nommons dissociation.
Jean Oury parle d’une patiente qui, ayant baissé son traitement, alors que son mari conduisait sa
voiture s’est mise à voir que son mari, puis les autres automobilistes, avaient des trous à la place
des yeux. Il évoque qu’avec Tosquelles ils avaient rencontré un type qui leur avait dit « et alors,
c’était effrayant… je regarde ma mère cette salope, et à la place des yeux, elle avait mis des boutons
de culotte ! », puis la possibilité « dans ce monde-là » d’être face au miroir pour ce brosser les dents
et puis rien : pas d’image dans le miroir…
A leur propos Oury parle de sujets qui échappent à une aliénation, l’aliénation par l’image, ce qu’il
nomme ensuite phase de dépersonnalisation.
Concernant ce type de clinique, j’ai pu évoquer une patiente que j’ai en analyse depuis plusieurs
années qui a pu me parler d’un vécu de corps à la suite d’une décompensation sévère où elle se
sentait « comme un minéral ». Puis plus tard, la perception que, dans le bus, l’homme qui
s’accrochait à une barre, s’accrochait à une partie d’elle tandis que d’autres passagers qui faisait
fonctionner leur bouche, étaient en train de sucer une partie d’elle. Faisant ici état d’un vécu de
dissociation.
Ces expériences peuvent être pensées comme des vécus non partageables (certains patients peuvent
dire qu’ils savent bien que s’ils parlaient de cela on les traiterait de fou, c’est-à-dire celui qui vit dans
une réalité hors de la réalité commune) viennent parfois nécessiter pour le sujet la construction de
ce qu’on appelle un délire, soit une tentative de s’expliquer à eux même ce qui leur arrive. Voir une
volonté de le communiquer comme dans le cas du Président Schreber.
Dans une autre perspective, plus Lacanienne, les perturbations dans la chaine signifiante, faute peut-
être, de points de capiton, ou dues à son délestage entendu comme produit de la forclusion du nom
du père, se réorganisent dans la construction d’un délire.
Pour conclure, ce texte n’étant qu’une ouverture au travail que je cherche à mettre en place dans cet
atelier, il m’apparait comme fructueux pour le travail psychanalytique avec les sujets psychosés, de
penser plusieurs perspectives sans les opposer. La perspective du sujet qui doit faire avec ce qui lui
arrive et la perspective de l’Autre qui (psy) chosifie le sujet. La perspective de la structuration d’un
corps non spéculaire que sous-tend le triptyque (intégration, personnalisation, réalisation), et celle
d’une structure symbolique de la psychose.
La plupart des concepts abordés par ce texte, qu’ils soient Kleiniens, post-Kleiniens ou Lacaniens,
méritent, tout en s’étayant de notre clinique, une plus longue élaboration, élaboration qui constitue
le travail de ce groupe, qui se poursuivra l’année prochaine par la lecture de la deuxième partie de
cette conférence de Jean Oury.
Jean-Yves Boudot
*les écrits en italiques renvoient au texte de la conférence corps et psychose que nous avons lue cette
année.

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  • 1. Texte destiné à présenter l’orientation du travail proposé dans l’atelier « Corps et Psychose », écrit dans l’après-coup de la lecture, effectuée cette année, de la première partie de la conférence de jean Oury, intitulée « corps et psychose ». Dans cette conférence jean Oury nous amène à nous déprendre de l’apriori du visuel pour penser la question du corps, ce qui ouvre les questions suivantes : Dans quel monde l’infant vit, avant qu’il n’acquière « une maitrise motrice de son corps dans sa jubilation devant sa propre image »* qui est l’un des effets du stade du miroir ? Quelles articulations théoriques sont-elles possible avec le monde d’un sujet psychosé ? En appui de la première question, il en appel aux théoriciens des premiers mois de la vie du sujet humain que sont Winnicott et Mélanie Klein. Le triptyque élaboré par ces auteurs ; intégration, personnalisation, réalisation, balise le champ théorico-clinique qu’il nous propose d’explorer. Tout comme, d’un point de vue plus Lacanien, les notions de « pré-spéculaire », ou «d’un corps sans image du corps ». Ce qu’il est possible de penser dans le prolongement de l’élaboration théorico clinique de ces auteurs, c’est la représentation d’un bébé « qui est » cet univers rempli d’astres, de planètes que sont les perceptions de la réalité extérieure, les sensations émanant du soma. J Oury dit les choses ainsi : « avant que le gosse n’ait 6, 7 mois, (avant le stade du miroir) il est quand même là, il est même plus que là, il est réellement très, très branché sur tout ce qui se passe, on peut dire qu’il a des radars extraordinaires, et que si ces radars ne fonctionnent pas il crève…mais n’empêche qu’il n’est pas fini, il n’est même pas unitaire… »* Dans ce monde aucune distinction n’est faite par le bébé de cette différence entre l’extérieur et l’intérieur, la distinction est faite par la mère. Ce fantasme d’un intérieur et d’un extérieur (Que nous pouvons orthographier phantasme pour le différencier de son homologue spéculaire) qui structure la pensée (C’est-à-dire le corps dans le champ que nous explorons) est à construire. Dans cet état biologique les mots ne sont que des sons, des objets, ou planètes sonores. L’articulation des mots entre eux peut être perçue comme une machine mécanique qui broie, ou comme une pensée qui organise (ou désorganise) le monde des perceptions, des sensations. Une pensée qui organise (ou désorganise), l’intérieur et l’extérieur. A mon sens, c’est la difficile question de ce que j’appellerais faute de mieux, l’incarnation du langage qui est ici abordé. Un travail d’élaboration d’un nouage réel symbolique imaginaire dans lequel la question de l’imaginaire serait à penser d’une façon non spéculaire. Dans ce monde de sensations ou perceptions, nous pouvons penser celles-ci comme provoquées par ce que les Kleiniens et post Kleiniens appellent des objets, l’objet principal étant un objet partiel, le sein, qui se décline en bon (qui apporte satisfaction par sa présence réelle, puis représentée dans le monde interne) et mauvais (qui refuse satisfaction par son absence réelle puis représentée dans le monde interne).
  • 2. Tout ceci pour donner un arrière-plan à la définition de Jean Oury du corps non spéculaire : Le corps (en tant que lieu), le réel « y » fait sa jouissance (il n’y a pas de possibilité de jouissance sans objet) de l’objet. Une autre notion aussi importante que le « y », l’accès : la parole qui donne accès à lalangue. On pourrait ainsi définir une surface, une surface d’inscription, où le réel fait trace, seul accès à la présence de l’Être. Ca s’inscrit, mais sur quoi ? Ca s’inscrit « dans ou sur » une surface d’inscription et c’est ce que Lacan a défini comme le symbolique. Donc on ne peut parler du corps sans parler de lalangue, sans parler de la jouissance, sans parler de la parole et surtout sans parler d’une surface. Dans le « projet pour une psychologie… » Freud parlait d’une surface d’inscription. Qu’est ce qui s’inscrivait là, c’est ce qu’il appelait les signes de perception, ils s’inscrivaient là, il se déposait là en tant que signifiant.* Avec ces différents arrière-plans destinés à nous ouvrir à, je dirais, « l’intuition d’un corps non spéculaire », nous pouvons tenter de nous représenter le vécu d’un sujet psychosé. Par vécu, j’entends sentiment d’être au monde, ou sentiment d’exister, ce que Winnicott appelle self. Concept qui renvoie à l’intégration ou à la non-intégration, cette dernière renvoyant à ce que nous nommons dissociation. Jean Oury parle d’une patiente qui, ayant baissé son traitement, alors que son mari conduisait sa voiture s’est mise à voir que son mari, puis les autres automobilistes, avaient des trous à la place des yeux. Il évoque qu’avec Tosquelles ils avaient rencontré un type qui leur avait dit « et alors, c’était effrayant… je regarde ma mère cette salope, et à la place des yeux, elle avait mis des boutons de culotte ! », puis la possibilité « dans ce monde-là » d’être face au miroir pour ce brosser les dents et puis rien : pas d’image dans le miroir… A leur propos Oury parle de sujets qui échappent à une aliénation, l’aliénation par l’image, ce qu’il nomme ensuite phase de dépersonnalisation. Concernant ce type de clinique, j’ai pu évoquer une patiente que j’ai en analyse depuis plusieurs années qui a pu me parler d’un vécu de corps à la suite d’une décompensation sévère où elle se sentait « comme un minéral ». Puis plus tard, la perception que, dans le bus, l’homme qui s’accrochait à une barre, s’accrochait à une partie d’elle tandis que d’autres passagers qui faisait fonctionner leur bouche, étaient en train de sucer une partie d’elle. Faisant ici état d’un vécu de dissociation. Ces expériences peuvent être pensées comme des vécus non partageables (certains patients peuvent dire qu’ils savent bien que s’ils parlaient de cela on les traiterait de fou, c’est-à-dire celui qui vit dans une réalité hors de la réalité commune) viennent parfois nécessiter pour le sujet la construction de ce qu’on appelle un délire, soit une tentative de s’expliquer à eux même ce qui leur arrive. Voir une volonté de le communiquer comme dans le cas du Président Schreber.
  • 3. Dans une autre perspective, plus Lacanienne, les perturbations dans la chaine signifiante, faute peut- être, de points de capiton, ou dues à son délestage entendu comme produit de la forclusion du nom du père, se réorganisent dans la construction d’un délire. Pour conclure, ce texte n’étant qu’une ouverture au travail que je cherche à mettre en place dans cet atelier, il m’apparait comme fructueux pour le travail psychanalytique avec les sujets psychosés, de penser plusieurs perspectives sans les opposer. La perspective du sujet qui doit faire avec ce qui lui arrive et la perspective de l’Autre qui (psy) chosifie le sujet. La perspective de la structuration d’un corps non spéculaire que sous-tend le triptyque (intégration, personnalisation, réalisation), et celle d’une structure symbolique de la psychose. La plupart des concepts abordés par ce texte, qu’ils soient Kleiniens, post-Kleiniens ou Lacaniens, méritent, tout en s’étayant de notre clinique, une plus longue élaboration, élaboration qui constitue le travail de ce groupe, qui se poursuivra l’année prochaine par la lecture de la deuxième partie de cette conférence de Jean Oury. Jean-Yves Boudot *les écrits en italiques renvoient au texte de la conférence corps et psychose que nous avons lue cette année.