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Elevage de porcs
1. Un jeune sacré meilleur éleveur de porcs au Cameroun
Disponibilité, choix d’une bonne race, alimentation
équilibrée, respect des règles bio-sécuritaires, bon suivi sanitaire… Autant de mesures qui ont permis à
Étienne Désiré Ngweha Lipem d’arracher le prix du meilleur éleveur de porcs du Cameroun au comice
agropastoral d’Ebolowa.
C’est avec un large sourire qu’Étienne Désiré Ngweha Lipem, 33 ans, a reçu en janvier dernier le prix du meilleur
éleveur de porcs du Cameroun au Comice Agropastoral d’Ebolowa 2011. Son animal, le plus gros porc de
l’évènement, s’est vendu à plus de 500 000 Fcfa.
Pour ce jeune homme, cette récompense n’est pas le fruit du hasard. "C’est le couronnement de bons résultats
que j’ai toujours obtenus grâce à l’application rigoureuse de connaissances acquises dans les fermes pendant dix
ans", se réjouit-il. Depuis qu’il s’est lancé en 2006 dans l’élevage des porcs à son propre compte, sa ferme, située
à la périphérie de Douala n’a jamais enregistré une perte.
A l’origine de cette réussite, il y a surtout l’amour de l’élevage porcin. Ce sentiment se traduit par une disponibilité
permanente de l’éleveur pour ses animaux. "Le premier réflexe d’un éleveur lorsqu’il se réveille le matin doit
consister à faire la ronde dans sa ferme pour observer le comportement de ses porcs après la nuit", explique-t-il.
Cette attention lui permet de détecter les animaux malades. Selon le jeune homme, un signe de maladie, c’est
par exemple, un animal qui refuse de manger. Un porc qui ne se comporte pas bien, est directement mis en
quarantaine. Cette pratique permet d’éviter la contamination des autres. Grâce à cette précaution, la ferme n’a
jamais été ravagée par une épidémie. Etienne Désiré Ngweha Lipem fait lui-même un diagnostic sur la base des
connaissances acquises sur le terrain. Après quoi il se dirige directement vers une pharmacie vétérinaire pour
acheter les médicaments. Généralement, l’animal malade retrouve la santé. Selon le lauréat, être disponible pour
ses animaux, c’est aussi être capable de se lever en pleine nuit pour veiller au bon déroulement d’une mise bas.
Choix de la race
Cependant, la passion du métier ne suffit pas pour obtenir un bon rendement. Il faut également une bonne race.
"Un porc de bonne race c’est celui qui pèse au moins 80 kilos à 6 mois", conseille-t-il. Le croisement de
reproducteurs de ce type permet d’obtenir des porcelets de bonne race. Par prudence, ces géniteurs doivent
toujours être choisis dans son propre élevage. "Car très souvent, les éleveurs ne révèlent pas l’âge exact des
géniteurs qu’ils possèdent". Selon le jeune éleveur, les animaux destinés au croisement ne doivent pas être gras.
Sinon, ils ne seront pas féconds. Pour éviter ce cas de figure, les porcelets destinés à la reproduction reçoivent
deux fois moins d’aliments gras et beaucoup plus d’aliments énergétiques que les autres.
L’alimentation standard destiné à l’élevage en général est composé de maïs, soja, tourteaux de palmistes et
d’arachides, farine de poissons, son de blé, prémix de porc, poudre d’os, coquilles de mer et huile de palme. En
fonction des formules, tous les aliments n’entrent pas dans le menu. Les proportions des composantes varient
selon les types de porcs. Par exemple, la proportion de maïs, d’arachide et autres produits contenant des
matières grasses qu’on retrouve dans l’aliment des porcs de reproduction est réduite de 50¨% par rapport à celle
des porcs destinés à la commercialisation. Les porcs qui ont un poids supérieur ou égal à 80 kilos reçoivent au
moins 3 kilos d’aliments par jour. Comme beaucoup d’éleveurs du Cameroun, Étienne Désiré donne également
de la drêche à ses animaux. Mais cet aliment ne remplace jamais les aliments standard. "C’est juste un
complément pour bourrer la panse des porcs. Car un porc qui mange exclusivement de la drêche n’a pas une
bonne croissance", dit-il. A 3 kilos d’aliments standard, il peut par exemple ajouter 2 kilos de drêche. Les
abreuvoirs sont permanemment remplis d’eau.
Les bâtiments de la ferme sont construits en béton. "L’inconvénient avec les matériaux provisoires, c’est qu’en
cas d’épidémie, la désinfection est impossible. Les animaux seront toujours malades". Les sols des bâtiments
2. sont couverts de dalles afin que les porcs ne glissent et se cassent les pattes. Une pente est aménagée dans
chaque loge pour permettre l’évacuation des eaux et de l’urine. Le but est d’éviter que les porcs deviennent
malades à la fouine de leurs excréments. Les pourtours des bâtiments sont toujours défrichés.
Promouvoir l’image de l’élevage porcin
Quant aux règles bio-sécuritaires, Étienne Désiré évite d’entrer dans sa porcherie avec les vêtements qu’il porte à
l’extérieur "Car ils sont imprégnés de germes susceptibles d’infecter la porcherie". Des vêtements sont également
prévus pour les visiteurs. Toujours dans l’optique d’éviter de ramener les germes dans la porcherie, le jeune
éleveur prend un bain ou se lave les mains avant d’y pénétrer. Ses visiteurs suivent le même traitement. Des
produits tels que le Virkon, le Crésyl et l’eau de javel sont utilisés tous les jours pour désinfecter les loges et les
rigoles de canalisations. Des pédiluves sont disposés aux portes d’entrée et de sortie de la porcherie pour le
nettoyage des bottes et des chaussures susceptibles d’avoir été souillées par des microbes. Les loges sont lavés
au moins une fois par jour, et les maternités, deux fois au moins car les porcelets ont une santé fragile.
"Une porcherie ne doit pas être sale. Il n’y a pas de porc sale. Ce sont les fermiers qui ne nettoient pas par
paresse", aime à dire Étienne. Selon lui, l’enjeu de garder une porcherie propre n’est pas seulement la
préservation de la santé des animaux. Il en va également de l’image de l’élevage porcin. "Je suis toujours propre
comme aujourd’hui", affirme notre jeune éleveur, qui arbore, un tee-shirt blanc immaculé, un pantalon bleu et des
bottes propres. Les pourtours des bâtiments sont toujours défrichés.
Pour ce qui est du suivi sanitaire, les porcs de reproduction sont vaccinés tous les 6 mois. Et les porcs
d’engraissage, une fois à partir du troisième mois. Car ils sont bien souvent vendus dès le 6ème mois. Des
vermifuges sont administrés une fois par mois aux porcs pour le déparasitage interne. Le déparasitage externe
pour lutter contre la gale, les tiques et les puces est également effectué une fois par mois. Ce sont là autant de
bonnes pratiques qui ont hissé ce jeune éleveur sur le podium au Comice d’Ebolowa 2011. De quoi inspirer
d’autres paysans.
Elevage de porcs en Afrique
Beaucoup de paysans veulent maintenant se lancer dans
l'élevage, et celui du porc est attrayant du fait que sa viande se
vend bien et à bon prix.
Mais....
Il y a 3 types de porcs élevés en Afrique de l'Ouest,
* le porc d'origine européenne (le + grand, de couleur de peau
rose) et dont la chair a la couleur rouge,
* le porc métissé (de taille moyenne et peau rose tachetée
souvent, chair rouge)
* le porc africain petit et de peau noire le plus souvent, chair
rouge très foncée.
De plus en plus, le porc africain est délaissé car il a souvent le
ténia, ver transmissible à l'homme, et donc sa viande se vend
très mal d'une part, et de l'autre elle ne tarde pas à se
décomposer.
Le porc importé coûte très cher à l'achat et à l'entretien, et
donc ce type d'élevage est restreint à ceux qui en ont les
moyens.
3. Le porc métissé est donc le chouchou des élevages de porcs, là
aussi son prix d'achat et son entretien n'est pas à la portée de
tous, mais il n'est pas compliqué à suivre.
Cependant...
Il y a des paysans ou même des fonctionnaires, qui se lancent
dans l'élevage de porcs, pensant que cet animal n'est pas
gourmand en dépenses de nourriture, et qu'ils vont gagner
beaucoup d'argent dans les ventes.
Ils se lancent "au pif", construisent une petit abri (en pensant le
développer plus tard), ne prévoient rien et font leur "élevage"
au jour le jour.
Généralement cet "éleveur" nourrit ses porcs avec du son
uniquement et s'étonne ensuite d'avoir une forte mortalité de
porcelets....
En relation permanente avec l'un de ceux-là, je conseille ceci:
Faites le calcul du coût (comme si vous en avez les moyens)
d'une porcherie en terre, pour le nombre de porcs que vous
voulez atteindre.
Calculez le coût de leur nourriture pour 3 mois + soins
vétérinaires éventuels.
Calculez pour prendre un ouvrier pendant une semaine pour
tout construire et installer.
En fonction du total de ces coûts, VENDEZ UNE PARTIE DE
VOS PORCS pour tout financer.
Quand tout sera fait correctement, votre troupeau va se
développer très vite car il sera dans de bonnes conditionspour
ça!
Quand votre élevage se développera, vous pourrez prendre un
ouvrier permanent et LE PAYER CORRECTEMENT!!! car tout
travail mérite salaire comme il est écrit dans La Bible, et que
c'est grâce à lui que votre élevage va se développer dans les
bonnes conditions!
En ce qui concerne la nourriture des porcs
Il vous faut une nourriture équilibrée, du son mais pas QUE du
son!
Il faut des protéïnes et du végétal.
4. Pour les protéïnes et le végétal, rien de plus simple que le
NIEBE, le haricot africain multiservices!
Ce haricot est très consommé par l'homme, et peut être un
composant de la nourriture de vos animaux (pas que du porc),
les grains doivent passer au moulin en "farine gros grains".
Les feuilles doivent être hachées et mélangées au reste.
Feuilles et haricots peuvent être donnés aux porcs 2 ou 3 fois
dans la semaine, mais toujours les mêmes jours pour que ça
leur soit profitable!
Il vous faut donc prévoir un terrain que vous diviserez en
parcelles pour faire un roulement de haricots, et chaque
parcelle entourée d'une clôture de cactus à grandes "oreilles" et
grands piquants, qu'on plante à 1 mètre d'intervalle, en se
gardant 2 mètres d'entrée. Ces 2 mètres se réduiront à 1 m
ensuite à cause de l'extension des cactus de chaque côté, mais
ça suffit pour passer avec la brouette (pour la récolte).
Le niébé produit au bout de 45 jours normalement, et il faudra
au 30ème jour, ensemencer la parcelle suivante pour assurer le
roulement de nourriture (pas de coupure).
Il ne faut donc plus acheter de la farine de poisson qui donne
un mauvais goût à la viande...
Le niébé est un fertilisant pour la terre, il ne nécessite donc pas
d'engrais, mais a besoin d'être arrosé.
Suite au niébé, les légumes que vous sèmerez vont bien
réussir.
N'hésitez pas à consulter le vétérinaire pour tout souci de
santé, afin qu'il n'y ait pas d'épidémie qui vous tue tous vos
animaux, et que vous ayez dépensé et travaillé pour rien.
Toute bonne affaire demande de l'investissement, si vous ne
voulez pas dépenser pour vos bêtes, mieux vaut ne pas se
lancer dans l'élevage!
Bonne réussite!