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La solitude du dirigeant,
par Agnes Menso, Coach multiculturelle en Management et Communication, HEC
Consultante en Conduite du changement
MSc in Consulting & Coaching for Change, HEC - Oxford
Le dirigeant est bien plus
seul qu'il ne le montre et
qu'on ne le voit...
Entre celui qui dirige une
PME, qui a souvent le nez
dans le guidon et qui
aimerait prendre un peu
de recul et celui qui est à
la tête d'une entreprise
du CAC 40, souvent très
entouré en apparence par
une cour et une
ribambelle de conseillers,
la solitude, souvent
inhérente à la fonction,
peut être difficile à
assumer au quotidien.
Une solitude parfois
nécessaire
Même si elle peut paraître
pesante, la solitude du
dirigeant est nécessaire
dans un premier temps ne
serait-ce que pour se poser,
prendre du recul et analyser
le pouvoir qu'il a - ou pas -
sur les évènements.
C'est important de se
confronter à cette solitude et
analyser en parfaite
conscience comment elle est
vécue, car il est préférable
qu'elle soit un moteur et non
une source de stress
empêchant toute analyse et
prise de décisions
objectives.
Sortir de sa tour d'ivoire
Le pouvoir peut vite devenir
grisant et déconnecter de la
réalité. Il est indispensable
que le dirigeant écoute et
entende le feedback de ses
troupes, même si la
pression, les logiques de
performance et la charge de
travail rendent toute prise
de recul difficile.
De par sa fonction et l'image
qu'il donne, le dirigeant est
malheureusement trop
rarement challengé par ses
collaborateurs. C'est
également sur cette capacité
à être challengé que repose
une partie de sa légitimité.
Ai-je bien fait ?
Le dirigeant jongle en
permanence entre la la
performance de l'entreprise
dont il est à la tête et des
aspects humains et
émotionnels. Il est
constamment entre le fer et
l'enclume. Difficile de
prendre une décision quand
on en connait les
répercussions sociales,
humaines et économiques.
Même avec un CODIR ou
des actionnaires à qui
rendre des comptes, il est
seul dans la prise de
décisions et seul face à ses
responsabilités. Impossible
de se confier à un
collaborateur et parfois
difficile de s'épancher dans
sa vie privée, sur le bien-
fondé d'une action, même si
les informations dont il
dispose rendent sa décision
légitime.
COACHING NEWS
Newsletter-29octobre2012
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Quel accompagnement ?
Est-on sur un
accompagnement de type
"coaching de performance"
ou sur un "coaching d'être"
qui est un axe plus
"intimiste" ?
L'un n'exclut pas l'autre,
bien au contraire. Les deux
axes interagissent dans un
espace de parole sécurisé
dans lequel le dirigeant
prend du recul sur ses
talents mais surtout sur ses
zones d'ombre,
potentiellement génératrices
de stress.
Il prend le temps de se
poser des questions de fond
sur ses valeurs, celles de
son entreprise et sur le sens
qu’il donne à son action.
Il a la liberté de redevenir
lui-même, d’exprimer ses
émotions et ses ressentis,
sans contrainte ni peur
d’être jugé dans ses actes.
Dans le cadre d'une mobilité
interne, où par exemple le
DRH ou le DAF est promu
DG, le coaching va lui
permettre de se positionner,
prendre ses marques,
mettre les distances
nécessaires avec ses anciens
collègues et s'imposer. C'est
une promotion certes
valorisante, mais qui peut
être difficile à vivre, dans la
mesure où le collaborateur
peut en avoir sous-estimé
les conséquences et se
retrouver profondément seul
brutalement.
Un nécessaire équilibre
vie personnelle - vie
professionnelle
En dehors de la vie de
famille, il est primordial,
pour éviter entre autre le
burn-out, de se ménager
des espaces pour soi en
trouvant une activité qui
procure plaisir, détente et
déconnexion complète.
Pour certains, ce sera du
sport, d'autres
s'impliqueront dans une
association caritative ou
suivront des cours de
cuisine. Ne rien faire - sans
culpabiliser - est aussi une
option...
A chacun sa stratégie ! A
vous de choisir celle qui
vous correspond le mieux.
Les vraies rencontres de
la vraie vie
Malgré les nombreux outils
de communication et les
réseaux sociaux, nous ne
nous sommes jamais sentis
aussi seuls et isolés.
Pour rompre cette solitude,
rien de mieux que de
privilégier de vraies
rencontres avec de "vrais
gens" lors de conventions,
colloques ou formations...
Peu importe que ces
échanges entre pairs soient
formels ou pas. Ils ont le
mérite de créer du lien et
permettent d'échanger des
"trucs et astuces".
L'occasion également pour
certains de bénéficier de
conseils et de l'expérience
des plus chevronnés.
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Newsletter-29octobre2012