Conversion d'un système de chauffage a la biomasse
Management environnemental séance3
1. ENVI-F-448
Management environnemental
Séance 3 – 24 février 2012
Tom Bauler – tbauler@ulb.ac.be
Arnaud Brohé – abrohe@ulb.ac.be /arnaud@co2logic.com
Supports de cours : http://tbauler.pbworks.com
2. Plan de la séance
• Les changements climatiques
• Les politiques climatiques
• La comptabilité carbone : principes généraux et inventaires nationaux
• La comptabilité carbone : l’empreinte carbone des organisations
• La comptabilité carbone : l’empreinte carbone de produits et services
• Brève introduction à la compensation carbone (film CO2logic)
• Présentation d’un cas pratique par Thibault d’Ursel, manager chez Deloitte
(Bilan Carbone et stratégie de réduction/compensation des émissions du
Parlement européen)
• Introduction aux prochains cours
4. Gaz à effet de serre
Par définition :
Un gaz à effet de serre est un gaz présent dans la troposphère (la basse
atmosphère) et qui intercepte le rayonnement terrestre (composé
d’infrarouges).
A chaque gaz à effet de serre est attachée une notion essentielle : le
« forçage radiatif », qui définit quel supplément d’énergie (en watts par
m2) est renvoyé vers le sol par une quantité donnée de gaz dans l’air
7. Gaz à effet de serre
Gaz Origine
H2O – Vapeur d'eau Évaporation
CO2 – Gaz carbonique Combustion Pétrole, Charbon, Gaz
CH4 – Méthane; Gaz Naturel Décomposition anaérobie des molécules organiques (Bovins,
rizières, décharges…) ou pyrolyse des composés organiques
(exploitation des combustibles fossiles, feux)
N2O – Protoxyde d'azote Engrais azotés - industrie chimique
HFC – PFC – SF6 Gaz réfrigérants
Hydrocarbures Fluorés Procédés industriels divers (expansion des mousses plastique,
(CFC…) composants électroniques, appareillage HT, électrolyse de
l’alumine…)
O3 – Ozone Pas d'émissions directe - photoréaction CH4 et NOx
8. Consommation d’énergie
Sur 50 ans passés : Sur 50 ans à venir :
Energie x 5 Energie x 3
Population x 2 Population x 1,5
9. Température et CO2
400
Dioxyde de carbone (ppmv)
350
300
Changement de température (°C)
250
2
0
200
-2
-4
-6
-8
-10
400 350 300 250 200 150 100 50 0
Milliers d’années avant présent Source : GIEC 2007
11. Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat
Mis en place en 1988, à la demande du G7, par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le
Programme pour l'Environnement des Nations-Unies.
Rôle : « d'expertiser l'information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de
changement climatique provoqué par l'homme ».
Premier rapport d’évaluation (FAR pour First Assessment Report) en 1990, confirmant que le changement
climatique était une menace et appelant la communauté internationale à agir.
Le dernier rapport d’évaluation (AR4) date de 2007 [GIEC, 2007]. Le prochain sera publié en 2013/2014.
En décembre 2007, son travail a été récompensé par un prix Nobel de la paix reçu conjointement avec
l’ancien Vice-Président américain Al Gore.
Lien : www.ipcc.ch
16. Répartition et évolution des émissions de GES
Emissions des principaux émetteurs de GES - 2005
Taux de croissance annuel Emissions en
1990-2005 (%) Gt CO2e*
USA 1.0 7.3
Chine 4.7 7.0
UE 15 -0.3 3.9
Indonésie 12.7 3.1
* Emissions liées à
Brésil 3.1 2.4 la déforestation et à
Russie -2.4 2.1 l’utilisation des sols
Inde 3.6 1.8 incluses (LULUCF)
Japon 1.3 1.3
Allemagne -1.3 1.0
Canada 1.9 0.8
Mexique 2.1 0.7
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0
Source: IEA, EPA, WRI, UNFCCC et McKinsey
17. Emissions de GES par habitant - 2005
Emissions en
tCO2e/hab*
Australie 28.7
Canada 24.9
USA 24.3
Pays - Bas 19.0
Russie 14.6
* Emissions liées à
Indonésie 14.1 la déforestation et
Belgique 13.8
à l’utilisation des
sols incluses
Brésil 13.0 (LULUCF)
EU 15 10.0
Chine 5.3
Inde 1.6
0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0 30.0 35.0
18. Evolution des émissions de CO2 par sources
GtCO2/an
Electricité
9
8
7
6
5 Industrie (sauf ciment)
4 Transport routier
Résidentiel et tertiaire
3 Déforestation
Autres
2 Raffineries
1
Transport international
1970 1980 1990 2000
Source : GIEC 2007
23. La Convention Cadre des Nations-Unies sur les CC
1992 (Rio) : la CCNUCC (ou UNFCCC)
Reconnaissance du problème par les gouvernements
Engagement à stabiliser à un niveau qui évite toute perturbation anthropique
dangereuse du système climatique (soft law)
Responsabilité partagée mais différenciée
Début d’une comptabilité nationale des émissions de GES
24. Les Conférences des Parties (CdP / COP en anglais)
1995 - CdP 1 : Berlin. Première conférence des Parties suite à l’entrée en vigueur de
la Convention.
1996 - CdP 2 : Genève. La déclaration ministérielle est notée (mais pas adoptée) et
appelle à la définition d’objectifs intermédiaire « juridiquement contraignant ».
1997 - CdP 3 : Kyoto. Adoption d’un Protocole à la Convention reprenant des objectifs
juridiquement contraignant.
1998 - CdP 4 : Buenos Aires. Peu d’avancée relative à la mise en œuvre du Protocole.
1999 - CdP 5 : Bonn. Réunion technique. Mise en place du Groupe consultatif
d’experts pour les communications nationales des Parties non Annexe I (CGE en
anglais)
2000 – CdP 6 : La Haye. Nombreux différents entre les Parties, notamment relatifs à
la proposition des Etats-Unis d’octroyer des crédits pour les puits de carbone et aux
financements des mesures d’adaptation dans les pays en développement. La réunion
se solde par un échec et est suspendue sans accord.
2000 – CdP 6 bis : Bonn. Une réunion intermédiaire se tient en juillet 2000 à Bonn
dans le but de renouer le dialogue.
25. Les Conférences des Parties
2001 – CdP 7 : Marrakech. Conclusion des « accords de Marrakech ». C’est durant
cette CdP que sont fixées les principales règles de l’échange international de droits
d’émissions ainsi que les modalités pratiques des deux autres mécanismes de
flexibilité (MDP et MOC).
2002 – CdP 8 : New Delhi. L’hésitation de la Russie par rapport à une ratification du
Protocole de Kyoto est le principal sujet des discussions.
2003 – CdP 9 : Milan. Clarifications sur l’utilisation du fonds d’adaptation établi en
2001 à Marrakech.
2004 – CdP 10 : Buenos Aires. Premières réflexions sur le cadre post 2012.
2005 – CdP 11 : Montréal. Première réunion des Parties ayant ratifié le Protocole de
Kyoto (MOP 1). Le Plan d’actions de Montréal envisage d’étendre Kyoto après 2012 en
définissant des objectifs plus ambitieux. C’est à Montréal qu’est institué le groupe Ad
Hoc sur le Protocole de Kyoto (AWG KP).
2006 – CdP 12 : Nairobi. Les avancées enregistrées concernent essentiellement le
fonds adaptation et le fonctionnement du MDP.
26. Les Conférences des Parties
2007 – CdP 13 : Bali. Le groupe Ad Hoc sur l’action coopérative à long terme (AWG LCA) est
institué à Bali. Son programme de travail connu sous le nom de « plan d’action de Bali » (Bali
roadmap), couvre l’atténuation, l’adaptation, le transfert de technologies et le financement.
2008 – CdP 14 : Poznao. L’après 2012 occupe l’essentiel des discussions et les délégués se
quittent avec l’espoir d’obtenir un accord lors de la prochaine CdP.
2009 – CdP 15 : Copenhague. Malgré la présence de plus de soixante dirigeants, dont le
Président des Etats-Unis et la plupart des dirigeants européens, le sommet de Copenhague n’a
pas abouti à un accord contraignant ambitieux.
2010 – CdP 16 : Cancún. Les accords de Cancún en 2010 ont permis d’intégrer dans le
processus onusien les résultats du sommet de Copenhague de 2009, notamment en ce qui
concerne la création d’un fonds vert pour le climat.
2011 – CdP 17 : Durban. Clarifications sur l’utilisation du fonds d’adaptation établi en 2001 à
Marrakech. Adoption d’une nouvelle feuille de route (retour à la case Bali).
2012 – CdP 18 : Doha. La finalisation des conditions d’une seconde période d’engagement et
la clarification des engagements financiers post-2012 occupent le haut de l’agenda des
négociateurs.
28. Comparer les gaz à effet de serre (PRG)
Gaz PRG100 ans GIEC 1995 PRG100 ans GIEC 2001 PRG100 ans GIEC 2007
Dioxyde de carbone 1 1 1
Méthane 21 23 25
Protoxyde d’azote 310 296 298
HFC-23 11.700 12.000 14.800
HFC-125 2.800 3.400 3.500
HFC-134a 1.300 1.300 1.430
HFC-143a 3.800 4.300 4.470
HFC-152a 140 120 124
HFC-227ea 2.900 3.500 3.220
HFC-236fa 6.300 9.400 9.810
Perfluorométhane (CF4) 6.500 5.700 7.390
Perfluoroéthane (C2F6) 9.200 11.900 12.200
Hexafluorure de soufre (SF6) 23.900 22.200 22.800
Le PRGN représente le rapport entre, d’un côté, le forçage radiatif cumulé, c’est-à-dire, la puissance
radiative que le GES renvoie vers le sol sur une durée de N années et, de l’autre côté, la même
grandeur pour le CO2.
29. CO2 ou carbone?
Par définition le carbone a une masse atomique de 12 (en effet l’unité de masse
atomique est définie comme le douzième de la masse de l'atome de carbone 12).
L'oxygène a une masse atomique de 16, de telle sorte que le CO2 a une masse
moléculaire de 44(=12 + 16x2).
Pour passer d’une valeur exprimée en carbone à une valeur exprimée en CO2, il
faut donc multiplier la première par un facteur 44/12 (environ 3,67).
30. Carbone biogénique et puits de carbone
Distinction entre le carbone fossile et le carbone issu de matières vivantes
Carbone biogénique correspond au carbone vivant,
Comptabilisé comme nul dans les inventaires (neutre en CO2) car les émissions relâchées en fin de vie
correspondent au carbone piégé durant le développement de la flore ou de la faune.
L’utilisation de bois comme matériau d’œuvre ou immobilisation ayant une durée de vie supérieure à
un an est un « puits de carbone » (émissions négatives)
Incertitude élevée
31. Calcul ou mesure ? Le rôle des facteurs d’émissions
Pour une activité humaine, il n’est généralement pas possible de procéder
par mesure directe.
Aussi on mesure une fois, on suppose ensuite que le processus se déroule
toujours de la même manière et on calcule le « facteur d’émission »
correspondant.
Un facteur d’émission désigne la grandeur qui permet de convertir des
« données d’activité » (litres d’essence consommés, km
parcourus, tonnes d’acier coulé…) en émissions
Exemple : combustion de 1 litre d’essence
émissions de CO2 = FE x litres d’essence
FE est le facteur d’émission. Il peut refléter un
processus unique ou un ensemble de processus
31
32. Données primaires et données secondaires
Données primaires : données issues d’une mesure directe ou d’un calcul à partir de mesures
directes d’une activité ou d’un processus. Elles reflètent la nature et l’efficacité spécifiques d’un
processus et peuvent ainsi fournir une indication de leurs impacts environnementaux spécifiques.
Données secondaires : par définition les données obtenues à partir de sources autres que la
mesure directe ou le calcul à partir de mesures directes.
Plus facile mais on augmente considérablement le niveau d’incertitude.
33. Principes généraux de la comptabilité carbone
Pertinence (Relevance)
Les périmètres de comptabilisation et de déclaration des émissions de GES devraient être définis de façon
adéquate. Le choix du périmètre dépend des caractéristiques de l’entité étudiée, de l'objectif de l’information sur
les GES et des besoins des utilisateurs.
Exhaustivité (Completeness)
Idéalement toutes les sources d'émissions, au sein des périmètres organisationnels et opérationnels choisis,
devraient être déclarées. En pratique, le manque de données ou le coût de la collecte de nouvelles données peut
être un facteur contraignant. Si certaines sources ne sont pas déclarées, ces omissions doivent être clairement
signalées dans le rapport.
Cohérence (consistency)
Les utilisateurs de l’information relative aux émissions de GES voudront souvent suivre les évolutions dans le temps
de l’information afin de cerner les tendances et évaluer la performance de l’organisation. Le recours aux mêmes
méthodes de calcul et de présentation des données est essentiel. Tout changement dans les méthodologies de
comptabilité carbone devrait être clairement communiqué. En outre, lorsqu’on présente le bilan des GES, il est
important de préciser le contexte permettant de justifier et d’expliquer tous les changements importants. Cela
permet de s'assurer que l'on compare des données de nature équivalente.
Source : GHG Protocol
34. Principes généraux de la comptabilité carbone
Transparence (Transparency)
L’information est transparente lorsqu’elle assure une bonne compréhension des enjeux étudiés dans le contexte de
l'organisation déclarante et lorsqu’elle offre une évaluation objective de la performance. Le recours à une
vérification externe indépendante est un bon moyen d’augmenter la transparence.
Exactitude (Accuracy)
L’exactitude des données est importante pour toute prise de décision. Des systèmes de déclaration médiocres et
l’incertitude inhérente aux méthodes de calcul appliquées peuvent compromettre l’exactitude. L’adhésion à des
méthodes de calcul des GES prescrites et éprouvées, et la mise en place d’un système de comptabilisation et de
déclaration solide, doté de contrôles internes et externes appropriés, contribuent à renforcer l’exactitude des
données.
Source : GHG Protocol
35. La notion de périmètre (GHG Protocol / ISO 14064-1)
Le périmètre organisationnel délimite géographiquement la portée de l’étude (sites et
entités organisationnelles).
Le périmètre opérationnel (aussi dénommé scope ou « champ d’application ») précise lui
les activités, produits et services couverts.
Périmètre opérationnel 1 : émissions directes de GES c’est-à-dire qui proviennent de
sources qui sont détenues ou contrôlées par l’organisation déclarante. Les inventaires
officiels (approche cadastrale) se limitent à l’étude des émissions sur ce périmètre.
Périmètre opérationnel 2 : émissions indirectes associées à la production d'électricité, de
chaleur ou de vapeur importée ou achetée (c'est-à-dire pas directement émises sur le
territoire/site étudié).
Périmètre opérationnel 3 : autres émissions indirectes de GES
36. Les rapports d’inventaires nationaux
En Belgique, l’organisation de l’inventaire est confiée aux régions mais la Cellule
Interrégionale de l’Environnement (CELINE) assure la coordination de l’inventaire national.
La présentation des postes de l’inventaire est harmonisée au niveau international et
regroupe les émissions et absorptions dans les six catégories suivantes :
• Énergie
• Procédés industriels
• Utilisation de solvants et autres produits
• Agriculture
• Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie
• Déchets
Des équipes de revue d’experts (Expert Review Team ou « ERT ») garantissent que les
inventaires soient complets, fidèles et conformes aux directives.
Source / plus d’info : www.unfccc.int
37. Les lignes directrices du GIEC
Les lignes directrices 2006 du GIEC (IPCC guidelines en anglais) pour les inventaires nationaux des GES
proposent des méthodologies visant à estimer les inventaires nationaux d’émissions par sources et
d’absorptions par puits anthropiques de GES.
Les lignes directrices 2006 proposent des conseils sur les méthodes d’estimation selon trois niveaux de
détail (tier approach), depuis le niveau 1 (la méthode par défaut) au niveau 3 (la méthode la plus
détaillée). Utilisés correctement, tous les niveaux doivent générer des estimations sans biais, l’exactitude
et la précision augmentant graduellement du niveau 1 au niveau 3. La coexistence de différents niveaux
permet aux organismes chargés de l’inventaire d’utiliser des méthodes cohérentes avec les ressources
disponibles et de concentrer leurs efforts sur les catégories d’émissions et d’absorptions qui contribuent le
plus significativement aux totaux et aux tendances des émissions dans un pays donné.
Les lignes directrices fournissent des tableaux de présentation et des feuilles de travail pour les
méthodes du niveau 1. Les facteurs d’émissions inclus dans ces lignes directrices servent souvent de
valeur par défaut dans l’établissement des inventaires nationaux et sont également une source de
références pour les inventaires dans l’industrie et les inventaires volontaires.
39. L’empreinte carbone
Une empreinte carbone se définit comme une mesure des
émissions de GES totales causées directement et
indirectement par une personne, une organisation, un
produit ou service.
Empreinte carbone organisationnelle : toutes les émissions qui peuvent prendre place à travers une
organisation, ce qui inclut notamment l’énergie utilisée dans les bâtiments, les procédés industriels
et les véhicules de société. En fonction du périmètre d’étude les émissions indirectes liées à la
consommation de bien et services ou à l’énergie grise des matériaux peuvent être inclues ou pas.
Empreinte carbone de produits ou services prend en compte les émissions durant toute la vie d’un
produit, de l’extraction des matières premières à sa production en passant par son utilisation jusqu’à
sa fin de vie, son recyclage ou son traitement en tant que déchet. Ce deuxième type d’empreinte sera
analysé dans la section suivante.
40. Le GHG Protocol
• Développé par le WRI et le WBCSD (dès 1998)
• Standard le plus utilisé dans le monde anglo-saxon
• Méthodologie de mise en œuvre de l’ISO
• Fournit certains outils
• Fin 2011, deux nouvelles normes ont été publiées : le « Product Life Cycle
Accounting and Reporting Standard » et le « Corporate Value Chain (Scope
3) Accounting and Reporting Standard ».
41. Une nouvelle unité de mesure : la tonne de CO2 équivalent
3 mois de chauffage 7.000 kilomètres 1 aller-retour
(350 l mazout ou avec une voiture Bruxelles – Marrakech
450 m3 gaz naturel) (Golf 1.9 TDI) (1 passager 2ème classe)
230 steaks
500kg de papier (cycle 375kg d’acier
(250g)
de vie) (cycle de vie)
Source : ADEME, Guide des facteurs d’émission version 5
41
42. La méthode bilan carbone ? Pourquoi ?
• 2 OBJECTIFS COMPLEMENTAIRES :
ESTIMER LES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE
• lutter contre le changement climatique.
EVALUER LA DEPENDANCE AUX ENERGIES FOSSILES :
anticiper les impacts économiques et sociaux
OUTIL D'AIDE A LA DECISION ET A L'ACTION
• Ne pas déterminer un responsable des émissions mais QUI est le plus à même de
pouvoir agir pour les réduire.
42
43. Les principaux postes
Energie & Process
transformation
Transport fret Transport
amont fret aval
Transport
personnes Transport
fret interne
Déchets
fin de vie
Immobilisations
44. Le tableur
Exemple : les émissions liées aux déplacements en train
Donnée d’activité
2 - salariés en train non possédé : calcul à partir du kilométrage total parcouru
distances kg équ. C kg équ.
cumulées (km) par pers.km carbone
Train en France 2 589 000 0,0023 5 955
TER en France 0,0093 0
Train en Allemagne 0,0142 0
Train en Autriche 0,0063 0
Train en Belgique 0,0115 0
Train en Espagne
Facteur d’émission 0,0107 0
Train en Italie 0,0105 0
Train en Pays Bas 0,0142 0
Train en Royaume Uni 0,0229 0
Train en Suède 0,0032 0
Train en Suisse 0,0010 0
Total 5 955
44
45. Exemples de facteur d’émissions
120
100 100
100
80
60 60
60
40
22,9 25
20
3
0
train SNCF Train Royaume- bus voiture, route avion long voiture, ville avion court
Uni courrier courrier
Grammes équivalent carbone par passager.km pour divers modes de transport, en ordre de grandeur
45
47. Le Carbon Disclosure Project
4 thèmes :
1. L’opinion de la direction sur les risques et les
opportunités que la lutte contre les changements
climatiques présente pour l’entreprise ;
2. La comptabilité des émissions de GES ;
3. La stratégie de la direction pour réduire les émissions,
atténuer les risques et exploiter les opportunités ;
4. La gestion de l’entreprise en ce qui concerne les
changements climatiques
Le CDP a étendu ses activités à la collecte d’information
Initié en 2001 par un groupe d’investisseurs sur l’impact climatique tout au long de la chaîne
institutionnels d’approvisionnement (CDP Supply Chain et CDP Public
Procurement), au recueil d’informations sur les
En 2012 les 655 investisseurs institutionnels ayant rejoint changements climatiques auprès des municipalités (CDP
l’initiative représentaient plus de 78 trillions de US$ Cities), et à la collecte d’information relatives à l’eau
d’actifs auprès des entreprises (Water Disclosure Project).
48. Vers une réglementation ?
En France, la loi Grenelle 2 (art. 75) a rendu obligatoire l'établissement de bilans des émissions
de GES, au plus tard pour le 31 décembre 2012, pour les entreprises de plus de 500 salariés (de
plus de 250 salariés en outre-mer), les établissements publics de plus de 250 personnes, les
collectivités territoriales de plus de 50.000 habitants et l'Etat.
Le bilan des émissions fournit « une évaluation du volume d'émissions de GES produit par les
activités exercées par la personne morale sur le territoire national au cours d'une année ».
2 périmètres obligatoires : les émissions directes et les émissions indirectes émises par
l'utilisation d'électricité, de chaleur ou de vapeur nécessaire aux activités de la personne
morale. Le décret fait explicitement référence à la norme ISO 14064 – 1.
Le rapportage sur le périmètre 3 reste optionnel.
50. Introduction à l’ACV : étapes et applications
L'analyse de cycle de vie est un processus itératif car chaque étape peut amener à revoir les
précédentes; ainsi des difficultés dans l'obtention de données pour l'inventaire peuvent
amener à revoir les objectifs et le champ d'étude.
La norme ISO 14040 précise les 4 étapes principales :
52. Pourquoi réaliser son ACV ?
Pression de certains clients pour plus de transparence
Opportunités d’améliorations organisationnelles
(par ex. réduire les coûts d’énergie ou de traitement des déchets)
Ce n’est pas une mission impossible
Ca pourrait devenir obligatoire (voir en France le Grenelle de l’environnement 2)
C’est une première étape pour réduire ses impacts environnementaux et
émissions de CO2
C’est une étape nécessaire pour offrir des services ou produits neutres en CO2
La demande est plus importante et/ou il existe un price premium pour les produits
davantage respectueux de l’environnement
53. Définition : attention au choix
de l’unité fonctionelle
Quelle est la fonction d’un emballage de lait ?
Contenir, protéger et mettre en valeur du lait pendant une période déterminée.
Une unité fonctionnelle doit être précise, mesurable et additive.
La fonction et l'unité fonctionnelle ainsi définies sont suffisamment ouvertes pour
comparer des emballages en plastiques de différents types, mais aussi du verre ou du
carton.
Le choix de la fonction est important. Par exemple comparer les ACV de deux objets
différents n’a pas de sens si la fonction n’est pas précisée dans le temps (penser à la qualité
/ durabilité).
54. Inventaire en 4 étapes
1. Quantification de tous les flux économiques et élémentaires associés à chaque
processus élémentaire.
Flux entrants : matières premières, matières transformées, énergies
Flux sortants : rejets, déchets, émissions, etc.
Les flux sortants sont souvent estimés grâce à des facteurs d’émissions
Emissions (ex. kg de SO2) = donnée d’activité (ex. kWhe) * FE (kg SO2/kWh)
2. Expression des flux économiques et élémentaires par rapport à l’unité fonctionnelle
3. Quantification des émissions et extractions pour chaque processus élémentaire
4. Agrégation des flux élémentaires. Toutes les données pour une source d'impact sont
agrégées pour calculer les impacts à l'étape suivante. Par exemple, toutes les émissions
de CO2 de tous les processus élémentaires (extraction, production, transport, etc.) sont
additionnées en une seule valeur.
55. Les impacts
Les catégories orientées dommages :
l'épuisement des ressources,
l'impact sur la santé humaine,
les impacts écologiques.
Les catégories orientées problèmes :
changements climatiques,
destruction de l'ozone stratosphérique,
acidification,
eutrophisation,
formation d'agents photo-oxydants (smog),
atteinte des ressources abiotiques,
atteinte des ressources biotiques,
utilisation des terres,
impact éco-toxicologique,
impact toxicologique (chez l'humain)
56. Impact des emballages réutilisables ou recyclables
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne,
Analyse de cycle de vie Gobelets jetables, réutilisables, recyclables, janvier 2009
58. Interprétation
L’interprétation vise à retirer des conclusions sûres de l'analyse. Il faut donc
analyser les résultats, établir des conclusions et préciser les limites de l'analyse
réalisée.
Dans le cadre d'une analyse de cycle de vie, le processus employé est souvent aussi
important que le résultat final, il faut donc laisser ce processus ouvert et
compréhensible pour laisser au lecteur la possibilité de juger de l'apport de
l'analyse réalisée. L'interprétation doit également mettre en avant les méthodes de
vérification employées et doit clairement établir les limites de l'étude.
Analyse de contribution
Étude des sources d'incertitudes
Contrôle de complétude
Contrôle de sensibilité
Évaluation de la qualité des données (préciser emploi données secondaires)
59. Critiques et limites de l’ACV
La définition des frontières du système est laissée au choix du commanditaire
il peut difficilement y avoir de comparaison rationnelle entre des ACV différentes
Choix et complexité des catégories d’impacts étudiées
le commanditaire pourrait uniquement communiquer les impacts favorables
Règles d’allocation floues
Ex. utilisation de sous-produits, co-produits, etc.
ACV générique
Souvent développée par ou pour des fédérations néglige/lisse souvent l’impact de la
logistique en travaillant avec des moyennes alors que le choix de la localisation est un axe
important de l’atténuation de l’impact environnemental des activités humaines
60. Le PAS 2050 : première norme pour les PCF
Prend en compte une combinaison de données primaires et
de données secondaires (base de données, moyennes, etc.)
Des hypothèses et des simplifications sont nécessaires :
périmètre, durée de vie, entretien, scénarios de fin de vie, etc.
Le carbone biogénique (stocké par le bois) est inclus en
fonction de la durée de vie du produit
Entretien
Matériaux Transformation Transport Fin de vie
Utilisation
62. Standards et méthodes
• Analyse du cycle de vie ISO 14040/44
• Comptabilité carbone (ISO 14064)
Existant • GHG Protocol WRI/WBCSD pour les émissions de GES
• Programme environnemental de déclaration des produits
• Bilan Carbone de l’ADEME
• British Standard Institution (BSI) Publicly Available Specification
(PAS) 2050
• PAS 2060 (neutralité carbone)
Nouveau • Nouveau WRI/WBCSD sur la comptabilité carbone des produits et
guidelines sur le périmètre 3
Attendu • Proposition de standards ISO pour l’empreinte de carbone –ISO
14067
63. Activités internationales
• France - Grenelle de l’environnement : BP X30-323;
• Allemagne - Extension du label Blue Angel. Pilote PCF
• Suisse – Programme de label Migros
• Suède – Label basé sur un schéma de critères, initiative commune
• EU-27 - ILCD, ELCD (Base de données ACV)
• USA – Pilote pour le Carbon Trust. Carbon Disclosure Project
• Chine – Pilote pour le Carbon Trust
• Japon – Projets nationaux pour le programme du label carbone.
• Corée – Programme pour le label carbone à été lancé
• Belgique – Etudes pilotes par le SPF SPSCAE
• Monde – WBCSD/WRI, ISO