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Entretien de vacances avec Maître François Glansdorff
1. Après les concerts de Roger Waters, notre envoyé spécial Tommaso Debenedetti a eu le plaisir de
rencontrer le bâtonnier Glansdorff en Baie de Somme, où il séjournait cet été. Il en a profité pour lui
poser quelques questions.
Entretien avec Maître François Glansdorff sur le Wall
T.dB Monsieur le bâtonnier, tout d’abord, pourquoi la Baie de Somme ?
F.G. J’adore glisser dans la piscine, les deux sumos1 qui font desbelles balades à marée basse, les
guides qui parlent d’écume, les enfants qui se trémoussent au passage des phoques, les Bretonnes
qui présentent leurs potes malouins... J’ai déjà été au Crotoy, mais il faut avoir la foire. Cette année,
je suis au Hordel : c’est beau. Bref, s’il est vrai qu’aller à Damme en bateau c’est chic,je trouve ceci
plus chouette que la mer de chez nous et puis, j’adore y prendre les devants.
T.dB Un peu de gastronomie aussi ?
F.G. Oui, j’en ai un peu marre des bouchées à la reine avec de belles frites ou des boites de riz dont la
sauce coule sur les bols. Là, au moins, les pates ne sentent pas le coca. Mon amie Corinne adore les
palourdes et les poix de Chine. Et, moi je ne rechigne pas devant des plats plus originaux : soupe de
rossignols, caneton à la Russe, tripes aux papillotes, tourte aux cailles et, même, ces délicieuses
friandises locales qu’ils appellent crottes de mammouth. Hier, l’hôtelière a fait goûter sa lotte aux
marrons, mmm…. Et au dessert, la traditionnelle poire au pinot, bien sûr.
T.dB Vous accompagnez tout cela de fines appellations, j’imagine ? Du Gros-plant ?
F.G. Oui, pour autant que je ne doive pas boire le verre des juges. Le Mercurey va avec toutes sortes
de poules. Et puis, rien ne vaut un bon coup de marc après la dinette. Ou une fine sans dépôt. De
toutes façons, on boit mieux à treize.
T.dB La fête, quoi ! Votre compagne m’a d’ailleurs avoué que vous aviez fêté sa tante.
F.G. Oui, popol, on a bien fêté mais parfois c’était un peu fort !
T.dB Hum … De la lecture pendant les vacances ?
F.G. J’ai toujours peine à lire en vacances. Surtout Zola parce que je trouve que ses Rougon sont
pleins de stress.Et puis, ce n’est pas que les mots me dérangent mais quelle peste, Céline ! Je
regrette le temps où Bernard Pivot présentait des bouquins sur la deux. Enfin, j’ai quand même
découvert unelibraire futée qui cachait Sapho derrière son Dante.Et elle avait plein de Becket dans le
cabas. J’avoue que j’ai lu aussi quelques BD. Après tout, un Plantu ce n’est pas nécessairement carré.
T.dB Un peu de musique quand même ?
1
Pour que vous ne cherchiez pas trop longtemps : « bubo » est le nom scientifique du grand-duc…
2. F.G. Les beaux-arts sont un plaisir des Dieux. J’évite l’abus. J’ai cependant découvert que j’aimais
assez Bizet et que Mozart appréciait la percussion du verre. Et ma compagne m’a offert son joli
Couperin pendant que je dinais. Mais je reste sous le charme du Mur de Roger Waters. Ça, ce n’est
pas du doux !Dis, c’est du grand art !
T.dB Un peu de sport? Cela vaudrait bien la mise à bas d’un tronc …
F.G. Ma compagne m’a beaucoup admiré pendant le tennis. Un ami m’a proposé d’aller au foot. Pas
pu. J’en perdrais ma belle mine. Et puis, depuis que j’ai vu une cycliste avec un cale-pied coincé dans
la mousse, je suis prudent. Non, je ne me suis pas fatigué. Mon plan : glandouille !
T.dB D’autres projets de voyages ?
F.G. L’Italie : aux sites de Bologne, je préfère les mines de Pompéï. Mais, dans quinze jours, je mets le
cap sur les Pouilles. Quel magnifique vue et quel bocage, hein ! Et puis, l’escalope montagnarde c’est
délicieux et c’est encore meilleure avec une salade. Au-delà, j’aimerais aller au Tibet. Cela doit d’être
formidable d’arriver à pied par la Chine. Avec mon ami japonais, de préférence, car je sais que les
nippons adorent s’offrir la Chine.
T.dB Et d’ici là ?
F.G. Ho, je vais d’abord me taper un week-end CUP. Quel beau métier professeur !
T.dB Je vous présente toutes mes félicitations. Vous avez un peu suivi l’actualité ?
F.G. Les Grecs sont acculés à fond. A mon avis, c’est parce qu’ils ne sont pas assez grands. Ils doivent
se sentir honnis par l’Union. Papandréou leur a fait adopter un plan dégressif.Angela Merkel et toute
la Grèce ont d’ailleurs salué son plan. Mais croyez-moi, les lois ne servent à rien dans la dèche.
T.dB La Grèce historique n’aime Rome qu’au moment des élections… Un mot sur le printemps
arabe ?
F.G. Saisons belles, qui passent… Que le temps se dévide… Un vrai vent de liberté. Mais je ne me
réjouis pas trop vite. J’ai appris à me méfier de l’aspect des Ottomanes.Et j’ai craint que leFillon soit
dominé par la Lybie. Enfin, il faut essayer de prendre la chose en riant. Mais attention aux
fondamentalistes ! Comme le disait la Reine Victoria : « On ne peut pas être mède et roux » …
T.dB C’est quand même un grand pas pour l’Afrique
F.G. Doucement. Il ne faut pas aller au Gabon avec des urnes trop pleines.
T.dB Un avis sur l’affaire DSK …
F.G. La délation c’est fou. Mais cela Clinton l’avait déjà dit. Non, plus simplement, j’ai été étonné de
la réaction de Kenneth Thompson : osez dire au juge « Ah, tu l’acquittes, Obus ! ». Il fallait le faire
dans un dossier comme celui-ci.
T.dB N’empêche, dans son cosy appartement de Tribeca, il a dû ressentir la trahison des Caïn…
F.G. Sans doute. Mais je suis sûr aussi qu’il est bien content que son cosy soit de plus en plus rare…
Ah, la France de l’attente !
3. T.dB Poutine ou Medvedev ?
F.G. Allez connaître les buts des élites … Ces rustres dépassent les bornes. Cela commence piano puis
il y en a qui conclut : « Bien, je suis russe, il faut que tu me cèdes, là vite » ! Hé, je ne pense pas que
Poutine cachera sa peine au cagibi. Pas d’annexion pour les Russes !
T.dB Obama ? Stop ou encore ?
F.G. Difficile à dire aujourd’hui. Mais au moins, avec lui, on aura évité les vases de Bush. Quelle
bouille, et quelle candeur !
T.dB Toujours le spectre du 11 septembre et du 11 mars ?
F.G. Il ne faut pas s’attacher aux dates fétiches.
T.dB Et chez nous ?
F.G. C’est à ses grands traits que l’on reconnaît la Belgique. Je continue à penser que l’union mène à
la noce. Elio di Rupo a pourtant dû en rester sur le pette en apprenant l’affaire Uyttersprot. Lui qui
essaye d’acculer le CVP ne devait pas s’attendre à une telle démonstration des gens du cru. C’est un
peu laid mais je crois qu’il devra foncer jusqu’Alost.
T.dB Un conseil aux jeunes qui souhaitent sans cesse entrer dans notre profession ?
F.G. Ecoutez, Je n’ai pas l’habitude de manier la langue de bois, ni de pratiquer l’édito clément. Pour
être un bon avocat, il n’est pas nécessaire d’être doté d’une immense verve, mais il faut trouver sa
joie à la barre. Parmi nous, Il y a des forts, il y a des durs, il y a des loups. Mais l’essentiel est que
l’avocat soit là, présent, à côté d’un homme pour l’aider à se tenir debout. Il faut se dire que courir
après les riches, ce n’est pas nécessairement le but du barreau (je rappelle que DSK a été avocat,
comme Sarkosy. C’étaient des plaideurs bien racés !). Et puis, je rêve que tous les avocats montrent
leur force. Qu’ils fassent voir qu’ils ne sont pas des cloches qui la jouent petit.
T.dBLes droits de l’homme sont les pépites de la démocratie. Que tous les avocats du monde se
tiennent par la toile !
F.G. Vous avez raison, la dernière chose à faire serait d’abolir nos mythes. Mais il faut vivre avec son
temps. Le nouveau site de l’OBFG est doté d’une excellente bande passante. Il permet de télécharger
au moins cent deux kilobits à la seconde. Si Bill Gates le savait, je crois qu’il se déporterait vers la
Belgique immédiatement. Mais aujourd’hui tout va trop vite. C’était le bon temps celui des lentes
affaires…
T.dB Monsieur le bâtonnier, on vous dit expert en contrepèteries. Pouvez-vous nous en dire un peu
plus ?
F.G. C’est tout simple. La contrepèterie, c’est l’art de décaler les sons. Il faut voir les bons côtés. Par
exemple, on pourrait en multiplier avec Pippa et Kate, mais William risquerait d’en faire un plat.
T.dB Merci monsieur le bâtonnier, j’espère vous revoir très bientôt.
4. F.G. Salut Patrick ! Contrairement à Ilse Uyttersprot,on ne pourra pas dire que cet Henry est maculé
de boue. Et si la rédactrice en chef du journal des avocats souhaite me rencontrer, je lui laisserai le
choix dans la date.
L’auteur
« Je veux être un journaliste honnête mais en Italie c’est impossible », a déclaré Tommaso
Debenedetti.
Ce journaliste italien a créé la sensation en 2009-2010 en publiant une série de fausses interviews de
personnalités célèbres. Il fut démasqué lorsqu’il prêta à l’écrivain Philippe Roth des propos critiques
vis-à-vis de Barack Obama.
Aujourd’hui (rançon de la gloire ?), le voici usurpateur usurpé.Son identité a été empruntée pour
permettre la réalisation d’un entretien de vacances avec un maître-contrepèteur, François
Glansdorff.
Mais pour découvrir quel bâtonnier facétieux et irrévérencieux se cache derrière cette supercherie, il
vous faudra d’abord affronter une bonne centaine de contrepèteries (118 exactement, et le tout de
mon cru), dont plus d’un quart sont originales.