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Décembre 2011

SoliCARity

Cambio
Solidarité
Dossier spécial
Covoiturage
Car-sharing
Mobilité
Economie
Changement ...
SoliCARity

Source : http://agence.ucciani-dessins.com

2
Un pour tous et tous pour un ?

Photo prise par Benjamin Helfer, avec les mains de Sophie Thinnes (à droite) et Ivo Alho Cabral
devant une station Cambio.
© SoliCARity

L’édito

© SoliCARity

C

onsacrer un dossier à la solidarité sur la
route, par les temps qui courent, cela revient un peu à demander à un étranger de
nous parler de la crise politique belge. Beaucoup
en ont entendu parler, certains ont parfois un avis
sur la question, mais peu savent ce qu’il en ressort
exactement ! Partis avec l’idée que la solidarité sur
la route était avant tout une utopie des pro-environnementaux, nous avons finalement découvert
que côté mobilité, le mot solidarité rime surtout
avec le verbe économiser. Economie de temps
d’abord, comme on l’a vu récemment avec la proposition d’ouvrir à la circulation, pendant l’heure
de pointe, la bande d’arrêt d’urgence, sur la E313,
entre Anvers et Liège, afin de fluidifier le trafic.
Economie de patience ensuite, avec le covoiturage ou les voitures partagées, trouver une place
de parking n’a jamais été aussi simple. Economie
d’argent enfin, car la solidarité implique bien souvent le partage des frais engagés.

De haut en bas et de gauche à droite : Ivo Alho Cabral, Benjamin
Helfer, Sophie Thinnes, Maude Mio, Duygu Korucu, Yasmina El
Moutouk, Benedicte Muller.

Mais avant tout, notre enquête s’est plus particulièrement orientée sur les phénomènes de car-sharing et de covoiturage, deux habitudes de mobilité
distinctes mais qui finalement ne pourraient fonctionner sans un aspect commun : la solidarité.

Remerciements : Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB et administrateur de Cambio – Kristof
de Maesmaker, conseiller de la ministre bruxelloise des Travaux publics et des Transports – Frédéric Van Malleghem,
directeur de Cambio-Bruxelles – Raymond Willems, Mobilty manager de l’ULB – Pierre Arnold, responsable scientifique
du Centre Interuniversitaire d’Etude de la Mobilité - les différents utilisateurs de Cambio et du covoiturage - et Stéphanie
Goncalves De Aranjo Passos, tutrice de notre projet multidisciplinaire
3
SoliCARity

Un pour tous et tous pour un ?
Car-sharing et covoiturage

Emprunter une voiture comme on emprunte un vélo,
partager son véhicule comme on partage son logement, les
nouveaux moyens de transport sont sources de solidarité sur
les routes belges. À l’heure où la société s’individualise de
plus en plus, des initiatives émergent pour développer une
mobilité coopérative.
«  Depuis une dizaine d’années, je n’ai plus
de voiture. Cela coûtait de plus en plus cher
et comme j’habite en ville, je ne l’utilisais
presque jamais…  » Annick, 49 ans, se
rend pour la première fois à une réunion d’information sur le système de
voiture partagée Cambio. Comme elle,
ils sont de plus en plus nombreux à venir chaque semaine Porte de Namur à
Bruxelles, au siège de l’entreprise, afin
d’y être informés sur les conditions à
respecter pour pouvoir utiliser les voitures en libre-service un peu partout
dans la ville. Nicolas, 24 ans, a lui aussi
fait le choix de ne pas avoir de voiture
personnelle, « ça me coûterait trop cher vu
de la consommation que j’en fais  ». Pour
beaucoup de citadins, la voiture n’est
donc plus une solution à long terme.
Les transports en commun, bien que
très développés dans la capitale, ne
répondent pas non plus forcément à
tous les besoins. « J’utilise le plus souvent
le bus ou le métro, mais pour faire mes courses
ou aller chercher ma famille à la gare, je préfère utiliser Cambio. C’est plus pratique  »
ajoute Annick.
De plus en plus, il semblerait qu’un
moyen complémentaire de se dépla-

cer, alternatif aux transports en commun et au véhicule personnel, soit…
la voiture partagée  ! L’autopartage
met à la disposition de ses utilisateurs
– qu’ils soient membres d’une société
ou à titre individuel - une flotte de voitures émanant de divers organismes.
Visiblement Cambio Bruxelles l’a bien
compris.
La société de car-sharing a vu le jour en
2002, suite à une collaboration entre
Cambio-Allemagne, Taxi-stop, VTB-VAB
(Vlaamse Automobilistenbond) et la

SNCB-Holding, société faîtière du chemin de fer belge. A l’époque, « il fallait
convaincre le monde politique, les transports
publics et les communes du potentiel de cette
initiative  », explique Didier Dumont,
administrateur de Cambio Bruxelles.
Après que l’ancien secrétaire d’Etat
à la Mobilité Robert Delathouwer ait
eu vent de ce projet, une réunion a été
organisée avec la société des transports
intercommunaux de Bruxelles. Par la
suite, des responsables de la STIB se
sont rendus en Allemagne pour récolter des informations sur place. Et voilà
que Cambio proposait déjà 15 véhicules
disponibles dans quatre stations différentes au sein de la capitale belge.
« Il fallait imaginer un système combinant
plusieurs modes de transports pour pouvoir
se passer d’une voiture à Bruxelles » précise
Didier Dumont. L’entreprise a alors
élaboré un partenariat avec la STIB.

Interview avec des utilisateurs de Cambio.
Lucette, 38 ans
utilisatrice depuis six mois

Christian, 64 ans
utilisateur depuis quatre mois

Pourquoi ?
Essentiellement pour le travail.

Pourquoi ?
Pour se déplacer en ville, pour
aller faire les courses, et pour
aller à des expositions...

Aime : la bonne qualité des voitures et l'accueil agréable.
N'aime pas : l'aspect contraignant et les démarches lourdes.

4

Aime : l'aspect pratique.
N'aime pas : la saleté de certaines voitures.
© Didier Dumont

Cambio Bruxelles :
Évolution du nombre de clients (2003-2010)
7000
6000

Structure de Cambio Bruxelles

VTB-VAB

(Allemagne)

SNCB – Holding
Rail belge

5000
4000

Optimobil Belgique

STIB - MIVB
Société des transports 
intercommunaux de Bruxelles

3000
2000

50,5%

1000

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0

Presque dix ans après sa création, l’entreprise compte aujourd’hui quelque
7000 clients réguliers pour 197 véhicules disponibles dans 70 stations.
L’intérêt étant d’offrir aux usagers un
moyen de transport adapté, sans les
contraintes qui vont avec.
Bien que l’intention y soit, ces
contraintes existent pourtant. La démarche pour obtenir une voiture
s’avère être un parcours du combattant
car règles mises en application sont très
strictes. Tout d’abord il est nécessaire
d’assister à une « info-session » avant
de pouvoir utiliser le système. Ces réunions, dont la présence est obligatoire,
ont pour but de présenter aux futurs
utilisateurs le fonctionnement pratique de Cambio. Ensuite lorsqu’une
voiture vous est attribuée, vous devez

Autorités locales :
• Places de parking gratuites
• Promotion locale

Optimobil Bruxelles
(Limited company)

Le nombre d’utilisateurs de Cambio n’a cessé de croître
entre 2003 et 2010.

Les utilisateurs ayant une carte de
transports, obtiennent ainsi une réduction sur leur abonnement Cambio. Et
cela a porté ses fruits. Parallèlement,
d’autres entreprises de car-sharing existent mais celles-ci n’ont pas encore
autant d’écho que la société anonyme
bruxelloise. En effet, à la question
«  Connaissez-vous d’autre systèmes
que Cambio  ?  » Nicolas, 24 ans nous
explique qu’il n’a entendu parler que
de Cambio, et ce grâce à la publicité notamment dans les transports en commun.

49,5%

Bruxelles Région capitale :
• Support politique
• Support financier (début)

M

© Didier Dumont

Un pour tous et tous pour un ?

Les différents acteurs qui ont participé à la naissance de
Cambio Bruxelles.

vous s’assurer qu’il n’y a pas de dégâts
présents sur celle-ci. Et enfin, autant
dire que Cambio ne conviendra pas
aux éternels retardataires : si vous êtes
dans l’impossibilité d’être à l’heure
pour ramener la voiture à la bonne
station , même s’il s’agit de quelques
minutes, vous devrez appeler la centrale à l’aide d’un ordinateur de bord,
auquel cas vous risquez des pénalités
telles qu’une amende. Enfin, dernier
détail qui en découragera plus d’un, la
voiture doit être ramenée à la station
d’origine. Cambio ne dispose, en effet,
pas encore d’un système permettant à
l’utilisateur de déposer la voiture dans
n’importe quelle station de la ville.
Mais derrière ces aspects pratiques, se
cache également une certaine idéologie : amener le citoyen à effectuer
le bon choix dans une large offre de
moyens de transport. D’après Frédéric Van Malleghem, directeur Cambio
Bruxelles, « le but de Cambio n’est pas de
louer le plus de voitures le plus souvent possible. Le but est d’être le chaînon manquant
en matière de mobilité  ». Responsabiliser
l’utilisateur dans le choix de sa mobilité, c’est aussi-là l’intérêt du car-sharing. Il faut permettre à chacun de se
déplacer autant, voire plus qu’avant,
tout en dépensant moins. Car même
si certains utilisent Cambio dans une
démarche de protection de l’environnement, beaucoup y voient surtout

5

un fort avantage financier. Cet aspect
économique met en lumière un autre
enjeu de la mobilité  : les personnes
au-delà de 30 ans, bénéficiant d’un
revenu fixe, semblent se diriger vers
Cambio, tandis que les plus jeunes –
étudiants et jeunes salariés – préfèrent
le covoiturage.

Pour en savoir plus sur le
covoiturage :
• www.vapvap.be
• www.covoiturage.be
• www.covoiturage.fr
• www.123envoiture.com

1, 2, 3... Tu viens avec moi ?
« Je fais du covoiturage depuis 2-3 ans, car
économiquement c’est plus rentable. Puis on
fait des rencontres sympas et les heures de
voyage sont intéressantes.  ». Voici la réponse de Vanessa, 23 ans, lorsqu’on
lui a demandé pourquoi et depuis
combien de temps, elle pratique le covoiturage. En quoi cela consiste-t-il  ?
Pour répondre à cette question, il faut
prendre conscience qu’il existe deux
types de covoiturage  : le libre et l’organisé.
Le covoiturage  libre existe certainement depuis que l’homme a créé l’au-
SoliCARity

© Frédéric Van Malleghem

tomobile. Il émane de la volonté de
voyager à plusieurs dans une même
direction, avec le but de réduire les
coûts, de faire de bonnes rencontres
ou tout simplement de faciliter l’organisation du quotidien. «  J’ai fait du
covoiturage avec ma voisine pour aller à l’école
quand j’étais petite, parce que ma maman devait arriver tôt au boulot. Ca lui permettait
d’éviter les bouchons matinaux de Charleroi »
mentionne Florence, 21 ans. Le covoiturage libre s’organise donc généralement entre personnes se connaissant
déjà, dans le cadre familial, professionnel, ou encore estudiantin. Les
covoyageurs se caractérisent par le
fait qu’ils ont un intérêt commun. Aller d’un point A à un point B, et cela
ensemble. Ici, les usagers se trouvent
d’abord dans la nécessité de se procurer une voiture pour des besoins divers
et individuels.
Aussi, une autre solidarité se cristallise dans cette pratique : les frais sont
partagés. Daniel, 21 ans, cherche des
chauffeurs «  pour les longues distances de
plus de 300 km » pour des raisons économiques, notamment pour « éviter le
train qui est beaucoup trop cher, lorsque tu es
étudiant  ». Seulement depuis quelques
années, ce phénomène semble s’orienter vers un système de covoiturage plus
structuré.
Effectivement, plusieurs pays proposent désormais des sites internet de
covoiturage tels que covoiturage.be
ou 123voiture.com. Il est loin le temps
où l’on tendait le pouce au bord de la
route. Désormais vous pouvez sélectionner à l’avance le trajet qui vous intéresse, noter les conducteurs qui vous
ont déjà transporté, et même évaluer
la quantité de CO² que votre voyage
produira. Hugo, 22 ans, étudiant français à Bruxelles, pratique le covoiturage organisé via le site covoiturage.fr,
qui permet notamment de « savoir si les
gens sont des conducteurs accueillants ». Sur
ce site, qui ne se limite d’ailleurs pas
à la France, le covoiturage n’offre plus
beaucoup de surprises aux utilisateurs.
« Maintenant, je fais attention aux commentaires qui sont laissés sur le site par d’autres
utilisateurs et qui permettent de mieux savoir

Publicité pour Cambio (2010)

à qui on a à faire. Du coup, même si une offre
m’intéresse mais que les commentaires sont
négatifs, j’évite de prendre ce trajet » explique
Vanessa.
En effet, ces sites proposent uniquement des offres émanant de parti-

«

culiers, qui précisent la destination
du voyage, ainsi que le prix à payer.
Cela permet d’avoir quelques renseignements sur votre accompagnateur,
comme savoir si la personne est fumeuse ou non, si elle souhaite discuter
pendant le trajet ou encore écouter de

Il n’y a jamais eu de communication

sur le côté ‘vert’ de Cambio.

»

Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB

6
Un pour tous et tous pour un ?

Le covoiturage et le car-sharing ont
donc des enjeux qui sont principalement économiques, néanmoins, il
existe d’autres facteurs.
Alors, économique ou
écologique ?
À entendre Didier Dumont, qui est
également directeur du bouquet transport de la STIB, «  il n’y a jamais eu de
communication sur le coté ‘vert’ de Cambio ». Effectivement, lorsqu’on observe
les panneaux publicitaires de Cambio,
on constate que l’aspect environnemental n’y est pas du tout représenté.
Comme les voitures mises à disposition consomment autant que toute
autre voiture, la durabilité se crée par
l’utilisation de plusieurs moyens de
transport en commun. Celle-ci présente par ailleurs des avantages. Prenons la prime Bruxell’Air : les bruxellois
qui renoncent à leur voiture privée et
qui font détruire leur plaque d’immatriculation, peuvent bénéficier de cette
prime qui donne droit à un abonnement Cambio Start (tarif de base). Ils
jouissent en plus d’un abonnement
gratuit pour les transports en commun
de Bruxelles, valable pendant une année. Pour Kristof De Maesmaker, représentant de la ministre bruxelloise
des Travaux publics et des Transports,
Brigitte Grouwels, « Cambio a été lancé
dans le but d’offrir une alternative aux citadins mobiles, qui leur permettraient de réduire
les coûts d’une voiture propre et d’alléger la
circulation beaucoup trop dense de la capitale ».
Afin de parvenir à cet objectif, d’autres
sociétés telles que Zen Car ont été lancées. Ce service de location de véhicules électriques - subventionné par
la Société régionale d’investissement
de Bruxelles (SRIB) - a tenté de développer un aspect environnemental
trop souvent mis de coté par les autres

L’envolée du prix du carburant expliquerait
en partie le développement exponentiel du site
covoiturage.fr.
opérateurs de véhicules partagés. Pour
Frédéric Van Malleghem, le directeur
de Cambio, cela s’explique simplement.
Selon lui « ces voitures électriques sont plus
polluantes à produire que les voitures de
base  ». En plus, un second argument
s’oppose à l’adoption de voitures électriques : le fait que cette nouvelle tendance n’a pas encore percé le marché.
Selon le directeur de Cambio, « il est plus
efficace de réduire le nombre de véhicules sur
les réseaux routiers – via des voitures auxquelles les gens sont habitués – plutôt que de
tenter l’expérience avec de petites voitures électriques, qui ne toucheraient qu’une partie de

la clientèle  ». Avis que partage Kristof
De Maesmeker, pour qui les voitures
Cambio seraient utilisées davantage
pour des trajets plus en périphérie, que
les voitures électriques, notamment à
cause de leur autonomie réduite.

Source : http://iphone.comuto.com

la musique.

L'application Comuto sur iPhone
vous permet notamment de
trouver des voyages de dernières
minutes, de vous géolocaliser ou
encore d'appeler vos correspondants en un seul clic.

Mais même si Zen Car n’a pas encore
toute sa place sur le marché, ce n’est
pas le cas du covoiturage. En effet, ce
système est de plus en plus répandu.
Pour Laure Wagner, responsable communication du site covoiturage.fr,
l’envolée du prix du carburant expliquerait en partie le développement exponentiel du site. En 2010, ce dernier a
connu une croissance de 150% et a atteint le nombre de 870 000 adhérents1.
Un succès qui ravit les gouvernements
européens, car il permet de réduire
considérablement le nombre de véhicules en circulation, tout en ayant un
effet positif sur l’environnement. Par
exemple, si 50 personnes décident de
faire du covoiturage à cinq, le nombre
de véhicules en circulation se verra réduit à dix au lieu de 50 si chacun avait
utilisé son propre véhicule. Au-delà de
l’aspect écologique, le covoiturage a
également un impact économique.
Partager sa voiture, c’est aussi partager les coûts. En général, lors d’un trajet à plusieurs, les frais à engager ne
concernent que les prix du carburant
et éventuellement des péages. « Pour un
voyage en train, Bruxelles – Rennes, j’en ai
généralement pour 150€. Pour le même trajet en covoiturage cela me revient seulement
à 45€ environ  » explique Laurent, covoyageur régulier. De plus, le marché
du covoiturage est en réelle expansion, grâce aux nouvelles technologies.

Avec les perturbations, le covoiturage explose. Olfa Khamira, le 22 décembre 2010, http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.
lefigaro.fr%2Factualite-france%2F2010%2F12%2F22%2F01016-20101222ARTFIG00533-avec-les-perturbations-le-covoiturage-explose.
php&h=CAQFI3nSWAQHhw1ijhP-xYFINyS2o6G7O0NyoaTply1IuLg. Consultée le 8 décembre 2011
1

7
SoliCARity

Le covoiturage permet de rendre les trajets plus conviviaux.

En quelques clics et de n’importe où,
vous pouvez désormais, depuis votre
smartphone, réserver un voyage en
comparant les meilleurs prix, choisir
votre voiture et votre conducteur, ou
encore recevoir des alertes personnalisées. De leur côté, les conducteurs
peuvent déposer leurs annonces à tout
moment, permettant ainsi d’alimenter
sans cesse l’offre disponible.
Partager votre voiture peut également
être intéressant fiscalement. D’après
Carpoolplaza, entreprise belge de référence en matière de covoiturage, si
votre compagnie a mis en place un
système de partage de voitures, vous
pouvez déduire l’entièreté des frais

Source : http://covoiturage.bas-rhin.fr/

que vous coûterait votre trajet domicile-travail pour autant que ceux-ci
ne dépassent pas un certain plafond.
Un plafond qui correspond au prix
d’un abonnement de train hebdomadaire en première classe équivalent à
la distance domicile-travail, multiplié
par le nombre de semaines de covoiturage. Sur une distance de 60 km, vous
pouvez ainsi économiser jusqu’à 860€
d’impôt.
Cependant, le covoiturage a ses limites.
Il nécessite tout de même la possession
d’une voiture et donc le paiement des
coûts d’entretien et d’assurance.
L’autopartage, quant à lui, permet de
8

disposer d’un véhicule uniquement
lorsque vous en avez besoin. « La flexibilité, est l’atout numéro 1,  » confie Frédéric Van Malleghem, «  surtout si vous
avez besoin de la voiture pour une ou deux
heures et pas pour la journée  ». C’est sur
cette flexibilité que repose Cambio. Il
vous suffira de payer l’abonnement au
départ, qui sera ensuite valable 7 jours
sur 7 et 24 heures sur 24, pour pouvoir
utiliser un véhicule. Selon le directeur
de Cambio,  « il vous faudra alors débourser 250€ par mois pour utiliser un véhicule
Cambio, contre 400€ par mois si vous
possédiez votre propre voiture ». L’entreprise propose parallèlement plusieurs
combinaisons d’offre, par exemple
un utilisateur régulier de la STIB bé-
Un pour tous et tous pour un ?

Sans parler de solidarité, il existe plutôt

un sentiment de communauté.

»

Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB à propos du car-sharing

néficiera d’une réduction de 25% sur
l’abonnement Cambio Bonus. Mais l’administrateur de Cambio auprès de la
STIB cherche avant tout à amener le
public à combiner différents modes de
transport, de la marche à pied, au métro, en passant par Cambio. Cela commence à fonctionner, indique Didier
Dumont,  «  25% de nos clients Cambio
déclarent qu’ils utilisent plus ou beaucoup
plus qu’avant les transports publics ».
Dans le même esprit, la compagnie de
voitures partagées propose des partenariats avec différentes entreprises privées. Siemens a par exemple implanté
une station Cambio au pied de son
siège social de Saint-Gilles depuis juin
2004. Les employés affiliés au système
peuvent dès lors bénéficier de réductions sur les abonnements Cambio. La
banque Dexia a également sa propre
station, permettant à ses employés de
réserver une voiture directement via
l’intranet de l’entreprise. Les directions insistent donc auprès de leurs
employés pour amener ces derniers
à abandonner leurs voitures personnelles au profit des transports collectifs. Par ailleurs, d’autres institutions
suivent le même exemple, c’est notamment le cas de l’ULB. Raymond
Willems, le coordinateur mobilité
de l’Université bruxelloise, a réussi à
convaincre Cambio d’installer une station sur le campus du Solbosch. «  Je
leur ai demandé s’ils étaient prêts à implanter
une station au Solbosch, si en échange, j’arrivais à convaincre l’ULB de leur fournir
des espaces » confie-t-il. Le président de
l’université a rapidement été convaincu, et ainsi depuis 2008, le personnel
de l’université peut profiter d’importantes réductions sur les abonnements
Cambio, en plus d’un parc de véhicules
mis à leur disposition.
En bref, les entreprises ont donc tout

intérêt à développer ce concept. Elles
n’ont plus à acheter et entretenir une
flotte de voitures de société et peuvent
s’appuyer uniquement sur le système
de voitures partagées. Malgré tout, la
pratique reste assez limitée. Certains
regrettent que les opérateurs de carsharing ne fassent pas davantage de
communication à destination de leur
potentiel client. «  Redbull organise régulièrement des actions coup de poing sur le
campus. Pourquoi ne pas faire la même chose
avec les transports  ?  » s’interroge Raymond Willems, avant d’ajouter que
«  malheureusement beaucoup passent devant
les stations sans même savoir ce que c’est ».
Quelle solidarité pour quelle
mobilité ?
«  Sans parler de solidarité, il existe plutôt un
sentiment de communauté » estime Didier
Dumont. En réalité, le but de Cambio
n’est pas de rapprocher les gens mais
plutôt de les pousser à se respecter
entre eux. Pour cela, Cambio a mis en
place un système de « Smiley  ». Ces
petits autocollants au visage jaune
et souriant sont destinés à être collé
sur les endroits endommagés par un
conducteur afin que le suivant n’en
endosse pas la responsabilité.
En outre, la collaboration entre offreur et demandeur de voiture doit
être efficace et s’avère comme telle,
notamment grâce aux multiples canaux de communications que sont
les GSM, les emails et l’ordinateur
de bord. Effectivement, il n’y a aucune relation interpersonnelle entre
les différents utilisateurs. Un appareil
propre à Cambio, intégré dans la voiture, permet d’entrer en contact direct
avec la centrale. Au cœur du système
de communication, elle est le lieu vers
lequel tous les appels sont dirigés. Il
s’ensuit alors une relation « organisation-client  » bidirectionnelle, qui est
9

essentielle et suffisante pour gérer le
réseau de voitures Cambio.
Avant de sombrer dans les interprétations les plus farfelues concernant ce
que peut signifier la solidarité au sein
de Cambio, faisons le constat suivant : il
est plus adéquat de parler d’un devoir
moral que de solidarité, puisque Cambio satisfait avant tout une nécessité
matérielle.

Source : www.carsharing.be

«

Les voitures Cambio ne s’ouvrent
pas avec une clé, mais avec la
carte Cambio. La clé de la voiture
se trouve à l’intérieur dans la boite
à gants.

Il existe cependant une solidarité que
l’on pourrait appeler solidarité externe. A première vue, il est possible
de croire que celle-ci est plus humaine
et personnelle, notamment parce que
tous – y compris les différents acteurs
politiques et économiques du système
– voguent vers le même objectif  : associer plusieurs modes de transport pour
minimiser l’usage d’un véhicule privé
à Bruxelles. On appelle «  mobilité
combinée » cette procédure à laquelle
Cambio a pris part. De ce système de
moyens de transport alternatif sont
nés des concepts comme STIB-Villo,
Collecto-Noctos et STIB-Cambio. Il s’agit
là d’une belle alliance entre les pouvoirs publics et les autres acteurs ayant
pris part au projet, d’autant que la
coopération ne s’arrête pas là. Comme
le précise Didier Dumont «  Cambio
a réussi à tisser de vrais partenariats, non
seulement avec la STIB mais aussi avec la
Région de Bruxelles-Capitale et ses communes  ». Visiblement, il s’agirait plus
d’une multitude de partenariats plutôt
que d’actes de solidarité, une solidarité
impersonnelle et matérielle. Enfin, les
SoliCARity

© SoliCARity

«

Passer un bon

moment où les
conducteurs sont
aussi demandeurs de

»

rencontres agréables. 

Vanessa, adepte du covoiturage

éloignée de ce que chacun pourrait attendre d’une conduite solidaire.
Esprit de partage
Contrairement au car-sharing, où les
usagers n’ont aucun contact entre eux,
le concept de covoiturage développe
davantage les relations humaines et
la convivialité. Pour Vanessa, 24 ans,
il est important de «  passer un bon moment où les conducteurs sont aussi demandeurs de rencontres agréables  ». L'aspect
pratique n'est donc pas la seule raison
qui pousse les gens à partager leur voiture, il y a aussi la volonté de s'entraider, que ce soit avec des amis ou des
inconnus.

un peu plus les conducteurs à abandonner leur voiture personnelle au
profit d’un véhicule partagé.

La solidarité est d’autant plus importante au quotidien lorsqu’on prend en
compte la tranche d’âge concernée.
Là où le car-sharing touche généralement les plus de 30 ans, le covoiturage
rassemble en majeure partie des étudiants, ou des personnes n’ayant pas
de voiture. Il est donc primordial pour
ces personnes de pouvoir compter sur
ce genre de démarche.

Il existe donc une forme de solidarité dans l’utilisation du car-sharing,
tant entre les utilisateurs, qu’entre les
fournisseurs. Mais celle-ci reste tout
de même limitée, et peut-être assez

De même, un autre aspect de cette solidarité est le fait qu’il y ait deux rôles
lors d’un trajet commun. Il y aura toujours un conducteur, et un/des passagers. Ceux-ci peuvent donc alterner

Trois voitures Cambio garées à une station d’Ixelles. Il s’agit du plus petit modèle proposé par la société de car-sharing.

communes ne sont pas à la traîne en
matière de car-sharing.
La commune d’Ixelles – à titre
d’exemple – propose un parking totalement gratuit aux utilisateurs de Cambio. Ceux-ci n’ont donc pas à utiliser
les parcmètres présents un peu partout
dans la ville, manière d’inciter encore

10
Un pour tous et tous pour un ?

La crise économique, la prise de conscience écologique et l’envolée
du prix du pétrole poussent les gens à chercher des moyens
alternatifs pour se déplacer.
lors de longs trajets, et ainsi raccourcir la durée du voyage en évitant les
arrêts dûs à la fatigue. Néanmoins, « il
faut voir avec la personne qui fait du covoiturage, si elle roule prudemment, et si c’est
quelqu’un de sérieux. Moi personnellement,
je ne fais pas du covoiturage avec quelqu'un
que je ne connais pas » précise Claudine,
30 ans. Le covoiturage peut également
amener à une responsabilisation du
conducteur et donc à une augmentation de la sécurité sur la route. Il est
à espérer qu’une personne conduisant
avec quatre passagers redoublera de
prudence. Car il est évident que le covoiturage se fonde avant tout sur une
confiance commune, qu’il faut donc
entretenir et ne pas briser. Ceci explique notamment que le covoiturage
repose, en grande partie, sur la bonne
volonté des participants.

Taxisstop […] a élaboré
des programmes
intégrant des personnes
différentes mais qui ont
des intérêts communs.
Au delà du covoiturage libre ou organisé, de plus en plus de sociétés
visent à promouvoir ce moyen de déplacement. Une tendance qui trouve
écho notamment dans les projets de
Taxisstop. Dépassant l’idée du covoitu-

rage classique, cette société a élaboré
des programmes intégrant des personnes différentes mais qui ont des intérêts communs. L’exemple de Schoolpool, un système de covoiturage pour
les élèves, l’illustre parfaitement. Le
service n’est disponible qu’en Wallonie
pour le moment et les utilisateurs ont
accès à un nouveau site en ligne depuis
le Printemps de la Mobilité 2011, qui s’est
déroulé du 9 au 12 mai dernier. L’idée
étant destinée à amener des écoliers
– ou leurs parents – à s’inscrire via ce
site pour organiser les trajets jusqu’à
l’école. Plusieurs communes participent déjà à ce projet pilote, tout en essayant de convaincre encore des écoles
d’en faire la promotion. A tel point
que les Régions flamande et bruxelloise ont depuis fait part de leur intérêt
pour le projet.
Parallèlement, d’autres initiatives intéressantes continuent de voir le jour. Feduco est l’une d’elles. Créée en 2008,
la Fédération française du covoiturage,
présidée par Edouard Duboille, rassemble les acteurs de droits privés qui
font du développement du covoiturage
leur principale activité. Au travers de
campagnes de communication, elle
promeut l’avancée de ce système vieux
comme le monde, et pourtant trop
souvent négligé. A l’instar de la Journée
sans voiture, Feduco a prévu d’organiser
une journée annuelle de covoiturage
afin de sensibiliser la population sur
les avantages de cette pratique. Le but
n’étant pas de culpabiliser mais d’ouvrir les yeux à des types de mobilité

11

coopératifs, souvent oubliés dans une
société qui devient de plus en plus individualiste. Par ses aspects solidaire et
économique, pratique et convivial, le
covoiturage a encore de beaux jours
devant lui. Du moins, tout nous pousse
à le croire.
La solidarité sur la route à
l’heure du bilan
De nombreux facteurs laissent penser
que nous nous trouvons à l’âge d’or du
covoiturage et du car-sharing. La crise
économique, la prise de conscience
écologique et l’envolée du prix du pétrole poussent les gens à chercher des
moyens alternatifs pour se déplacer.
Les particuliers comme les entreprises,
tous semblent avoir compris que la
solidarité sur la route est une réalité.
Elle est présente, mais différentes selon
les pratiques. D’une part, le car-sharing
promeut la disponibilité d’un véhicule
à n’importe quel moment et accentue
la nécessité de responsabiliser le citoyen quant au bon usage de l’objet
partagé. Une solidarité, qui créera
éventuellement un esprit de communauté, de respect peut-être. D’autre
part, le covoiturage, qui au-delà de
l’aspect matériel, promeut le fait que
« plus on est de fous, plus on rit »… et
moins on paye.
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  • 3. Un pour tous et tous pour un ? Photo prise par Benjamin Helfer, avec les mains de Sophie Thinnes (à droite) et Ivo Alho Cabral devant une station Cambio. © SoliCARity L’édito © SoliCARity C onsacrer un dossier à la solidarité sur la route, par les temps qui courent, cela revient un peu à demander à un étranger de nous parler de la crise politique belge. Beaucoup en ont entendu parler, certains ont parfois un avis sur la question, mais peu savent ce qu’il en ressort exactement ! Partis avec l’idée que la solidarité sur la route était avant tout une utopie des pro-environnementaux, nous avons finalement découvert que côté mobilité, le mot solidarité rime surtout avec le verbe économiser. Economie de temps d’abord, comme on l’a vu récemment avec la proposition d’ouvrir à la circulation, pendant l’heure de pointe, la bande d’arrêt d’urgence, sur la E313, entre Anvers et Liège, afin de fluidifier le trafic. Economie de patience ensuite, avec le covoiturage ou les voitures partagées, trouver une place de parking n’a jamais été aussi simple. Economie d’argent enfin, car la solidarité implique bien souvent le partage des frais engagés. De haut en bas et de gauche à droite : Ivo Alho Cabral, Benjamin Helfer, Sophie Thinnes, Maude Mio, Duygu Korucu, Yasmina El Moutouk, Benedicte Muller. Mais avant tout, notre enquête s’est plus particulièrement orientée sur les phénomènes de car-sharing et de covoiturage, deux habitudes de mobilité distinctes mais qui finalement ne pourraient fonctionner sans un aspect commun : la solidarité. Remerciements : Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB et administrateur de Cambio – Kristof de Maesmaker, conseiller de la ministre bruxelloise des Travaux publics et des Transports – Frédéric Van Malleghem, directeur de Cambio-Bruxelles – Raymond Willems, Mobilty manager de l’ULB – Pierre Arnold, responsable scientifique du Centre Interuniversitaire d’Etude de la Mobilité - les différents utilisateurs de Cambio et du covoiturage - et Stéphanie Goncalves De Aranjo Passos, tutrice de notre projet multidisciplinaire 3
  • 4. SoliCARity Un pour tous et tous pour un ? Car-sharing et covoiturage Emprunter une voiture comme on emprunte un vélo, partager son véhicule comme on partage son logement, les nouveaux moyens de transport sont sources de solidarité sur les routes belges. À l’heure où la société s’individualise de plus en plus, des initiatives émergent pour développer une mobilité coopérative. «  Depuis une dizaine d’années, je n’ai plus de voiture. Cela coûtait de plus en plus cher et comme j’habite en ville, je ne l’utilisais presque jamais…  » Annick, 49 ans, se rend pour la première fois à une réunion d’information sur le système de voiture partagée Cambio. Comme elle, ils sont de plus en plus nombreux à venir chaque semaine Porte de Namur à Bruxelles, au siège de l’entreprise, afin d’y être informés sur les conditions à respecter pour pouvoir utiliser les voitures en libre-service un peu partout dans la ville. Nicolas, 24 ans, a lui aussi fait le choix de ne pas avoir de voiture personnelle, « ça me coûterait trop cher vu de la consommation que j’en fais  ». Pour beaucoup de citadins, la voiture n’est donc plus une solution à long terme. Les transports en commun, bien que très développés dans la capitale, ne répondent pas non plus forcément à tous les besoins. « J’utilise le plus souvent le bus ou le métro, mais pour faire mes courses ou aller chercher ma famille à la gare, je préfère utiliser Cambio. C’est plus pratique  » ajoute Annick. De plus en plus, il semblerait qu’un moyen complémentaire de se dépla- cer, alternatif aux transports en commun et au véhicule personnel, soit… la voiture partagée  ! L’autopartage met à la disposition de ses utilisateurs – qu’ils soient membres d’une société ou à titre individuel - une flotte de voitures émanant de divers organismes. Visiblement Cambio Bruxelles l’a bien compris. La société de car-sharing a vu le jour en 2002, suite à une collaboration entre Cambio-Allemagne, Taxi-stop, VTB-VAB (Vlaamse Automobilistenbond) et la SNCB-Holding, société faîtière du chemin de fer belge. A l’époque, « il fallait convaincre le monde politique, les transports publics et les communes du potentiel de cette initiative  », explique Didier Dumont, administrateur de Cambio Bruxelles. Après que l’ancien secrétaire d’Etat à la Mobilité Robert Delathouwer ait eu vent de ce projet, une réunion a été organisée avec la société des transports intercommunaux de Bruxelles. Par la suite, des responsables de la STIB se sont rendus en Allemagne pour récolter des informations sur place. Et voilà que Cambio proposait déjà 15 véhicules disponibles dans quatre stations différentes au sein de la capitale belge. « Il fallait imaginer un système combinant plusieurs modes de transports pour pouvoir se passer d’une voiture à Bruxelles » précise Didier Dumont. L’entreprise a alors élaboré un partenariat avec la STIB. Interview avec des utilisateurs de Cambio. Lucette, 38 ans utilisatrice depuis six mois Christian, 64 ans utilisateur depuis quatre mois Pourquoi ? Essentiellement pour le travail. Pourquoi ? Pour se déplacer en ville, pour aller faire les courses, et pour aller à des expositions... Aime : la bonne qualité des voitures et l'accueil agréable. N'aime pas : l'aspect contraignant et les démarches lourdes. 4 Aime : l'aspect pratique. N'aime pas : la saleté de certaines voitures.
  • 5. © Didier Dumont Cambio Bruxelles : Évolution du nombre de clients (2003-2010) 7000 6000 Structure de Cambio Bruxelles VTB-VAB (Allemagne) SNCB – Holding Rail belge 5000 4000 Optimobil Belgique STIB - MIVB Société des transports  intercommunaux de Bruxelles 3000 2000 50,5% 1000 ei Se 03 p N t em Juli ov b em e r Ja b e n r M 04 aa rt M Se ei p N t em Juli ov b em e r Ja ber n M 05 aa r Mt Se e N pt em Julii ov b em e be r Ja r n M 06 aa M rt Se pt J e i No em uli ve be m r Ja be n r M 07 aa M rt Se ei Nopt em Juli ve b m er be Ja n r M 08 aa r Mt Se pt Jue i N em li ov b em e r Ja be n r M 09 aa M rt Se ei p No t em Juli ve be m r be Ja r n M 10 aa r Mt Se pt Jue i No em li ve b m er be r 0 Presque dix ans après sa création, l’entreprise compte aujourd’hui quelque 7000 clients réguliers pour 197 véhicules disponibles dans 70 stations. L’intérêt étant d’offrir aux usagers un moyen de transport adapté, sans les contraintes qui vont avec. Bien que l’intention y soit, ces contraintes existent pourtant. La démarche pour obtenir une voiture s’avère être un parcours du combattant car règles mises en application sont très strictes. Tout d’abord il est nécessaire d’assister à une « info-session » avant de pouvoir utiliser le système. Ces réunions, dont la présence est obligatoire, ont pour but de présenter aux futurs utilisateurs le fonctionnement pratique de Cambio. Ensuite lorsqu’une voiture vous est attribuée, vous devez Autorités locales : • Places de parking gratuites • Promotion locale Optimobil Bruxelles (Limited company) Le nombre d’utilisateurs de Cambio n’a cessé de croître entre 2003 et 2010. Les utilisateurs ayant une carte de transports, obtiennent ainsi une réduction sur leur abonnement Cambio. Et cela a porté ses fruits. Parallèlement, d’autres entreprises de car-sharing existent mais celles-ci n’ont pas encore autant d’écho que la société anonyme bruxelloise. En effet, à la question «  Connaissez-vous d’autre systèmes que Cambio  ?  » Nicolas, 24 ans nous explique qu’il n’a entendu parler que de Cambio, et ce grâce à la publicité notamment dans les transports en commun. 49,5% Bruxelles Région capitale : • Support politique • Support financier (début) M © Didier Dumont Un pour tous et tous pour un ? Les différents acteurs qui ont participé à la naissance de Cambio Bruxelles. vous s’assurer qu’il n’y a pas de dégâts présents sur celle-ci. Et enfin, autant dire que Cambio ne conviendra pas aux éternels retardataires : si vous êtes dans l’impossibilité d’être à l’heure pour ramener la voiture à la bonne station , même s’il s’agit de quelques minutes, vous devrez appeler la centrale à l’aide d’un ordinateur de bord, auquel cas vous risquez des pénalités telles qu’une amende. Enfin, dernier détail qui en découragera plus d’un, la voiture doit être ramenée à la station d’origine. Cambio ne dispose, en effet, pas encore d’un système permettant à l’utilisateur de déposer la voiture dans n’importe quelle station de la ville. Mais derrière ces aspects pratiques, se cache également une certaine idéologie : amener le citoyen à effectuer le bon choix dans une large offre de moyens de transport. D’après Frédéric Van Malleghem, directeur Cambio Bruxelles, « le but de Cambio n’est pas de louer le plus de voitures le plus souvent possible. Le but est d’être le chaînon manquant en matière de mobilité  ». Responsabiliser l’utilisateur dans le choix de sa mobilité, c’est aussi-là l’intérêt du car-sharing. Il faut permettre à chacun de se déplacer autant, voire plus qu’avant, tout en dépensant moins. Car même si certains utilisent Cambio dans une démarche de protection de l’environnement, beaucoup y voient surtout 5 un fort avantage financier. Cet aspect économique met en lumière un autre enjeu de la mobilité  : les personnes au-delà de 30 ans, bénéficiant d’un revenu fixe, semblent se diriger vers Cambio, tandis que les plus jeunes – étudiants et jeunes salariés – préfèrent le covoiturage. Pour en savoir plus sur le covoiturage : • www.vapvap.be • www.covoiturage.be • www.covoiturage.fr • www.123envoiture.com 1, 2, 3... Tu viens avec moi ? « Je fais du covoiturage depuis 2-3 ans, car économiquement c’est plus rentable. Puis on fait des rencontres sympas et les heures de voyage sont intéressantes.  ». Voici la réponse de Vanessa, 23 ans, lorsqu’on lui a demandé pourquoi et depuis combien de temps, elle pratique le covoiturage. En quoi cela consiste-t-il  ? Pour répondre à cette question, il faut prendre conscience qu’il existe deux types de covoiturage  : le libre et l’organisé. Le covoiturage  libre existe certainement depuis que l’homme a créé l’au-
  • 6. SoliCARity © Frédéric Van Malleghem tomobile. Il émane de la volonté de voyager à plusieurs dans une même direction, avec le but de réduire les coûts, de faire de bonnes rencontres ou tout simplement de faciliter l’organisation du quotidien. «  J’ai fait du covoiturage avec ma voisine pour aller à l’école quand j’étais petite, parce que ma maman devait arriver tôt au boulot. Ca lui permettait d’éviter les bouchons matinaux de Charleroi » mentionne Florence, 21 ans. Le covoiturage libre s’organise donc généralement entre personnes se connaissant déjà, dans le cadre familial, professionnel, ou encore estudiantin. Les covoyageurs se caractérisent par le fait qu’ils ont un intérêt commun. Aller d’un point A à un point B, et cela ensemble. Ici, les usagers se trouvent d’abord dans la nécessité de se procurer une voiture pour des besoins divers et individuels. Aussi, une autre solidarité se cristallise dans cette pratique : les frais sont partagés. Daniel, 21 ans, cherche des chauffeurs «  pour les longues distances de plus de 300 km » pour des raisons économiques, notamment pour « éviter le train qui est beaucoup trop cher, lorsque tu es étudiant  ». Seulement depuis quelques années, ce phénomène semble s’orienter vers un système de covoiturage plus structuré. Effectivement, plusieurs pays proposent désormais des sites internet de covoiturage tels que covoiturage.be ou 123voiture.com. Il est loin le temps où l’on tendait le pouce au bord de la route. Désormais vous pouvez sélectionner à l’avance le trajet qui vous intéresse, noter les conducteurs qui vous ont déjà transporté, et même évaluer la quantité de CO² que votre voyage produira. Hugo, 22 ans, étudiant français à Bruxelles, pratique le covoiturage organisé via le site covoiturage.fr, qui permet notamment de « savoir si les gens sont des conducteurs accueillants ». Sur ce site, qui ne se limite d’ailleurs pas à la France, le covoiturage n’offre plus beaucoup de surprises aux utilisateurs. « Maintenant, je fais attention aux commentaires qui sont laissés sur le site par d’autres utilisateurs et qui permettent de mieux savoir Publicité pour Cambio (2010) à qui on a à faire. Du coup, même si une offre m’intéresse mais que les commentaires sont négatifs, j’évite de prendre ce trajet » explique Vanessa. En effet, ces sites proposent uniquement des offres émanant de parti- « culiers, qui précisent la destination du voyage, ainsi que le prix à payer. Cela permet d’avoir quelques renseignements sur votre accompagnateur, comme savoir si la personne est fumeuse ou non, si elle souhaite discuter pendant le trajet ou encore écouter de Il n’y a jamais eu de communication sur le côté ‘vert’ de Cambio. » Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB 6
  • 7. Un pour tous et tous pour un ? Le covoiturage et le car-sharing ont donc des enjeux qui sont principalement économiques, néanmoins, il existe d’autres facteurs. Alors, économique ou écologique ? À entendre Didier Dumont, qui est également directeur du bouquet transport de la STIB, «  il n’y a jamais eu de communication sur le coté ‘vert’ de Cambio ». Effectivement, lorsqu’on observe les panneaux publicitaires de Cambio, on constate que l’aspect environnemental n’y est pas du tout représenté. Comme les voitures mises à disposition consomment autant que toute autre voiture, la durabilité se crée par l’utilisation de plusieurs moyens de transport en commun. Celle-ci présente par ailleurs des avantages. Prenons la prime Bruxell’Air : les bruxellois qui renoncent à leur voiture privée et qui font détruire leur plaque d’immatriculation, peuvent bénéficier de cette prime qui donne droit à un abonnement Cambio Start (tarif de base). Ils jouissent en plus d’un abonnement gratuit pour les transports en commun de Bruxelles, valable pendant une année. Pour Kristof De Maesmaker, représentant de la ministre bruxelloise des Travaux publics et des Transports, Brigitte Grouwels, « Cambio a été lancé dans le but d’offrir une alternative aux citadins mobiles, qui leur permettraient de réduire les coûts d’une voiture propre et d’alléger la circulation beaucoup trop dense de la capitale ». Afin de parvenir à cet objectif, d’autres sociétés telles que Zen Car ont été lancées. Ce service de location de véhicules électriques - subventionné par la Société régionale d’investissement de Bruxelles (SRIB) - a tenté de développer un aspect environnemental trop souvent mis de coté par les autres L’envolée du prix du carburant expliquerait en partie le développement exponentiel du site covoiturage.fr. opérateurs de véhicules partagés. Pour Frédéric Van Malleghem, le directeur de Cambio, cela s’explique simplement. Selon lui « ces voitures électriques sont plus polluantes à produire que les voitures de base  ». En plus, un second argument s’oppose à l’adoption de voitures électriques : le fait que cette nouvelle tendance n’a pas encore percé le marché. Selon le directeur de Cambio, « il est plus efficace de réduire le nombre de véhicules sur les réseaux routiers – via des voitures auxquelles les gens sont habitués – plutôt que de tenter l’expérience avec de petites voitures électriques, qui ne toucheraient qu’une partie de la clientèle  ». Avis que partage Kristof De Maesmeker, pour qui les voitures Cambio seraient utilisées davantage pour des trajets plus en périphérie, que les voitures électriques, notamment à cause de leur autonomie réduite. Source : http://iphone.comuto.com la musique. L'application Comuto sur iPhone vous permet notamment de trouver des voyages de dernières minutes, de vous géolocaliser ou encore d'appeler vos correspondants en un seul clic. Mais même si Zen Car n’a pas encore toute sa place sur le marché, ce n’est pas le cas du covoiturage. En effet, ce système est de plus en plus répandu. Pour Laure Wagner, responsable communication du site covoiturage.fr, l’envolée du prix du carburant expliquerait en partie le développement exponentiel du site. En 2010, ce dernier a connu une croissance de 150% et a atteint le nombre de 870 000 adhérents1. Un succès qui ravit les gouvernements européens, car il permet de réduire considérablement le nombre de véhicules en circulation, tout en ayant un effet positif sur l’environnement. Par exemple, si 50 personnes décident de faire du covoiturage à cinq, le nombre de véhicules en circulation se verra réduit à dix au lieu de 50 si chacun avait utilisé son propre véhicule. Au-delà de l’aspect écologique, le covoiturage a également un impact économique. Partager sa voiture, c’est aussi partager les coûts. En général, lors d’un trajet à plusieurs, les frais à engager ne concernent que les prix du carburant et éventuellement des péages. « Pour un voyage en train, Bruxelles – Rennes, j’en ai généralement pour 150€. Pour le même trajet en covoiturage cela me revient seulement à 45€ environ  » explique Laurent, covoyageur régulier. De plus, le marché du covoiturage est en réelle expansion, grâce aux nouvelles technologies. Avec les perturbations, le covoiturage explose. Olfa Khamira, le 22 décembre 2010, http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww. lefigaro.fr%2Factualite-france%2F2010%2F12%2F22%2F01016-20101222ARTFIG00533-avec-les-perturbations-le-covoiturage-explose. php&h=CAQFI3nSWAQHhw1ijhP-xYFINyS2o6G7O0NyoaTply1IuLg. Consultée le 8 décembre 2011 1 7
  • 8. SoliCARity Le covoiturage permet de rendre les trajets plus conviviaux. En quelques clics et de n’importe où, vous pouvez désormais, depuis votre smartphone, réserver un voyage en comparant les meilleurs prix, choisir votre voiture et votre conducteur, ou encore recevoir des alertes personnalisées. De leur côté, les conducteurs peuvent déposer leurs annonces à tout moment, permettant ainsi d’alimenter sans cesse l’offre disponible. Partager votre voiture peut également être intéressant fiscalement. D’après Carpoolplaza, entreprise belge de référence en matière de covoiturage, si votre compagnie a mis en place un système de partage de voitures, vous pouvez déduire l’entièreté des frais Source : http://covoiturage.bas-rhin.fr/ que vous coûterait votre trajet domicile-travail pour autant que ceux-ci ne dépassent pas un certain plafond. Un plafond qui correspond au prix d’un abonnement de train hebdomadaire en première classe équivalent à la distance domicile-travail, multiplié par le nombre de semaines de covoiturage. Sur une distance de 60 km, vous pouvez ainsi économiser jusqu’à 860€ d’impôt. Cependant, le covoiturage a ses limites. Il nécessite tout de même la possession d’une voiture et donc le paiement des coûts d’entretien et d’assurance. L’autopartage, quant à lui, permet de 8 disposer d’un véhicule uniquement lorsque vous en avez besoin. « La flexibilité, est l’atout numéro 1,  » confie Frédéric Van Malleghem, «  surtout si vous avez besoin de la voiture pour une ou deux heures et pas pour la journée  ». C’est sur cette flexibilité que repose Cambio. Il vous suffira de payer l’abonnement au départ, qui sera ensuite valable 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, pour pouvoir utiliser un véhicule. Selon le directeur de Cambio,  « il vous faudra alors débourser 250€ par mois pour utiliser un véhicule Cambio, contre 400€ par mois si vous possédiez votre propre voiture ». L’entreprise propose parallèlement plusieurs combinaisons d’offre, par exemple un utilisateur régulier de la STIB bé-
  • 9. Un pour tous et tous pour un ? Sans parler de solidarité, il existe plutôt un sentiment de communauté. » Didier Dumont, directeur du bouquet transport de la STIB à propos du car-sharing néficiera d’une réduction de 25% sur l’abonnement Cambio Bonus. Mais l’administrateur de Cambio auprès de la STIB cherche avant tout à amener le public à combiner différents modes de transport, de la marche à pied, au métro, en passant par Cambio. Cela commence à fonctionner, indique Didier Dumont,  «  25% de nos clients Cambio déclarent qu’ils utilisent plus ou beaucoup plus qu’avant les transports publics ». Dans le même esprit, la compagnie de voitures partagées propose des partenariats avec différentes entreprises privées. Siemens a par exemple implanté une station Cambio au pied de son siège social de Saint-Gilles depuis juin 2004. Les employés affiliés au système peuvent dès lors bénéficier de réductions sur les abonnements Cambio. La banque Dexia a également sa propre station, permettant à ses employés de réserver une voiture directement via l’intranet de l’entreprise. Les directions insistent donc auprès de leurs employés pour amener ces derniers à abandonner leurs voitures personnelles au profit des transports collectifs. Par ailleurs, d’autres institutions suivent le même exemple, c’est notamment le cas de l’ULB. Raymond Willems, le coordinateur mobilité de l’Université bruxelloise, a réussi à convaincre Cambio d’installer une station sur le campus du Solbosch. «  Je leur ai demandé s’ils étaient prêts à implanter une station au Solbosch, si en échange, j’arrivais à convaincre l’ULB de leur fournir des espaces » confie-t-il. Le président de l’université a rapidement été convaincu, et ainsi depuis 2008, le personnel de l’université peut profiter d’importantes réductions sur les abonnements Cambio, en plus d’un parc de véhicules mis à leur disposition. En bref, les entreprises ont donc tout intérêt à développer ce concept. Elles n’ont plus à acheter et entretenir une flotte de voitures de société et peuvent s’appuyer uniquement sur le système de voitures partagées. Malgré tout, la pratique reste assez limitée. Certains regrettent que les opérateurs de carsharing ne fassent pas davantage de communication à destination de leur potentiel client. «  Redbull organise régulièrement des actions coup de poing sur le campus. Pourquoi ne pas faire la même chose avec les transports  ?  » s’interroge Raymond Willems, avant d’ajouter que «  malheureusement beaucoup passent devant les stations sans même savoir ce que c’est ». Quelle solidarité pour quelle mobilité ? «  Sans parler de solidarité, il existe plutôt un sentiment de communauté » estime Didier Dumont. En réalité, le but de Cambio n’est pas de rapprocher les gens mais plutôt de les pousser à se respecter entre eux. Pour cela, Cambio a mis en place un système de « Smiley  ». Ces petits autocollants au visage jaune et souriant sont destinés à être collé sur les endroits endommagés par un conducteur afin que le suivant n’en endosse pas la responsabilité. En outre, la collaboration entre offreur et demandeur de voiture doit être efficace et s’avère comme telle, notamment grâce aux multiples canaux de communications que sont les GSM, les emails et l’ordinateur de bord. Effectivement, il n’y a aucune relation interpersonnelle entre les différents utilisateurs. Un appareil propre à Cambio, intégré dans la voiture, permet d’entrer en contact direct avec la centrale. Au cœur du système de communication, elle est le lieu vers lequel tous les appels sont dirigés. Il s’ensuit alors une relation « organisation-client  » bidirectionnelle, qui est 9 essentielle et suffisante pour gérer le réseau de voitures Cambio. Avant de sombrer dans les interprétations les plus farfelues concernant ce que peut signifier la solidarité au sein de Cambio, faisons le constat suivant : il est plus adéquat de parler d’un devoir moral que de solidarité, puisque Cambio satisfait avant tout une nécessité matérielle. Source : www.carsharing.be « Les voitures Cambio ne s’ouvrent pas avec une clé, mais avec la carte Cambio. La clé de la voiture se trouve à l’intérieur dans la boite à gants. Il existe cependant une solidarité que l’on pourrait appeler solidarité externe. A première vue, il est possible de croire que celle-ci est plus humaine et personnelle, notamment parce que tous – y compris les différents acteurs politiques et économiques du système – voguent vers le même objectif  : associer plusieurs modes de transport pour minimiser l’usage d’un véhicule privé à Bruxelles. On appelle «  mobilité combinée » cette procédure à laquelle Cambio a pris part. De ce système de moyens de transport alternatif sont nés des concepts comme STIB-Villo, Collecto-Noctos et STIB-Cambio. Il s’agit là d’une belle alliance entre les pouvoirs publics et les autres acteurs ayant pris part au projet, d’autant que la coopération ne s’arrête pas là. Comme le précise Didier Dumont «  Cambio a réussi à tisser de vrais partenariats, non seulement avec la STIB mais aussi avec la Région de Bruxelles-Capitale et ses communes  ». Visiblement, il s’agirait plus d’une multitude de partenariats plutôt que d’actes de solidarité, une solidarité impersonnelle et matérielle. Enfin, les
  • 10. SoliCARity © SoliCARity « Passer un bon moment où les conducteurs sont aussi demandeurs de » rencontres agréables.  Vanessa, adepte du covoiturage éloignée de ce que chacun pourrait attendre d’une conduite solidaire. Esprit de partage Contrairement au car-sharing, où les usagers n’ont aucun contact entre eux, le concept de covoiturage développe davantage les relations humaines et la convivialité. Pour Vanessa, 24 ans, il est important de «  passer un bon moment où les conducteurs sont aussi demandeurs de rencontres agréables  ». L'aspect pratique n'est donc pas la seule raison qui pousse les gens à partager leur voiture, il y a aussi la volonté de s'entraider, que ce soit avec des amis ou des inconnus. un peu plus les conducteurs à abandonner leur voiture personnelle au profit d’un véhicule partagé. La solidarité est d’autant plus importante au quotidien lorsqu’on prend en compte la tranche d’âge concernée. Là où le car-sharing touche généralement les plus de 30 ans, le covoiturage rassemble en majeure partie des étudiants, ou des personnes n’ayant pas de voiture. Il est donc primordial pour ces personnes de pouvoir compter sur ce genre de démarche. Il existe donc une forme de solidarité dans l’utilisation du car-sharing, tant entre les utilisateurs, qu’entre les fournisseurs. Mais celle-ci reste tout de même limitée, et peut-être assez De même, un autre aspect de cette solidarité est le fait qu’il y ait deux rôles lors d’un trajet commun. Il y aura toujours un conducteur, et un/des passagers. Ceux-ci peuvent donc alterner Trois voitures Cambio garées à une station d’Ixelles. Il s’agit du plus petit modèle proposé par la société de car-sharing. communes ne sont pas à la traîne en matière de car-sharing. La commune d’Ixelles – à titre d’exemple – propose un parking totalement gratuit aux utilisateurs de Cambio. Ceux-ci n’ont donc pas à utiliser les parcmètres présents un peu partout dans la ville, manière d’inciter encore 10
  • 11. Un pour tous et tous pour un ? La crise économique, la prise de conscience écologique et l’envolée du prix du pétrole poussent les gens à chercher des moyens alternatifs pour se déplacer. lors de longs trajets, et ainsi raccourcir la durée du voyage en évitant les arrêts dûs à la fatigue. Néanmoins, « il faut voir avec la personne qui fait du covoiturage, si elle roule prudemment, et si c’est quelqu’un de sérieux. Moi personnellement, je ne fais pas du covoiturage avec quelqu'un que je ne connais pas » précise Claudine, 30 ans. Le covoiturage peut également amener à une responsabilisation du conducteur et donc à une augmentation de la sécurité sur la route. Il est à espérer qu’une personne conduisant avec quatre passagers redoublera de prudence. Car il est évident que le covoiturage se fonde avant tout sur une confiance commune, qu’il faut donc entretenir et ne pas briser. Ceci explique notamment que le covoiturage repose, en grande partie, sur la bonne volonté des participants. Taxisstop […] a élaboré des programmes intégrant des personnes différentes mais qui ont des intérêts communs. Au delà du covoiturage libre ou organisé, de plus en plus de sociétés visent à promouvoir ce moyen de déplacement. Une tendance qui trouve écho notamment dans les projets de Taxisstop. Dépassant l’idée du covoitu- rage classique, cette société a élaboré des programmes intégrant des personnes différentes mais qui ont des intérêts communs. L’exemple de Schoolpool, un système de covoiturage pour les élèves, l’illustre parfaitement. Le service n’est disponible qu’en Wallonie pour le moment et les utilisateurs ont accès à un nouveau site en ligne depuis le Printemps de la Mobilité 2011, qui s’est déroulé du 9 au 12 mai dernier. L’idée étant destinée à amener des écoliers – ou leurs parents – à s’inscrire via ce site pour organiser les trajets jusqu’à l’école. Plusieurs communes participent déjà à ce projet pilote, tout en essayant de convaincre encore des écoles d’en faire la promotion. A tel point que les Régions flamande et bruxelloise ont depuis fait part de leur intérêt pour le projet. Parallèlement, d’autres initiatives intéressantes continuent de voir le jour. Feduco est l’une d’elles. Créée en 2008, la Fédération française du covoiturage, présidée par Edouard Duboille, rassemble les acteurs de droits privés qui font du développement du covoiturage leur principale activité. Au travers de campagnes de communication, elle promeut l’avancée de ce système vieux comme le monde, et pourtant trop souvent négligé. A l’instar de la Journée sans voiture, Feduco a prévu d’organiser une journée annuelle de covoiturage afin de sensibiliser la population sur les avantages de cette pratique. Le but n’étant pas de culpabiliser mais d’ouvrir les yeux à des types de mobilité 11 coopératifs, souvent oubliés dans une société qui devient de plus en plus individualiste. Par ses aspects solidaire et économique, pratique et convivial, le covoiturage a encore de beaux jours devant lui. Du moins, tout nous pousse à le croire. La solidarité sur la route à l’heure du bilan De nombreux facteurs laissent penser que nous nous trouvons à l’âge d’or du covoiturage et du car-sharing. La crise économique, la prise de conscience écologique et l’envolée du prix du pétrole poussent les gens à chercher des moyens alternatifs pour se déplacer. Les particuliers comme les entreprises, tous semblent avoir compris que la solidarité sur la route est une réalité. Elle est présente, mais différentes selon les pratiques. D’une part, le car-sharing promeut la disponibilité d’un véhicule à n’importe quel moment et accentue la nécessité de responsabiliser le citoyen quant au bon usage de l’objet partagé. Une solidarité, qui créera éventuellement un esprit de communauté, de respect peut-être. D’autre part, le covoiturage, qui au-delà de l’aspect matériel, promeut le fait que « plus on est de fous, plus on rit »… et moins on paye.