2. P a g e
La présentation d'un ordinateur de gestion de production Bull au salon Sicob, La Défense 1983 (le Figaro)
SILOS : Systèmes
d’Information Liés
Opportunément avec
des Spaghettis
Mesdames et messieurs, bonjour. Je m’appelle Alain Guercio et je suis consultant manager chez Méga International. Je vous remercie de m’accorder 30 minutes de votre attention avant de passer après la pause déjeuner. Je vais vous parler d’architecture d’entreprise et d’agilité.
Pour les plus jeunes, il faut rappeler que le développement des systèmes d’information s’est fait par silos, par métier. On développait la gestion de production, puis la gestion commerciale, et c’est alors qu’on s’apercevait que ces deux système devait s’échanger des informations. Alors, on a fait comme on a pu et on a mis des interfaces un peu partout …
Les besoins se multipliant et les technologies s’ajoutant les unes sur les autres, on est arrivé à donner au système d’information le joli nom de « plat de spaghetti ». …
http://www.lefigaro.fr/societes/2014/05/26/20005-20140526ARTFIG00330-atos-veut-racheter-bull-pour-devenir-leader-europeen-du-cloud-et-de-la-cybersecurite.php
Je vous propose de nous arrêter un moment sur cette métaphore. Ne la trouvez-vous pas étrange ? En fonctionnement normal, peu de gens s’intéressent à ce plat de spaghettis. Pourquoi un tel succès ?
En fait, on ne comprend la métaphore du plat de spaghetti qu’au moment où l’on veut planter une fourchette dedans. C'est-à-dire au moment où on veut procéder à un changement, à un projet.
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Au moindre mouvement : tout bouge. C’est la raison pour laquelle les démarches classiques préconisent d’étudier longuement ce qu’on veut faire avant de démarrer.
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Ce n’est pas la logique des développements agiles qui préconisent un cycle d’itération rapide pour livrer un produit.
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On comprend donc que certains projets risquent de faire des bouchées trop grosses et alors le projet s’arrête avant l’indigestion …
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Ou à l’inverse, que le projet fasse des bouchées trop petites, avec un ou deux spaghetti seulement, mais alors le risque du projet est d’être vraiment trop long, ce qui est contraire aux promesses de l’agile.
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Pendant ce temps-là et pour mettre un peu d’ordre dans le plat de spaghetti, l’architecture d’entreprise a imaginé une architecture en couche. C’est un début, mais c’est notablement insuffisant pour répondre aux problèmes des projets et notamment des projets agiles …
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http://www.urba-ea.org/index.php?page=urbanisme
En fait, nous sommes passés d’un plat de spaghetti à un plat de lasagnes. C’est moins stressant mais vous conviendrez avec moi qu’on n’améliore pas les services rendus aux projets et notamment aux projets agile. Quand on plante une fourchette dans un plat de lasagnes et qu’on tourne : c’est tout qui bouge ! et même si on ne tourne pas très vite … On ne peut pas s’arrêter là.
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En réfléchissant, on arrive naturellement au ravioli. On sait faire tourner un ravioli sans impacter les autres, ou si peu, et même si on tourne vite. Surtout, on peut mettre plusieurs fourchettes dans un plat de ravioli sans risquer trop de collision.
Aujourd’hui, la transformation digitale des organisations nécessite beaucoup d’agilité. Tout bouge mais pas toujours au même moment, pas toujours au même rythme. L’organisation doit savoir évoluer par partie, et souvent faire évoluer plusieurs parties de concert …
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Notez que le ravioli répond à la règle d’architecture : « cohérence forte, couplage faible ».
Par contre, comme l’architecture d’entreprise, la fabrication des raviolis prend du temps. Çà prend plus de temps que les lasagnes et les spaghettis. Il faut faire les couches de pâtes et préparer la farce.
Attention, on ne rigole pas avec la farce : dans un système d’information, elle représente les informations ! C'est-à-dire un des actifs stratégiques de l’entreprise. Et puis, il faut organiser les agencements, fermer les périmètres et les savoir les articuler suivant un couplage faible.
C’est du boulot !
http://cuisinemicheline.com/raviolis-maison-a-la-viande-pas-a-pas-recette-sicilienne/
Le 20 octobre 2014, le Cigref a présenté son rapport stratégique sur les enjeux et défis de l’entreprise en 2020 à l’occasion de son assemblée générale.
Ce qui a retenu mon attention n’est pas le fait que le rapport citait en page 53 la nécessité d’une informatique à deux vitesses : l’une devant être agile et l’autre restant traditionnelle.
Ce qui a retenu mon attention, c’est que le rapport mentionnait la nécessité d’une architecture d’entreprise renforcée !
Il parait même que ce soir-là, Pascal Buffard – Président du Cigref et patron d’AXA Tech - l’a repris dans son discours.
Pourtant, je n’ai pas perçu une vague de mobilisation supplémentaire sur le sujet …
En revanche, dans la communauté « agile », on s’agite !
Après les succès croissants remportés dans les projets (50% en agile vs 30% en classique), les tenants des démarches agiles veulent changer d’échelle et plusieurs propositions de coordination sont en cours de discussion, dont la dernière : SAFE qui fait appel explicitement à l’architecture d’entreprise.
On ne sait pas encore ce qui émergera de ces débats mais ce qu’on sait déjà, c’est que cela tournera autour des informations et des architectures orientées services, de leur orchestration et leur chorégraphie.
On sait aussi qu’on a plus vite fait d’aller regarder une chorégraphie que de monter la sienne chez soi et à partir de rien.
Le couple de l’architecture d’entreprise et de l’agilité n’est pas dans un effet de mode. Pour être encore là en 2020, les entreprises devront se montrer agiles sur de larges périmètres, et surtout le rester !
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L’agilité est l’aboutissement de l’architecture d’entreprise. Il est donc normal qu’elle soit un prérequis au déploiement de l’agile à grande échelle.
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