Alors que la croissance française a retrouvé du tonus début 2015, l’économie francilienne n’a pas montré de signes d’amélioration significative au premier trimestre 2015
Tableau de bord économique de l'Ile-de-France - Juillet 2015
1. Tableau de bord
économique
de l’Ile-de-France
juillet 2015
Période sous revue : 1er trimestre 2015
Alors que la croissance française a retrouvé du tonus début 2015, l’économie francilienne n’a pas montré
de signes d’amélioration significative au premier trimestre 2015. Au contraire, le nombre de défaillances
d’entreprise dans la région est reparti en légère hausse après la pause observée fin 2014. De même, la baisse
des prix de l’immobilier a continué et son ampleur a atteint 5,2 % depuis le dernier point haut de fin 2011.
Parallèlement, même si elle s’est légèrement redressée début 2015, l’activité hôtelière a continué à être à la
peine. Dans ce contexte toujours aussi peu porteur, l’emploi salarié a certes poursuivi son lent redressement
(il reste toujours inférieur de 0,6 % à son point haut de 2007-2008) mais le nombre de demandeurs d’emploi
franciliens (catégorie A) a continué à augmenter et a dépassé les 664 000 en mars, soit 71,6 % de plus
qu’avant-crise.
L’ECONOMIE FRANCILIENNE TARDE A REDEMARRER
Conjoncture française
Après une fin d’année au ralenti (+ 0,2 % et + 0,1 % aux
troisième et quatrième trimestres) dans la continuité des
résultats depuis le printemps 2011, le PIB hexagonal a
accéléré au premier trimestre 2015 : + 0,6 %, soit l’une des
meilleures performances depuis la récession de 2008-
2009. Malgré la contribution négative du commerce
extérieur, cette hausse au cours des trois premiers mois
de l’année a été permise par la reconstitution des stocks
et, surtout, par l’augmentation de la consommation des
ménages. L’acquis de croissance pour 2015 est ainsi, pour
l’heure, de + 0,8 % et, même si les trois autres trimestres
devraient être moins dynamiques que le premier, l’Insee
attend une croissance annuelle de + 1,2 %. Ce niveau
pourrait permettre un début de rétablissement du
marché du travail à partir du second semestre 2015 alors
que, au premier trimestre, le taux de chômage en France
métropolitaine a atteint 10,0 %.
Tendances à court terme
Les toutesdernières informations disponiblesconcernant
la conjoncture régionale laissent penser que l’activité
francilienneasuiviuneorientationfavorableauprintemps
dernier : en mai, elle a notamment été assez vigoureuse
dans les services marchands et elle est restée stable dans
l’industrie, mais après un mois d’avril particulièrement
dynamique. Néanmoins, le climat des affaires reste
frileux et inférieur à ses niveaux d’avant 2008. Pour les
mois à venir, le maintien de l’euro à un niveau faible (la
devise oscille entre 1,10 $ et 1,13 $ depuis un mois) facilite
les perspectives de débouchés hors Europe pour les
entreprises franciliennes les plus tournées vers l’export.
En contrepartie, la situation grecque pourrait encore
retarder la reprise tant attendue ; de surcroît, côté
demande interne, le contexte reste morose : malgré
un prix du pétrole peu élevé qui redonne du pouvoir
d’achat aux ménages, la consommation reste contrainte
par le niveau élevé du chômage ; en effet, le nombre de
demandeurs d’emploi en catégorie A en Ile-de-France a
de nouveau augmenté en mai : + 1,2 % par rapport à avril.
Retrouvez toutes nos publications sur www.crocis.cci-paris-idf.fr
2. Chiffres clés
La conjoncture européenne
Indice de la production nationale industrielle
juillet 2015
Source : COE - Rexecode
Malgré un léger fléchissement en mars, la production
de l’ensemble de l’industrie française a globalement
été bien orientée début 2015. Ainsi, sur l’ensemble
du premier trimestre 2015, la production a crû de 1,0
% en glissement annuel. Pourtant, cette inversion
de tendance est encore insuffisante pour éloigner
la production du niveau dans lequel elle est engluée depuis fin
2012 : ainsi, en mars dernier, l’Indice de la Production Industrie (IPI)
est ressorti à 99,1, soit un niveau à peine supérieur à sa moyenne
depuis janvier 2012 (98,9). Dans ce contexte toujours frileux, la
production industrielle nationale de mars est restée très éloignée
de sa moyenne de 2000-2007 (- 11,3 %) et de son point haut d’avril
2008 (- 15,2 %). La tendance à la hausse au cours du trimestre a
essentiellement été le fait des secteurs des industries extractives
(+ 6,0 % par rapport au premier trimestre 2014) et de la fabrication
de matériel de transports (+ 3,1 %), soit ceux qui avaient le plus
souffert fin 2014.
Indice de la production nationale industrielle
(données cjo-cvs - base 100 en 2010)
Source : Insee
-2-
Même si elle manque toujours de consistance,
la croissance de la zone euro a atteint + 0,4 % au
premier trimestre 2015, soit un de ces niveaux les plus
élevés depuis le printemps 2012. Par ailleurs, elle est
désormais équivalente à celle de l’ensemble de l’UE28
(+ 0,4 % au premier trimestre 2015 alors qu’elle avait
été systématiquement plus faible depuis mi-2013. Pays par pays, l’Italie
a confirmé être sortie de « récession technique » en voyant son PIB
augmenter de 0,3 % après s’être stabilisé au quatrième trimestre 2014
; si l’économie allemande a été moins vigoureuse que fin-2014 (+ 0,3 %
après + 0,7 %), l’Espagne a continué son redressement en enregistrant
une des meilleures performances européennes du premier trimestre
2015 (+ 0,9 % après + 0,7 %). Parallèlement, le taux de chômage a
continué à se réduire même si le rythme de baisse est moins marqué
en zone euro que dans l’ensemble de l’Union européenne ; il n’en reste
pas moins élevé par rapport à ses niveaux d’avant-crise (9,8 % dans
l’Union européenne et 11,3 % en zone euro en mars dernier).
Croissance du PIB dans les principaux pays de l’UE
+ 1,0 %
1er
trimestre 2015 - glissement annuel
1er
trimestre 2015 - PIB de la zone euro
Ile-de-France France Part Ile-de-France/France
Superficie (en km2
) 12 012 543 965 2,2 %
Nombre de communes 1 281 36 565 3,5 %
Population
(en millions - au 1er
janv. 2013 - Insee)
11,91 65,28
(France métrop. : 63,41)
18,3 %
(18,8 %)
Densité de la population
au km2
976 115 -
PIB 2013
(en volume, en milliards d’euros - Insee)
614,0 2 052,7
(France métrop. : 2 014,9)
29,9 %
(30,5 %)
PIB/habitant 2013
(en euros - Insee)
52 729 32 084
(France métrop. : 32 527)
-
PIB/emploi 2013
(en euros - Insee)
104 149 78 464
(France métrop. : 78 762)
-
Emplois salariés marchands
(1er
trimestre 2015 - Insee Ile-de-France)
4 080 500 15 390 500 26,5 %
Taux de chômage
(1er
trimestre 2015 - Insee Ile-de-France)
8,8 % 10,3 %
(France métrop. : 10,0 %)
-
99,1
90
95
100
105
110
115
120
Moyenne 2000-2007
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
-0,3
+0,7
+0,1
-1,2
-1,7
+1,7
+0,9
+0,2
+1,6
+1,4
-0,4
+2,8
+1,6
+1,2
+1,8
+2,9
+0,9
+2,2
+1,6
+1,4
+1,7
+2,2
+1,1
+1,9
Zone Euro France Allemagne Espagne Italie Royaume-Uni
2013 2014
Prévisions 2015 (estimations de juin 2015) Prévisions 2016 (estimations de juin 2015)
+ 0,4 %
3. Taux de chômage
Emploi salarié marchand
Même si la dynamique est toujours peu soutenue,
dans la continuité des résultats observés depuis
deux ans désormais, l’emploi salarié marchand en
Ile-de-France a augmenté au premier trimestre
2015 : + 0,1 % par rapport au trimestre précédent
et + 0,3 % par rapport au premier trimestre 2014.
Il s’est ainsi situé à un niveau inférieur de 0,6 % à son point haut
d’avant la récession de 2008-2009 alors que l’emploi salarié au
niveau national, toujours orienté à la baisse, accuse désormais
un déficit de 3,5 %. Toutefois, il manque encore plus de 25 000
postes pour que l’Ile-de-France retrouve son niveau d’avant-crise ;
surtout, cette évolution globalement favorable dans la région est
insuffisante pour réduire le nombre de chômeurs et dissimule des
évolutions sectorielles contrastées. En effet, si l’emploi dans le
tertiaire a augmenté de 0,8 % sur un an, celui de l’industrie a une
nouvelle fois subi un repli (- 1,4 % sur un an) tout comme celui de la
construction (- 2,2 %).
Demande d’emploi
juillet 2015
Source : Insee Ile-de-France
Emploi salarié marchand
(données cvs)
1er
trimestre 2015 - glissement annuel
-3-
Demande d’emploi en fin de mois
(catégorie A, données cvs)
Sources : Direccte Ile-de-France et Dares
Malgré un repli ponctuel en janvier, le nombre de
demandeurs d’emploi de catégorie A en Ile-de-France a
globalement continué à augmenter au cours du premier
trimestre 2015. Même si le mouvement haussier est
désormais moins soutenu qu’il ne l’était en 2012 et en
2013, il a toutefois représenté plus de 3 300 demandeurs
supplémentaires au cours du trimestre, ce qui porte le total depuis le
point bas de 2008 à 277 120. Par ailleurs, le rythme de l’accroissement
du nombre de demandeurs d’emploi en Ile-de-France (+ 4,5 % en
glissement annuel en mars dernier) est quasiment équivalent à celui
observé au niveau national (+ 4,9 %). Toutefois, l’ampleur de la hausse
comparativement au point bas de 2008 est restée moins importante en
Ile-de-France qu’en France (+ 71,6 % contre + 77,3 %).
Note : les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en
cinq catégories différentes ; parmi celles-ci, la catégorie A regroupe les
demandeurs d’emploi étant tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi et étant sans aucune activité.
mars 2015 - glissement annuel
Après avoir fortement augmenté au troisième
trimestre 2014 (+ 0,3 point), le taux de chômage
francilien s’est depuis stabilisé et s’est même
légèrement réduit de 0,1 point au premier trimestre
2015 (8,8 % en moyenne sur l’ensemble du
trimestre). Cette évolution en Ile-de-France a ainsi
été équivalente à celle observée au niveau national : le taux de
chômage y a également diminué de 0,1 point pour atteindre 10,0 %.
Sur plus longue période, il faut toutefois noter que la hausse du
taux de chômage depuis le début de la crise reste moins marquée
dans la région (+ 2,6 points) qu’au niveau national (+ 3,2 points).
Le taux de chômage en Ile-de-France n’en reste pas moins l’un
des plus élevés des années 2000 et il faut remonter seize ans
en arrière pour trouver un niveau comparable (8,8 % au premier
trimestre 1999).
Note : en 2013, le questionnaire de l’enquête Emploi de l’Insee a été
rénové. Certaines reformulations ont modifié la teneur des réponses, ce
qui a eu un impact sur la mesure en niveau des principaux indicateurs. Les
Taux de chômage
(données cvs en moyenne trimestrielle, en %)
1er
trimestre 2015
Source : Insee Ile-de-France
8,8
10,0
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
9,5
10,0
10,5
11,0
Ile-de-France France métropolitaine
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
4 080 518
15 390 500
15 000 000
15 250 000
15 500 000
15 750 000
16 000 000
3 800 000
3 900 000
4 000 000
4 100 000
4 200 000
Ile-de-France (éch. de G.)
France (éch. de D.)
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012200420032002 2013 2014 2015
664,4
3 509,8
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
300
400
500
600
700
800
Ile-de-France (éch. de G.)
France (éch. de D.)
2000 2001 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 20112002 2012 2013 2014 2015
+ 0,3 %
+ 4,5 %
8,8 %
4. Emploi intérimaire
Prix des logements anciens
Immobilier d’entreprises
Evolution des prix des appartements
et maisons anciens en Ile-de-France
(données cvs, base 100 au 1er
trimestre 2010)
Source : Insee Ile-de-France
* : données provisoires pour le 1er trimestre 2015
Comme c’est le cas depuis plus de trois ans
désormais, le prix des logements anciens
(appartements et maisons confondus) en Ile-de-
France est resté orienté à la baisse au premier
trimestre 2015. Celui-ci s’est ainsi infléchi de 0,4 %
par rapport au trimestre précédent et de 2,2 % par
rapport au premier trimestre 2014. Cette baisse est la résultante
d’une inflexion du prix des maisons (- 1,3 % en glissement annuel)
et, surtout, de celui des appartements (- 2,6 %). En conséquence
de ce nouveau repli, les prix franciliens, tous types de biens
confondus, sont désormais inférieurs de 5,2 % à leur point haut du
quatrième trimestre 2011. Cette baisse reste toute relative puisque
l’augmentation par rapport au creux du printemps 2009 s’élève
encore à 17,5 % pour l’ensemble des logements et même à 22,1 %
pour les appartements.
1er
trimestre 2015 - prix du logement anciens en glissement annuel
juillet 2015
1er
trimestre 2015 - glissement annuel
L’emploi intérimaire en Ile-de-France a représenté
environ 224 600 équivalents temps plein (au premier
trimestre 2015. La tendance récente est donc restée
orientée à la baisse puisque le résultat de début 2015
a été inférieur de 4,3 % à celui du même trimestre de
2014. Le total du nombre d’emplois intérimaires en
ETP en Ile-de-France sur les douze derniers mois est par conséquent
repassé sous le seuil du million, un cap quasiment infranchissable
depuis début 2013. Cette morosité en Ile-de-France est d’autant plus
notable que l’emploi intérimaire au niveau national, même s’il subit un
tassement depuis deux trimestres, bénéficie d’une orientation moins
défavorable. Ces évolutions récentes de l’emploi intérimaire francilien
ne sont pas de bon augure quant aux variations de l’emploi salarié lors
des prochains mois, notamment dans la construction et l’industrie.
Source : Dares
Evolution du volume de travail temporaire
en équivalent temps plein
(données brutes en cumul sur quatre trimestres)
-4-
Après avoir déjà calé au troisième trimestre 2014
(406 600 m², soit ce qui était sa plus faible
performance depuis l’été 2009), la demande placée
trimestrielle de bureaux en Ile-de-France a été
encore plus faible au premier trimestre 2015 : faute
de grandes transactions (surfaces supérieures à
5 000 m²), elle est ainsi restée cantonnée sous le seuil des 400 000 m²
(372 500 m²).
Ce nouveau coup d’arrêt sur le marché locatif a porté la demande
placée sur les quatre derniers trimestres à peine au-delà du cap
des 2,0 millions de mètres commercialisés ; la tendance reste
par conséquent morose puisque ce niveau est bien inférieur à la
moyenne annuelle observée entre 2000 et 2013 (2,2 millions de
mètres carrés) et, surtout, très éloigné des résultats enregistrés
avant-crise (2,8 millions environ en 2006 et 2007).
Evolution trimestrielle de la demande placée de
bureaux et du loyer moyen en Ile-de-France
1er
trimestre 2015 - Surfaces de bureaux commercialisés
Source : GIE Immostat
* : données provisoires pour le 1er trimestre 2015
373*
2 032*
0
600
1 200
1 800
2 400
3 000
3 600
0
200
400
600
800
1 000
1 200
Demande placée trimestrielle (éch. de G.) Cumul sur 4 trimestres (éch. de D.)
2001 2002 200 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
-2,2%
112,3*
-10%
-5%
+0%
+5%
+10%
+15%
+20%
+25%
30
45
60
75
90
105
120
135
Variation du prix des logements anciens en Ile-de-France en glissement annuel (éch. de D.)
Prix des appartements et des maisons anciens en Ile-de-France (éch. de G.)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
984 876
6 184 304
0
2 500 000
5 000 000
7 500 000
10 000 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
Ile-de-France (éch. de G.) France métropolitaine (éch. de D.)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
372
500
m2
- 2,2 %
- 4,3 %
5. Dépenses de consommation des ménages
Défaillances d’entreprise
juillet 2015
Plus de 37 700 entreprises ont été créées en Ile-de-
France au premier trimestre 2015, soit 141 352 en
cumul sur les douze derniers mois. Néanmoins, ce
niveau constitue un coup d’arrêt après six trimestres
consécutifs de hausse : - 1,0 % par rapport au premier
trimestre 2014 après + 9,8 % au quatrième trimestre.
Ce repli est le fait des créations sous le régime de la micro-
entreprise (- 6,4 % en glissement annuel au premier trimestre 2015)
alors que les créations « classiques » sont restées orientées à la
hausse comme c’est le cas depuis le printemps 2013 (+ 4,3 %). Il
est à souligner que la baisse observée pour les créations de micro-
entreprises en Ile-de-France est moins marquée qu’au niveau
national : - 16,4 % en glissement annuel, ce qui a provoqué une
diminution de 5,0 % du nombre total de créations alors que les
créations « classiques » ont pourtant crû dans le même temps de
6,5 %.
Note : le terme « micro-entreprise » employé ici désigne le régime des auto-
entrepreneurs jusqu’au 31 décembre 2014 et celui de la micro-entreprise à
partir du 1er janvier 2015.
Source : Insee Ile-de-France
Stimulées par la faiblesse de l’inflation, les dépenses
de consommation en biens des ménages français
ont retrouvé du tonus au premier trimestre 2015.
Elles ont en effet augmenté de 1,6 % par rapport au
trimestre précédent et même de 2,5 % en glissement
annuel. Une fois n’est pas coutume, cette tendance
trimestrielle globale résulte d’évolutions homogènes, même si
elle a été particulièrement favorisée par le net rebond de la
consommation en énergie et de l’accélération des dépenses en
biens durables.
Malgré cette amélioration, les dépenses en biens en France peinent
à redémarrer et leur niveau est quasiment stable depuis la récession
de 2008-2009 (en mars, il n’était ainsi supérieur que de 0,4 % à sa
moyenne de janvier 2008 à décembre 2014).
Source : OCED (Observatoire Consulaire des Entreprises en Difficultés de
la CCI Paris Ile-de-France, www.oced.cci-paris-idf.fr), données fournies
par les tribunaux de commerce
Après la pause marquée en décembre et en janvier,
le nombre de défaillances d’entreprise recensées en
Ile-de-France s’est réengagé au premier trimestre 2015
sur la tendance haussière qu’il subit depuis mi-2012.
Le court répit de fin 2014 – début 2015 semble donc
s’expliquer exclusivement par la grève des tribunaux
de commerce en décembre qui a retardé certains jugements. Ainsi,
après s’être réduites de 2,1 % en glissement annuel en décembre,
puis de 1,0 % en janvier, les défaillances ont crû dans des proportions
équivalentes en février et mars (+ 1,5 % et + 2,0 % sur un an).
Cependant, il convient de souligner que le nombre de procédures
collectives en Ile-de-France est resté à un niveau bien inférieur à ceux
de la période post-récession de 2008-2009, ce qui n’est pas le cas au
niveau national : malgré, là aussi, les effets de la grève de décembre,
le nombre de défaillances au premier trimestre 2015 a dépassé le pic
de 2009 et s’est encore approché de celui de 1993.
Source : Insee
Indices du volume des ventes de biens en France
(données cvs, base 100 en 2005)
Procédures collectives en Ile-de-France
(données en cumul sur 12 mois, base 100 en décembre 1993)
Créations d’entreprise en Ile-de-France
(données brutes en cumul sur quatre trimestres)
créations d’entreprise - 1er
trimestre 2015
mars 2015 - glissement annuel
alimentaire - 1er
trimestre 2015 - glissement annuel
-5-
70373
70979
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
100 000
Créations "classiques" Créations de micro-entreprises
2010 2011 2012 2013 2014 2015
70,9
99,8
40
50
60
70
80
90
100
110
Ile-de-France France
1998 2011 2012 2013201020092008200720062005200420032002200120001999 2014 2015
107,1
106,5
89,6
96,7
85
90
95
100
105
110
115
TOTAL dont alimentaire dont automobiles dont textile-cuir
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
93 344
613 419
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
800 000
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
160 000
Ile-de-France France
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Créations d’entreprise
+1,3 %
+ 0,1 %
37
705
70373
70979
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
100 000
Créations "classiques" Créations de micro-entreprises
2010 2011 2012 2013 2014 2015
6. Trafic aéroportuaire
Hôtellerie
Commerce extérieur
juillet 2015
-6-
exportations - 1er
trimestre 2015 - glissement annuel
Nombre de nuitées dans l’hôtellerie
(données brutes)
Le premier trimestre 2015 a été marqué par un
changement dans les évolutions des échanges
commerciaux de l’Ile-de-France ; alors que les
exportations manquaient tout autant de dynamisme
que les importations depuis plusieurs trimestres, le
commerce extérieur francilien a été plus actif début
2015. Ainsi, les exportations en valeurs déclarées par les entreprises
franciliennes ont crû de 8,0 % en glissement annuel ; le maintien de
l’euro à des niveaux faibles face aux autres devises (1,10 $ début
juillet 2015 contre plus de 1,35 $ un an plus tôt) a probablement
contribué à cette tendance favorable à l’export. Parallèlement, les
importations ont également augmenté sur un an mais dans une
moindre mesure (+ 5,2 %). Au final, le niveau du déficit commercial
francilien (52,3 milliards en cumul sur douze mois) a été équivalent à
celui du quatrième trimestre 2014 (52,1 milliards) et est resté inférieur
à ses plus hauts de fin 2008 et début 2012 (58 milliards environ).
Même si les résultats décevants du troisième trimestre
2014 étaient essentiellement liés à la grève des pilotes
d’Air France en septembre, l’évolution du trafic
passagers dans les Aéroports de Paris est, depuis,
certes toujours positive mais moins favorable. Ainsi,
au premier trimestre 2015, le trafic d’ADP a confirmé
avoir repris sa marche en avant mais l’ampleur des hausses (+ 1,7 % en
glissement annuel en janvier, + 2,4 % en février et + 1,2 % en mars) est
moins importante que lors de la période début 2013 – mi-2014 (+ 5,7 %
par exemple en juin 2014).
Toutefois, malgré ce tassement, sur la période avril 2014 – mars 2015,
le trafic passagers s’est élevé à 93,08 millions de passagers, soit un
niveau supérieur au record annuel établi en 2014 (92,68 millions).
Source : Insee Ile-de-France (champ : hôtels de 0* à 5*)
* : la série « Max 2010-2013 » correspond au maximum des taux d’occupation
de chacun des mois de 2010, 2011, 2012 et 2013
Malgré le repli subi au mois de mars, le nombre
de nuitées dans les hôtels franciliens enregistré
au premier trimestre 2015 (13,9 millions) a été
légèrement supérieur à celui du même trimestre
de 2014 (+ 0,4 %). Même ténue, cette hausse vient
interrompre la série de huit trimestres consécutifs
de repli subie depuis l’été 2012. Le maintien de l’euro à un niveau
faible par rapport à d’autres devises peut avoir stimulé les arrivées
de touristes non-européens (Américains, notamment, mais aussi
Japonais) et expliquer ce résultat. En l’occurrence, l’augmentation
de la fréquentation de la clientèle étrangère a été légèrement plus
marquée que celle de la clientèle française (+ 0,6 % contre + 0,2 %
en glissement annuel au premier trimestre). Malgré tout, le déficit
de nuitées sur les douze derniers mois est conséquent : il s’élève
notamment à 1,3 million (soit - 1,9 %) par rapport à 2012, meilleure
année depuis la récession de 2008-2009.
Source : Aéroports de Paris
Trafic passagers
(données cvs, base 100 en 2000)
Commerce extérieur d’Ile-de-France
(données brutes CAF/FAB* hors matériel militaire,
en millions d’euros en cumul sur quatre trimestres)
Source : Direction générale des douanes et droits indirects,
Ministère de l’Économie et des Finances
* CAF/FAB : comptabilisation qui consiste à considérer les importations coût, assurance et
frais compris jusqu’à notre frontière et les exportations, franco à bord à notre frontière.
nuitées dans les hôtels franciliens - 1er
trimestre 2015 - glissement annuel
trafic passagers - mars 2014 - glissement annuel
-52 279
-100 000
-50 000
0
50 000
100 000
150 000
Export régional
Import régional
Solde commercial
20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
4519
4288
5085
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
janv. fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc.
Max. 2010-2013* 2014 2015
76,3
142,9
50
70
90
110
130
150
National
International
2000 20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
4436
4182
5219
5924
6098
6141
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
janv. fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct.
Max. 2010-2012* 2013 2014
+ 8,0 %
+ 0,4 %
+ 1,2 %
50
70
90
110
130
150
National
International
2000 20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013
7. Services marchands
Commerce de gros
Bâtiment et travaux publics
Industrie
juillet 2015
Le rebond de fin 2014 ne s’est pas confirmé
Après avoir augmenté en décembre 2014, la production de l’industrie francilienne a de nouveau calé au premier trimestre 2015.
Ce nouveau coup d’arrêt a été particulièrement marqué en janvier et a maintenu le taux d’utilisation des capacités de production
éloigné de sa moyenne de longue période. L’activité du secteur reste donc peu soutenue et semble encore fragile. Toutefois,
en lien avec des stocks qui baissent et des carnets de commandes qui se densifient, les prévisions des chefs d’entreprise sont
positives pour les mois à venir dans l’ensemble des branches.
Très faible progression de l’activité
Même si la tendance est moins défavorable qu’au quatrième trimestre 2014, l’activité du BTP est restée morose début 2015. Ainsi,
dans les travaux publics, la baisse du volume d’affaires n’a fait que se modérer au premier trimestre 2015. Qui plus est, les tarifs
des devis ont encore dû être diminués. Les carnets de commande se sont avérés mieux garnis dans ce secteur mais devraient
seulement permettre de stabiliser l’activité. Du côté du bâtiment, l’activité a été bien orientée dans le gros œuvre mais le niveau
des carnets de commandes est toujours jugé inférieur à la normale : les chefs d’entreprise du secteur restent donc tout aussi
prudents que ceux du second œuvre pour les mois à venir.
Activité en légère hausse
Après un quatrième trimestre 2014 tout juste stable, l’activité du commerce de gros s’est étoffée au premier trimestre mais
seulement dans l’agro-alimentaire. Ainsi, les ventes de produits agroalimentaires ont sensiblement augmenté ; les transactions
dans le négoce de produits industriels sont quant à elles restées à un niveau comparable à celui du quatrième trimestre 2014. Dans
les mois à venir, la stabilité dans le commerce de produits industriels devrait perdurer, les chefs d’entreprise du secteur faisant état
de portefeuilles d’ordres et de stocks de produits finis légèrement en dessous de la normale ; dans l’agroalimentaire, les prévisions
concernant les volumes de transactions sont elles aussi prudentes.
Orientation positive mais peu soutenue
Dans la continuité du quatrième trimestre 2014, l’activité dans les services marchands franciliens est restée bien orientée au
premier trimestre 2015 et, ce, dans tous les secteurs. Néanmoins, cette tendance favorable du chiffre d’affaires manque toujours
de vigueur. Dans ce contexte, le niveau des effectifs a globalement été maintenu même si des ajustements ont dû être réalisés
dans le conseil pour les affaires et la gestion. Les prévisions à court terme des chefs d’entreprise sont plus favorables, tous les
secteurs anticipant une hausse de leurs volumes d’affaires.
Ces résultats sont issus de l’enquête de conjoncture menée par la Direction générale Ile-de-France de la Banque de France (www.banque-france.fr/
economie-et-statistiques/conjoncture-et-croissance/publications-regionales/publications/ile-de-france.html) auprès d’un échantillon représentatif
d’entreprises appartenant aux principaux secteurs de l’économie régionale.
-7-