1. Présenté par :
CHABI BOUM O.B.Méré
Pastoralisme dans la Commune de
Tchaourou : Organisations, Contraintes et
Incidences Environnementales
Sous la direction de:
Dr. Euloge OGOUWALE (Maître Assistant
DGAT/FLASH/UAC)
2. Plan de présentation
1. Justification du sujet
2. Objectifs de recherche
3. Démarche méthodologique
4. Résultats
Conclusion
3. Présentation de la commune
Tchaourou est situé entre
8°45’ et 9°20’ de latitude
nord et 2°10’ et 3°40’ de
longitude est et s’étend sur
une superficie de 6400 km².
4. Pourquoi une telle étude?
Le risque de dégradation de l’alimentation de bétail est
grand selon Toutain (2003). La productivité des herbes
est faible et peut engendrer du coup l’épuisement des
parcours, alors on peut dire que les charges animales
dépassent le disponible fourrager en tenant compte des
variations saisonnières dans le secteur.
La dégradation des terres autour des retenues d’eau,
les rivières, les fleuves constituent une incidence
environnementale majeure.
5. De ce fait, les activités pastorales ont bénéficié ces
dernières décennies des appuis des institutions et
des organisations professionnelles pour faire face à
ces risques dans le Borgou (Bawa, 1997).
Cette dégradation est aggravée par les actions
anthropiques sous différentes formes. La présence
d’un grand nombre de bovins dans la commune de
Tchaourou est justifiée par la consommation
significative des différentes espèces végétales.
6. La présente étude se fonde sur les interrogations ci-après
• Quels sont les différents acteurs et structures impliqués dans la
gestion du pastoralisme dans la Commune de Tchaourou?
• Quelles sont les contraintes liées au pastoralisme dans la
Commune de Tchaourou ?
• Quelles sont les incidences du pastoralisme sur
l’environnement dans le secteur d’étude ?
7. Objectifs de l’étude
L’objectif global de cette étude est de contribuer à une meilleure
connaissance des acteurs impliqués dans l’organisation du
pastoralisme, des contraintes rencontrées par ces acteurs et
des incidences du pastoralisme sur l’environnement dans la
Commune de Tchaourou.
De façon spécifique :
inventorier les différents acteurs et structures impliqués dans le
pastoralisme dans la commune de Tchaourou;
identifier les différentes contraintes liées au pastoralisme;
examiner les incidences du pastoralisme sur
l’environnementales dans la Commune de Tchaourou.
8. Démarche méthodologique
La méthodologie de recherche utilisée dans le cadre de cette étude se
résume en la collecte des données, à leur traitement et à l’analyse
des résultats.
la collecte des données ;
La collecte des données est composée de la recherche documentaire
et des enquêtes de terrain.
Données utilisées
Dans le cadre de cette étude, les données utilisées sont :
les données démographiques qui sont des données quantitatives
collectées à l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse
Economique (l’INSAE).
les données pluviométriques de la période 1980-2010 qui sont
collectées à l’ASECNA.
9. les données pathologiques qui sont collectées au CeRPA. Ces
données décrivent les taux vaccinaux, les différentes maladies et le
nombre des bêtes traitées ;
les données relatives aux incidences environnementales au MEPN.
Recherche documentaire.
La recherche documentaire a été menée dans des centres de
documentation et des structures; il s’agit du centre de
documentation du DGAT, de la FLASH, du CeRPA, INSAE, FSA et
ASECNA.
Enquêtes de terrain
Les investigations sur le terrain ont été réalisées grâces aux
observations directes et aux entretiens avec les pasteurs, les
vétérinaires, forestiers et les autorités locales.
10. Démarche méthodologique
(suite)
Le choix des villages a tenu grand compte des l’existence de
troupeaux de bœufs et le groupe cible est celui des pasteurs âgé de
18 à 60 ans.
Le traitement des données et l’analyse des résultats.
Les questionnaires et les guides d’entretien ont été dépouillés
manuellement avant d’être traité à l’ordinateur. Les données
pluviométriques sont traitées à l’aide de la moyenne :
Maᵸ =
La hauteur de pluie varie d’une année à une autre.
12. Acteurs et structures de gestion du pastoralisme
Le pastoralisme est un secteur qui bénéficie au Bénin des appuis des
acteurs nationaux et internationaux;
• Au nombre des acteurs internationaux(acteurs indirects) nous
pouvons citer: SNV, CILSS, UE.
• Les acteurs nationaux (acteurs directs) sont le MAEP et ces
structures déconcentrées comme CeRPA et CeCPA, ANOPER et ces
structures déconcentrées également comme UDOPER et UCOPER.
Les autorités locales participent à la gestion du pastoralisme. Les
fulbé sont les détenteurs du cheptel bovin dans la Commune. Ils font
de l’élevage leur principale activité.
Résultats 1. Organisations en charge du
pastoralisme
13. Organisation sociale de fulbé
• Les 95 % des fulbé enquêtés ont obtenue leurs troupeaux par héritage et les 5
% restant par achat.
• Il y a une forte sédentarisation des fulbés dans la commune de Tchaourou.
• Enfin, il faut noter que la taille du troupeau chez les fulbés est le principal
indicateur du statut social et du prestige au sein de la société peulh (Thomas,
2004).
Environnement structurel, institutionnel et politique
Le pastoralisme est régit en République du Bénin par des textes et des lois qui
ont pris une ampleur sous régionale.
• Mais ces textes et lois mis en place par l’exécutif semble être méconnus par
les pasteurs.
• Elles semblent soit inadaptées aux réalités locales en ce sens que les
préoccupations des pasteurs ne sont pas prises en compte, soit ils ne sont
pas associé pour les différentes prise de décision.
14. Contraintes liées à l’hydraulique pastorale
• Le manque d’eau pour les pasteurs pose d’énormes problèmes
de déséquilibre de pâturage dans la commune.
• Certains pasteurs parcourent une distance d’environ 14,74 km
avant d’abreuver leurs animaux pendant la saison sèche à l’allée
seulement. Pendant la saison pluvieuse, la distance est moindre,
environ une moyenne de 7,5 km à l’allée.
• La Commune dispose de six (6) retenues pour abreuver les
troupeaux. Les pasteurs payent un montant de 5000 F CFA par
troupeau pour les autochtones et 10 000F CFA à 20 000F CFA
pour les pasteurs transhumants (figure 2).
• L’abreuvage des animaux tient compte de la saison ( Tableau I).
Résultats 2. Contraintes du pastoralisme dans la commune de Tchaourou
15. Figure 2: Répartition des retenues d’eau et pistes de transhumance non formelles dans la commune de Tchaourou
16. + + + Très fréquent ; + + Fréquent ; + Peu fréquent
Source : enquête de terrain (2011)
Périodes
Points d’eau
Dungnu saison
pluvieuse
Yaawol saison
intermédiaire 1
Ceedu saison
sèche
Setto
saison
intermédiaire 2
Fleuves + + + + + + + + + + +
Cours d’eau
temporaire
+ + + + + + + + +
Rivières + + + + + + +
Barrages + + + + + + + + + + + +
Tableau I : fréquentation des points d’eau
17. Les retenues n’ont pas
une eau potable parce
que la boue de bœufs
se trouve être mélanger
et celle-ci prend une
couleur verdâtre qui
n’intéresse pas les
animaux (photo 1).
Photo 1 (a): Piétinement de bœufs et (b): Eau verdâtre de la retenue Boukousséra
à Boukousséra
Source: Cliché Chabi Boum, février 2011
a b
18. Gestion de l’espace et des conflits
• Les conflits sont de plusieurs ordres. Il s’agit des conflits liés à la
divagation des animaux dans les champs, conflits liés à l’eau, conflits
liés à l’utilisation des ressources forestières et les conflits liés à la
gestion foncière.
• Dans le secteur d’étude nous avons environ 165 km de couloirs de
passage de bétail qui ont été matérialisés au niveau de trois
arrondissements et deux (2) aires de pâturages.
Contraintes pathologiques .
La prolifération des maladies du bétail est due à un certain nombre de
facteurs, il s’agit :
• du contact des animaux dans la même zone de pâturage ;
• à la transhumance non contrôlée due au non respect des accords
bilatéraux et sous régionaux ;
• absence de contrôle de certificat de vaccination au niveau des
frontières par les vétérinaires ;
absence des pistes de transhumance spécifiquement pour les
transhumants transfrontaliers ;
19. Contraintes liées à l’exploitation saisonnière des pâturages
L’exploitation saisonnière de pâturage dépend de quatre (4)
périodes. Il s’agit de :
• La saison pluvieuse (dungnu), mois de juillet- Septembre
• La saison sèche (ceedu), mois de janvier- Avril ;
• La saison intermédiaire 1 entre la saison pluvieuse et la saison
sèche (Yaawol), mois de novembre-janvier
• La saison intermédiaire 2 entre la saison sèche et la saison
pluvieuse (Setto), mois avril-juin.
20. Photo 2: Troupeau de bœuf en pâture dans les bas fond de Magada
Source: Cliché Chabi Boum, janvier 2011
Pendant la saison sèche, seul les
bas-fonds disposent des herbes
fraîches (photo 2).
• En effet, les ressources
fourragères sont constituées par
les herbacées, les arbres
fourragers peu nombreux et les
résidus des récoltes.
21. Photo 3:Troupeau de bœufs en pâturage dans une jachère vide de fourrage à Badékparou
Source: Cliché Chabi Boum, février 2011
• On retrouve ces différentes
ressources fourragères dans de
différents lieu ; les herbacées et
les graminées se rencontrent au
niveau des jachères, les réserves
forestières et dans les zones
hydromorphes après le retrait des
eaux.
22. Figure 3: Couloirs de passage et aires de pâturage matérialisés dans la commune de Tchaourou
23. Incidences liés à l’exploitation des espèces fourragères
• D’après le recensement du cheptel 1999 organisé par le PADEB, la
commune de Tchaourou regorge environ 7,11 % du total bovin du
Borgou. C’est dire donc l’effectif du cheptel bovin est un indicateur
de pression sur l’environnement.
• A partir du mois de décembre jusqu’au mois de mai, les
ressources fourragères sont exploitées à l’extrême car il s’agit de
la saison sèche la plus complexe et la plus longue pour les
pasteurs.
Résultats 3. Incidences Environnementales du pastoralisme
24. Tableau II : Espèces fourrages herbacées
Noms en fulfuldé Noms scientifiques
Seenooje Andropogon gayanus
Baarhi Rotiboellia cochinchineusis
Fafale Andropogon tectorium
Djokke Hyparrhenia SP
Incidences liées au
surpâturage
• Le surpâturage entraine la
disparition de certaines espèces
et contribue fortement à la
désertification.
• Avec le surpâturage dans le
secteur on trouve rarement les
espèces fourragères herbacées et
ligneuses très appétée pour le
bétail comme: Andropogon
gayanus (seenooje), Andropogon
tectorum (fafale), Rotiboellia
cochinchineusis (baarhi) Khaya
senegalensis, Afzelia africana
Perocarpus erinaceus, (Tableau II
et III)
Noms en fulfuldé Noms scientifiques
Kahi Khaya senegalensis
Waragnahi Afzelia africana
Banuhi Perocarpus erinaceus
Tableau III : Espèces fourrages ligneuses
Source: Enquête de terrain, avril 2011
Source: Enquête de terrain, avril 2011
25. Photo 4 : Sol dénudé de retenue d’Alafirou
Source : Cliché Chabi Boum, mars 2011
Dénudation des sols autour des
retenues
• Autour des points d’eau et
retenues, ni les strates
supérieures, ni les graminées
ne se développent.
• Le piétinement produit un
tassement de l’horizon
superficiel du sol ce qui
entraîne son compactage et son
damage (photo 4).
26. Photo 5: Feu pastoral précoce à Kika
Source: Cliché Chabi Boum, novembre 2010
Incidences des feux pastoraux
• Le feu précoce provoque une
nette amélioration de la
productivité des pâturages. Pour
les pasteurs de la Commune de
Tchaourou, les feux pastoraux est
moyen économique des
aménagements des aires de
pâturage
• Les feux pastoraux tardifs est
moyen destructif des pâturages.
Ils surviennent au moment où les
animaux sont privés des pâtures.
27. Pour réduire les contraintes et les incidences environnementales, il
faut :
la prise en compte des espaces pastoraux dans les schémas
d’aménagement du territoire ;
la restauration et la réhabilitation des ressources fourragères en voix
de disparition dans le secteur d’étude ;
la création et la construction des infrastructures zoo-sanitaires au
niveau des frontières et proche des pasteurs autochtones de la
Commune de Tchaourou pour un bon contrôle du système sanitaire
animal;
l’amélioration des ressources hydriques dans la Commune de
Tchaourou afin de réduire les longs déplacements des pasteurs et
d’éviter, également la contamination des animaux.
Suggestions
28. Conclusion
Au terme de cette étude, il faut retenir que:
plusieurs acteurs et structures participent à la gestion du
pastoralisme dans la Commune de Tchaourou;
il existe des textes et les lois qui régissent la gestion du
pastoralisme mais mal connue par les pasteurs;
la gestion du pastoralisme est confrontée à plusieurs problèmes
dont les plus récurrents sont: contraintes de l’hydraulique
pastorale, la gestion de l’espace et les conflits, contraintes
pathologiques et les contraintes liées à la disponibilité
fourragère;
les incidences environnementales du pastoralisme sont
alarmant dans la Commune de Tchaourou;