1. Routes
de l’art roman Main de Dieu, Sant Climent de Taüll (1123). MNAC
Table d’autel des Apôtres (diocèse d’Urgell). MNAC
L’art roman, un art
pleinement catalan
La Catalogne a toujours été un pays ouvert
aux courants artistiques qui se sont succédé en
Europe. Les deux courants qui l’ont le plus
marquée ont sans nul doute été l’art roman – qui
s’impose lors de la formation de la Catalogne
historique – et le style Moderniste (Art Nouveau),
qui paraît lorsque la « Renaixença » atteint son
apogée et la Catalogne reprend conscience de
son identité.
L’émergence, puis le triomphe, de l’art ro-
man surviennent au moment où la souveraine- Taüll. Sant Climent
té des comtes de Barcelone est reconnue par
les autres comtes catalans. La Catalogne, en-
fin unie, vient de rompre avec la couronne
française, dont elle n’accepte plus la suzerai-
neté. Et l’expédition de Cordoue (1010) écarte
Le premier art européen Évolution et caractéristiques Quelques propositions
définitivement le danger d’une invasion arabe
en mettant sous la protection des comtes ca- L’art roman est la première grande manifes- Les tentatives du Xe siècle de construire des La profusion de monuments et le caractère
talans (1031) les roitelets musulmans issus du tation artistique commune à l’occident euro- églises en pierre et en chaux et de surmonter de cette publication obligent à procéder à une
démembrement du califat. C’est un moment péen tout entier. Il surgit au moyen-âge, dès la d’une voûte la partie la plus noble des édifices (art sélection. Nous ne pouvons donc malheureu-
de prospérité que les grandes familles nobles fin du premier millénaire, à l’époque de la préroman) sont suivies par l’irruption, dans toute sement que vous présenter un nombre limité
mettent à profit pour renforcer leur pouvoir et désintégration de l’empire carolingien et, en l’Europe, d’équipes de maîtres d’œuvre lombards
pour organiser hiérarchiquement la société d’œuvres romanes : nous le ferons sous forme
conséquence, de l’émergence des nations eu- qui vont instaurer le premier art roman avec des
féodale. Les monnaies d’or sont mises en cir- ropéennes. Sous l’influence des conquêtes, de six grandes routes, le long des principaux
constructions d’une plus grande envergure,
culation et la population augmente considéra- des ordres religieux et des pèlerinages, il se axes de communication nord-sud, auxquelles
quoique toujours austères et fonctionnelles, avec
blement. propage très vite de la Dalmatie aux Îles de grandes masses de pierres destinées à sup- viendront se greffer des itinéraires secondaires
Britanniques, du nord de l’Allemagne à la fron- porter le poids des clés de voûte. Les absides, et des variantes qui vous permettront, en fonc-
Ces événements se produisent en « Vieille tière entre l’Hispanie chrétienne et l’Hispanie semi-circulaires, et les murs sont décorés d’arca- tion du temps dont vous disposez et de vos en-
Catalogne » – qu’il faut situer au nord d’une musulmane. tures aveugles et de lésènes. Les nefs sont ryth- vies, de composer votre itinéraire.
route très ancienne qui traverse l’Anoia, la mées de piles unies par des arcs en plein cintre,
Segarra et l’Urgell en allant vers l’Aragon. Ce On peut dire que l’art roman a hérité à la fois que l’on retrouve aux portes et aux fenêtres. Trois de ces routes commencent à la frontière
n’est que plus tard (1148-49) que cette frontiè- de la tradition des bâtisseurs de l’empire romain française avec le Roussillon (terre historique-
re allait être repoussée vers le sud par les et des tâtonnements de l’époque carolingienne Dès la fin du XIe siècle et tout au long du XIIe, ment liée à la Catalogne). De là, vous pourrez
conquêtes chrétiennes qui allaient favoriser la et du début du Saint-Empire. Il n’en est pas des écoles de tailleurs de pierre voient le jour. également découvrir le riche patrimoine roman
création de la « Nouvelle Catalogne ». Ceci ex- moins un art profondément original qui restera
Ces derniers vont incorporer la sculpture aux de ces contrées. Deux autres routes vous per-
plique pourquoi on trouve tant d’édifices ro- vivant jusqu’au XIIIe siècle. Le roman est un art
édifices et aux cloîtres : les thèmes sont inspirés mettent de poursuivre vers les circuits d’art ro-
mans dans les Pyrénées et les Prépyrénées, solide et mesuré qui imprègne toutes les
des étoffes orientales, des miniatures des man d’Andorre et de Gascogne et de découvrir
alors qu’ils sont beaucoup moins nombreux constructions de l’époque (églises et monas-
bibles, du bestiaire ou des scènes de la vie quo-
dans le centre de la Catalogne et très rares tères, châteaux, manoirs et ponts) et qui donne le roman de la « frange aragonaise », étroite-
en outre des fruits splendides dans le domaine tidienne. En même temps, l’architecture devient
dans le sud. plus complexe (second art roman). Ainsi, même ment liée à la Catalogne. Quant à la route du
de la peinture, de la sculpture, de l’orfèvrerie, de Penedès et de la « Catalogne Nouvelle », elle
la miniature et du meuble. si les petites églises rurales persistent – avec
La Catalogne possède quelque 1 900 églises leur nef unique terminée par une abside à l’est, vous montrera l’art cistercien et templier ainsi
et 200 châteaux et maisons fortifiées contenant leur portail au sud et leur clocher-mur –, on voit que l’école de Lleida.
Il est en outre indissociable des premiers bal-
des éléments romans, outre des demeures sei- apparaître de grands édifices religieux monu-
butiements de la poésie populaire, de la nais-
gneuriales et des palais urbains en partie res- mentaux à trois ou cinq nefs avec leurs tran- Il vous faudra tenir compte du fait que les
sance de la pensée philosophique et théolo-
taurés, des mikwà juives, des ponts, des mou- gique occidentale, de la spéculation et des septs, leurs collatéraux, leur déambulatoire, leur monuments ayant un horaire de visite prééta-
lins et autres ouvrages mineurs qui s’élèvent à études juridiques et de la formation et consoli- tour-lanterne, leur clocher élancé, leurs portails bli sont rares. Souvent, pour des raisons de
plus de 2 000. dation des langues romanes nées de la désa- à archivoltes, à tympans et à colonnes ornées sécurité, les églises rurales sont fermées en
grégation du bas latin. de riches chapiteaux. dehors des heures de culte et il faut demander
Il convient de citer également les peintures la clé à la mairie ou à un habitant du village.
murales et les manuscrits enluminés de Ce n’est qu’en 1818 que le terme de Des écoles locales sont créées et l’on assiste Les offices de tourisme vous renseigneront
l’époque, de même que les sculptures, les pare- « roman » fut forgé par un architecte français, au surgissement de tendances précieuses ou
sur les horaires d’ouverture des monuments
ments d’autel, les retables et autres objets Adrien de Gerville. Il allait cependant falloir at- austères, selon que c’est l’influence de Cluny
conservés dans leurs églises d’origine ou dans ainsi que sur les hôtels et les restaurants qui
tendre la fin du XIXe siècle pour que le style ro- ou celle des cisterciens qui prédomine. Suivront
les grands musées. Tout ce qui nous est parve- d’autres courants qui font la transition vers le agrémenteront votre séjour. Nous espérons
man soit l’objet d’études systématiques. En
nu de l’époque romane ne présente bien sûr Catalogne, c’est à Josep Puig i Cadafalch et à premier art gothique. Au XIIIe siècle, la Catalogne que les itinéraires ci-dessous proposés seront
pas le même intérêt. Mais il n’en reste pas son équipe que l’on doit la première synthèse connaît un dernier surgissement, celui de l’éco- pour vous l’occasion d’une première prise de
moins que le patrimoine roman catalan est l’un – établie de 1909 à 1918 et toujours en vigueur le dite de Lleida (ou Lérida), qui adopte une dé- contact avec toute la richesse de l’art roman
des plus riches et des plus beaux d’Europe. aujourd’hui – sur l’art roman catalan. coration d’origine arabe. de Catalogne.
2. 2
Main de Goliath,
Santa Maria de Taüll
(1123). MNAC
N-260
Route 1 : proposition de parcours
piste de montagne
De La Seu monuments romans
office de tourisme
C-14
point de vue
d’Urgell
à La Tossa
de Montbui par C-1412
C-26
la vallée du Sègre,
14
C-
C-
14
les plateaux de la 12a
C-14
Segarra et l’Anoia 12
C-1
4
Depuis la frontière andorrane, en suivant le cours de la Valira et la route
N-145, on tombe vite, après avoir traversé le fleuve, sur l’ensemble monumental
de Sant Serni de Tavèrnoles, qui se trouve non loin du chef-lieu du canton, La
Seu d’Urgell, petite ville historique et dynamique située au centre d’une grande
plaine verdoyante entourée de montagnes et arrosée par le Sègre et la Valira. On
a
y visitera la cathédrale Santa Maria ainsi que l’église Sant Pere i Sant Miquel et
son magnifique musée. Nous vous conseillons aussi une petite promenade sous a
les arcades du Carrer Major et sous les arbres du Passeig. L’ambiance y est mi- a
cosmopolite, mi-rurale et toujours très animée !
Peu après avoir quitté la ville par la route de Puigcerdà, vous emprunterez une
piste de montagne qui grimpe vers Estamariu, où se trouve l’église Sant Vicenç.
La route continue ensuite jusqu’à Bescaran, d’où l’on aperçoit sans peine, sur le
versant opposé, le clocher solitaire d’une église disparue, Sant Martí.
De retour à La Seu, vous poursuivrez votre chemin en longeant le Sègre par la
route C-14. Prenez, à droite, la petite route qui vous conduira à Castellbò, où se
trouve l’ancienne collégiale Santa Maria. La placidité des pâturages verdoyants
qui, semés de troupeaux, s’étalent de part et d’autre de la route, est brusque-
ment interrompue lorsque la route pénètre dans l’étroit défilé de Tresponts. La ri-
vière et la route se frayent leur chemin entre des parois escarpées au bas des-
quelles on aperçoit encore les restes d’un chemin muletier taillé dans la roche et
les vestiges des ponts qui donnent leur nom au défilé.
À la sortie du défilé se trouve Organyà. Situé au pied de la montagne Santa Fe,
ce village abrite non seulement l’église Santa Maria mais aussi, dans une petite bâ-
tisse circulaire, un fac-similé des célèbres Homélies d’Organyà, qui sont considé-
rées comme le plus ancien document écrit en catalan (fin du XII e siècle). L’original
est conservé à la Biblioteca de Catalunya. Plus loin, à hauteur de Coll de Nargó,
dont les maisons sont alignées sur une hauteur, part la spectaculaire route de
montagne qui mène à Tremp. Vous tomberez rapidement sur l’église Sant Climent
et remarquerez son clocher à base rectangulaire évasée, puis prendrez (km 26, 4)
la piste qui descend vers le pittoresque site de Valldarques et l’église Sant Romà.
De retour sur la C-14, escortée par d’imposantes montagnes, vous allez longer
le lac artificiel d’Oliana. C’est à la sortie d’un tunnel que vous verrez brusquement
apparaître, en haut d’un éperon rocheux, l’église de Castell-llebre, accessible par
une piste de montagne partant de la route de Peramola. De l’autre côté du Sègre,
l’église du château d’Oliana, malheureusement très endommagée, est juchée sur
La Tossa de Montbui. Santa Maria Sant Serni de Tavèrnoles Cervera. Sant Pere Gros
une éminence. Trois km plus loin se trouve la ville d’Oliana.
Un km avant Ponts, la route C-1412 (vers Tremp) enjambe la rivière et conduit
au monastère de Gualter, tout proche, avant de continuer vers la Serra de Rialb,
et de passer devant l’église de Palau de Rialb. Ce bel exemple d’édifice roman
appartient à la commune de La Baronia de Rialb qui possède rien moins que
24 petites églises de cette époque. Avant Ponts, sur une éminence bien visible et
facile d’accès, se trouve l’église Sant Pere, restaurée. L’itinéraire se poursuit vers
Artesa de Segre, oú vous prendrez la C-14 vers Agramunt. Entre temps, le paysa-
ge est devenu plat et occupé par des cultures de céréales.
À Agramunt, toute la munificence de l’art roman se trouve réunie dans le portail
de l’église Santa Maria. C’est aussi là que l’on peut goûter à deux spécialités
gourmandes : un nougat réputé et un chocolat dit « à la pierre ». Après avoir re-
pris la route, et non sans avoir admiré la belle croix d’Ossó de Sió, vous tournerez
en direction des Pallargues pour visiter la petite église de Pelagalls. Avant
Cervera, capitale de la Segarra, se trouvent les grandes maisons fortes de
L’Aranyó et de Montcortès. Les alentours de Cervera comptent, outre les monu-
ments de Sant Pere Gros, l’église archipresbytérale de Santa Maria. Dans
Cervera même, il faut voir le bel ensemble constitué par le Carrer Major, la Casa
de la Ciutat, le superbe édifice néoclassique de l’Université, les remparts et deux
musées : le musée d’art et le musée ethnologique.
Nous vous recommandons aussi de faire le détour, par la N-II, par Tàrrega, la
très dynamique capitale du canton de l’Urgell. Vous y trouverez, entre autres, le
palais des marquis de la Floresta, intéressant exemple d’art roman civil.
Toujours par la N-ll, mais direction Barcelone maintenant, vous arriverez au col
de la Panadella. À droite, une route secondaire vous conduira à Santa Coloma de
Queralt, une agglomération particulièrement intéressante du point de vue artistique
et historique et où il faut voir l’église Santa Maria de Bell-lloc, un peu à l’écart.
L’itinéraire se poursuit vers le sud-est, par la route de Vilafranca del Penedès. Celle-
ci grimpe, dans un décor montagneux, jusqu’à La Llacuna, où se trouve une belle
place à arcades. De là, une piste serpentant entre les bois conduit au long rocher
dominé par le château et l’église de Vilademàger, d’où la vue est superbe.
Revenez sur vos pas jusqu’au croisement de Miralles, et empruntez la C-37 vers
Igualada. La route est bordée de champs cultivés et de bosquets. Peu avant Santa
Margarida de Montbui, une route goudronnée mène à l’esplanade de la Tossa de
Montbui, belvédère incomparable sur la ville d’Igualada, chef-lieu de l’Anoia, et sur
tout le canton. Là, les murs d’un vieux château s’élèvent à côté d’une église romane.
Agramunt. Portail de Santa Maria
3. 3
Principaux monuments
Agramunt. Église paroissiale Santa
Maria (XI-XIIIes S.), trois nefs, trois absi-
des, portail exceptionnel, très repré-
sentatif de l’école de Lleida, avec ses
archivoltes richement décorées (frises
des saints et des Vierges), ses chapi-
teaux sculptés et son linteau orné
d’un haut-relief (Vierge, Annonciation
et Épiphanie), offert en 1283 par le
corps des tisserands de la ville.
Bescaran. Clocher isolé de la primi-
tive église paroissiale Sant Martí
(XI-XIIes s.), belle tour à six étages avec
décoration de style lombard et fenê-
tres géminées. (Mun. : Les Valls de la
Valira)
Castellbò. Église de l’ancienne col-
légiale Santa Maria (XIIIe s.) de style
roman tardif de transition vers le go-
thique. Portail avec arc en ogive, ar-
chivoltes, chapiteaux à décor végétal
et porte à pentures romanes. (Mun. :
Montferrer i Castellbò)
Castell-llebre. Ancienne paroisse N.-
D. Actuellement c’est un sanctuaire.
Une nef et une abside. Beau clocher à
deux étages avec fenêtres géminées.
Ruines de l’ancien château. (Mun. :
Peramola)
Cervera. Un peu à l’écart, église Sant
La Seu d’Urgell. Cathédrale
Pere Gros, intéressant édifice du XIe s.,
à la forme circulaire, avec coupole et agrandie au XIIe S.). Une seule nef et mais les trois nefs ont disparu. Le de-
petite abside extérieure, qui fut le abside décorée des caractéristiques vant d’autel est au MNAC, et certains
centre d’un prieuré bénédictin. En éléments lombards. chapiteaux aux U.S.A. (Mun. : Les
ville, église archipresbytérale Santa Valls de la Valira)
Organyà. Église de l’ancien prieuré et
Maria, gothique mais possédant quel- collégiale Santa Maria (XIIe S.), très Santa Coloma de Queralt. Cons-
ques éléments antérieurs, dont la remaniée. Trois nefs, clocher à base truite hors des murs de la ville, église
porte sud, issue de l’église romane carrée et remarquable porte à archi- Santa Maria de Bell-lloc (XIIIe s.) de
Sant Martí (le tympan montre saint voltes ornées de boules. l’ancien couvent des mercédaires. Bel
Martin partageant sa cape avec un exemple de la transition du roman
pauvre). Palau de Rialb. Église paroissiale au gothique : superbe portail de l’éco-
Santa Maria (XI-XIIes s.), à trois nefs le de Lleida avec archivoltes, colon-
Coll de Nargó. Ancienne église pa-
et trois absides. Décor lombard ca- nes et chapiteaux ornés et tympan
roissiale Sant Climent (XIe s.). Une nef
ractéristique. (Mun. : La Baronia de présentant des scènes mariales.
et une abside à décor lombard, ados-
Rialb) Important sépulcre gothique à l’inté-
sée à un exceptionnel clocher en rieur.
partie préroman, à base rectangulai- Pelagalls. Église paroissiale Sant Es-
re, fenêtres aux arcs outrepassés teve, à une nef (consacrée en 1180). La Seu d’Urgell. Ville formée autour
(dernier étage entièrement roman). Remarquable portail à archivoltes et du siège d’un important épiscopat
Dans la même commune, église Sant chapiteaux décorés (motifs végétaux (diocèse d’Urgell). Le vieux quartier
Romà de Valldarques, (XIIe s.) à une et animaux). Sur le tympan, plus ar- est regroupé autour de la magnifique
seule nef et abside, avec clocher chaïque, on voit un Pantocrator et cathédrale Santa Maria, du XIIe s., qui
orné d’oculus doubles sous des ar- deux anges. (Mun. : Els Plans de Sió) fut précédée par deux autres cathé-
catures lombardes. drales. Exemple le plus remarquable
Ponts. Église Sant Pere de l’ancien de Catalogne de style roman italiani-
Estamariu. Ancienne église parois- sant (son maître d’œuvre fut, en 1175,
monastère des chanoines de St
siale Sant Vicenç (XIe s.). Deux de ses Augustin (XIIe s.). Superbe édifice à Ramon Llombard, d’origine italienne).
trois nefs originelles sont très bien une nef avec trois absides en croix or- Édifice à disposition basilicale à trois
conservées. Abside centrale à décor nées à l’extérieur d’éléments de style nefs et un très long transept où s’ou-
lombard. lombard. Haute lanterne à base octo- vrent cinq absides (seule l’abside
Gualter. Ancien monastère bénédic- gonale. centrale est visible de l’extérieur).
tin Santa Maria (XII-XIIIes s.) : il ne reste Une élégante galerie supérieure dé-
qu’une partie de l’église à trois nefs, Sant Serni de Tavèrnoles. Église core le transept. Il y a trois portails à
qui fut dynamitée en 1939, à la fin de de l’ancienne abbaye bénédictine, l’ouest et deux autres, plus ornés, au
la guerre civile espagnole. Seuls de- devenue ensuite église paroissiale nord et au sud (XIIIe s). Deux tours oc-
meurent le mur d’enceinte, étayé, une d’Anserall, consacrée en 1040. Il en togonales encadrent la façade, ornée
abside et une partie du cloître. (Mun. : subsiste le grand chevet, conscien- d’arcatures et de frises. Deux lions
cieusement restauré en 1971-74, à surmontent la porte centrale. Deux
La Baronia de Rialb)
l’abside centrale flanquée de trois ab- grandes tours inachevées de part et
Oliana. Ancienne chapelle Sant sidioles, dont la principale est ornée d’autre du transept. Fenêtres déco-
Andreu du château d’Oliana, deve- de trois lobes intérieurs, et le transept rées, rosace, svelte clocher carré.
nue l’église paroissiale (du XIe S., (avec une abside à chaque extrémité), Cloître bien restauré avec trois ga-
Beatus de la Seu d’Urgell (MDU) leries romanes aux chapiteaux d’in-
fluence roussillonnaise. Statue en
bois polychrome (XIIIe S.) de Notre-
Dame d’Andorre, restaurée par Puig i
Cadafalch en 1918 et à nouveau en
1955-74. Adossée au cloître, église
Sant Pere i Sant Miquel (XIe s.), seul
élément subsistant de l’ensemble éri-
gé par saint Ermengol en 1035 : une
nef, transept et trois absides à décor
lombard. Important musée diocésain
annexe, récemment agrandi.
Tàrrega. Le Palais des Marquis de la
Floresta, dont la façade (XIIIe s.) est un
bon exemple d’art roman civil, dans la
lignée de la Paeria (hôtel de ville) de
Lleida.
La Tossa de Montbui. Église Santa
Maria, intéressant monument du haut
moyen-âge, qui fut bâtie à côté du
château de Montbui (Xe s.). Con-
servée en partie. Trois nefs préroma-
nes (Xe s.) à six rangs de gros piliers
cylindriques, chapiteaux nus et arcs
outrepassés donnant naissance aux
berceaux en plein cintre. Agrandie
au XIe s. par Mgr Oliba, qui ajouta un
presbytère et trois absides romanes
à la décoration lombarde. Restau-
ration moderne. (Mun. : Santa Mar-
garida de Montbui)
Vilademàger. Ancienne église pa-
roissiale Sant Pere de Màger ou de
Vilademàger, incluse dans l’enceinte
de l’ancien château de Vilademàger
(XIIe s.). Une nef surélevée, beau por-
tail à double archivolte. (Mun. : La
Ponts. Sant Pere Coll de Nargó. Sant Climent Llacuna)
4. 4
C-28
Main de la Vierge, antependium
d’Avià (Berguedà, vers 1200).
MNAC
C-13
Route 2 : C-13
Du Val d’Aran à Lleida 60
-2
N
60
en passant par le Pallars et
N-2
la Ribagorça
La visite des remarquables édifices romans du Val d’Aran est fortement recom-
mandée. En partant du sanctuaire de Cap d’Aran, à Tredós, village situé au pied
C-13
du Pla de Beret et du col de la Bonaigua, vous passerez par Salardú et par Unha,
qui domine la verdoyante vallée et les lointains glaciers du pic d’Aneto. En suivant
le cours de la Garonne, vous trouverez ensuite l’église Santa Maria à Arties, avec,
pour spectaculaire toile de fond, le Montardo d’Aran. Au-delà, vous admirerez le
portail d’Escunhau et les précieux éléments de l’église paroissiale de Vielha avant
d’arriver à l’église de Bossòst, tout près de la France.
Depuis le Val d’Aran, I’un des itinéraires passe par le tunnel de Vielha et suit le
cours de la Noguera Ribargorçana, dans le canton de l’Alta Ribagorça. Peu avant
El Pont de Suert – gros bourg possédant une intéressante église moderne –, vous
prendrez, sur la gauche, une route qui, après 25 km, pénètre dans La Vall de Boí.
Cette vallée accueille le patrimoine roman pyrénéen le plus remarquable de
Catalogne. Ce trésor a été classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2000.
Dans un paysage de haute montagne, à proximité du parc national
d’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici, les églises de Coll, de Barruera, de Durro,
de Boí, d’Erill la Vall, de Cardet et de Taüll, aux clochers élancés et à l’harmonieu-
se architecture, s’intègrent dans un environnement naturel d’une grande beauté.
À El Pont de Suert, quittez la N-230 et les abords de la Ribagorçana pour
prendre la N-260 en direction de La Pobla de Segur par le col de Perves.
L’itinéraire, tout en lacets, traverse vallons encaissés et cols ouverts sur de vastes 6
C-2
horizons, et passe par de pittoresques petits villages. À Senterada, peu avant La
Pobla de Segur, vous tournerez à gauche en direction de la Vall Fosca (haute val-
lée du Flamicell et zone lacustre d’Estany Gento) et des églises de Cabdella,
d’Espui et de Sant Martí de la Torre. Ici, les prés verdoyants longeant la rivière
adoucissent les flancs sévères des montagnes.
13
C-
Pour aller d’Aran à La Pobla de Segur, vous pouvez aussi passer par la
C-28, via le col de la Bonaigua (qui n’est ouvert que d’avril/mai à octobre/no- proposition de parcours
vembre à cause de l’enneigement). La route tourne de façon assez spectaculaire
jusqu’à Esterri d’Àneu, dans la vallée du Noguera Pallaresa, dans le secteur dit de piste de montagne
la Vall d’Àneu. De là, il suffit de remonter le cours de la rivière par une courte rou- monuments romans
te, pour découvrir deux édifices remarquables : Sant Joan d’lsil, au bord même office de tourisme
de la rivière et, un peu plus au nord, l’église Sant Llisser, à Alós d’lsil. En repre- IIa
N- point de vue
nant depuis Esterri, la route d’Escalarre permet d’accéder au sanctuaire de Santa
Maria d’Àneu. En empruntant la C-13, et après le barrage de La Torrassa (ou de Patrimoine de
La Guingueta), vous trouverez, à gauche de la Pallaresa et face à Escaló, l’inté- l’humanité
ressant monastère de Sant Pere del Burgal. On s’y rend par un petit pont et un
court sentier.
Depuis Llavorsí, nous vous conseillons la visite de deux vallées contiguës. La Vall
Ferrera, riche en minéral de fer, possède des témoignages d’art préroman et roman
répartis sur tout le territoire communal d’Alins, qui s’étend jusqu’à la Pica d’Estats,
pic culminant de la Catalogne. La Vall de Cardós, où se trouve Ribera de Cardós et
son majestueux clocher, est plus verdoyante et moins encaissée. Elle s’étend jus-
qu’aux bouleaux argentés des Plans de Boavi, parmi les sommets et les lacs.
En longeant à nouveau la Noguera Pallaresa, vous traverserez Sort, centre tou-
ristique et capitale du Pallars Sobirà, avant d’aboutir au pied du sanctuaire rou-
geâtre d’Arboló, juché sur la rive gauche de la rivière. Un peu plus loin, face au
pittoresque village de Gerri de la Sal – dont les très anciennes salines sont encore
visibles–, se trouve l’ancien monastère de Santa Maria, un très bel édifice. Après
l’imposant défilé de Collegats, creusé dans d’abruptes parois calcaires, et le su-
perbe roc de l’Argenteria, vous parviendrez à La Pobla de Segur, et retrouverez la
route venant de l’Aran via l’Alta Ribargorça.
Loin des hauts sommets, la Conca de Tremp s’étend, lumineuse, et la Noguera
Pallaresa se jette dans le lac artificiel de Sant Antoni (dit aussi de Talarn). Depuis
Tremp, chef-lieu du Pallars Jussà, nous vous conseillons de visiter Abella de la
Conca et son église située en contrebas d’un grand rocher, et Covet, dont l’église
possède un très beau portail (accès par la C-1412 direction Ponts via Isona).
Revenus à Tremp, vous emprunterez, vers le sud cette fois, Ia route longeant le
lac artificiel de Terradets. Prenez, à hauteur de Guàrdia de Noguera, la route
conduisant au château et à la collégiale de Mur.
Après le spectaculaire défilé du Pas de Terradets, percé par le cours d’eau dans
la barrière montagneuse du Montsec, s’étend la Vallée d’Àger. On aperçoit bientôt
l’église et le château de La Baronia de Sant Oïsme : le site, reflété dans les eaux du
lac de Camarasa, est superbe. De là, en revenant un peu en arrière, prenez la
C-12, qui enjambe la rivière pour vous conduire à la pittoresque bourgade d’Àger,
siège de l’ancienne collégiale Sant Pere, et, après avoir admiré la vue imprenable
depuis le col d’Àger, descendez jusqu’à l’ancienne abbaye de Bellpuig de les
Avellanes, avant de poursuivre jusqu’à Balaguer, sur les berges du Sègre.
Balaguer, chef-lieu de la Noguera, possède, outre l’église Santa Maria de les
Franqueses, à l’écart de la ville, plusieurs édifices romans intéressants ainsi
qu’une belle Plaça Major. De là, vous pouvez rejoindre Camarasa, par la route d’El
Doll. L’église Sant Miquel et les ruines du château dominent la ville et le défilé.
De Balaguer à Lleida, les routes filent presque en ligne droite le long des eaux
paisibles du Sègre. Les montagnes sont déjà loin en arrière et le paysage est plat,
parsemé de champs de céréales et d’arbres fruitiers. Après 28 km, vous rejoignez
Lleida, qui recèle de remarquables édifices romans : la Seu Vella, églises Sant
Martí, Sant Llorenç et Santa Maria de Gardeny. Abella de la Conca
5. 5
La Baronia de Sant Oïsme Barruera. Sant Feliu Àger. Collégiale de Sant Pere Ribera de Cardós. Santa Maria Gerri de la Sal. Santa Maria
Principaux monuments Solide clocher à quatre étages et toit
pyramidal.
Cabdella. Centre historique de la Vall
Abella de la Conca. Ancienne église Fosca ou vallée de Cabdella, avec
paroissiale Sant Esteve, bel édifice à l’église paroissiale Sant Vicenç, ro-
trois nefs et trois absides à décor lom- mane modifiée, avec clocher-tour
bard, tout comme le clocher à deux carré et abside lombarde. Une sta-
étages et à fenêtres géminées. tue du Christ (XIIe S.), conservée au
MNAC, s’y trouvait. Dans la vallée,
Àger. Ruines consolidées de l’ancien- église Sant Martí de la Torre, à nef
ne collégiale Sant Pere, avec crypte à unique et petite abside, et église
trois nefs (XIe S.) et édifice à trois nefs Sant Julià d’Espui, remaniée, au
également (XIIe s.) et trois absides, clocher semblable à ceux de la Vall
dont seule la centrale est intéressante de Boí. (Mun. : La Torre de Cabdella)
en raison de ses niches à demi-colon-
nes et chapiteaux sculptés. Peintures Camarasa. Ruines du château et de
murales conservées au MNAC. Voir l’église Sant Miquel, sur une éminen-
aussi les ruines du château d’Àger et ce dominant la ville (XIIIe S.). Œuvre
des fortifications qui entouraient le de transition entre le roman et le gothi-
monastère et la ville. que. Seuls subsistent quelques murs
et le chevet, avec de beaux chapi-
Alins. Typique localité pyrénéenne, teaux (certains sont conservés au
centre de la Vall Ferrera, parsemée de MNAC).
petites églises romanes, dont Santa
Maria de la Torre, la Força d’Àreu et Cap d’Aran. Sanctuaire d’Era Mare
les vestiges de Sant Francesc d’Araós de Diu, aujourd’hui église paroissiale
(préromane). Sculpture romane de la de Tredòs, édifice du XIIe S., restauré,
Vierge à l’église d’Àreu. disposition basilicale à trois nefs, trois Sant Joan de Boí. Lapidation de Saint Etienne. MNAC
absides et décor lombard, petite
Alós d’Isil. Église paroissiale Sant crypte, portail à archivoltes et colon-
Llísser, remaniée. Intéressant portail à nes à chapiteaux sculptés et mono-
trois archivoltes décorées, frise en gramme du Christ surmontant le cla-
damier, colonnes et chapiteaux déco- veau. Une bonne partie des fresques
rés de têtes humaines et animales. se trouve actuellement aux Cloisters
De part et d’autre, deux bas-reliefs de New York. (Mun. : Naut Aran)
très anciens représentent sans doute
Adam et Ève avant et après le péché Cardet. Église Santa Maria, à nef uni-
originel. (Mun. : Alt Àneu) que, à doubleaux sur demi-colonnes,
grande abside à décoration lombarde
Arboló. Sanctuaire de N.-D. d’Arboló (XIIe S.) et clocher à jour. (Mun. : La Vall
(milieu du XIIe s.), en pierre rouge. Nef de Boí)
unique et abside à arcatures, petit clo-
cher couronnant la nef. (Mun. : Sori- Cóll. Église paroissiale Santa Maria, à
guera) nef unique, mur à arcatures, portail à
archivoltes (XIIe S.) et frise en damier,
Arties. Église paroissiale Santa Maria bas-relief avec chrisme, porte ornée
(XII-XIIIes S.), disposition basilicale à de pentures et clocher-tour. (Mun. : La
trois nefs et trois absides, porte nord à Vall de Boí)
six archivoltes décorées. Statue ro-
mane d’El Remei (XIIe S.) et autres inté- Covet. Église paroissiale Santa Ma-
ressants éléments ultérieurs. (Mun. : ria (XIIe S.), en forme de croix latine,
Naut Aran) trois absides. La rosace de la faça-
de donne sur une galerie intérieure.
Balaguer. À l’écart de la ville, église Très beau portail sculpté : avec son
de l’ancien monastère de religieuses tympan représentant le Christ et les
cisterciennes de Santa Maria de les Évangélistes et ses figures en relief
Franqueses, abandonnée. Plan en (chute des anges, scènes de l’Ancien
croix latine, abside. La porte est une et du Nouveau Testaments, saltimban-
œuvre de transition vers le style gothi- ques…), c’est l’un des plus originaux
que (XII-XIIIes S.). du roman catalan d’influence toulou-
La Baronia de Sant Oïsme. Église saine. Tympan montrant le Christ et
Sant Bartomeu, nef unique et trois pe- les évangélistes. (Mun. : Isona i Conca
tites absides en croix. Petit clocher- Dellà)
Covet. Portail de Santa Maria
tour. Non loin de là, ancien château de
Sant Oïsme, restauré. Magnifique tour Durro. Église paroissiale la de Nati- cher à jour, à trois étages, surmonte
ronde. (Mun. : Camarasa) vitat de la Mare de Déu (XIIe S.), restau- le centre de la façade, qui a été l’ob-
rée, nef unique, préau latéral à arca- jet d’une importante restauration.
Barruera. Église paroissiale Sant des, portail à archivoltes sur doubles
Feliu, nef unique, abside à décor lom- colonnes, porte à pentures, clocher- Lleida. Capitale de la Catalogne occi-
bard, portail avec moulures à l’intra- tour carré de type lombard, plus mas- dentale, c’était déjà une importante
dos et larmier à l’extrados. Porche. sif que les autres clochers de La Vall ville maure (conquise en 1149). Parmi
Clocher à tour carrée. (Mun. : La Vall de Boí. (Mun. : La Vall de Boí) ses monuments romans, citons la Seu
de Boí) Vella (la première cathédrale) qui cou-
Erill la Vall. Église paroissiale Santa ronne le promontoire de La Suda : su-
Bellpuig de les Avellanes. Ancienne Eulàlia (XIIe S.), consciencieusement perbe exemple de transition du roman
abbaye de Prémontrés (Santa Maria restaurée, nef unique, abside semi- vers le gothique, dû à Pere Sacoma
de Bellpuig), restaurée par les Maris- circulaire et absidioles formant le (1203-78), disposition basilicale, trois
tes, qui y ont un séminaire. Un cloître transept, préau à arcades sur colon- nefs, vaste transept couronné d’une
roman (XII-XIIIes S.) subsiste avec ses nes, magnifique clocher-tour à six tour-lanterne s’élevant sur la croisée
doubles colonnes et ses chapiteaux étages de type lombard, à fenêtres et cinq absides à l’est. Les deux por-
sobrement décorés. (Mun. : Os de Ba- géminées. L’édifice contient la copie tails – dits d’Els Fillols et de
laguer) d’un célèbre groupe sculpté repré- l’Anunciata – offrent un bel exemple
Boí. Église paroissiale Sant Joan du sentant la Descente de Croix, que se d’œuvre de l’école de Lleida, avec
village d’où La Vall de Boí tire son partagent aujourd’hui le MNAC et le
leurs archivoltes et leurs chapiteaux
nom. Elle avait trois nefs. Seuls sub- MEV. (Mun. : La Vall de Boí)
sculptés relevant de la tradition pro-
sistent une abside et un clocher carré Escunhau. Église paroissiale Sant vençale (scènes bibliques et profa-
de type lombard. L’intérieur, très res- Pèir, remaniée. Elle conserve un très nes). Le cloître, lui, est gothique.
tauré, possède des reproductions des beau portail (XIIe S.) à deux archivol- Travaux de restauration en cours.
peintures murales conservées au tes, deux colonnes à base et à cha- Plusieurs édifices du XIIIe S., restaurés,
MNAC : scènes de la lapidation de piteaux sculptés (têtes et motifs géo- dans le quartier de La Suda (Canonja,
saint Étienne, jongleurs. (Mun. : La Vall métriques), tympan au Christ très Casa de l’Almoina), église Sant
de Boí) rudimentaire et frise sur l’arcade, Llorenç (XIIIe S.), agrandie à l’époque
surmontée d’un chrisme, d’autres gothique, avec un beau portail de l’é-
Bossòst. Église paroissiale d’Era
motifs et de damiers. À l’intérieur, cole de Lleida, église Sant Martí, du
Assumpcion de Maria (XIIe S.), le plus
fonts baptismaux romans. (Mun. : XIIIe S., avec d’intéressants éléments
bel exemple d’architecture religieuse
Vielha e Mijaran) sculpturaux et un riche portail en pro-
du val d’Aran, à disposition basilicale,
avec trois nefs séparées par des for- Gerri de la Sal. Ancien monastère venance d’EI Tormillo (près de Huesca).
merets soutenus par des piliers, trois bénédictin Santa Maria. Seule sub- L’église Santa Maria de Gardeny fut
absides à décor lombard et deux jolies siste la très grande église, consa- léguée aux templiers, qui y établirent
portes, notamment la porte nord, or- crée en 1149 (remaniée) : trois nefs une commanderie (devenue hospita-
née de trois arcs dégradés, de colon- séparées par de gros piliers, trois lière par la suite), de type cistercien,
nes et chapiteaux sculptés, de frises absides à décor lombard, portail à très austère (XIIIe S.). La Paeria (XIIIe S.),
en damier et d’un beau tympan mon- archivolte et chapiteaux travaillés, aujourd’hui Hôtel de Ville, intéressant
trant le Pantocrator et les évangélistes. Mur. Châteaux protégé par un triple préau. Le clo- exemple d’art roman civil.
6. 6
Main d’un séraphin,
Santa Eulàlia d’Estaon
(Pallars Sobirà, vers
1150). MNAC
Bossòst. Era Assumpcion de Maria Alós d’Isil. Sant Lliser Escunhau. Sant Pèir
Mur. Ancienne collégiale augustinien-
ne Santa Maria (XIIe S.) : église à dispo-
sition basilicale : trois nefs, trois absi-
formant une chapelle qui les englo-
be, et une à l’ouest. De remarquables
fresques attribuées au maître de
en 2000. Bâties par la puissante famil-
le Erill, elles furent consacrées à un
jour de différence en 1123. Sant
Route 3 :
des de type lombard. Les fresques Pedret et conservées au MNAC (co- Climent, un peu à l’écart du village,
sont pour la plupart à Boston et au pies sur place) en proviennent : elles est une magnifique bâtisse à trois nefs
MNAC. Cloître aux chapiteaux très ru-
dimentaires. Tout près, sur une émi-
nence, château de Mur (XIe S.), remar-
représentent des saints et des pro-
phètes et, pour la première fois, l’effi-
gie du donateur (Lucia comitessa,
séparées par des colonnes, trois absi-
des ornées d’arcatures et de lésènes.
Légèrement séparé, un svelte clocher-
La route
quable réalisation d’art roman civil. Le
monastère – cloître et dépendances
du secteur est – et le château ont été
comtesse de Pallars Sobirà à la fin
du XIe S.). (Mun.: La Guingueta i Jou)
Santa Maria d’Àneu. Ancien monas-
tour à six étages, à décoration lom-
barde lui aussi, et à fenêtres gémi-
nées. Les fresques (1123) du chevet,
des abbayes
récemment restaurés. (Mun. : Castell
de Mur)
Ribera de Cardós. Église paroissiale
tère bénédictin, église du XIe S. rema-
niée, abside à décor lombard. D’im-
portantes fresques, conservées au
conservées au MNAC et reproduites
sur place, sont l’un des meilleurs
exemples du genre en raison de leur
cisterciennes et
expressivité, de la pureté de leurs
Santa Maria (XIIe S., remaniée), portail
ornementé et rosace. Clocher-tour à
trois étages à décoration lombarde
MNAC, en proviennent : belle poly-
chromie, célèbres anges ou séra-
phins à six ailes ponctuées d’yeux
lignes et de leur richesse chromatique
(Pantocrator, saints et apôtres, scè-
nes de l’ancien et du nouveau testa-
des ordres militaires : du Penedès
rappelant ceux de La Vall de Boí.
(Mun. : La Vall de Cardós)
Salardú. Église paroissiale Sant An-
(symboles de la vigilance) entourés
des lettres du Sanctus et tenant à la
main des tenailles serrant des char-
ment et de l’Apocalypse). Santa Maria
a la même structure, mais son clocher
est solidaire de l’édifice. Ici aussi, les
à la « Catalogne Nouvelle »
bons ardents (purification d’lsaïe) et
dreu (XII-XIIIes S.), œuvre de transition fresques, présidées par une Vierge à
roues enflammées, probablement ul- Si vous venez de Barcelone, la N-340 vous conduira, via le col de l’Ordal, au
vers le gothique, disposition basilicale l’enfant, ont été transportées au
térieures à celles de Sant Pere del canton vinicole de l’Alt Penedès. Pour rejoindre Sant Sebastià dels Gorgs, vous
avec trois nefs, trois absides, portail MNAC. On trouve encore à Taüll les
Burgal. (Mun. : La Guingueta i Jou) devrez faire le détour par Lavern. Après Vilafranca del Penedès, chef-lieu du can-
avec cinq archivoltes de type lérida- vestiges romans de l’église Sant Martí
nais. Contient une magnifique sculp- Taüll. On y trouve deux des plus bel- et de la chapelle Sant Quirze. (Mun. : ton, possédant quelques beaux monuments et un intéressant musée du vin, vous
ture romane du XIIIe S., le Christ de les manifestations du remarquable La Vall de Boí) ne manquerez pas de visiter I’église Sant Cugat à Moja, le château et l’église de
Salardú, dont la barbe, la tunique et les ensemble roman de la vallée de Boí : Sant Martí Sarroca, (cette dernière possède l’une des plus belles absides de
Unha. Petite église paroissiale Santa Catalogne), l’ensemble archéologique et monumental d’Olèrdola, qui commande
pieds cloués rappellent le Christ de les églises Sant Climent et Santa
Eulària (XIIe S.), trois nefs et trois absi- une vue panoramique superbe, et la chapelle du Sant Sepulcre.
Mijaran. Entre 1994 et 1999 de remar- Maria — déclarées, de même que les
des. (Mun. : Naut Aran)
quables fresques du gothique tardif y autres églises romanes de la vallée, Poursuivez sur la N-340 vers le sud, et, à L’Arboç, tournez en direction de l’an-
ont été récupérées. (Mun. : Naut Aran) patrimoine de l’humanité par l’Unesco Vielha. L’église paroissiale Sant cien prieuré de Banyeres del Penedès. Plus loin, après Bellvei, prenez à gauche
Miqueu est gothique, mais conserve pour découvrir le vieux quartier de Calafell, regroupé autour du château et de
Sant Joan d’Isil. Ancien monastère
des éléments de l’édifice originel (XII- l’église de la Santa Creu sur une éminence qui domine le littoral et le quartier tou-
comportant une église à trois nefs et
XIIIes S.) de transition. Beaux fonts ristique et marin. À partir d’El Vendrell, chef-lieu du Baix Penedès, la route longe-
trois absides, décor lombard égale-
baptismaux (XIIe S.) ornés d’un bas-re- ra la Costa Daurada jusqu’à Tarragone, que les Romains appelaient Tarraco, et
ment sur les murs, au-dessus de têtes
lief. Le célèbre Christ de Mijaran est dont ils firent la capitale de l’Hispanie citérieure. La ville conserve de très intéres-
d’hommes et d’animaux, porte à archi-
un magnifique buste en bois grandeur sants vestiges de ce lointain passé, mais aussi de beaux exemples d’art roman,
voltes décorées et chapiteaux stylisés.
nature qui faisait sûrement partie d’u- notamment dans la cathédrale. Nous vous recommandons également la visite
Frises supérieures en damier, bas-re-
ne descente de croix de l’église du d’Escornalbou (à environ 25 km à l’ouest), et de son monastère, d’où l’on a une
liefs (mutilés) représentant Adam et
couvent Santa Maria de Mijaran. Les vue imprenable sur le Camp de Tarragona.
Ève avant et après le péché originel,
ruines de cet édifice, qui fut le centre
semblables à ceux d’Alós d’lsil. (Mun. : Depuis Tarragone, une route secondaire passant par Nulles et Bràfim conduit
politique du val d’Aran (c’est là que
Alt Àneu) au grand monastère cistercien de Santes Creus, qui possède de beaux éléments
les gouverneurs de la vallée prêtaient
Sant Pere del Burgal. Ancien mo- serment) se trouvent au nord de la lo- romans. La route longe ensuite les berges du Gaia pour vous conduire à El Pont
nastère bénédictin, importants vesti- calité. Elles ont été consolidées et in- d’Armentera. De là, vous tournerez vers El Pla de Santa Maria où se trouve une
ges consolidés de l’église (XIe S.), tégrées dans un bâtiment moderne. fort belle église. Vous mettrez ensuite le cap vers le nord et, après avoir franchi le
avec trois absides (restaurées) à l’est (Mun. : Vielha e Mijaran) col de Cabra, vous pénétrerez dans le canton de la Conca de Barberà. Son chef-
Lleida. Portail «dels Fillols» de la Seu Vella lieu, Montblanc, est célèbre pour ses imposantes murailles, ses monuments re-
marquables et ses pittoresques recoins. Tout près, L’Espluga de Francolí ouvre
sur le monastère cistercien de Poblet, l’un des principaux monuments de la
Catalogne, dont la visite est un must absolu. La route des abbayes cisterciennes
se termine par la visite du couvent de Vallbona de les Monges, une intéressante
œuvre de transition au charme certain (à environ 25 km au nord par la C-14).
De retour à Poblet, vous irez vers les monts de Prades (belle ville fortifiée aux
couleurs rougeâtres). Le paysage change : vous laissez derrière vous les vignobles
et les cultures sèches. Après Prades, vous arriverez à Cornudella, et, de là, tour-
nerez à gauche pour rejoindre Siurana, très pittoresque village possédant une bel-
le église. Les spectaculaires falaises tombant à pic sur le lac artificiel de Siurana et
sur la rivière du même nom rendent l’endroit inoubliable. Puis, dans la contrée du
Priorat, où les vignobles poussent sur une terre ardoisière, vous pourrez visiter,
près de Poboleda, les ruines consolidées de la chartreuse d’Escaladei, au pied du
Montsant.
La route est sans doute un peu longue, mais la beauté du paysage vous fera
oublier cet inconvénient. Il vaut en effet la peine de se rendre à Falset et à Móra
d’Ebre pour visiter trois importants monuments romans : le château templier de
Miravet, qui domine l’Èbre, l’église de Gandesa et son superbe portail et, à l’ex-
trême sud de la Catalogne, dans le Montsià, le château hospitalier d’Ulldecona et
son église d’Els Àngels.
Vielha. Crist de Mijaran. Tarragone. Cathédrale, portail du cloître
7. 7
proposition de parcours
piste de montagne
monuments romans
office de tourisme
point de vue
Patrimoine de
l’humanité
C-14
AP-2/E-90
C-14
AP-2/E
-90
AP
-2
/E-
90
C-
51
C-31
5
/E-1
AP-7
C-4
3
5
E-1
-7/
AP
C-12
Principaux monuments Montblanc. Église Sant Miquel, œu-
vre de transition vers le gothique, fa-
çade romane très austère, portail à ar-
XIIIe S., l’une des plus intéressantes de la
région, restaurée, nef unique, large
transept, tour-lanterne octogonale, su- Table de décoration d’un
chivolte et chapiteaux. perbe appareil en pierre, beau portail plafond, Barcelona (circa 1300). MNAC
Banyeres del Penedès. Sanctuaire et à huit archivoltes, linteau décoré et
ancien prieuré bénédictin de Santa Olèrdola. Église Sant Miquel, au cœur tardifs. L’abside a la réputation d’être tion vers le style gothique avec de
tympan.
Maria, à deux nefs et deux absides. d’une forteresse du haut moyen-âge la plus richement ornée de Catalogne beaux éléments romans : diverses por-
érigée sur une ancienne bâtisse ibère Poblet. Monastère cistercien de Santa (arcades intérieures et extérieures à tes et fenêtres, petit temple octogonal
Calafell. Dans le château, église puis romaine (une nef, une abside et Maria, où la vie monastique a repris.
Santa Creu (XIe S.), à nef unique et ab- archivoltes et à impostes sur colonnes du cloître gothique, chapelle de la
autres éléments préromans, portail et Centre spirituel et culturel. Panthéon à chapiteaux ornés de motifs zoomor- Trinitat. (Mun. : Aiguamúrcia)
side à décoration lombarde, agrandie tour-lanterne du XIIe S. ou ultérieurs). des rois catalano-aragonais. Important
d’une crypte et d’une seconde nef. phes et végétaux). Retables gothiques Siurana. Église Santa Maria. (XIIe S.), à
La jouxtant au N.-E., se trouve le che- ensemble gothique comportant ce-
Les peintures murales modernes dis- et baroques. Château très restauré. une seule nef et une abside lisse, clo-
vet d’une chapelle de type mozarabe pendant de beaux vestiges romans :
simulèrent longtemps des fresques (IXe S.) où l’on entre par une arche en une aile du cloître (XIIe S.), certaines por- Sant Sebastià dels Gorgs. Ancien cher-tour et beau portail décoré à trois
du XIe S. fer à cheval. Près de l’église et au Pla tes, le petit cloître et la chapelle Sant monastère bénédictin, église rema- archivoltes (Christ sculpté du
Escaladei. Ancienne chartreuse Santa dels Albats, tombes anthropomor- Esteve, ainsi que certains éléments du niée conservant néanmoins son por- tympan). (Mun. : Cornudella)
Maria : ruines d’une église de 1228 et phes, dites « olerdoniennes », creu- côté est. Déclarée patrimoine de l’hu- tail roman au beau tympan sculpté Tarragone. Ville importante dès l’é-
vestiges de bâtiments Renaissance sées dans la roche. Au Mas del Sant manité par l’Unesco (Mun. : Vimbodí) (Pantocrator entouré d’anges), clo- poque romaine (capitale de l’His-
et baroques. L’ensemble a été consoli- Sepulcre, importante chapelle ronde cher-tour et restes du cloître. (Mun. : panie citérieure) et archevêché mé-
Sant Martí Sarroca. Église Santa
dé, une cellule de moine reconstituée ornée de fresques (propriété privée). Avinyonet del Penedès) tropolitain de Catalogne, déclarée
Maria, restaurée en 1906 par Puig i
et un bâtiment moderne aménagé patrimoine de l’humanité en 2000 par
El Pla de Santa Maria. Église Santa Cadafalch. Nef unique et portail à ar- Santes Creus. Important monastère
pour accueillir les visiteurs. (Mun. : La l’Unesco. La cathédrale, édifice de
Maria (aujourd’hui Sant Ramon) du chivoltes, tour-lanterne et clocher plus cistercien restauré, œuvre de transi-
Morera de Montsant) transition du style roman au gothi-
Escornalbou. Ancien monastère au- que, possède encore certains élé-
gustinien Sant Miguel (devenu francis- ments romains et quelques beaux
cain en 1580), restauré en 1910 par E. exemples d’architecture romane des
XII-XIIIes s. (abside, portes latérales de
Toda. L’église, elle, est de 1240 et
possède un beau portail et une gran- la façade, magnifique portail d’accès
de rosace, ainsi qu’un cloître d’où l’on au cloître en marbre blanc, présidé
a une vue superbe sur le Camp de par un Pantocrator, avec un superbe
Tarragona. (Mun. : Riudecanyes) chapiteau central sculpté, arcs et
chapiteaux du grand cloître). Église
Gandesa. Église paroissiale de Santa Tecla la Vella et, tout près, cha-
L’Assumpció (rénovée aux XVII-XVIIIes s.). pelle Sant Pau. Au centre de l’amphi-
Elle conserve un magnifique portail de théâtre romain, au bord de la mer,
l’école de Lleida : archivoltes et colon- vestiges d’une basilique wisigothe et
nes à chapiteaux ornés de motifs vé- de l’église romane Santa Maria del
gétaux et géométriques et de figures Miracle.
humaines. Olèrdola. Sant Miquel, façade Gandesa. L’Assumpció Siurana. Santa Maria, tympan
Ulldecona. Le vieux château aux tours
Miravet. Cette imposante forteresse encore imposantes qui domine la ville
surplombant l’Èbre fut le centre d’une fut une commanderie d’Hospitaliers. Il
puissante commanderie de Templiers. abrite l’église N.-D. des Anges, de
Bel exemple de l’architecture militaire type cistercien, autrefois siège d’un
de l’époque, avec ses hauts murs et prieuré hospitalier. Le site a été conso-
ses tours, abritant l’église Sant Martí, lidé, fouillé et restauré.
construite sur de grandes salles voû-
Vallbona de les Monges. Monastère
tées. L’ensemble a été consciencieu-
cistercien féminin, actuellement habi-
sement consolidé et restauré ces der-
té par des religieuses. Important édifi-
nières années.
ce de transition vers le gothique (XII-
Moja. Église paroissiale Sant Cugat XIIIes S. et ultérieurs). L’abside, la porte
(aujourd’hui Sant Jaume). Nef, unique de la croisée nord (beau relief à motif
à croisée, décor lombard dans l’absi- marial) et les galeries du très beau
de, clocher-tour surmontant la nef. cloître sont romans. En cours de res-
(Mun.: Olèrdola) Sant Martí Sarroca. Santa Maria Miravet El Pla de Santa Maria. Sant Ramon tauration, notamment le cloître.