1. et
Humanisme
Humanisme
Humanisme
Après les crises qui frappent l’Europe au XIVe siècle (famines, guerres et
pestes), les XVe et XVIe siècles voient l’émergence d’une civilisation en
̂
rupture avec le Moyen Age. Cette période de « renaissance » est
̂
largement irriguée par les idées des humanistes grace à leur diffusion
rapide par l’imprimerie.
Ici la frise chronologique de la Cité des sciences
2. Des événements qui changent le monde
« Le Moyen Age agonise quand l'imprimerie, l'Antiquité, l'Amérique, l'Orient, ces fulgurantes
lumières, convergent vers lui », Michelet (historien du XIXème siècle)
- C’est avec Pétrarque (1304-1374) que naît en Italie le mouvement humaniste de la Renaissance. Le poète
commence par recueillir les inscriptions sur les vieilles pierres de Rome et poursuit dans les manuscrits sa quête des
Anciens.
- La prise de Constantinople, en 1453, par les Ottomans (Turcs), entraîne la fuite de savants byzantins qui arrivent
en Occident, en Italie surtout, apportant avec eux leur savoir et leurs manuscrits, ouvrant ainsi un intérêt nouveau
pour l’Antiquité grecque. On retrouve notamment les oeuvres complètes de Platon.
- Un contexte économique favorable, dû à de meilleures conditions climatiques, à la reprise des échanges commerciaux
après la peste noire
La Renaissance est aussi le temps des premières grandes découvertes, des progrès et des inventions
- Au XVème et au XVIème, l’Europe se livre à une exploration intensive de la Terre. 1492, Christophe
Colomb découvre le «Nouveau Monde». Pour en savoir plus sur l’ «Âge des découvertes».
- L’invention de l’imprimerie révolutionne la production du livre et permet une diffusion plus large des
idées. Début des années 1450, Jean Gutenberg édite à Mayence la première Bible imprimée. Rendez-vous sur
le site de la BNF pour en savoir plus.
- l’astronomie change la vision du monde. L’héliocentrisme de Copernic et l’expérience que la terre est
ronde bouleversent les conceptions chrétiennes du monde terrestre. Ici une vidéo pour en savoir plus
- les progrès de la médecine, l’homme devient un sujet d’études scientifiques.
C’est un véritable «pont» qui s’établit entre le Moyen âge et l’Epoque moderne.
Le terme "Renaissance" est utilisé en 1855 pour la première fois par l'historien Jules Michelet (1798-1874) pour évoquer la
"découverte du monde et de l’Homme" au XVIe siècle. Jakob Burckhardt (1818- 1897), historien suisse, élargit la notion de
Renaissance en 1860 dans son ouvrage Civilisation de l’Italie au temps de la Renaissance (1860), pour en faire le début de
l’humanisme et de la conscience modernes.
3.
4. L’Humanisme, une réflexion centrée sur
l’homme
« J’ai imaginé toutes ces machines parce
que j’étais possédé, comme tous les
hommes de mon temps, par une volonté
de puissance. J’ai voulu dompter le Étude des proportions du corps humain
selon Vitruve, croquis réalisé par
monde. Mais j’ai voulu aussi Léonard de Vinci aux alentours de 1492
passionnément connaître et comprendre
la nature humaine, savoir ce qu’il y avait
à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des
nuits entières, j’ai disséqué des
cadavres, bravant ainsi l’interdiction du
Léonard de Vinci (1452-
1519) pape. Rien ne me rebutait. Tout, pour
à la fois artiste, scientifique, moi, était sujet d’étude. La lumière, par
inventeur, philosophe, exemple, pour le peintre que j’étais, que
souvent considéré comme
le symbole de l’humaniste
de recherches passionnantes! [...] Ce que
de la renaissance. j’ai cherché finalement, à travers tous
mes travaux, et particulièrement à
travers la peinture, ce que j’ai cherché
toute ma vie, c’est à comprendre le
mystère de la nature humaine. »
Léonard de Vinci, Carnets, XVIe siècle
Tout homme porte en lui «la forme entière de
l’humaine condition.» Montaigne, Essais, Livre
«On ne peut rien trouver de III, chapitre 2, "Du repentir"
plus admirable que l’homme.» «Il n’est rien de si beau et légitime que de faire
De dignitate hominis , Pic de la bien l’homme.»
Mirandole 1463-1494 Montaigne, Essais, livre III, chapitre 13 «De
l'expérience»
5. Les fondamentaux de l’Humanisme à La
Renaissance, une vision optimiste et
positive
L’importance de la culture et de l’éducation
Mouvement érudit qui se tourne vers l’héritage de l’Antiquité, dont les textes sont minutieusement analysés.
Les humanistes forment à travers l’Europe une «République des Lettres» et diffusent largement leurs idées grâce à
l’imprimerie.
Le mouvement humaniste met l’homme au cœur de ses préoccupations et s’attache à développer toutes ses capacités, d’où
l’importance accordée à l’éducation.
Les humanistes sont attentifs à la langue vernaculaire car si leur réflexion se fonde sur les auteurs de l’Antiquité, c’est en
langue vernaculaire qu’elle pourra être diffusée. Ainsi, à La Renaissance, le français s’enrichit d’un vocabulaire savant créé
à partir du latin et du grec. L’ordonnance de Villers Côtterets, le 15 août 1539, établit que tous les actes légaux et
notariés seront désormais rédigés en «langue maternel françoys». Les poètes français revendiquent un renouvellement de la
langue française dans la Deffence et illustration de la langue françoyse de Joachim du Bellay en 1549
Une réflexion politique sur la société et le monde
Soucieux de l’épanouissement de l’individu, les humanistes se préoccupent de la vie sociale et politique.
Ils défendent les idées de paix et imaginent une Europe unie. Certains, dont Erasme qui s’affirme «citoyen du monde» milite
pour une entente entre les princes chrétiens et beaucoup d’humanistes dénoncent la guerre. Ce pacifisme s’illustre dans
L’Utopie de T. More (1516), L’Eloge de la folie d’Erasme (1511), dans les romans de Rabelais ou encore dans Les Essais de
Montaigne (1580-1595)
Ils renouvellent la réflexion sur l’art de gouverner.
Un rapport nouveau à la religion
En revendiquant pour l’homme la liberté d’exercer son esprit critique, l’humanisme ouvre la voie à la contestation de l’Eglise
et de son autorité.
Ils souhaitent une religion plus simple, plus personnelle, vécue à partir de la lecture directe des textes sacrés. Erasme défend
ainsi la traduction du Nouveau Testament afin de promouvoir le christianisme.
6. L’Humanisme, brève histoire d’un mot et de
sa famille
Le terme «Humanisme» apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle, au moment où les historiens tentent de définir les
époques et les courants de pensée. Les « humanistes » sont ainsi nommés parce qu’ils appliquent leur réflexion aux disciplines à
dimension « humaine » (telles la philosophie, l’astronomie, l’arithmétique, etc.) par opposition aux dogmes dispensés par
l’enseignement théologique.
Il vient du latin «humanitas» qui désigne «l’ensemble des qualités intellectuelles, morales et physiques qui
distinguent l’homme des autres créatures dans ce qu’il a de plus accompli.». Humanitas renvoie donc, par
extension, à ce qui est le propre de l’homme, la culture.
Au Moyen Age on distingue les humaniores litterae, les " lettres humaines ", qui traitent des savoirs profanes et les
diviniores litterae, qui traitent des questions de théologie. Au XIV° siècle un nouveau mouvement culturel surgit en Italie et se
dégage de la scholastique, enseignement doctrinal officiel. Cet humanisme s’inspire des lettres humaines et d’un retour
dynamique à l’Antiquité.
Dès le XIIIe siècle, le premier usage d'"umanista" désigne le professeur de langues anciennes
« Faire ses humanités » signifiera longtemps étudier les auteurs grecs et latins et s'employer à les traduire et à les
commenter.
7. L’Humanisme, brève histoire d’un mot et de
sa famille
Le terme «Humanisme» apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle, au moment où les historiens tentent de définir les
époques et les courants de pensée. Les « humanistes » sont ainsi nommés parce qu’ils appliquent leur réflexion aux disciplines à
dimension « humaine » (telles la philosophie, l’astronomie, l’arithmétique, etc.) par opposition aux dogmes dispensés par
l’enseignement théologique.
Il vient du latin «humanitas» qui désigne «l’ensemble des qualités intellectuelles, morales et physiques qui
distinguent l’homme des autres créatures dans ce qu’il a de plus accompli.». Humanitas renvoie donc, par
extension, à ce qui est le propre de l’homme, la culture.
Au Moyen Age on distingue les humaniores litterae, les " lettres humaines ", qui traitent des savoirs profanes et les
diviniores litterae, qui traitent des questions de théologie. Au XIV° siècle un nouveau mouvement culturel surgit en Italie et se
dégage de la scholastique, enseignement doctrinal officiel. Cet humanisme s’inspire des lettres humaines et d’un retour
dynamique à l’Antiquité.
Dès le XIIIe siècle, le premier usage d'"umanista" désigne le professeur de langues anciennes
« Faire ses humanités » signifiera longtemps étudier les auteurs grecs et latins et s'employer à les traduire et à les
commenter.