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PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT JEUNESSE
D’HAITI (GJH) PAR RAPPORT AU BUDGET
Préparé par Enomy Germain,
Conseiller Economique du Jeune Président d’Haïti
I- Mise en contexte
Le budget national était perçu depuis quelques temps en Haïti comme une affaire du secteur public.
Il revenait donc à ce secteur de le monter et de l’articuler selon des objectifs qu’il veut poursuivre.
Ceci étant dit, la société civile était étrangère au processus qui conduit à le monter. Or le budget
national n’est en principe pas seulement une question du secteur public. Tout secteur doit avoir
son mot à dire, ses propositions à faire et toute la population doit se sentir impliquée -puisque
d’ailleurs elle est la véritable pourvoyeuse des ressources. La société civile qui est une frange de
la population, pour sa part, doit aussi jouer son rôle comme cela se fait dans tout pays
démocratique.
Le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) qui est une structure apolitique est donc du côté de la
société civile. Il a donc ses propositions, d’autant plus qu’il est une sorte de simulation du
gouvernement réel. Le GJH exprime en ce sens la vision du « pays qu’il veut » dans le cadre de du
projet intitulé « le pays que nous voulons » implémenté par l’USAID et exécuté par le Group
Croissance.
Ce document comporte l’ensemble des propositions du dit Gouvernement concernant le Budget
national. Les propositions se portent sur la jeunesse, l’éducation, la santé, l’agriculture et les
infrastructures. Ce sont des axes prioritaires pour le GJH. Il est à noter que les propositions du
GJH tiendront compte des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui vont être adoptés
septembre par les pays membres de l’ONU.
II- Considérations démographiques par rapport aux jeunes
Le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) est, comme le nom le dit, une structure formée de jeunes.
Ses propositions doivent inévitablement toucher à la jeunesse. Mais d’abord, des considérations
par rapport à la jeunesse seront faites.
Selon le système des Nations unies, les jeunes concernent la tranche d’âge allant de 15 à 24 ans.
C’est peut-être pour parler de la jeunesse de façon stricte. Cependant, des démographes produisent
des analyses en considérant la tranche « moins de 35 ans » pour faire référence à la jeunesse. Dans
le cadre de ce document, c’est la tranche d’âge moins de 35 ans qui est considérée. On aura dans
ce cas plus liberté pour aborder problématique de la jeunesse en Haïti.
La population des jeunes dont l’âge se trouve entre 15 et 24 ans, entre 1982 et 2003, a cru plus
rapidement que la population totale (3 % contre 2,5 %). Et la tendance n’a pas changé jusqu’en
2012. Ce qui fait que, sans doute, la population des jeunes de cette tranche d’âge est majoritaire.
S’agissant des jeunes de moins de 35 ans, le dernier rapport du Fonds des nations unies pour la
Population (UNFPA) affirme qu’ils représentent environ 67 % de la population haïtienne. La
population haïtienne est donc une population jeune. Il s’avère dans ce cas nécessaire que cette
catégorie de la population participe au débat national sur le budget.
III- Haïti au regard des Objectifs de Développement Durable (ODD) des
Nations Unies : Position du Gouvernement Jeunesse
Les OMD ont été élaborés en 2000. 2015 est la date butoir pour les atteindre. Le GJH tient à les
rappeler et à regarder à quels points ils ont été atteints.
Tout d’abord, les huit (8) objectifs du millénaire pour le développement sont les suivants :
1. Eliminer l’extrême pauvreté et la faim
2. Assurer l’éducation primaire pour tous
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme
4. Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans
5. Améliorer la santé maternelle
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies
7. Assurer un environnement durable
8. Assurer un partenariat durable pour le développement
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en collaboration avec la
société civile et des institutions publiques, a produit, en 2013, un rapport sur les avancées des
OMD.
D’après ce rapport, des progrès assez significatifs ont été faits par Haïti en ce qui concerne les
OMD, bien que tous les objectifs ne soient pas atteints entièrement. Les progrès sont réalisés
notamment aux niveaux de la lutte contre la pauvreté, de l’accès à l’éducation primaire et de la
lutte contre le VIH/SIDA. C’est une évidence que tous les objectifs ne peuvent être atteints avant
la fin de cette année qui s’achève. En ce sens, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) pense que
l’élaboration des ODD est une nécessité. Dans cette perspective, les propositions du GJH par
rapport au budget national tiendront inévitablement compte de ces objectifs.
IV- PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT JEUNESSE D’HAITI
1. Propositions relatives au secteur de l’éducation
1.1. Panorama
Le système éducatif haïtien fait face à d’énormes difficultés. Certes, d’importants progrès ont été
réalisés concernant le nombre d’enfants scolarisés durant les dix dernières années, mais la qualité
de l’éducation demeure le principal défi.
Selon les statistiques fournies par le MENFP (2014), plus de 85% des enseignants ne possèdent
pas les qualifications requises pour exercer le métier. C’est la routine qui les guide. Pas de
pédagogie, on enseigne comme on peut.
Les espaces d’enseignement en Haïti, pour la plupart, ne sont pas conformes aux normes. En effet,
plus de 50% d’entre eux fonctionnent dans des installations précaires (églises, maisons
particulières, tonnelle, etc.). Ce sont des espaces qui fonctionnent généralement sans électricité.
Le nombre de jours scolaires en Haïti, jusqu’en 2014, est le plus faible de la région caribéenne :
moins de 180 contre plus de 190 en moyenne pour la région.
De plus, 70% des écoles privées fonctionnent sans licence, selon le MENFP. Et donc ne suivent
pas forcément les injonctions du MENFP. De leur côté, les écoles publiques sont insuffisantes:
seulement 13% de l’ensemble.
Dans de telles situations, on ne saurait s’attendre à des résultats satisfaisants. Entre autres, le taux
de réussite des élèves est généralement faible. Pour l’année académique 2014-2015 par exemple,
pour la 2e
partie du Bacc, le taux de réussite national était de 51, 45 %. Dans le département de
l’Ouest, il était de 44, 68 %.
S’agissant de la formation professionnelle, elle n’est pas suffisamment valorisée dans le pays,
pourtant il est prouvé à travers le monde qu’elle est fondamentale pour le développement
économique d’un pays. Pratiquement aucun débat n’est initié sur sa qualité. Ces écoles
fonctionnent généralement comme bon leur semble en dépit de la présence de l’Institut National
pour la Formation Professionnelle (INFP). Par exemple, dans le département de l’Ouest, il y a,
selon le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, seulement 64
écoles professionnelles reconnues par l’état contre 131 pour tout le territoire national. Le reste
fonctionne sans licence.
Voilà quelques éléments caractéristiques de l’éducation en Haïti. Un tableau sombre.
1.2. Prise en compte dans le budget national
Si l’éducation est l’une des priorités pour l’état, cela doit se remarquer dans le budget national.
Voilà pourquoi il est important de regarder le pourcentage du budget qui est alloué à ce secteur.
Pour l’exercice fiscal 1996-1997, 10 % du budget était alloué au Ministère de l’éducation nationale
et de la Formation Professionnelle. Dix ans après, 1996-1997, ce Ministère recevait seulement 8
% du budget national. Entre 2012-2013, le MENFP disposait de près de 19 milliards de gourdes
comme budget, soit un peu plus de 14 % du budget national. Et durant l’exercice 2013-2014, le
budget du MENFP représente environ 15 % du budget.
1.3. Propositions du GJH
L’Objectif de Développement Durable (ODD) 4 est de Garantir une éducation de qualité sans
exclusion et équitable et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour
tous. Conformément à cet objectif, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti pense qu’il faut que l’état
accorde une priorité à la qualité de l’éducation.
Le Kindergarden : L’Etat haïtien n’est propriétaire d’aucune école kindergarden. De plus, ce
niveau d’étude semble échapper au contrôle du MENFP. Or, c’est à ce niveau que la préparation
de l’enfant commence. Le GJH pense que l’état doit articuler des politiques visant à exercer un
control sérieux sur les écoles kindergarden qui fonctionnent sur tout le territoire national.
Les écoles primaire et secondaire: Pour arriver à un saut qualitatif au niveau des écoles primaire
et secondaire, le GJH pense qu’il faut 1) un curriculum unique à toutes les écoles, 2) que les
professeurs respectent les programmes donnés par le MENFP, 3) un contrôle sur la présence des
professeurs en salle de classe, particulièrement dans les écoles publiques. De plus, de 2001 à 2011,
le taux d’achèvement du cycle primaire n’a pas baissé suffisamment. En effet, durant la période,
il passe de 68 % à 66,8 %. En ce sens, le GJH pense qu’il faut accorder une attention particulière
à l’évolution de ce taux qu’il faut diminuer au mieux.
A noter que le saut qualitatif nécessaire au secteur de l’éducation n’exclut pas qu’il faut continuer
à soutenir le programme de scolarisation universelle gratuite du gouvernement qui, pour
l’essentiel, consiste à augmenter le taux de scolarisation.
Pour la réalisation de cet objectif, les Gouvernements haïtiens, durant toute la période impartie
pour la réalisation des ODD, doivent allouer une enveloppe budgétaire adéquate au secteur de
l’éducation, avec des lignes budgétaires spécifiques pour les niveaux kindergarden, primaire et
secondaire.
2. Propositions relatives au secteur de la santé
2.1. Panorama
Le système sanitaire haïtien est défaillant. Il est défaillant à un point tel qu’il n’inspire pas
confiance aux éléments de la classe moyenne haïtienne. Ces derniers sont clients des médecins
étrangers plutôt que de se confier aux professionnels haïtiens. Du côté de la masse, la situation est
plutôt inquiétante lorsqu’on considère que plus de 40 % de la population n’a pas accès aux services
sanitaires de base, en dépit que des Organisations Non Gouvernementales (ONG) occupent un
large pan dans ce domaine. Il faut noter que la situation est plus grave dans le milieu rural.
Pour les femmes par exemple, l’accompagnement sanitaire est largement insuffisant. Pour ce qui
est de la mortalité maternelle les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de
2012 font état de 350 décès maternels/100 000 naissances vivantes.
S’agissant de la mortalité infantile, elle est courante à cause du problème d’accès aux soins
sanitaires. On constate que le pays se classe dans le peloton des pays accusant les taux les plus
élevés au monde et de la région Amérique en matière de mortalité infanto-juvénile, soit de
88/1000 pour les moins de 5 ans, néanmoins il s’agit d’un taux en amélioration (EMMUS V,
2012).
Parlant du taux de prévalence du VIH, il est à environ 3% parmi les femmes enceintes, cependant
seulement la moitié reçoit un traitement anti rétro viraux (ARV) pour éviter les transmissions de
la mère-enfant.
Les professionnels de la santé sont en nombre insuffisant dans le pays. En effet, selon l’OMS, il
faudrait au moins 25 professionnels de santé pour 10, 000 habitants. Dans le cas d’Haïti, en 2011
par exemple, il y avait 5, 9 médecins et/ou infirmières pour 10, 000 habitants et 6, 5 professionnels
de santé pour le même nombre d’habitants. Aujourd’hui encore, on est loin de cet effectif fixé par
l’OMS.
2.2.Prise en compte dans le budget national
Un regard de la part budgétaire accordée au Ministère de la Santé Publique et de la Population
(MSPP) dans le budget national devra aider à savoir à quel degré la Santé est important pour les
différents gouvernements qui se sont suivis.
Dans l’exercice fiscal 1996-1997, une part de 10, 55 % du budget national a été accordé à ce
Ministère contre 9, 17 % pour 2012-2013 et seulement 3, 6% pour l’exercice fiscal en cours. Ce
n’est donc pas difficile de remarquer que le secteur de la santé n’a jamais été prioritaire pour les
gouvernements.
2.3. Propositions du GJH
Il y a une relation positive entre le niveau de développement d’un pays et son système sanitaire.
En effet, plus un pays est développé, plus son système de santé est adéquat. L’inverse est aussi
vrai.
Conscient de la nécessité d’un système de santé adéquat dans le pays, le GJH, conformément à
l’ODD 3 (Garantir la bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, à tous les âges), estime que
le gouvernement doit œuvrer de manière à assurer une couverture sanitaire de qualité à toute
la population. En ce sens, il est impératif de construire au moins un grand hôpital bien équipé par
département géographique du pays, mais aussi d’équiper les hôpitaux existants. Ce dispositif peut
être mis en place progressivement durant les dix années à venir. Pour cela, au moins au cours des
quinze prochaines années, des enveloppes budgétaires plus importantes doivent être allouées au
MSPP pour la poursuite de cet objectif.
3. Propositions relatives à l’agriculture
3.1.Panorama
Haïti a une très grande potentialité agricole, mais l’agriculture n’a jamais été une priorité des
gouvernements haïtiens depuis les années 70. Cette filière pourrait donner un nouvel élan à
l’économie nationale, lorsqu’on considère qu’elle pourrait aider à diminuer les importations des
produits agricoles ; et dont à réduire le déficit commercial du pays.
Dans les années 70, à elle seule, l’agriculture représentait près de 80 % du PIB national.
Aujourd’hui elle est à moins de 25 %, ne pouvant même pas répondre à moitié à la demande
interne. Les techniques et outils utilisés sont archaïques, absence d’irrigation, aucune politique
agricole véritable. Donc, une agriculture délaissée et non compétitive ; conséquemment, plus de
60 % de nos consommations agricoles viennent de l’extérieur, en particulier des États-Unis et de
la République Dominicaine. En dépit de tout, l’agriculture représente à elle seule entre 40 et 50 %
du marché de l’emploi dans le pays. En définitive, le GJH estime que l’agriculture peut donner un
nouvel élan à l’économie nationale.
3.2.Prise en compte dans le budget national
Tout d’abord, signalons qu’il faut remonter au premier mandat du président Préval pour trouver
une tentative de réforme agraire dans le pays où, dans le budget national, l’agriculture a eu une
part relativement importante. Dans le budget de l’exercice fiscal 2012-2013, la pondération du
Ministère de l’Agriculture et des Ressources Naturelles était de 7, 55 % contre 10 % en 2014-
2015.
3.3.Propositions du gouvernement jeunesse
Considérant que l’agriculture possède les potentialités nécessaires à une autosuffisance en produits
agricoles dans le pays, conformément au premier ODD (Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses
formes, partout) et au ODD 2 qui consiste à Éradiquer la faim, garantir la sécurité alimentaire,
améliorer la nutrition, et promouvoir l’agriculture durable, le GHJ pense que « Relancer
l’agriculture » devrait être pris en considération dans le prochain budget national durant les 15
prochaines années, puisqu’il faut des investissements continus dans cette filière pour la revivifier.
Cet objectif doit clairement être figuré comme l’un des objectifs majeurs de l’Etat haïtien.
4. Propositions relatives aux Infrastructures
4.1.Panorama
Le concept infrastructure est très englobant. On pourrait parler des infrastructures éducatives,
sanitaires, économiques etc. Mais dans notre cas, c’est la branche Bâtiments et Transports Publics
(BTP) que nous considérons. En effet, le GJH pense que les BTP peuvent jouer un rôle déterminant
dans le processus de croissance économique en Haïti.
Cette branche de l’économie n’est pas assez développée et organisée en Haïti. En 2013, la
croissance économique était estimée à 4, 3 %. Après la filière agriculture, ce sont les BTP qui ont
contribué à cette croissance, selon l’IHSI. La valeur ajoutée en volume de cette filière a pu croître
de plus 9 %.
4.2.Prise en compte dans le budget national
Nous ne disposons pas de statistiques sur les prises en compte de la branche BTP dans le budget
national. Cependant, le budget du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communication
(MTPTC) devrait permettre de se faire une idée.
En effet, le MTPTC disposait 22, 99 % du budget durant l’exercice 1996-1997, 19, 77 % en 2012-
2013 et 37, 5 % en 2014-2015. Les données laissent comprendre que ce ministère est relativement
budgétivore. Mais les grands résultats ne sont pas tout à fait constatés.
4.3.Propositions du GJH
Définir une politique claire et durable (au moins pour les 15 prochaines années) pour la
branche BTP, dans le sens de son développement et sa modernisation est la proposition du GJH.
Le GJH part de fait que cette branche pour laquelle il n’y a aucune politique peut aider à la
croissance économique, donc à la création de richesse pour tous les haïtiens.
5. Propositions par rapport à la Jeunesse
Au point II du document, tout un ensemble de considération a déjà été fait par rapport à la
jeunesse. Le GJH, depuis sa fondation, n’a jamais cessé de faire un plaidoyer pour les jeunes. Il
persiste et croit que la jeunesse, qui partout représente le futur, devrait être une priorité
incontestable pour l’Etat haïtien. En ce sens, le GJH fait les deux propositions importantes
suivantes aux autorités compétentes :
a. Œuvrer davantage pour la formation professionnelle et universitaire des jeunes (par la
construction des écoles professionnelles et la valorisation des métiers) ;
b. Définir des politiques d’insertion professionnelle en faveur des jeunes.
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PROPOSITIONS1 DU GOUVERNEMENT JEUNESSE D

  • 1. PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT JEUNESSE D’HAITI (GJH) PAR RAPPORT AU BUDGET Préparé par Enomy Germain, Conseiller Economique du Jeune Président d’Haïti
  • 2. I- Mise en contexte Le budget national était perçu depuis quelques temps en Haïti comme une affaire du secteur public. Il revenait donc à ce secteur de le monter et de l’articuler selon des objectifs qu’il veut poursuivre. Ceci étant dit, la société civile était étrangère au processus qui conduit à le monter. Or le budget national n’est en principe pas seulement une question du secteur public. Tout secteur doit avoir son mot à dire, ses propositions à faire et toute la population doit se sentir impliquée -puisque d’ailleurs elle est la véritable pourvoyeuse des ressources. La société civile qui est une frange de la population, pour sa part, doit aussi jouer son rôle comme cela se fait dans tout pays démocratique. Le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) qui est une structure apolitique est donc du côté de la société civile. Il a donc ses propositions, d’autant plus qu’il est une sorte de simulation du gouvernement réel. Le GJH exprime en ce sens la vision du « pays qu’il veut » dans le cadre de du projet intitulé « le pays que nous voulons » implémenté par l’USAID et exécuté par le Group Croissance. Ce document comporte l’ensemble des propositions du dit Gouvernement concernant le Budget national. Les propositions se portent sur la jeunesse, l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures. Ce sont des axes prioritaires pour le GJH. Il est à noter que les propositions du GJH tiendront compte des Objectifs de Développement Durable (ODD) qui vont être adoptés septembre par les pays membres de l’ONU. II- Considérations démographiques par rapport aux jeunes Le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) est, comme le nom le dit, une structure formée de jeunes. Ses propositions doivent inévitablement toucher à la jeunesse. Mais d’abord, des considérations par rapport à la jeunesse seront faites. Selon le système des Nations unies, les jeunes concernent la tranche d’âge allant de 15 à 24 ans. C’est peut-être pour parler de la jeunesse de façon stricte. Cependant, des démographes produisent des analyses en considérant la tranche « moins de 35 ans » pour faire référence à la jeunesse. Dans le cadre de ce document, c’est la tranche d’âge moins de 35 ans qui est considérée. On aura dans ce cas plus liberté pour aborder problématique de la jeunesse en Haïti. La population des jeunes dont l’âge se trouve entre 15 et 24 ans, entre 1982 et 2003, a cru plus rapidement que la population totale (3 % contre 2,5 %). Et la tendance n’a pas changé jusqu’en 2012. Ce qui fait que, sans doute, la population des jeunes de cette tranche d’âge est majoritaire. S’agissant des jeunes de moins de 35 ans, le dernier rapport du Fonds des nations unies pour la Population (UNFPA) affirme qu’ils représentent environ 67 % de la population haïtienne. La population haïtienne est donc une population jeune. Il s’avère dans ce cas nécessaire que cette catégorie de la population participe au débat national sur le budget.
  • 3. III- Haïti au regard des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies : Position du Gouvernement Jeunesse Les OMD ont été élaborés en 2000. 2015 est la date butoir pour les atteindre. Le GJH tient à les rappeler et à regarder à quels points ils ont été atteints. Tout d’abord, les huit (8) objectifs du millénaire pour le développement sont les suivants : 1. Eliminer l’extrême pauvreté et la faim 2. Assurer l’éducation primaire pour tous 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme 4. Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans 5. Améliorer la santé maternelle 6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies 7. Assurer un environnement durable 8. Assurer un partenariat durable pour le développement Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en collaboration avec la société civile et des institutions publiques, a produit, en 2013, un rapport sur les avancées des OMD. D’après ce rapport, des progrès assez significatifs ont été faits par Haïti en ce qui concerne les OMD, bien que tous les objectifs ne soient pas atteints entièrement. Les progrès sont réalisés notamment aux niveaux de la lutte contre la pauvreté, de l’accès à l’éducation primaire et de la lutte contre le VIH/SIDA. C’est une évidence que tous les objectifs ne peuvent être atteints avant la fin de cette année qui s’achève. En ce sens, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti (GJH) pense que l’élaboration des ODD est une nécessité. Dans cette perspective, les propositions du GJH par rapport au budget national tiendront inévitablement compte de ces objectifs. IV- PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT JEUNESSE D’HAITI 1. Propositions relatives au secteur de l’éducation 1.1. Panorama Le système éducatif haïtien fait face à d’énormes difficultés. Certes, d’importants progrès ont été réalisés concernant le nombre d’enfants scolarisés durant les dix dernières années, mais la qualité de l’éducation demeure le principal défi.
  • 4. Selon les statistiques fournies par le MENFP (2014), plus de 85% des enseignants ne possèdent pas les qualifications requises pour exercer le métier. C’est la routine qui les guide. Pas de pédagogie, on enseigne comme on peut. Les espaces d’enseignement en Haïti, pour la plupart, ne sont pas conformes aux normes. En effet, plus de 50% d’entre eux fonctionnent dans des installations précaires (églises, maisons particulières, tonnelle, etc.). Ce sont des espaces qui fonctionnent généralement sans électricité. Le nombre de jours scolaires en Haïti, jusqu’en 2014, est le plus faible de la région caribéenne : moins de 180 contre plus de 190 en moyenne pour la région. De plus, 70% des écoles privées fonctionnent sans licence, selon le MENFP. Et donc ne suivent pas forcément les injonctions du MENFP. De leur côté, les écoles publiques sont insuffisantes: seulement 13% de l’ensemble. Dans de telles situations, on ne saurait s’attendre à des résultats satisfaisants. Entre autres, le taux de réussite des élèves est généralement faible. Pour l’année académique 2014-2015 par exemple, pour la 2e partie du Bacc, le taux de réussite national était de 51, 45 %. Dans le département de l’Ouest, il était de 44, 68 %. S’agissant de la formation professionnelle, elle n’est pas suffisamment valorisée dans le pays, pourtant il est prouvé à travers le monde qu’elle est fondamentale pour le développement économique d’un pays. Pratiquement aucun débat n’est initié sur sa qualité. Ces écoles fonctionnent généralement comme bon leur semble en dépit de la présence de l’Institut National pour la Formation Professionnelle (INFP). Par exemple, dans le département de l’Ouest, il y a, selon le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, seulement 64 écoles professionnelles reconnues par l’état contre 131 pour tout le territoire national. Le reste fonctionne sans licence. Voilà quelques éléments caractéristiques de l’éducation en Haïti. Un tableau sombre. 1.2. Prise en compte dans le budget national Si l’éducation est l’une des priorités pour l’état, cela doit se remarquer dans le budget national. Voilà pourquoi il est important de regarder le pourcentage du budget qui est alloué à ce secteur. Pour l’exercice fiscal 1996-1997, 10 % du budget était alloué au Ministère de l’éducation nationale et de la Formation Professionnelle. Dix ans après, 1996-1997, ce Ministère recevait seulement 8 % du budget national. Entre 2012-2013, le MENFP disposait de près de 19 milliards de gourdes comme budget, soit un peu plus de 14 % du budget national. Et durant l’exercice 2013-2014, le budget du MENFP représente environ 15 % du budget. 1.3. Propositions du GJH
  • 5. L’Objectif de Développement Durable (ODD) 4 est de Garantir une éducation de qualité sans exclusion et équitable et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. Conformément à cet objectif, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti pense qu’il faut que l’état accorde une priorité à la qualité de l’éducation. Le Kindergarden : L’Etat haïtien n’est propriétaire d’aucune école kindergarden. De plus, ce niveau d’étude semble échapper au contrôle du MENFP. Or, c’est à ce niveau que la préparation de l’enfant commence. Le GJH pense que l’état doit articuler des politiques visant à exercer un control sérieux sur les écoles kindergarden qui fonctionnent sur tout le territoire national. Les écoles primaire et secondaire: Pour arriver à un saut qualitatif au niveau des écoles primaire et secondaire, le GJH pense qu’il faut 1) un curriculum unique à toutes les écoles, 2) que les professeurs respectent les programmes donnés par le MENFP, 3) un contrôle sur la présence des professeurs en salle de classe, particulièrement dans les écoles publiques. De plus, de 2001 à 2011, le taux d’achèvement du cycle primaire n’a pas baissé suffisamment. En effet, durant la période, il passe de 68 % à 66,8 %. En ce sens, le GJH pense qu’il faut accorder une attention particulière à l’évolution de ce taux qu’il faut diminuer au mieux. A noter que le saut qualitatif nécessaire au secteur de l’éducation n’exclut pas qu’il faut continuer à soutenir le programme de scolarisation universelle gratuite du gouvernement qui, pour l’essentiel, consiste à augmenter le taux de scolarisation. Pour la réalisation de cet objectif, les Gouvernements haïtiens, durant toute la période impartie pour la réalisation des ODD, doivent allouer une enveloppe budgétaire adéquate au secteur de l’éducation, avec des lignes budgétaires spécifiques pour les niveaux kindergarden, primaire et secondaire. 2. Propositions relatives au secteur de la santé 2.1. Panorama Le système sanitaire haïtien est défaillant. Il est défaillant à un point tel qu’il n’inspire pas confiance aux éléments de la classe moyenne haïtienne. Ces derniers sont clients des médecins étrangers plutôt que de se confier aux professionnels haïtiens. Du côté de la masse, la situation est plutôt inquiétante lorsqu’on considère que plus de 40 % de la population n’a pas accès aux services sanitaires de base, en dépit que des Organisations Non Gouvernementales (ONG) occupent un large pan dans ce domaine. Il faut noter que la situation est plus grave dans le milieu rural.
  • 6. Pour les femmes par exemple, l’accompagnement sanitaire est largement insuffisant. Pour ce qui est de la mortalité maternelle les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2012 font état de 350 décès maternels/100 000 naissances vivantes. S’agissant de la mortalité infantile, elle est courante à cause du problème d’accès aux soins sanitaires. On constate que le pays se classe dans le peloton des pays accusant les taux les plus élevés au monde et de la région Amérique en matière de mortalité infanto-juvénile, soit de 88/1000 pour les moins de 5 ans, néanmoins il s’agit d’un taux en amélioration (EMMUS V, 2012). Parlant du taux de prévalence du VIH, il est à environ 3% parmi les femmes enceintes, cependant seulement la moitié reçoit un traitement anti rétro viraux (ARV) pour éviter les transmissions de la mère-enfant. Les professionnels de la santé sont en nombre insuffisant dans le pays. En effet, selon l’OMS, il faudrait au moins 25 professionnels de santé pour 10, 000 habitants. Dans le cas d’Haïti, en 2011 par exemple, il y avait 5, 9 médecins et/ou infirmières pour 10, 000 habitants et 6, 5 professionnels de santé pour le même nombre d’habitants. Aujourd’hui encore, on est loin de cet effectif fixé par l’OMS. 2.2.Prise en compte dans le budget national Un regard de la part budgétaire accordée au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) dans le budget national devra aider à savoir à quel degré la Santé est important pour les différents gouvernements qui se sont suivis. Dans l’exercice fiscal 1996-1997, une part de 10, 55 % du budget national a été accordé à ce Ministère contre 9, 17 % pour 2012-2013 et seulement 3, 6% pour l’exercice fiscal en cours. Ce n’est donc pas difficile de remarquer que le secteur de la santé n’a jamais été prioritaire pour les gouvernements. 2.3. Propositions du GJH Il y a une relation positive entre le niveau de développement d’un pays et son système sanitaire. En effet, plus un pays est développé, plus son système de santé est adéquat. L’inverse est aussi vrai. Conscient de la nécessité d’un système de santé adéquat dans le pays, le GJH, conformément à l’ODD 3 (Garantir la bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, à tous les âges), estime que le gouvernement doit œuvrer de manière à assurer une couverture sanitaire de qualité à toute la population. En ce sens, il est impératif de construire au moins un grand hôpital bien équipé par département géographique du pays, mais aussi d’équiper les hôpitaux existants. Ce dispositif peut être mis en place progressivement durant les dix années à venir. Pour cela, au moins au cours des
  • 7. quinze prochaines années, des enveloppes budgétaires plus importantes doivent être allouées au MSPP pour la poursuite de cet objectif. 3. Propositions relatives à l’agriculture 3.1.Panorama Haïti a une très grande potentialité agricole, mais l’agriculture n’a jamais été une priorité des gouvernements haïtiens depuis les années 70. Cette filière pourrait donner un nouvel élan à l’économie nationale, lorsqu’on considère qu’elle pourrait aider à diminuer les importations des produits agricoles ; et dont à réduire le déficit commercial du pays. Dans les années 70, à elle seule, l’agriculture représentait près de 80 % du PIB national. Aujourd’hui elle est à moins de 25 %, ne pouvant même pas répondre à moitié à la demande interne. Les techniques et outils utilisés sont archaïques, absence d’irrigation, aucune politique agricole véritable. Donc, une agriculture délaissée et non compétitive ; conséquemment, plus de 60 % de nos consommations agricoles viennent de l’extérieur, en particulier des États-Unis et de la République Dominicaine. En dépit de tout, l’agriculture représente à elle seule entre 40 et 50 % du marché de l’emploi dans le pays. En définitive, le GJH estime que l’agriculture peut donner un nouvel élan à l’économie nationale. 3.2.Prise en compte dans le budget national Tout d’abord, signalons qu’il faut remonter au premier mandat du président Préval pour trouver une tentative de réforme agraire dans le pays où, dans le budget national, l’agriculture a eu une part relativement importante. Dans le budget de l’exercice fiscal 2012-2013, la pondération du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Naturelles était de 7, 55 % contre 10 % en 2014- 2015. 3.3.Propositions du gouvernement jeunesse Considérant que l’agriculture possède les potentialités nécessaires à une autosuffisance en produits agricoles dans le pays, conformément au premier ODD (Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes, partout) et au ODD 2 qui consiste à Éradiquer la faim, garantir la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition, et promouvoir l’agriculture durable, le GHJ pense que « Relancer l’agriculture » devrait être pris en considération dans le prochain budget national durant les 15 prochaines années, puisqu’il faut des investissements continus dans cette filière pour la revivifier. Cet objectif doit clairement être figuré comme l’un des objectifs majeurs de l’Etat haïtien. 4. Propositions relatives aux Infrastructures
  • 8. 4.1.Panorama Le concept infrastructure est très englobant. On pourrait parler des infrastructures éducatives, sanitaires, économiques etc. Mais dans notre cas, c’est la branche Bâtiments et Transports Publics (BTP) que nous considérons. En effet, le GJH pense que les BTP peuvent jouer un rôle déterminant dans le processus de croissance économique en Haïti. Cette branche de l’économie n’est pas assez développée et organisée en Haïti. En 2013, la croissance économique était estimée à 4, 3 %. Après la filière agriculture, ce sont les BTP qui ont contribué à cette croissance, selon l’IHSI. La valeur ajoutée en volume de cette filière a pu croître de plus 9 %. 4.2.Prise en compte dans le budget national Nous ne disposons pas de statistiques sur les prises en compte de la branche BTP dans le budget national. Cependant, le budget du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communication (MTPTC) devrait permettre de se faire une idée. En effet, le MTPTC disposait 22, 99 % du budget durant l’exercice 1996-1997, 19, 77 % en 2012- 2013 et 37, 5 % en 2014-2015. Les données laissent comprendre que ce ministère est relativement budgétivore. Mais les grands résultats ne sont pas tout à fait constatés. 4.3.Propositions du GJH Définir une politique claire et durable (au moins pour les 15 prochaines années) pour la branche BTP, dans le sens de son développement et sa modernisation est la proposition du GJH. Le GJH part de fait que cette branche pour laquelle il n’y a aucune politique peut aider à la croissance économique, donc à la création de richesse pour tous les haïtiens. 5. Propositions par rapport à la Jeunesse Au point II du document, tout un ensemble de considération a déjà été fait par rapport à la jeunesse. Le GJH, depuis sa fondation, n’a jamais cessé de faire un plaidoyer pour les jeunes. Il persiste et croit que la jeunesse, qui partout représente le futur, devrait être une priorité incontestable pour l’Etat haïtien. En ce sens, le GJH fait les deux propositions importantes suivantes aux autorités compétentes : a. Œuvrer davantage pour la formation professionnelle et universitaire des jeunes (par la construction des écoles professionnelles et la valorisation des métiers) ; b. Définir des politiques d’insertion professionnelle en faveur des jeunes.