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Colombia info: La colombie toujours à feu et à sang br Frederic Eger, The Epoch Times Montreal
1. La revue de presse de www.Betancourt.info
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La Colombie toujours à feu et à sang
08/10/2005 - La Grande Epoque
«L’économie de la drogue et la guérilla sont plus profitables que la paix civile
en Colombie». C’est en substance le message que Domingo Tovar souhaite faire
comprendre à la communauté internationale.
Le directeur du Département droits de l’homme et Solidarité de la Centrale
Unitaire des Travailleurs Colombiens (CUT) entame une tournée
nord-américaine pour donner le coup d’envoi d’une campagne de sensibilisation
internationale sur la gravité des violations des droits de l’homme en Colombie.
Accueilli par Jacques Létourneau de la Confédération des Syndicats Nationaux
(CSN) et André Leclair de la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ) ainsi qu’un collectif
d’organisations, tel que Action et Solidarité pour la Colombie (CASA) et Projet d’Accompagnement et
Solidarité en Colombie (PASC), Domingo Tovar a indiqué que l’ambassadeur de Colombie à Ottawa a
usé de toutes ses relations pour empêcher sa venue, en retardant notamment l’obtention de son visa de
visiteur au Canada.
Premières victimes du conflit : les civils et les militants
Aujourd’hui en Colombie, 160 enfants meurent chaque jour de malnutrition et de conditions de vie
absentes d’hygiène. En 2004, 27 000 morts violentes sont survenues en Colombie et seulement 6500
auraient été le résultat de combat entre les FARC et les forces gouvernementales. Toujours pendant cette
année, les paramilitaires affichaient sur leur tableau de chasse le décompte macabre de 2490 personnes
assassinées, dont 94 syndicalistes. Depuis janvier 2005, 38 syndicalistes ont déjà été assassinés. Les
menaces, les harcèlements de toute nature et les assassinats sont en augmentation.
Un rapport d’Amnesty International de février 2005, intitulé État de la sécurité en Colombie, rédigé par le
coordinateur national canadien John Jones en charge du dossier colombien et le chercheur sur l’Amérique
latine au secrétariat international d’Amnesty International à Londres, fait état de plus de 3000 civils tués
en 2003 pour des motifs politiques et au moins 600 «disparus». Les groupes cibles menacés par toutes les
factions armées du pays sont les défenseurs des droits humains, les paysans et fermiers, les syndicalistes
et les communautés de descendance africaine et les indigènes.
«Le conflit armé interne colombien fait rage depuis maintenant 40 ans et a abouti à des violations
systématiques des droits humains et des normes internationales du Droit humanitaire par les Forces de
Sécurité et l’armé doublés par les paramilitaires d’un côté et les groupes armés de l’autre», souligne le
rapport de l’organisation.
En 2004, bien que le nombre de kidnappings soit passé de 2200 en 2003 à 1250 en 2004, les cas de torture
et «disparitions» sont en augmentation selon les rapports concernant les exécutions extra-judiciaires et
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2. sommaires en provenance même des forces de sécurité colombiennes.
À cela s’ajoute l’expropriation de 287 000 propriétaires terriens forcés d’abandonner leur maison
familiale en 2004, propriétaires venant grossir les quelque 3 millions de personnes forcées à l’exode des
zones de guérilla depuis 1985 et parquées dans des zones humanitaires qui restent, elles aussi, malgré tous
les efforts des représentants des Nations Unies, non sécurisées. Durant les cinq dernières années, des
centaines de civils ont été arrêtés de manière arbitraire par les forces de sécurité colombiennes.
Un des peuples indigènes particulièrement victime de violences est le peuple Kankuamo dans la province
de Cesar, dans celle du Sierra Nevada et à l’échelle nationale. Depuis 1986, plus de 200 Kankuamo ont
été tués. Parmi ceux-ci, 46 on été exécutés en 2003 et au moins 41 de ces assassinats étaient perpétrés par
des paramilitaires, trois par les Forces Armées Révolutionaires de Colombie (Fuerzas Armadas
Revolucionarias de Colombia, FARC) et deux par l’Armée de Libération Nationale (Ejército de
Liberación Nacional, ELN). En 2004, Amnesty International a continué de recevoir des informations
concernant des massacres de Kankuamo. Dans certains des cas, les victimes tuées étaient présentées
comme étant des combattants illégaux tués au combat.
Et le tableau socio-économique que dresse Domingo Tovar n’est pas meilleur : «Depuis les dix dernières
années, près de 7000 postes dans la fonction publique ont été supprimés. Le chômage dépasse aujourd’hui
les 22 % de la population active. Les violences et agressions sexuelles à l’égard des femmes par les
paramilitaires sont en augmentation. Et les femmes représentent 62 % de la population colombienne. Le
travail et la prostitution infantiles sont aussi en augmentation.»
Organisations politiques : entre indifférence et observation intense
Pour le Parti libéral du Canada, la situation des droits de l’homme en Colombie semble être le cadet des
soucis des membres du parti. «Il n’y a pas de commission d’étude sur les droits de l’homme en Colombie
ou sur la Colombie en particulier. Il n’y a pas non plus, à ma connaissance, de motion spécifique sur la
situation en Colombie par le parti au pouvoir. Je vous invite à vous adresser au ministère des Affaires
étrangères pour plus d’informations officielles», a indiqué le directeur de la Communication du Parti
libéral du Canada à Montréal joint par téléphone.
Pour Keith Rimstad, chargé de campagne au secrétariat de la section canadienne d’Amnesty International
à Ottawa, l’actuel projet de loi «Justice et Paix» dont l’objectif déclaré est un processus de dialogue avec
les paramilitaires et de désarmement de ces derniers n’est qu’une loi poudre aux yeux : «La loi Justice et
Paix n’apporte aucune garantie quant à la démobilisation et le démantèlement des paramilitaires. Tout
porte à croire que le dispositif légal en cours de mise en place n’est qu’une répétition d’une tendance
historique destinée à permettre la continuation du paramilitarisme sous une nouvelle législation», souligne
le chargé de campagne d’Amnesty International.
«Aucun cadre juridique ne garantit que les combattants illégaux responsables des violations des droits de
l’homme soient amenés à comparaître devant la justice. Le décret 128 de janvier 2003 permet de facto le
pardon des membres des groupes armés illégaux qui doivent se rendre aux autorités à moins que des
enquêtes criminelles soient diligentes sur des violations des droits de l’homme ou que des condamnations
aient eu lieux pour de tels crimes. Le problème est qu’une grande majorité des paramilitaires ou des
guérilleros ne font l’objet d’aucune enquête de la sorte, ce qui ferait de cette loi une loi d’amnistie de fait,
avant même qu’il y ait eu une quelconque forme d’enquête judiciaire sur leur passé criminel», pointe du
doigt Keith Rimstad.
Le mandat du gouvernement d’Alvares Uribe doit prendre fin le 30 août 2006. Et la tentative de réforme
constitutionnelle en cours vise à ce que ce dernier reste au pouvoir jusqu’en 2019.
«Pour pouvoir contrer Uribe, il est nécessaire de se rassembler autour d’un seul mouvement, d’un seul
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3. candidat et d’un seul programme. Tous les secteurs démocratiques de la société civile doivent s’unir
autour des deux candidats de l’Alternative démocratique», lance Domingo Tovar.
«Ce programme doit se structurer autour de la défense des droits fondamentaux, de la souveraineté
nationale, de l’expulsion des militaires américains présents sur le sol colombien et de la redistribution des
terres au peuple colombien, spoliées par les trafiquants de drogue qui ont toutes ces années blanchi leur
argent par l’immobilier», assène une fois pour toute Domingo Tovar.
La guérilla en Colombie : une préoccupation des acteurs internationaux
Le lancement de cette campagne intervient alors qu’au Sixième Forum de Biarritz qui s’est tenu à Bogota
ce jeudi 29 septembre, le président colombien Alvaro Uribe s’est exprimé en des termes incertains sur le
sort des négociations pour la libération des otages retenus par les FARC, notamment l’ancienne candidate
à la présidentielle, la Franco-colombienne Ingrid Betancourt.
«Nous avons la volonté de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réaliser un accord humanitaire, mais
nous demandons aussi à la communauté internationale, et notamment au gouvernement français, de
comprendre que nous avons nos raisons pour ne pas offrir une zone démilitarisée en Colombie», a déclaré
le président Uribe devant un public de 600 personnes venant d’Amérique latine et d’Europe.
L’objectif du forum de Biarritz est de discuter des moyens proposés pour aider à améliorer le sort
économique quotidien de millions de Latino-Américains. L’instabilité politique et le désir
d’institutionnaliser des normes de démocratie géopolitiques sont parmi les thèmes qui seront abordés.
«Ne pas aboutir à un accord humanitaire est un frein à la sécurité démocratique dans la région. C’est un
souci constant pour notre gouvernement qui nous empêche de nous concentrer sur l’intérêt général
colombien», a déclaré le président colombien Uribe.
En plus d’Ingrid Betancourt, les FARC tiennent en otage 55 soldats colombiens, des officiers de police et
des officiels élus, de même que trois sous-traitants américains du Pentagone.
Betancourt a été faite otage alors qu’elle faisait campagne pour la présidence colombienne en 2002 en tant
que présidente d’un parti de gauche.
Dans le même temps, l’opinion publique française se mobilise. Une pétition réunissant 95 000 signatures
a été remise au ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, à Paris le mardi 27
septembre. Une vingtaine de personnalités, parmi eux les anciens otages en Irak Florence Aubenas et
Christian Chesnot ainsi que le chanteur Renaud faisaient partie de la délégation devant le Quai d’Orsay.
«Nous voulons montrer que les Français soutiennent l'initiative du gouvernement français et nous voulons
dire au gouvernement colombien que la France n'interfère pas dans les affaires internes colombiennes. La
Colombie a promis l’été dernier de travailler à un échange humanitaire d'otages avec les FARC. Mais le
gouvernement français traite le problème et nous voulons soutenir cette initiative pour qu'un accord
humanitaire puisse être signé et les otages puissent être relâchés le plus tôt possible», Ludovic Nicolas,
porte-parole des pétitionnaires.
Le chanteur Renaud a souligné qu’«Ingrid Betancourt est, bien sûr, le symbole de tous les otages dans le
monde. Le 23 février prochain, ce sera sa quatrième année de détention et nous essaierons ensemble avec
le comité de Betancourt de faire un jour national, et peut-être un jour international de soutien.»
La France travaille toujours à la libération d’Ingrid Betancourt. Deux émissaires français ont rencontré à
deux reprises les FARC en juillet dernier. La semaine dernière, le gouvernement colombien a protesté
contre la démarche française : il a qualifié de «négociation illégale» les pourparlers directs entre la France
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4. et les FARC, accusant ainsi la France d'ingérence dans les affaires internes colombiennes. Cependant,
Philippe Douste-Blazy, le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé collaborer étroitement avec
le gouvernement colombien sur ce dossier.
Au cours des prochains mois, la Colombie va devenir un sujet d’actualité et d’intérêt grandissant pour les
médias internationaux à l’approche des nouvelles élections présidentielles. Pour autant, les citoyens du
monde seront-ils vraiment mobilisés, se sentiront-ils concernés par ce qui va se dérouler en Colombie?
À Montréal, Ali, un chanteur colombien, présent aux cotés de Domingo Tovar conclut la conférence de
presse sur ces mots : «Ce que nous espérons, nous qui luttons aujourd’hui pour le droit du peuple
d’exister et de prospérer en paix, nous ne sommes pas en mesure de voir la paix civile de notre vivant,
nous continuons la lutte pour que nos enfants puissent vivre en paix.»
L’importance économique que génèrent le narco-trafic et la vente d’armes pour les pays du Nord est une
boîte de pandore qui n’est pas prête d’être refermée.
par Frédéric Eger
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