Gouvernance des systèmes irrigués associés aux barrages en Afrique de l’Ouest: Comment favoriser l’utilisation équitable de l’eau et renforcer les moyens d’existence des paysans ?
Réflexions sur la gouvernance des systèmes irrigués associés aux barrages en Afrique de l’Ouest Comment favoriser l’utilisation équitable de l’eau et renforcer les moyens d’existence des paysans ?
Communication de Jérôme Koundouno (UICN), Coordinateur régional GWI Afrique de l’Ouest, dans le contexte du 'Africa Water Forum' – 13 juin 2014.
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Gouvernance des systèmes irrigués associés aux barrages en Afrique de l’Ouest: Comment favoriser l’utilisation équitable de l’eau et renforcer les moyens d’existence des paysans ?
1. Réflexions sur la gouvernance des systèmes irrigués
associés aux barrages en Afrique de l’Ouest
Comment favoriser l’utilisation équitable de l’eau et
renforcer les moyens d’existence des paysans ?
Jérôme Koundouno (UICN)
Africa Water Forum – 13 juin 2014 Coordinateur régional GWI Afrique de l’Ouest
2. Plan
• Brève présentation de la GWI
• Apprentissage sur les systèmes de vie des
paysans
• Partage d’expériences sur le foncier
irrigué
3. Brève présentation de la Global Water
Initiative (GWI)
• Programme mondial (AC, AE, AO)
• Vision 2012/2017:
L’eau est utilisée d’une manière
efficace et équitable, ce qui permet
aux agriculteurs d’améliorer la
sécurité alimentaire et de devenir
plus résilients face aux changements
grâce à une production agricole
durable pour eux-mêmes, leurs
communautés et le monde
• Consortium GWI-AO :
UICN/IIED
• 5 pays : Burkina, Mali, Niger,
Sénégal, Guinée
• Howard G. Buffett
Foundation – $1,5M/an
• 2 phases depuis 2009
1. Partage des bénéfices (grands
barrages)
2. Eau pour l’agriculture
(systèmes de grande irrigation
liés aux barrages)
4. Approche de la GWI en Afrique de
l’Ouest
Contexte – Investissements des Etats dans la grande irrigation pour la sécurité alimentaire :
Pôles de croissance, Agropoles, Déclaration de Dakar (octobre 2013) …
• Focus sur la riziculture irriguée à
grande échelle
• Alliances et partenariats (local,
national, régional, mondial)
• Valorisation des cadres de référence
: CEDEAO/Directive Infra. hydr. &
Foncier, Chartes de l’eau, législations
nationales…
• Apprentissage/études/concertations
• Accompagnement/appui technique
• Plaidoyer et influence des
politiques
nationales/régionales
Amélioration des
pratiques (sites
existants)
Appui à l’innovation
(nouveaux sites)
5. Apprentissage sur les
systèmes de vie
• A travers un processus d’analyse participative,
développer une compréhension commune des
aspirations des différentes catégories d’agriculteurs et
des contraintes sur leurs moyens de subsistance et la
productivité
• Périmètres irrigués ciblés : barrages de Bagré (Burkina
Faso), Sélingué (Mali) et Niandouba (Sénégal)
• 3 équipes nationales, 1 coordination régionale,
enquêtes de terrain, restitutions régionale et
nationales
6. Quelques conclusions…
1. Les choix en matière d’investissement répondent à une logique
structurée autour d’une vision de la modernisation de l’agriculture:
une forte intensité technologique, une spécialisation de la
production et la promotion de l’agrobusiness. Les exploitations
familiales sont considérées comme des éléments de ce système qui
ne prend pas assez en compte leur multifonctionnalité et leur
vision du développement.
2. À l’opposé de celle de l’État, la logique des exploitations familiales
est basée sur cette multifonctionnalité, déterminant clé de leur
capacité de résilience. C’est en prenant en compte cette réalité
que les modèles d’intervention pourront servir de leviers pour
augmenter la production et renforcer les moyens d’existence des
paysans pauvres.
7. 3. Le décalage entre les deux logiques entraîne plusieurs
dysfonctionnements institutionnels et techniques: des
aménagements coûteux et peu performants, l’affaiblissement du
capital social local dans le processus décisionnel, l’aggravation de
la situation de précarité des producteurs les plus pauvres en
ressources, un système d’appui-conseil fragmenté et mal adapté
aux besoins des exploitations familiales.
4. Malgré les contraintes institutionnelles et techniques qui limitent
la performance des systèmes irrigués étudiés, le riz demeure une
céréale stratégique pour les exploitations familiales. Toutefois, les
différences dans les motivations sous-jacentes des différents
types d’exploitations doivent être prises en compte : un des défis
majeurs sera de voir comment permettre aux producteurs qui en
ont l’ambition et la capacité de passer à l’échelle supérieure, en
produisant plus et mieux. Cela passera naturellement par la
suppression de la contrainte liée à l’accès au foncier.
8. Partage d’expériences sur le foncier
irrigué
Vers une sécurisation foncière du paysan dans
la riziculture à grande échelle au Sahel
Atelier régional – Bamako, les 2 et 3 juin 2014
Partenariat GWI/CILSS/ARID/ILC
Identifier et valoriser des bonnes pratiques afin de
renforcer la compréhension des enjeux autour du statut
juridique et de la taille de la parcelle en vue de la
sécurisation foncière du paysan
9.
10. Des constats
• Il y a des contraintes sociologiques sur le terrain qui peuvent freiner
les dynamiques de production : il faut donc prendre en compte
l’évolution des besoins des familles dans l’attribution des parcelles,
notamment dans le cadre des expropriations pour cause d’utilité
publique et du déplacement des PAP.
• D’après l’expérience de trois barrages de la région (Bagré, Sélingué
et Niandouba), il y a un lien entre l’augmentation de performance
et l’augmentation de la surface exploitée sur les périmètres irrigués.
• […]
11. Des préoccupations
• Certains bailleurs ont influencé les pratiques foncières sur les
nouveaux périmètres irrigués en posant des conditionnalités dans
le financement : cela amène des situations diverses dans un même
pays et des interrogations quant à la capacité des Etats à gérer sur
le long terme ces nouvelles conditions non harmonisées.
• La vente et la location des parcelles se pratiquent sur les périmètres
irrigués de la région et de manière informelle : comment peut-on
mieux réguler la spéculation foncière tout en permettant une
certaine flexibilité d’accès au foncier, en permettant par exemple à
certains paysans locaux d’étendre leur exploitation et à d’autres de
se reconvertir à travers une location « encadrée »?
• […]
12. Des recommandations
• Immatriculer et borner tous les périmètres irrigués dans les pays au
nom de l’Etat pour permettre l’établissement formel de titres qui
sécurisent les paysans dans la durée.
• Harmoniser les pratiques sur les périmètres rizicoles à l’intérieur
des pays, et définir et respecter un seuil minimum pour la taille de
la parcelle en fonction des réalités socio foncières et des besoins
des familles en prenant en compte le nombre d’actifs et les besoins
d’héritage.
• Prendre en compte le genre dans la réflexion autour de la
sécurisation foncière, car la riziculture est traditionnellement une
activité féminine, avec les jeunes, alors que dans la pratique les
parcelles sont souvent attribuées à des hommes.
• […]
13. Des défis à relever...
• Les enjeux associés à la maîtrise de l’eau et à l’intensification
pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire fixés par
les gouvernements nécessitent une réflexion en profondeur
sur les aspects « softs »
• Il est nécessaire de prendre en compte les réalités sociales du
terrain dans la définition des solutions techniques.
• L’Etat et les producteurs doivent s’entendre sur les objectifs et
trouver des voies de collaboration constructive pour réussir à
répondre en même temps aux besoins locaux et aux besoins
nationaux de production alimentaire.
14. Je vous remercie
www.gwiwestafrica.org
www.iucn.org/gwidams
www.dialoguebarrages.net
jerome.koundouno@iucn.org