1 module introduction à la théorie des organisations
1. Théorie des Organisations
Introductions
•
La théorie des organisations est une branche des sciences de gestion. Les
sciences de gestion se définissent comme une science de l’action utilisant
les méthodes et résultats des autres sciences pour conduire les
organisations. A l’instar des sciences de gestion, la théorie des
organisations puisent son corpus théorique et pratique des méthodes et
résultats de la psychologie, biologie, économie, sociologie, etc.…
•
Cette hétérogénéité n’est pas problématique car la plupart des théories sont
partielles puisqu’elles n’étudient qu’un aspect des problèmes
organisationnels. Bien souvent ces théories aux approches différentes se
révèlent complémentaires et enrichissent la compréhension des
organisations. Ainsi, un aspect de l’organisation pourra être étudié sous
plusieurs prismes.
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il n’existe donc pas une seule approche de l’organisation car il y a une
grande diversité des formes d’organisation, d’où une grande variété des
approches possibles pour les étudier.
2. Histoire du porte commande
• Il était une fois un dirigeant d’une chaîne de restaurant
qui, malgré un niveau salarial supérieur à la moyenne du
secteur et des conditions de travail satisfaisantes,
constatait des relations exécrables entre gérants,
cuisiniers et serveuses, un absentéisme constant et une
rotation élevée du personnel.
• Ne sachant comment y remédier, il décide de faire appel
à plusieurs consultants: un sociologue, un psychologue,
un anthropologue et un économiste.
• Après deux semaines d’observation, les quatre
consultants constatèrent que c’était aux heures de pointe
que tension et crise atteignaient leur apogée. Ils remirent
leur rapport au dirigeant de la chaîne pour expliquer la
nature des problèmes observés.
3. Histoire du porte commande
1.
2.
3.
4.
Le rapport du sociologue pointa un problème de nature sociologique: en passant les
commandes, les serveuses hurlaient des ordres aux cuisiniers ce qui est inconcevable
puisque qu’une personne à statut faible ne peut ordonner des choses à un statut socialement
supérieur sans remettre en cause la structure existante.
Le rapport du psychologue affirma que le problème était de nature psychologique. Une fine
analyse suggérait que le gérant représentait la figure du père, les cuisiniers celles des frères
et les serveuses celles des sœurs. Dans une culture où il est rare que les sœurs donne t des
ordres et dirigent leurs frères, la crise était inévitable puisque la structure des de la
personnalité de chacun était perturbées et remises en cause.
Le rapport de l’anthropologue décela un problème d’essence anthropologique. Il mit en
exergue le comportement des cuisiniers dicté par un système culturel de valeurs basées sur
la croissance et le développement du restaurant car ils en bénéficiaient directement en
salaires et prestige. A contrario, la plupart des serveuses ne travaillaient que pour compléter
un revenu familial et n’avaient que peu d’intérêt économique à la croissance du restaurant
tant que les conditions de travail étaient satisfaisantes. Ce système de valeurs périphériques
dominant un système de valeurs centrales, la crise était inévitable.
Le rapport économique visa un problème d’origine économique. La situation d’équilibre
monopolistique mettant face à face un seul demandeur de commandes, le cuisinier, à une
offre atomisée de serveuses multiples étaient constamment en instabilité quand périodes de
pointe et périodes de calme alternaient. Afin de rétablir un équilibre stable, il convenait soit
d’atomiser la demande (le cuisinier) soit de concentrer l’offre et d’agréger les serveuses pour
obtenir un monopole bilatéral.
4. Histoire du porte commande
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Fasciné par ces analyses, le dirigeant de la chaîne de restaurant
commanda une étude supplémentaire aux consultants qu’il chargea
d’établir une solution concrète aux problèmes rencontrés.
Le sociologue conseilla de remplacer la transmission orale des ordres par
un système anonyme de transfert d’informations: un porte commande
était l’outils le plus approprié.
Le psychologue conseilla de dépersonnaliser les rapports entre individus
par l’intermédiaire d’un objet tel un porte commande.
L’anthropologue considéra que l’harmonisation de la hiérarchie des
systèmes de valeurs au groupe passait par l’introduction d’un
intermédiaire entre chacun des sous-groupes: un porte commande
suffirait.
L’économiste, pour agréger les demandes des serveuses, conseilla
l’installation d’un porte-commande.
La morale de cette histoire montre que plusieurs approches théoriques
peuvent aboutir à des analyses complémentaires et préconiser des
actions similaires.
6. THEORIE DES ORGANISATIONS
Henry Mintzberg dans « le Management » :
« Nous sommes nés dans le cadre d’organisations
et se sont encore des organisations qui ont veillé
à notre éducation de façon, à ce que plus
tard, nous puissions travailler dans des
organisations. […] Et, notre dernière heure
venue, ce seront encore des organisations qui
s’occuperont de nos funérailles ».
7. THEORIE DES ORGANISATIONS
définition
ORGANISATION= système d'action collective
1.dont le problème majeur consiste à définir des
modes de coopération efficaces entre ses membres
2.articulé autour d’une structure hiérarchique et
traversé par de multiples jeux de pouvoir
3.caractérisé par la poursuite de certains objectifs
4.qui doit faire face à un contexte particulier et
établir avec lui des relations durables
8. THEORIE DES ORGANISATIONS
ICEBERG ORGANISATIONNEL
Aspe cts forme ls
(ce qui e st v isible
ou pate nt) :
-Buts
-Technologie
-Structure
-Politiques et procédures
-Produits
-Res s ources
Aspe cts informe ls
(ce qui e st plus
caché ou late nt) :
-Perceptions
-Attitudes
-Sentim ents
-Valeurs
-Interactions inform elles
-Norm es du groupe
Du Sys tèm e
Form el
9. THEORIE DES ORGANISATIONS
ÉPOQUE
THÉORIE/CONCEPT/MODÈLE
AUTEURS
. 1910
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Le mouvement scientifique
Les principes administratifs
Frederic Taylor
Henri Fayol
1920
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Les principes de la bureaucratie
Max Weber
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L’école des relations humaines
•
•
•
La dynamique de groupe
Les premières études sur le leadership
Le conditionnement classique
Elton Mayo, Fritz Roethlisberger
et Bill Dickson
Kurt Lewin
Ronald Lippitt et Ralph White
Ivan Pavlov
1940
•
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•
•
La théorie des besoins (motivation)
Le conditionnement opérant
La psychanalyse
La théorie du leadership fondée sur le comportement
Abraham Maslow
Burrhus Frederic Skinner
Sigmund Freud
Ralph Stogdill
1950
•
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La théorie bifactorielle (motivation)
La psychologie humaniste
Le stress
Le système sociotechnique
La théorie de la décision
Frederick Herzberg
Carl Rogers
Hans Selye
Eric Trist
James March et Herbert Simon
1930
10. THEORIE DES ORGANISATIONS
ÉPOQUE
1960
1970
1980
1990
THÉORIE/CONCEPT/MODÈLE
AUTEURS
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•
La dimension humaine de l’organisation
La structure organisationnelle et l’environnement
La grille de gestion (styles de leadership)
Le modèle comportemental du leadership
Le modèle contingent du leadership
La théorie de l’expectative (motivation)
Le stress (perspective cognitive)
La personnalité de type A
Le pouvoir et le leadership
Les impératifs technologiques
La théorie de l’équité (motivation)
Douglas McGregor
Tom Burns et George Stalker
Robert Blake et Jane Mouton
Robert Tannenbaum
Fred Fiedler
Victor Vroom
Richard Lazarus
George Friedman et Rosenman
John French et Bertran H. Raven
Joan Woodward
Stacy Adams
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La dynamique de la bureaucratie
La théorie de la dépendance des ressources
La théorie des objectifs
La culture organisationnelle
La théorie de l’excellence
Les avantages compétitifs
Le concept de la qualité totale
Le concept de la créativité
La psychanalyse organisationnelle
Michel Crozier
Jeffrey Pfeffer et Gerald Salanick
Edwin Locke et Gary Latham
Edgar Schein
Tom Peters et Robert Watterman
Michael Porter
Edward Demings et Joseph Juran
Edward De Bono
Manfred Kets de Vries
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La planification stratégique
Le leadership transformationnel
Le concept d’organisation apprenante
L’intelligence émotionnelle
Henry Mintzberg
Bernard Bass
Peter Senge
Daniel Goleman
11. L’école classique des organisations (1900-1930 )
Contexte conjoncturel :
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Révolution industrielle 18ème-19eme: concentration des moyens de
production favorisent l’émergence de la société industrielle et du
machinisme. L’usine, lieux de création des richesses, suppose des
changements de valeurs:
Le secteur industriel attire une main d’œuvre agricole nombreuse,
peu adaptée à la production technique et qu’il va falloir intégrer.
Accumulation du capital: naissance de la bourgeoisie industrielle
Individualisme et scientisme (foi que la science va résoudre tous les
problèmes existentiels et de société).
C’est dans ce contexte que l’école classique se développe dans 2
directions :
Inspiration managériale (Taylor, Fayol).
Inspiration sociologique (Weber: la bureaucratie).