BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
Powerpoint genre 18.04.013- gret
1. Bistro Genre - GRET
Prendre en compte le genre dans les
projets de développement
Pour quoi? Comment?
18 avril 2013
Marie-Dominique De Suremain
2. Pourquoi le genre?
Pour promouvoir la justice sociale et
l’égalité entre femmes et hommes comme
valeur d’émancipation humaine: approche
par les droits
Pour des raisons d’efficacité: le « plafond et
les murs de verre », « le sol de plomb », et les
discriminations envers les femmes, directes ou
indirectes, les violences, représentent un
gaspillage de talents, une division des tâches
dépassée, des freins au développement
3. Pour répondre à des questions
paradoxales ou stratégiques
• Banque Mondiale: pourquoi les femmes chefs de famille payent
moins bien leur microcrédit quand elles ont un nouveau
compagnon?
• Comment peut-on vivre dans un « quartier sans eau »?
• Faut-il ouvrir davantage le micro-crédit aux hommes pour se
développer en milieu rural et renoncer à préserver des ressources
monétaires pour les femmes?
• Pourquoi les femmes ne s’engagent pas clairement dans une
activité économique nouvelle (savon de karité), est-ce du désintérêt,
de la négligence?
• Comment est-ce possible que les femmes qui sont plus pauvres,
aient payé plus vite leurs logements que les hommes dans un
programme d’auto-construction?
4. Le genre : un rapport social : répartition
des tâches et du pouvoir entre F et H
• Approche sociologique, collective , non
individuelle, biologique ou psychologique
• Sur des différences biologiques, la société
construit une explication sociale, pour
assigner les femmes aux tâches liées à la
reproduction et au « care », dans une
hiérarchie sociale, enseignée et
intériorisée par tous et toutes.
5. Différents étages liés entre eux
1. La sexualité, la reproduction humaine : des représentations et
une organisation sociale. Il n’y a pas de « taux naturel de
fécondité ». L’identité sexuelle.
2. le travail dit « productif » et « reproductif »-le care
3. Le rapport à l’environnement naturel et construit: l’eau, le
logement, l’énergie, le transport, tous les services d’information et
de communication
4. l’éducation formelle et informelle, la culture
5. le pouvoir transversal dans la famille, la société
6. Les violences résultat/cause des inégalités F/H, ciment, menace
Dans tous les domaines, les rapports hommes-femmes tendent à se
réorganiser pour maintenir le système,
ils évoluent constamment.
les analyser finement.
6. Niveau 1
Femmes et développement
Années 80-90: l’accent est mis sur « les femmes et… »,
contre l’invisibilité, la dévalorisation, le manque de données
sexo-spécifiques.
RENDRE VISIBLE ET VALORISER LES FEMMES
LUTTER CONTRE 3 SYNDROMES
Syndrome de Levy Strauss: « tout le monde partit en
pirogue, laissant le village abandonné avec les femmes et
les enfants »
Syndrome du paquet: « les femmes et les enfants » ou
« ma femme et mes enfants ».
Syndrome de la sexualisation, victimisation, les femmes
comme groupe par nature « vulnérable »
7. Interroger les femmes
une information plus réelle et complète
Bogota: couverture en eau
potable théorique de 90%
• Au total 65% des femmes
affectées par une
SURCHARGE MASSIVE (par
des coupures dans la journée
30%, un service la nuit
uniquement 20%, la nuit sans
horaire 20%, ou sans horaire
fixes du tout 35%, ce qui crée
beaucoup de stress et de
temps perdu. Moins qu’aux
bornes fontaires d’Afrique?
• Les lunettes « genre »: plus de
quartiers « sans eau » mais des
quartiers « où les femmes
portent l’eau », où elles
assurent le service et doivent
donc participer aux solutions.
.
8. Niveau 2
le genre transversal
• Insuffisances du niveau 1:
– Petits projets, peu de moyens pour les
spécialistes ou projets ciblés
– Tandis que les « grands » projets
maintiennent les rôles traditionnels, sans
toucher les inégalités
• Développer le mainstreaming (N1+N2)
– Renforcer l’approche sociale dans tous les
projets et l’analyse des enjeux (voir le « bio »)
9. 5 outils fondamentaux
• Division du travail H/F: (cartographie)
productif/reproductif, mais aussi rémunéré
• Budgets temps
• Accès et contrôle des ressources et des
bénéfices
• Besoins pratiques et intérêts stratégiques
de genre
• De l’accompagnement au changement
(RAF)
13. Des questions permanentes
• Est-on dans l’analyse sociologique ou dans le
stéréotype?
• Dans des situations individuelles a-typiques ou
dans une réalité sociale globale?
• Tous les étages ne bougent pas de façon
cohérente et simultanée. Le système se
recompose et les contradictions sont multiples
• Comment aborder les questions socio-
culturelles dans un projet technique? Ne
risque-t-on pas de se projeter de façon euro-
centrique?
14. Le changement culturel et
économique en marche partout
• L’urbanisation, le sida, le changement
climatique, les migrations, les
dévaluations, la mondialisation, le boom
démographique >> les relations F/H.
• Et la faiblesse des politiques publiques
augmente la surcharge des femmes
• Le « care » se monétarise. Mais se scinde
entre métiers d’hommes (eau, machines)
et de femmes (transformation agricole
manuelle, garde d’enfants).
16. certains hommes valorisent les femmes
mais pas tous (privé/public)
• Elles mettent leurs revenus « là où il
le faut » (fugnu koy def, « yon » la).
Leurs besoins personnels passent
après « La marmite ne permet pas à
la femme de garder quelque chose ».
• Pour l’homme s’il donne du riz, il
pense qu’il a tout fait, il ne s’occupe
plus du bois, de l’huile. La femme se
débrouille pour le reste.
• vu leur participation dans l’économie
du village, on ne prend plus des
décisions sans elles »
• « L’avoir de la femme n’échappe pas
à l’homme ». Malgré la participation
des femmes dans le ménage,
l’homme reste la référence et le chef.
17. Les femmes peuvent se dévaloriser
elles-mêmes (en rouge)
• B vit dans une grande famille. Elle ne fait que nettoyer la maison quand
arrive son tour. Chaque femme gère le petit déjeuner de sa progéniture et
les deux principaux repas sont communs. Elle va rarement au champ sauf
pour le battage du riz rémunéré en nature au 10ème de la quantité battue.
Elle plante dans le champ du mari des légumes qui lui servent de
condiments pour les repas. Elle en vend pour participer à la dépense
quotidienne. Ce sont des revenus petits mais réguliers. Elle a un petit
commerce de mangues, qui ne lui prend pas beaucoup de temps.
L’argent gagné sert à des tontines légères (ustensiles de cuisine). Avec
les tontines les plus consistantes, elle investit dans de l’élevage. Elle fait
les tresses lors des fêtes religieuses. Par ordre, ses revenus proviennent
des légumes, du petit commerce et des tresses. L’argent obtenu de la
transformation du riz n’a pas encore bousculé l’ordre de ses revenus.
Cependant, dans son foyer, elle sent un mari plus attentif à elle, un respect
renforcé. En cas de sortie, son mari reste pour garder les enfants.
18. Elles analysent les relations F/H
• Les femmes se positionnent
en fonction du fait de gagner
ou non de l’argent
• Mais elles peuvent aussi
remettre en cause
l’émancipation économique
induite par l’introduction de
l’argent, soit pour maintenir la
position de l’homme, soit en
critiquant « l’argent-roi »
19. S’émanciper en gagnant de
l’argent comme les hommes
• Si tu ne fais « rien »
(pas d’AGR), ta
parole n’est pas
considérée (amo
baat).
• L’activité
économique
détermine la
condition de la
femme
• on s’autonomise et
on réduit notre
dépendance vis-à-
vis de nos maris
• Les activités nous
permettent d’être
considérée dans la
maison et d’avoir
notre mot et point
de vue
20. « L’argent n’est pas tout »
• Quelque soit ta
richesse, ta fortune, la
parole de la femme ne
change pas. Il y aura
toujours un « khilifa »,
un chef, quelqu’un qui
décide et c’est le mari
• Même si le mari lui
donne le privilège de
décider, elle refuse
par « humilité »
• quelque soit ma fortune je
resterai toujours ce que je
suis, parce que c’est
honteux d’avoir de la
richesse et de changer de
comportement. Richesse
et pauvreté cheminent
ensemble, tu peux être
riche aujourd’hui et
pauvre demain, ainsi va
la vie.
21. Les mots pour le dire
• Egalité
• Parité
• Complémentarité
• Équité
• Genre dans le développement
• Identité de genre
• Projets spécifiques/projets mainstreaming
ou transversaux