1. Trois candidats se présentent à gauche pour les élections sénatoriales
PUBLIÉ LE 13/09/2014 SUR L’EST-ECLAIR
Par Stéphanie MUNIER
Aube - Le 28 septembre, une partie du Sénat sera renouvelée. L’Aube est concerné. À gauche, ils sont trois candidats à espérer inverser, un peu, le rapport de force dans le département.
Vendredi 12 septembre, était la date limite de dépôt des candidatures pour les élections sénatoriales.
Dans un département largement ancré à droite (les deux sénateurs sortants sont UMP ou DVD), ils seront trois à gauche à se lancer dans l’aventure, espérant décrocher un siège au Palais du Luxembourg : Anna Zajac (PCF), Pierre Mathieu (PCF) et André Villalonga (PS).
Si chacun a sa priorité, tous s’accordent sur une chose : changer le rapport des forces politiques dans le département.
Anna Zajac (PCF)
Colistier : Bernard Grapotte, conseiller municipal de Bar-sur-Aube
La politique l’a toujours intéressée et d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’a jamais supporté l’injustice et, surtout, jamais caché ses opinions. Pourtant ce n’était pas dans la culture de ses parents, des immigrés polonais. « Je n’ai jamais pu me taire. Au lycée on m’avait surnommée la rouge, pourtant à l’époque je n’étais pas politisée, c’est venu bien plus tard ! » Plus tard ce sera en 1981, au moment
2. de l’élection de François Mitterrand. Elle s’inscrit au Parti communiste et milite à la CGT, parce que leurs combats « correspondaient à ce que je pensais au fond de moi ». Cette retraitée de la DDT (Direction départementale des territoires) connaît bien le milieu rural et a bien conscience que le poids de la droite dans l’Aube est important. Conseillère municipale de Troyes depuis 1997 et conseillère communautaire, elle est farouchement opposée à la réforme territoriale, faite sans concertation des populations. « Il n’y aura pas d’économies avec cette réforme qui est l’opposé de la décentralisation. »
Elle estime également que le conseil général doit garder son rôle social et ses fonctions de redistribution. Elle souhaite rassembler pour défendre l’avenir des communes, des services publics et des populations. La réforme de la fiscalité locale figure également dans ses priorités. « Il faut réfléchir à l’autonomie des régions en créant notamment une contribution territoriale basée sur les actifs financiers des entreprises. »
Pierre Mathieu (PCF)
Colistière : Marie-Françoise Pautras, conseillère générale, conseillère municipale de La Chapelle-Saint- Luc
Vice-président du conseil régional, conseiller municipal de Romilly-sur-Seine, mais aussi vice-président du GART (groupement des autorités responsables des transports) et animateur de l’association des élus communistes et républicains, Pierre Mathieu se revendique avant tout comme un homme de dossier riche de l’expérience acquise au cours de ses fonctions électives. Très impliqué sur le dossier des transports au niveau régional, il s’est battu pour l’électrification de la ligne 4.
Pour lui, la réforme territoriale a deux défauts majeurs. D’abord la poursuite des politiques de gel ou de réduction des dotations aux collectivités. Ensuite « un éloignement de la proximité et un recul de la décentralisation. » Pour lui, la réduction des aides est « très grave » puisque 72 % des investissements publics sont portés par les collectivités. « Au lieu de contribuer à la relance économique et au bien-être de la population qui sont les missions des collectivités, on creuse les inégalités. Le recul annoncé des investissements de 5 %, c’est 11 milliards d’euros en moins pour les services publics, les collectivités et donc l’emploi. Il ne faut pas se raconter d’histoires ! »
Il pense également que le socle commune-département-région conserve sa pertinence à condition de clarifier les compétences de chacun et que l’État donne les moyens de le faire. « Mais là on nous impose des regroupements avec la volonté de détruire ou dévitaliser les communes. » Les sénatoriales doivent, selon lui, envoyer un message sur la façon dont s’est construite cette réforme « sans un débat démocratique associant citoyens et élus. On met la charrue avant les boeufs ! »
André Villalonga (PS)
Colistière : Djamila Haddad, vice-présidente du Conseil régional
Ingénieur retraité, le conseiller général d’Ervy-le-Châtel fait de son expérience et son parcours professionnel en entreprise un atout. Élu dans un canton rural, étendu et peu peuplé, il place l’emploi et la ruralité, au coeur de ses priorités. « Je pense être utile car j’ai un profil assez atypique qu’on ne retrouve guère à l’Assemblée nationale ou au Sénat. J’ai balayé toutes les fonctions dans l’entreprise et j’ai défendu des salariés en tant que syndicaliste. Depuis 16 ans, j’ai mesuré aussi ce qu’était la ruralité et j’ai une bonne expérience. Et ce que je remarque surtout, c’est que je rencontre beaucoup de gens qui ont des problèmes. »
3. Militant également dans des associations à visée économique venant en aide aux entreprises ou favorisant le micro-crédit, il est favorable à la réforme des régions, tout en restant plus réservé sur son découpage. Non sans humour il remarque que le projet devant passer au Sénat en octobre, il aura peut-être l’occasion d’en discuter. Et il annonce d’emblée la couleur, « vous ne pouvez pas me ranger chez les frondeurs ! J’ai connu le Congrès de Rennes et c’était bien pire ! Je ne vais pas quitter le bateau en route mais je ne suis ni un homme d’appareil, ni un homme de courant. »
Autre point qui lui tient à coeur la politique locale et le manque de diversité politique. « On est en monarchie dans ce département ! Entre le comte de Champagne et le baron de Troyes, il faut que ça change ! La République ce n’est pas ça et il y a des élus qui en ont marre ! »
Ce n’est plus une révolte, sire, c’est une révolution…