1. Guide méthodologique
Réalisation de l’étude préalable au contrat territorial
« milieux aquatiques » - volet zones humides
sur le département du Finistère
2. 2
Guide inventaire
2010
Sommaire
Contexte
3
Préambule
3
La cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA)
4
Présentation du guide
5
Le contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides (CTMA-ZH)
6
Fiches pratiques
10
L’étude préalable : méthodologie
10
Organisation de l’étude
11
Fiche 1 : Le technicien « milieux aquatiques »
11
Fiche 2 : Analyse du cadre géographique
12
Fiche 3 : Choix du type d’opérateur
13
Fiche 4 : Présélection des territoires : priorités de l’agence de l’eau Loire- Bretagne
14
Fiche 5 : Le comité de pilotage et le comité technique
15
Fiche 6 : Rédaction du cahier des charges de l’étude préalable
16
Fiche 7: Demandes de subventions pour l’étude préalable
17
Réalisation de l’étude
18
Fiche 8 : Sensibilisation et concertation
18
Fiche 9 : Etude du contexte général du territoire
19
Fiche 10 : Etat des lieux des milieux
20
Fiche 11 : Diagnostic
22
Fiche 12. : Définition des enjeux et objectifs
26
Fiche 13 : Identification des zones humides prioritaires
et définition de scénarios
27
Fiche 14 : Elaboration du programme d’actions
29
Fiche 15 : Programme de suivi et d’évaluation du contrat
34
Fiche 16 : Plan de financement du contrat
36
Fiche 17 : Dossier de déclaration d’intérêt général (DIG) et dossier loi sur l’eau
37
Fiche 18 : Rendus de l’étude
38
Que faire après l’étude préalable ?
39
1. Lancement de la procédure de déclaration d’intérêt général
39
2. Signature du contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides
39
3. Demandes de subventions
39
Sigles
40
Glossaire
41
Annexes
42
1. Les ZHIEP et les ZSGE
42
2. Rappel de la règlementation sur les travaux
en zone humide
44
3. Evaluation des fonctions et valeurs des zones humides
46
4. Les atteintes et menaces sur les zones humides
du Finistère
55
5. La déclaration d’intérêt général (DIG) :
procédure d’adoption d’une DIG
61
6. Cahier des charges de l’étude préalable
62
3. Préambule
Les zones humides sont un maillon essentiel de la ressource en eau, et sont aussi des milieux naturels d’une grande richesse. Le cadre réglementaire relatif à ces milieux s’est renforcé afin d’intégrer notamment l’objectif de reconquête de la qualité de l’eau.
La directive cadre sur l’eau (DCE) 2000/60/CE transposée en droit français en 2004, fixe un objectif d’atteinte du bon état des eaux et des milieux aquatiques à l’horizon 2015. Les zones humides, de par leurs fonctions, contribuent à l’atteinte de ce bon état. Les orientations des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage), instaurés par la loi sur l’eau de 1992, sont alors renforcées afin de tendre vers cet objectif communautaire. L’une des quinze orientations fondamentales du Sdage Loire-Bretagne 2010-2015, est de « préserver les zones humides et la biodiversité » (disposition 8).
De plus, la loi sur l’eau de 2006 et la loi sur le développement des territoires ruraux (DTR) du 23 février 2005 précisent que la préservation et la gestion durable des zones humides sont d’intérêt général.
Dans ce contexte, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et le Conseil général du Finistère accompagnent les maîtres d’ouvrages qui développent des actions de protection et de gestion des zones humides, de façon planifiée et concertée dans le cadre du volet zones humides de contrats territoriaux « milieux aquatiques » (CTMA-ZH).
Le contrat territorial
Le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) est un outil technique et financier développé par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, à destination principale des collectivités. Il peut être multi-thématique afin de prendre en compte l’ensemble des thématiques à l’origine du déclassement des masses d’eau (objectif prioritaire).
Le CTMA-ZH est présenté en détail page 6.
Iris Faux-acore (Iris pseudoacorus)
3
Contexte
Ce guide propose une méthodologie pour la réalisation de l’étude préalable au volet zones humides d’un contrat territorial milieux aquatiques (CTMA-ZH).
Le CTMA-ZH était auparavant appelé « Contrat de restauration et d’entretien des zones humides » (CRE-ZH).
4. Le Conseil général du Finistère a créé une cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA cours d’eau et zones humides) avec le financement de l’agence de l’eau Loire- Bretagne.
La CAMA volet zones humides, en partenariat avec le Forum des Marais Atlantiques, assure la coordination, la programmation et le suivi des actions en zones humides au sein du Conseil général. Elle accompagne les maîtres d’ouvrage locaux dans leurs projets (conseils et expertise technique). Elle a un rôle de sensibilisation et de promotion des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre le bon état des eaux fixé par la DCE*, objectif commun à l’agence de l’eau Loire-Bretagne et au Conseil général.
Contacts
Conseil général du Finistère
Service des espaces naturels
et des paysages
Pierre Thulliez
02 98 76 61 38
pierre.thulliez@cg29.fr
Forum des Marais Atlantiques
Bureau finistérien
Anaëlle Magueur
02 98 46 61 25
amagueur@forum-marais-atl.com
*les astérisques renvois aux sigles pages 41
La cellule d’animation
sur les milieux aquatiques (CAMA)
4
Contexte
Crédit : BV/SEPNB
5. Ce guide a été réalisé par le Forum des Marais Atlantiques dans le cadre de la cellule d’animation sur les milieux aquatiques du Finistère (CAMA). Il a été réalisé à partir de documents et de rencontres avec les acteurs en zones humides : techniciens milieux aquatiques et animateurs de bassin versants ou de Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux), et les partenaires du projet : Conseil général du Finistère et agence de l’eau Loire Bretagne. Les membres du groupe départemental sur les zones humides ont également participé à la mise en place de ce guide (voir composition sur www. zoneshumides29.fr).
Pourquoi ?
Ce guide a pour but de faciliter la réalisation de l’étude préalable au contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides (CTMA-ZH). Il apporte des éléments méthodologiques et des conseils sur la préparation de l’étude et sur sa réalisation.
Pour qui ?
Ce guide est à destination des collectivités désireuses de porter un CTMA-ZH. Les structures concernées sont les EPCI (établissement public de coopération intercommunale), les EPTB (établissement public territorial de bassin), les structures animatrices de contrats de bassin versant, de territoires de bassin versant ou de Sage*, ainsi que les communes si la démarche s’inscrit dans un contexte territorial cohérent.
Comment ?
Le guide est composé de fiches pratiques présentant chaque étape à réaliser, par ordre chronologique :
-- organisation de l’étude,
-- réalisation de l’étude
-- lancement du CTMA-ZH
L’organigramme de la démarche, reprenant chaque étape, est présenté page 10.
Chaque étape est présentée par son objectif et le détail de sa réalisation.
Des documents d’aide technique sont annexés à ce guide.
5
Contexte
Toutes vos remarques sont les bienvenues pour faire évoluer cet outil et l’ajuster aux besoins.
Présentation du guide
6. Le contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides (CTMA-ZH)
Le contrat territorial milieux aquatiques, proposé par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, est un outil opérationnel dont disposent les porteurs de projets pour mener des actions territoriales de préservation et de gestion des cours d’eau et/ou de zones humides. Il s’agit des anciens « Contrats de restauartion et d’entretien ».
Rappel : Ce guide traite essentiellement du volet zones humides appelé ici CTMA-ZH.
Le CTMA-ZH et ses actions
L’objectif principal du CTMA-ZH est de lancer une dynamique territoriale allant vers la préservation et l’amélioration des fonctions des zones humides.
Le CTMA-ZH est conclu pour une durée maximale de 5 ans entre un maître d’ouvrage local, l’agence de l’eau et le Conseil général (partenaire technique et financier). Ce contrat pluriannuel peut être renouvelé deux fois avec le soutien financier du Conseil général, et une fois avec le soutien financier de l’agence de l’eau (si les objectifs environnementaux ne sont pas atteints).
Il est précédé d’une étude préalable menée en concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire concerné.
Le projet de CTMA-ZH doit donc être partagé voire co-construit avec les acteurs du territoire, depuis l’étape d’inventaire des zones humides jusqu’à la mise en oeuvre des actions et leur suivi.
Remarque : Selon les territoires, le contenu du CTMA-ZH sera différent : les zones d’intervention pourront être plus ou moins nombreuses, le contrat pourra privilégier l’aspect sensibilisation, l’aspect gestion agricole des parcelles humides, ou l’aspect interventions de la collectivité en zones humides, etc., l’objectif étant d’aller vers la préservation et la gestion durable des zones humides.
Pourquoi se lancer dans un CTMA-ZH ?
Par exemple :
-- Souhait d’une collectivité de protéger et remettre en état les zones humides d’un territoire géographique cohérent.
--Souhait d’une collectivité de faire prendre conscience aux acteurs et à la population, de l’importance de la protection des zones humides, notamment dans un objectif de préservation de la ressource en eau.
-- Identification de problématiques zones humides sur un territoire géographique cohérent, nécessitant un diagnostic territorial puis la mise en place d’un programme d’actions.
Toujours dans un objectif d’atteinte du bon état des masses d’eau.
6
Contexte
Le maître d’ouvrage désireux de se lancer dans un CTMA-ZH, peut prendre contact avec la CAMA* afin d’être accompagné dans le montage du projet (Voir contacts p.4).
Le projet de CTMA-ZH doit être cohérent avec les objectifs de la DCE* et du Sdage* Loire-Bretagne, et les préconisations du Sage* lorsqu’il existe sur le territoire d’étude.
7. Les actions du CTMA-ZH :
-- Actions de sensibilisation (intérêts, menaces, bonnes pratiques)
--Actions de gestion des zones humides :
››Choix de non-intervention
››Intervention de la collectivité (régie ou maîtrise d’ouvrage des travaux) :
..Entretien* de milieux dans un état optimal, par des interventions régulières.
..Restauration* d’écosystèmes dégradés par l’amélioration ou le rétablissement de certaines caractéristiques et fonctions altérées. La restauration peut être partielle ou totale, et par la suite, des actions d’entretien sont nécessaires afin de pérenniser les gains apportés par la restauration.
..Aménagement de sites, ouverture au public.
›› Intervention d’un exploitant :
.. Mise en place de conventions entre le maître d’ouvrage, les propriétaires et/ou les gestionnaires.
.. Mise en place de mesures agri-environnementales (MAE).
--Actions foncières :
›› Exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.
›› Acquisition de zones humides par la collectivité.
-- Actions de suivi de l’évolution des milieux et d’évaluation des actions, afin d’optimiser les interventions pour tendre vers le résultat souhaité.
7
Contexte
Le projet est mené en concertation avec les acteurs du territoire
LE CONTRAT TERRITORIAL
« MILIEUX AQUATIQUES »
8. 2. Cadre administratif et réglementaire du CTMA-ZH
La mise en oeuvre du programme d’actions du contrat implique généralement l’intervention de la collectivité en terrain privé. Cela peut se faire :
-- soit par une convention avec les propriétaires
-- soit par la déclaration d’intérêt général des travaux (DIG) après enquête publique (fortement recommandé)
La déclaration d’intérêt général et le dossier loi sur l’eau
La déclaration d‘intérêt général (DIG) est une procédure préalable à toute opération du maître d’ouvrage en terrain privé (article L 211-7 du code de l’environnement). Elle autorise l’intervention de la collectivité sur les terrains privés, justifie l’engagement de fonds publics en domaine privé et garantit, vis-à-vis des financeurs, le bon déroulement d’une opération programmée sur le long terme.
Toute opération qui serait entreprise sans DIG serait sans base légale et pourrait donner lieu à des recours contre le maître d’ouvrage.
Le projet, soumis à enquête publique, aboutit à la parution d’un arrêté préfectoral déclarant l’intérêt général des travaux.
Suivant la nature des travaux à réaliser, l’opération pourra également être soumise au titre de la loi sur l’eau : soit au régime de déclaration, soit au régime d’autorisation (articles L. 214-1 à L. 214-6 du code de l’environnement).
Le dossier de DIG et loi sur l’eau peut être préparé pendant l’étude préalable (FICHE 18. Préparation du dossier DIG et loi sur l’eau), afin d’être déposé en préfecture pour instruction à la fin de l’étude (le programme d’actions du contrat est une pièce constitutive du dossier).
8
Contexte
LE CONTRAT TERRITORIAL
« MILIEUX AQUATIQUES »
Crédit : P. & J. Y. Piel
9. 3. Objectif et déroulement de l’étude préalable
L’étude préalable a comme objectif de préparer le CTMA-ZH, en concertation et par une approche globale à l’échelle du territoire. L’étude préalable permet de définir une stratégie et des actions.
Cela passe par l’analyse du territoire et des zones humides (étape 1), la définition des enjeux territoriaux et des objectifs du contrat (étape 2), afin de préparer le programme d’actions opérationnel du CTMA-ZH (étape 3).
Ce programme d’actions répond aux problématiques identifiées et aux attentes des acteurs locaux (projet de territoire), et sera mis en oeuvre au cours du contrat.
En parallèle, les démarches administratives et financières nécessaires au lancement du contrat, sont réalisées pendant l’étude préalable.
Phasage de l’étude préalable :
9
Contexte
Phasage
Etape 1
Etape 2
Etape 3
Etat des lieux des milieux et usages (inventaire et caractérisation)
Diagnostic des milieux et usages
Définition des enjeux et objectifs
(projet de territoire)
Choix d’un scénario concerté
Programme d’actions (localisation et détail des actions)
Programme de suivi et d’évaluation des actions
Evaluation des moyens et plan de financement associé au programme d’actions
Calibrage sur zone témoin
Estimatif des délais de réalisation(1)
6 mois minimum
6 mois minimum
2 ans maximum (durée de validité des décisions de l’agence de l’eau), possibilité d’avenant de prolongation
4. Les acteurs du contrat : qui fait quoi ?
Pour le bon déroulement de l’étude préalable puis du contrat et leur appropriation par les acteurs, il est important d’identifier le rôle de chacun et mettre en place différentes instances :
Le maître d’ouvrage, représenté par un élu référent et les services compétents, est le porteur du projet, depuis son initiative, jusqu’à sa mise en oeuvre et son suivi.
L’opérateur de l’étude préalable est celui qui a en charge sa réalisation. Il s’agit du maître d’ouvrage ou d’un prestataire choisi par le maître d’ouvrage et réalisant l’étude en lien étroit avec le maître d’ouvrage.
Le technicien « milieux aquatiques » anime la démarche au sein de la maîtrise d’ouvrage et peut participer à la réalisation de l’étude préalable (FICHE 1. Le technicien zones humides).
La conduite du projet par le maître d’ouvrage, depuis le démarrage de l’étude préalable jusqu’à la fin du contrat, s’appuie sur deux instances en interaction permanente : le comité de pilotage et le comité technique (FICHE 5. Mise en place et intervention des comités).
LE CONTRAT TERRITORIAL
« MILIEUX AQUATIQUES »
(1) A titre indicatif. Ces délais sont à ajuster sur chaque territoire (équipe mobilisée pour réaliser l’étude, superficie concernée, état d’avancement des inventaires, ...)
10. L’étude préalable : méthodologie
Avant de se lancer dans l’étude préalable, le maître d’ouvrage doit cadrer sa démarche, définir les objectifs recherchés au travers du contrat et la conduite à adopter pour mener à bien ce projet :
-- Pourquoi se lancer dans un contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides ?
-- Quelles problématiques sont identifiées sur le territoire ?
-- Quelles évolutions sont espérées par le CTMA-ZH ?
-- Comment intégrer les acteurs à la démarche et s’assurer de l’aboutissement du contrat ?
Cette réflexion est essentielle à la bonne conduite du projet.
Le schéma suivant présente les différentes étapes à mener pour préparer le CTMA- ZH. Chaque étape est détaillée dans une fiche proposant la démarche organisationnelle et technique à adopter.
10
Fiches
pratiques
Problématique, contexte et attentes
Le technicien milieux aquatiques
FICHE 1
Choix du type d’opérateur
FICHE 3
Rédaction du cahier des charges
FICHE 6
Demandes de subventions
FICHE 7
Mise en place des comités technique
et de pilotage FICHE 5
Présélection du territoire
FICHE 4
Cadre géographique
FICHE 2
Echanges avec la
CAMA*
Etat des lieux des zones humides
FICHE 10
Diagnostic
FICHE 11
Elaboration du programme d’actions et de suivi,
plan de fi nancements FICHES 14, 15, 16
Choix d’un scénario
FICHE 13
Contexte général du territoire
d’étude FICHE 9
Défi niti on des enjeux et
objecti fs FICHE 12
Projet PARTAGÉ
Rédaction de la déclaration
d’intérêt général (DIG) FICHE 17
Rendus de l’étude
FICHE 18
Mise en place de la DIG
Demandes de subventions
Signature du contrat
Réalisation du programme d’actions
(5 ans)
Projet PARTAGÉ
1. Comment ORGANISER l’étude préalable ? 2. Comment REALISER l’étude préalable ? 3. Que faire APRES l’étude préalable ?
Appel d’off re si nécessaire
Sensibilisation
et concertation
FICHE 8
Fiches pratiques
11. Objectif : Animer la démarche du contrat, la suivre et en assurer le bon déroulement.
La présence d’un technicien « milieux aquatiques » est obligatoire pour le suivi et la réalisation d’un CTMA-ZH. Sa présence est souhaitée dès l’étude préalable afin qu’il puisse participer à sa réalisation, ce qui facilitera par la suite la mise en oeuvre des actions.
Au cours de l’étude préalable :
Il est l’interlocuteur privilégié des différents acteurs. Il peut être l’opérateur de l’étude préalable (FICHE 3. Choix de l’opérateur pour la réalisation de l’étude préalable), ou dans le cas d’une prestation extérieure, il est en relation permanente avec le bureau d’étude. Il facilite le montage du projet, notamment par sa connaissance du territoire, des problématiques et des acteurs. Il a une mission d’organisation, d’animation et de conseil technique.
Lors de la mise en oeuvre du CTMA-ZH :
Il facilite la réalisation des travaux et assure le suivi de la démarche. Chaque année, il adapte la programmation annuelle (définition des travaux, des montants, du calendrier, etc.) à partir du programme d’actions issu de l’étude préalable. Il se charge des dossiers administratifs (DIG*, conventions, etc.) et des démarches auprès des financeurs et des prestataires de travaux.
Le nombre de techniciens est apprécié au regard de l’importance du contrat.
11
Fiches
pratiques
FICHE 1. Le technicien « milieux aquatiques »
Crédit : BV/SEPNB
12. Cas n°1
Objectif : Optimiser la réussite du
CTMA-ZH par le choix justifié du territoire.
Le territoire d’étude doit être dimensionné de manière pertinente au vu des moyens du maître d’ouvrage, de son expérience dans ce domaine, de la faisabilité pratique d’actions sur le territoire, de l’identification d’enjeux prioritaires, etc.
Le territoire doit avoir une cohérence hydrographique ou s’inscrire dans un contexte territorial cohérent (territoire d’action du maître d’ouvrage, découpage administratif, territoire où d’autres actions environnementales sont menées, etc.)
Le territoire d’étude correspond à la globalité du territoire qui fera l’objet de l’étude préalable. Il peut :
--correspondre au territoire de compétence du maître d’ouvrage (cas 1)
--n’être qu’une partie de ce territoire, notamment par l’identification de sous-bassins prioritaires pour l’action (voir cadre ci-contre). Le territoire d’étude peut alors être morcelé (cas 2).
Remarque : le maître d’ouvrage doit bien préciser le territoire et les zones humides concernées (de bas- fond, toutes les zones humides du territoire, etc.).
Des territoires spécifiques peuvent éventuellement être identifiés à l’intérieur du territoire d’étude lorsqu’un diagnostic particulier est nécessaire (étude plus fine sur un site test, problématique particulière limitée dans l’espace, fort enjeu nécessitant une approche différente, etc.).
12
Fiches
pratiques
Territoire d’action du maître d’ouvrage
Territoire
d’étude
Territoire
spécifique
Identification de sous-bassins prioritaires :
Un diagnostic préalable à l’étude peut être réalisé afin de cibler les secteurs sur lesquels il est prioritaire d’agir et obtenir des résultats significatifs sur la ressource en eau (aspects qualitatif et quantitatif), et sur la biodiversité. L’étude préalable pourra être menée seulement sur ces secteurs. Cette priorisation peut être judicieuse sur les grands territoires, lorsque les moyens mobilisables sont limités ou lorsqu’il s’agit d’une première expérience en zones humides pour le maître d’ouvrage.
Ces secteurs, ou sous-bassins prioritaires, peuvent être identifiés en croisant différentes données (liste non exhaustive proposée ici à titre indicatif), certaines pouvant être issues de l’analyse du contexte global du territoire (FICHE 9) :
--Superficie de zones humides par sous- bassin (la plupart des fonctions assurées par les zones humides sont influencées par les surfaces concernées)
--Occupation du sol
--Mesures de quantité et qualité de la ressource en eau
--Objectifs environnementaux et état actuel des masses d’eau (définis dans le Sdage)
--Paramètres déclassants pour l’atteinte du bon état général des masses d’eau en 2015
--Actions environnementales déjà engagées
Les résultats de ce diagnostic pourront participer à la définition de certains enjeux au niveau des sous bassins prioritaires identifiés. La suite de l’étude préalable se focalisera sur ces secteurs.
Cette étape peut être approfondie lors de l’étude du contexte général du territoire FICHE 9.
Cas n°2
Territoire d’action du maître d’ouvrage
Territoire
d’étude
Territoire
spécifique
FICHE 2. Analyse du cadre géographique
13. Objectif : Choisir un opérateur compétent pour la réalisation de l’étude préalable.
L’étude préalable peut être découpée en différentes phases, chacune pouvant être réalisée par un prestataire ou en régie, totale ou partielle, selon les disponibilités et compétences du personnel :
-- Travail technique de terrain
-- Travail de traitement de données (analyses)
-- Travail de synthèse et de présentation
Le travail d’animation, de concertation et de sensibilisation doit être mené par le maître d’ouvrage, accompagné du bureau d’études dans le cas d’une prestation extérieure. Dans ce cas, il est souhaitable que le technicien travaille avec le bureau d’études afin de s’approprier les données.
Les domaines de compétences nécessaires pour la réalisation de cette étude sont les suivants :
Hydrologie et morphologie des zones humides : étude de leur fonctionnement (l’hydrologie étant le critère déterminant le fonctionnement général du système)
Ecologie végétale, flore et habitats et disciplines naturalistes : délimitation et caractérisation du type d’habitat, évaluation de la valeur biologique et patrimoniale de la zone humide
Pédologie : délimitation des zones humides lors de leur inventaire et aide à la compréhension de leur fonctionnement hydrologique
Gestion de milieux naturels et aquatiques, compétences agricoles
Communication et animation : relations avec les propriétaires, élus et autres acteurs du territoire (sensibilisation, concertation, animation de réunions, etc.)
Maitrise de la réglementation
Maitrise des outils informatiques permettant une localisation des zones humides et le traitement de l’information (Système d’Information Géographique et base de données)
13
Fiches
pratiques
FICHE 3. Choix du type d’opérateur
14. 14
Fiches
pratiques
Objectif : S’assurer de l’éligibilité du territoire et du projet aux aides de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
La présélection des territoires souhaitant s’engager dans un CTMA-ZH, est une démarche de l’agence de l’eau afin d’attribuer ses participations financières.
La priorité est donnée aux projets :
-- dont les objectifs environnementaux sont fixés en 2015 et dont le dernier état connu n’est pas bon pour au moins un paramètre, ou sur des masses d’eau qui bénéficient déjà d’actions contractuelles et qu’il faut poursuivre pour atteindre les objectifs.
-- dont les objectifs environnementaux sont fixés en 2021 et qui nécessitent des actions sur plusieurs contrats successifs.
-- qui prennent en compte l’ensemble des paramètres à améliorer pour atteindre les objectifs environnementaux.
Suite au premier contrat territorial, un bilan est fait. Si les objectifs environnementaux sont atteints, l’agence de l’eau finance un dispositif de veille de 3 ans (animation et suivi). S’ils ne sont pas atteints, l’agence peut financer un second CTMA-ZH.
Le dossier de présélection est élaboré par le porteur du projet. Il doit présenter le projet dans sa globalité (territoire, contexte, problématiques identifiées justifiant un contrat, etc.), et préciser les motivations à se lancer dans un contrat. Une fois la confirmation écrite de la présélection du dossier, le cahier des charges peut être rédigé et les demandes de financements engagées.
Récapitulatif des engagements de l’agence, selon les objectifs du Sdage et l’état des masses d’eau
Objectifs du Sdage
Etat initial (1)
Opération (étude préalable) engagée avec l’agence avant 2008
Pas d’opération engagée avec l’agence avant 2008
Objectifs environnementaux 2015
Passable à mauvais
Maintien de l’effort jusqu’à atteinte du bon état et désengagement d’ici 2015
Engagement pour mettre en oeuvre les actions prévues dans le programme de mesures (2)
bon
Désengagement sur 5 ans maximum sauf sur les « têtes de bassin » (3)
Pas d’engagement sauf sur les « têtes de bassin »(2)
Objectifs environnementaux 2021 (programme long inscrit dans le programme de mesures de bassin)
Passable à mauvais
Maintien de l’effort jusqu’à atteinte du bon état et désengagement d’ici 2021
Engagement pour mettre en oeuvre les actions prévues dans le programme de mesures (2)
Objectifs environnementaux 2021 ou 2027
Passable à mauvais
Maintien de l’effort jusqu’à atteinte du bon état et désengagement d’ici 2021 ou 2027
Report de l’engagement pour mettre en oeuvre les actions prévues dans le programme de mesures après 2015 sauf si plusieurs contrats sont nécessaires (2)
(1) Etat connu des masses d’eau lors de la présélection de l’opération, (2) Sous réserve de l’accord du conseil d’administration.
(3) Définition du Sdage : les têtes de bassin s’entendent comme les bassins versants des cours d’eau dont le rang de Strahler* est inférieur ou égal à 2 et dont la pente st supérieure à 1%.
FICHE 4. Présélection des territoires : priorités de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
15. Objectif : Mettre en place et faire intervenir les comités pour construire un projet territorial partagé et en assurer la validité technique.
Le maitre d’ouvrage est chargé de mettre en place et d’animer deux instances : le comité de pilotage et le comité technique.
L’entité décisionnelle reste le maître d’ouvrage. Si des instances de concertation sur des thématiques proches existent déjà sur le territoire d’étude, le maître d’ouvrage peut les associer au CTMA- ZH comme comité de pilotage, comité technique ou comité mixte.
Le comité de pilotage :
Il est présidé par le maître d’ouvrage et associe l’ensemble des partenaires ou acteurs locaux et les financeurs. C’est au sein de ce comité que sont discutées et prises les décisions concernant le projet.
Rôles :
--Instance de concertation : permet de construire un projet partagé par les acteurs du territoire.
--Suivi et orientation : il examine l’état d’avancement du projet.
--Validation des différentes phases de l’étude puis des travaux.
--Facilitation de la mise à disposition des données pour l’état des lieux (sollicitation des organismes, diminution des obstacles administratifs).
--Aide à la mise en oeuvre du contrat, les actions étant très souvent localisées en terrain privé.
Le comité technique :
Il est composé de structures ou personnes pouvant accompagner le projet par leur connaissance du territoire d’étude, leur expérience sur des projets similaires, ou leur contribution technique et scientifique.
Le maître d’ouvrage doit veiller à ce que toutes les familles d’acteurs de terrain soient représentées.
Sa composition peut varier au cours du projet, selon les problématiques à traiter.
Rôles :
--Information et conseil auprès du maître d’ouvrage, du comité de pilotage et du cabinet d’étude.
--« Pré-validation » du travail réalisé et des documents présentés lors des réunions du comité de pilotage.
15
Fiches
pratiques
Composition (à titre indicatif.)
Comité de pilotage (COPIL)
Comité technique (COTECH)
Maître d’ouvrage
avec élus
techniciens milieux aquatiques, services techniques
Partenaires financiers
avec élus et chefs de services
services techniques du Conseil général, du Conseil Régional, de l’agence de l’eau
Partenaires techniques
avec élus et chefs de services, associations (d’usagers, associations de protection de la nature et de l’environnement, de pêche, etc.), représentants de la profession agricole (Chambre d’Agriculture)
services techniques Etat (police de l’eau, DREAL*), autres collectivités territoriales, Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), Forum des Marais Atlantiques, animateur du Sage*, représentants de la Chambre d’Agriculture, associations, organismes scientifiques.
Riverains et public local
Représentants éventuels
Eventuels intervenants locaux
FICHE 5. Le comité de pilotage et le comité technique
Crédit : Emmanuel Holder
16. Intervention des comités au cours de l’étude préalable
Schéma récapitulatif des interventions des comités au cours de l’étude préalable au
CTMA-ZH (à titre indicatif, doit être adapté au contexte de votre territoire) :
→
→
→
→
→
→
INTERVENTION DES COMITÉS
Validation du COPIL et COTECH(2)
Réunion devant COPIL et COTECH
Se référer au guide d’inventaire départemental
Présentation et avis COTECH
Présentation et avis du COTECH
↓
Validation du COPIL
Présentation et avis du COTECH
↓
Validation du COPIL(2)
DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE
Constitution du comité de pilotage (COPIL)
et du comité technique (COTECH)
------------------------------------------------------------
Rédaction du cahier des charges (1)
Appel d’offre / choix de l’opérateur
Présentation par l’opérateur
(méthode, calendrier, etc.)
Inventaire (si inexistant sur le territoire)
Etat des lieux et diagnostic sur une zone test
Etat des lieux
Diagnostic
Identification enjeux et objectifs
Programmes d’actions et de suivi
Plan de financement
Choix concerté d’un scénario
16
Fiches
pratiques
Objectif : Fixer les objectifs de la démarche et le cadre méthodologique de l’étude.
La rédaction du cahier des charges est une étape fondamentale, que l’étude soit réalisée en interne ou par un prestataire. Le cahier des charges sert de fil conducteur pour la réalisation de l’étude, mais est aussi un document indispensable aux financeurs du contrat.
Sa rédaction peut s’appuyer sur le cahier des charges type, proposé en annexe 6.
(1) Dans les cas où le cahier des charges est rédigé avant la constitution des comités, il est envoyé pour avis aux partenaires financiers.
(2) Le cahier des charges de l’étude et le programme d’actions détaillé sont aussi soumis à l’avis de la CLE du Sage correspondant, quand il existe.
FICHE 5
(SUITE )
FICHE 6. Rédaction
du cahier des charges de l’étude préalable
Crédit : Emmanuel Holder
17. Objectif : Obtenir des financements pour la réalisation de l’étude préalable.
Le maître d’ouvrage peut bénéficier d’aides publiques, à hauteur maximale de 80% des dépenses.
Remarque : Dans le cas d’une réalisation de l’étude par prestation, la consultation des bureaux d’études peut s’effectuer avant la demande de subvention (attention, la durée de validité de la consultation doit être précisée dans l’offre).
Financements par l’agence de l’eau Loire- Bretagne (AELB) et le Conseil général du Finistère (Cg29)
Les documents suivants doivent être transmis pour l’instruction du dossier :
--Délibération de la collectivité qui va porter l’étude
--Cahier des charges de l’étude
--Plan de financement et calendrier prévisionnels de l’étude
L’agence de l’eau rend un accord définitif (engagement de financement) dans un délai de deux mois à compter de la date de réception du dossier complet.
Au maximum un mois après la demande, le Conseil général envoie un accusé de réception et une dérogation pour le démarrage de l’étude si nécessaire. La demande est étudiée en détail ultérieurement pour avis définitif lors d’une Commission permanente.
Les démarches de réalisation de l’étude préalable peuvent être engagées à ce stade.
Financement par la Région Bretagne
L’étude préalable et les actions du contrat sont susceptibles d’être financées par la région Bretagne (demande à renouveler chaque année).
La Région Bretagne apporte un financement annuel aux bassins versants ou territoires de Sage en contrat avec la Région, pour les actions « environnementales » correspondant aux enjeux locaux du territoire. L’enveloppe forfaitaire accordée par la Région est à partager entre les différents projets menés sur le territoire. Les demandes annuelles se font de septembre à novembre de l’année n-1, via Rez’eau.
17
Fiches
pratiques
Tableau récapitulatif des taux et plafonds de financements de l’agence de l’eau et du Conseil général.
Nature de l‘action
Taux de subvention et plafonds
Observations
AELB
Cg29
Etude préalable (et bilan du contrat précédent)
50%
30%, plafond de dépense à 60000 € (années de financements 1 à 5), 40000 € (années 6 à 10 puis 11 à 15)
Le cahier des charges de l’étude doit être accepté par l’agence et le Conseil général.
Technicien milieux aquatiques
50%, plafond de dépense à 60000 €/an (salaire et charges globales)
Forfait : 10000 €/an (frais de fonctionnement)
Forfait : 7650 € /an (années de financements 1 à 5),
5000 €/an (années 6 à 10), 3000 €/an (années 11 à 15)
Aide limitée à la durée du contrat (jusqu’à 5 ans) et à sa préparation (3 ans maximum pour l’AELB et 1 an maximum pour le Cg29, avant contractualisation).
Forfaits et plafonds pour un équivalent temps plein. Le cas échéant, les financements seront calculés au prorata du temps affecté à la mission.
FICHE 7. Demandes de subventions pour l’étude préalable
Crédit : BV/SEPNB
18. Objectif : Partager le projet de contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides avec les acteurs du territoire afin d’en favoriser la réussite.
Cela passe nécessairement par la sensibilisation, la concertation puis une validation du travail par les acteurs.
La sensibilisation de la population va permettre de faire connaitre au grand public les milieux humides, de prévenir du passage des experts sur le territoire d’étude ou encore de présenter les résultats de l’étude et le programme d’actions.
Cette sensibilisation peut se faire au travers du bulletin communal, d’articles de presse, de sites internet, de présentations publiques, de mise à disposition des résultats de l’étude en mairie avant validation, etc. .
Le CTMA-ZH doit être réalisé en concertation, voire co-construit avec :
-- les membres du comité de pilotage et du comité technique.
-- les propriétaires et exploitants de zones humides.
L’aspect relationnel avec les propriétaires et exploitants est indispensable pour que des actions puissent être menées. Aucuns travaux de la collectivité en terrain privé ne peuvent être envisagés, sans l’accord du propriétaire ou locataire concerné. Ils doivent être intégrés à la démarche et rencontrés le plus tôt possible.
La motivation et la mobilisation des acteurs sont des conditions essentielles pour préserver et gérer durablement les zones humides.
18
Fiches
pratiques
PRESENTATION du contrat aux ACTEURS
Présence sur le terrain des opérateurs (bureau d’étude, technicien milieux aquatiques, maître d’ouvrage, etc.)
Réunions de concertation
en comité de pilotage et comité technique : discussion et validation de chaque étape
Visites de terrain
par l’opérateur : invitation d’une délégation d’acteurs et de propriétaires concernés
Pendant l’étude préalable
Pendant ou suite à l’étude préalable
Les améliorations potentielles apportées par le CTMA-ZH (en services rendus à la collectivité, au niveau de l’exploitation, pour les chasseurs, etc.) et l’indispensable contribution des acteurs dans la réussite d’un tel projet doivent être clairement présentées.
FICHE 8. Sensibilisation et concertation
19. Objectif : Comprendre le contexte territorial dans lequel va se dérouler l’étude :
--Avoir une bonne connaissance du territoire
--Cibler les problématiques et enjeux locaux du territoire, et identifier les objectifs généraux du CTMA-ZH
Cette étape consiste à recenser l’ensemble des acteurs, documents et données susceptibles d’être utiles dans l’élaboration de cette étude, ou étant concernés par ce projet.
Cette étape doit aussi permettre d’identifier une zone test de la démarche : territoire représentatif du reste du territoire d’étude, où le contexte est favorable afin de se « faire la main » et d’avoir un exemple positif.
Une identification des acteurs et structures concernées doit être réalisée et permettre notamment d’avoir une première approche de leurs attentes et souhaits.
Un bilan des connaissances doit être fait sur les thématiques suivantes (et cartographié lorsque cela est possible, échelle du 1 :100.000ème au 1 :250.000ème) :
Un bilan des données disponibles sur le territoire doit être effectué. Il pourra par exemple s’agir de :
-- l’inventaire permanent des zones humides du Finistère (IPZH*) (1)
-- documents d’urbanisme : PLU*
-- inventaires et classements naturels :
zonages type ZICO* / ZNIEFF* / Natura 2000* (avec informations relatives)
-- listes d’espèces et d’habitats d’intérêts et localisation
-- études diverses sur le territoire
Le degré de précision de chaque donnée devra être clairement identifié et pris en compte.
Toutes ces informations sur le contexte de l’étude devront être analysées, à l’échelle du territoire puis des sous- bassins, afin d’identifier certains enjeux. Les informations issues de l’état des lieux et du diagnostic permettront d’affiner ces enjeux (FICHE 12. Définition des enjeux et objectifs).
19
Fiches
pratiques
Découpages administratif et juridique :
Territoires de compétences des acteurs locaux concernés : communes, communautés de communes, protections réglementaires, propriétés des acteurs publics, Sage*, etc.
Contexte socio-économique :
Activités et usages principaux sur le bassin, conflits d’usages, motivation et engagement des acteurs, statut foncier des parcelles humides, etc.
→ Des interviews pourront être réalisées auprès de certains acteurs (élus, maître d’ouvrage, animateurs de bassins, techniciens milieux aquatiques, services techniques : MISE*, ONEMA*, DREAL*, etc.) afin d’identifier plus clairement : les usages, les pressions sur les zones humides et les masses d’eau, les attentes de chaque acteur, les projets susceptibles d’être réalisés à moyen terme, l’évolution du territoire, etc.
Contexte physique :
Hydrosystèmes : délimitation des masses d’eau (côtières, de transition et de surface), des bassins et sous- bassins versants, etc.
Autre : climat, géologie, topographie, occupation du sol, etc.
Contexte environnemental :
Etat des milieux naturels (humides et non humides), pressions sur les milieux humides, actions concernant d’autres thématiques environnementales sur le territoire d’étude, état qualitatif et quantitatif de la ressource en eau, etc.
(1) Consultable en ligne : www.zoneshumides29.fr
FICHE 9. Etude du contexte
général du territoire
20. Objectif : Récolter les données « terrain » sur les zones humides, qui permettront dans un second temps de réaliser un diagnostic de ces milieux (état, intérêts, etc.) pour ensuite identifier les zones nécessitant une intervention.
L’état des lieux se fait au travers d’un inventaire et d’une caractérisation des zones humides. Le type de zone humide, ses caractéristiques (hydrologiques, écologiques et biologiques), son contexte (usages, zonages, gestion) et ses atteintes doivent être relevés. La caractérisation peut se faire à l’échelle de sites fonctionnels (voir page suivante).
Lorsqu’un inventaire des zones humides existe déjà sur le territoire d’étude, un retour sur le terrain (localisé ou sur tout le territoire) peut être nécessaire si :
-- les informations relevées lors de l’inventaire sont insuffisantes pour faire le diagnostic des zones humides (FICHE 11. Diagnostic)
-- la délimitation des zones humides n’est pas suffisamment précise (indice de fiabilité inférieur à 5(1))
Détail de la méthode
La méthode préconisée pour cette expertise de terrain est celle proposée dans le guide méthodologique d’inventaire des zones humides sur le département du Finistère (Conseil général du Finistère, Forum des Marais Atlantiques).
Afin de caractériser les zones humides, il est nécessaire de mettre en place une fiche de terrain à partir de la fiche proposée dans le guide du logiciel GWERN.
Les informations qui peuvent être relevées sur le terrain sont détaillées dans le dictionnaire des données. Elles concernent :
-- l’inventaire en général (date de réalisation, opérateur, etc.)
-- l’identification et la délimitation des zones humides
-- leur fonctionnement hydrologique
-- l’écologie et la biologie de ces milieux
-- les atteintes et les menaces observées
-- le contexte : statut foncier, instruments de protection et de gestion, activités et usages dans et autour du site, etc.
Remarque : si la zone humide fait déjà l’objet d’une gestion (agricole, espace vert, etc.), cela doit être précisé, ainsi que les bénéfices ou impacts de cette gestion pour le maintien du milieu.
20
Fiches
pratiques
(1) Précisions sur les indices de fiabilité (IPZH*) sur www.zoneshumides29.fr/avertissement.html
Outils à disposition du maître d’oeuvre pour la réalisation de l’inventaire des zones humides :
Voir la rubrique « Outils » du site dédié aux zones humides du Finistère
www.zoneshumides29.fr
--Guide méthodologique d’inventaire* des zones humides sur le département du Finistère.
-- Guide pour la numérisation d’un inventaire* de zones humides (sous ArcGIS® et MapInfo®).
-- GWERN version 2* et son guide d’accompagnement* : logiciel de saisie des inventaires du Finistère, guide d’utilisation, dictionnaire des données, fiche terrain.
-- Guide d’inventaire des zones humides dans le cadre de l’élaboration ou de la révision des Sage, 2010. Agence de l’eau Loire-Bretagne.
* Mises à jour janvier 2010. Forum des marais atlantiques, Conseil général du Finistère.
FICHE 10. Etat des lieux des milieux
21. Une fois relevées sur le terrain, les données de caractérisation des zones humides peuvent être saisies dans le logiciel GWERN. Au préalable, la cartographie des zones humides aura été numérisée (voir guides). L’utilisation du logiciel GWERN garantit une homogénéité dans la structuration des données.
Remarques :
-- Les données à récolter sur le terrain doivent être adaptées par le maître d’ouvrage en fonction du projet, du temps accordé au terrain, etc.
-- Il est souhaitable que l’acquisition des données se fasse suivant un protocole unique et rigoureusement suivi pour l’ensemble du domaine d’étude, si possible par la même personne ou équipe.
--Les opportunités de gestion (MAE*, convention de gestion, etc.) peuvent être identifiées lors de la prospection terrain, par exemple lors des rencontres avec les propriétaires ou exploitants.
21
Fiches
pratiques
Sites fonctionnels :
Les habitats peuvent être regroupés en sites fonctionnels.
Un site fonctionnel correspond à un regroupement de milieux humides fonctionnant ensemble (relations hydrologiques, biologiques, etc.). Les sites fonctionnels peuvent comprendre des milieux non humides lorsqu’ils se trouvent dans le périmètre cohérent du site et/ou qu’ils ont une influence sur son fonctionnement. Exemples :
ensemble de landes humides et tourbières, ensemble de milieux humides de sources en tête de bassin, milieux humides liés à un tronçon de cours d’eau, estuaire et ensemble de prés salés, etc.
Certaines données de caractérisation des habitats humides peuvent être directement relevées et renseignées au niveau des sites fonctionnels (fonctionnement hydrologique commun, cohérence écologique).
FICHE 10
(SUITE)
22. FICHE 11. Diagnostic
22
Fiches
pratiques
Objectif : Evaluer sur la base de l’état des lieux, les intérêts, l’état de conservation et le niveau de menace de chaque zone humide ou de chaque site fonctionnel, et en avoir une vision globale à l’échelle d’un sous-bassin versant et du territoire.
Le diagnostic peut comprendre trois niveaux d’évaluation, détaillés page suivantes :
--un diagnostic par zone humide
--un diagnostic par site fonctionnel
--un diagnostic territorial
Dans un premier temps, il est souhaitable que la méthode de diagnostic soit :
--testée sur une zone témoin du bassin (sous-bassin représentatif du territoire)
--entérinée sur le terrain par des membres du comité technique
--validée lors d’une restitution des résultats sur cette zone test en comité technique
D’autres méthodologies pourront être utilisées pour réaliser le diagnostic, à condition qu’elles remplissent les mêmes objectifs.
Le diagnostic peut aussi mettre en évidence les zones humides d’intérêt environnemental particulier (ZHIEP) et les zones humides stratégiques pour la gestion de l’eau (ZSGE), si elles n’ont pas déjà été identifiées. Voir annexe 1.
23. FICHE 11
(SUITE)
→ Le diagnostic par zone humide et/ou par
site fonctionnel
Il s’agit d’une évaluation à dire
d’expert, pour chaque zone humide
ou site fonctionnel. En effet, certaines
évaluations sont plus pertinentes à
l’échelle du site fonctionnel qu’à l’échelle
de l’habitat humide.
Le diagnostic par site fonctionnel
permettra par la suite d’établir des
priorités et des grandes orientations de
gestion.
Le diagnostic peut être en partie réalisé
lors de la prospection terrain et doit
évaluer :
-- les intérêts de la zone ou du site
(fonctions, valeurs)
-- l’état actuel
-- le niveau de menace
-- la faisabilité d’intervention si
informations suffisantes
Les évaluations qui peuvent être
renseignées dans le logiciel GWERN
sont indiquées par le logo
1. Evaluation des intérêts
Les intérêts d’une zone humide se traduisent
par les fonctions* susceptibles de s’y
exprimer, et les valeurs* qui en découlent.
Fonctions naturelles (1)
Fonctions biologiques
Fonctions hydrologiques
Fonctions épuratrices
Valeurs socio-économiques (1)
Valeurs économiques
Valeurs sociales et récréatives
Valeurs culturelles et paysagères
L’évaluation de certaines fonctions
hydrologiques, de la fonction de corridor
écologique, de la valeur paysagère, etc., est
plus pertinente à l’échelle du site fonctionnel.
2. Evaluation de l’état actuel :
L’identification des atteintes permet
d’évaluer l’état général de la zone ou du
site et l’état de chacune des fonctions.
A dire d’expert, un bilan peut ensuite
être réalisé sur le fonctionnement
hydrologique et le fonctionnement
biologique.
3. Evaluation du niveau de menace :
Tout élément pouvant, à terme, porter
atteinte à l’intégrité de la zone humide,
doit être pris en compte.
L’analyse du contexte (usages dans et
autour de la zone, etc.) est nécessaire
pour évaluer le niveau de menace.
4. Evaluation de la « faisabilité
d’intervention » :
L’évaluation du contexte d’intervention
permet d’identifier les zones où les actions
pourront être menées aisément pendant le
contrat et seront poursuivies par la suite.
Cette évaluation peut prendre en compte
les critères suivants :
-- Statut foncier de la zone humide
(intervention de la collectivité plus
complexe en terrain privé)
-- Motivation des propriétaires ou
gestionnaires de zones humides
(privées), s’ils sont rencontrés lors de
la prospection terrain
-- Identification éventuelle d’une
maîtrise d’oeuvre des travaux
(propriétaire, gestionnaire, régie de
la collectivité, prestataire…)
-- Faisabilité technique : accès à la
parcelle, portance du sol, etc.
23
Fiches
pratiques
Présentation du diagnostic par
zone humide ou site fonctionnel
-- Rappel de la méthodologie de
diagnostic par zone humide
-- Synthèse des résultats
-- Rendu cartographique (ex : Echelle
du 1/5000ème au 1/20000ème)
(1) Fonctions et valeurs détaillées dans l’annexe 3a
24. Diagnostic Critères d’évaluation Echelle d’évaluation Résultat
1. Intérêts - Type de zone humide : information sur les
fonctions et valeurs en principe réalisées
- Critères terrain : informations
complémentaires sur les potentialités (1),
les fonctions effectives et valeurs de la zone
humide ou du site fonctionnel
→ Annexe 3
Evaluation des
fonctions et valeurs,
par zone humide ou
par site fonctionnel
Intérêt fort/ moyen/ faible
2. Etat actuel 1. Liste « atteintes », avec leur degré
→ Annexe 4
Evaluation :
-- des fonctions
-- de la zone
humide ou du site
fonctionnel
État très bon/ bon/ moyen/
mauvais/ très mauvais
2. Bilan de l’évaluation 1 (état des fonctions
et état général) sur le fonctionnement
hydrologique (2)
Zone humide ou site
fonctionnel
Fonctionnement hydrologique
proche de l’équilibre naturel/
sensiblement dégradé/
dégradé/ très dégradé
3. Bilan de l’évaluation 1 (état des fonctions
et état général) sur le fonctionnement
biologique(2)
Zone humide ou site
fonctionnel
Fonctionnement biologique
non dégradé/ partiellement
dégradé/ dégradé à fortement
dégradé
3. Niveau de
menace
Liste « menaces », présentée page suivante
→ Guide d’accompagnement du logiciel
GWERN (dictionnaire des données)
Zone humide ou site
fonctionnel
Niveau de menace fort/
moyen/ faible
4. Faisabilité
d’intervention
Liste « contexte d’intervention », présentée
page suivante
→ Guide d’accompagnement du logiciel
GWERN (dictionnaire des données)
Zone humide ou site
fonctionnel
Faisabilité d’intervention
bonne/ moyenne/ mauvaise
24
Fiches
pratiques
FICHE 11
(SUITE)
(1) Les intérêts qui peuvent s’exprimer suite à une intervention (restauration, aménagement) sont qualifiés de « potentiels » (ex. valorisation pédagogique, intérêt biologique augmenté par la fauche, etc.).
(2) Au niveau du site fonctionnel, on peut aussi prendre en compte les points suivants : fossés court-circuitant une partie du site, rupture dans le site (route, digue, etc.), absence de barrière entre une source de pollution et le site (ex. talus),
espèces invasives ou proliférantes, etc.
Crédit : Emmanuel Holder
25. FICHE 11
(SUITE)
--« Niveau de menace », critères d’évaluation :
››Risque d’aggravation des atteintes
››Projets prévus à l’intérieur ou à proximité de la zone
››Activités à risques à proximité de la zone
››Autres menaces observées
--« Faisabilité d’intervention », critères d’évaluation :
››Zone publique
››Zone privée et motivation locale / réticence locale
››Opérateur des travaux identifié
››Sol portant / peu portant
››Zone accessible / peu accessible
››Autres éléments de contextes
→ Le diagnostique territorial
Il s’agit de croiser les données (bilan puis analyse) du contexte du territoire (FICHE 9) et du diagnostic par zone humide et/ou par site fonctionnel.
Cette évaluation doit être faite à l’échelle des sous-bassins. Une synthèse pourra être faite à l’échelle du territoire.
Le diagnostic territorial permettra par la suite d’identifier et de localiser les enjeux et les zones humides prioritaires (à préserver, à remettre en état, etc.).
Exemple de données à évaluer et croiser dans le diagnostic territorial, pour un sous-bassin :
--Pressions sur les milieux naturels et aquatiques, altérations observées
--Occupation du sol et activités sur le sous-bassin
--Superficies de zones humides totales et par type de milieux
--Intérêts, état de conservation et menaces sur les zones humideset les sites fonctionnels du sous-bassin
--Etc.
25
Fiches
pratiques
Présentation du diagnostic territorial
--Rappel de la méthodologie de diagnostic par zone humide
--Synthèse des résultats
--Rendu cartographique (exemple d’échelle : 1/75 000ème)
26. Objectif : Identifier les enjeux du territoire afin de définir les objectifs du contrat.
L’identification des enjeux du territoire et la définition des objectifs de gestion est une étape fondamentale. Elle doit respecter la compatibilité avec les politiques publiques en place (Sage*, SCOT*, PLU*, NATURA 2000*, projets locaux) et doit être réalisée en concertation avec les acteurs du territoire, lors des comités technique et de pilotage.
→ Les enjeux se définissent à partir du diagnostic territorial. Ils sont ensuite déclinés en objectifs, à atteindre au travers du CTMA-ZH.
→ Les enjeux et objectifs sont définis globalement : à l’échelle du territoire du contrat, et localement : enjeux et objectifs particuliers par sous-bassins, par site ou zone humide. Il est possible de hiérarchiser les sous-bassins, selon l’importance des enjeux identifiés.
Lorsqu’il y a consensus sur la liste des enjeux, leur ordre d’importance et les objectifs du contrat, le comité de pilotage valide cette phase.
26
Fiches
pratiques
CONTEXTE du territoire :
- environnemental
- socio-économique
DIAGNOSTIC
- par zone humide
- par site fonctionnel
DIAGNOSTIC territorial
ENJEUX du territoire et par sous-bassin
OBJECTIFS du contrat (globaux et locaux)
Fiche 9
Fiche 11
Fiche 11
Fiche 12
Cinq grands enjeux sont généralement identifiés, et sont présentés ici à titre indicatif. Ils doivent être adaptés au territoire et localisés (par sous-bassin, par site, etc.). Les enjeux sont déclinés en objectifs à atteindre par la réalisation du contrat, présentés ici à titre indicatif. Certains sont liés aux fonctions remplies par les zones humides.
Exemples d’objectifs par enjeu :
Enjeu quantité de la ressource en eau
--Favoriser l’étalement des crues
--Favoriser le soutien d’étiage
Enjeu qualité de la ressource en eau
-- Favoriser l’interception les matières en suspension
--Favoriser l’épuration de l’eau (dénitrification, abattement du phosphore, des toxiques, etc.)
Enjeu paysage
-- Limiter l’uniformisation des paysages
--Participer à l’identification et la constitution des trames vertes et bleues
Enjeu patrimoine naturel
-- Maintenir-favoriser la diversité spécifique (flore et faune variés et caractéristiques de milieux humides)
--Maintenir-favoriser une mosaïque d’habitats
--Maintenir-favoriser des espèces rares ou menacées
--Lutter contre les espèces invasives*
Enjeu usages et acteurs
-- Maintenir-favoriser les activités anthropiques bénéfiques pour les différents enjeux
--Maintenir-favoriser des activités liées aux loisirs et à la découverte des milieux naturels
Remarque : Les objectifs peuvent être chiffrés, à partir du diagnostic. Exemple : Par fonction, atteindre 80% de zones humides en état bon ou très bon.
FICHE 12. Définition des enjeux et objectifs
27. FICHE 13. Identification des zones humides prioritaires et définition de scénarios
Objectif : Identifier les zones humides où une intervention est prioritaire et adapter le projet aux moyens du maître d’ouvrage.
→ Sur la base des étapes précédentes, les zones humides nécessitant une intervention doivent être identifiées, puis hiérarchisées en sélectionnant des « zones humides prioritaires » pour une intervention (filtres 1 et 2).
→ Plusieurs scénarios d’actions pourront ensuite être proposés, de degrés d’exigence environnementale et de coûts différents.
→ De manière concertée, un choix de scénario adapté pourra être établi (filtre 3).
1. Filtre « diagnostic »
Le diagnostic met en évidence les zones humides nécessitant une action. Il s’agit en priorité des zones humides présentant à la fois :
-- de nombreux ou fort(s) « intérêt(s) »
--un fort « niveau de menace »
--une bonne « faisabilité d’intervention »
27
Fiches
pratiques
DIAGNOSTIC :
- par zone humide
- par site fonctionnel
ENJEUX et OBJECTIFS
- par zone humide
- par sous-bassin
- du territoire
Identification des
« zones humides prioritaires »
Fiche 11
Fiche 12
1
Définition de scénarios
Choix d’un scénario : identification des « zones d’actions du contrat »
2
MOYENS
- humains
- financiers
- techniques
3
CONCERTATION
Des actions qui se mettent en place sans difficultés peuvent ensuite servir d’exemple et faciliter la mise en oeuvre d’actions sur le territoire.
28. FICHE 13
(SUITE)
2. FILTRE « enjeux et objectifs »
L’intérêt de la zone humide ou du site fonctionnel par rapport aux enjeux identifiés est un critère de sélection des zones humides prioritaires.
Par exemple, les zones humides ou sites à forts intérêts pour la régulation de la qualité de l’eau (fonctions épuratrices) ou situées à proximité d’une prise d’eau potable, seront prioritaires pour l’action dans les sous-bassins à enjeux liés à la qualité de l’eau.
Remarque : d’autres critères peuvent permettre d’identifier les zones humides prioritaires.
Par exemple il peut être intéressant d’intervenir sur un secteur où les zones humides sont très homogènes afin de retrouver une mosaïque d’habitats humides, ou sur des zones humides permettant de « consolider » les trames vertes et bleues.
3. FILTRE « moyens »
Les moyens humains, techniques et financiers doivent être évalués pour la période de réalisation du programme d’actions et du programme de suivi :
-- Personnel disponible et compétent
--Possibilités financières d’autofinancement, d’embauches etc.
--Matériel technique disponible (matériels d’intervention, système informatique, etc.)
Cela doit permettre d’évaluer l’ampleur des actions réalisables et de proposer différents scénarios.
Le choix concerté d’un scénario en comité (avis du COTECH et validation du COPIL) permet alors d’identifier les « zones d’actions du contrat » sur lesquelles sera élaboré le programme d’actions.
28
Fiches
pratiques
Attention à ne pas
sur-dimensionner le projet
Les surfaces concernées par des actions doivent être raisonnables, surtout la première année du contrat.
Exemple d’ une collectivité intervenue de 2004 à 2008, en zones humides périurbaines :
Equipes mobilisées : régie, intervention de chantiers d’insertion et d’entreprises.
Budget : environ
--220.000 €/an d’interventions
--50.000 €/an d’animation, suivi et coordination.
Interventions :
--2 ha/an (interventions lourdes)
--15 ha/an (interventions légères : réouverture de milieux)
--75 ha/an (entretien)
Les autres types d’actions (sensibilisation, acquisitions, etc.) nécessitent aussi un investissement considérable.
29. Fiche 13
Elaboration du contrat :
- Programme d’actions
FICHE 14
- Programme de suivi
FICHE 15
- Plan de financement
FICHE 16
29
Fiches
pratiques
Choix d’un scénario : identification des « zones d’actions du contrat »
Retour terrain (informations opérationnelles)
(1) Voir explication des termes « écosystème cible » et « itinéraires techniques » page 35.
Approfondissement terrain sur les « zones d’actions du contrat » :
Un retour sur le terrain devra être envisagé afin de rencontrer les propriétaires et relever des informations complémentaires sur chaque zone. Cela doit permettre de :
--Préciser le contexte d’intervention (accès, etc.)
--Rencontrer l’exploitant et discuter du projet, du rôle qu’il peut jouer, des modalités d’interventions, etc.
--Caractériser avec précision « l’état-zéro», état initial avant intervention
--Définir avec précision « l’écosystème cible(1) » souhaité, à partir des intérêts potentiels identifiés lors du diagnostic (FICHE 11), et des objectifs de gestion globaux et locaux (FICHE 12)
--Définir les itinéraires techniques1 précis et opérationnels répondant aux objectifs de gestion et permettant d’atteindre l’écosystème souhaité
--Définir les indicateurs pertinents permettant de suivre l’avancement des actions et l’évolution des milieux
--Préciser les autres types d’actions : mise en place de conventions, de MAE*, etc.
Objectif : Préparer la trame de déroulement pluriannuelle du CTMA-ZH.
Le programme d’actions doit permettre d’atteindre les objectifs du contrat sur la base du scénario choisi. Cette étape doit :
--Localiser et détailler les actions du contrat : travaux à réaliser (objectifs et itinéraires techniques d’interventions), autres actions à mettre en oeuvre.
--Planifier les actions : calendrier prévisionnel de réalisation pour les 5 ans du programme.
--Identifier les intervenants potentiels.
Remarque : Le programme d’actions détaillé sera validé par le comité de pilotage et soumis à l’avis de la CLE* du Sage correspondant, quand il existe.
FICHE 14. Elaboration du programme d’actions
30. A. Itinéraires techniques de gestion des zones humides
Les actions proposées doivent répondre aux objectifs définis globalement et localement, et permettre sur chaque zone humide de tendre vers l’écosystème cible défini.
Voici les principaux choix de gestion que peut faire la collectivité :
-- Non-intervention
-- Surveiller l’évolution de la zone humide
-- Maintenir la bonne gestion de la zone humide
-- Entretenir la zone humide et mettre en place un plan de gestion
-- Remettre en état la zone humide (restauration, réhabilitation, voire réaffectation → schéma page 32) et mettre en place un plan de gestion
Ces catégories de gestion sont identifiées au moment de la visite de terrain selon le type d’habitat, puis affinées et rendues opérationnelles en relation avec le propriétaire, l’exploitant, les conditions spécifiques du site. Ces objectifs pourront être modifiés annuellement ou non avec en référence l’année du premier passage.
Remarques :
Le choix des itinéraires techniques pourra s’appuyer sur le Guide technique d’aménagement et de gestion des zones humides, document en cours de réalisation par le Conseil général du Finistère. Le tome 3 des cahiers d’habitats (milieux humides), apporte des informations sur chaque type d’habitat et ses préconisations de gestion. Le centre de documentation du Forum des Marais Atlantiques peut aussi être consulté (base documentaire consultable en ligne http://www.forum-marais-atl.com/ presentation_base_documentaire.html ).
30
Fiches
pratiques
Exemples d’actions de gestion :
Fauche-exportation, broyage forestier, entretien de haie mécanique ou manuel, motofauchage, pose de clôtures, création de mare, construction de talus, plantation de haies bocagères, gestion des entrées de champs, dessouchage, terrassement, utilisation de la traction animale, ouverture de berges pour étalement de l’eau en plaine d’inondations, valorisation des produits de gestion, etc.
La non-intervention est un choix de gestion, elle permet de conserver ou développer la naturalité* des espaces :
Cela permet aux milieux d’évoluer spontanément vers de nouveaux écosystèmes ; certaines fonctions des zones humides se trouvent améliorées (exemple du stockage pérenne du carbone), d’autres non. Certaines enfin nécessitent un temps variable avant de se stabiliser et retrouver un fort intérêt (exemple de la fonction biologique). La naturalité se développe sur de grands pas de temps.
FICHE 14
(SUITE)
31. FICHE 14
(SUITE)
Le schéma suivant décrit de façon générale la dégradation des écosystèmes et les trois voies majeures envisagées pour y remédier :
la restauration, la réhabilitation et la réaffectation. Ce schéma est inspiré de Aronson et al., 1995. Restauration et réhabilitation des écosystèmes dégradés en zones arides et semi-arides. Le vocabulaire et les concepts.
Les itinéraires techniques1 à définir doivent permettre de réaliser la trajectoire souhaitée (par exemple une restauration) et atteindre l’écosystème cible2.
1 Un itinéraire technique correspond aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre un objectif environnemental : méthodes à employer, matériel à utiliser, caractéristiques techniques de l’intervention, etc.
2 « L’écosystème cible » correspond à ce que l’onsouhaite atteindre, c’est-à-dire l’écosystème vers lequel
l’intervention doit permettre de tendre. La cible peut être fonctionnelle (ex. obtenir une zone humide capable de contribuer à l’étalement des crues), correspondre à une composition (récupérer tel habitat Corine Biotope) ou la structure du milieu (une végétation rase de strate herbacée). Dans l’idéal, les caractéristiques majeures de la cible sont qualifiées, voire quantifiées afin d’avior un élément de comparaison «fixe» lors de l’évaluation de l’évolution suite aux interventions. On peut pour cela se baser sur l’état d’une zone humide de même type et au fonctionnement semblable, mais dans un bon état de conservation.
31
Fiches
pratiques
Restauration
Intervention humaine momentanée
Gestion amélioré des ressources
Réhabilitation
Intervention humaine forte momentanée
Réintroduction d’espèces locales, réactivation du fonctionnement hydrique, etc.
Réaffectation
Intervention humaine forte maintenue dans le temps
Introduction d’espèces non naturalisées, changement d’usage, etc.
Ecosystème
naturel
zone humide
souhaitée (cible)
Ecosystème
dégradé
Ecosystème
gravement dégradé
Nouvel écosystème
Entretien
Réhabilitation
Restauration
Réaffectation
Intervention
humaine
Naturalité
Perturbation
Seuil
d’irréversibilité
Crédit : Emmanuel Holder
32. 32
Fiches
pratiques
B. Actions complémentaires
D’autres types d’actions doivent être envisagés dans le contrat, afin de répondre aux objectifs définis et :
-- impliquer les propriétaires ou locataires de zones humides
-- faire perdurer au-delà du contrat les bénéfices apportés par une restauration ou un entretien
-- sensibiliser sur les zones humides et leur préservation
Il peut s’agir de :
-- mesures agri-environnementales (MAE) : préparées au cours du CTMA-ZH, elles permettent d’assurer l’entretien des zones humides suite au contrat.
-- conventions de gestion : entre le maître d’ouvrage et un exploitant ou particulier.
-- acquisition de zones humides : si le maître d’ouvrage en a la possibilité, l’acquisition de zones humides permettra d’en assurer la préservation et l’entretien, notamment suite à une restauration (voir point 1 page suivante).
-- exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (voir point 2 page suivante).
-- actions de sensibilisation (ponctuelles ou non) : elles permettent de faciliter la mise en oeuvre et l’acceptation du CTMA-ZH, et plus globalement, de favoriser à terme la préservation des zones humides. Cette sensibilisation peut être axée sur certaines problématiques (plantes invasives, zones humides et PLU, etc.), et/ou certains publics (équipes communales d’entretien des espaces verts, grand public, etc. ).
-- valorisation - ouverture au public : les aménagements et la fréquentation ne doivent pas altérer le fonctionnement de la zone humide.
-- études complémentaires sur une thématique ou une zone particulière : une espèce, une ZHIEP ou ZSGE, etc.
Remarque :
-- Les opportunités ou les besoins sont identifiés tout au long de l’étude et précisés lors du retour sur le terrain (zones d’actions du contrat).
-- La préparation de ces actions (contenu des conventions, choix du type de MAE*, etc.) et leur mise en oeuvre se feront pendant les 5 ans du contrat.
Exemples d’actions complémentaires :
Mise en place d’une MAE, acquisition d’une zone humide, création de chemins, de platelages, étude scientifique, réalisation d’un sentier d’interprétation, etc.
Chaque action (de gestion et complémentaire) sera estimée financièrement par forfait. Point sur les coûts à prévoir (à titre indicatif) :
Entretien de zone humide : entre 600 et 3000 € /ha, selon les techniques utilisées (entretien manuel ou mécanisé, superficies, accès, etc.).
Remise en état de zone humide : (restauration, réhabilitation) entre 10000 et 20000 € /ha.
Acquisition de zone humide : entre 1500 € /ha et 2500 € /ha).
FICHE 14
(SUITE)
33. FICHE 14
(SUITE)
1- L’acquisition de zones humides par la collectivité :
L’acquisition par la collectivité doit être envisagée dans certains cas (liste non exhaustive) :
--Enjeu qualité de l’eau : zone humide d’intérêt particulier (ZHIEP ou ZSGE), etc.
--Enjeu biodiversité : zone humide à forte valeur patrimoniale.
--Zone humide où aucun gestionnaire n’a été identifié, et ayant un important rôle vis à vis de la ressource en eau, etc.
L’acquisition de zones humides dépendra aussi des opportunités se présentant à la collectivité (identification auprès de la Safer Bretagne).
Le prix du foncier doit être examiné en parallèle du coût des interventions prévues, souvent très onéreuses. Une acquisition peut maximiser le retour sur l’investissement. L’acquisition peut se faire par le maître d’ouvrage du CTMA ou une autre collectivité.
Le plafond d’aides publiques pour l’acquisition est de 90%.
Le Grenelle de l’environnement prévoit l’acquisition de 20 000 hectares de zones humides par les collectivités publiques. L’agence de l’eau Loire-Bretagne a fixé un objectif d’acquisitions de 2.600 ha de zones humides d’ici 2015. De plus, le Plan National d’Actions pour les Zones Humides (février 2010) comprend le lancement d’un appel à projets, doté de 10 millions d’euros, pour l’acquisition et la gestion de zones humides participant à la lutte contre les inondations.
2- Exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB) :
La TFNB peut être exonérée à hauteur de 50%, lorsque le propriétaire s’engage à conserver le caractère humide des parcelles et les maintenir en nature de :
--prés et prairies naturels, herbages et pâturages
--landes, pâtis, bruyères, marais, terres vaines et vagues
La compensation pour la commune est garantie par l’Etat et indexée sur les évolutions des taux, mais intervient avec un délai d’un an.
En cas de bail, l’engagement n’est valable que s’il est signé conjointement par le propriétaire et l’exploitant.
Procédure d’exonération :
33
Fiches
pratiques
Liste des parcelles de la commune susceptibles d’être concernées, dressée par le maire (commission communale des impôts directs)
→ transmise au préfet avant le 1er septembre de l’année N-1.
Exonération de la TFNB pendant 5 ans à compter de l’année N :
--50 % dans le cas général
--100 % pour les espaces protégés (nécessité de joindre les plans de gestion)
Engagement de gestion par le propriétaire (visé par l’exploitant), transmis pour visa à la DDTM*, puis à l’administration fiscale
→ avant le 1er janvier de l’année N
34. Objectif : Lors de la réalisation du contrat et à sa suite :
--Faire le point sur l’avancement du programme
--Avoir un retour d’expérience sur les actions engagées
--Analyser la réponse du milieu aux actions menées
--Réorienter les actions ou objectifs en cas de besoin
Ce programme doit présenter les indicateurs choisis (techniques, socioéconomiques et financiers) et l’objectif de chacun d’entre eux (information qu’ils apportent par rapport aux objectifs du contrat). Un calendrier de réalisation avec estimation financière doit aussi y figurer.
La liste d’indicateurs doit au minimum être renseignée en début de contrat (état zéro et objectifs) puis en fin de contrat. Les indicateurs à renseigner pour les années intermédiaires sont définis au cas par cas.
Evaluation du contrat :
Un bilan doit être présenté chaque année au comité de pilotage assorti des perspectives pour l’année suivante. Ce bilan annuel donne au comité de pilotage les moyens de suivre le contrat et de valider le programme d’actions en le réorientant éventuellement (avenant).
A mi-parcours (année 3), les premières années du contrat doivent être évaluées. A noter : le constat de dérives préjudiciables à l’atteinte des objectifs du contrat et non justifiées peut conduire l’agence de l’eau à réviser voire à résilier le contrat.
La dernière année, le contrat doit obligatoirement être évalué, en s’appuyant sur les données recueillies au travers du suivi des indicateurs. Cette évaluation doit permettre de :
--tirer un bilan général du programme réalisé
--si le bilan du contrat est satisfaisant : préparer le programme de veille de 3 ans (financement de l’agence de l’eau)
--le cas échéant : établir un nouvel état des lieux qui permettra de poursuivre les opérations dans le cadre d’un nouveau contrat
34
Fiches
pratiques
Les écosystèmes « naturels » sont des systèmes plus ou moins résilients* : ils ne récupèrent un foncitonnement « normal » qu’au bout d’un temps variable selon le type de milieux et d’altération. Les résultats attendus d’une restauration doivent intégrer cette durée. Cependant il existe des seuils d’irréversibilité qui une fois atteints empêchent le retour au niveau de fonctionnement antérieur au changement, malgré un programme de restauration du milieu.
FICHE 15. Programme de suivi et d’évaluation du contrat
Crédit : Emmanuel Holder
35. FICHE 15
(SUITE)
Proposition d’indicateurs et de paramètres permettant de faire le suivi et l’évaluation du contrat :
L’agence de l’eau a établi une liste d’indicateurs pour les contrats territoriaux. Les indicateurs présentés ici reprennent en grande partie cette liste.
--L’avancée du CTMA-ZH, s’évalue à partir d’indicateurs de réalisation :
››conformité entre les actions définies et les actions réalisées
››moyens consacrés globalement et par action
››délais de mise en oeuvre et phasage
--Une évaluation socio-économique doit être faite :
››médiation : nombre et bilan des réunions, outils de communication, etc.
››satisfaction des usagers et des acteurs concernés
››évolution des usages en zones humides
--L’évolution des milieux après intervention est évaluée par des indicateurs d’impacts (1) :
››occupation du sol et typologie d’habitat
››suivis de la végétation (relevés phytosociologiques sur des placettes fixes ou le long de transects phytoécologiques) :
..structure de la végétation (importance de chaque strate : muscinale, herbacée, arbustive, arborée)
..richesse et composition floristique
..caractéristiques écologiques et biologiques des espèces (végétation nitrophile, rudérale, hygrophile, etc.)
..dynamique végétale des surfaces ennoyées
..dynamique végétale sur les écotones (2)
..abondance des espèces remarquables
››suivis de la faune (entomofaune, amphibiens, etc. : taille des populations, efficacité des reproductions, abondance des espèces rares ou menacées, etc.)
››des données sur l’hydrologie des sites pourront aussi être relevés, par exemple lors des interventions ayant pour objectif un rétablissement du fonctionnement hydrologique d’une zone. Il peut s’agir de :
..l’évolution des surfaces submergées
..l’évolution de l’épaisseur de la lame d’eau libre
..la durée de transit de l’eau sur le site
..l’alimentation par les différents apports et évacuation des eaux du site
›› d’autres indicateurs pourront être définis, afin d’évaluer la réponse du milieu aux interventions, et voir si elle répond aux objectifs initiaux.
35
Fiches
pratiques
(1) Les indicateurs d’impact doivent permettre de caractériser le milieu, état qui sera comparé à « l’état-zéro » (avant intervention) et à « l’écosystème cible » (à atteindre).
(2) Les écotones zone humide - espaces riverains sont des zones de contact entre le milieu humide proprement dit et les terres riveraines. Ces milieux sont particulièrement importants :
→ pour la ressource en eau : les processus de dénitrification et de fixation des nutriments et des toxiques se déroulent principalement à ce niveau.
→ pour la biodiversité : la transition humide - sec multiplie les formes d’habitats et, par voie de conséquence, le nombre des espèces recensées par unité de surface.
Le suivi de l’état de la faune et de la flore sur ces zones doit faire l’objet d’une attention particulière. C’est là, en effet, qu’apparaissent les premiers signes d’une dégradation liée à des causes extérieures (apparition et développement d’espèces rudérales par exemple). De plus leur accessibilité en font des milieux plus exposés et plus sensibles que les espaces internes à la zone humide.
On trouve souvent au niveau des écotones une structure agraire (talus – haie - bande enherbée) dont la structure et l’état représentent un intérêt fonctionnel majeur.
36. Objectif : Etablir le plan de financement, à partir des moyens humains, techniques et financiers nécessaires à la réalisation du contrat
Les moyens humains, techniques et financiers doivent être évalués pour l’animation et la réalisation du contrat (programmes d’actions et de suivi). Le plan de financement doit ensuite chiffrer les opérations par année, ainsi que la part de chaque financeur :
-- Auto-financement (maître d’ouvrage)
-- Subventions de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
-- Subventions du Conseil général du Finistère
--Subventions de la Région Bretagne (modalités FICHE 7. Demandes de subventions pour l’étude préalable)
-- Autres sources de financements
Le plan de financement du futur contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides devra faire l’objet d’une consultation et de l’approbation des principaux partenaires financiers.
Les actions aidées par l’agence de l’eau (AELB) et le Conseil général (CG 29) et les taux de subvention correspondants sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Rappel : Le contrat peut être financé à hauteur maximale de 80% d’aides publiques (90% pour les acquisitions de zones humides). Le Conseil général peut financer des actions jusqu’à 15 ans. L’Agence de l’eau peut financer jusqu’à 10 ans (modalités de l’agence FICHE 4. Présélection du territoire : priorités de l’agence de l’eau Loire-Bretagne).
Le détail des aides financières du Conseil général du Finistère (plaquette de la Cellule d’Animation sur les Milieux Aquatiques) et de l’agence de l’eau Loire Bretagne, sont téléchargeables sur le site zoneshumides29.fr > onglet Outils > Aides financières.
36
Fiches
pratiques
Nature de l‘action
Taux de subvention
AELB
Cg 29
Technicien milieux aquatiques
50% (1)
Forfait (1)
Travaux : restauration
et entretien
Cas général
30%
30% (2)
Zones humides « tête de bassin » (définition du Sdage, voir encadré ci-contre)
40%
Masses d’eau :
--n’atteignant pas l’objectif de bon état à l’engagement du projet
--fortement modifiées, n’atteignant pas l’objectif de bon potentiel à l’engagement du projet
50%
Acquisition et maîtrise foncière
30% (3)
30%
Mesures agri-environnementales
Forfait (4)
-
Dispositif de veille (animation et suivi, 3 ans, lorsque les objectifs environnementaux sont atteints)
50%
-
(1) Aide limitée à la durée du contrat (jusqu’à 5 ans) et à sa préparation (3 ans maximum pour l’AELB et 1 an maximum pour le Conseil général).
AELB : taux de subvention à 50% , plafond de dépense à 60000 €/an (salaire et charges globales) + forfait de 10000 €/an (frais de fonctionnement)
Cg 29 : 7.650 €/an (années du contrat 1 à 5), 5000 €/ an (années 6 à 10), 3000 €/an (années 11 à 15)
(2) Plafonds de dépenses annuelles en fonction de la superficie du bassin concerné :
--<100 km² : 50000 € (années de financements 1 à 5), 40000 € (années 6 à 10 et 11 à 15)
-- entre 100 et 249 km² : 70000 € (années 1 à 5), 60000 € (années 6 à 10 et 11 à 15)
-- entre 250 et 399 km² : 80000 € (années 1 à 5), 70000 € (années 6 à 10 et 11 à 15)
-- >400 km² : 100000 € (années 1 à 5), 90000 € (années 6 à 10 et 11 à 15)
(3) Le taux d’aide de l’agence peut être porté à 50% sur décision du Conseil d’administration pour répondre aux objectifs de la trame verte et bleue du Grenelle de l’environnement.
(4) Modalités du Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH), téléchargeable sur :
www.bretagne.pref.gouv.fr/sections/europe/ programmes_2007-2013/feader
Les « têtes de bassin versant », définition du Sdage Loire-Bretagne :
« Les têtes de bassin s’entendent comme les bassins versants des cours d’eau dont le rang de Strahler (1) est inférieur ou égal à 2 et dont la pente est supérieure à 1% ».
A l’extrême amont des cours d’eau, les têtes de bassin représentent notre « capital hydrologique ». Elles constituent un milieu écologique à préserver, habitat d’une grande biodiversité et zone de reproduction de migrateurs. Elles conditionnent en quantité et en qualité les ressources en eau de l’aval mais sont insuffisamment prises en compte dans les réflexions d’aménagement en raison d’un manque de connaissance sur leur rôle.
(1) Méthode d’ordination du réseau hydrographique, le rang de Strahler est calculé pour chaque cours d’eau en fonction du nombre et de la taille de ses affluents.
FICHE 16. Plan de financement du contrat
37. FICHE 17. Dossier de déclaration d’intérêt général (DIG) et dossier loi sur l’eau
Objectif : Préparer le dossier qui sera transmis pour instruction en préfecture à la fin de l’étude préalable, afin de déclarer l’intérêt général des travaux et obtenir l’autorisation de les engager.
Remarques :
--Il est procédé à une seule enquête publique au titre de la déclaration d’intérêt général et des régimes d’autorisation et de déclaration s’il y a lieu.
--Durée de la procédure : entre 4 et 10 mois / Coût de la procédure : de 4000 € à 8000 € / Durée de validité de la DIG : 5 ans renouvelable (article L215-15 du Code de l’Environnement).
--Les modalités d’instruction de la DIG sont présentées en annexe 5.
--Il est souhaitable que la DIG soit accompagnée de conventions directes avec les propriétaires concernés par les travaux (autorisation d’accès et d’intervention).
Contenu d’un dossier de DIG :
--Un mémoire justifiant l’intérêt général ou l’urgence de l’opération ;
--Un mémoire explicatif présentant de façon détaillée :
››Une estimation des investissements par catégorie de travaux, d’ouvrages ou d’installations ;
››Les modalités d’entretien ou d’exploitation des ouvrages, des installations ou du milieu qui doivent faire l’objet des travaux ainsi qu’une estimation des dépenses correspondantes ;
--Un calendrier prévisionnel de réalisation des travaux et d’entretien des ouvrages, des installations ou du milieu qui doit faire l’objet des travaux.
Lorsque le dossier prévoit la participation aux dépenses des personnes (autres que le maître d’ouvrage) qui ont rendu les travaux nécessaires ou qui y trouvent un intérêt, il comprend notamment la liste des personnes publiques ou privées appelées à participer aux dépenses, ainsi que les critères retenus pour fixer les bases générales de répartition des dépenses.
37
Fiches
pratiques
Art. R.214-1 du CE,
le projet est soumis à :
Type d’enquête publique
Forme du dossier
Référence : contenu du dossier « Loi sur l’eau »
Référence : contenu du dossier « DIG »
Autorisation
Conjointe DIG et loi sur l’eau
Dossier unique (DIG + autorisation)
Article R214-6 du code de l’environnement (CE)
Article R214-99 du code de l’environnement
Déclaration
DIG (le dossier de déclaration est cependant joint au dossier de l’enquête publique)
Deux dossiers séparés déclaration et DIG
Article R214-32 du code de l’environnement
Article R214-101 du code de l’environnement
Ni autorisation, ni déclaration
DIG
Dossier DIG
-
Article R214-102 du code de l’environnement
38. Objectif : Finaliser et synthétiser l’étude préalable dans un document qui servira de guide et de référence lors du contrat.
Les pièces constituant le « rendu papier »
de l’étude préalable sont les suivantes :
--Rapport technique de l’étude, comprenant :
››Rappel de la méthodologie utilisée lors de la réalisation de l’étude préalable : procédure de concertation (FICHES 5 et 8), état des lieux (FICHE 10), diagnostic (FICHE 11), identification des zones d’actions (FICHE 13).
››Synthèse des résultats : état des lieux (FICHE 10), diagnostic (FICHE 11), enjeux et objectifs (FICHE 12), concertation (FICHES 5 et 8).
››Programmes d’actions, de suivi et d’évaluation, et plan de financement : « fiche-actions » (actions et suivi par zone humide), calendrier du programme d’actions et du programme de suivi, et plan de financement prévisionnel (FICHE 15-1-2-3).
--Atlas cartographique : rendu visuel du diagnostic (FICHE 11), des zones d’actions prioritaires (FICHE 12), et localisation des zones d’actions du contrat (FICHE 14), à l’échelle du territoire du contrat et à une échelle de visualisation plus précise.
--Synthèse facilement diffusable.
--Autres documents : dossier de DIG (FICHE 16), contrat préparé pour signature (ANNEXE 5), etc.
Dans le cas où l’étude préalable est réalisée par un prestataire, certaines données doivent être fournies au maître d’ouvrage sur support informatique :
--Le rapport de l’étude et la synthèse facilement diffusable.
-- L’atlas cartographique (format pdf et projet SIG).
-- Les couches SIG et bases de données associées (dossier ‘inventaire’ issu du logiciel GWERN).
-- Les métadonnées.
Remarques :
-- Les données recueillies lors de l’étude sont la propriété du maître d’ouvrage. A l’issue de ce travail le bureau d’étude abandonne tout droit sur ces données, et leur réutilisation doit faire l’objet d’une autorisation par le maître d’ouvrage. Se référer aux chapitres du Cahier des Clauses Administratives Générales applicables aux marchés de prestations intellectuelles (CCAG- PI) pour les obligations légales concernant les droits respectifs du maître d’ouvrage et du prestataire.
-- Concernant la réalisation de rapports papiers, une attention particulière sera portée à l’application de critères de développement durable, (utilisation de papier recyclé, impressions recto verso, etc.).
38
Fiches
pratiques
FICHE 18. Rendus de l’étude
39. 1. Lancement de la procédure de déclaration d’intérêt général
Le dossier de déclaration d‘intérêt général, préparé au cours de l’étude préalable, doit être déposé auprès du Pôle Police de l’Eau - Service Eau et Biodiversité de la DDTM (guichet unique) avant la signature du CTMA- ZH, afin que son instruction et l’enquête publique se déroulent avant le démarrage du contrat. Les modalités d’instruction sont présentées en annexe 5.
2. Signature du contrat territorial « milieux aquatiques » - volet zones humides
Le maître d’ouvrage transmet aux financeurs le rapport technique de l’étude (comprenant le plan de financement prévisionnel du contrat). Après accord de principe, le CTMA-ZH est signé, entre l’agence de l’eau Loire- Bretagne, le Conseil général du Finistère et le maître d’ouvrage (annexe 7. Volet zones humides du contrat territorial « milieux aquatiques » ).
3. Demandes de subventions
Le maître d’ouvrage fait ensuite des demandes de subventions pour la première année de mise en oeuvre du contrat, accompagnées de la délibération de la collectivité sur le plan prévisionnel de financement. Chaque année, le maître d’ouvrage devra renouveler sa demande de financements pour l’année suivante, avec le programme d’actions détaillé.
Le fichier de demande de subvention est commun à l’agence de l’eau et au Conseil général.
Les financeurs se positionnent sur les actions de l’année, finançables dans le cadre de leur politique.
Remarque : Dans le cas d’une réalisation des travaux par des prestataires, une consultation peut précéder la demande de subvention.
39
Fiches
pratiques
Que faire après l’étude préalable ?
40. 40
Sigles &
glossaire
Sigles & glossaire
CAMA : Cellule d’animation sur les milieux aquatiques
CTMA-ZH : Contrat territorial «milieux aquatiques» - volet zones humides
DCE : Directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000, transposée en droit français par la loi du 21 avril 2004
DDTM : Direction départementale des territoires et de la mer
DIG : Déclaration d’intérêt général
DREAL : Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale
EPTB : Etablissement public territorial de bassin
IBGN : Indice biologique global normalisé
IMOL : Indice mollusque
IOBL : Indice oligochètes de bioindication lacustre
IPL : Indice planctonique
IPR : Indice poissons rivière
IPZH : Inventaire permanent des zones humides du Finistère
MAE : Mesure agri-environnementale
MISE : Mission interservices de l’eau
ONEMA : Office national de l’eau et des milieux aquatiques
PDRH : Programme de développement rural hexagonal
PLU : Plan local d’urbanisme
Sage : Schéma d’aménagement et de gestion des eaux
SCOT : Schéma de cohérence territoriale
Sdage : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux
SIE : Système d’information sur l’eau
SIG : Système d’information géographique
ZICO : Zone d’intérêt pour la conservation des oiseaux
ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique
SIGLES
41. 41
Sigles &
glossaire
Caractéristiques d’un milieu : ensemble des conditions climatiques, pédologiques hydrologiques et biologiques dont la conjonction particulière détermine les fonctions.
Fonctions : ensemble des processus écologiques se déroulant au sein des écosystèmes et à l’origine des valeurs et services rendus par les écosystèmes.
Ecosystème de référence : norme de comparaison et d’évaluation d’une intervention, pouvant être en partie arbitraire. Il peut s’agir de l’écosystème historique indigène, ou d’un milieu différent en fonction de l’état d’avancement de la dégradation et des objectifs du maître d’ouvrage.
Entretien : actions régulières indispensables au maintien des caractéristiques et fonctions du milieu souhaité.
Espèce invasive : espèce exotique animale ou végétale, introduite volontairement ou non par l’Homme qui, par sa prolifération, transforme et dégrade les milieux naturels de manière plus ou moins irréversible. Voir la plaquette du Conseil général du Finistère « Plantes invasives, un danger pour la biodiversité du Finistère ».
Espèce rudérale : espèce vivant sur les décombres, sur les bords de chemins ou à proximité des points d’occupation par l’homme, souvent nitrophiles.
Itinéraire technique : moyens techniques à mettre en oeuvre pour atteindre un objectif environnemental (caractéristiques techniques de l’intervention, méthodes employées, matériel utilisé).
Métadonnées : renseignements sur la nature, le contenu, l’usage, la qualité, etc. des données. Les « données des données ».
Naturalité : la naturalité peut se traduire par l’absence ou la levée des actions directes de l’Homme sur l’écosystème. On peut observer cinq niveaux de naturalité, allant des forêts primaires non exploitées, à la reconquête de la nature sur des zones pâturées, fauchées ou cultivées.
Résilience : capacité d’un écosystème à revenir à un état antérieur après une perturbation. On distingue la résilience de la résistance, soit la capacité d’un écosystème à ne pas modifier son fonctionnement ni son état face à une perturbation (changement de ses conditions physiques et biologiques).
Restauration : transformation intentionnelle d’un milieu pour y rétablir l’écosystème considéré comme indigène et historique, le but étant de revenir à la structure, la diversité et la dynamique de cet écosystème. Plus largement, la restauration est le fait de stopper la dégradation et remettre un écosystème dégradé (mais présentant encore un niveau suffisant de résilience), sur la trajectoire dynamique sensée être la sienne avant la perturbation.
Réhabilitation : lorsque la pression exercée sur un écosystème a été trop intense ou trop longtemps maintenue, la dynamique devient nulle ou est bloquée sur une trajectoire différente de celle de l’écosystème de référence. Une intervention humaine forte (réhabilitation) est nécessaire pour faire évoluer l’écosystème en le replaçant sur une trajectoire favorable.
Réaffectation : transformation d’un écosystème gravement dégradé (dynamique nulle ou bloquée sur une trajectoire différente) pour un nouvel usage. La réaffectation nécessite une intervention humaine forte (« démarrage forcé »), tout comme la réhabilitation.
Strahler (ordination de) : attribue un chiffre à chacun des cours d’eau selon sa position dans le bassin versant (amont aval) et son lien au cours principal :
• un cours d’eau sans affluent est d’ordre 1 (ou de rang 1).
• la confluence entre deux cours d’eau d’ordre n, donne un cours d’eau d’ordre n+1.
Zone humide : la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 définit les zones humides comme «les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année», codifié à l’article L 211-1 du code de l’environnement. L’arêté du 24/06/08, modifié par l’arêté du 01/10/09, précise les critères d’identification et de délimitation des zones humides.
Zone humide prioritaire : dans le guide, une zone humide est dite prioritaire lorsque le diagnostic a mis en évidence des intérêts forts pouvant répondre aux enjeux et aux objectifs du territoire, et dont l’état de conservation n’est pas satisfaisant.
Zones d’actions du contrat : dans le guide, ce sont les zones humides sur lesquelles vont être réalisées les actions du contrat. Il s’agit des zones prioritaires qui répondent aux critères de faisabilité pratique et aux choix politiques.
GLOSSAIRE
1
1
1
1
1
2
2
2
3