Cet article tire quelques leçons de la conception et
de l’usage de l’outil IDELIANCE depuis une di-
zaine d’années. Idéliance est un outil de gestion de
réseaux sémantiques développé à partir de 1993,
c’est à dire à une époque où Internet était encore
très peu répandu dans l’industrie, et le Web sé-
mantique tout à fait in
existant. Nous résumons
brièvement les caractéristiques de Idéliance, et
nous nous intéressons surtout aux applications in-
dustrielles qui en ont été faites. Ceci est l’occasion
de s’interroger sur les
motivations des « cols
blancs » vis à vis de la gestion des connaissances,
que nous opposerons ici à la gestion documen-
taire.
Mots clés :
Ingénierie des connaissances ; représen-
tation des connaissances ; attitudes personnelles et
collectives face à la gestion des connaissances
Expériences de gestion des connaissances avec IDELIANCE: supprimons le document!
1. Dix ans d’expériences industrielles en gestion des connaissances
avec le gestionnaire de réseaux sémantiques IDELIANCE
ou : comment se débarrasser des documents ?
Jean Rohmer
Centre des Nouvelles technologies d’Analyse de l’Information
Thales Communications France
jean.rohmer@fr.thalesgroup.com
Résumé
Cet article tire quelques leçons de la conception et
de l’usage de l’outil IDELIANCE depuis une di-zaine
d’années. Idéliance est un outil de gestion de
réseaux sémantiques développé à partir de 1993,
c’est à dire à une époque où Internet était encore
très peu répandu dans l’industrie, et le Web sé-mantique
tout à fait inexistant. Nous résumons
brièvement les caractéristiques de Idéliance, et
nous nous intéressons surtout aux applications in-dustrielles
qui en ont été faites. Ceci est l’occasion
de s’interroger sur les motivations des « cols
blancs » vis à vis de la gestion des connaissances,
que nous opposerons ici à la gestion documen-taire.
Mots clés : Ingénierie des connaissances ; représen-tation
des connaissances ; attitudes personnelles et
collectives face à la gestion des connaissances .
1 Introduction à Idéliance
Idéliance est un outil individuel ou collectif qui permet
de créer et de partager des réseaux sémantiques. L’idée
de base de Idéliance était très forte, puisqu’elle invitait à
abandonner la notion de texte, de document, au profit de
la notion de réseau de concepts. Voici une introduction
très élémentaire à Idéliance.
Toute chose dont on veut parler est un «sujet ». Un su-jet
peut être très court (« Boeing ») ou très long (« La
hausse des cours du pétrole relance l’intérêt pour les gi-sements
de charbon»).
À partir de sujets, on créé des énoncés de la forme
« sujet/verbe/complément » :
Boeing 777 / est construit par / Boeing
À chaque énoncé est associé automatiquement son
énoncé inverse :
Boeing / est le constructeur de / Boeing 777
On dit que « est le constructeur de » est la relation
inverse de la relation « est construit par ». Une relation
peut être symétrique (égale à son inverse). C’est le cas
pour « est un concurrent de ».
On appelle Collection Idéliance un ensemble de «sujets »
et d’« énoncés » entre ces sujets.
On peut dire qu’une Collection est un réseau, un graphe
dont les noeuds sont les sujets et les arcs les énoncés .
Indépendamment de cette structure de graphe, les sujets
peuvent être rangés dans des catégories : la catégorie des
personnes, des lieux, des problèmes à résoudre… Un sujet
peut appartenir à un ou plusieurs catégories ou à aucune.
On peut définir des catégories calculées : ce sont des caté-gories
définies à partir d’autres catégories .
Le complément d’un énoncé peut être autre chose qu’un
sujet : une valeur quelconque (numérique ou alphanuméri-que),
une date ou tout type de ressource informatique
(adresse Email, adresse de fichier, URL).
Enfin, à tout sujet est associé une zone de texte libre de
longueur non limitée, qui permet d’exprimer sur ce sujet
tout ce qui n’est pas dit par des énoncés.
2. La production des énoncés
Il y a trois grandes manières d’obtenir des énoncés : les
écrire «à la main », traduire des données structurées
(numériques ou codées) en énoncés et traduire des textes
quelconques en énoncés.
La première possibilité est la plus élémentaire. Elle peut
être considérablement facilitée par l’existence d’éditeurs
d’énoncés, comme celui du logiciel Idéliance, qui propose
tout un environnement informatique permettant d’écrire
des énoncés à l’aide de menus et d’un système de sugges-tions,
qui fait que l’on ne réécrira jamais deux fois un
même sujet ou une même relation : il suffira de les sélec-tionner
dans des listes de propositions. Une application de
ce type de saisie manuelle est la réalisation de collections
«mémoires personnelles », qui contiennent toutes les notes
d’organisation, contacts, réflexions, notes de lecture d’un
individu, et peuvent comporter des milliers de sujets et des
dizaines de milliers d’énoncés.
À plus grande échelle, dans une entreprise, on pourra tenter
de fusionner l’ensemble des mémoires personnelle des
collaborateurs (carnets de contact des commerciaux par
exemple). Dans de telles collections, on va trouver des
énoncés du genre :
Pierre Martin est le directeur de Service Après-Vente
EDS ;
EDS France est dirigé par Louis Dupont ;
Louis Dupont participe à Réunion Annuelle Clients
2002.
L’idée de la seconde possibilité (traduire des donnéesstruc-turées
existantes en énoncés) découle tout naturel-lement
de la première : tout le monde tient à jour des tableaux
Excel (Tab. 1) listant des personnes, des adresses, des
sociétés…. De même, toutes les informations saisies sous
des outils organiseurs, comme Outlook, sont dispo-nibles
sous forme de tels tableaux.
On n’a évidemment aucune envie de ressaisir sous forme
d’énoncés « manuels » ce genre d’informations. Or il est
extrêmement simple de les traduire en énoncés, puisque la
sémantique de chaque information est parfaitement définie
par sa position ligne / colonne.
Imaginons maintenant que l’on dispose non pas simple-ment
de tableurs, mais de grandes bases de données. On
pourra leur faire subir la même traduction en énoncés
Idéliance. Ainsi, à partir d’une base de gestion de ressour-ces
humaines, on pourra obtenir des énoncés du genre :
Pierre Martin a comme diplôme HEC ;
Pierre Martin a comme diplôme Harvard ;
EDS emploie Louis Dupont.
Pierre Martin occupe la fonction de Directeur
Commercial ;
Réunion Annuelle Clients 2002 se tient à La
Défense ;
Service Après-Vente EDS est une unité de EDS
France ;
Pierre Martin a été embauché en 1997 ;
La troisième manière d’obtenir des énoncés est de partir
de textes libres. Etant donné un document quelconque,
comment exprimer son contenu par un ensemble d’énoncés
simples ? On voit immédiatement que le problème ainsi
posé n’est autre que celui de la compréhension générale du
langage naturel, et qui n’a pas à ce jour de solutions. Obte-nir
ces énoncés reviendrait en effet à résoudre toutes les
difficultés si insurmontables aujourd’hui pour l’ordinateur,
et si facilement traitées par le cerveau humain. Il faudra
donc en la matière faire preuve de modestie, et utiliser les
capacités des outils linguistiques disponibles.
Navigations, requêtes, tableaux de bord à l’intérieur d’une
collection d’énoncés
Sans nous y attarder ici, il est clair que la double face d’un
énoncé suffisamment proche du langage naturel pour être
compréhensible par l’homme et suffisamment simple et
structuré pour être traité efficacement par la machine va
autoriser de nombreux modes de consultation :
• naviguer de sujet en sujet :
lorsque l’on clique sur un sujet, on va créer une page
qui contient tous les énoncés où il est présent, comme
sujet ou complément, et ainsi de suite de sujet en sujet ;
• poser des questions très structurées :
trouver tous les sujets qui habitent à Marseille, qui
travaillent à la SNCF et qui ont plus de 43 ans ;
• poser des questions de recherche full text :
quels sont tous les sujets qui sont présents dans une
phrase qui contient les mots « Martine » ou « Lille » ;
• demander la construction de tableaux croisés :
montrer les personnes habitant Marseille classés selon
le secteur d’activité de leur employeur et la nature de
3. Titre du document
leur diplôme.
Un point important est que toutes ces opérationsse font
sans aucune programmation : les énoncés sont « autopor-teurs
» de leur sémantique, qui est exploitée à la fois pour
aider l’utilisateur à exprimer sa requête et à la machine
pour faire les bons filtrages et les bons liens.
Une nouveauté rendue possible par les réseaux sémantiques :
la recherche de liens
Si l’on considère un réseau sémantique comme une
carte dont les villes représentent les sujets et les routes
figurent les relations entre ces sujets, il est naturel de se
poser des questions comme :
- Comment peut-on aller du point A au point B ?
- Quels sont les moyens d’aller de A à B en passant par
C ?
Dans la terminologie Idéliance, ceci s’appelle l’opération
« Quoi Entre ».
Elle permet de rechercher tous les chemins (avec certains
critères de limitation) entre deux ensembles de sujets .
2 Les différents types de mises en
oeuvre d’Idéliance
2.1 Idéliance en tant qu’outil personnel
de gestion des connaissances
Historiquement, et ceci a de l’importance, Idéliance a
d’abord été un outil de gestion de connaissances person-nelles,
développé dans le cadre du projet Eureka
MNEMOS « Mémoire d’Entreprise », en coopération avec
–en utilisant les noms de l’époque- Matra Marconi Space,
Aérospatiale, Bull, le CEA et NFT Raufoss (Norvège). Le
but initial était de permettre à un individu d’organiser ses
connaissances personnelles et à seule fin de les exploiter
personnellement. Si d’un côté cela simplifiait certaines
contraintes de mise en oeuvre informatique, d’un autre côté
cela élevait le niveau d’exigence : il fallait que la motiva-tion
à l’usage d’un tel outil soit purement personnelle, c’est
à dire sans aucune contrainte ni obligation collective.
Cela impose que l’individu ait envie d’utiliser un tel ou-til.
Ce travail de conception d’Idéliance en tant
qu’instrument personnel de gestion de connaissances per-sonnelles
à des fins personnelles a essentiellement été
mené à bien par Sylvie Le Bars, dont on retrouve au-jourd’hui
sur le blog www.arkandis.com la philosophie de
l’implication de l’individu dans la gestion de l’information.
Il a été frappant de constater que ce que proposait Idé-liance
: « abandonner la notion de document au profit de
celle de réseau sémantique » a attiré énormément certaines
personnes, au point que celles qui ont commencé à
l’utiliser il y a des années ne se sont jamais arrêtées.
C’est une bonne nouvelle, la mauvaise étant que d’après
notre expérience moins de 1% des personnes adopte spon-tanément
cette attitude. Il existe ainsi des personnes qui
tiennnent quotidiennement à jour la « mémoire » de leur
activité professionnelle personnelle sous forme d’un réseau
sémantique. Ceci est tout à fait remarquable si on le rap-proche
du lent décollage du Web Sémantique. De telles
collections personnelles peuvent contenir plus de 10 000
sujets et 50 000 énoncés.
Un autre point relativement positif est le constat de la vi-tesse
avec les personnes jeunes –étudiants, jeunes diplô-més-
apprennent les gestes de base pour utiliser un tel
outil : le temps nécessaire dépasse rarement les 30 minutes,
alors qu’il est souvent de 2 jours ou plus pour les profes-sionnels
« confirmés ».
Le constat de cette différence de temps d’apprentissage
invite à la réflexion sur la faisabilité de la mise en place
d’outils de gestion de connaissances à grande échelle dans
une collectivité réunissant tous les âges de la vie profes-sionnelle.
4. 2.2 Idéliance en tant qu’outil collectif de
gestion des connaissances
Les premiers clients de Idéliance ont acheté la version
personnelle de l’outil à partir de 1997. Parmi eux on peut
citer le CEA, L’Etat Major de l’Armée de Terre, Danone,
L’Oreal, L’Institut Français du Pétrole …
Mais très vite ces clients nous ont demandé de disposer
d’un Idéliance collectif : c’est à dire permettant de consti-tuer
un réseau sémantique partagé par un groupe de per-sonnes,
c’est à dire où chacun, selon ses droits, puisse
consulter ou mettre à jour le réseat sémantique.
Ceci a abouti à la disponibilité d’une version serveur
HTTP / Client Léger en 2000, un véritable outil de Web
Sémantique avant la lettre.
De nouveaux clients ont alors adopté cette solution : Les
Laboratoires Merck Lipha, France Telecom, la Section
Technique de l’Armée de Terre, l’Institut National des
Telecommunications, Gaz de France, la RATP …
Dans un tel usage collectif, la perspective devient très
différente de celle de l’usage individuel La décision
d’adopter ce mode de travail n’est plus individuelle, volon-tariste.
Elle est collective, et –au moins partiellement-imposée.
Le rythme de travail n’est plus donné par un
individu passionné, mais plus souvent par la lenteur inhé-rente
à tout projet collectif.
Si le bon côté des choses est que chacun bénéficie du
travail de tous, ce qui est moins évident est le problème du
choix de termes communs pour désigner les sujets, les
relations, les catégories .
3 Les obstacles à la gestion des
connaissances
La petite société qui a créé le logiciel Idéliance n’a pas
survécu à la difficulté qu’elle a rencontrée en 2001 pour
lever des fonds après l’explosion de la bulle Internet.
Idéliance est maintenant la propriété du groupe Thales,
qui a commencé à l’utiliser dans le domaine du Rensei-gnement
Mi litaire et de la fusion d’informations hétérogè-nes.
A ce titre, il est utilisé opérationnellement par plu-sieurs
unités militaires, avant certainement de retourner
également vers les applications civiles courant 2006.
Mais il y a aussi des raisons plus profondes qu’un man-que
de moyens de la société éponyme pour expliquer
que’un logiciel comme Idéliance n’ait pas fait plus
d’adeptes.
Un autre argument pour cela est l’interminable décollage
du Web Sémantique, malgré tout le poids du W3C.
Or il faut réaliser que la démarche Idéliance était exac-tement
celle du Web Sémantique – à l’échelle près- : re-noncer,
pour représenter certaines informations ou connais-sances,
à utiliser le document au profit de réseaux sémanti-ques.
Dit de manière plus triviale, il s’agit de passer de
la notion de document, de texte à celle de phrase.
Cela suppose de changer des manières séculaires de
travailler, réfléchir, lire, écrire, apprendre. Depuis des
siècles, les « manipulateurs de symboles » -pour ne pas
dire les détenteurs du pouvoir, pouvoir de l’argent ou des
idées, ont utilisé le document pour asseoir ce pouvoir à
travers les livres, les journaux, les articles, les revues, les
devoirs scolaires, les dissertations ….
Nous allons maintenant lister quelques obstacles à cette
gestion sémantique, structurée des connaissances telle que
la proposent des outils comme Idéliance ou plus générale-ment
le Web Sémantique.
Le mode de travail en projet déresponsabilise les in-dividus
face à la gestion des connaissances
Alors qu’une bonne gestion des connaissances semble
aller de soi pour favoriser le succès d’un projet, la nature
temporaire, flexible, d’un projet décourage ses acteurs :
tous ses membre s’éparpillent à la fin, on risque de ne
jamais plus croiser le chef du projet, si un projet s’est mal
passé, on préfère le taire. Il n’y a jamais deux projets qui se
ressemblent, d’un projet à l’autre les rôles et les organisa-tions
ne sont pas les mêmes … Finalement, on se raccroche
à la seule chose visible dans la production d’un projet : les
documents qui en sortent (essentiellement PowerPoint,
Word et Excel). Et l’outil numéro un devient et reste un
outil de GED et non de gestion de connaissances.
Il est très difficile de capitaliser de projet en projet à par-tir
du moment où aucune structure permanente ne semble
présente pour « regarder » ces projets de l’extérieur. Quand
un contributeur arrive dans un nouveau projet, on ne lui
demande pas de raconter ses faits d’armes passés mais de
s’adapter au plus vite à la spécificité du nouveau projet.
Le seul « point fixe » dans la gestion par projets est pa-radoxalement
l’individu. Et ceci incite à penser que le
dernier refuge de gestion des connaissances serait -retour
aux sources de Idéliance- la gestion de la connaissance
personnelle –dans la tradition Idéliance on parle de « mé-moire
personnelle – de l’individu . Mais dans ces condi-tions,
cette gestion des connaissance sera non seulement
personnelle mais aussi privée, discrète, invisible …
5. Titre du document
L’influence de Google et autres moteurs de recherche
De plus en plus d’informations qui nous intéressent sont
indexées et retrouvées par Google et ses confrères sans
qu’on n’ait le moindre effort à faire. C’est parfois sur Goo-gle
que l’on trouve l’information indiquant à quelle époque
on était à tel endroit, ce que l’on a dit à telle occasion, le
nom de la personne rencontrée, le montant du capital social
de son employeur, l’adresse email de sa cousine germaine,
etc …
De même que le mode de travail en projet tel que prati-qué
actuellement ramène tout à la production de docu-ment,
de même Google incite à tout « faire passer » dans
des documents. Pire, alors qu’il y a 5 ou 10 ans, Google
retrouvait essentiellement des pages de sites HTML, par
définition bien structurées, les phénoménales augmenta-tions
des débits de communication peuplent le Web d’un
nombre grandissant de fichiers (au format PDF par exem-ple)
de plus en plus grands. Une requête Google dans un
domaine scientifique ramène aujourd’hui un fichier sur
deux réponses.
L’extraordinaire puissance –dans tous les sens du terme-de
Google en fait à la fois un outil collectif et individuel de
gestion de connaissances … à condition de passer par le
paradigme du document. Tant que le Web sémantique
n’existera pas ou si peu, les choses ne changeront pas, et la
bonne question est peut-être : Google va-t-il prendre des
initiatives autour du Web sémantique ?
La multiplication des « micro-espaces collaboratifs en
extranet »
La gestion collective bien ordonnée des connaissances
dans les entreprises n’ayant pas été généralisée, l’afflux des
pièces jointes véhiculant les 100 versions successives d’un
document s’amplifiant, les individus réagissent à l’échelle
de micro-groupes en se définissant des « micro –espaces
collaboratifs en extranet », qui dans leur plus simple ex-pression
dont le partage d’un (1) document par deux (2)
individus via internet, à travers des produits comme Write-ly
(qui vient d’être racheté par … Google). D’une manière
plus sophistiquée, il s’agit de la mise en place de Wiki
corconscrits à un petit domaine.
Nous n’évoquerons pas ici les Blogs et les RSS.
Globalement, le résultat est que chaque individu se
trouve non seulement en position de recevoir des docu-ments
(via le courriel), de retrouver des documents (via
Google), mais aussi de devoir surveiller / contribuer à des
évolutions dynamiques de documents au sein de ces
« micro –espaces collaboratifs en extranet ».
Tout cela est très loin des grands programmes de gestion
des connaissances en entreprise soigneusement planifiés.
Finalement, alors que la gestion des connaissances est
d’abord un effort réfléchi pour structurer l’information, les
individus sont débordés par une avalanche irréfléchie de
documents non structurés.
4 Conclusion : Revenir aux sour-ces
de la gestion personnelle
des connaissances ?
La gestion des connaissances implique de quitter le para-digme
du document alors même que :
„ le document est le paradigme dominant depuis tou-jours
„ les « NTIC » multiplient encore la prolifération de
documents
Depuis 15 ans, -époque du lancement de Lotus Notes- les
initiatives pour le travail collaboratif, le partage des
connaissances dans des espaces documentaires partagés
connaissent des succès limités, et sont débordés par
l’inondation de documents transportés en pièces jointes par
le courrier électronique, et plus récemment par la multipli-cité
des micro-espaces collaboratifs en extranet.
Finalement, toute la charge cognitive retombe sur les in-dividus,
et c’est peut-être là que peut surgir une nouvelle
poussée de gestion des connaissances, à la fois personnelle,
discrète et privée.
Pour qu’elle ait des chances d’exister, deux conditions au
moins semblent importantes au niveau des outils :
„ offrir aux individus des outils de structuration de
l’information qui leur donnent envie d’y consacrer
des efforts. Il est notable que deux initiatives issues
du Web Sémantique –et issues surtout de sa lour-deur-
tentent d’aller dans cette direction : le Seman-tic
Desktop et le Semantic Wiki. Des communautés
sont en train de se structurer autour de ces néolo-gismes.
C’était l’objectif d’origine d’Idéliance, et
c’est un domaine qui nécessite des efforts renouve-lés
„ avoir comme retombée première d’aider – dans un
premier temps- les individus à produire des docu-ments
PowerPoint, Word et Excel, puisque c’est sur
cette production qu’ils seront jugés. Il faut accepter
6. de commencer à pactiser avec le diable document ,
puis, progressivement, espérer faire ressurgir la
structuration sous-jacente à ces documents ainsi
produits. Dans ce sens nous pensons remettre en
service une initiative prise en 1998 , appelée « Ide-liance
Inside » qui consistait à « cacher » des énon-cés
sémantiques Idéliance dans des pages HTML.