SlideShare una empresa de Scribd logo
1 de 24
Descargar para leer sin conexión
9HRLEMB*jeiaae+[FKKEB 
Vendredi-dimanche 10-12 octobre 2014 | Numéro 177 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement | Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,00 EUR | agefi@agefi.com | Rédacteur en chef: François Schaller 
ram-ai.com 
Le pessimisme dominant 
pondéré par les entreprises 
EXPORTATIONS. Les perspectives très positives vers les Etats-Unis relativisent le ralentissement en Europe. 
LE POINT SUR LA MARQUE «MONDAINE» 
L’horloge de gare 
refuse d’atterrir 
ANDRÉ BERNHEIM. La maison zurichoise dépasse de très loin 
toutes les projections de l’industrie horlogère. Après plus d’un quart 
de siècle de stratégie monoproduit dans l’entrée de gamme. PAGE 5 
Le FMI révisait cette semaine ses 
projections de croissance mondiale 
à la baisse. Les considérants sont 
exogènes, sans surprise. Ils donnent 
le ton de toutes les prévisions 
conjoncturelles en cascade de ces 
dernières semaines, jusqu’aux 
niveaux les plus locaux: risques géo-politiques 
accrus, excès financiers, 
stagnation séculaire dans les Etats 
développés, persistance d’une infla-tion 
basse, faiblesse de la croissance 
potentielle. 
Un élément explicatif n’est en revan-che 
plus du tout évoqué: la cyclicité. 
Le fait qu’elle a disparu des raison-nements 
doit-il exclure la possibilité 
d’un facteur purement cyclique? 
Probablement occulté par les effets 
des injections monétaires et des 
plans massifs de relance, qui ont 
peut-être tendance à altérer la forme 
«normale» des cycles? Tant que ces 
plans perdurent, le sentiment s’ac-centue 
d’une phase perpétuelle de 
rebond. Rien ne serait pourtant plus 
normal qu’une pause. Aux dernières 
grandes phases d’expansion de la 
production et du commerce interna-tional 
(années 1980 à fin 1990, puis 
2002-2007), succède apparemment 
une séquence dépressive. 
La problématique de l’innovation au 
sens de Schumpeter pourrait même 
MARCHÉS ACTIONS 
L’impossible 
accrochage PAGE 11 
la prolonger. Les médias sociaux, 
applications informatiques et autres 
plateformes commerciales numéri-ques 
ont rapidement bouleversé les 
processus de production, de distribu-tion, 
de marketing. Les ventes de 
détail aux Etats-Unis ont enregistré 
des taux de croissance annuels entre 
2002 et aujourd’hui trois fois moins 
élevés que ceux de la période 1970- 
fin des années 1990. 
Consommateurs et entreprises se 
félicitent rétrospectivement de l’ap-parition, 
dans un lointain passé, de 
l’électricité ou des chemins de fer. 
Celles et ceux qui ont vécu ces inno-vations 
les ont général subies dans 
un premier temps. Pertes d’emplois 
et/ou baisse significative de revenus. 
En dépit de la forte baisse du taux de 
chômage aux États-Unis (passé de 
10% en 2009 à moins de 6%), mal-gré 
l’amélioration des indicateurs de 
long terme (intentions de recrute-ments 
et évolution du nombre d’em-plois) 
et de l’industrie manufactu-rière, 
en dépit de la hausse record 
depuis 2007 des projets d’investisse-ments 
des petites entreprises, les 
salaires demeurent les mêmes. 
Quand ils ne reculent pas. Entraînant 
avec eux le niveau général des prix. 
Avec une menace de déflation, c’est-à- 
dire de récession.! 
DOW JONES 16659.25 
8600 
8560 
8520 
16960 
16860 
16760 
VIS INVESTIMENTOS AU BRÉSIL 
L’implantation du 
côté de Lausanne 
PAGE 24 
PRIVATE EQUITY DE LA FAMILLE BERTARELLI 
Grande acquisition en Hongrie 
PAGE 7 
IMAGERIE DANS LE SECTEUR IMMOBILIER 
La nouvelle relation clientèle 
PAGE 4 
RÉSULTATS DE SOLVALOR 61 (LAUSANNE) 
Les niveaux d’investissement 
PAGE 4 
INGÉNIERIE ENVIRONNEMENTALE PLANAIR 
Projet d’envergure en Afrique 
PAGE 3 
LE TITRE SWISSCOM À CONTRE-COURANT 
Très rassurant actuellement 
PAGE 5 
LES LOIS LSFIN ET LEFIN SONT À MODIFIER 
Les vues de l’asset management 
PAGE 8 
BITCOIN SUISSE LANCE UN CERTIFICAT 
Crypto-monnaie version papier 
PAGE 24 
L’expérience 
du tout-terrain 
JEAN-PIERRE DANTHINE. Le vice-président 
de la Banque nationale était hier à la Foire du Valais. 
La Banque nationale (BNS) à la Foire du Valais, ce 
n’est pas chaque année. On pouvait penser au dé-part 
que l’institution venait hier à la rencontre 
d’un très large public parce les Suisses voteront le 
30 novembre sur l’initiative populaire visant à 
contraindre les autorités à rapatrier l’or de la BNS 
stockée à l’étranger. Un texte labellisé UDC que 
combat évidemment l’institution. Mais la compo-sition 
de la salle, grande et pleine, relativisait ce 
scénario. Il y avait surtout des représentants de 
l’économie: industrie, commerces, arts et métiers, 
services en général (sans oublier la banque canto-nale). 
Et de la politique bien entendu, à commen-cer 
par le conseiller d’Etat Maurice Tornay. Si Jean- 
Pierre Danthine a effectivement digressé sur le 30 
novembre, ce n’était de loin pas son thème princi-pal. 
Il s’agissait plutôt de se demander si les ban-ques 
centrales en faisaient trop (titre de l’exposé) 
depuis la grande crise bancaire et financière. 
Question à laquelle on attendait évidemment que 
la réponse fût négative.Au moment des 
questions, l’ambiance s’est avérée plutôt sereine. 
Danthine a même eu l’occasion de faire un peu 
d’humour, avec un franc succès parmi ses 
auditeurs. Et il n’a pas manqué de rappeler à de 
nombreuses reprises, à l’attention du marché des 
changes (toujours en embuscade), la détermina-tion 
de la BNS à maintenir le taux plancher à 1,20 
franc contre euro. EXTRAITS PAGE 6 
ÉDITORIAL LÉVI-SERGIO MUTEMBA 
SMI 8482.90 
-0.40% -1.97% 
8480 
16660 
JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE 
Solutions pragmatiques 
en mode public-privé 
Genève www.lindegger-optic.ch 
GILLES MARTIN 
Les exportations vont-elles pren-dre 
le relais du marché intérieur 
dans le soutien à la conjoncture en 
Suisse? 
Il y a deux lectures possibles de l’in-dicateur 
export des petites et 
moyennes entreprises publié hier 
par Credit Suisse et Switzerland 
Global Enterprise (S-GE). L’une, 
négative, consiste à constater que 
ce baromètre est passé à 0,94, soit 
sous la moyenne à long terme de 
1,00. Et la peur de voir la conjonc-ture 
se contracter a gagné en force 
dans toutes les branches: 52% des 
entreprises craignent la récession, 
contre 31% au dernier trimestre. 
L’autre approche, plus positive, 
consiste... à examiner le sondage 
plus en détail. 
Les attentes prévoient des expor-tations 
en hausse dans la majorité 
des secteurs pour le quatrième tri-mestre. 
Ce sont surtout les Etats- 
Unis qui justifient cette optimisme 
relatif, avec une hausse des pers-pectives, 
mais la très grande majo-rité 
des sondés (92%) prévoient 
une demande stable en prove-nance 
des pays européens. C’est 
autant qu’au trimestre passé. 
Mieux: la proportion de sociétés 
optimistes quant à une accéléra-tion 
de leurs ventes hors frontières 
a progressé de 1,6 point de pour-centage 
sur trois mois, à 45,7%, tan-dis 
que celle des entreprises tablant 
sur une stagnation s’est repliée de 
5,2 points de pourcentage à 41,7%. 
La part des exportateurs redoutant 
une contraction a, elle, augmenté 
de 3,6 points de pourcentage à 
12,6% seulement. 
L’Allemagne reste la principale 
destination nationale visée par les 
petites et moyennes entreprises 
suisses, avec 80% d’intentions d’y 
exporter des biens ou des services 
ces prochains mois. 
Globalement, toutes les branches 
abordent le dernier trimestre avec 
confiance. Avant tout dans le sec-teur 
de la métallurgie. Dans la 
construction mécanique aussi, les 
exportateurs tablent clairement 
sur une hausse des ventes à l’étran-ger. 
La crainte d’une concurrence 
accrue sur les prix s’accentue dans 
les branches les moins confiantes, 
à savoir l’industrie du papier, l’élec-trotechnique 
et l’industrie de pré-cision. 
PAGE 9 
La dimension 
cyclique oubliée SCHWARZIE. 
Le premier Sommet 
mondial des régions pour 
le climat s’ouvre à Paris. 
Organisé depuis Genève. 
MARJORIE THÉRY 
Arnold Schwarzenegger rencon-tre 
le président François Hollande 
aujourd’hui à Paris. Il sera l’or-chestrateur 
du premier Sommet 
mondial des régions pour le cli-mat, 
qui s’ouvre demain dans la 
capitale française. 
Organisé depuis Genève par le 
R20 (association de droit suisse 
basée à Versoix depuis 2010), la 
structure co-créée par l’ancien 
gouverneur républicain de Cali-fornie 
rassemble plus de 500 ré-gions 
du monde (L’Agefi du 29 sep-tembre). 
Ce premier sommet a en fait été 
initié par Schwarzenegger et Mi-chèle 
Sabban, présidente et co-fondatrice 
du R20. Plus de 500 
représentants locaux sont atten-dus. 
Villes, Régions, Cantons, etc. 
Mais aussi des représentants de 
sociétés privées de technologie et 
des investisseurs. L’objectif est de 
débattre de solutions concrètes ap-pliquées 
à l’échelle de ces diffé-rents 
territoires pour proposer des 
solutions bottom-up plutôt que 
top-down. C’est-à-dire venant 
d’entreprises ou de collectivités 
publiques plutôt que des Etats ou 
de l’international. 
Le sommet s’achèvera par une 
«Déclaration de Paris», qui ras-semblera 
initiatives et proposi-tions 
des régions, mais aussi du 
secteur privé, les partenariats pu-blic- 
privé étant valorisés. Des an-nonces 
devraient aussi être fai-tes 
sur des méthodes innovantes 
de financement. John Tidmarsh, 
Chief Investment Officer (CIO) 
du R20, précise le sens et les condi-tions 
de cette démarche. PAGE 3
PAGE 2 vendredi 10 octobre 2014 FORUM 
Nouveaux défis majeurs de 
l’industrie horlogère suisse 
Les smartwatches sont-elles vraiment des montres si intelligentes que l’on veut nous le faire croire? 
JEAN-PIERRE GHELFI* 
Les médias ont fait grand cas il 
y a quelques semaines de la «mon-tre 
» présentée par la société Ap-ple, 
qui ne peut apparemment pas 
être désignée autrement que 
comme intelligente (smart-watch). 
En effet, elle proposera à son titu-laire, 
à part l’indication de l’heure, 
de nombreuses applications deve-nues 
habituelles sur les télépho-nes 
portables, ainsi que de nouvel-les 
fonctions liées en particulier à 
la santé (mesure de flux corporels) 
et au paiement électronique. Le 
fonctionnement de cette smart-watch 
(montre connectée) impli-que 
d’avoir sur soi un téléphone 
portable du même producteur. 
L’un dans l’autre, c’est ainsi une 
dépense (un investissement?) de 
plus d’un millier de francs qu’il 
faut envisager. 
On notera que Apple, qui s’est fait 
une réputation d’être toujours à 
l’avant-garde des innovations 
technologiques, n’est ici que le 
dernier sur un marché déjà bien 
balisé, après d’autres, par Sony, 
Samsung ou LG utilisant le sys-tème 
d’exploitation Android de 
Google. Annoncé avec tout le fra-cas 
médiatique dont l’entreprise 
est coutumière, le modèle d’Ap-ple 
ne sera même disponible dans 
le commerce qu’au printemps 
prochain! 
L’intérêt, en Suisse, des annonces 
de ces géants mondiaux de l’in-formatique 
s’est concentré sur les 
répercussions éventuelles pour 
l’industrie horlogère. Serions-nous 
dans une situation analogue 
à celle des années 70 qui avait vu 
débarquer les premières montres 
numériques de fabrication japo-naise? 
A l’époque, notre industrie horlo-gère 
n’avait rien vu venir. En quel-ques 
années, la main-d’oeuvre em-ployée 
par la branche était passée 
de 90.000 à 30.000 personnes. 
Crise terrible qui, pour simplifier, 
a donné naissance à la Swatch et 
au groupe de feu Nicolas Hayek, 
dénommée initialement SMH 
(Société de microélectronique et 
d’horlogerie) devenu Swatch 
Group en 1998, et qui s’est imposé 
comme le premier groupe hor-loger 
mondial. Une autre manière 
de formuler ces questions serait 
de se demander pourquoi le 
Swatch Group n’a apparemment 
pas cherché à figurer parmi les 
premières sociétés dans le monde 
à s’intéresser à ce nouveau cré-neau? 
Car, aujourd’hui, les 
connaissances techniques existent 
en Suisse – du moins si l’on en 
croit un expert du Centre suisse 
d’électronique et de microtechni-que 
(CSEM) dans un entretien 
publié par Le Temps. 
La raison (ou plutôt l’une des rai-sons) 
tient probablement au fait 
que l’horlogerie helvétique a misé 
depuis une quarantaine d’années 
sur la valeur de sa production, et 
non sur le nombre de pièces pro-duites. 
Elmar Mock, co-inventeur avec 
Jacques Müller de la Swatch, ré-sume 
très bien la situation ac-tuelle: 
«Sur deux cents montres 
fabriquées dans le monde, une 
seule l’est en Suisse. En revanche, 
le bénéfice que l’on retire de cette 
montre est supérieur à la somme 
des bénéfices des 199 autres mon-tres. 
On a donc gagné la guerre de 
l’argent. L’horlogerie suisse a 
réussi à transformer du laiton en 
or, en créant un bijou mécanique 
symbolisant le travail et l’ingénio-sité 
de l’homme. (…) En revan-che, 
la Suisse a raté une magnifi-que 
opportunité. Il est choquant 
de constater que les barons de 
l’horlogerie suisse trouvent ce 
marché inintéressant. En prenant 
un chiffre réaliste de 100 millions 
de smartwatches vendues par an, 
ce marché pourrait peser dans les 
30 milliards de dollars, soit davan-tage 
que l’ensemble de l’horloge-rie 
suisse.» 
Remarques qui nous renvoient 
aux questions relatives au choix 
de la valeur plutôt que de la quan-tité. 
Les analyses les plus pertinen-tes 
– à notre avis – que nous avons 
lues indiquent que l’apparition 
des smartwatches va faire mon-ter 
la pression sur les fabricants 
de montres électroniques de bas 
et milieux de gamme, installés 
pour la plupart en Asie, singuliè-rement 
en Chine. En prenant un 
cas extrême qui serait l’élimina-tion 
de toutes les montres de bas 
et milieu de gamme jusqu’à un 
prix de vente de 500 francs 
(Swatch, Certina, Mido et Tissot) 
les résultats d’exploitation du 
Swatch Group ne baisseraient 
que de 5%! 
Il est très vraisemblable que les 
horlogers helvétiques – ou du 
moins certains d’entre eux – pro-poseront 
lors de la prochaine foire 
de l’horlogerie (printemps 2015) 
des montres qui comporteront des 
senseurs spécifiques à certaines 
fonctions corporelles et/ou des ap-plications 
correspondant à des be-soins 
bien définis de leurs utili-sateurs 
– en matière de sécurité, 
de gestion d’agendas, de commu-nications, 
de trafic de paiements, 
par exemple. 
Les horlogers ont raison de ne pas 
vouloir copier les géants de l’élec-tronique 
et de l’informatique – 
d’ailleurs, dans tous les cas de fi-gure, 
ils n’y parviendraient pas. 
Ils doivent en revanche veiller à 
intégrer les bouleversements tech-nologiques 
pour continuer de pro-poser 
des produits qu’ils sont pra-tiquement 
les seuls à (savoir) 
offrir. 
* domainepublic.ch/articles/26483 
LES HORLOGERS ONT RAISON DE NE 
PAS VOULOIR COPIER LES GÉANTS DE 
L’ÉLECTRONIQUE ET DE L’INFORMATI-QUE. 
ILS N’Y PARVIENDRAIENT PAS. 
Le grand danger pour la démocratie 
Les citoyens lambda 
n’ont bien souvent pas 
la compréhension 
du fonctionnement 
du système politique. 
DANI RODRIK* 
Dire que les riches ont plus de 
pouvoir politique que les pauvres, 
même dans les démocraties où 
chacun à un droit de vote égal, n’a 
rien de nouveau. Mais deux po-litologues, 
Martin Gilens de l’uni-versité 
de Princeton et Benjamin 
Page de l’université Northwes-tern, 
ont récemment publié des 
données révélatrices sur la situa-tion 
aux États-Unis, qui ont une 
incidence cruciale sur le fonction-nement 
de la démocratie – aux 
États-Unis et ailleurs dans le 
monde. 
Les auteurs se sont appuyés sur 
des travaux antérieurs de Gilens 
qui a minutieusement compilé 
des sondages d’opinion sur près 
de 2000 questions politiques, ef-fectués 
entre 1981 et 2002. Les 
deux politologues ont ensuite dé-terminé 
si le gouvernement fédé-ral 
américain adoptait la politique 
en question dans les quatre ans 
suivant le sondage et à quel point 
le résultat correspondait aux pré-férences 
des électeurs à différents 
niveaux de l’échelle des revenus. 
Prises séparément, les préféren-ces 
de l’électeur «moyen» – c’est-à- 
dire situé dans le milieu de la ré-partition 
des revenus – semblent 
avoir une forte influence positive 
sur la réponse finale du gouver-nement. 
La politique souhaitée 
par l’électeur moyen a nettement 
plus de chances d’être appliquée. 
Mais, comme le notent Gilens et 
Page, cette constatation donne 
une impression faussement op-timiste 
de la représentativité des 
décisions gouvernementales. Les 
préférences de l’électeur moyen 
et de l’élite économique ne diffè-rent 
pas tant que ça sur la plupart 
des sujets politiques. Une appro-che 
plus juste serait de voir ce que 
fait le gouvernement lorsque ces 
deux groupes ont des points de 
vue divergents. 
Pour vérifier cette hypothèse, les 
chercheurs ont effectué une com-paraison 
entre les préférences des 
électeurs moyens et celles des plus 
riches – définis comme ayant un 
revenu situé dans les 10 pour cent 
du haut de la répartition des reve-nus 
– pour évaluer quels électeurs 
exercent la plus grande influence. 
Ils ont trouvé que l’impact des 
électeurs moyens devient prati-quement 
nul, tandis que celui de 
l’élite économique reste considé-rable. 
L’implication est claire: lorsque 
les intérêts de l’élite diffèrent de 
ceux du reste de la société, c’est 
son point de vue qui est pris en 
compte – presque exclusivement. 
(Comme l’expliquent Gilens et 
Page, nous devons voir les préfé-rences 
des 10 pour cent du haut 
comme le point de vue par procu-ration 
du 1 pour cent du haut – la 
véritable élite). Gilens et Page 
trouvent des résultats similaires 
pour les groupes d’intérêts orga-nisés, 
qui ont une très forte in-fluence 
sur l’élaboration des poli-tiques. 
Ils soulignent que «le point 
de vue de l’électorat général n’a 
pour ainsi dire aucun poids» dès 
lors que sont prises en compte les 
orientations des groupes d’inté-rêts 
et les préférences des riches 
Américains. 
Ces résultats démoralisants sou-lèvent 
une question importante: 
Comment les politiciens, peu sou-cieux 
des intérêts de la vaste ma-jorité 
des citoyens, font-ils pour 
être élus, et plus important, pour 
être réélus, alors qu’ils sont essen-tiellement 
aux ordres des plus ri-ches? 
Une partie de l’explication 
tient peut-être au fait que la plu-part 
des électeurs n’ont qu’une 
compréhension médiocre de la 
manière dont fonctionne le sys-tème 
politique et de la manière 
dont il est biaisé en faveur de l’élite 
économique. Gilens et Page pré-cisent 
que leurs résultats n’impli-quent 
pas que l’action gouverne-mentale 
s’exerce au détriment des 
citoyens moyens. Les citoyens or-dinaires 
obtiennent souvent ce 
qu’ils veulent, simplement parce 
que leurs choix sont souvent ali-gnés 
avec ceux de l’élite. Mais une 
autre partie de l’explication, plus 
pernicieuse, pourrait tenir aux 
stratégies employées par les diri-geants 
politiques pour être réélus. 
Un politicien qui représente en 
premier lieu les intérêts des éli-tes 
économiques doit trouver 
d’autres moyens de séduire le plus 
grand nombre. L’une des solu-tions 
est présentée par les politi-ques 
nationalistes, sectaires et 
identitaires – une approche poli-tique 
basée sur les valeurs cultu-relles 
et le symbolisme au lieu des 
intérêts de l’ensemble des ci-toyens. 
Lorsqu’une campagne 
électorale est menée sur ce front, 
elle est remportée par celui ou 
celle qui parvient le mieux à 
«amorcer» nos repères culturels 
et psychologiques latents, pas par 
celui ou celle qui représentent au 
mieux nos intérêts. Par son ex-pression 
célèbre, «la religion est 
l’opium du peuple», Karl Marx 
voulait dire que le sentiment reli-gieux 
peut dissimuler les priva-tions 
endurées quotidiennement 
par les travailleurs et d’autres per-sonnes 
exploitées. De manière 
analogue, l’émergence de la droite 
religieuse, accompagnée de 
conflits culturels sur les «valeurs 
familiales» et d’autres questions 
divisant les esprits (par exemple, 
l’immigration) ont servi à camou-fler 
la forte progression de l’iné-galité 
économique depuis la fin 
des années 1970. La politique 
identitaire est néfaste parce qu’elle 
tend à ériger des barrières autour 
d’un groupe de privilégiés et 
qu’elle requière l’exclusion de 
ceux qui n’en font pas partie. Les 
démocraties autoritaires, comme 
la Russie, la Turquie et la Hongrie, 
en sont des illustrations. Pour 
consolider leur base électorale, les 
dirigeants de ces pays font large-ment 
appel aux symboles natio-naux, 
culturels et religieux. Ce fai-sant, 
ils enflamment les passions 
contre les minorités ethniques et 
religieuses. Pour les régimes (sou-vent 
corrompus jusqu’à la moelle) 
qui représentent les élites écono-miques, 
c’est un stratagème 
payant dans les sondages. Les iné-galités 
croissantes dans les pays 
avancés et en développement in-fligent 
ainsi deux coups durs au 
système politique démocratique: 
elles se traduisent par la négation 
progressive des droits des classes 
moyennes et défavorisées et en-couragent 
une politique sectaire 
toxique au sein des élites. 
* Princeton 
Project Syndicate 
La législation 
menaçant 
l’alimentation 
La protection plus stricte 
des variétés végétales 
a des impacts négatifs 
sur l’accès à la nourriture 
des pays en voie 
de développement. 
Sous la pression d’Etats industria-lisés 
comme la Suisse, de nom-breux 
pays en développement 
sont contraints d’adopter une lé-gislation 
internationale plus 
stricte en matière de protection 
des variétés végétales. Une étude 
d’impact sur les droits humains 
intitulée «Owning Seeds, Acces-sing 
Food» montre pour la pre-mière 
fois la menace existentielle 
que cette mise à niveau forcée re-présenterait 
pour les familles de 
petits agriculteurs du Sud, qui dé-pendent 
de la reproduction 
conventionnelle des semences. 
En adhérant à l’Union internatio-nale 
pour la protection des obten-tions 
végétales (UPOV), un Etat 
s’engage à protéger plus fortement, 
dans sa législation, les semences 
commerciales vendues par des 
multinationales comme Syngenta. 
Lorsque les pays en développe-ment 
adoptent les standards de 
l’UPOV dans leur droit national, 
ils restreignent massivement la 
possibilité pour les familles de pe-tits 
paysans d’utiliser des semen-ces 
protégées issues de leurs pro-pres 
récoltes. Ce renforcement de 
la loi sur la protection des varié-tés 
végétales met en danger le droit 
fondamental à l’alimentation, par 
exemple dans des pays comme le 
Kenya, le Pérou ou encore les Phi-lippines. 
C’est la conclusion du rap-port 
«Owning Seeds, Accessing 
Food», publié par plusieurs ONG, 
dont la Déclaration de Berne. Les 
accords bilatéraux de libre-échange 
(ALE) sont souvent utilisés pour 
pousser les pays en développement 
à adhérer à l’UPOV. La Suisse a 
d’ailleurs très souvent posé de tel-les 
exigences lors de la négociation 
d’ALE. Par ailleurs, elle a toujours 
refusé de réaliser des études d’im-pact 
sur les droits humains. 
Menées avant la conclusion de tels 
accords, ces études permettraient 
pourtant de s’assurer que les 
conditions exigées n’auront pas 
de répercussions négatives sur la 
situation alimentaire dans les pays 
partenaires. 
En collaboration avec des ONG 
partenaires et des chercheurs des 
pays concernés, la Déclaration de 
Berne a analysé de façon détail-lée 
les répercussions des restric-tions 
découlant de l’adhésion à 
l’UPOV sur les systèmes d’échan-ges 
informels de semences et sur 
le droit à l’alimentation de grou-pes 
de population marginalisés au 
Kenya, au Pérou et aux Philip-pines. 
Les revendications suivan-tes 
découlent de cette recherche 
inédite: 
!Avant de transcrire les standards 
de l’UPOV dans leur droit natio-nal, 
les gouvernements doivent 
impérativement mener une étude 
d’impact sur les droits humains. 
! Afin de protéger les petits pay-sans, 
les gouvernements doivent 
utiliser la marge de manoeuvre ga-rantie 
par les accords de l’OMC 
sur la propriété intellectuelle (AD-PIC) 
ou par d’autres accords in-ternationaux 
comparables. – (La 
Déclaration de Berne) 
PARTICULES FINES: 
renforcement inutile 
de mesures de protection 
En mars 2014, Genève subit une 
brève pointe de pollution aux par-ticules 
fines, mais le Gouverne-ment 
ne prit pas de mesures tem-poraires, 
le seuil d’urgence n’étant 
pas atteint. Aussitôt, plusieurs dé-putés 
demandèrent le durcisse-ment 
de ces mesures. Durcir les 
mesures temporaires n’est pas ju-dicieux 
car les conséquences pour 
les personnes et les entreprises se-raient 
disproportionnées par rap-port 
à l’impact hypothétique sur 
la qualité de l’air et donc sur la 
santé humaine. Il est beaucoup 
plus efficace de se concentrer sur 
les programmes à long terme, qui 
ont montré leur efficacité, et qui 
ne visent pas uniquement le trans-port 
routier. Les particules fines 
(PM10) sont des poussières en 
suspension qui résultent des mé-canismes 
de frottement et d’abra-sion 
(rail, pneus, freins, travaux 
de chantier), des moteurs de vé-hicules, 
des machines de chantier, 
des chauffages et des incinérations 
industrielles. En Suisse, les émis-sions 
de PM10 ont pour origine 
l’agriculture et la sylviculture 
(27%), l’industrie (26%), les mé-nages 
(22%), le transport routier 
(18%) et le rail (6%). Grâce aux 
politiques en vigueur en Suisse et 
à Genève, les émissions de PM10, 
toutes sources confondues, ont 
connu en 30 ans une baisse spec-taculaire, 
baisse qui se poursuivra 
en raison du durcissement des 
normes antipollution s’appliquant 
aux véhicules, de la stratégie éner-gétique 
du canton et de la Confé-dération, 
et du plan cantonal de 
mesures Opair 2013-2016. Le 
Conseil d’Etat n’a jamais déclen-ché 
les mesures dont il dispose 
pour limiter la circulation, car les 
pics de pollution n’ont jamais été 
assez élevés. – (Groupement Trans-ports 
et Economie)
SUISSE vendredi 10 octobre 2014 PAGE 3 
SUISSE 
Le local prend le relais du global 
R20. L’association créée par Arnold Schwarzenegger et basée à Genève ouvre demain le premier sommet mondial des régions pour le climat. 
A la veille du premier Sommet 
mondial des régions pour le cli-mat, 
John Tidmarsh, Chief In-vestment 
Officer du R20, précise 
les objectifs de cette réunion pu-blic- 
privé inédite. 
Quelle est la valeur ajoutée d’un 
sommet interrégional et d’actions 
locales sur la question du climat? 
Le rôle des autorités locales (Vil-les, 
Régions, Cantons etc) est très 
bien illustré dans la question du 
climat. Elles sont celles qui ont le 
plus à perdre et le plus à gagner 
dans la lutte contre le changement 
climatique. Elles sont aussi celles 
qui sont plus à même de prendre 
les initiatives dans cette lutte, de 
les prendre rapidement, et d’assu-rer 
le succès de leur réalisation. 
C’est toute la logique de notre ac-tion: 
nous mettons en place des ini-tiatives 
locales, avec des projets pi-lote 
qui servent d’exemple et de 
phase de test. Si le succès du pro-jet 
est avéré, nous mettons ensuite 
en place des procédures et un ca-dre 
qui permettra de répliquer, de 
faire le «scaling up» des solutions 
que nous proposons. 
Pouvez-vous donner un exemple 
de projets concrets du R20? 
Nous n’avons guère plus de trois 
ans, mais nous opérons déjà dans 
certaines régions du Brésil pour ac-célérer 
le déploiement d’éclairage 
public LED par exemple. En Algé-rie 
nous travaillons sur des pro-grammes 
pilotes dans le ramassage 
et la valorisation des déchets et 
l’éclairage public, mais aussi au 
Mali dans l’énergie solaire, au Ni-géria, 
au Sénégal, au Burundi, à 
la Réunion et dans bien d’autres ré-gions. 
Malgré une certaine discré-tion, 
nous avons été très actifs ces 
trois dernières années. Globale-ment, 
nous travaillons essentielle-ment 
sur des projets dans tous les 
secteurs de l’énergie renouvelable, 
de l’efficience énergétique, du trai-tement 
des déchets. 
Quels sont les objectifs 
de ce premier Sommet à Paris? 
Le but est d’échanger largement 
autours de bonnes pratiques loca-les 
et de lancer la «Road to Paris 
2015», qui est une série de discus-sions 
et de Sommets destinés à ap-porter 
le soutien des autorités lo-cales 
aux négociations des Nations 
Unies, qui se déroulent au niveau 
étatique donc. Ce Sommet se 
conclura par la signature de la «Pa-ris 
Declaration», qui définira cer-tains 
engagements concrets des ac-teurs 
privés et des gouvernements 
sous nationaux, et appellera aux 
leaders étatiques à finaliser un ac-cord 
qui permettra de limiter le ré-chauffement 
climatique lors des 
négociations du COP21 à Paris en 
2015. 
Vous êtes CIO dans une associa-tion. 
Que recouvre votre poste? 
L’emploi du terme CIO est une 
mesure de l’importance que nous 
attachons aux investisseurs. No-tre 
objectif est de faire en sorte que 
les projets qui arrivent sur le mar-ché 
soient réellement attirants 
pour les investisseurs, sans quoi, 
ils ne seraient jamais réalisés. Pour 
ce faire les intérêts de tous les ac-teurs 
dans la chaine de valeur de 
développement de projets doivent 
être conciliés, et ceci dès la concep-tion 
du projet et tout au long de sa 
réalisation. 
Les gouvernements sous-natio-naux 
ont leurs objectifs en tant que 
création d’emplois, fourniture 
d’électricité, accès à l’électricité 
et ainsi de suite, les industriels et 
investisseurs d’autres. Ces diffé-rents 
acteurs travaillent le plus sou-vent 
en silo rendant la réalisation 
de projet impossible. Un peu en 
chef d’orchestre nous faisons la 
synthèse, assurant un résultat qui 
convainc les investisseurs que les 
risques associés à l’investissement 
dans des projets sont compris, maî-trisés 
au mieux, et le retour sur in-vestissement 
suffisamment Inté-ressant 
pour s’engager. En support 
à ce but nous facilitons par exem-ple 
la création de joint-venture en-tre 
entreprises de différentes ré-gions. 
Nous collaborons aussi avec 
des multinationales, que ce soit 
pour des projets ou de la recher-che. 
Nous avons par exemple pu-blié 
un livre blanc avec Philips 
Lighting sur l’importance des 
LED et des solutions efficientes 
pur l’éclairage. Aujourd’hui, 
l’éclairage extérieur représente 
40% de la facture d’électricité pour 
les municipalités. L’éclairage pu-blic 
des rues est souvent un des 
principaux postes du budget «uti-lity 
«des Villes, représentant entre 
10 et 38%. 
Et le financement 
de l’organisation? 
En tant que CIO, il est également 
de mes responsabilités de créer des 
outils financiers qui nous permet-tent 
de financer notre activité de 
développement de projets, et d’as-surer 
leur viabilité, tout en restant 
une organisation à but non-lucra-tif. 
Nos débuts se sont surtout re-posés 
sur la générosité de notre 
fondateur Arnold Schwarzeneg-ger, 
qui continue à nous apporter 
son soutien et surtout son temps. 
Nos programmes par contre sont 
financés par nos membres, c’est à 
dire les gouvernements sous-na-tionaux 
et parfois nationaux, et 
par certains partenaires qui contri-buent 
de façon transparente en ap-portant 
leur expertise. 
Comment se passent relations 
avec la Suisse, pays hôte 
de l’association R20? 
Parfaitement bien. Il y a certaines 
synergies évidentes car la Suisse a 
de nombreux savoir-faire et est un 
pays d’innovation reconnu. Il peut 
donc y avoir certaines expertises 
dans les entreprises suisses en ma-tière 
d’efficience énergétique par 
exemple qui peuvent nous être uti-les. 
Nous sommes en relation avec 
l’Office de la promotion indus-trielle 
à Genève (OPI) également, 
qui peut faire le lien entre nos be-soins 
et des compétences d’entre-prises. 
Nous avons également le 
précieux soutien de l’Etat de Ge-nève 
qui accueille le Secrétariat à 
la Villa Montfleury à Versoix. Ge-nève 
accueille le secrétariat géné-ral 
et le siège du R20. Un bureau 
est aussi présent en Californie. En-fin 
nous avons des bureaux locaux 
dans plusieurs pays, mais unique-ment 
pour gérer des projets spéci-fiques, 
comme en Algérie, au Bré-sil 
ou au Sénégal par exemple. 
INTERVIEW: 
MARJORIE THÉRY 
Le grand projet énergétique 
au Mali géré depuis Neuchâtel 
PLANAIR. 
Le groupe d’ingénierie 
environnementale 
estime pouvoir produire 
suffisamment d’énergie 
pour 15.000 foyers. 
La société Planair à Neuchâtel cé-lèbre 
cette année ses 30 ans d’exis-tence. 
L’entreprise créée en 1984 
est active sur cinq sites: La Sagne, 
Yverdon, Delémont, Plan-les- 
Ouates et Valdahon en France. 
Le directeur général, Pierre Re-naud 
explique comment le bu-reau 
d’ingénieurs spécialisé dans 
l’économie d’énergie et la produc-tion 
énergétique renouvelable 
projette de transformer, au Mali, 
les plantes aquatiques proliféra-trices 
nuisibles en électricité. 
En quoi consiste votre projet? 
Le Mali est un pays, comme beau-coup 
d’autres pays africains, qui 
manque singulièrement d’électri-cité. 
Comme plusieurs pays de 
l’Afrique de l’Ouest, il est traversé 
par un grand fleuve, le Niger. Mal-heureusement, 
celui-ci est infesté 
de plantes aquatiques invasives, 
notamment les jacinthes d’eau et 
le typha. Celles-ci représentent un 
problème d’envergure nationale 
car elles entravent sérieusement 
le transport fluvial, elles empê-chent 
les poissons de se dévelop-per 
correctement, l’oxygène de 
l’eau étant en partie «mangée» par 
ces plantes. Elles posent égale-ment 
problème en ce qui 
concerne les installations hydro-électriques 
réparties le long du 
fleuve, en freinant l’eau au travers 
des dégrilleurs. Notre projet a 
pour objectifs de collecter ces 
plantes aquatiques nuisibles, les 
transformer en gaz par processus 
de méthanisation et d’utiliser ce 
biogaz pour faire tourner une gé-nératrice 
et produire ainsi de 
l’électricité. 
Quels sont les intérêts potentiels 
de ce projet pour les Maliens? 
La production annuelle d’électri-cité 
à Bamako, grâce à une usine 
de méthanisation de la jacinthe 
d’eau, sera d’environ 10 gigawatt-heure 
par année. Soit l’équivalent 
de la consommation de 3000 fa-milles 
selon le standard européen 
ou, si l’on admet que la consom-mation 
est cinq fois moins élevée 
dans la capitale malienne, l’équi-valent 
de la consommation de 
15.000 familles locales. La répéti-tivité 
de ce type d’installation aura 
ensuite un impact déterminant 
sur la production d’électricité au 
Mali. Le projet développera éga-lement 
des emplois; pour la ré-colte 
des plantes et l’exploitation 
de la production d’électricité. A 
moyen terme, l’installation de mé-thanisation 
pourra être reproduite 
dans d’autres endroits. 
La récolte des plantes invasives 
aura aussi des effets positifs 
pour le fleuve Niger? 
Elle favorisera la circulation de 
l’eau dans les canaux d’irrigation 
ainsi que l’irrigation des rizières 
et la pêche. Elle permettra l’amé-lioration 
du rendement énergéti-que 
des installations hydroélectri-ques 
disposées sur le Niger en éli-minant 
les plantes qui entravent 
le bon fonctionnement des turbi-nes. 
Elle libérera le fleuve pour la 
navigation, tout en améliorant 
l’oxygénation de l’eau, y favori-sant 
la vie aquatique. Au niveau 
environnemental, elle produira 
également de l’engrais de haute 
valeur pour l’agriculture. Le subs-trat 
issu des plantes après le pro-cessus 
de méthanisation peut être 
utilisé comme engrais. Celui-ci 
améliorera la qualité des sols et li-mitera 
leur érosion. 
Outre les plantes invasives, 
vous envisagez à la fois recueillir 
les déchets organiques présents 
dans le fleuve? 
Les bio-déchets, essentiellement 
constitués des lisiers de batteries 
de poules, du fumier, et des dé-chets 
alimentaires des restaurants 
et des hôtels, pourraient être ré-coltés 
aussi. Ceux-ci correspon-dent 
à 20.000 tonnes par année. 
Quant à la jacinthe d’eau, seule-ment 
dans la région de Bamako, 
elle représente environ 80.000 
tonnes de récoltes annuelles. 
Où en êtes-vous jusqu’à présent? 
Une étude de faisabilité exhaus-tive 
a été menée par l’ONG ma-lienne 
ERA, qui est très active 
pour le développement biologi-que 
de l’agriculture et qui est di-rigée 
par le Dr Roger Michel qui 
a oeuvré de manière très efficace 
et engagée pour le projet, deux 
personnes du ministère de l’Eau, 
de l’Environnement et de l’Assai-nissement 
du Mali et Planair qui 
a pris en charge la partie techni-que 
et la coordination du projet. 
L’étude a démontré que la réalisa-tion 
de celui-ci est tout à fait en-visageable. 
Des contacts ont été 
pris avec diverses instances, no-tamment 
avec le bureau de la coo-pération 
au consulat de Suisse au 
Mali et avec le ministère de l’Eau, 
de l’Environnement et de l’Assai-nissement 
malien. La finalisation 
de l’étude de faisabilité et diver-ses 
démarches locales sont pré-vues 
pour 2015 et la réalisation de 
l’installation de méthanisation et 
sa mise en service devraient avoir 
lieu en 2016. 
Quels sont les principaux défis 
qu’un tel projet représente? 
Les défis majeurs, lorsque l’instal-lation 
sera en place, seront l’exploi-tation 
de la centrale et la récolte 
régulière de la matière première, 
les plantes. Ces activités deman-dent 
une très bonne organisation 
et un suivi très régulier. La diffi-culté 
actuelle est d’obtenir un fi-nancement 
pour finaliser la faisa-bilité, 
notamment pour mieux 
connaître la valeur énergétique 
des jacinthes d’eau. Nous avons 
besoin d’environ 200.000 euros. 
Un appui devrait ensuite être 
trouvé pour la réalisation de l’ins-tallation 
de méthanisation, soit en-viron 
8 millions d’euros. Celle-ci 
sera vraisemblablement mise en 
place par un fournisseur allemand, 
jouissant d’une expertise dans ce 
secteur. Jusqu’à présent, nous 
avons fait des demandes de finan-cement 
auprès de diverses organi-sations 
gouvernementales, notam-ment 
suisses, pour financer la 
partie étude et faisabilité. Pour la 
réalisation de l’installation, nous 
nous adressons à des instituts ban-caires 
spécialisés dans ce type de 
financement, comme la Banque 
mondiale et la Banque africaine 
de développement. 
INTERVIEW: 
ANDRÉE-MARIE DUSSAULT 
PIERRE RENAUD. La difficulté 
actuelle est d’obtenir le financement 
nécessaire à la finalisation. 
Le vaste déploiement 
en Amérique du Sud 
LANDIS+GYR. Le 
groupe zougois contrôlé 
par Toshiba signe un 
contrat pour 246 millions 
d’euros au Brésil. 
La compagnie d’électricité brési-lienne 
Light a annoncé hier la si-gnature 
d’un accord pour la réa-lisation 
du plus vaste projet de 
réseau électrique intelligent en 
Amérique du Sud, en partenariat 
avec le groupe zougois 
Landis+Gyr. Estimé à 750 millions 
de réaux (246 millions d’euros) 
brésiliens, ce contrat de cinq ans 
couvre l’approvisionnement, la 
mise en place, l’exploitation et l’en-tretien 
du système Gridstream de 
Landis+Gyr. La collaboration 
porte également sur le déploie-ment 
de 1,1 million de compteurs, 
comprenant l’installation de 
compteurs anti-fraude, ainsi que 
l’automatisation de réenclen-cheurs 
et de serveurs de stockage 
en réseau (Power Vault). 
Landis+Gyr, détenu par le japo-nais 
Toshiba depuis 2011, fabri-que 
des compteurs au Brésil de-puis 
1994 et emploie aujourd’hui 
plus de 450 personnes dans son 
centre de production de Curitiba. 
Le partenariat conclu avec Light 
est le dernier d’une série d’impor-tants 
contrats. Depuis le début de 
l’année 2013, Landis+Gyr s’est as-surée 
de participer aux deux plus 
vastes déploiements de l’histoire 
du secteur, en coopération avec 
British Gas et Tokyo Electric Po-wer 
Company, et a aussi signé des 
contrats de premier plan avec Salt 
River Project, Ameren et, plus ré-cemment 
le français ERDF.! 
ABB: nouvelle usine 
en Indonésie 
Le groupe d’ingénierie ABB a an-noncé 
hier l’ouverture d’une nou-velle 
usine pour la production de 
disjoncteurs miniatures basse ten-sion 
à Cibitung, en Indonésie. 
L’usine permettra de doubler la 
capacité de production déjà en 
place. Plus de 200 personnes y tra-vailleront. 
Le montant de l’inves-tissement 
n’a pas été précisé. Cette 
ouverture vient confirmer la stra-tégie 
d’expansion et d’innovation 
du groupe. 
HOLCIM-LAFARGE: 
proche de notifier 
le projet de fusion 
Lafarge est «très proche» de noti-fier 
officiellement son intention 
de fusionner avec son concurrent 
st-gallois Holcim auprès de la 
Commission européenne, a dé-claré 
hier le dirigeant du cimen-tier 
français, Bruno Lafont. Le 
projet progresse conformément 
au calendrier prévu. Bruno La-font 
n’a cependant pas indiqué 
précisément quand la notification 
serait présentée à Bruxelles.
PAGE 4 vendredi 10 octobre 2014 SUISSE 
Les moyens technologiques 
accélérateurs de processus 
GROUPE MK. La réalité augmentée permet de rendre tangible des projets non réalisés jusqu’ici bien abstraits. 
CHRISTIAN AFFOLTER 
Les nombreuses décisions politi-ques 
impactant le domaine de l’im-mobilier 
comptent parmi les prin-cipaux 
facteurs ayant rendu ce 
marché beaucoup plus difficile en 
deux années seulement. Les pro-moteurs 
doivent proposer des so-lutions 
offrant un meilleur service 
aux acquéreurs potentiels d’objets 
immobiliers tout en visant un réta-blissement 
du rythme des affaires 
d’avant ces changements de para-digme. 
La réalité augmentée appliquée au 
domaine de l’immobilier repré-sente 
une solution de ce type. C’est 
du moins ce qu’espèrent Anthony 
Collé, administrateur délégué du 
Groupe MK, et Daniel Moser, di-recteur 
de MK Realitim Manage-ment, 
qui ont présenté hier sur le 
terrain «Vert l’horizon» à Cossonay 
leur nouvel outil. Il permet aux in-téressés 
se rendant sur le site d’un 
projet de s’y déplacer et de regar-der 
en même temps sur l’écran 
d’une tablette ou d’un smartphone 
(iOS ou Android) la forme qu’il 
prendra après sa réalisation en trois 
dimensions. Jusqu’ici, ces applica-tions 
s’étaient heurtées à plusieurs 
obstacles, avec essentiellement le 
choix entre une énorme puissance 
de calcul nécessaire du côté des ser-veurs 
et, du côté de l’utilisateur, le 
téléchargement d’une application 
pour un appareil disposant d’une 
carte graphique puissante. Avec la 
solution développée par la société 
française Artefacto, les calculs s’ef-fectuent 
tous à l’avance, les données 
étant ensuite transférées sur un ser-veur. 
L’appareil mobile utilisé sur 
place n’a ainsi que deux fonctions 
à assumer: l’écran permettant de 
visionner les objets, ainsi que la géo-localisation. 
Tout en rendant les sé-quences 
nettement plus fluides. 
Tous les étages et tous les bâtiments 
prévus ayant été modélisés, l’ache-teur 
potentiel peut voir très concrè-tement 
comment se présentera 
«son» appartement. Par rapport à 
l’ancienne démarche de proposer 
des images fixes et quelques vidéos, 
cette solution offre un avantage im-portant: 
elle «donne à l’utilisateur 
la possibilité de décider lui-même 
ce qu’il veut voir, et donc la meil-leure 
information possible», a sou-ligné 
Anthony Collé. 
Le développement d’innovations, 
auquel le Groupe MK s’est montré 
très attaché hier, est encore plus cru-cial 
dans un marché dont les condi-tions 
se sont très sensiblement dur-cies. 
Elles peuvent faire la 
différence dans la concurrence en-tre 
promoteurs immobiliers et ac-célérer 
le processus à plusieurs ni-veaux. 
Tout d’abord celui de la 
vente: «C’est un plus qui fait gran-dement 
sens dans un marché qui 
se resserre. Les gens qui prenaient 
la décision d’acquérir un objet en 
quelques jours seulement n’exis-tent 
plus. Mais l’un des objectifs de 
l’application de la réalité augmen-tée 
est de retrouver des rythmes de 
vente soutenus dès le lancement de 
la commercialisation. Les acqué-reurs 
peuvent encore se décider ra-pidement, 
lorsque tous les éléments 
sont réunis», a détaillé Anthony 
Collé. Cette solution, que le 
Groupe MK est le premier à avoir 
acquise en Suisse, devrait ainsi éga-lement 
pouvoir servir dans la com-mercialisation 
d’objets dont les pro-priétaires 
ont confié la promotion 
à Domicim. 
Une autre fonctionnalité de la so-lution 
peut intervenir encore plus 
en amont du processus de réalisa-tion 
d’un projet. La vue aérienne 
détaillée de tout un quartier futur 
le rend «accessible aux non-profes-sionnels 
des projets de développe-ment 
immobilier, souvent com-plexes 
», selon les termes du 
communiqué. Le directeur de MK 
Realitim Management Daniel Mo-ser, 
qui gère un véhicule d’investis-sement 
spécialisé dans le dévelop-pement 
immobilier à partir d’un 
stade très précoce (en accompa-gnant 
par exemple le processus 
d’élaboration d’un nouveau plan 
général d’affectation à Cossonay, le 
terrain ayant été en ligne de mire 
depuis cinq ans environ), l’appré-cie 
ainsi par exemple en tant 
qu’«outil de travail avec les pou-voirs 
publics. Sinon, il est trop abs-trait 
de communiquer un projet à 
un grand public. Car nous acqué-rons 
des terrains dans des situations 
où il y a encore toute une démar-che 
à faire.» Ses projets, plutôt à 
l’échelle du quartier («Vert l’hori-zon 
» comprend dans une première 
étape 42 appartements en PPE ré-partis 
sur trois immeubles), impli-quent 
souvent des réaffectations de 
terrains constructibles qui requiè-rent 
l’approbation des autorités po-litiques, 
que ce soit de 
l’industriel/artisanat vers l’habita-tion 
ou une augmentation de la 
densité autorisée. En raison de la 
nouvelle Loi sur l’aménagement 
du territoire (LAT), l’ordonnance 
imposant des dispositions encore 
plus restrictives (malgré l’interven-tion 
du Conseil d’Etat vaudois, et 
notamment Jacqueline de Quattro, 
à Berne), les terrains intermédiai-res 
sont en revanche considérés 
trop risqués en ce moment. Sur une 
centaine de dossiers, Realitim en a 
ainsi concrétisé sept, ces quartiers 
représentant 200-250 apparte-ments. 
! 
ANTHONY COLLÉ. Les déclinaisons 
possibles de la réalité augmentée 
dans l’immobilier sont multiples. 
L’UN DES OBJECTIFS 
EST DE RETROUVER 
DES RYTHMES DE VENTE 
SOUTENUS DÈS 
LE LANCEMENT DE LA 
COMMERCIALISATION. 
Annulation des amendes 
infligées par la Comco 
SIEGENIA-KOCH-SFS. 
Des doutes subsistent 
quant à la preuve 
d’accords illicites 
selon le TAF. 
Les amendes pour entente illégale 
infligées à trois entreprises de fer-rures 
de fenêtres (pièces de déco-ration 
ou de maintien en métal) 
sont annulées. Le Tribunal admi-nistratif 
fédéral (TAF) lève les 
sanctions en raison des doutes qui 
subsistent quant à la preuve d’ac-cords 
illicites. En octobre 2010, la 
Commission de la concurrence 
(Comco) avait infligé trois amen-des 
pour entente illicite. Elle avait 
sanctionné l’entreprise Siegenia 
d’une amende de 4 millions. Koch 
écopait de trois millions et SFS 
d’un demi-million. 
Sur recours, le TAF annule ces dé-cisions. 
Selon lui, il subsiste des 
doutes quant à la preuve d’accords 
commerciaux horizontaux dans 
les procédures concernant Siege-nia 
et Koch, le plus grand com-merçant 
de ferrures de fenêtre et 
de portes-fenêtres en Suisse et 
principal utilisateur des ferrures 
de Siegenia. 
En ce qui concerne SFS, la parti-cipation 
à l’entente horizontale de 
ce commerçant économiquement 
indépendant n’a pas pu être prou-vée. 
Pour cette raison, le TAF ap-prouve 
son recours en vertu de la 
présomption d’innocence. 
L’instance fédérale rappelle que 
les amendes pour participation à 
un cartel ont un caractère quasi 
pénal. En conséquence, la règle de 
présomption doit aussi s’appli-quer, 
explique le TAF. Un recours 
au Tribunal fédéral reste possible. 
Les procédures ouvertes par la 
Comco sont en lien direct avec 
le cartel de fabricants européens 
qui a été sanctionné et condamné 
à une amende sévère au prin-temps 
2012 par la Commission 
européenne. Dans le cadre de ce 
cartel, les fabricants allemands de 
ferrures de fenêtres et de porte-fe-nêtres 
s’étaient entendus sur des 
augmentations communes de 
prix également valables pour la 
Suisse. – (ats) 
Le plus grand investissement 
jamais réalisé par Solvalor 61 
IMMOBILIER. 
Les résultats du fonds 
sont stables. Déjà 100 
millions d’investissements 
prévus dont un projet 
à presque 60 millions. 
MARJORIE THÉRY 
A l’occasion de la présentation des 
résultats annuels du fonds Solva-lor 
61, la société Solvalor Fund 
Management (Lausanne) a an-noncé 
qu’elle allait réaliser le plus 
important investissement de toute 
l’histoire du fonds. Rappelons que 
ce fonds en immobilier direct 
suisse a été lancé en 1961 et est 
côté sur le Six Swiss Exchange. Le 
projet en question est situé à Os-termundigen, 
une commune pro-che 
de la ville de Berne. Il repré-sente 
101 appartements pour un 
investissement de 57 millions de 
francs. Le début des travaux est 
officiellement prévu pour le 15 
octobre et les bâtiments seront li-vrés 
par étape entre 2016 et 2017. 
D’autres projets ont également été 
annoncés pour l’exercice en cours. 
Solvalor Fund Management in-vestira 
par exemple 8,5 millions 
dans un nouveau projet à Saint 
Sulpice (où elle disposait déjà du 
terrain). Le début des travaux de 
l’immeuble qui comprend 12 ap-partements 
est fixé au 15 octobre 
également, avec livraison en 
2016. A la Tour-de-Peilz, un im-meuble 
a été acquis il y a quelques 
jours pour 6 millions. A Lausanne, 
c’est un projet de 40 appartements 
à 32 millions qui verra le jour à 
l’avenue Sainte Luce. A Genève 
en revanche, un projet de surélé-vation 
d’immeuble est en procé-dure 
d’autorisation depuis deux 
ans... Le dernier projet dans le can-ton 
remonte à quatre ans (Ver-soix). 
Globalement, les investis-sements 
du fonds se répartissent 
comme suit : 62% sur Vaud, 33% 
sur Genève et reste dans le canton 
de Berne. Presque 80% du parc 
immobilier concerne des appa-remment 
compris entre 2,5 et 4,5 
pièces. 
Philippe Truan, directeur, a éga-lement 
donné quelques indica-tions 
sur le marché de l’immobi-lier. 
«Nous venons de vivre 15 ans 
de marché haussier, alors que les 
cycles sont plutôt de 6 à 8 ans. Il 
semble évident que le cycle actuel 
touche à sa fin». Même constat du 
côté des hypothèques: «Le taux 
moyen pour les hypothèques est 
environ de 4,5% sur les 50 derniè-res 
années. Aujourd’hui les taux 
à 10 ans sont à 1,5%. Ces niveaux 
ne sont pas naturels et vont re-monter 
». Enfin, Philippe Truan 
s’est dit «effrayé» du nombre de 
construction qui sont encore en 
cours, alors que tous les signaux 
macroéconomiques sont au rouge. 
«Je sens qu’il y a un excédent de 
projets dans le pipeline et il fau-dra 
être très prudent. Le marché 
de la PPE est à l’arrêt et le stock 
de PPE à vendre a quadruplé en 
un an». Mais la stratégie du fonds 
permettra de se positionner pour 
saisir les bonnes opportunités 
d’après Diego Reyes, responsable 
finances et comptabilité. «Nous 
avons aujourd’hui une politique 
de «zéro dettes». Nous travaillons 
exclusivement en fonds propres, 
ce qui sera clairement un atout 
et nous pourrons nous ainsi nous 
positionner de manière agressive 
pour des acquisitions». 
Au niveau des résultats, le fonds 
Solvalor 61 a dégagé sur l’exer-cice 
décalé 2013/2014 (clos au 30 
juin) un bénéfice net en faible 
augmentation de 0,78% sur un an 
à 19,6 millions de francs. La for-tune 
nette du fonds s’élève à 719 
millions, contre 711,7 millions en 
2013. Rappelons que ce montant 
était d’environ 200 millions au dé-but 
des années 2000. Quand au 
volume d’échange annuel sur le 
Six Swiss Exchange, il se situe au-tour 
de 150 millions. 
Les charges de l’exercice ont aug-menté 
marginalement, de 0,06% 
à 24,5 millions et les revenus de 
0,38% à 44,2 millions. Cette sta-bilité 
est la conséquence de la pla-nification 
décennale des travaux 
sur les immeubles du fonds 
d’après la société de gestion. 
Le coupon de 5 francs par porteur 
est en revanche inférieur aux an-nées 
précédentes. «Mais cette an-née 
il n’y a pas de redistribution 
de capital ca nous n’avons pas 
vendu d’immeubles. La moyenne 
du coupon ordinaire est de 4,9 
francs les années précédentes, 
donc nous sommes légèrement au 
dessus de la moyenne» précise 
Benjamin Favre, responsable im-mobilier. 
Sur l’exercice, le parc immobilier 
a augmenté de 4,78%. Cet accrois-sement 
est principalement dû à la 
réalisation du projet Champs- 
Meunier au Mont-sur- Lausanne, 
avec deux nouveaux immeubles 
en portefeuille.! 
L’ascension du no1 suisse 
du mobilier de cuisines 
AFP. Le chiffre d’affaires 
de l’ex-filiale d’AFG 
Arbonia-Forster 
a progressé de 5% 
après neuf mois. 
Le fabricant de meubles de cuisi-nes 
AFP, anciennement AFG 
Cuisines, a accru ses ventes après 
neuf mois en 2014. L’entreprise 
zurichoise, désormais propriété 
du groupe allemand Alno, a dé-gagé 
un chiffre d’affaires de 101,6 
millions d’euros (123,3 millions 
de francs), 5,2% de plus qu’un an 
auparavant. 
La société établie à Dietlikon, nu-méro 
un du marché suisse avec les 
marques Piatti et Forster et reprise 
en début d’année au groupe thur-govien 
AFG Arbonia-Forster par 
Alno, a contribué à près du quart 
des revenus de son propriétaire, a 
annoncé jeudi ce dernier. Le 
groupe allemand a ainsi vu ses 
ventes s’envoler de 36% à quelque 
400 millions d’euros. Hors conso-lidation 
d’AFP, les revenus ont en-registré 
une croissance de 1,5%. 
Pour mémoire, Alno a annoncé en 
juin dernier la suppression de 100 
emplois sur les quelque 400 que 
compte le site de Dietlikon. La me-sure 
implique le transfert de la pro-duction 
des cuisines Piatti vers le 
siège d’Alno à Pfullendorf (Bade- 
Wurtemberg) dans la région du 
lac de Constance. La filiale d’Alno 
dédiée aux cuisines, AFP Küchen, 
conservera près de Zurich le déve-loppement, 
la distribution et l’ad-ministration. 
Du coup, elle conti-nuera 
d’employer près de 400 
personnes en Suisse. 
Le groupe allemand, qui se trouve 
en phase de restructuration depuis 
deux ans, n’en est toutefois pas 
quitte avec les mesures d’écono-mies. 
Son CEO Max Müller indi-que 
que l’entreprise envisage tou-tes 
les options en la matière. – (ats) 
IMPLENIA: mandats pour 65 millions à Zurich 
La société de construction Implenia s’est assurée dans la région de Zu-rich 
des contrats de modernisation d’immeubles d’un montant global 
d’environ 65 millions de francs. La société basée à Dietlikon a no-tamment 
gagné le projet d’Allianz Suisse sur l’assainissement d’un 
complexe de deux immeubles à Zurich. Implenia a été chargée de le 
moderniser de fond en comble en qualité d’entreprise totale. 
V-ZUG: avancée du projet de cluster à Zoug 
Le fabricant d’appareils électroménagers V-Zug a déposé auprès des 
autorités communales de la Ville de Zoug une demande de plan d’amé-nagement 
pour son «cluster» technologique. Le projet vise à trans-former 
le site actuel de l’entreprise en un nouveau quartier urbain. De 
nouvelles entreprises industrielles et des start-up, ainsi que des cen-tres 
de recherche et de formation, sont prévus, précise Metall Zug, sans 
détailler les modalités financières de l’opération. 
ACRON HELVETIA VII: forte hausse du bénéfice net 
Acron Helvetia VII annonce un bénéfice net semestriel de 2,72 mil-lions 
de francs, contre 1,68 million au premier semestre 2013. La 
société immobilière zurichoise attribue cette hausse de près de 60% 
à des frais de conseil d’administration réduits et à des impôts plus bas. 
Les revenus locatifs sont restés stables, à 4 millions, conformément 
au budget. L’endettement hypothécaire a été réduit de près de 1,1 
million, à 81,8 millions de francs, soit un degré de financement de 
tiers de 62,3%.
SUISSE vendredi 10 octobre 2014 PAGE 5 
Le monde émergent de la communication 
SALON COMMUNICA. L’événement a réuni plusieurs personnalités qui ont débattu des enjeux du secteur. Le web continue de modifier les codes en profondeur. 
FRI UP: deux nouvelles 
start-up incubées 
Les entités Actiware et F&M 
(Freymond&Muller) sont les 
deux nouvelles start-up admises 
par l’association de soutient aux 
start-up Fri Up à l’incubateur Sud 
(Vaulruz). Active dans les nouvel-les 
technologies, Actiware a conçu 
différents produits dont des vitri-nes 
interactives pilotées par re-connaissance 
gestuelle et des 
agendas partagés en ligne permet-tant 
non seulement de prendre 
rendez-vous dans des instituts liés 
à la beauté et au bien-être ou au-près 
de spécialistes tels que des 
avocats ou des vétérinaires. F&M 
Freymond&Muller, quant à elle, 
s’est spécialisée dans le dévelop-pement 
et la distribution de so-lutions 
innovantes dans les sec-teurs 
de la santé et du bien-être. 
Dans un premier temps, la start-up 
entend se concentrer sur des 
produits de niche conçus aux 
Etats-Unis à l’instar de protections 
étanches pour plâtres, pansements 
et cathéter. Grâce à leur système 
de vacuum breveté, celles-ci 
s’adaptent à l’anatomie de chacun 
pour garantir l’étanchéité et per-mettre 
de bouger librement dans 
l’eau sans couper la circulation 
sanguine. La société, aujourd’hui 
hébergée à l’incubateur Sud, a été 
créée par Didier Freymond, dro-guiste, 
et Christian Muller, phy-siothérapeute. 
Au total, Fri Up 
suit douze jeunes entreprises dans 
son incubateur à Vaulruz. 
AXEL SPRINGER 
SUISSE: vente 
de Haustech à AZ Medien 
Axel Springer Suisse vend le ma-gazine 
spécialisé Haustech au 
groupe de presse argovien AZ 
Medien. Axel Springer veut ainsi 
se concentrer sur ses autres titres 
suisses (HandelsZeitung, Bilanz, 
PME Magazine, Schweizer Bank 
et Schweizer Versicherung), a-t-il 
indiqué hier. Avec l’acquisition 
de Haustech, AZ Medien com-plète 
sa palette de magazines spé-cialisés 
dans la construction 
comme HK-Gebaüdetechnik, 
Elektrotechnik ET et Bâtitech. La 
reprise est effective avec effet ré-troactif 
au 1er octobre, ont précisé 
les deux éditeurs. – (ats) 
NOSER: le fondateur 
abandonne la présidence 
Le groupe Noser réorganise sa di-rection. 
Le conseiller national 
PLR Ruedi Noser, fondateur et 
propriétaire de la société, aban-donne 
la présidence du conseil 
d’administration, dont il reste 
membre. Il s’agit pour lui de ré-gler 
sa succession et de donner 
une nouvelle organisation à son 
groupe. La présidence est reprise 
par Geri Moll, directeur général 
(CEO) de Noser Engineering. 
Le salon Communica s’est déroulé entre mercredi 
et hier à la Praille-Genève. L’événement était com-posé 
de plusieurs conférences avec des intervenants 
de différents secteurs économiques en lien avec la 
communication. Jacques Séguéla, consultant chez 
Havas, Raymond Loretan, président de la SSR, Ar-naud 
Grobet, de chez Emakina et François Besen-çon, 
président de Publicité Suisse, ont débattu hier 
des enjeux et des perspectives de la communica-tion. 
Pour Jacques Séguéla, la télévision ne sera pas 
tuée par le net. «Seule la télévision peut représen-ter 
l’ADN des marques.» Cependant, les habitu-des 
de consommation du support audiovisuel évo-luent. 
«Du côté de la SSR, nous devons nous adap-ter 
à cette révolution, expliquait Raymond Lore-tan. 
Nous ne pouvons pas faire de la publicité sur 
le web, mon rôle en tant que président de la SSR 
est de négocier avec la presse écrite pour que nous 
nous partagions ce marché.» Du côté des entrepri-ses, 
ce qui complexifie les relations avec le client, 
c’est selon Arnaud Grobet l’absence de points de 
contact. «Le net a profondément modifié le rapport 
entre les marques et les consommateurs.» 
La Suisse, un luxe de tradition? C’était le thème 
d’une conférence donnée à l’occasion du salon 
Communica mercredi par Antoine Hubert, admi-nistrateur 
délégué d’Aevis, Jean-Marc Jacot, CEO 
de Parmigiani et Franck Belaich, CEO de Sophas. 
«Nous cherchons à mettre en valeur la jeunesse de 
notre marque», a assuré de son côté Jean-Marc Ja-cot. 
L’ancienneté est-il un gage de luxe? Selon 
Franck Belaich, la notion du luxe en Suisse est très 
particulière. L’ancienneté prime sur la créativité. 
Même s’il reconnaît qu’il y a eu d’importants ef-forts. 
Jean-Marc Jacot a rappelé qu’un nombre im-portant 
de marques horlogères affichent leur date 
de création, alors qu’elles n’ont jamais rien créé 
pendant des décennies, voire des siècles. Du côté 
du secteur de la santé, la communication est très 
particulière parce que réglementée. «Nous nous 
adressons avant tout aux médecins», a expliqué 
Antoine Hubert. «Notre différence avec les hôpi-taux 
publics se situent aussi dans le segment hô-telier, 
car nous pouvons proposer des repas diffé-rents. 
Mais ce n’est pas seulement ça. Nous avons 
modifié certains codes. On peut dire que nous vou-lons 
proposer des hôpitaux qui n’ont pas l’odeur 
des hôpitaux.» (Grégoire Barbey) 
L’exception horlogère intégrale 
MONDAINE. La marque (Zurich-Soleure) a tout construit sur le monoproduit et continue d’enregistrer une croissance à deux chiffres. 
STÉPHANE GACHET 
Plus qu’une exception, c’est un 
véritable pied-de-nez à l’horloge-rie 
suisse haut de gamme tradi-tionnelle. 
Les montres Mondaine 
(siège à Zurich, 30 collaborateurs, 
centre de production à Biberist, 
Soleure, 80 collaborateurs) exclu-sivement 
connue pour le modèle 
CFF, profite d’une tendance po-sitive 
dont le secteur peut tou-jours 
rêver. André Bernheim (56 
ans), président et copropriétaire 
avec son frère aîné Ronnie, pro-jette 
une croissance supérieure 
à 10% cette année, après avoir en-registré 
une progression de plus 
de 20% en 2013. Tout à fait ines-péré 
alors que l’industrie n’a affi-ché 
sur les huit premiers mois de 
l’année qu’un petit 2,7% (à l’ex-portation). 
Mondaine contredit 
aussi vertement la prédiction de 
Hamdi Chatti, président des 
montres Louis Vuitton, qui décla-rait 
dans une interview au Temps 
(édition de mardi) que plus au-cune 
marque ne fait de croissance 
à deux chiffres. Le seul autre chif-fre 
que consent la direction de 
Mondaine est un volume de près 
de 500.000 montres produites en 
Suisse (essentiellement quartz), 
sous la marque maison et en pri-vate 
label. Le chiffre d’affaires ne 
peut être qu’estimé sur cette base, 
sachant que le positionnement 
s’étire de 180 à 870 francs, prix 
publics. 
La croissance n’est pas le seul do-maine 
où Mondaine exprime son 
exception. La marque a entière-ment 
construit sa renommée sur 
une culture monoproduit: la mon-tre 
CFF, immanquable par son vi-sage 
d’horloge de gare, déclinée 
dans tous les formats, poignet, po-che, 
table, mur. Une icône qui a sa 
place dans les manuels de culture 
suisse et dans les musées de des-ign 
du monde entier. En soit, une 
leçon de management de marque, 
qui dure depuis 28 ans, l’accord 
passé avec la régie nationale des 
chemins de fer remontant à 1986 
- Mondaine est plus ancienne, 
créée par le père de Ronnie et An-dré 
en 1967. 
Cette focalisation extrême s’est 
avérée payante. Mondaine est 
maintenant distribuée dans une 
quarantaine de pays, à travers une 
distribution hybride tout à fait 
inédite par la présence dans les 
guichets CFF. Près de 70 au total, 
qui constituent la première plate-forme 
commerciale de la marque. 
Suivis de Manor et d’un réseau 
étoffé de boutiques à vocation tou-ristique, 
dont les Swiss shops de 
Dolmetsch et Casagrande, à Lu-cerne, 
que complètent quelques 
détaillants horlogers multimar-ques. 
Logiquement, la Suisse reste 
le premier débouché, suivi de près 
par la Grande-Bretagne, qui pour-rait 
même passer numéro un cette 
année. 
La performance, particulière-ment 
fortes sur les dernières an-nées, 
reflète avec exactitude les 
vertus des segments d’entrée et 
moyen de gamme que décrivent 
inlassablement Nick Hayek 
(Swatch Group) et François Thié-baud 
(Tissot) et qui se vérifient 
de mois en mois dans les statisti-ques 
d’exportations: +7,8% (en 
valeur) sur le segment 200-500 
francs, prix export, en août, 
contre +0.6% sur l’ensemble du 
secteur. Selon André Bernheim, 
c’est aussi le reflet de la taille du 
groupe: «Nous sommes relative-ment 
modeste, nous ne subissons 
pas toutes les variations du mar-ché. 
» La marque continue d’ail-leurs 
de bien fonctionner en Asie 
(Chine, mais aussi Japon, Taiwan, 
Hong Kong, Thaïlande) et aux 
Etats-Unis. 
Si l’on parle de Mondaine au-jourd’hui, 
ce n’est pourtant pas 
pour la stabilité du modèle. La di-rection 
a tenu hier à Zurich une 
conférence de presse à caractère 
«historique». Une brèche vient de 
s’ouvrir avec le lancement d’un 
second modèle, la Mondaine Hel-vetica. 
A nouveau une montre 
concept, qui décline l’un des 
monstres les plus omniprésents 
mais les plus discrets aussi de la 
culture nationale: la typographie 
Helvetica. Cela fait des années 
que l’envie chauffait les frères 
Bernheim. André explique que 
le point de fusion a été atteint en 
2010, quelque temps après la re-lance 
des montres Luminox, dont 
la fratrie a repris 50% (l’autre moi-tié 
étant toujours en mains du co-créateur, 
aux Etats-Unis) en 2006, 
à titre privé. La reconstruction 
complète d’une marque. L’ivresse 
du déploiement aux Etats-Unis 
(premier débouché de Luminox). 
Et l’étincelle finalement qui vien-dra 
de la distribution de Mon-daine 
en Asie: «Le marché nous 
fait confiance. L’accueil est bon, 
bonne collection, bons prix. Mais 
nous n’avions qu’un seul visage...» 
Il fallait un concept de caractère: 
suisse, historique, neutre. Un ca-ractère 
d’imprimerie mis au point 
à Bâle en 1957 finira par s’im-poser, 
logique, naturel, universel. 
L’Helvetica ne polarise pas. 
L’Helvetica est partout. Impossi-ble 
d’y échapper, des instructions 
de lavage des chaussettes au mé-tro 
new-yorkais, le monde s’écrit 
en Helvetica. Mondaine le décli-nera 
en montres, light, regular et 
bold, sur le même mode long 
terme que la maison a tenu 
jusqu’à présent. 
Que sait-on encore de Mondaine? 
C’est le premier pilier des activi-tés 
des frères Bernheim, parallè-lement 
aux montres M-Watch 
(entrée de gamme lancée trois se-maines 
avant la Swatch, en 1983, 
et source d’un litige avec Migros 
depuis plus de quatre ans, actuel-lement 
au Tribunal de commerce 
de Zurich) et à l’activité private la-bel 
(dont Luminox et Givenchy) 
sous pavillon swiss made. Avec 
deux autres partenaires, ils déve-loppent 
aussi Marlox Group, avec 
siège international à Hong Kong, 
dédié à la gestion de licences hor-logères 
(Esprit, Puma, Givenchy, 
Joop) principalement produites 
en Asie. Marlox vient de faire l’ac-quisition 
de la marque Pierre Car-din 
pour les montres et les bijoux. 
Comme pour parachever leur sin-gularité 
au sein de l’industrie hor-logère, 
André et Ronnie Bern-heim 
se sont aussi illustrés en 
défendant le statu quo contre le 
renforcement du swiss made et 
ils confirment toujours leur op-position 
é l’ordonnance sur le 
Swissness. Avec des arguments 
commerciaux et industriels qui 
soulignent selon eux les immen-ses 
paradoxes du projet: «Le ren-forcement 
revient à renforcer la 
pression sur les segments infé-rieurs, 
une erreur qui pourrait 
avoir des effets très néfastes. L’in-dustrie 
profite déjà d’une image 
excellente et le bénéfice des nou-veaux 
critères sont inexistants 
pour le consommateur. La Suisse 
enfin ne possède pas les capacités 
supplémentaires que la révision 
exige.»! 
Le caractère défensif 
spécialement recherché 
SWISSCOM. L’action 
a progressé de près de 3% 
lors des quatre dernières 
semaines contrairement 
au marché. 
PHILIPPE REY 
L’action Swisscom figure d’ores 
et déjà parmi les gagnants des blue 
chips en termes de performance 
boursière pour 2014, avec un gain 
proche de 16% depuis le début de 
l’année. Sa progression s’élève à 
environ 24% sur un an. 
Depuis le début 2013, ce titre a 
gagné plus de 35%. Cela confirme 
le caractère défensif de ce groupe, 
lequel rassure en période d’incer-titudes 
boursières comme à pré-sent. 
En outre, des rumeurs ont à 
nouveau surgi tout récemment 
sur la possibilité d’une cession de 
Fastweb, tout en sachant que le 
contexte boursier actuel est pro-pice 
à la propagation de rumeurs. 
Comme en 2007 par exemple. 
Il est vrai que Swisscom fait 
preuve d’une stabilité s’agissant 
de ses résultats depuis 2009 si l’on 
se réfère à une période de cinq ans. 
Toutefois, on observe également 
que Swisscom a accompli une 
performance inférieure à celle du 
marché sur cinq ans. L’action a en 
effet stagné de 2004 à fin 2012 en-tre 
300 et 450 francs avant de dé-coller 
au début de l’année sui-vante. 
Swisscom, qui publiera ses résul-tats 
du troisième trimestre le 6 no-vembre 
prochain et son rapport 
intermédiaire de janvier à fin sep-tembre, 
prévoit pour 2014 une 
croissance modérée du chiffre 
d’affaires, avec un bénéfice d’ex-ploitation 
(EBITDA) plus élevé. 
A savoir un EBITDA de plus de 
4,4 milliards pour un chiffre d’af-faires 
de 11,5 milliards. Certes, 
Swisscom doit investir en 2014 
environ 2,4 milliards de francs 
(dont 1,75 milliard en Suisse) 
pour l’extension de l’infrastruc-ture 
réseau en Suisse et en Italie. 
Les dépenses d’investissement 
sont croissantes depuis 2009. Les 
investissements du groupe ont 
augmenté de 9,4% à 1,117 mil-liard 
de francs au total lors du pre-mier 
semestre. En Suisse, les in-vestissements 
ont principalement 
bénéficié à l’infrastructure à haut 
débit. 
Si les objectifs sont atteints, Swiss-com 
proposera, selon toute vrai-semblance, 
un dividende 
22 francs par action lors de l’as-semblée 
générale 2015. Le ratio 
de distribution/bénéfice par ac-tion 
(payout ratio) s’est situé à plus 
de 60% lors des deux dernières an-nées. 
La capitalisation boursière de 
Swisscom dépasse 28 milliards de 
francs, ce qui correspond à envi-ron 
14 fois le cash-flow libre 
moyen du groupe lors des cinq 
dernières années et à 16x celui de 
2013. Cela signifie que Swisscom 
s’avère bien valorisé à son prix ac-tuel 
par le marché et que le poten-tiel 
de hausse supplémentaire est 
du coup limité. 
Swisscom doit compenser l’éro-sion 
des prix dans les activités de 
base par l’augmentation du nom-bre 
de clients et des volumes ainsi 
que des nouveaux services et des 
acquisitions ciblées. Lors des der-niers 
mois, Swisscom a donné 
d’importants signaux sur le mar-ché 
grâce à de nombreuses inno-vations, 
notamment en lançant 
Swisscom TV 2.0, le service 
Cloud Docsafe et LTE Advanced. 
Cette évolution favorable des af-faires 
a, du reste, amené Swisscom 
à relever ses prévisions concer-nant 
l’EBITDA pour 2014.! 
URS SCHAEPPI. Une bonne année 
2014 mais des investissements 
élevés pour le CEO de Swisscom. 
BLOOMBERG 
LA MAISON A TOUJOURS 
TENU UNE POSITION 
UN PEU EN MARGE DE 
L’INDUSTRIE HORLOGÈRE 
TRADITIONNELLE. 
ASSUMÉE 
ET AVEC SUCCÈS.
PAGE 6 vendredi 10 octobre 2014 SUISSE 
Nécessaire évolution réglementaire 
BANQUES CENTRALES. Le vice-président de la Banque nationale s’est exprimé hier en Valais sur les enjeux de la politique monétaire. 
JEAN-PIERRE DANTHINE* 
Ces dernières années, les banques 
centrales ont multiplié les mesu-res 
pour contenir la crise finan-cière 
et en atténuer les répercus-sions. 
De plus, elles ont joué un 
rôle majeur dans les efforts de ré-glementation 
visant à empêcher 
l’émergence de nouvelles crises. 
Cette évolution a conduit bon 
nombre d’observateurs à se poser 
la question mise en exergue dans 
le titre de mon exposé: les banques 
centrales en font-elles trop? Ma 
réponse – et vous n’en serez cer-tainement 
pas surpris – tient en 
un mot: «non». Les dispositifs mis 
en place par les banques centrales 
depuis le début de la crise finan-cière 
en 2007 sont directement 
liés à la gravité des événements. 
Car premièrement, les mesures 
conventionnelles que les banques 
centrales ont prises – abaisser les 
taux d’intérêt, fournir des liqui-dités 
et intervenir en tant que prê-teur 
ultime – étaient indispensa-bles 
pour éviter l’effondrement 
du système financier. Deuxième-ment, 
le recours subséquent aux 
diverses mesures non convention-nelles 
représentait un acte respon-sable 
pour contrer la faiblesse de 
la reprise en l’absence d’autres so-lutions. 
Enfin, troisièmement, les 
banques centrales doivent réin-terpréter 
leur mandat en matière 
de stabilité financière, de sorte à 
jouer un rôle plus actif dans la pré-vention 
afin de pouvoir réduire 
leurs efforts dans la gestion des 
prochaines crises. (...) 
Ayant ramené les taux d’intérêt 
nominaux à court terme à un ni-veau 
proche de zéro, les banques 
centrales ont atteint la limite na-turelle 
au-delà de laquelle la po-litique 
monétaire conventionnelle 
n’a plus d’effet. Leurs actions ré-solues, 
associées aux mesures bud-gétaires 
prises par les gouverne-ments, 
ont réussi à interrompre la 
chute libre; cependant, les écono-mies 
demeuraient fragiles, les 
taux de chômage, élevés, et la re-prise, 
atone. Il était indubitable-ment 
nécessaire de faire un pas de 
plus. Selon les théories économi-ques 
classiques, la politique bud-gétaire 
est le levier le plus efficace 
pour soutenir l’économie lorsque 
les taux directeurs sont proche de 
zéro. Malheureusement, la majo-rité 
des gouvernements jugeaient 
qu’ils n’étaient pas en mesure d’al-ler 
plus loin, pour diverses raisons. 
Avant tout, beaucoup d’Etats 
étaient entrés dans la crise avec un 
fort endettement public; la crise 
mettant leur budget sous pression, 
ils étaient réticents à dépenser da-vantage. 
Ainsi, même après avoir 
épuisé leurs instruments moné-taires 
conventionnels, les banques 
centrales ont dû se rendre à l’évi-dence 
qu’elles étaient les seules à 
pouvoir soutenir la reprise écono-mique. 
Comme bon nombre d’en-tre 
elles avaient pour mission de 
réagir face à une production infé-rieure 
à son potentiel, elles se sont 
tournées vers des mesures non 
conventionnelles. (...) 
La situation de la BNS est quant 
à elle un peu particulière. En été 
2011, la Suisse a connu une ap-préciation 
excessive de sa mon-naie 
en raison de la crise qui sévis-sait 
alors dans la zone euro; cette 
surévaluation s’est poursuivie 
jusqu’à représenter une grave me-nace 
pour la stabilité des prix. 
Nous avons donc eu recours à dif-férents 
instruments non conven-tionnels 
afin d’accroître les liqui-dités 
en francs et avons, 
finalement, été contraints d’intro-duire 
un cours plancher de 1 franc 
20 pour 1 euro en septembre 
2011. Sur cette toile de fond, je re-viens 
à la question initiale: les ban-ques 
centrales en font-elles trop 
lorsqu’elles adoptent des mesures 
LES BANQUES CENTRALES N’EN ONT PAS TROP FAIT. 
ELLES ONT AFFRONTÉ LA CRISE ET ONT MIS EN PLACE 
DE NOUVELLES MESURES RÉGLEMENTAIRES AFIN D’ÉVITER 
D’AUTRES CRISES. ELLES ONT FAIT CE QUI ÉTAIT NÉCESSAIRE. 
de politique monétaire non 
conventionnelles? La réponse est 
toujours «non», mais ce «non» est 
moins catégorique que dans le cas 
des mesures conventionnelles. (...) 
D’une part, le fait d’être seules à 
pouvoir agir face à la faible reprise 
de même que les taux de chômage 
élevés ont contraint de nombreu-ses 
banques centrales à prendre 
des mesures supplémentaires – 
mesures qui étaient justifiées par 
leur mandat. D’autre part, le ver-dict 
final portant sur l’ensemble 
des mesures non conventionnel-les 
n’est pas encore tombé. Les 
faits attestent certes que l’assou-plissement 
quantitatif, par exem-ple, 
a permis de réduire les taux 
d’emprunt à long terme; mais ses 
conséquences sur l’économie 
réelle demeurent incertaines. En 
outre, de telles mesures peuvent 
provoquer des effets collatéraux 
non négligeables: elles peuvent 
inciter les acteurs des marchés fi-nanciers 
à prendre des risques 
supplémentaires et contribuer 
ainsi à l’instabilité du système fi-nancier; 
elles peuvent aussi se ré-percuter 
sur d’autres régions – no-tamment 
sur les marchés 
émergents, où la quête de rende-ments 
plus élevés stimule l’afflux 
de capitaux et, partant, les prix des 
actifs et les variations des cours de 
change. Pour dresser le bilan final 
des effets positifs et négatifs, nous 
devrons donc attendre que toutes 
les données soient disponibles, 
c’est-à-dire en particulier que les 
mesures non conventionnelles 
soient définitivement abandon-nées. 
L’efficacité du cours plan-cher 
instauré par la BNS est plus 
facile à évaluer: cette mesure a 
joué un rôle décisif dans la lutte 
contre le risque imminent de dé-veloppements 
déflationnistes. Elle 
peut donc être considérée comme 
un succès. Au vu de la faiblesse de 
l’environnement économique ac-tuel, 
le cours plancher demeure, 
aujourd’hui encore, l’instrument 
central pour garantir un cadre 
monétaire approprié et permettre 
à la Banque nationale d’accomplir 
son mandat dans le domaine de la 
stabilité des prix. Les événements 
qui ont suivi la faillite de Lehman 
Brothers ont également souligné 
à quel point il importe qu’une 
banque centrale puisse réagir avec 
flexibilité face à des circonstances 
inattendues. (...) La crise a révélé 
deux lacunes dans le dispositif ré-glementaire 
en place. Comme les 
banques centrales sont bien pla-cées 
pour les combler, elles ont été 
amenées à réinterpréter leur man-dat 
en matière de stabilité finan-cière 
et à se concentrer désormais 
sur la prévention plutôt que sur 
la gestion des crises. (...) 
La première lacune était la 
concentration sur la gestion des 
crises. Avant 2007, on jugeait pré-férable 
que les banques centrales 
agissent avec détermination après 
l’éclatement d’une crise, plutôt 
qu’elles ne cherchent à prévenir 
leur éclosion. Mais les coûts éle-vés, 
en termes de bien-être social, 
que la récente crise a provoqués 
ont clairement montré la néces-sité 
de redoubler les efforts de pré-vention. 
Le dispositif réglemen-taire 
avait pour second défaut de 
ne pas tenir compte d’une dimen-sion 
importante du risque. Du fait 
qu’il se concentrait sur la préven-tion 
de difficultés pouvant affec-ter 
des établissements pris indivi-duellement 
(réglementation 
microprudentielle), il ne parve-nait 
pas à appréhender l’accumu-lation 
de risques à l’échelle du sys-tème 
financier. Or le risque 
systémique peut provenir de deux 
sources. Premièrement, il peut 
émaner d’établissements finan-ciers 
dont la faillite menacerait la 
stabilité du système financier dans 
son ensemble, que ce soit en rai-son 
de leur taille (par exemple 
UBS ou AIG), ou de leurs nom-breuses 
interdépendances (pen-sez 
à Lehmann Brothers ou à Bear 
Stearns). La défaillance de Leh-mann 
Brothers a montré à quel 
point le problème est réel. Deuxiè-mement, 
le risque systémique 
peut provenir d’entreprises finan-cières 
plus petites, dont l’interac-tion 
procyclique amplifie les brus-ques 
mouvements d’expansion et 
de contraction sur les marchés fi-nanciers. 
Pour faire directement 
face au risque systémique, il faut 
disposer d’une série d’instruments 
dits macroprudentiels; ces instru-ments, 
qui ont pour la première 
fois fait l’objet de discussions il y 
a plus de dix ans, se répartissent 
en deux grandes catégories: la pre-mière 
regroupe les instruments 
destinés à renforcer les établisse-ments 
qui sont d’importance sys-témique 
du fait de leur taille ou 
de leurs interdépendances; la lé-gislation 
suisse too big to fail en 
fournit un bon exemple. La se-conde 
catégorie comprend les ins-truments 
qui ont pour but d’amé-liorer 
la résilience du système 
financier et d’influer sur le com-portement 
collectif des établis-sements 
financiers afin qu’il soit 
moins procyclique. (...) 
L’histoire est source d’enseigne-ments, 
et les banques centrales ont 
beaucoup à apprendre des épiso-des 
critiques. A ce titre, la crise ré-cente 
représente une occasion ex-ceptionnelle. 
Les banques 
centrales ont géré activement la 
crise en recourant à des instru-ments 
conventionnels et non 
conventionnels. Leurs efforts ont 
largement contribué à éviter l’ef-fondrement 
du système financier 
au tout début de la crise, puis à li-miter 
les dommages économiques 
consécutifs. Le recours à ces me-sures 
n’aurait pas été possible si les 
banques centrales, y compris la 
BNS, n’avaient pas été à même 
d’agir avec flexibilité face à ces cir-constances 
exceptionnelles. Sou-venons- 
nous en lorsque nous de-vrons 
voter sur une initiative 
restreignant drastiquement la 
marge de manoeuvre de la Banque 
nationale. Mais la crise a généré 
– et génère encore – des coûts so-ciaux 
considérables. Les banques 
centrales doivent surtout en tirer 
une leçon: elles sont appelées à ré-interpréter 
leur mandat dans le do-maine 
de la stabilité financière, en 
mettant moins l’accent sur la ges-tion 
des crises et davantage sur leur 
prévention. Pour ce faire, elles doi-vent 
contrer directement et effi-cacement 
le risque systémique. El-les 
sont idéalement placées pour y 
parvenir. Si nous réussissons dans 
cette voie, les besoins d’interven-tion 
dans la gestion des crises di-minueront 
d’autant. En d’autres 
termes, les banques centrales doi-vent 
redoubler d’efforts sur un 
front pour se permettre d’être 
moins actives sur l’autre. Je conclu-rai 
en reformulant la réponse que 
j’ai donnée au tout début de mon 
exposé: en affrontant la crise et en 
mettant en place de nouvelles me-sures 
réglementaires afin d’éviter 
d’autres crises, les banques centra-les 
n’en ont pas trop fait; elles ont 
fait ce qui était nécessaire et conti-nuent 
de le faire. 
* Extraits de l’alloculation du vice-président 
de la BNS lors du rendez-vous 
économique de la Foire du Va-lais 
hier. 
Arguments contre l’initiative sur l’or 
(...) Le 30 novembre, une initiative sera soumise au 
vote populaire qui, si elle était acceptée, restreindrait 
considérablement la capacité d’action de la BNS et 
l’empêcherait de réagir lors de la prochaine crise 
comme elle a pu le faire lors de la crise récente. Je 
veux parler de l’initiative sur l’or («Sauvez l’or de 
la Suisse», de son titre complet). Permettez-moi ici 
de faire une brève digression pour expliquer les rai-sons 
pour lesquelles la BNS s’oppose à cette initia-tive. 
L’initiative pose trois exigences: premièrement, 
que la BNS détienne au moins 20% de ses actifs sous 
forme d’or; deuxièmement, que ses réserves d’or 
soient inaliénables; et, troisièmement, que la tota-lité 
de ses réserves d’or soit stockée en Suisse. Je com-mencerai 
par le dernier point. Aujourd’hui, 70% de 
nos réserves d’or sont stockées en Suisse, 20% sont 
entreposées auprès de la Banque d’Angleterre et 
10%, auprès de la Banque du Canada. Comme vous 
le savez, les réserves d’or d’un pays ont traditionnel-lement 
la fonction d’actifs ne devant servir qu’en 
cas d’urgence. C’est pourquoi il est pertinent non 
seulement de diversifier les lieux de stockage, mais 
aussi de choisir un emplacement où l’or est négocié, 
pour qu’il puisse être vendu plus rapidement et à 
des coûts de transaction moindres. Tant le Royaume- 
Uni que le Canada répondent à ce critère. De plus, 
ces deux pays bénéficient d’un système juridique 
solide et fiable. Notre or y est en mains sûres. Quant 
à l’exigence de l’initiative selon laquelle nous de-vrions 
détenir au moins 20% de nos actifs sous forme 
d’or, son acceptation entraverait fortement la 
conduite de la politique monétaire. En effet, les opé-rations 
de politique monétaire ont une incidence di-recte 
sur notre bilan. Des prescriptions sur la com-position 
de ce dernier restreindraient donc notre 
marge de manoeuvre dans le domaine de la politi-que 
monétaire. A ce sujet, notre décision d’instau-rer 
un cours plancher vis-à-vis de l’euro, que j’ai men-tionné 
plus tôt, est un exemple parlant: si la 
restriction légale de l’initiative avait été en vigueur 
lorsque nous défendions le cours plancher, nous au-rions 
été contraints d’acheter non seulement des eu-ros, 
mais aussi de l’or en grandes quantités. La dé-fense 
du cours plancher aurait ainsi entraîné des 
coûts très élevés qui auraient vraisemblablement 
amené les marchés des changes à douter de notre 
détermination à le faire prévaloir par tous les 
moyens. Des conséquences encore plus décisives dé-couleraient 
de l’interdiction de vendre de l’or. L’aug-mentation 
du stock d’or serait irréversible, quelles 
que soient les exigences de politique monétaire. 
Jointe à l’obligation de détenir au moins 20% des ac-tifs 
sous forme d’or, l’interdiction de vente pour-rait 
peu à peu obliger la BNS à détenir la grande ma-jorité 
de ses actifs en or: toute extension du bilan 
pour des raisons de politique monétaire entraîne-rait 
des achats d’or, mais lorsque le bilan pourrait à 
nouveau être réduit, nous n’aurions pas le droit de 
revendre même une partie de cet or. Ces disposi-tions 
restreindraient ainsi dangereusement notre ca-pacité 
d’action. De plus, l’or n’offrant ni intérêts ni 
dividendes, la BNS serait moins à même de géné-rer 
un bénéfice et de le distribuer à la Confédéra-tion 
et aux cantons. Enfin, il convient de souligner 
que des actifs inaliénables ne peuvent véritablement 
être considérés comme des réserves. Il est aberrant 
d’exiger, d’une part, une augmentation des réserves 
d’urgence – en l’occurrence, des stocks d’or – et, d’au-tre 
part, d’interdire leur utilisation, même dans des 
situations d’urgence. En substance, la BNS rejette 
l’initiative sur l’or principalement parce que celle-ci 
menace la bonne conduite de la politique moné-taire. 
Son acceptation entraverait gravement la ca-pacité 
de la BNS à remplir son mandat 
constitutionnel et légal, soit à conduire la politique 
monétaire dans l’intérêt général du pays et à assu-rer 
la stabilité des prix en tenant compte de l’évo-lution 
de la conjoncture. (JPD) 
TRAJECTOIRES 
UBS: Kevin Lecocq 
nommé Global Head 
of Products 
UBS a procédé à divers change-ments 
aux étages de direction du 
secteur Global Asset Manage-ment 
(Global AM). Kevin Lecocq 
prendra au 1er novembre le poste 
de Global Head of Products, basé 
à Zurich, et deviendra simultané-ment 
membre du Global AM 
Executive Committee. M. Lecocq 
s’appuie sur 20 ans d’expérience 
et vient de la Deutsche Bank, où 
il était récemment Global Chief 
Investment Officer de Deutsche 
Bank Private Wealth Manage-ment, 
selon un mémo interne du 
CEO Global AM, Ulrich Körner. 
Contactée par AWP, une porte-parole 
d’UBS a confirmé l’exis-tence 
de ce mémo. Par ailleurs, 
Andreas Schlatter devient Global 
Head of Distribution. Il a travaillé 
depuis de nombreuses années 
pour l’Asset Management de la 
grande banque et est déjà mem-bre 
du Global AM Executive 
Committee. 
UBP: recrutement au sein 
de l’équipe obligations 
marchés émergents 
Union Bancaire Privée (UBP) an-nonce 
l’engagement de Karine Je-siolowski 
en qualité de spécialiste 
de l’investissement senior au sein 
de l’équipe Obligations marchés 
émergents, composée de sept pro-fessionnels 
dirigée par Denis Gi-rault. 
Karine Jesiolowski bénéfi-cie 
de plus de vingt ans 
d’expérience dans la gestion de 
fonds. Elle travaillait, depuis 
2003, en tant qu’Analyste chez 
BNP Paribas Fortis/Fortis Invest-ments 
- Asset Management. 
NORDEA: équipe 
renforcée à Genève 
Nordea Asset Management étoffe 
son équipe commerciale de Ge-nève. 
Depuis début septembre, 
Nicola Bianchi assume la fonc-tion 
de Sales director et s’occupe 
des investisseurs professionnels 
en Suisse romande et au Tessin. 
Depuis les bureaux de Genève, 
Nicola Bianchi mettra en ouvre 
la stratégie de Nordea Asset Ma-nagement 
et consolidera les rela-tions 
avec les clients wholesale 
et les investisseurs institutionnels 
en Suisse romande et au Tessin. 
Avant de rejoindre Nordea As-set 
Management au moisde sep-tembre, 
Nicola Bianchi a dirigé 
pendant 19 ans l’équipe commer-ciale 
de J.P. Morgan Asset Mana-gement 
pour la Suisse romande 
et le Tessin. Il avait débuté sa car-rière 
professionnelle au sein de 
l’ancienne Banque Populaire 
Suisse. Nordea Asset Manage-ment 
gérant 160 milliards d’eu-ros, 
fait partie du groupe Nordea, 
le plus grand groupe financier du 
Nord de l’Europe, avec 248 mil-liards 
d’euros d’actifs sous gestion. 
CROSS: nouvelle 
responsable marketing 
Frédérique Richard a rejoint 
Cross le 11 août dernier au poste 
de responsable marketing&com-munication. 
Elle sera en charge 
de promouvoir l’orientation stra-tégique 
de la société et d’appor-ter 
son soutien aux équipes inter-nes. 
Implantée à Genève, Cross 
est une société de conseil et d’in-génierie 
spécialisée dans les do-maines 
de la transformation digi-tale, 
du pilotage de la 
performance et de la gouvernance 
des données.
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all
R20_agefi_2014-10-10_ven_all

Más contenido relacionado

La actualidad más candente

Géopolitique & entreprises n°5
Géopolitique & entreprises n°5Géopolitique & entreprises n°5
Géopolitique & entreprises n°5Revue Conflits
 
S11 revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars 2015
S11   revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars  2015S11   revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars  2015
S11 revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars 2015KYLIA France
 
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...La Fabrique de l'industrie
 
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015 Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015 David Bourla
 
Penser le territoire comme solution face à la crise
Penser le territoire comme solution face à la crisePenser le territoire comme solution face à la crise
Penser le territoire comme solution face à la criseLa Fabrique de l'industrie
 
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank France
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank FranceBilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank France
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank FranceKnight Frank France
 
Géopolitique & entreprises n°4
Géopolitique & entreprises n°4Géopolitique & entreprises n°4
Géopolitique & entreprises n°4Revue Conflits
 
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013AGENCECONNECTO
 
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?La Fabrique de l'industrie
 
Semper gestion - 50 meilleures PME
Semper gestion - 50 meilleures PMESemper gestion - 50 meilleures PME
Semper gestion - 50 meilleures PMESemperGestion
 
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019Knight Frank France
 
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...La Fabrique de l'industrie
 
Point marché commerces | France 3T 2015
Point marché commerces | France 3T 2015Point marché commerces | France 3T 2015
Point marché commerces | France 3T 2015David Bourla
 
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...Trendeo
 
L'étonnante disparité des territoires industriels
L'étonnante disparité des territoires industrielsL'étonnante disparité des territoires industriels
L'étonnante disparité des territoires industrielsLa Fabrique de l'industrie
 
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019Knight Frank France
 
Rede Wirtschaftsminister Etienne Schneider
Rede Wirtschaftsminister Etienne SchneiderRede Wirtschaftsminister Etienne Schneider
Rede Wirtschaftsminister Etienne SchneiderLuxemburger Wort
 
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeo
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeoSeptembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeo
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeoTrendeo
 

La actualidad más candente (20)

Géopolitique & entreprises n°5
Géopolitique & entreprises n°5Géopolitique & entreprises n°5
Géopolitique & entreprises n°5
 
S11 revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars 2015
S11   revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars  2015S11   revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars  2015
S11 revue de presse kylia - semaine du 9 au 15 mars 2015
 
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...
Etude - L'investissement étranger , moteur de la réindustrialisation au Royau...
 
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015 Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015
Point Marché Commerces | Bilan au 2T 2015
 
Penser le territoire comme solution face à la crise
Penser le territoire comme solution face à la crisePenser le territoire comme solution face à la crise
Penser le territoire comme solution face à la crise
 
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank France
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank FranceBilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank France
Bilan 2021 et perspectives 2022 - Commerces - Knight Frank France
 
Géopolitique & entreprises n°4
Géopolitique & entreprises n°4Géopolitique & entreprises n°4
Géopolitique & entreprises n°4
 
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013
ALTARES_Communiqué_Défaillances d'entreprises T32013
 
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?
Les start-up françaises aident-elles notre industrie à se renouveler ?
 
Semper gestion - 50 meilleures PME
Semper gestion - 50 meilleures PMESemper gestion - 50 meilleures PME
Semper gestion - 50 meilleures PME
 
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 1er trimestre 2019
 
Le renouveau productif des territoires
Le renouveau productif des territoiresLe renouveau productif des territoires
Le renouveau productif des territoires
 
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...
À la recherche de l’immatériel : comprendre l’investissement de l’industrie f...
 
Point marché commerces | France 3T 2015
Point marché commerces | France 3T 2015Point marché commerces | France 3T 2015
Point marché commerces | France 3T 2015
 
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...
L’année 2015 à travers l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissem...
 
L'étonnante disparité des territoires industriels
L'étonnante disparité des territoires industrielsL'étonnante disparité des territoires industriels
L'étonnante disparité des territoires industriels
 
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019
Le marché des bureaux - Paris / Île-de-France - 2T 2019
 
Rede Wirtschaftsminister Etienne Schneider
Rede Wirtschaftsminister Etienne SchneiderRede Wirtschaftsminister Etienne Schneider
Rede Wirtschaftsminister Etienne Schneider
 
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeo
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeoSeptembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeo
Septembre 2017 l'emploi et l'investissement en france par trendeo
 
La transition énergétique, un enjeu stratégique pour les entreprises francili...
La transition énergétique, un enjeu stratégique pour les entreprises francili...La transition énergétique, un enjeu stratégique pour les entreprises francili...
La transition énergétique, un enjeu stratégique pour les entreprises francili...
 

Destacado

20141128 demogr bxl_08_cv
20141128 demogr bxl_08_cv20141128 demogr bxl_08_cv
20141128 demogr bxl_08_cvSocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_04_qs_em
20141128 demogr bxl_04_qs_em20141128 demogr bxl_04_qs_em
20141128 demogr bxl_04_qs_emSocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_01_xd
20141128 demogr bxl_01_xd20141128 demogr bxl_01_xd
20141128 demogr bxl_01_xdSocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_03_cd_2
20141128 demogr bxl_03_cd_220141128 demogr bxl_03_cd_2
20141128 demogr bxl_03_cd_2SocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_07_jpg
20141128 demogr bxl_07_jpg20141128 demogr bxl_07_jpg
20141128 demogr bxl_07_jpgSocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_06_mv
20141128 demogr bxl_06_mv20141128 demogr bxl_06_mv
20141128 demogr bxl_06_mvSocDemoFB
 
20141128 demogr bxl_05_3_jph
20141128 demogr bxl_05_3_jph20141128 demogr bxl_05_3_jph
20141128 demogr bxl_05_3_jphSocDemoFB
 
Station d'épuration trévenans
Station d'épuration trévenansStation d'épuration trévenans
Station d'épuration trévenansValentin Valentin
 
Descriptif dynam demogrbrux
Descriptif dynam demogrbruxDescriptif dynam demogrbrux
Descriptif dynam demogrbruxSocDemoFB
 
Article zeggai 1
Article zeggai 1Article zeggai 1
Article zeggai 1Is Unic
 
Diapo sandie julie boulanger patissier
Diapo sandie julie boulanger patissierDiapo sandie julie boulanger patissier
Diapo sandie julie boulanger patissierValentin Valentin
 
20141128 demogr bxl_02_evh_et_al
20141128 demogr bxl_02_evh_et_al20141128 demogr bxl_02_evh_et_al
20141128 demogr bxl_02_evh_et_alSocDemoFB
 

Destacado (19)

Dp3 ldv
Dp3 ldvDp3 ldv
Dp3 ldv
 
Tuto impress2
Tuto impress2Tuto impress2
Tuto impress2
 
Diapo impress
Diapo impressDiapo impress
Diapo impress
 
Paint
PaintPaint
Paint
 
20141128 demogr bxl_08_cv
20141128 demogr bxl_08_cv20141128 demogr bxl_08_cv
20141128 demogr bxl_08_cv
 
20141128 demogr bxl_04_qs_em
20141128 demogr bxl_04_qs_em20141128 demogr bxl_04_qs_em
20141128 demogr bxl_04_qs_em
 
20141128 demogr bxl_01_xd
20141128 demogr bxl_01_xd20141128 demogr bxl_01_xd
20141128 demogr bxl_01_xd
 
20141128 demogr bxl_03_cd_2
20141128 demogr bxl_03_cd_220141128 demogr bxl_03_cd_2
20141128 demogr bxl_03_cd_2
 
20141128 demogr bxl_07_jpg
20141128 demogr bxl_07_jpg20141128 demogr bxl_07_jpg
20141128 demogr bxl_07_jpg
 
20141128 demogr bxl_06_mv
20141128 demogr bxl_06_mv20141128 demogr bxl_06_mv
20141128 demogr bxl_06_mv
 
20141128 demogr bxl_05_3_jph
20141128 demogr bxl_05_3_jph20141128 demogr bxl_05_3_jph
20141128 demogr bxl_05_3_jph
 
Memo 14-571 fr (2)
Memo 14-571 fr (2)Memo 14-571 fr (2)
Memo 14-571 fr (2)
 
Tabacop
TabacopTabacop
Tabacop
 
Impress initiation
Impress initiationImpress initiation
Impress initiation
 
Station d'épuration trévenans
Station d'épuration trévenansStation d'épuration trévenans
Station d'épuration trévenans
 
Descriptif dynam demogrbrux
Descriptif dynam demogrbruxDescriptif dynam demogrbrux
Descriptif dynam demogrbrux
 
Article zeggai 1
Article zeggai 1Article zeggai 1
Article zeggai 1
 
Diapo sandie julie boulanger patissier
Diapo sandie julie boulanger patissierDiapo sandie julie boulanger patissier
Diapo sandie julie boulanger patissier
 
20141128 demogr bxl_02_evh_et_al
20141128 demogr bxl_02_evh_et_al20141128 demogr bxl_02_evh_et_al
20141128 demogr bxl_02_evh_et_al
 

Similar a R20_agefi_2014-10-10_ven_all

Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défis
Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défisIndustrie Horlogère suisse, Perspectives et défis
Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défisRudy Belouad
 
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018Daniel Stanislaus Martel
 
agefi_2015-06-25_jeu_01
agefi_2015-06-25_jeu_01agefi_2015-06-25_jeu_01
agefi_2015-06-25_jeu_01thomasjoubert
 
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012PressesdesMines
 
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016EY
 
Competitivite Forum Saxon 2010 VS
Competitivite Forum Saxon 2010 VSCompetitivite Forum Saxon 2010 VS
Competitivite Forum Saxon 2010 VSregiosuisse
 
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession Né Kid
 
Discours foire de printemps 2013
Discours foire de printemps 2013Discours foire de printemps 2013
Discours foire de printemps 2013Luxemburger Wort
 
Etude Deloitte 2013
Etude Deloitte 2013 Etude Deloitte 2013
Etude Deloitte 2013 Rudy Belouad
 
Competitivite parqualite_emmanuelcombe
 Competitivite parqualite_emmanuelcombe Competitivite parqualite_emmanuelcombe
Competitivite parqualite_emmanuelcombeMRamo2s
 
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.201511 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015Albert Gallegos
 
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"Daniel Stanislaus Martel
 
Renforcer l'economie locale par les circuits courts
Renforcer l'economie locale par les circuits courtsRenforcer l'economie locale par les circuits courts
Renforcer l'economie locale par les circuits courtsregiosuisse
 
Startups françaises: développez-vous aux USA
Startups françaises: développez-vous aux USAStartups françaises: développez-vous aux USA
Startups françaises: développez-vous aux USABenoît Spendov
 
Quelle stratégie industrielle pour la France ?
Quelle stratégie industrielle pour la France ?Quelle stratégie industrielle pour la France ?
Quelle stratégie industrielle pour la France ?La Fabrique de l'industrie
 
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vue
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vueTaxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vue
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vueManfredNolte
 
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel Mori
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel MoriLe temps | 13.10.2012 interview Daniel Mori
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel MoriThierry Weber
 
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdf
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdfFedEx_Export_Report_Document_FR.pdf
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdfHAMID379179
 

Similar a R20_agefi_2014-10-10_ven_all (20)

Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défis
Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défisIndustrie Horlogère suisse, Perspectives et défis
Industrie Horlogère suisse, Perspectives et défis
 
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018
Point de Mire, Special issue 75, Winter 2018
 
agefi_2015-06-25_jeu_01
agefi_2015-06-25_jeu_01agefi_2015-06-25_jeu_01
agefi_2015-06-25_jeu_01
 
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012
Lettre vernimmen n° 110 oct. 2012
 
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016
Baromètre EY du capital risque en France - Bilan annuel 2016
 
Competitivite Forum Saxon 2010 VS
Competitivite Forum Saxon 2010 VSCompetitivite Forum Saxon 2010 VS
Competitivite Forum Saxon 2010 VS
 
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession
La veille de Né Kid du 10.12.08 : La récession
 
Discours foire de printemps 2013
Discours foire de printemps 2013Discours foire de printemps 2013
Discours foire de printemps 2013
 
Etude Deloitte 2013
Etude Deloitte 2013 Etude Deloitte 2013
Etude Deloitte 2013
 
Competitivite parqualite_emmanuelcombe
 Competitivite parqualite_emmanuelcombe Competitivite parqualite_emmanuelcombe
Competitivite parqualite_emmanuelcombe
 
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.201511 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015
11 Le pire ennemi de l'investisseur TdG 25.08.2015
 
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"
Surprise: Le programme Airbus n'est pas "européen"
 
Renforcer l'economie locale par les circuits courts
Renforcer l'economie locale par les circuits courtsRenforcer l'economie locale par les circuits courts
Renforcer l'economie locale par les circuits courts
 
Startups françaises: développez-vous aux USA
Startups françaises: développez-vous aux USAStartups françaises: développez-vous aux USA
Startups françaises: développez-vous aux USA
 
Bulletin d'information internationale - Hiver 2013-2014
Bulletin d'information internationale - Hiver 2013-2014Bulletin d'information internationale - Hiver 2013-2014
Bulletin d'information internationale - Hiver 2013-2014
 
Quelle stratégie industrielle pour la France ?
Quelle stratégie industrielle pour la France ?Quelle stratégie industrielle pour la France ?
Quelle stratégie industrielle pour la France ?
 
Europa city support
Europa city support Europa city support
Europa city support
 
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vue
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vueTaxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vue
Taxe sur les transactions financières : c'est maintenant, points de vue
 
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel Mori
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel MoriLe temps | 13.10.2012 interview Daniel Mori
Le temps | 13.10.2012 interview Daniel Mori
 
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdf
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdfFedEx_Export_Report_Document_FR.pdf
FedEx_Export_Report_Document_FR.pdf
 

R20_agefi_2014-10-10_ven_all

  • 1. 9HRLEMB*jeiaae+[FKKEB Vendredi-dimanche 10-12 octobre 2014 | Numéro 177 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement | Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,00 EUR | agefi@agefi.com | Rédacteur en chef: François Schaller ram-ai.com Le pessimisme dominant pondéré par les entreprises EXPORTATIONS. Les perspectives très positives vers les Etats-Unis relativisent le ralentissement en Europe. LE POINT SUR LA MARQUE «MONDAINE» L’horloge de gare refuse d’atterrir ANDRÉ BERNHEIM. La maison zurichoise dépasse de très loin toutes les projections de l’industrie horlogère. Après plus d’un quart de siècle de stratégie monoproduit dans l’entrée de gamme. PAGE 5 Le FMI révisait cette semaine ses projections de croissance mondiale à la baisse. Les considérants sont exogènes, sans surprise. Ils donnent le ton de toutes les prévisions conjoncturelles en cascade de ces dernières semaines, jusqu’aux niveaux les plus locaux: risques géo-politiques accrus, excès financiers, stagnation séculaire dans les Etats développés, persistance d’une infla-tion basse, faiblesse de la croissance potentielle. Un élément explicatif n’est en revan-che plus du tout évoqué: la cyclicité. Le fait qu’elle a disparu des raison-nements doit-il exclure la possibilité d’un facteur purement cyclique? Probablement occulté par les effets des injections monétaires et des plans massifs de relance, qui ont peut-être tendance à altérer la forme «normale» des cycles? Tant que ces plans perdurent, le sentiment s’ac-centue d’une phase perpétuelle de rebond. Rien ne serait pourtant plus normal qu’une pause. Aux dernières grandes phases d’expansion de la production et du commerce interna-tional (années 1980 à fin 1990, puis 2002-2007), succède apparemment une séquence dépressive. La problématique de l’innovation au sens de Schumpeter pourrait même MARCHÉS ACTIONS L’impossible accrochage PAGE 11 la prolonger. Les médias sociaux, applications informatiques et autres plateformes commerciales numéri-ques ont rapidement bouleversé les processus de production, de distribu-tion, de marketing. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont enregistré des taux de croissance annuels entre 2002 et aujourd’hui trois fois moins élevés que ceux de la période 1970- fin des années 1990. Consommateurs et entreprises se félicitent rétrospectivement de l’ap-parition, dans un lointain passé, de l’électricité ou des chemins de fer. Celles et ceux qui ont vécu ces inno-vations les ont général subies dans un premier temps. Pertes d’emplois et/ou baisse significative de revenus. En dépit de la forte baisse du taux de chômage aux États-Unis (passé de 10% en 2009 à moins de 6%), mal-gré l’amélioration des indicateurs de long terme (intentions de recrute-ments et évolution du nombre d’em-plois) et de l’industrie manufactu-rière, en dépit de la hausse record depuis 2007 des projets d’investisse-ments des petites entreprises, les salaires demeurent les mêmes. Quand ils ne reculent pas. Entraînant avec eux le niveau général des prix. Avec une menace de déflation, c’est-à- dire de récession.! DOW JONES 16659.25 8600 8560 8520 16960 16860 16760 VIS INVESTIMENTOS AU BRÉSIL L’implantation du côté de Lausanne PAGE 24 PRIVATE EQUITY DE LA FAMILLE BERTARELLI Grande acquisition en Hongrie PAGE 7 IMAGERIE DANS LE SECTEUR IMMOBILIER La nouvelle relation clientèle PAGE 4 RÉSULTATS DE SOLVALOR 61 (LAUSANNE) Les niveaux d’investissement PAGE 4 INGÉNIERIE ENVIRONNEMENTALE PLANAIR Projet d’envergure en Afrique PAGE 3 LE TITRE SWISSCOM À CONTRE-COURANT Très rassurant actuellement PAGE 5 LES LOIS LSFIN ET LEFIN SONT À MODIFIER Les vues de l’asset management PAGE 8 BITCOIN SUISSE LANCE UN CERTIFICAT Crypto-monnaie version papier PAGE 24 L’expérience du tout-terrain JEAN-PIERRE DANTHINE. Le vice-président de la Banque nationale était hier à la Foire du Valais. La Banque nationale (BNS) à la Foire du Valais, ce n’est pas chaque année. On pouvait penser au dé-part que l’institution venait hier à la rencontre d’un très large public parce les Suisses voteront le 30 novembre sur l’initiative populaire visant à contraindre les autorités à rapatrier l’or de la BNS stockée à l’étranger. Un texte labellisé UDC que combat évidemment l’institution. Mais la compo-sition de la salle, grande et pleine, relativisait ce scénario. Il y avait surtout des représentants de l’économie: industrie, commerces, arts et métiers, services en général (sans oublier la banque canto-nale). Et de la politique bien entendu, à commen-cer par le conseiller d’Etat Maurice Tornay. Si Jean- Pierre Danthine a effectivement digressé sur le 30 novembre, ce n’était de loin pas son thème princi-pal. Il s’agissait plutôt de se demander si les ban-ques centrales en faisaient trop (titre de l’exposé) depuis la grande crise bancaire et financière. Question à laquelle on attendait évidemment que la réponse fût négative.Au moment des questions, l’ambiance s’est avérée plutôt sereine. Danthine a même eu l’occasion de faire un peu d’humour, avec un franc succès parmi ses auditeurs. Et il n’a pas manqué de rappeler à de nombreuses reprises, à l’attention du marché des changes (toujours en embuscade), la détermina-tion de la BNS à maintenir le taux plancher à 1,20 franc contre euro. EXTRAITS PAGE 6 ÉDITORIAL LÉVI-SERGIO MUTEMBA SMI 8482.90 -0.40% -1.97% 8480 16660 JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE Solutions pragmatiques en mode public-privé Genève www.lindegger-optic.ch GILLES MARTIN Les exportations vont-elles pren-dre le relais du marché intérieur dans le soutien à la conjoncture en Suisse? Il y a deux lectures possibles de l’in-dicateur export des petites et moyennes entreprises publié hier par Credit Suisse et Switzerland Global Enterprise (S-GE). L’une, négative, consiste à constater que ce baromètre est passé à 0,94, soit sous la moyenne à long terme de 1,00. Et la peur de voir la conjonc-ture se contracter a gagné en force dans toutes les branches: 52% des entreprises craignent la récession, contre 31% au dernier trimestre. L’autre approche, plus positive, consiste... à examiner le sondage plus en détail. Les attentes prévoient des expor-tations en hausse dans la majorité des secteurs pour le quatrième tri-mestre. Ce sont surtout les Etats- Unis qui justifient cette optimisme relatif, avec une hausse des pers-pectives, mais la très grande majo-rité des sondés (92%) prévoient une demande stable en prove-nance des pays européens. C’est autant qu’au trimestre passé. Mieux: la proportion de sociétés optimistes quant à une accéléra-tion de leurs ventes hors frontières a progressé de 1,6 point de pour-centage sur trois mois, à 45,7%, tan-dis que celle des entreprises tablant sur une stagnation s’est repliée de 5,2 points de pourcentage à 41,7%. La part des exportateurs redoutant une contraction a, elle, augmenté de 3,6 points de pourcentage à 12,6% seulement. L’Allemagne reste la principale destination nationale visée par les petites et moyennes entreprises suisses, avec 80% d’intentions d’y exporter des biens ou des services ces prochains mois. Globalement, toutes les branches abordent le dernier trimestre avec confiance. Avant tout dans le sec-teur de la métallurgie. Dans la construction mécanique aussi, les exportateurs tablent clairement sur une hausse des ventes à l’étran-ger. La crainte d’une concurrence accrue sur les prix s’accentue dans les branches les moins confiantes, à savoir l’industrie du papier, l’élec-trotechnique et l’industrie de pré-cision. PAGE 9 La dimension cyclique oubliée SCHWARZIE. Le premier Sommet mondial des régions pour le climat s’ouvre à Paris. Organisé depuis Genève. MARJORIE THÉRY Arnold Schwarzenegger rencon-tre le président François Hollande aujourd’hui à Paris. Il sera l’or-chestrateur du premier Sommet mondial des régions pour le cli-mat, qui s’ouvre demain dans la capitale française. Organisé depuis Genève par le R20 (association de droit suisse basée à Versoix depuis 2010), la structure co-créée par l’ancien gouverneur républicain de Cali-fornie rassemble plus de 500 ré-gions du monde (L’Agefi du 29 sep-tembre). Ce premier sommet a en fait été initié par Schwarzenegger et Mi-chèle Sabban, présidente et co-fondatrice du R20. Plus de 500 représentants locaux sont atten-dus. Villes, Régions, Cantons, etc. Mais aussi des représentants de sociétés privées de technologie et des investisseurs. L’objectif est de débattre de solutions concrètes ap-pliquées à l’échelle de ces diffé-rents territoires pour proposer des solutions bottom-up plutôt que top-down. C’est-à-dire venant d’entreprises ou de collectivités publiques plutôt que des Etats ou de l’international. Le sommet s’achèvera par une «Déclaration de Paris», qui ras-semblera initiatives et proposi-tions des régions, mais aussi du secteur privé, les partenariats pu-blic- privé étant valorisés. Des an-nonces devraient aussi être fai-tes sur des méthodes innovantes de financement. John Tidmarsh, Chief Investment Officer (CIO) du R20, précise le sens et les condi-tions de cette démarche. PAGE 3
  • 2. PAGE 2 vendredi 10 octobre 2014 FORUM Nouveaux défis majeurs de l’industrie horlogère suisse Les smartwatches sont-elles vraiment des montres si intelligentes que l’on veut nous le faire croire? JEAN-PIERRE GHELFI* Les médias ont fait grand cas il y a quelques semaines de la «mon-tre » présentée par la société Ap-ple, qui ne peut apparemment pas être désignée autrement que comme intelligente (smart-watch). En effet, elle proposera à son titu-laire, à part l’indication de l’heure, de nombreuses applications deve-nues habituelles sur les télépho-nes portables, ainsi que de nouvel-les fonctions liées en particulier à la santé (mesure de flux corporels) et au paiement électronique. Le fonctionnement de cette smart-watch (montre connectée) impli-que d’avoir sur soi un téléphone portable du même producteur. L’un dans l’autre, c’est ainsi une dépense (un investissement?) de plus d’un millier de francs qu’il faut envisager. On notera que Apple, qui s’est fait une réputation d’être toujours à l’avant-garde des innovations technologiques, n’est ici que le dernier sur un marché déjà bien balisé, après d’autres, par Sony, Samsung ou LG utilisant le sys-tème d’exploitation Android de Google. Annoncé avec tout le fra-cas médiatique dont l’entreprise est coutumière, le modèle d’Ap-ple ne sera même disponible dans le commerce qu’au printemps prochain! L’intérêt, en Suisse, des annonces de ces géants mondiaux de l’in-formatique s’est concentré sur les répercussions éventuelles pour l’industrie horlogère. Serions-nous dans une situation analogue à celle des années 70 qui avait vu débarquer les premières montres numériques de fabrication japo-naise? A l’époque, notre industrie horlo-gère n’avait rien vu venir. En quel-ques années, la main-d’oeuvre em-ployée par la branche était passée de 90.000 à 30.000 personnes. Crise terrible qui, pour simplifier, a donné naissance à la Swatch et au groupe de feu Nicolas Hayek, dénommée initialement SMH (Société de microélectronique et d’horlogerie) devenu Swatch Group en 1998, et qui s’est imposé comme le premier groupe hor-loger mondial. Une autre manière de formuler ces questions serait de se demander pourquoi le Swatch Group n’a apparemment pas cherché à figurer parmi les premières sociétés dans le monde à s’intéresser à ce nouveau cré-neau? Car, aujourd’hui, les connaissances techniques existent en Suisse – du moins si l’on en croit un expert du Centre suisse d’électronique et de microtechni-que (CSEM) dans un entretien publié par Le Temps. La raison (ou plutôt l’une des rai-sons) tient probablement au fait que l’horlogerie helvétique a misé depuis une quarantaine d’années sur la valeur de sa production, et non sur le nombre de pièces pro-duites. Elmar Mock, co-inventeur avec Jacques Müller de la Swatch, ré-sume très bien la situation ac-tuelle: «Sur deux cents montres fabriquées dans le monde, une seule l’est en Suisse. En revanche, le bénéfice que l’on retire de cette montre est supérieur à la somme des bénéfices des 199 autres mon-tres. On a donc gagné la guerre de l’argent. L’horlogerie suisse a réussi à transformer du laiton en or, en créant un bijou mécanique symbolisant le travail et l’ingénio-sité de l’homme. (…) En revan-che, la Suisse a raté une magnifi-que opportunité. Il est choquant de constater que les barons de l’horlogerie suisse trouvent ce marché inintéressant. En prenant un chiffre réaliste de 100 millions de smartwatches vendues par an, ce marché pourrait peser dans les 30 milliards de dollars, soit davan-tage que l’ensemble de l’horloge-rie suisse.» Remarques qui nous renvoient aux questions relatives au choix de la valeur plutôt que de la quan-tité. Les analyses les plus pertinen-tes – à notre avis – que nous avons lues indiquent que l’apparition des smartwatches va faire mon-ter la pression sur les fabricants de montres électroniques de bas et milieux de gamme, installés pour la plupart en Asie, singuliè-rement en Chine. En prenant un cas extrême qui serait l’élimina-tion de toutes les montres de bas et milieu de gamme jusqu’à un prix de vente de 500 francs (Swatch, Certina, Mido et Tissot) les résultats d’exploitation du Swatch Group ne baisseraient que de 5%! Il est très vraisemblable que les horlogers helvétiques – ou du moins certains d’entre eux – pro-poseront lors de la prochaine foire de l’horlogerie (printemps 2015) des montres qui comporteront des senseurs spécifiques à certaines fonctions corporelles et/ou des ap-plications correspondant à des be-soins bien définis de leurs utili-sateurs – en matière de sécurité, de gestion d’agendas, de commu-nications, de trafic de paiements, par exemple. Les horlogers ont raison de ne pas vouloir copier les géants de l’élec-tronique et de l’informatique – d’ailleurs, dans tous les cas de fi-gure, ils n’y parviendraient pas. Ils doivent en revanche veiller à intégrer les bouleversements tech-nologiques pour continuer de pro-poser des produits qu’ils sont pra-tiquement les seuls à (savoir) offrir. * domainepublic.ch/articles/26483 LES HORLOGERS ONT RAISON DE NE PAS VOULOIR COPIER LES GÉANTS DE L’ÉLECTRONIQUE ET DE L’INFORMATI-QUE. ILS N’Y PARVIENDRAIENT PAS. Le grand danger pour la démocratie Les citoyens lambda n’ont bien souvent pas la compréhension du fonctionnement du système politique. DANI RODRIK* Dire que les riches ont plus de pouvoir politique que les pauvres, même dans les démocraties où chacun à un droit de vote égal, n’a rien de nouveau. Mais deux po-litologues, Martin Gilens de l’uni-versité de Princeton et Benjamin Page de l’université Northwes-tern, ont récemment publié des données révélatrices sur la situa-tion aux États-Unis, qui ont une incidence cruciale sur le fonction-nement de la démocratie – aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Les auteurs se sont appuyés sur des travaux antérieurs de Gilens qui a minutieusement compilé des sondages d’opinion sur près de 2000 questions politiques, ef-fectués entre 1981 et 2002. Les deux politologues ont ensuite dé-terminé si le gouvernement fédé-ral américain adoptait la politique en question dans les quatre ans suivant le sondage et à quel point le résultat correspondait aux pré-férences des électeurs à différents niveaux de l’échelle des revenus. Prises séparément, les préféren-ces de l’électeur «moyen» – c’est-à- dire situé dans le milieu de la ré-partition des revenus – semblent avoir une forte influence positive sur la réponse finale du gouver-nement. La politique souhaitée par l’électeur moyen a nettement plus de chances d’être appliquée. Mais, comme le notent Gilens et Page, cette constatation donne une impression faussement op-timiste de la représentativité des décisions gouvernementales. Les préférences de l’électeur moyen et de l’élite économique ne diffè-rent pas tant que ça sur la plupart des sujets politiques. Une appro-che plus juste serait de voir ce que fait le gouvernement lorsque ces deux groupes ont des points de vue divergents. Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont effectué une com-paraison entre les préférences des électeurs moyens et celles des plus riches – définis comme ayant un revenu situé dans les 10 pour cent du haut de la répartition des reve-nus – pour évaluer quels électeurs exercent la plus grande influence. Ils ont trouvé que l’impact des électeurs moyens devient prati-quement nul, tandis que celui de l’élite économique reste considé-rable. L’implication est claire: lorsque les intérêts de l’élite diffèrent de ceux du reste de la société, c’est son point de vue qui est pris en compte – presque exclusivement. (Comme l’expliquent Gilens et Page, nous devons voir les préfé-rences des 10 pour cent du haut comme le point de vue par procu-ration du 1 pour cent du haut – la véritable élite). Gilens et Page trouvent des résultats similaires pour les groupes d’intérêts orga-nisés, qui ont une très forte in-fluence sur l’élaboration des poli-tiques. Ils soulignent que «le point de vue de l’électorat général n’a pour ainsi dire aucun poids» dès lors que sont prises en compte les orientations des groupes d’inté-rêts et les préférences des riches Américains. Ces résultats démoralisants sou-lèvent une question importante: Comment les politiciens, peu sou-cieux des intérêts de la vaste ma-jorité des citoyens, font-ils pour être élus, et plus important, pour être réélus, alors qu’ils sont essen-tiellement aux ordres des plus ri-ches? Une partie de l’explication tient peut-être au fait que la plu-part des électeurs n’ont qu’une compréhension médiocre de la manière dont fonctionne le sys-tème politique et de la manière dont il est biaisé en faveur de l’élite économique. Gilens et Page pré-cisent que leurs résultats n’impli-quent pas que l’action gouverne-mentale s’exerce au détriment des citoyens moyens. Les citoyens or-dinaires obtiennent souvent ce qu’ils veulent, simplement parce que leurs choix sont souvent ali-gnés avec ceux de l’élite. Mais une autre partie de l’explication, plus pernicieuse, pourrait tenir aux stratégies employées par les diri-geants politiques pour être réélus. Un politicien qui représente en premier lieu les intérêts des éli-tes économiques doit trouver d’autres moyens de séduire le plus grand nombre. L’une des solu-tions est présentée par les politi-ques nationalistes, sectaires et identitaires – une approche poli-tique basée sur les valeurs cultu-relles et le symbolisme au lieu des intérêts de l’ensemble des ci-toyens. Lorsqu’une campagne électorale est menée sur ce front, elle est remportée par celui ou celle qui parvient le mieux à «amorcer» nos repères culturels et psychologiques latents, pas par celui ou celle qui représentent au mieux nos intérêts. Par son ex-pression célèbre, «la religion est l’opium du peuple», Karl Marx voulait dire que le sentiment reli-gieux peut dissimuler les priva-tions endurées quotidiennement par les travailleurs et d’autres per-sonnes exploitées. De manière analogue, l’émergence de la droite religieuse, accompagnée de conflits culturels sur les «valeurs familiales» et d’autres questions divisant les esprits (par exemple, l’immigration) ont servi à camou-fler la forte progression de l’iné-galité économique depuis la fin des années 1970. La politique identitaire est néfaste parce qu’elle tend à ériger des barrières autour d’un groupe de privilégiés et qu’elle requière l’exclusion de ceux qui n’en font pas partie. Les démocraties autoritaires, comme la Russie, la Turquie et la Hongrie, en sont des illustrations. Pour consolider leur base électorale, les dirigeants de ces pays font large-ment appel aux symboles natio-naux, culturels et religieux. Ce fai-sant, ils enflamment les passions contre les minorités ethniques et religieuses. Pour les régimes (sou-vent corrompus jusqu’à la moelle) qui représentent les élites écono-miques, c’est un stratagème payant dans les sondages. Les iné-galités croissantes dans les pays avancés et en développement in-fligent ainsi deux coups durs au système politique démocratique: elles se traduisent par la négation progressive des droits des classes moyennes et défavorisées et en-couragent une politique sectaire toxique au sein des élites. * Princeton Project Syndicate La législation menaçant l’alimentation La protection plus stricte des variétés végétales a des impacts négatifs sur l’accès à la nourriture des pays en voie de développement. Sous la pression d’Etats industria-lisés comme la Suisse, de nom-breux pays en développement sont contraints d’adopter une lé-gislation internationale plus stricte en matière de protection des variétés végétales. Une étude d’impact sur les droits humains intitulée «Owning Seeds, Acces-sing Food» montre pour la pre-mière fois la menace existentielle que cette mise à niveau forcée re-présenterait pour les familles de petits agriculteurs du Sud, qui dé-pendent de la reproduction conventionnelle des semences. En adhérant à l’Union internatio-nale pour la protection des obten-tions végétales (UPOV), un Etat s’engage à protéger plus fortement, dans sa législation, les semences commerciales vendues par des multinationales comme Syngenta. Lorsque les pays en développe-ment adoptent les standards de l’UPOV dans leur droit national, ils restreignent massivement la possibilité pour les familles de pe-tits paysans d’utiliser des semen-ces protégées issues de leurs pro-pres récoltes. Ce renforcement de la loi sur la protection des varié-tés végétales met en danger le droit fondamental à l’alimentation, par exemple dans des pays comme le Kenya, le Pérou ou encore les Phi-lippines. C’est la conclusion du rap-port «Owning Seeds, Accessing Food», publié par plusieurs ONG, dont la Déclaration de Berne. Les accords bilatéraux de libre-échange (ALE) sont souvent utilisés pour pousser les pays en développement à adhérer à l’UPOV. La Suisse a d’ailleurs très souvent posé de tel-les exigences lors de la négociation d’ALE. Par ailleurs, elle a toujours refusé de réaliser des études d’im-pact sur les droits humains. Menées avant la conclusion de tels accords, ces études permettraient pourtant de s’assurer que les conditions exigées n’auront pas de répercussions négatives sur la situation alimentaire dans les pays partenaires. En collaboration avec des ONG partenaires et des chercheurs des pays concernés, la Déclaration de Berne a analysé de façon détail-lée les répercussions des restric-tions découlant de l’adhésion à l’UPOV sur les systèmes d’échan-ges informels de semences et sur le droit à l’alimentation de grou-pes de population marginalisés au Kenya, au Pérou et aux Philip-pines. Les revendications suivan-tes découlent de cette recherche inédite: !Avant de transcrire les standards de l’UPOV dans leur droit natio-nal, les gouvernements doivent impérativement mener une étude d’impact sur les droits humains. ! Afin de protéger les petits pay-sans, les gouvernements doivent utiliser la marge de manoeuvre ga-rantie par les accords de l’OMC sur la propriété intellectuelle (AD-PIC) ou par d’autres accords in-ternationaux comparables. – (La Déclaration de Berne) PARTICULES FINES: renforcement inutile de mesures de protection En mars 2014, Genève subit une brève pointe de pollution aux par-ticules fines, mais le Gouverne-ment ne prit pas de mesures tem-poraires, le seuil d’urgence n’étant pas atteint. Aussitôt, plusieurs dé-putés demandèrent le durcisse-ment de ces mesures. Durcir les mesures temporaires n’est pas ju-dicieux car les conséquences pour les personnes et les entreprises se-raient disproportionnées par rap-port à l’impact hypothétique sur la qualité de l’air et donc sur la santé humaine. Il est beaucoup plus efficace de se concentrer sur les programmes à long terme, qui ont montré leur efficacité, et qui ne visent pas uniquement le trans-port routier. Les particules fines (PM10) sont des poussières en suspension qui résultent des mé-canismes de frottement et d’abra-sion (rail, pneus, freins, travaux de chantier), des moteurs de vé-hicules, des machines de chantier, des chauffages et des incinérations industrielles. En Suisse, les émis-sions de PM10 ont pour origine l’agriculture et la sylviculture (27%), l’industrie (26%), les mé-nages (22%), le transport routier (18%) et le rail (6%). Grâce aux politiques en vigueur en Suisse et à Genève, les émissions de PM10, toutes sources confondues, ont connu en 30 ans une baisse spec-taculaire, baisse qui se poursuivra en raison du durcissement des normes antipollution s’appliquant aux véhicules, de la stratégie éner-gétique du canton et de la Confé-dération, et du plan cantonal de mesures Opair 2013-2016. Le Conseil d’Etat n’a jamais déclen-ché les mesures dont il dispose pour limiter la circulation, car les pics de pollution n’ont jamais été assez élevés. – (Groupement Trans-ports et Economie)
  • 3. SUISSE vendredi 10 octobre 2014 PAGE 3 SUISSE Le local prend le relais du global R20. L’association créée par Arnold Schwarzenegger et basée à Genève ouvre demain le premier sommet mondial des régions pour le climat. A la veille du premier Sommet mondial des régions pour le cli-mat, John Tidmarsh, Chief In-vestment Officer du R20, précise les objectifs de cette réunion pu-blic- privé inédite. Quelle est la valeur ajoutée d’un sommet interrégional et d’actions locales sur la question du climat? Le rôle des autorités locales (Vil-les, Régions, Cantons etc) est très bien illustré dans la question du climat. Elles sont celles qui ont le plus à perdre et le plus à gagner dans la lutte contre le changement climatique. Elles sont aussi celles qui sont plus à même de prendre les initiatives dans cette lutte, de les prendre rapidement, et d’assu-rer le succès de leur réalisation. C’est toute la logique de notre ac-tion: nous mettons en place des ini-tiatives locales, avec des projets pi-lote qui servent d’exemple et de phase de test. Si le succès du pro-jet est avéré, nous mettons ensuite en place des procédures et un ca-dre qui permettra de répliquer, de faire le «scaling up» des solutions que nous proposons. Pouvez-vous donner un exemple de projets concrets du R20? Nous n’avons guère plus de trois ans, mais nous opérons déjà dans certaines régions du Brésil pour ac-célérer le déploiement d’éclairage public LED par exemple. En Algé-rie nous travaillons sur des pro-grammes pilotes dans le ramassage et la valorisation des déchets et l’éclairage public, mais aussi au Mali dans l’énergie solaire, au Ni-géria, au Sénégal, au Burundi, à la Réunion et dans bien d’autres ré-gions. Malgré une certaine discré-tion, nous avons été très actifs ces trois dernières années. Globale-ment, nous travaillons essentielle-ment sur des projets dans tous les secteurs de l’énergie renouvelable, de l’efficience énergétique, du trai-tement des déchets. Quels sont les objectifs de ce premier Sommet à Paris? Le but est d’échanger largement autours de bonnes pratiques loca-les et de lancer la «Road to Paris 2015», qui est une série de discus-sions et de Sommets destinés à ap-porter le soutien des autorités lo-cales aux négociations des Nations Unies, qui se déroulent au niveau étatique donc. Ce Sommet se conclura par la signature de la «Pa-ris Declaration», qui définira cer-tains engagements concrets des ac-teurs privés et des gouvernements sous nationaux, et appellera aux leaders étatiques à finaliser un ac-cord qui permettra de limiter le ré-chauffement climatique lors des négociations du COP21 à Paris en 2015. Vous êtes CIO dans une associa-tion. Que recouvre votre poste? L’emploi du terme CIO est une mesure de l’importance que nous attachons aux investisseurs. No-tre objectif est de faire en sorte que les projets qui arrivent sur le mar-ché soient réellement attirants pour les investisseurs, sans quoi, ils ne seraient jamais réalisés. Pour ce faire les intérêts de tous les ac-teurs dans la chaine de valeur de développement de projets doivent être conciliés, et ceci dès la concep-tion du projet et tout au long de sa réalisation. Les gouvernements sous-natio-naux ont leurs objectifs en tant que création d’emplois, fourniture d’électricité, accès à l’électricité et ainsi de suite, les industriels et investisseurs d’autres. Ces diffé-rents acteurs travaillent le plus sou-vent en silo rendant la réalisation de projet impossible. Un peu en chef d’orchestre nous faisons la synthèse, assurant un résultat qui convainc les investisseurs que les risques associés à l’investissement dans des projets sont compris, maî-trisés au mieux, et le retour sur in-vestissement suffisamment Inté-ressant pour s’engager. En support à ce but nous facilitons par exem-ple la création de joint-venture en-tre entreprises de différentes ré-gions. Nous collaborons aussi avec des multinationales, que ce soit pour des projets ou de la recher-che. Nous avons par exemple pu-blié un livre blanc avec Philips Lighting sur l’importance des LED et des solutions efficientes pur l’éclairage. Aujourd’hui, l’éclairage extérieur représente 40% de la facture d’électricité pour les municipalités. L’éclairage pu-blic des rues est souvent un des principaux postes du budget «uti-lity «des Villes, représentant entre 10 et 38%. Et le financement de l’organisation? En tant que CIO, il est également de mes responsabilités de créer des outils financiers qui nous permet-tent de financer notre activité de développement de projets, et d’as-surer leur viabilité, tout en restant une organisation à but non-lucra-tif. Nos débuts se sont surtout re-posés sur la générosité de notre fondateur Arnold Schwarzeneg-ger, qui continue à nous apporter son soutien et surtout son temps. Nos programmes par contre sont financés par nos membres, c’est à dire les gouvernements sous-na-tionaux et parfois nationaux, et par certains partenaires qui contri-buent de façon transparente en ap-portant leur expertise. Comment se passent relations avec la Suisse, pays hôte de l’association R20? Parfaitement bien. Il y a certaines synergies évidentes car la Suisse a de nombreux savoir-faire et est un pays d’innovation reconnu. Il peut donc y avoir certaines expertises dans les entreprises suisses en ma-tière d’efficience énergétique par exemple qui peuvent nous être uti-les. Nous sommes en relation avec l’Office de la promotion indus-trielle à Genève (OPI) également, qui peut faire le lien entre nos be-soins et des compétences d’entre-prises. Nous avons également le précieux soutien de l’Etat de Ge-nève qui accueille le Secrétariat à la Villa Montfleury à Versoix. Ge-nève accueille le secrétariat géné-ral et le siège du R20. Un bureau est aussi présent en Californie. En-fin nous avons des bureaux locaux dans plusieurs pays, mais unique-ment pour gérer des projets spéci-fiques, comme en Algérie, au Bré-sil ou au Sénégal par exemple. INTERVIEW: MARJORIE THÉRY Le grand projet énergétique au Mali géré depuis Neuchâtel PLANAIR. Le groupe d’ingénierie environnementale estime pouvoir produire suffisamment d’énergie pour 15.000 foyers. La société Planair à Neuchâtel cé-lèbre cette année ses 30 ans d’exis-tence. L’entreprise créée en 1984 est active sur cinq sites: La Sagne, Yverdon, Delémont, Plan-les- Ouates et Valdahon en France. Le directeur général, Pierre Re-naud explique comment le bu-reau d’ingénieurs spécialisé dans l’économie d’énergie et la produc-tion énergétique renouvelable projette de transformer, au Mali, les plantes aquatiques proliféra-trices nuisibles en électricité. En quoi consiste votre projet? Le Mali est un pays, comme beau-coup d’autres pays africains, qui manque singulièrement d’électri-cité. Comme plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, il est traversé par un grand fleuve, le Niger. Mal-heureusement, celui-ci est infesté de plantes aquatiques invasives, notamment les jacinthes d’eau et le typha. Celles-ci représentent un problème d’envergure nationale car elles entravent sérieusement le transport fluvial, elles empê-chent les poissons de se dévelop-per correctement, l’oxygène de l’eau étant en partie «mangée» par ces plantes. Elles posent égale-ment problème en ce qui concerne les installations hydro-électriques réparties le long du fleuve, en freinant l’eau au travers des dégrilleurs. Notre projet a pour objectifs de collecter ces plantes aquatiques nuisibles, les transformer en gaz par processus de méthanisation et d’utiliser ce biogaz pour faire tourner une gé-nératrice et produire ainsi de l’électricité. Quels sont les intérêts potentiels de ce projet pour les Maliens? La production annuelle d’électri-cité à Bamako, grâce à une usine de méthanisation de la jacinthe d’eau, sera d’environ 10 gigawatt-heure par année. Soit l’équivalent de la consommation de 3000 fa-milles selon le standard européen ou, si l’on admet que la consom-mation est cinq fois moins élevée dans la capitale malienne, l’équi-valent de la consommation de 15.000 familles locales. La répéti-tivité de ce type d’installation aura ensuite un impact déterminant sur la production d’électricité au Mali. Le projet développera éga-lement des emplois; pour la ré-colte des plantes et l’exploitation de la production d’électricité. A moyen terme, l’installation de mé-thanisation pourra être reproduite dans d’autres endroits. La récolte des plantes invasives aura aussi des effets positifs pour le fleuve Niger? Elle favorisera la circulation de l’eau dans les canaux d’irrigation ainsi que l’irrigation des rizières et la pêche. Elle permettra l’amé-lioration du rendement énergéti-que des installations hydroélectri-ques disposées sur le Niger en éli-minant les plantes qui entravent le bon fonctionnement des turbi-nes. Elle libérera le fleuve pour la navigation, tout en améliorant l’oxygénation de l’eau, y favori-sant la vie aquatique. Au niveau environnemental, elle produira également de l’engrais de haute valeur pour l’agriculture. Le subs-trat issu des plantes après le pro-cessus de méthanisation peut être utilisé comme engrais. Celui-ci améliorera la qualité des sols et li-mitera leur érosion. Outre les plantes invasives, vous envisagez à la fois recueillir les déchets organiques présents dans le fleuve? Les bio-déchets, essentiellement constitués des lisiers de batteries de poules, du fumier, et des dé-chets alimentaires des restaurants et des hôtels, pourraient être ré-coltés aussi. Ceux-ci correspon-dent à 20.000 tonnes par année. Quant à la jacinthe d’eau, seule-ment dans la région de Bamako, elle représente environ 80.000 tonnes de récoltes annuelles. Où en êtes-vous jusqu’à présent? Une étude de faisabilité exhaus-tive a été menée par l’ONG ma-lienne ERA, qui est très active pour le développement biologi-que de l’agriculture et qui est di-rigée par le Dr Roger Michel qui a oeuvré de manière très efficace et engagée pour le projet, deux personnes du ministère de l’Eau, de l’Environnement et de l’Assai-nissement du Mali et Planair qui a pris en charge la partie techni-que et la coordination du projet. L’étude a démontré que la réalisa-tion de celui-ci est tout à fait en-visageable. Des contacts ont été pris avec diverses instances, no-tamment avec le bureau de la coo-pération au consulat de Suisse au Mali et avec le ministère de l’Eau, de l’Environnement et de l’Assai-nissement malien. La finalisation de l’étude de faisabilité et diver-ses démarches locales sont pré-vues pour 2015 et la réalisation de l’installation de méthanisation et sa mise en service devraient avoir lieu en 2016. Quels sont les principaux défis qu’un tel projet représente? Les défis majeurs, lorsque l’instal-lation sera en place, seront l’exploi-tation de la centrale et la récolte régulière de la matière première, les plantes. Ces activités deman-dent une très bonne organisation et un suivi très régulier. La diffi-culté actuelle est d’obtenir un fi-nancement pour finaliser la faisa-bilité, notamment pour mieux connaître la valeur énergétique des jacinthes d’eau. Nous avons besoin d’environ 200.000 euros. Un appui devrait ensuite être trouvé pour la réalisation de l’ins-tallation de méthanisation, soit en-viron 8 millions d’euros. Celle-ci sera vraisemblablement mise en place par un fournisseur allemand, jouissant d’une expertise dans ce secteur. Jusqu’à présent, nous avons fait des demandes de finan-cement auprès de diverses organi-sations gouvernementales, notam-ment suisses, pour financer la partie étude et faisabilité. Pour la réalisation de l’installation, nous nous adressons à des instituts ban-caires spécialisés dans ce type de financement, comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. INTERVIEW: ANDRÉE-MARIE DUSSAULT PIERRE RENAUD. La difficulté actuelle est d’obtenir le financement nécessaire à la finalisation. Le vaste déploiement en Amérique du Sud LANDIS+GYR. Le groupe zougois contrôlé par Toshiba signe un contrat pour 246 millions d’euros au Brésil. La compagnie d’électricité brési-lienne Light a annoncé hier la si-gnature d’un accord pour la réa-lisation du plus vaste projet de réseau électrique intelligent en Amérique du Sud, en partenariat avec le groupe zougois Landis+Gyr. Estimé à 750 millions de réaux (246 millions d’euros) brésiliens, ce contrat de cinq ans couvre l’approvisionnement, la mise en place, l’exploitation et l’en-tretien du système Gridstream de Landis+Gyr. La collaboration porte également sur le déploie-ment de 1,1 million de compteurs, comprenant l’installation de compteurs anti-fraude, ainsi que l’automatisation de réenclen-cheurs et de serveurs de stockage en réseau (Power Vault). Landis+Gyr, détenu par le japo-nais Toshiba depuis 2011, fabri-que des compteurs au Brésil de-puis 1994 et emploie aujourd’hui plus de 450 personnes dans son centre de production de Curitiba. Le partenariat conclu avec Light est le dernier d’une série d’impor-tants contrats. Depuis le début de l’année 2013, Landis+Gyr s’est as-surée de participer aux deux plus vastes déploiements de l’histoire du secteur, en coopération avec British Gas et Tokyo Electric Po-wer Company, et a aussi signé des contrats de premier plan avec Salt River Project, Ameren et, plus ré-cemment le français ERDF.! ABB: nouvelle usine en Indonésie Le groupe d’ingénierie ABB a an-noncé hier l’ouverture d’une nou-velle usine pour la production de disjoncteurs miniatures basse ten-sion à Cibitung, en Indonésie. L’usine permettra de doubler la capacité de production déjà en place. Plus de 200 personnes y tra-vailleront. Le montant de l’inves-tissement n’a pas été précisé. Cette ouverture vient confirmer la stra-tégie d’expansion et d’innovation du groupe. HOLCIM-LAFARGE: proche de notifier le projet de fusion Lafarge est «très proche» de noti-fier officiellement son intention de fusionner avec son concurrent st-gallois Holcim auprès de la Commission européenne, a dé-claré hier le dirigeant du cimen-tier français, Bruno Lafont. Le projet progresse conformément au calendrier prévu. Bruno La-font n’a cependant pas indiqué précisément quand la notification serait présentée à Bruxelles.
  • 4. PAGE 4 vendredi 10 octobre 2014 SUISSE Les moyens technologiques accélérateurs de processus GROUPE MK. La réalité augmentée permet de rendre tangible des projets non réalisés jusqu’ici bien abstraits. CHRISTIAN AFFOLTER Les nombreuses décisions politi-ques impactant le domaine de l’im-mobilier comptent parmi les prin-cipaux facteurs ayant rendu ce marché beaucoup plus difficile en deux années seulement. Les pro-moteurs doivent proposer des so-lutions offrant un meilleur service aux acquéreurs potentiels d’objets immobiliers tout en visant un réta-blissement du rythme des affaires d’avant ces changements de para-digme. La réalité augmentée appliquée au domaine de l’immobilier repré-sente une solution de ce type. C’est du moins ce qu’espèrent Anthony Collé, administrateur délégué du Groupe MK, et Daniel Moser, di-recteur de MK Realitim Manage-ment, qui ont présenté hier sur le terrain «Vert l’horizon» à Cossonay leur nouvel outil. Il permet aux in-téressés se rendant sur le site d’un projet de s’y déplacer et de regar-der en même temps sur l’écran d’une tablette ou d’un smartphone (iOS ou Android) la forme qu’il prendra après sa réalisation en trois dimensions. Jusqu’ici, ces applica-tions s’étaient heurtées à plusieurs obstacles, avec essentiellement le choix entre une énorme puissance de calcul nécessaire du côté des ser-veurs et, du côté de l’utilisateur, le téléchargement d’une application pour un appareil disposant d’une carte graphique puissante. Avec la solution développée par la société française Artefacto, les calculs s’ef-fectuent tous à l’avance, les données étant ensuite transférées sur un ser-veur. L’appareil mobile utilisé sur place n’a ainsi que deux fonctions à assumer: l’écran permettant de visionner les objets, ainsi que la géo-localisation. Tout en rendant les sé-quences nettement plus fluides. Tous les étages et tous les bâtiments prévus ayant été modélisés, l’ache-teur potentiel peut voir très concrè-tement comment se présentera «son» appartement. Par rapport à l’ancienne démarche de proposer des images fixes et quelques vidéos, cette solution offre un avantage im-portant: elle «donne à l’utilisateur la possibilité de décider lui-même ce qu’il veut voir, et donc la meil-leure information possible», a sou-ligné Anthony Collé. Le développement d’innovations, auquel le Groupe MK s’est montré très attaché hier, est encore plus cru-cial dans un marché dont les condi-tions se sont très sensiblement dur-cies. Elles peuvent faire la différence dans la concurrence en-tre promoteurs immobiliers et ac-célérer le processus à plusieurs ni-veaux. Tout d’abord celui de la vente: «C’est un plus qui fait gran-dement sens dans un marché qui se resserre. Les gens qui prenaient la décision d’acquérir un objet en quelques jours seulement n’exis-tent plus. Mais l’un des objectifs de l’application de la réalité augmen-tée est de retrouver des rythmes de vente soutenus dès le lancement de la commercialisation. Les acqué-reurs peuvent encore se décider ra-pidement, lorsque tous les éléments sont réunis», a détaillé Anthony Collé. Cette solution, que le Groupe MK est le premier à avoir acquise en Suisse, devrait ainsi éga-lement pouvoir servir dans la com-mercialisation d’objets dont les pro-priétaires ont confié la promotion à Domicim. Une autre fonctionnalité de la so-lution peut intervenir encore plus en amont du processus de réalisa-tion d’un projet. La vue aérienne détaillée de tout un quartier futur le rend «accessible aux non-profes-sionnels des projets de développe-ment immobilier, souvent com-plexes », selon les termes du communiqué. Le directeur de MK Realitim Management Daniel Mo-ser, qui gère un véhicule d’investis-sement spécialisé dans le dévelop-pement immobilier à partir d’un stade très précoce (en accompa-gnant par exemple le processus d’élaboration d’un nouveau plan général d’affectation à Cossonay, le terrain ayant été en ligne de mire depuis cinq ans environ), l’appré-cie ainsi par exemple en tant qu’«outil de travail avec les pou-voirs publics. Sinon, il est trop abs-trait de communiquer un projet à un grand public. Car nous acqué-rons des terrains dans des situations où il y a encore toute une démar-che à faire.» Ses projets, plutôt à l’échelle du quartier («Vert l’hori-zon » comprend dans une première étape 42 appartements en PPE ré-partis sur trois immeubles), impli-quent souvent des réaffectations de terrains constructibles qui requiè-rent l’approbation des autorités po-litiques, que ce soit de l’industriel/artisanat vers l’habita-tion ou une augmentation de la densité autorisée. En raison de la nouvelle Loi sur l’aménagement du territoire (LAT), l’ordonnance imposant des dispositions encore plus restrictives (malgré l’interven-tion du Conseil d’Etat vaudois, et notamment Jacqueline de Quattro, à Berne), les terrains intermédiai-res sont en revanche considérés trop risqués en ce moment. Sur une centaine de dossiers, Realitim en a ainsi concrétisé sept, ces quartiers représentant 200-250 apparte-ments. ! ANTHONY COLLÉ. Les déclinaisons possibles de la réalité augmentée dans l’immobilier sont multiples. L’UN DES OBJECTIFS EST DE RETROUVER DES RYTHMES DE VENTE SOUTENUS DÈS LE LANCEMENT DE LA COMMERCIALISATION. Annulation des amendes infligées par la Comco SIEGENIA-KOCH-SFS. Des doutes subsistent quant à la preuve d’accords illicites selon le TAF. Les amendes pour entente illégale infligées à trois entreprises de fer-rures de fenêtres (pièces de déco-ration ou de maintien en métal) sont annulées. Le Tribunal admi-nistratif fédéral (TAF) lève les sanctions en raison des doutes qui subsistent quant à la preuve d’ac-cords illicites. En octobre 2010, la Commission de la concurrence (Comco) avait infligé trois amen-des pour entente illicite. Elle avait sanctionné l’entreprise Siegenia d’une amende de 4 millions. Koch écopait de trois millions et SFS d’un demi-million. Sur recours, le TAF annule ces dé-cisions. Selon lui, il subsiste des doutes quant à la preuve d’accords commerciaux horizontaux dans les procédures concernant Siege-nia et Koch, le plus grand com-merçant de ferrures de fenêtre et de portes-fenêtres en Suisse et principal utilisateur des ferrures de Siegenia. En ce qui concerne SFS, la parti-cipation à l’entente horizontale de ce commerçant économiquement indépendant n’a pas pu être prou-vée. Pour cette raison, le TAF ap-prouve son recours en vertu de la présomption d’innocence. L’instance fédérale rappelle que les amendes pour participation à un cartel ont un caractère quasi pénal. En conséquence, la règle de présomption doit aussi s’appli-quer, explique le TAF. Un recours au Tribunal fédéral reste possible. Les procédures ouvertes par la Comco sont en lien direct avec le cartel de fabricants européens qui a été sanctionné et condamné à une amende sévère au prin-temps 2012 par la Commission européenne. Dans le cadre de ce cartel, les fabricants allemands de ferrures de fenêtres et de porte-fe-nêtres s’étaient entendus sur des augmentations communes de prix également valables pour la Suisse. – (ats) Le plus grand investissement jamais réalisé par Solvalor 61 IMMOBILIER. Les résultats du fonds sont stables. Déjà 100 millions d’investissements prévus dont un projet à presque 60 millions. MARJORIE THÉRY A l’occasion de la présentation des résultats annuels du fonds Solva-lor 61, la société Solvalor Fund Management (Lausanne) a an-noncé qu’elle allait réaliser le plus important investissement de toute l’histoire du fonds. Rappelons que ce fonds en immobilier direct suisse a été lancé en 1961 et est côté sur le Six Swiss Exchange. Le projet en question est situé à Os-termundigen, une commune pro-che de la ville de Berne. Il repré-sente 101 appartements pour un investissement de 57 millions de francs. Le début des travaux est officiellement prévu pour le 15 octobre et les bâtiments seront li-vrés par étape entre 2016 et 2017. D’autres projets ont également été annoncés pour l’exercice en cours. Solvalor Fund Management in-vestira par exemple 8,5 millions dans un nouveau projet à Saint Sulpice (où elle disposait déjà du terrain). Le début des travaux de l’immeuble qui comprend 12 ap-partements est fixé au 15 octobre également, avec livraison en 2016. A la Tour-de-Peilz, un im-meuble a été acquis il y a quelques jours pour 6 millions. A Lausanne, c’est un projet de 40 appartements à 32 millions qui verra le jour à l’avenue Sainte Luce. A Genève en revanche, un projet de surélé-vation d’immeuble est en procé-dure d’autorisation depuis deux ans... Le dernier projet dans le can-ton remonte à quatre ans (Ver-soix). Globalement, les investis-sements du fonds se répartissent comme suit : 62% sur Vaud, 33% sur Genève et reste dans le canton de Berne. Presque 80% du parc immobilier concerne des appa-remment compris entre 2,5 et 4,5 pièces. Philippe Truan, directeur, a éga-lement donné quelques indica-tions sur le marché de l’immobi-lier. «Nous venons de vivre 15 ans de marché haussier, alors que les cycles sont plutôt de 6 à 8 ans. Il semble évident que le cycle actuel touche à sa fin». Même constat du côté des hypothèques: «Le taux moyen pour les hypothèques est environ de 4,5% sur les 50 derniè-res années. Aujourd’hui les taux à 10 ans sont à 1,5%. Ces niveaux ne sont pas naturels et vont re-monter ». Enfin, Philippe Truan s’est dit «effrayé» du nombre de construction qui sont encore en cours, alors que tous les signaux macroéconomiques sont au rouge. «Je sens qu’il y a un excédent de projets dans le pipeline et il fau-dra être très prudent. Le marché de la PPE est à l’arrêt et le stock de PPE à vendre a quadruplé en un an». Mais la stratégie du fonds permettra de se positionner pour saisir les bonnes opportunités d’après Diego Reyes, responsable finances et comptabilité. «Nous avons aujourd’hui une politique de «zéro dettes». Nous travaillons exclusivement en fonds propres, ce qui sera clairement un atout et nous pourrons nous ainsi nous positionner de manière agressive pour des acquisitions». Au niveau des résultats, le fonds Solvalor 61 a dégagé sur l’exer-cice décalé 2013/2014 (clos au 30 juin) un bénéfice net en faible augmentation de 0,78% sur un an à 19,6 millions de francs. La for-tune nette du fonds s’élève à 719 millions, contre 711,7 millions en 2013. Rappelons que ce montant était d’environ 200 millions au dé-but des années 2000. Quand au volume d’échange annuel sur le Six Swiss Exchange, il se situe au-tour de 150 millions. Les charges de l’exercice ont aug-menté marginalement, de 0,06% à 24,5 millions et les revenus de 0,38% à 44,2 millions. Cette sta-bilité est la conséquence de la pla-nification décennale des travaux sur les immeubles du fonds d’après la société de gestion. Le coupon de 5 francs par porteur est en revanche inférieur aux an-nées précédentes. «Mais cette an-née il n’y a pas de redistribution de capital ca nous n’avons pas vendu d’immeubles. La moyenne du coupon ordinaire est de 4,9 francs les années précédentes, donc nous sommes légèrement au dessus de la moyenne» précise Benjamin Favre, responsable im-mobilier. Sur l’exercice, le parc immobilier a augmenté de 4,78%. Cet accrois-sement est principalement dû à la réalisation du projet Champs- Meunier au Mont-sur- Lausanne, avec deux nouveaux immeubles en portefeuille.! L’ascension du no1 suisse du mobilier de cuisines AFP. Le chiffre d’affaires de l’ex-filiale d’AFG Arbonia-Forster a progressé de 5% après neuf mois. Le fabricant de meubles de cuisi-nes AFP, anciennement AFG Cuisines, a accru ses ventes après neuf mois en 2014. L’entreprise zurichoise, désormais propriété du groupe allemand Alno, a dé-gagé un chiffre d’affaires de 101,6 millions d’euros (123,3 millions de francs), 5,2% de plus qu’un an auparavant. La société établie à Dietlikon, nu-méro un du marché suisse avec les marques Piatti et Forster et reprise en début d’année au groupe thur-govien AFG Arbonia-Forster par Alno, a contribué à près du quart des revenus de son propriétaire, a annoncé jeudi ce dernier. Le groupe allemand a ainsi vu ses ventes s’envoler de 36% à quelque 400 millions d’euros. Hors conso-lidation d’AFP, les revenus ont en-registré une croissance de 1,5%. Pour mémoire, Alno a annoncé en juin dernier la suppression de 100 emplois sur les quelque 400 que compte le site de Dietlikon. La me-sure implique le transfert de la pro-duction des cuisines Piatti vers le siège d’Alno à Pfullendorf (Bade- Wurtemberg) dans la région du lac de Constance. La filiale d’Alno dédiée aux cuisines, AFP Küchen, conservera près de Zurich le déve-loppement, la distribution et l’ad-ministration. Du coup, elle conti-nuera d’employer près de 400 personnes en Suisse. Le groupe allemand, qui se trouve en phase de restructuration depuis deux ans, n’en est toutefois pas quitte avec les mesures d’écono-mies. Son CEO Max Müller indi-que que l’entreprise envisage tou-tes les options en la matière. – (ats) IMPLENIA: mandats pour 65 millions à Zurich La société de construction Implenia s’est assurée dans la région de Zu-rich des contrats de modernisation d’immeubles d’un montant global d’environ 65 millions de francs. La société basée à Dietlikon a no-tamment gagné le projet d’Allianz Suisse sur l’assainissement d’un complexe de deux immeubles à Zurich. Implenia a été chargée de le moderniser de fond en comble en qualité d’entreprise totale. V-ZUG: avancée du projet de cluster à Zoug Le fabricant d’appareils électroménagers V-Zug a déposé auprès des autorités communales de la Ville de Zoug une demande de plan d’amé-nagement pour son «cluster» technologique. Le projet vise à trans-former le site actuel de l’entreprise en un nouveau quartier urbain. De nouvelles entreprises industrielles et des start-up, ainsi que des cen-tres de recherche et de formation, sont prévus, précise Metall Zug, sans détailler les modalités financières de l’opération. ACRON HELVETIA VII: forte hausse du bénéfice net Acron Helvetia VII annonce un bénéfice net semestriel de 2,72 mil-lions de francs, contre 1,68 million au premier semestre 2013. La société immobilière zurichoise attribue cette hausse de près de 60% à des frais de conseil d’administration réduits et à des impôts plus bas. Les revenus locatifs sont restés stables, à 4 millions, conformément au budget. L’endettement hypothécaire a été réduit de près de 1,1 million, à 81,8 millions de francs, soit un degré de financement de tiers de 62,3%.
  • 5. SUISSE vendredi 10 octobre 2014 PAGE 5 Le monde émergent de la communication SALON COMMUNICA. L’événement a réuni plusieurs personnalités qui ont débattu des enjeux du secteur. Le web continue de modifier les codes en profondeur. FRI UP: deux nouvelles start-up incubées Les entités Actiware et F&M (Freymond&Muller) sont les deux nouvelles start-up admises par l’association de soutient aux start-up Fri Up à l’incubateur Sud (Vaulruz). Active dans les nouvel-les technologies, Actiware a conçu différents produits dont des vitri-nes interactives pilotées par re-connaissance gestuelle et des agendas partagés en ligne permet-tant non seulement de prendre rendez-vous dans des instituts liés à la beauté et au bien-être ou au-près de spécialistes tels que des avocats ou des vétérinaires. F&M Freymond&Muller, quant à elle, s’est spécialisée dans le dévelop-pement et la distribution de so-lutions innovantes dans les sec-teurs de la santé et du bien-être. Dans un premier temps, la start-up entend se concentrer sur des produits de niche conçus aux Etats-Unis à l’instar de protections étanches pour plâtres, pansements et cathéter. Grâce à leur système de vacuum breveté, celles-ci s’adaptent à l’anatomie de chacun pour garantir l’étanchéité et per-mettre de bouger librement dans l’eau sans couper la circulation sanguine. La société, aujourd’hui hébergée à l’incubateur Sud, a été créée par Didier Freymond, dro-guiste, et Christian Muller, phy-siothérapeute. Au total, Fri Up suit douze jeunes entreprises dans son incubateur à Vaulruz. AXEL SPRINGER SUISSE: vente de Haustech à AZ Medien Axel Springer Suisse vend le ma-gazine spécialisé Haustech au groupe de presse argovien AZ Medien. Axel Springer veut ainsi se concentrer sur ses autres titres suisses (HandelsZeitung, Bilanz, PME Magazine, Schweizer Bank et Schweizer Versicherung), a-t-il indiqué hier. Avec l’acquisition de Haustech, AZ Medien com-plète sa palette de magazines spé-cialisés dans la construction comme HK-Gebaüdetechnik, Elektrotechnik ET et Bâtitech. La reprise est effective avec effet ré-troactif au 1er octobre, ont précisé les deux éditeurs. – (ats) NOSER: le fondateur abandonne la présidence Le groupe Noser réorganise sa di-rection. Le conseiller national PLR Ruedi Noser, fondateur et propriétaire de la société, aban-donne la présidence du conseil d’administration, dont il reste membre. Il s’agit pour lui de ré-gler sa succession et de donner une nouvelle organisation à son groupe. La présidence est reprise par Geri Moll, directeur général (CEO) de Noser Engineering. Le salon Communica s’est déroulé entre mercredi et hier à la Praille-Genève. L’événement était com-posé de plusieurs conférences avec des intervenants de différents secteurs économiques en lien avec la communication. Jacques Séguéla, consultant chez Havas, Raymond Loretan, président de la SSR, Ar-naud Grobet, de chez Emakina et François Besen-çon, président de Publicité Suisse, ont débattu hier des enjeux et des perspectives de la communica-tion. Pour Jacques Séguéla, la télévision ne sera pas tuée par le net. «Seule la télévision peut représen-ter l’ADN des marques.» Cependant, les habitu-des de consommation du support audiovisuel évo-luent. «Du côté de la SSR, nous devons nous adap-ter à cette révolution, expliquait Raymond Lore-tan. Nous ne pouvons pas faire de la publicité sur le web, mon rôle en tant que président de la SSR est de négocier avec la presse écrite pour que nous nous partagions ce marché.» Du côté des entrepri-ses, ce qui complexifie les relations avec le client, c’est selon Arnaud Grobet l’absence de points de contact. «Le net a profondément modifié le rapport entre les marques et les consommateurs.» La Suisse, un luxe de tradition? C’était le thème d’une conférence donnée à l’occasion du salon Communica mercredi par Antoine Hubert, admi-nistrateur délégué d’Aevis, Jean-Marc Jacot, CEO de Parmigiani et Franck Belaich, CEO de Sophas. «Nous cherchons à mettre en valeur la jeunesse de notre marque», a assuré de son côté Jean-Marc Ja-cot. L’ancienneté est-il un gage de luxe? Selon Franck Belaich, la notion du luxe en Suisse est très particulière. L’ancienneté prime sur la créativité. Même s’il reconnaît qu’il y a eu d’importants ef-forts. Jean-Marc Jacot a rappelé qu’un nombre im-portant de marques horlogères affichent leur date de création, alors qu’elles n’ont jamais rien créé pendant des décennies, voire des siècles. Du côté du secteur de la santé, la communication est très particulière parce que réglementée. «Nous nous adressons avant tout aux médecins», a expliqué Antoine Hubert. «Notre différence avec les hôpi-taux publics se situent aussi dans le segment hô-telier, car nous pouvons proposer des repas diffé-rents. Mais ce n’est pas seulement ça. Nous avons modifié certains codes. On peut dire que nous vou-lons proposer des hôpitaux qui n’ont pas l’odeur des hôpitaux.» (Grégoire Barbey) L’exception horlogère intégrale MONDAINE. La marque (Zurich-Soleure) a tout construit sur le monoproduit et continue d’enregistrer une croissance à deux chiffres. STÉPHANE GACHET Plus qu’une exception, c’est un véritable pied-de-nez à l’horloge-rie suisse haut de gamme tradi-tionnelle. Les montres Mondaine (siège à Zurich, 30 collaborateurs, centre de production à Biberist, Soleure, 80 collaborateurs) exclu-sivement connue pour le modèle CFF, profite d’une tendance po-sitive dont le secteur peut tou-jours rêver. André Bernheim (56 ans), président et copropriétaire avec son frère aîné Ronnie, pro-jette une croissance supérieure à 10% cette année, après avoir en-registré une progression de plus de 20% en 2013. Tout à fait ines-péré alors que l’industrie n’a affi-ché sur les huit premiers mois de l’année qu’un petit 2,7% (à l’ex-portation). Mondaine contredit aussi vertement la prédiction de Hamdi Chatti, président des montres Louis Vuitton, qui décla-rait dans une interview au Temps (édition de mardi) que plus au-cune marque ne fait de croissance à deux chiffres. Le seul autre chif-fre que consent la direction de Mondaine est un volume de près de 500.000 montres produites en Suisse (essentiellement quartz), sous la marque maison et en pri-vate label. Le chiffre d’affaires ne peut être qu’estimé sur cette base, sachant que le positionnement s’étire de 180 à 870 francs, prix publics. La croissance n’est pas le seul do-maine où Mondaine exprime son exception. La marque a entière-ment construit sa renommée sur une culture monoproduit: la mon-tre CFF, immanquable par son vi-sage d’horloge de gare, déclinée dans tous les formats, poignet, po-che, table, mur. Une icône qui a sa place dans les manuels de culture suisse et dans les musées de des-ign du monde entier. En soit, une leçon de management de marque, qui dure depuis 28 ans, l’accord passé avec la régie nationale des chemins de fer remontant à 1986 - Mondaine est plus ancienne, créée par le père de Ronnie et An-dré en 1967. Cette focalisation extrême s’est avérée payante. Mondaine est maintenant distribuée dans une quarantaine de pays, à travers une distribution hybride tout à fait inédite par la présence dans les guichets CFF. Près de 70 au total, qui constituent la première plate-forme commerciale de la marque. Suivis de Manor et d’un réseau étoffé de boutiques à vocation tou-ristique, dont les Swiss shops de Dolmetsch et Casagrande, à Lu-cerne, que complètent quelques détaillants horlogers multimar-ques. Logiquement, la Suisse reste le premier débouché, suivi de près par la Grande-Bretagne, qui pour-rait même passer numéro un cette année. La performance, particulière-ment fortes sur les dernières an-nées, reflète avec exactitude les vertus des segments d’entrée et moyen de gamme que décrivent inlassablement Nick Hayek (Swatch Group) et François Thié-baud (Tissot) et qui se vérifient de mois en mois dans les statisti-ques d’exportations: +7,8% (en valeur) sur le segment 200-500 francs, prix export, en août, contre +0.6% sur l’ensemble du secteur. Selon André Bernheim, c’est aussi le reflet de la taille du groupe: «Nous sommes relative-ment modeste, nous ne subissons pas toutes les variations du mar-ché. » La marque continue d’ail-leurs de bien fonctionner en Asie (Chine, mais aussi Japon, Taiwan, Hong Kong, Thaïlande) et aux Etats-Unis. Si l’on parle de Mondaine au-jourd’hui, ce n’est pourtant pas pour la stabilité du modèle. La di-rection a tenu hier à Zurich une conférence de presse à caractère «historique». Une brèche vient de s’ouvrir avec le lancement d’un second modèle, la Mondaine Hel-vetica. A nouveau une montre concept, qui décline l’un des monstres les plus omniprésents mais les plus discrets aussi de la culture nationale: la typographie Helvetica. Cela fait des années que l’envie chauffait les frères Bernheim. André explique que le point de fusion a été atteint en 2010, quelque temps après la re-lance des montres Luminox, dont la fratrie a repris 50% (l’autre moi-tié étant toujours en mains du co-créateur, aux Etats-Unis) en 2006, à titre privé. La reconstruction complète d’une marque. L’ivresse du déploiement aux Etats-Unis (premier débouché de Luminox). Et l’étincelle finalement qui vien-dra de la distribution de Mon-daine en Asie: «Le marché nous fait confiance. L’accueil est bon, bonne collection, bons prix. Mais nous n’avions qu’un seul visage...» Il fallait un concept de caractère: suisse, historique, neutre. Un ca-ractère d’imprimerie mis au point à Bâle en 1957 finira par s’im-poser, logique, naturel, universel. L’Helvetica ne polarise pas. L’Helvetica est partout. Impossi-ble d’y échapper, des instructions de lavage des chaussettes au mé-tro new-yorkais, le monde s’écrit en Helvetica. Mondaine le décli-nera en montres, light, regular et bold, sur le même mode long terme que la maison a tenu jusqu’à présent. Que sait-on encore de Mondaine? C’est le premier pilier des activi-tés des frères Bernheim, parallè-lement aux montres M-Watch (entrée de gamme lancée trois se-maines avant la Swatch, en 1983, et source d’un litige avec Migros depuis plus de quatre ans, actuel-lement au Tribunal de commerce de Zurich) et à l’activité private la-bel (dont Luminox et Givenchy) sous pavillon swiss made. Avec deux autres partenaires, ils déve-loppent aussi Marlox Group, avec siège international à Hong Kong, dédié à la gestion de licences hor-logères (Esprit, Puma, Givenchy, Joop) principalement produites en Asie. Marlox vient de faire l’ac-quisition de la marque Pierre Car-din pour les montres et les bijoux. Comme pour parachever leur sin-gularité au sein de l’industrie hor-logère, André et Ronnie Bern-heim se sont aussi illustrés en défendant le statu quo contre le renforcement du swiss made et ils confirment toujours leur op-position é l’ordonnance sur le Swissness. Avec des arguments commerciaux et industriels qui soulignent selon eux les immen-ses paradoxes du projet: «Le ren-forcement revient à renforcer la pression sur les segments infé-rieurs, une erreur qui pourrait avoir des effets très néfastes. L’in-dustrie profite déjà d’une image excellente et le bénéfice des nou-veaux critères sont inexistants pour le consommateur. La Suisse enfin ne possède pas les capacités supplémentaires que la révision exige.»! Le caractère défensif spécialement recherché SWISSCOM. L’action a progressé de près de 3% lors des quatre dernières semaines contrairement au marché. PHILIPPE REY L’action Swisscom figure d’ores et déjà parmi les gagnants des blue chips en termes de performance boursière pour 2014, avec un gain proche de 16% depuis le début de l’année. Sa progression s’élève à environ 24% sur un an. Depuis le début 2013, ce titre a gagné plus de 35%. Cela confirme le caractère défensif de ce groupe, lequel rassure en période d’incer-titudes boursières comme à pré-sent. En outre, des rumeurs ont à nouveau surgi tout récemment sur la possibilité d’une cession de Fastweb, tout en sachant que le contexte boursier actuel est pro-pice à la propagation de rumeurs. Comme en 2007 par exemple. Il est vrai que Swisscom fait preuve d’une stabilité s’agissant de ses résultats depuis 2009 si l’on se réfère à une période de cinq ans. Toutefois, on observe également que Swisscom a accompli une performance inférieure à celle du marché sur cinq ans. L’action a en effet stagné de 2004 à fin 2012 en-tre 300 et 450 francs avant de dé-coller au début de l’année sui-vante. Swisscom, qui publiera ses résul-tats du troisième trimestre le 6 no-vembre prochain et son rapport intermédiaire de janvier à fin sep-tembre, prévoit pour 2014 une croissance modérée du chiffre d’affaires, avec un bénéfice d’ex-ploitation (EBITDA) plus élevé. A savoir un EBITDA de plus de 4,4 milliards pour un chiffre d’af-faires de 11,5 milliards. Certes, Swisscom doit investir en 2014 environ 2,4 milliards de francs (dont 1,75 milliard en Suisse) pour l’extension de l’infrastruc-ture réseau en Suisse et en Italie. Les dépenses d’investissement sont croissantes depuis 2009. Les investissements du groupe ont augmenté de 9,4% à 1,117 mil-liard de francs au total lors du pre-mier semestre. En Suisse, les in-vestissements ont principalement bénéficié à l’infrastructure à haut débit. Si les objectifs sont atteints, Swiss-com proposera, selon toute vrai-semblance, un dividende 22 francs par action lors de l’as-semblée générale 2015. Le ratio de distribution/bénéfice par ac-tion (payout ratio) s’est situé à plus de 60% lors des deux dernières an-nées. La capitalisation boursière de Swisscom dépasse 28 milliards de francs, ce qui correspond à envi-ron 14 fois le cash-flow libre moyen du groupe lors des cinq dernières années et à 16x celui de 2013. Cela signifie que Swisscom s’avère bien valorisé à son prix ac-tuel par le marché et que le poten-tiel de hausse supplémentaire est du coup limité. Swisscom doit compenser l’éro-sion des prix dans les activités de base par l’augmentation du nom-bre de clients et des volumes ainsi que des nouveaux services et des acquisitions ciblées. Lors des der-niers mois, Swisscom a donné d’importants signaux sur le mar-ché grâce à de nombreuses inno-vations, notamment en lançant Swisscom TV 2.0, le service Cloud Docsafe et LTE Advanced. Cette évolution favorable des af-faires a, du reste, amené Swisscom à relever ses prévisions concer-nant l’EBITDA pour 2014.! URS SCHAEPPI. Une bonne année 2014 mais des investissements élevés pour le CEO de Swisscom. BLOOMBERG LA MAISON A TOUJOURS TENU UNE POSITION UN PEU EN MARGE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE TRADITIONNELLE. ASSUMÉE ET AVEC SUCCÈS.
  • 6. PAGE 6 vendredi 10 octobre 2014 SUISSE Nécessaire évolution réglementaire BANQUES CENTRALES. Le vice-président de la Banque nationale s’est exprimé hier en Valais sur les enjeux de la politique monétaire. JEAN-PIERRE DANTHINE* Ces dernières années, les banques centrales ont multiplié les mesu-res pour contenir la crise finan-cière et en atténuer les répercus-sions. De plus, elles ont joué un rôle majeur dans les efforts de ré-glementation visant à empêcher l’émergence de nouvelles crises. Cette évolution a conduit bon nombre d’observateurs à se poser la question mise en exergue dans le titre de mon exposé: les banques centrales en font-elles trop? Ma réponse – et vous n’en serez cer-tainement pas surpris – tient en un mot: «non». Les dispositifs mis en place par les banques centrales depuis le début de la crise finan-cière en 2007 sont directement liés à la gravité des événements. Car premièrement, les mesures conventionnelles que les banques centrales ont prises – abaisser les taux d’intérêt, fournir des liqui-dités et intervenir en tant que prê-teur ultime – étaient indispensa-bles pour éviter l’effondrement du système financier. Deuxième-ment, le recours subséquent aux diverses mesures non convention-nelles représentait un acte respon-sable pour contrer la faiblesse de la reprise en l’absence d’autres so-lutions. Enfin, troisièmement, les banques centrales doivent réin-terpréter leur mandat en matière de stabilité financière, de sorte à jouer un rôle plus actif dans la pré-vention afin de pouvoir réduire leurs efforts dans la gestion des prochaines crises. (...) Ayant ramené les taux d’intérêt nominaux à court terme à un ni-veau proche de zéro, les banques centrales ont atteint la limite na-turelle au-delà de laquelle la po-litique monétaire conventionnelle n’a plus d’effet. Leurs actions ré-solues, associées aux mesures bud-gétaires prises par les gouverne-ments, ont réussi à interrompre la chute libre; cependant, les écono-mies demeuraient fragiles, les taux de chômage, élevés, et la re-prise, atone. Il était indubitable-ment nécessaire de faire un pas de plus. Selon les théories économi-ques classiques, la politique bud-gétaire est le levier le plus efficace pour soutenir l’économie lorsque les taux directeurs sont proche de zéro. Malheureusement, la majo-rité des gouvernements jugeaient qu’ils n’étaient pas en mesure d’al-ler plus loin, pour diverses raisons. Avant tout, beaucoup d’Etats étaient entrés dans la crise avec un fort endettement public; la crise mettant leur budget sous pression, ils étaient réticents à dépenser da-vantage. Ainsi, même après avoir épuisé leurs instruments moné-taires conventionnels, les banques centrales ont dû se rendre à l’évi-dence qu’elles étaient les seules à pouvoir soutenir la reprise écono-mique. Comme bon nombre d’en-tre elles avaient pour mission de réagir face à une production infé-rieure à son potentiel, elles se sont tournées vers des mesures non conventionnelles. (...) La situation de la BNS est quant à elle un peu particulière. En été 2011, la Suisse a connu une ap-préciation excessive de sa mon-naie en raison de la crise qui sévis-sait alors dans la zone euro; cette surévaluation s’est poursuivie jusqu’à représenter une grave me-nace pour la stabilité des prix. Nous avons donc eu recours à dif-férents instruments non conven-tionnels afin d’accroître les liqui-dités en francs et avons, finalement, été contraints d’intro-duire un cours plancher de 1 franc 20 pour 1 euro en septembre 2011. Sur cette toile de fond, je re-viens à la question initiale: les ban-ques centrales en font-elles trop lorsqu’elles adoptent des mesures LES BANQUES CENTRALES N’EN ONT PAS TROP FAIT. ELLES ONT AFFRONTÉ LA CRISE ET ONT MIS EN PLACE DE NOUVELLES MESURES RÉGLEMENTAIRES AFIN D’ÉVITER D’AUTRES CRISES. ELLES ONT FAIT CE QUI ÉTAIT NÉCESSAIRE. de politique monétaire non conventionnelles? La réponse est toujours «non», mais ce «non» est moins catégorique que dans le cas des mesures conventionnelles. (...) D’une part, le fait d’être seules à pouvoir agir face à la faible reprise de même que les taux de chômage élevés ont contraint de nombreu-ses banques centrales à prendre des mesures supplémentaires – mesures qui étaient justifiées par leur mandat. D’autre part, le ver-dict final portant sur l’ensemble des mesures non conventionnel-les n’est pas encore tombé. Les faits attestent certes que l’assou-plissement quantitatif, par exem-ple, a permis de réduire les taux d’emprunt à long terme; mais ses conséquences sur l’économie réelle demeurent incertaines. En outre, de telles mesures peuvent provoquer des effets collatéraux non négligeables: elles peuvent inciter les acteurs des marchés fi-nanciers à prendre des risques supplémentaires et contribuer ainsi à l’instabilité du système fi-nancier; elles peuvent aussi se ré-percuter sur d’autres régions – no-tamment sur les marchés émergents, où la quête de rende-ments plus élevés stimule l’afflux de capitaux et, partant, les prix des actifs et les variations des cours de change. Pour dresser le bilan final des effets positifs et négatifs, nous devrons donc attendre que toutes les données soient disponibles, c’est-à-dire en particulier que les mesures non conventionnelles soient définitivement abandon-nées. L’efficacité du cours plan-cher instauré par la BNS est plus facile à évaluer: cette mesure a joué un rôle décisif dans la lutte contre le risque imminent de dé-veloppements déflationnistes. Elle peut donc être considérée comme un succès. Au vu de la faiblesse de l’environnement économique ac-tuel, le cours plancher demeure, aujourd’hui encore, l’instrument central pour garantir un cadre monétaire approprié et permettre à la Banque nationale d’accomplir son mandat dans le domaine de la stabilité des prix. Les événements qui ont suivi la faillite de Lehman Brothers ont également souligné à quel point il importe qu’une banque centrale puisse réagir avec flexibilité face à des circonstances inattendues. (...) La crise a révélé deux lacunes dans le dispositif ré-glementaire en place. Comme les banques centrales sont bien pla-cées pour les combler, elles ont été amenées à réinterpréter leur man-dat en matière de stabilité finan-cière et à se concentrer désormais sur la prévention plutôt que sur la gestion des crises. (...) La première lacune était la concentration sur la gestion des crises. Avant 2007, on jugeait pré-férable que les banques centrales agissent avec détermination après l’éclatement d’une crise, plutôt qu’elles ne cherchent à prévenir leur éclosion. Mais les coûts éle-vés, en termes de bien-être social, que la récente crise a provoqués ont clairement montré la néces-sité de redoubler les efforts de pré-vention. Le dispositif réglemen-taire avait pour second défaut de ne pas tenir compte d’une dimen-sion importante du risque. Du fait qu’il se concentrait sur la préven-tion de difficultés pouvant affec-ter des établissements pris indivi-duellement (réglementation microprudentielle), il ne parve-nait pas à appréhender l’accumu-lation de risques à l’échelle du sys-tème financier. Or le risque systémique peut provenir de deux sources. Premièrement, il peut émaner d’établissements finan-ciers dont la faillite menacerait la stabilité du système financier dans son ensemble, que ce soit en rai-son de leur taille (par exemple UBS ou AIG), ou de leurs nom-breuses interdépendances (pen-sez à Lehmann Brothers ou à Bear Stearns). La défaillance de Leh-mann Brothers a montré à quel point le problème est réel. Deuxiè-mement, le risque systémique peut provenir d’entreprises finan-cières plus petites, dont l’interac-tion procyclique amplifie les brus-ques mouvements d’expansion et de contraction sur les marchés fi-nanciers. Pour faire directement face au risque systémique, il faut disposer d’une série d’instruments dits macroprudentiels; ces instru-ments, qui ont pour la première fois fait l’objet de discussions il y a plus de dix ans, se répartissent en deux grandes catégories: la pre-mière regroupe les instruments destinés à renforcer les établisse-ments qui sont d’importance sys-témique du fait de leur taille ou de leurs interdépendances; la lé-gislation suisse too big to fail en fournit un bon exemple. La se-conde catégorie comprend les ins-truments qui ont pour but d’amé-liorer la résilience du système financier et d’influer sur le com-portement collectif des établis-sements financiers afin qu’il soit moins procyclique. (...) L’histoire est source d’enseigne-ments, et les banques centrales ont beaucoup à apprendre des épiso-des critiques. A ce titre, la crise ré-cente représente une occasion ex-ceptionnelle. Les banques centrales ont géré activement la crise en recourant à des instru-ments conventionnels et non conventionnels. Leurs efforts ont largement contribué à éviter l’ef-fondrement du système financier au tout début de la crise, puis à li-miter les dommages économiques consécutifs. Le recours à ces me-sures n’aurait pas été possible si les banques centrales, y compris la BNS, n’avaient pas été à même d’agir avec flexibilité face à ces cir-constances exceptionnelles. Sou-venons- nous en lorsque nous de-vrons voter sur une initiative restreignant drastiquement la marge de manoeuvre de la Banque nationale. Mais la crise a généré – et génère encore – des coûts so-ciaux considérables. Les banques centrales doivent surtout en tirer une leçon: elles sont appelées à ré-interpréter leur mandat dans le do-maine de la stabilité financière, en mettant moins l’accent sur la ges-tion des crises et davantage sur leur prévention. Pour ce faire, elles doi-vent contrer directement et effi-cacement le risque systémique. El-les sont idéalement placées pour y parvenir. Si nous réussissons dans cette voie, les besoins d’interven-tion dans la gestion des crises di-minueront d’autant. En d’autres termes, les banques centrales doi-vent redoubler d’efforts sur un front pour se permettre d’être moins actives sur l’autre. Je conclu-rai en reformulant la réponse que j’ai donnée au tout début de mon exposé: en affrontant la crise et en mettant en place de nouvelles me-sures réglementaires afin d’éviter d’autres crises, les banques centra-les n’en ont pas trop fait; elles ont fait ce qui était nécessaire et conti-nuent de le faire. * Extraits de l’alloculation du vice-président de la BNS lors du rendez-vous économique de la Foire du Va-lais hier. Arguments contre l’initiative sur l’or (...) Le 30 novembre, une initiative sera soumise au vote populaire qui, si elle était acceptée, restreindrait considérablement la capacité d’action de la BNS et l’empêcherait de réagir lors de la prochaine crise comme elle a pu le faire lors de la crise récente. Je veux parler de l’initiative sur l’or («Sauvez l’or de la Suisse», de son titre complet). Permettez-moi ici de faire une brève digression pour expliquer les rai-sons pour lesquelles la BNS s’oppose à cette initia-tive. L’initiative pose trois exigences: premièrement, que la BNS détienne au moins 20% de ses actifs sous forme d’or; deuxièmement, que ses réserves d’or soient inaliénables; et, troisièmement, que la tota-lité de ses réserves d’or soit stockée en Suisse. Je com-mencerai par le dernier point. Aujourd’hui, 70% de nos réserves d’or sont stockées en Suisse, 20% sont entreposées auprès de la Banque d’Angleterre et 10%, auprès de la Banque du Canada. Comme vous le savez, les réserves d’or d’un pays ont traditionnel-lement la fonction d’actifs ne devant servir qu’en cas d’urgence. C’est pourquoi il est pertinent non seulement de diversifier les lieux de stockage, mais aussi de choisir un emplacement où l’or est négocié, pour qu’il puisse être vendu plus rapidement et à des coûts de transaction moindres. Tant le Royaume- Uni que le Canada répondent à ce critère. De plus, ces deux pays bénéficient d’un système juridique solide et fiable. Notre or y est en mains sûres. Quant à l’exigence de l’initiative selon laquelle nous de-vrions détenir au moins 20% de nos actifs sous forme d’or, son acceptation entraverait fortement la conduite de la politique monétaire. En effet, les opé-rations de politique monétaire ont une incidence di-recte sur notre bilan. Des prescriptions sur la com-position de ce dernier restreindraient donc notre marge de manoeuvre dans le domaine de la politi-que monétaire. A ce sujet, notre décision d’instau-rer un cours plancher vis-à-vis de l’euro, que j’ai men-tionné plus tôt, est un exemple parlant: si la restriction légale de l’initiative avait été en vigueur lorsque nous défendions le cours plancher, nous au-rions été contraints d’acheter non seulement des eu-ros, mais aussi de l’or en grandes quantités. La dé-fense du cours plancher aurait ainsi entraîné des coûts très élevés qui auraient vraisemblablement amené les marchés des changes à douter de notre détermination à le faire prévaloir par tous les moyens. Des conséquences encore plus décisives dé-couleraient de l’interdiction de vendre de l’or. L’aug-mentation du stock d’or serait irréversible, quelles que soient les exigences de politique monétaire. Jointe à l’obligation de détenir au moins 20% des ac-tifs sous forme d’or, l’interdiction de vente pour-rait peu à peu obliger la BNS à détenir la grande ma-jorité de ses actifs en or: toute extension du bilan pour des raisons de politique monétaire entraîne-rait des achats d’or, mais lorsque le bilan pourrait à nouveau être réduit, nous n’aurions pas le droit de revendre même une partie de cet or. Ces disposi-tions restreindraient ainsi dangereusement notre ca-pacité d’action. De plus, l’or n’offrant ni intérêts ni dividendes, la BNS serait moins à même de géné-rer un bénéfice et de le distribuer à la Confédéra-tion et aux cantons. Enfin, il convient de souligner que des actifs inaliénables ne peuvent véritablement être considérés comme des réserves. Il est aberrant d’exiger, d’une part, une augmentation des réserves d’urgence – en l’occurrence, des stocks d’or – et, d’au-tre part, d’interdire leur utilisation, même dans des situations d’urgence. En substance, la BNS rejette l’initiative sur l’or principalement parce que celle-ci menace la bonne conduite de la politique moné-taire. Son acceptation entraverait gravement la ca-pacité de la BNS à remplir son mandat constitutionnel et légal, soit à conduire la politique monétaire dans l’intérêt général du pays et à assu-rer la stabilité des prix en tenant compte de l’évo-lution de la conjoncture. (JPD) TRAJECTOIRES UBS: Kevin Lecocq nommé Global Head of Products UBS a procédé à divers change-ments aux étages de direction du secteur Global Asset Manage-ment (Global AM). Kevin Lecocq prendra au 1er novembre le poste de Global Head of Products, basé à Zurich, et deviendra simultané-ment membre du Global AM Executive Committee. M. Lecocq s’appuie sur 20 ans d’expérience et vient de la Deutsche Bank, où il était récemment Global Chief Investment Officer de Deutsche Bank Private Wealth Manage-ment, selon un mémo interne du CEO Global AM, Ulrich Körner. Contactée par AWP, une porte-parole d’UBS a confirmé l’exis-tence de ce mémo. Par ailleurs, Andreas Schlatter devient Global Head of Distribution. Il a travaillé depuis de nombreuses années pour l’Asset Management de la grande banque et est déjà mem-bre du Global AM Executive Committee. UBP: recrutement au sein de l’équipe obligations marchés émergents Union Bancaire Privée (UBP) an-nonce l’engagement de Karine Je-siolowski en qualité de spécialiste de l’investissement senior au sein de l’équipe Obligations marchés émergents, composée de sept pro-fessionnels dirigée par Denis Gi-rault. Karine Jesiolowski bénéfi-cie de plus de vingt ans d’expérience dans la gestion de fonds. Elle travaillait, depuis 2003, en tant qu’Analyste chez BNP Paribas Fortis/Fortis Invest-ments - Asset Management. NORDEA: équipe renforcée à Genève Nordea Asset Management étoffe son équipe commerciale de Ge-nève. Depuis début septembre, Nicola Bianchi assume la fonc-tion de Sales director et s’occupe des investisseurs professionnels en Suisse romande et au Tessin. Depuis les bureaux de Genève, Nicola Bianchi mettra en ouvre la stratégie de Nordea Asset Ma-nagement et consolidera les rela-tions avec les clients wholesale et les investisseurs institutionnels en Suisse romande et au Tessin. Avant de rejoindre Nordea As-set Management au moisde sep-tembre, Nicola Bianchi a dirigé pendant 19 ans l’équipe commer-ciale de J.P. Morgan Asset Mana-gement pour la Suisse romande et le Tessin. Il avait débuté sa car-rière professionnelle au sein de l’ancienne Banque Populaire Suisse. Nordea Asset Manage-ment gérant 160 milliards d’eu-ros, fait partie du groupe Nordea, le plus grand groupe financier du Nord de l’Europe, avec 248 mil-liards d’euros d’actifs sous gestion. CROSS: nouvelle responsable marketing Frédérique Richard a rejoint Cross le 11 août dernier au poste de responsable marketing&com-munication. Elle sera en charge de promouvoir l’orientation stra-tégique de la société et d’appor-ter son soutien aux équipes inter-nes. Implantée à Genève, Cross est une société de conseil et d’in-génierie spécialisée dans les do-maines de la transformation digi-tale, du pilotage de la performance et de la gouvernance des données.