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II
À L'ABRI CRAINT DES VAINS CONFORTS
(POÈMES VÉCUS)
à Bioux Amis
BALADE AVEC ÉCOUTEURS
J'ai déserté les eaux je crois je suis
loin rien peut-être encore
un Homme
Sur un rythme enfin. Un air de miel longe
sons
seul
et s'arrête aux stops
j'ai la rue aveugle
le mouvement lourd
la soif de sauts.
J'ai déserté les eaux je crois je suis
tes yeux
mon savoir
et la mémoire arrangée.
TROMPE-L'OREILLE
Miettes de blues au bout des poils. Vibre vibre voix embaumée grise ; bat bat bat
éclair. Se pose mais grandit encore, ça porte même son poids. Ça avale à vide à coups
secs ; crispe avale pose et bat, jette se jette. Suicide. Un écho précis.
QUAND PARIS EST PARIS
(LAURA)
il est vrai que nues, peaux
souillées fondues en l'autre
il est vrai qu'ainsi, au
matin flou à l'éveil
mon Paris, bleu, se vautre
près de nos pieds vermeilles
c'est suivant l'étreinte
que Paris est, Paris,
nos corps encore suintent
l'eau de l'effort en feu
elle, y fait naître ici
un bout de tabac bleu
et moi sans cœur, opium
des malheurs, je torse
son corps nu que le rhum
contrôle dans l'ombre folle ;
six étages à bout d'force
et nos cœurs loin du sol
À L'AUBE
J'ai retrouvé le goût à l'aube
La vitre au bleu grisé d'un soleil rentre
La drogue, l'idée des mains sinistres
Racolées par des pubs et des microbes
Cependant que la paume,
J'ai, cru, retrouvé le goût à l'aube.
Des militaires encore chauffaient leurs âmes
Aux gants des dames, nouvelles, d'hier, suffises
Les connus bavaient du menton
Internet interrogeait la lecture
Des tontons en cercles empêchaient la traîtrise
Ou bien l'empire prisait la culture
Et possédait, - encore à l'aube au goût retrouvé -
Un peu de chaque bras du résistant sensible aux agrumes.
J'ai retrouvé le goût à l'aube
La vitre au bleu grisé d'un soleil rentre
La drogue, l'idée des mains sinistres
Racolées par des pubs et des microbes
Cependant que la paume,
J'ai, cru, retrouvé le goût à l'aube.
MATINS EN PLUIES
, elle sentait comme les couleurs, quand elle demandait pourquoi d'un regard, bleu
comme ses seins, elle est ce dessin de mes préambules, puis se penchait si cruelle ;
c'est qu'elle avait le sublime des photos et du bruit, les yeux baissés les rides graves,
et de l'espace, et des sens, puisque toute, toute femme n'est qu'au présent, Faustine
est morte au bagne,
et qu'on ne distingue les temps,
entrons dans l'antre
du roi de la montagne.
ON ACHÈVE PAS LA LUNE
Dans le vécu de quelques instants où quelqu'un frappe sans savoir quelle porte se
tient quelle porte se tord nous ne sommes que l'autre et chacun pour soi et chacun
comme soi et comme toi et toi tu oublies parce que tu n'as jamais su puisque tes
doigts certes doux glissent partout où ils jouissent. C'est comme un réverbère dans
l'imaginaire c'est proche du vrai mais ce lyrisme de la lumière fondante en la neige
exotique pour un ailleurs n'est que rime d'esprit perdu mendiant lassé de se contenter
de marcher quand il peut sait-il crever sous une pluie violette. J'ai perdu une nuit
d'août trop froide pour être vraie toute capacité d'expression correcte parce que
correcte n'est pas fidèle n'est pas soi et par soi entendons toi. Comprenons que ça fait
mal de penser sans musique quand l'attente d'un carrefour se fait tremblant de trop de
peu c'est qu'il faut apprendre à aimer sa condition non plus humaine mais cannibale.
Ici c'est comme un coup la violence c'est irréfléchi et sincère alors seulement peut-
être peut-on s'atteindre moi et donc toi. Expérimenter n'existe pas tout est et
seulement la fatigue de mes épaules et le sang de mon mépris naissent que des
évidences accomplis qui ne restent pas comme si nous ne pouvions retenir que
l'Histoire et ses faits alors que tout est d'ici ce lieu sans pieds. La voilà la Vérité du
fantôme parce que n'est pas cocu qui veut.
PARIS AUTOMNE SOLEIL
Docile et moyen je compte. Des pièces au large, ma poche allume en sons métaux
l'espoir. Des clés. Mais la télé stagne encore et parle de moi entre images en veille. Je
suis là entre deux murs à hurler de murmures et m'étouffe las. Chacun sait je crois.
Sur un banc au milieu de rien ou rien n'est rien se meut autour je n'ai qu'à chanter :
rare horizon plaisir
Paris automne soleil
et des yeux lèvres
à morte orange
Paris automne soleil
ça s'enlise et
lumière abonde
blanche
et chrome en fuite
Paris automne soleil
un film en moins
Il ne pleut pas et aucun nuage ne menace d'ici peu.
Le vent flotte.
C'est rare.
CHANSON BLEUE
À son réveil -
Elle a les yeux, sûr, bleus, la nuque, bleue, l'écharpe, bleue le mutisme bleu la nuque,
bleue l'espoir en veille.
Elle à la ligne embrassée comme un poème et la distance d'une pythie.
Elle a le bleu au feu des autres,
Le bruit d'après le cri.
À son réveil - en amas bleu son bleu surgit dans les bois d'alarmes, du feu des autres.
À l'idée elle a le bleu vide et le profit des raisons écho sur les parois bleues le folk
électrique des cordes en corps ferraille bleue, vide et sans profit.
Elle a l'art inconnu sous la pudeur et son bleu.
Elle a le bleu dés son réveil qui la vide des rêves de feu des autres alarmés.
Elle a le bleu la cible,
Et s'envole au bleu des feux sur son vélib'.
VILLES
(CHANSON)
la Ville,
dévisageait si terne
la nuit
qu'elle,
préférait vendre son âme
qu'un effort blâme
Ville,
gisait ses citernes
Ville,
au soir en sueur
l'avide au coeur
si rare quand se meurt,
vit le
vide comme l'art
Ville,
d'aube en fleur
Ville,
comme un navire
et elle
d'un cuir à lueur mauve
et des yeux
toujours à l'aube
Ville,
sommant de partir
Ville,
en héroïne
des hanches en rimes
soclent,
des reins en scène,
où cent villes
s'échinent
sous des lèvres hostiles.
CONSEILS D'UN MIROIR
D'la belle, marge ! au sens, courbe ! comme tu voudras
Tu t'assieds, tu t'admets, elles-est-seule-note-sans-arrêt, tu parcours, en marche ou
non, tu parcours, elles est plus belle qu'elles, elles, t'admets, tu craches, tu gueules, tu
dégueules, tu cours, t'Aristote, biologie, tu t'assieds, tu t'admets, elles s'émèche loin
de là, tu tends, tu prends, tu rends. T'admets, tu t'admets, elles, mais toi.
T'admets, elles est simple, t'essaies, complexifier, elles est trop simple, c'n'est pas
elle. T'admets, 'parait qu'on a tous une histoire, t'admets, tu laisses aux autres,
t'admets, n't'interesses qu'elle.
Elles, ont la senteur de la nuit avant
Que soit sang ces murs de soleil froid,
Et qu'en bas les reins d'un trottoir plaignent.
LES DIEUX TE DÉSERTENT
"La ville te suivra"
Constantin Cavafy
Quand ces quelques cieux de trop frôlent tes toits ouverts aux averses enivrantes, une
essence en ta mer creuse l'écho.
Tu auras froid, et le sang divers.
Tu auras le goût de sève et l'acide de tes reins léchés.
Et moi, qu'un, ne me crains pas plus.
La sueur s'essuiera en un feu de soie et toi, tu salueras.
Comme Paris que tu perds.
ΗΛΙΑΝΑ (ILIÀNA)
Loin d'Iliána - et au plus près de ses merveilles -
Les cafés sombrent et là des larmes pendent et se boivent
Un roi par jour s'en va
Et laisse creux les toits
Qui se lassent
Grands ouverts les toits se pendent et là des larmes
Tournent les armes d'Iliána les abattent.
Près d'Iliána - et au sommet de son sommeil -
Les cafés sobres et les nues larmes vendent et se savent
Un roi par jour s'en bat
Et laisse feu les toits
Qui s'amassent
Bien fermés les toits se vendent et là des larmes
Mortes les armes d'Iliána responsables.
Mais Iliàna - sans son confort n'est que vermeil -
Assoiffée d'Ogres là où ses larmes rendent les armes
Ses rois si sourds s'emparent
Loin des masses
Aux yeux clos sans toits qui rendent le poids des larmes
Moins lourdes. Une arme. Iliána trépasse.
9M² DE PLUIES IMMOBILES
ami si tu viens
chez moi ne souris pas
j'habite en la brume
9m² de pluies immobiles
je connais beaucoup
je n'ai que quelques
personnes qui eux
en ont beaucoup
je casse
ici on ne meurt pas
on ne survit pas
on ne vit pas
ici on plane
mais pas très haut l'ami
de quoi faire
de quoi faire quoi ?
de quoi y répondre
déjà
pas de romantique
la liberté au crayon
les chiens au lit
les rires aux souvenirs
ami si tu viens
chez moi ne souris pas
j'habite en la brume
9m² de pluies immobiles
je re-nais beaucoup
sans trop mourir
en sachant trop
la fausse vérité
que l'esprit
impose à raison
pas de ville sans nom
plus de route que
de rue bondée
par ces autres
trop pareil pour l'estime
mais sache
ami si tu viens
chez moi ne souris pas
j'habite en la brume
9m² de pluies immobiles
pas de sexe sans cause
pas de faux sans raison
plus que du sang dans mes cafés
mes suicides passagers
ma clope sage de son
siège au grand âge
ho l'ami pas d'ami
sans être soi et d'autres
dieu sans partage
couleur sans chrome
des miettes à croquer
pendent sur les lumières
humides de la ville
en deuil de nom
ami si tu viens
chez moi ne souris pas
j'habite en la brume
9m² de pluies immobiles
AU REX
(BLUES EXPLOSION SUR FOND NOIR)
Vert, d'un fluo et rouge, et vert et rien, et rouge. Des basses aux ventres la sueur
maîtrise le corps, et le tien peu loin ma trans'. Chute des doigts sur ta hanche, bonjour.
Vert, d'un fluo, tes yeux et Dante torture l'espoir d'une fin. Langue au bas fait la
rencontre, bonsoir. La drogue et la peur. Je saute comme pour battre le sol ailleurs qui
résonne qui résonne et l'ombre crypte. Un peu de ton sang sous mon ongle, l'angle
clame la guerre, lutte-moi avant qu'explosion et ta mort sera lente d'ici à ta mort si
mon souvenir t'effleure. Les cieux qu'on oublie pas. Un parfait beatet la musique. La
passion du rythme, corps de là en là et loin et là. Le DJ sous sa furie digne des larmes
d'un adieu, je le sais, parle blues sous ses platines et c'est du jazz qu'il hurle au-delà
des paupières. Elle est belle ta feinte en jambe entre les miennes qu'ouvre ta peau à la
mienne. Elle est belle.
D'un lieu sale ou non nos foutreries auront le goût d'un joint de trop qu'on acclame.
Parce que c'est bien de foutreries qu'il s'agit que tu sois belle ou non, et tu l'es.
Vert, d'un fluo la boîte, et rien.
L'ONANISTE
elle danse avec la beauté d'un secret révélé
elle fait rimer mes meubles, elle danse là, éméchée
dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie
elle danse en typhon et pourtant, ses yeux
c'est bien vers moi que toujours ils se retrouvent
et moi de face, de dos ou d'ailleurs, mes yeux roulent,
c'est bien vers elle que toujours ils se retrouvent
dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie
elle monte au plafond, nue, de plus en plus feu,
nue comme un ensemble à garder pour soi
rien en ce corps ne pleure le temps
nue comme elle l'est, mon oeil droit coule
dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie
et tout devient plus, plus d'elle, et moi ému
plus le temps passe, plus elle est nue,
plus elle danse, plus elle excite,
plus je la pense, plus elle existe
dans mon espace intime, dans ma risible débacle,
elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie
"Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer." - V.
CE QUI RESTE
ne reste,
au désir seul les bars,
les comptoirs,
d'un orange, brun de miel que tes lèvres imittent,
et cieux en bois craquent, face
aux épaules, ta nudité,
Eros arbore et toi tu
danses au miel comme tes cieux en lèvres nues,
une épaule et un reflet
ne reste,
au désir seul l'épaule,
l'incurable et l'alcool
au miel en bois
tes lèvres craquent
et l'épaule
chuchote aux cieux
ou s'émèche en Dieux.
D'UN CONFORT L'AUTRE
D'une vue dénudée d'essence
tu t'affoles.
Tu sens sales et vraies les liasses saines d'âme-en-peine.
Tu sais suer seul.
En questions briques et drogues gueulent et seul
tu t'affoles.
Tu peux chanter pries l'oreille d'âme-en-peine.
Et répètes en rond souffles au sexe ou baises en souffre rien
ne t'affoles.
L'ŒUVRE
Au coin d'un nu,
Sur la peau d'ombre
J'ai vu un jour
Une nuit qui ne fut.
Ils me croient sur la route sans vent
Je n'en suis pas bien loin
En attendant
Débordent les douleurs
Anciennes pluies
Je te salue mon père
Qui que tu sois
J'ai en moi l'absence de sang
Je me calme seul
J'abreuve à l'oeil
Moi
Sur la route en avant
Le dos brisé
Encore
Déjà mort
Illuminé en histoire
En sommeil
En ivresse
J'ai vu le vrai, au loin,
Demander mon aide
D'un geste de main
Que les roses envolées n'atteignent
Alors droit
Je me suis levé
J'ai craquer ce dos
Troué d'usure
J'ai comblé les fissures
Et oublié
Le corps
Santé
Amour
Morale
Autrui
J'ai oublié et fais fuir
La peau des vies
Je suis là
Mots
Au service recherché
D'un vrai croisée
Au coin d'un nu.
D'UN CORSAIRE L'AUTRE
En biais et contre-vers j'entends l'amour s'agglutiner, Jade inclusive éponge en souffle
amorphe. Jade au sacré commode s'en mord le meuble et gonfle raide de sa langue
irisée à l'écorce azur qu'acère l'émail.
Quelque chose comme la gloire anonyme - un soupçon salé d'orgueil humide, ou bien
jaune.
Jade incarcère plus d'un marin.
ÊTRE EST CE DÉSASTRE
Qu'enlace un doute, l'utile et la pluie. En Alice et à foison, un serment, ce bleu
marine, se courbe à l'orange. La nuit. Chacun son royaume, chacun son sang. C'est
qu'on en crève de ces couleurs, la mauvaise, un hasard et l'étreinte, la mort au sein.
On se cure et tout se hurle, et tout est entre quelques soi où la nuit sans lune. Et d'un
doigt terne toucher paupière qui se gèle de cloisonner la toile. Comme ce vin que le
jazz transpire. Être est ce désastre que la musique et l'ivresse subliment en larmes.
L'écho des nerfs que l'échec crache sur ces corps sans visage.
LE CRI D'EDVARD MUNCH
JE SUIS TA HONTE QUE TU FUIS L'UN D'AMOURS CONTIGENTS BROCHE
EN AIGUILLE TRANSPERCE TES SENS DE VOLUTES JE SUIS TON OMBRE
DE GORGE A SUCER VENIN DE FOUTRE A CRACHER JE SUIS TON CORPS
SANS VIE je n'suis rien TANT QU'AUTRE EST MAL QU'ARBORE GRILLANT
BRULANT LE NERF DE VERRE D'ÂME HURLANTE AU STRIDANT FLUO ;
CREVONS !
...mais ensemble.
PHOTO RETROUVÉE
La cendre aux lèvres dans des lits que l’amour suinte elle, blonde comme l’étreinte,
swing d’une voix sans teinte qui, paupières au sol, donne l’idée même de l’espace. A
chanter sous les pluies d’iris de qui s’y perd, ses hanches sont un violon au son de
laine, celui des pulls que ses seins frôlent les nuits froides aux averses blanches. Jack
White seul pourrait, de ces bruits rouges au génie nouveau, composer ses pas perdus
sous les pleurs nocturnes de quelques réverbères pas moins jaunes que parisiens.
N’existe pas tant que je vis, une photo n’est qu’impasse.
JADE VUE DU JARDIN
Recherchant l'heure de gloire.
Au jardin amer Jade. Un meurtre en moins au décompte. Jade immole sa famille sur
la piste, un frelon vif et sûr. Les hanches en baudruches elle a gagné la course et le
choix. Jade est plus verte qu'un néon, plus fade aussi des hauts des marches. Jade la
riche a l'or du monde sur les épaules et du bon vin mauve à la pointe de la mode et de
ses seins barbarisés par l'horreur du monde. Les langues pleuvent sous la communion
de sa souplesse. Jade a voyagé sans jamais voir un jardin rouillé de tables blanches,
ces volets de bois à couleur bois au dedans des herbes libres. Hé, Jade chiale sur des
peaux, c'est son sarcasme. Elle n'aime que l'été et l'Hiver de Vivaldi.
LETTRE D'OÙ RIEN N'IMPORTE
D'ici, d'où rien n'importe, j'affine aux vents des formes de crayons par milliers. La
distance m'a fait peintre, feindre tes traits pour résister. Le temps d'une chanson et
puis ça meurt, et puis ma parisieneté me reprend au corps à corps contre tes rimes
celles qu'on s'était données.
Comment aurais-je pu te tromper, toi qui jamais n'a jamais aimé qu'en révolte envers
toi ? Mes doigts te regrettent à chaque imitation, des lignes grasses ou pleine de
paresse, à des lieux et des temps du talent de ton Dieu. C'est que ton nez, déjà, fait du
fantôme d'Ingres un fou furieux rien qu'à penser tes seins. Et ce que tu en sais, de ta
beauté, (entendons la cette beauté, classique avant-garde sans chronique, le fond de
Proust, la fin par implosion, du dedans de la source) n'importe que peu à ta douleur,
ailleurs, laquelle ne m'a laissé te voir heureuse. Outre le temps d'une ombre, dans ton
lit ton dos collé à moi et moi, certain de toi, ma main pieuse modelée sur ton sein
frais. Et d'ici encore j'affine tes formes en dessins pour nos tombes.
ÂCRE
Peut-être y ai-je cru.
C'est qu'il neige à Paris et qu'à sublimer un rêve l'espoir perd et s'âcre en odeur et
prise sans couleur ma ville hurle son sort, le notre, happé en métros qui crèvent.
Merde !
C'est qu'arpenter n'a de sens qu'aveugle.
Boire pour un saut et sans soi puis douter des nuits perdues en ces connes,
qu'importe, c'est le corps qui règne, mais douter pour elle celle dont saignent mes
ailleurs et mes pertes.
Athée suis-je alors pourquoi.
Cette autre encore, encore, en corps sans âme, comme moi, comme moi.
Paumé à mon aise, le froid et la clope, des rues et des autres, l'imaginaire à sa place,
loin de toi pour qu'enfin je puisse, pour qu'enfin je chute c'est l'image, et ton lit, c'est
l'image ton visage, en pénombre, la tienne, en sourire et je sais, suis amant,
l'effrayante, la vérité, comme toi.
Si je t'aimais je dirais.
Athée suis-je alors pourquoi.
Peut-être y ai-je cru.
L'HALLUCINÉ
Faustine,
sans or, se lève. Mèche au matin elle y mêle son café blond, les yeux verts même
clos. Et moi, que j'sois là ou non, c'qui compte c'est d'la voir. Alors, idem, elle se
colle et s'installe entre ma peau et, non la mienne ni la sienne, c'est le néant comblé
de l'espace qui ne nous sépare plus que, ensemble j'imagine, nous trouvons doux et
aisé. Et moi, que j'sois là ou non, c'qui compte c'est d'la sentir. Je croque son sein
léger et elle, croit au destin, je sais. Que j'sois là ou non ce n'est pas le destin, c'est
un rêve argenté, un don que m'offre ma pensée. Faustine, réelle mais ailleurs et
socle d'un imaginaire halluciné, comme Dieu, pour oublier. Penser Faustine c'est
oublier les orbites à la chaîne qui me pousse, ces autres matins, à courir au lieu de
luire à feu. Mon Cinéma, et mes Prières ! J'ai vu Dieu quelques fois, lissé en soie
d'ici et là, bas, Faustine a su, elle seule, m'ouvrir ses bras, de dos, la nuque à l'air,
hallucinante.
à l'abri craint des vains conforts (poèmes vécus)

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à l'abri craint des vains conforts (poèmes vécus)

  • 1. II À L'ABRI CRAINT DES VAINS CONFORTS (POÈMES VÉCUS)
  • 3. BALADE AVEC ÉCOUTEURS J'ai déserté les eaux je crois je suis loin rien peut-être encore un Homme Sur un rythme enfin. Un air de miel longe sons seul et s'arrête aux stops j'ai la rue aveugle le mouvement lourd la soif de sauts. J'ai déserté les eaux je crois je suis tes yeux mon savoir et la mémoire arrangée.
  • 4. TROMPE-L'OREILLE Miettes de blues au bout des poils. Vibre vibre voix embaumée grise ; bat bat bat éclair. Se pose mais grandit encore, ça porte même son poids. Ça avale à vide à coups secs ; crispe avale pose et bat, jette se jette. Suicide. Un écho précis.
  • 5. QUAND PARIS EST PARIS (LAURA) il est vrai que nues, peaux souillées fondues en l'autre il est vrai qu'ainsi, au matin flou à l'éveil mon Paris, bleu, se vautre près de nos pieds vermeilles c'est suivant l'étreinte que Paris est, Paris, nos corps encore suintent l'eau de l'effort en feu elle, y fait naître ici un bout de tabac bleu et moi sans cœur, opium des malheurs, je torse son corps nu que le rhum contrôle dans l'ombre folle ; six étages à bout d'force et nos cœurs loin du sol
  • 6. À L'AUBE J'ai retrouvé le goût à l'aube La vitre au bleu grisé d'un soleil rentre La drogue, l'idée des mains sinistres Racolées par des pubs et des microbes Cependant que la paume, J'ai, cru, retrouvé le goût à l'aube. Des militaires encore chauffaient leurs âmes Aux gants des dames, nouvelles, d'hier, suffises Les connus bavaient du menton Internet interrogeait la lecture Des tontons en cercles empêchaient la traîtrise Ou bien l'empire prisait la culture Et possédait, - encore à l'aube au goût retrouvé - Un peu de chaque bras du résistant sensible aux agrumes. J'ai retrouvé le goût à l'aube La vitre au bleu grisé d'un soleil rentre La drogue, l'idée des mains sinistres Racolées par des pubs et des microbes Cependant que la paume, J'ai, cru, retrouvé le goût à l'aube.
  • 7. MATINS EN PLUIES , elle sentait comme les couleurs, quand elle demandait pourquoi d'un regard, bleu comme ses seins, elle est ce dessin de mes préambules, puis se penchait si cruelle ; c'est qu'elle avait le sublime des photos et du bruit, les yeux baissés les rides graves, et de l'espace, et des sens, puisque toute, toute femme n'est qu'au présent, Faustine est morte au bagne, et qu'on ne distingue les temps, entrons dans l'antre du roi de la montagne.
  • 8. ON ACHÈVE PAS LA LUNE Dans le vécu de quelques instants où quelqu'un frappe sans savoir quelle porte se tient quelle porte se tord nous ne sommes que l'autre et chacun pour soi et chacun comme soi et comme toi et toi tu oublies parce que tu n'as jamais su puisque tes doigts certes doux glissent partout où ils jouissent. C'est comme un réverbère dans l'imaginaire c'est proche du vrai mais ce lyrisme de la lumière fondante en la neige exotique pour un ailleurs n'est que rime d'esprit perdu mendiant lassé de se contenter de marcher quand il peut sait-il crever sous une pluie violette. J'ai perdu une nuit d'août trop froide pour être vraie toute capacité d'expression correcte parce que correcte n'est pas fidèle n'est pas soi et par soi entendons toi. Comprenons que ça fait mal de penser sans musique quand l'attente d'un carrefour se fait tremblant de trop de peu c'est qu'il faut apprendre à aimer sa condition non plus humaine mais cannibale. Ici c'est comme un coup la violence c'est irréfléchi et sincère alors seulement peut- être peut-on s'atteindre moi et donc toi. Expérimenter n'existe pas tout est et seulement la fatigue de mes épaules et le sang de mon mépris naissent que des évidences accomplis qui ne restent pas comme si nous ne pouvions retenir que l'Histoire et ses faits alors que tout est d'ici ce lieu sans pieds. La voilà la Vérité du fantôme parce que n'est pas cocu qui veut.
  • 9. PARIS AUTOMNE SOLEIL Docile et moyen je compte. Des pièces au large, ma poche allume en sons métaux l'espoir. Des clés. Mais la télé stagne encore et parle de moi entre images en veille. Je suis là entre deux murs à hurler de murmures et m'étouffe las. Chacun sait je crois. Sur un banc au milieu de rien ou rien n'est rien se meut autour je n'ai qu'à chanter : rare horizon plaisir Paris automne soleil et des yeux lèvres à morte orange Paris automne soleil ça s'enlise et lumière abonde blanche et chrome en fuite Paris automne soleil un film en moins Il ne pleut pas et aucun nuage ne menace d'ici peu. Le vent flotte. C'est rare.
  • 10. CHANSON BLEUE À son réveil - Elle a les yeux, sûr, bleus, la nuque, bleue, l'écharpe, bleue le mutisme bleu la nuque, bleue l'espoir en veille. Elle à la ligne embrassée comme un poème et la distance d'une pythie. Elle a le bleu au feu des autres, Le bruit d'après le cri. À son réveil - en amas bleu son bleu surgit dans les bois d'alarmes, du feu des autres. À l'idée elle a le bleu vide et le profit des raisons écho sur les parois bleues le folk électrique des cordes en corps ferraille bleue, vide et sans profit. Elle a l'art inconnu sous la pudeur et son bleu. Elle a le bleu dés son réveil qui la vide des rêves de feu des autres alarmés. Elle a le bleu la cible, Et s'envole au bleu des feux sur son vélib'.
  • 11. VILLES (CHANSON) la Ville, dévisageait si terne la nuit qu'elle, préférait vendre son âme qu'un effort blâme Ville, gisait ses citernes Ville, au soir en sueur l'avide au coeur si rare quand se meurt, vit le vide comme l'art Ville, d'aube en fleur Ville, comme un navire et elle d'un cuir à lueur mauve et des yeux toujours à l'aube
  • 12. Ville, sommant de partir Ville, en héroïne des hanches en rimes soclent, des reins en scène, où cent villes s'échinent sous des lèvres hostiles.
  • 13. CONSEILS D'UN MIROIR D'la belle, marge ! au sens, courbe ! comme tu voudras Tu t'assieds, tu t'admets, elles-est-seule-note-sans-arrêt, tu parcours, en marche ou non, tu parcours, elles est plus belle qu'elles, elles, t'admets, tu craches, tu gueules, tu dégueules, tu cours, t'Aristote, biologie, tu t'assieds, tu t'admets, elles s'émèche loin de là, tu tends, tu prends, tu rends. T'admets, tu t'admets, elles, mais toi. T'admets, elles est simple, t'essaies, complexifier, elles est trop simple, c'n'est pas elle. T'admets, 'parait qu'on a tous une histoire, t'admets, tu laisses aux autres, t'admets, n't'interesses qu'elle. Elles, ont la senteur de la nuit avant Que soit sang ces murs de soleil froid, Et qu'en bas les reins d'un trottoir plaignent.
  • 14. LES DIEUX TE DÉSERTENT "La ville te suivra" Constantin Cavafy Quand ces quelques cieux de trop frôlent tes toits ouverts aux averses enivrantes, une essence en ta mer creuse l'écho. Tu auras froid, et le sang divers. Tu auras le goût de sève et l'acide de tes reins léchés. Et moi, qu'un, ne me crains pas plus. La sueur s'essuiera en un feu de soie et toi, tu salueras. Comme Paris que tu perds.
  • 15. ΗΛΙΑΝΑ (ILIÀNA) Loin d'Iliána - et au plus près de ses merveilles - Les cafés sombrent et là des larmes pendent et se boivent Un roi par jour s'en va Et laisse creux les toits Qui se lassent Grands ouverts les toits se pendent et là des larmes Tournent les armes d'Iliána les abattent. Près d'Iliána - et au sommet de son sommeil - Les cafés sobres et les nues larmes vendent et se savent Un roi par jour s'en bat Et laisse feu les toits Qui s'amassent Bien fermés les toits se vendent et là des larmes Mortes les armes d'Iliána responsables. Mais Iliàna - sans son confort n'est que vermeil - Assoiffée d'Ogres là où ses larmes rendent les armes Ses rois si sourds s'emparent Loin des masses Aux yeux clos sans toits qui rendent le poids des larmes Moins lourdes. Une arme. Iliána trépasse.
  • 16. 9M² DE PLUIES IMMOBILES ami si tu viens chez moi ne souris pas j'habite en la brume 9m² de pluies immobiles je connais beaucoup je n'ai que quelques personnes qui eux en ont beaucoup je casse ici on ne meurt pas on ne survit pas on ne vit pas ici on plane mais pas très haut l'ami de quoi faire de quoi faire quoi ? de quoi y répondre déjà pas de romantique la liberté au crayon les chiens au lit les rires aux souvenirs
  • 17. ami si tu viens chez moi ne souris pas j'habite en la brume 9m² de pluies immobiles je re-nais beaucoup sans trop mourir en sachant trop la fausse vérité que l'esprit impose à raison pas de ville sans nom plus de route que de rue bondée par ces autres trop pareil pour l'estime mais sache ami si tu viens chez moi ne souris pas j'habite en la brume 9m² de pluies immobiles pas de sexe sans cause pas de faux sans raison plus que du sang dans mes cafés mes suicides passagers ma clope sage de son
  • 18. siège au grand âge ho l'ami pas d'ami sans être soi et d'autres dieu sans partage couleur sans chrome des miettes à croquer pendent sur les lumières humides de la ville en deuil de nom ami si tu viens chez moi ne souris pas j'habite en la brume 9m² de pluies immobiles
  • 19. AU REX (BLUES EXPLOSION SUR FOND NOIR) Vert, d'un fluo et rouge, et vert et rien, et rouge. Des basses aux ventres la sueur maîtrise le corps, et le tien peu loin ma trans'. Chute des doigts sur ta hanche, bonjour. Vert, d'un fluo, tes yeux et Dante torture l'espoir d'une fin. Langue au bas fait la rencontre, bonsoir. La drogue et la peur. Je saute comme pour battre le sol ailleurs qui résonne qui résonne et l'ombre crypte. Un peu de ton sang sous mon ongle, l'angle clame la guerre, lutte-moi avant qu'explosion et ta mort sera lente d'ici à ta mort si mon souvenir t'effleure. Les cieux qu'on oublie pas. Un parfait beatet la musique. La passion du rythme, corps de là en là et loin et là. Le DJ sous sa furie digne des larmes d'un adieu, je le sais, parle blues sous ses platines et c'est du jazz qu'il hurle au-delà des paupières. Elle est belle ta feinte en jambe entre les miennes qu'ouvre ta peau à la mienne. Elle est belle. D'un lieu sale ou non nos foutreries auront le goût d'un joint de trop qu'on acclame. Parce que c'est bien de foutreries qu'il s'agit que tu sois belle ou non, et tu l'es. Vert, d'un fluo la boîte, et rien.
  • 20. L'ONANISTE elle danse avec la beauté d'un secret révélé elle fait rimer mes meubles, elle danse là, éméchée dans mon espace intime, dans ma risible débacle, elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie elle danse en typhon et pourtant, ses yeux c'est bien vers moi que toujours ils se retrouvent et moi de face, de dos ou d'ailleurs, mes yeux roulent, c'est bien vers elle que toujours ils se retrouvent dans mon espace intime, dans ma risible débacle, elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie elle monte au plafond, nue, de plus en plus feu, nue comme un ensemble à garder pour soi rien en ce corps ne pleure le temps nue comme elle l'est, mon oeil droit coule dans mon espace intime, dans ma risible débacle, elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie et tout devient plus, plus d'elle, et moi ému plus le temps passe, plus elle est nue, plus elle danse, plus elle excite,
  • 21. plus je la pense, plus elle existe dans mon espace intime, dans ma risible débacle, elle a en elle l'orgue du divin, la corde d'un génie "Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer." - V.
  • 22. CE QUI RESTE ne reste, au désir seul les bars, les comptoirs, d'un orange, brun de miel que tes lèvres imittent, et cieux en bois craquent, face aux épaules, ta nudité, Eros arbore et toi tu danses au miel comme tes cieux en lèvres nues, une épaule et un reflet ne reste, au désir seul l'épaule, l'incurable et l'alcool au miel en bois tes lèvres craquent et l'épaule chuchote aux cieux ou s'émèche en Dieux.
  • 23. D'UN CONFORT L'AUTRE D'une vue dénudée d'essence tu t'affoles. Tu sens sales et vraies les liasses saines d'âme-en-peine. Tu sais suer seul. En questions briques et drogues gueulent et seul tu t'affoles. Tu peux chanter pries l'oreille d'âme-en-peine. Et répètes en rond souffles au sexe ou baises en souffre rien ne t'affoles.
  • 24. L'ŒUVRE Au coin d'un nu, Sur la peau d'ombre J'ai vu un jour Une nuit qui ne fut. Ils me croient sur la route sans vent Je n'en suis pas bien loin En attendant Débordent les douleurs Anciennes pluies Je te salue mon père Qui que tu sois J'ai en moi l'absence de sang Je me calme seul J'abreuve à l'oeil Moi Sur la route en avant Le dos brisé Encore Déjà mort Illuminé en histoire En sommeil En ivresse J'ai vu le vrai, au loin, Demander mon aide
  • 25. D'un geste de main Que les roses envolées n'atteignent Alors droit Je me suis levé J'ai craquer ce dos Troué d'usure J'ai comblé les fissures Et oublié Le corps Santé Amour Morale Autrui J'ai oublié et fais fuir La peau des vies Je suis là Mots Au service recherché D'un vrai croisée Au coin d'un nu.
  • 26. D'UN CORSAIRE L'AUTRE En biais et contre-vers j'entends l'amour s'agglutiner, Jade inclusive éponge en souffle amorphe. Jade au sacré commode s'en mord le meuble et gonfle raide de sa langue irisée à l'écorce azur qu'acère l'émail. Quelque chose comme la gloire anonyme - un soupçon salé d'orgueil humide, ou bien jaune. Jade incarcère plus d'un marin.
  • 27. ÊTRE EST CE DÉSASTRE Qu'enlace un doute, l'utile et la pluie. En Alice et à foison, un serment, ce bleu marine, se courbe à l'orange. La nuit. Chacun son royaume, chacun son sang. C'est qu'on en crève de ces couleurs, la mauvaise, un hasard et l'étreinte, la mort au sein. On se cure et tout se hurle, et tout est entre quelques soi où la nuit sans lune. Et d'un doigt terne toucher paupière qui se gèle de cloisonner la toile. Comme ce vin que le jazz transpire. Être est ce désastre que la musique et l'ivresse subliment en larmes. L'écho des nerfs que l'échec crache sur ces corps sans visage.
  • 28. LE CRI D'EDVARD MUNCH JE SUIS TA HONTE QUE TU FUIS L'UN D'AMOURS CONTIGENTS BROCHE EN AIGUILLE TRANSPERCE TES SENS DE VOLUTES JE SUIS TON OMBRE DE GORGE A SUCER VENIN DE FOUTRE A CRACHER JE SUIS TON CORPS SANS VIE je n'suis rien TANT QU'AUTRE EST MAL QU'ARBORE GRILLANT BRULANT LE NERF DE VERRE D'ÂME HURLANTE AU STRIDANT FLUO ; CREVONS ! ...mais ensemble.
  • 29. PHOTO RETROUVÉE La cendre aux lèvres dans des lits que l’amour suinte elle, blonde comme l’étreinte, swing d’une voix sans teinte qui, paupières au sol, donne l’idée même de l’espace. A chanter sous les pluies d’iris de qui s’y perd, ses hanches sont un violon au son de laine, celui des pulls que ses seins frôlent les nuits froides aux averses blanches. Jack White seul pourrait, de ces bruits rouges au génie nouveau, composer ses pas perdus sous les pleurs nocturnes de quelques réverbères pas moins jaunes que parisiens. N’existe pas tant que je vis, une photo n’est qu’impasse.
  • 30. JADE VUE DU JARDIN Recherchant l'heure de gloire. Au jardin amer Jade. Un meurtre en moins au décompte. Jade immole sa famille sur la piste, un frelon vif et sûr. Les hanches en baudruches elle a gagné la course et le choix. Jade est plus verte qu'un néon, plus fade aussi des hauts des marches. Jade la riche a l'or du monde sur les épaules et du bon vin mauve à la pointe de la mode et de ses seins barbarisés par l'horreur du monde. Les langues pleuvent sous la communion de sa souplesse. Jade a voyagé sans jamais voir un jardin rouillé de tables blanches, ces volets de bois à couleur bois au dedans des herbes libres. Hé, Jade chiale sur des peaux, c'est son sarcasme. Elle n'aime que l'été et l'Hiver de Vivaldi.
  • 31. LETTRE D'OÙ RIEN N'IMPORTE D'ici, d'où rien n'importe, j'affine aux vents des formes de crayons par milliers. La distance m'a fait peintre, feindre tes traits pour résister. Le temps d'une chanson et puis ça meurt, et puis ma parisieneté me reprend au corps à corps contre tes rimes celles qu'on s'était données. Comment aurais-je pu te tromper, toi qui jamais n'a jamais aimé qu'en révolte envers toi ? Mes doigts te regrettent à chaque imitation, des lignes grasses ou pleine de paresse, à des lieux et des temps du talent de ton Dieu. C'est que ton nez, déjà, fait du fantôme d'Ingres un fou furieux rien qu'à penser tes seins. Et ce que tu en sais, de ta beauté, (entendons la cette beauté, classique avant-garde sans chronique, le fond de Proust, la fin par implosion, du dedans de la source) n'importe que peu à ta douleur, ailleurs, laquelle ne m'a laissé te voir heureuse. Outre le temps d'une ombre, dans ton lit ton dos collé à moi et moi, certain de toi, ma main pieuse modelée sur ton sein frais. Et d'ici encore j'affine tes formes en dessins pour nos tombes.
  • 32. ÂCRE Peut-être y ai-je cru. C'est qu'il neige à Paris et qu'à sublimer un rêve l'espoir perd et s'âcre en odeur et prise sans couleur ma ville hurle son sort, le notre, happé en métros qui crèvent. Merde ! C'est qu'arpenter n'a de sens qu'aveugle. Boire pour un saut et sans soi puis douter des nuits perdues en ces connes, qu'importe, c'est le corps qui règne, mais douter pour elle celle dont saignent mes ailleurs et mes pertes. Athée suis-je alors pourquoi. Cette autre encore, encore, en corps sans âme, comme moi, comme moi. Paumé à mon aise, le froid et la clope, des rues et des autres, l'imaginaire à sa place, loin de toi pour qu'enfin je puisse, pour qu'enfin je chute c'est l'image, et ton lit, c'est l'image ton visage, en pénombre, la tienne, en sourire et je sais, suis amant, l'effrayante, la vérité, comme toi. Si je t'aimais je dirais. Athée suis-je alors pourquoi. Peut-être y ai-je cru.
  • 33. L'HALLUCINÉ Faustine, sans or, se lève. Mèche au matin elle y mêle son café blond, les yeux verts même clos. Et moi, que j'sois là ou non, c'qui compte c'est d'la voir. Alors, idem, elle se colle et s'installe entre ma peau et, non la mienne ni la sienne, c'est le néant comblé de l'espace qui ne nous sépare plus que, ensemble j'imagine, nous trouvons doux et aisé. Et moi, que j'sois là ou non, c'qui compte c'est d'la sentir. Je croque son sein léger et elle, croit au destin, je sais. Que j'sois là ou non ce n'est pas le destin, c'est un rêve argenté, un don que m'offre ma pensée. Faustine, réelle mais ailleurs et socle d'un imaginaire halluciné, comme Dieu, pour oublier. Penser Faustine c'est oublier les orbites à la chaîne qui me pousse, ces autres matins, à courir au lieu de luire à feu. Mon Cinéma, et mes Prières ! J'ai vu Dieu quelques fois, lissé en soie d'ici et là, bas, Faustine a su, elle seule, m'ouvrir ses bras, de dos, la nuque à l'air, hallucinante.