En raison des progrès spectaculaires accomplis dans la prise en charge des patients victimes de l’hépatite C, maladie virale fréquente et potentiellement grave, le 5e congrès sur l’hépatite. Paris Hepatitis Conference [1], qui s’ouvre ce lundi 30 au Palais des congrès de Paris, lui est entièrement consacré. Grâce aux trithérapies, les ¾ des personnes atteintes d’hépatite C peuvent désormais guérir. Les 1 000 spécialistes internationaux réunis à Paris vont examiner comment en faire profiter leurs malades. Pour les experts français, il faut d’abord améliorer le dépistage et faciliter l’accès aux consultations thérapeutiques pour prescription et suivi de traitement, en augmentant le nombre des professionnels de santé dédiés. C’est le suivi du patient qui va permettre le traitement le plus adapté, le plus efficace et le plus court possible.
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
Dossier de presse 7th Paris Hepatitis Conference
1.
DOSSIER
de
PRESSE
Lundi
13
janvier
2014
L’Hépatite
C
aujourd’hui
:
Etre
dépisté,
pour
guérir
Pr Daniel Dhumeaux,
Hépatologue, CHU Henri Mondor (AP-HP – Créteil Université Paris Est), Président du Comité national du Plan de
lutte contre les hépatites B et C 2009- 2012
Pr Patrick Marcellin,
Président du 7ème Paris Hepatitis Conference,
Hépatologue et directeur de l’Unité de recherche INSERM sur les Hépatites Virales Hôpital Beaujon (AP-HP),
Inserm CRB3, Université Paris-Diderot
Eric Merlet,
Directeur, SOS Hépatites-Fédération, Paris
Pr Raymond Schinazi,
Center for AIDS Research Director, Laboratory of Biochemical Pharmacology, Department of Pediatrics, Emory
University School of Medicine, Atlanta, USA, Veterans Affairs Medical Center, Decatur, USA
Contacts
presse
Sylvie du Cray-Patouillet et Maryam De Kuyper
Tél. : 01 45 03 89 93 – 01 45 03 89 94
Email : s.ducraypatouillet@ljcom.net - m.dekuyper@ljcom.net
2.
Sommaire
Communiqué
de
presse
-‐
7e
congrès
PHC
2014
Hépatite
C
bientôt
éradiquée
?
Dépistage
systématique
et
nouveaux
traitements
sont
une
priorité
pour
guérir
!
I
-‐
II
-‐
III
-‐
L’Hépatite
C,
une
maladie
fréquente,
très
répandue
dans
le
monde
P.
3
L’hépatite
C,
une
maladie
potentiellement
mortelle,
donne
lieu
à
des
complications
graves
dont
la
prise
en
charge
est
très
coûteuse
P.
6
Dans
un
avenir
proche,
presque
tous
les
malades
atteints
d’hépatite
C
vont
pouvoir
être
guéris
-‐
Nouveaux
traitements
-‐
Accès
au
traitement
P.
7
Conclusion
Références
bibliographiques
2
3. I
-‐
L'hépatite
C,
une
maladie
fréquente,
très
répandue
dans
le
monde
En
France,
les
dernières
données
épidémiologiques
sur
la
prévalence
des
hépatites
chroniques
C
datent
de
1
2004.
A
cette
date,
on
estimait
à
370.000
le
nombre
de
porteurs
de
l’anticorps
contre
VHC
(signant
le
contact
2
avec
le
virus),
deux
tiers
d’entre
eux
étaient
positifs
pour
l’ARN
du
VHC
(donc
toujours
infectés).
57%
des
sujets
infectés
par
le
VHC
connaissaient
leur
statut
vis-‐à-‐vis
de
ce
virus.
En
2004,
environ
100.000
sujets
atteints
d’une
hépatite
chronique
C
n’avaient
pas
été
diagnostiqués.
Il
s’agit
d’une
infection
le
plus
souvent
silencieuse,
reconnue
habituellement
de
façon
fortuite.
La
progression
du
pourcentage
de
sujets
dépistés
pour
le
VHC
au
cours
de
ces
10
dernières
années
n’est
pas
connue
avec
précision.
Le
pourcentage
des
sujets
porteurs
du
VHC
qui
restent
à
dépister
est
estimé
aujourd’hui
à
environ
35
%
(environ
90.000
individus).
Depuis
2004,
la
prévalence
de
l’infection
par
le
VHC
a
diminué
du
fait
de
la
disparition
des
hépatites
liées
à
la
transfusion,
du
renforcement
des
précautions
universelles
d’asepsie,
de
l’amélioration
de
l’efficacité
des
traitements
et,
dans
une
moindre
mesure,
de
la
politique
de
réduction
des
risques.
Ceci
a
probablement
contribué
à
réduire
le
nombre
de
sujets
nouvellement
infectés.
1
2
VHC
=
Virus
de
l’hépatite
C
ARN
=
Acide
ribonucléique
3
4. Chez
les
usagers
de
drogues,
particulièrement
exposés
à
l’infection
à
VHC,
la
prévalence
de
l’infection
est
passée
de
60%
en
2004
à
44%
en
2011.
Elle
reste
cependant
élevée,
justifiant,
dans
cette
population,
un
renforcement
de
la
politique
de
réduction
des
risques.
La
surveillance
des
hépatites
C
recueillie
dans
les
pôles
de
référence
a
montré
un
retard
à
la
prise
en
charge
pour
une
proportion
importante
de
patients.
Les
services
hospitaliers
spécialisés
ont
signalé
à
plusieurs
reprises
le
nombre
insuffisant
de
professionnels
de
santé
dédiés
à
cette
maladie,
rendant
ainsi
les
délais
de
prise
en
charge
très
longs.
On
ne
peut
guérir
l'infection
que
si
elle
est
connue
...
Dépister,
dépister,
dépister
!
La
découverte
rapide
des
patients
infectés
permet
l’instauration
d’un
traitement
à
un
stade
plus
précoce,
avec
au
niveau
individuel
une
réduction
du
risque
de
la
morbidité
et
de
la
mortalité.
Au
niveau
collectif,
l’obtention
de
l'indétectabilité
du
virus
chez
tous
les
patients
réduit
le
risque
de
transmission.
Idéalement,
un
meilleur
dépistage
et
une
prise
en
charge
avec
un
traitement
très
efficace
de
tous
les
sujets
virémiques
pourraient
aboutir
à
l’éradication
de
l’infection
à
VHC.
Les
traitements
anti-‐VHC
pourraient
ainsi
être
utilisés
comme
outils
de
prévention,
à
l’instar
des
données
accumulées
dans
le
modèle
VIH
(TasP
[Treatment
as
Prevention]).
Ceci
est
d’autant
plus
réalisable
que
nous
vivons
actuellement
une
révolution
de
la
thérapeutique
de
l'hépatite
C.
En
effet
dès
2014,
nous
disposerons
pour
le
VHC
de
traitements
courts
de
12
semaines,
bien
tolérés,
susceptibles
de
guérir
la
majorité
des
malades.
Ces
nouvelles
thérapeutiques
de
l’hépatite
C
représentent
un
gain
de
chances
formidable
pour
les
malades.
Encore
faut
ils
qu'ils
connaissent
l'existence
de
leur
infection...
Le
dépistage
peut
être
optimisé
Les
recommandations
émises
en
France
sur
le
dépistage
de
l’hépatite
C
sont
maintenant
anciennes.
Elles
ont
été
actualisées
en
2001
et
préconisaient
pour
le
VHC,
un
dépistage
ciblé
centré
sur
une
exposition
au
sang
(sujets
ayant
reçu
des
produits
sanguins
avant
1988,
ayant
fait
même
une
seule
fois
un
usage
de
drogue,
exposés
à
des
gestes
invasifs,
hémodialysés,
incarcéré
ou
l’ayant
été,
VIH+,
ayant
reçu
des
soins
dans
un
pays
de
forte
prévalence,
ayant
fait
tatouage,
piercing,
séances
d’acupuncture
ou
de
mésothérapie
sans
matériel
à
usage
unique,
ou
ALAT
élevées).
La
plupart
des
pays
européens
ont
émis
des
recommandations
de
dépistage
similaires
à
la
France,
mais
elles
sont,
comme
en
France,
mal
suivies.
4
5.
Ce
dépistage
ciblé
des
hépatites
C
qui
repose
sur
une
dizaine
de
facteurs
de
risques,
rend
très
difficile
sa
faisabilité.
Une
enquête
réalisée
en
2009
auprès
de
2.083
médecins
généralistes
a
montré
que,
pour
l’ensemble
des
patients
concernés
par
ces
recommandations,
le
dépistage
de
l'hépatite
C
n’est
pas
pratiqué.
L’hépatite
est
en
fait
diagnostiquée
de
façon
fortuite
dans
2/3
des
cas.
En
route
vers
un
dépistage
systématique
de
la
population
?
«
Pourquoi
ne
pas
systématiser
le
dépistage
une
fois
dans
sa
vie,
s’interroge
le
Pr
Marcellin.
En
2014
être
dépisté
de
l’hépatite
C
c’est
être
guéri
».
Depuis
2012,
les
Etats-‐Unis
ont
préconisé
un
dépistage
systématique
des
sujets
nés
entre
1945
et
1965,
les
plus
susceptibles
d’avoir
pu
être
contaminés
dans
la
période
de
forte
incidence
d’hépatite
C
des
années
1970-‐90.
Les
canadiens
préconisent
un
dépistage
systématique
des
sujets
nés
entre
1945
et
1975.
La
France,
pour
l’infection
à
VIH,
a
émis
en
2010
une
recommandation
de
dépistage
systématique
au
moins
une
fois,
dans
la
population
générale,
sans
tenir
compte
des
facteurs
de
risques.
Dans
le
même
esprit,
toutes
les
conditions
sont
réunies
en
France
pour
aboutir
à
un
dépistage
systématique
des
hépatites
B
et
C
en
médecine
générale,
dans
une
tranche
d’âge
qui
reste
à
définir.
S’il
était
retenu,
le
dépistage
systématique
simultané
des
3
virus
deviendrait
alors
plus
facile
à
proposer
pour
les
médecins
et
plus
facile
à
accepter
par
les
malades.
L’efficacité
d’une
telle
stratégie
passe
par
une
information
du
grand
public
(réclamée
par
les
médecins
généralistes
pour
faciliter
la
proposition
du
dépistage
du
VIH
en
population
générale).
L’information
doit
également
être
apportée
à
l’ensemble
des
professionnels
de
santé.
5
6. II.
L'hépatite
C,
une
maladie
potentiellement
mortelle,
qui
donne
lieu
à
des
complications
graves
dont
la
prise
en
charge
est
très
coûteuse
Près
de
80%
des
patients
infectés
par
le
VHC
développent
une
infection
chronique,
et
10
à
20%
progressent
vers
une
cirrhose.
Environ
7%
des
patients
cirrhotiques
développeront
un
cancer
du
foie.
Il
faut
savoir
que
l’hépatite
C
est
la
principale
indication
de
transplantation
hépatique.
L’hépatite
C
ayant
une
évolution
prolongée,
les
personnes
infectées
peuvent
développer
une
cirrhose
après
20
à
30
ans
d’évolution.
Si
l’on
estime
que
de
nombreuses
personnes
ont
été
infectées
par
le
VHC
dans
les
années
1970
à
1980
(avant
la
découverte
du
virus
et
avant
qu’un
test
diagnostique
soit
disponible),
la
morbidité
liée
au
VHC,
atteint
maintenant
son
apogée.
A
partir
des
données
épidémiologiques
sur
le
VHC
et
sur
l’évolution
du
dépistage
de
cette
infection,
le
nombre
de
cirrhoses
attendues
sur
les
dix
prochaines
années
en
France
est
estimé
à
32.800,
le
nombre
de
complications
de
la
cirrhose
à
30.800
et
le
nombre
de
décès
liés
au
VHC
à
30.400.
On
comprend
dès
lors
la
nécessité
d’optimiser
le
dépistage
:
La
mise
en
place
d’une
stratégie
de
dépistage
efficace,
permettant
de
dépister
75%
de
sujets
anti-‐VHC
positifs
fin
2015
permettrait
d’éviter
800
cirrhoses,
450
complications
de
la
cirrhose
et
300
décès
liés
au
VHC
sur
les
dix
prochaines
années.
Pour
la
moitié
des
malades
atteints
d’hépatite
C,
la
guérison
virologique
entraîne
une
régression
de
la
cirrhose
et
une
disparition
des
évènements
hépatiques
La
survenue
de
complications
hépatiques
que
l’on
qualifie
d’événements
est
directement
liée
au
degré
de
fibrose
hépatique
générée
par
l’infection
virale
C.
Le
degré
de
fibrose
est
le
facteur
pronostic
le
plus
important
et
un
enjeu
majeur
dans
la
prise
en
charge
du
patient.
Il
existe
une
forte
corrélation
entre
le
degré
de
fibrose
et
la
morbidité
hépatique.
Le
traitement
antiviral
permet
une
éradication
définitive
du
VHC,
ce
qui
est
unique
pour
une
infection
virale
chronique.
Cette
réponse
virologique
soutenue
a
pour
corollaire
une
diminution
de
la
3
morbidité
et
de
la
mortalité
liée
au
foie.
Il
a
été
démontré,
à
la
fois
pour
le
VHC
et
pour
le
VHB ,
en
cas
de
réponse
virologique
soutenue,
une
réversion
de
la
cirrhose
dans
plus
d’un
cas
sur
deux.
La
régression
histologique
prouvée
de
la
cirrhose
entraînant,
pour
sa
part,
une
disparition
des
événements
hépatiques.
Néanmoins
La
surveillance
doit
être
maintenue
chez
les
malades
atteints
d’une
cirrhose
virale
C
guérie
virologiquement.
Chez
ces
malades,
une
prise
en
charge
efficace
des
comorbidités
permet
de
réduire
le
risque
de
cancer.
3
VHB
=
Virus
de
l’hépatite
B
6
7. III.
Dans
un
avenir
proche
presque
tous
les
malades
atteints
d‘hépatite
C
vont
pouvoir
être
guéris
Nouveaux
traitements
Depuis
15
ans,
nous
ne
disposions
que
d’un
traitement
comportant
une
association
interféron
pégylé
et
ribavirine
(bithérapie
pégylée).
Il
s’agissait
d’un
traitement
long,
lourd,
grevé
d’effets
secondaires
notables
et
d’une
efficacité
inconstante
(environ
50%
de
guérison,
tous
génotypes
confondus).
Deux
inhibiteurs
de
protéase
(telaprevir
et
boceprevir)
ont
été
commercialisés
il
y
a
deux
ans.
L’ajout
de
l’une
ou
de
l’autre
molécule
à
une
bithérapie
pégylée,
offre,
chez
les
malades
de
génotype
1
une
efficacité
supplémentaire
au
prix
d’effets
secondaires
importants
(rashes
cutanés
parfois
très
sévères,
asthénie
et
anémie
parfois
majeure). Ces
trithérapies
sont
peu
ou
pas
efficaces
chez
les
patients
infectés
par
un
autre
génotype
que
le
1,
qui
représentent
environ
40%
des
malades
VHC.
Elles
ont
été
initialement
prescrites
chez
les
malades
non
répondeurs
à
la
bithérapie
traditionnelle,
avec
atteinte
hépatique
sévère.
Elles
ont
induit
chez
ces
malades
difficiles
à
traiter
des
effets
secondaires
sévères
dans
plus
de
50%
des
cas
avec
une
efficacité
de
l’ordre
de
40%.
Les
malades
qui
ont
échoué
à
cette
trithérapie
sont
actuellement
dans
l’attente
de
nouveaux
traitements.
Pour
eux,
la
meilleure
option
thérapeutique
serait
probablement
une
association
de
deux
nouvelles
molécules
sans
interféron
pendant
24
semaines
comme
l’ont
montré
plusieurs
études
préliminaires.
En
France,
une
nouvelle
vague
de
molécules
mieux
tolérées,
au
moins
aussi
efficaces,
et
sans
interaction
médicamenteuse
vont
être
disponibles
très
prochainement
Deux
nouvelles
molécules
doivent
obtenir
une
autorisation
de
mise
sur
le
marché
(AMM)
au
début
de
l’année
2014,
le
sofosbuvir,
inhibiteur
nucléotidique
de
la
polymérase
NS5B,
le
siméprévir,
inhibiteur
de
deuxième
génération
de
la
protéase
NS3/4A
du
VHC.
Ces
nouvelles
molécules
administrées
à
raison
de
un
comprimé
par
jour
en
association
à
une
bithérapie
pégylée
ont
permis
la
guérison
de
80
à
90%
des
malades
de
génotype
1
et
4,
naïfs
de
tout
traitement.
Avec
le
sofosbuvir,
la
durée
du
traitement
a
pu
être
réduite
à
12
semaines.
Ces
deux
molécules
ont
peu
ou
pas
d’effets
secondaires
propres.
Elles
devront
être
utilisées
en
association
à
une
bithérapie
pégylée
chez
les
malades
de
génotype
1
et
4.
Seuls
les
malades
de
génotype
2
et
3
seront
susceptibles
de
recevoir
un
traitement
sans
interféron
:
association
sofosbuvir/ribavirine
pendant
12
(malades
de
génotype
2)
ou
24
semaines
(malades
de
génotype
3).
Cette
association
sofosbuvir/ribavirine
a
fourni
des
résultats
préliminaires
remarquables
chez
les
malades
atteints
d’hépatite
C
en
pré-‐
ou
post-‐transplantions
avec
un
profil
de
tolérance
correct
et
sans
interférence
avec
les
immunosuppresseurs.
Il
en
est
de
même
chez
les
malades
co-‐infectés
VHC+VIH,
chez
lesquels
cette
association
a
été
remarquable
à
la
fois
par
ses
résultats
et
son
profil
de
tolérance.
7
8. Dans
les
essais
publiés
récemment,
d’autres
types
d’association
orales
(sofosbuvir/daclastavir
(antiNS5B),
sofosbuvir/simeprevir,
sofosbuvir/lédispavir
(antiNS4)
avec
ou
sans
ribavirine
pendant
24
semaines
se
sont
révélés
constamment
efficaces
chez
les
malades
de
génotype
1
en
échec
de
traitements
antérieurs.
La
combinaison
sofosbuvir
/lédispavir
sera
réunie
dans
un
même
comprimé.
Si
le
cadre
de
prescription
de
ces
associations
reste
à
déterminer,
elles
apparaissent
aujourd’hui
comme
la
meilleure
option
thérapeutique
chez
les
malades
de
génotype
1
et
4,
en
situation
d’échec
de
traitement
antérieur.
A
ce
jour,
où
en
sommes-‐nous
?
Le
sofosbuvir
et
le
simeprevir
font
l’objet,
tous
deux,
d’une
Autorisation
Temporaire
d’Utilisation
(ATU)
depuis
fin
2013
avec
des
indications
restreintes
:
pour
le
sofosbuvir
(malades
à
un
stade
avancé
pour
lesquels
il
n’existe
pas
d’alternatives
thérapeutiques
ou
inscrits
sur
une
liste
de
transplantation
hépatique
ou
ayant
une
récidive
agressive
après
transplantation),
et
pour
le
siméprévir
(malades
de
génotype
4
présentant
une
cirrhose
compensée
en
échec
de
traitement
antérieur).
Il
est
très
probable
que
ces
indications
restreintes
pourront
être
maintenues
jusqu'à
la
fixation
du
prix
de
ces
deux
molécules
qui
devrait
intervenir
au
dernier
trimestre
de
l’année
2014.
L'hépatite
C
vaincue
dans
quelques
années
avec
des
traitements
simplifiés,
bien
tolérés
et
courts...
A
long
terme,
au
vu
des
travaux
publiés
avec
de
nombreuses
molécules,
le
traitement
de
l'hépatite
C
sera
probablement
une
association
d’antiviraux
directs
sans
interféron.
Des
études
préliminaires
suggèrent
que
les
combinaisons
associant
2
ou
3
antiviraux
directs
de
différentes
classes
(anti-‐NS3/N4A,
anti-‐NS5A,
anti-‐NS5B
nucléotidique
ou
non
nucléotidique),
avec
ou
sans
ribavirine,
permettent
d’obtenir
des
taux
de
guérison
supérieurs
à
90%,
également
chez
des
patients
cirrhotiques
et
en
échec
de
trithérapie.
Chez
les
patients
faciles
à
traiter,
les
durées
de
traitement
pourraient
être
raccourcies
à
8,
voire
6
semaines.
Accès
au
traitement
Avec
les
nouvelles
molécules,
le
rapport
bénéfice/risque
est
de
plus
en
plus
en
faveur
du
traitement.
Le
prix
élevé
à
prévoir
de
ces
nouveaux
traitements
doit
être
considéré
en
regard
des
avantages
qu’ils
apportent
:
ils
ont
une
meilleure
efficacité,
une
bonne
tolérance
et
la
durée
du
traitement
est
plus
courte.
Au
total,
ces
traitements
permettront
à
moyen
et
long
terme
une
diminution
des
complications
de
la
cirrhose
et/ou
du
carcinome
hépatocellulaire
(CHC)
et
de
la
transplantation.
Traiter
tôt
et
efficacement
diminuera
la
morbidité
et
la
mortalité
liées
à
l’hépatite
chronique
C
et
les
coûts
y
afférant.
Plusieurs
études
ont
montré
que
l’hépatite
C
favorise
le
diabète.
Guérir
l’hépatite
C
diminue
donc
le
risque
de
diabète
et
par
conséquence
les
coûts
de
prise
en
charge
que
cette
maladie
engendre.
8
9.
Conclusion
L’hépatite
chronique
C,
une
victoire
médicale
sans
équivalent
L’hépatite
C
sera
bientôt
une
maladie
curable
dans
la
plupart
des
cas.
Plus
d’une
quinzaine
de
molécules
vont
arriver
à
la
phase
finale
de
leur
développement.
Les
traitements
et
leur
surveillance
deviennent
de
plus
en
plus
simples.
Les
malades
les
plus
graves
et
non
répondeurs
aux
traitements
antérieurs
et
les
malades
en
pré-‐
ou
post-‐transplantation
vont
se
voir
offrir
des
options
thérapeutiques
efficaces.
Pour
les
malades
les
moins
graves,
de
génotype
1,
la
disponibilité
des
nouvelles
molécules
se
fera,
dans
un
premier
temps,
en
association
à
la
bithérapie
pégylée
permettant
des
traitements
courts.
Dans
un
deuxième
temps,
des
associations
de
nouvelles
molécules
(sans
interféron)
devraient
permettre
des
taux
élevés
de
guérison
avec
des
effets
indésirables
très
faibles.
Les
résultats
thérapeutiques
qui
s’annoncent
ainsi
à
court
et
moyen
terme
sont
une
chance
formidable
pour
les
malades
et
les
médecins
qui
les
suivent.
Ces
progrès
thérapeutiques
doivent
s’accompagner
de
progrès
dans
le
dépistage
et
la
prise
en
charge
des
malades.
Seule
difficulté,
le
coût
probablement
très
élevé
de
toutes
ces
nouvelles
molécules
(et
a
fortiori
de
leur
association)
pourrait
être
un
frein
à
la
décision
de
traiter
tous
les
sujets
virémiques.
Mais
il
est
clair
maintenant
que,
scientifiquement,
les
conditions
sont
réunies
pour
aboutir,
à
terme,
à
l’éradication
de
l’infection
à
VHC.
9
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