La date vient de tomber, c’est bien pendant les fêtes entre le 31 décembre et le 14 janvier que les usagers et toute personne concernée par l’avenir de la baie de Saint-Coulomb sont invités à s’exprimer. Le service des Affaires Maritimes préconise une enquête simple, sans commissaire enquêteur. Le sujet est pourtant capital pour la protection de l’environnement ainsi que pour l’avenir d’une destination touristique et le maintien des emplois qui y sont liés.
Baignade paysagère un choix responsable, par Eric Lequertier
Une enquête publique simple, en pleine trêve des Confiseurs, pour décider de l’avenir de la baie de Saint-Coulomb
1. Maire de Saint Coulomb
Communiqué de presse
Décembre 2013
Une enquête publique
simple, en pleine trêve des
Confiseurs, pour décider de l’avenir de la baie
de Saint-Coulomb
La date vient de tomber, c’est bien pendant les fêtes entre le 31 décembre et le 14 janvier que les
usagers et toute personne concernée par l’avenir de la baie de Saint-Coulomb sont invités à s’exprimer.
Le service des Affaires Maritimes préconise une enquête simple, sans commissaire enquêteur. Le sujet
est pourtant capital pour la protection de l’environnement ainsi que pour l’avenir d’une destination
touristique et le maintien des emplois qui y sont liés.
Rappel des faits
Courant juillet 2012, le Préfet d’Ille et Vilaine prenait un arrêté de rejet concernant 2 projets
d’installation de moules sur filières au large de Saint Coulomb et de Cancale. Guidé par un manque de
visibilité technique et économique sur ce mode d’élevage, le Préfet recommandait alors une
expérimentation, jugeant que : « les études menées apparaissent insuffisantes pour évaluer pleinement
l’impact de ces projets sur le milieu marin, l’environnement et les paysages ». Il recommandait de plus
«de rechercher des zones de moindres contraintes ».
Malgré la position et l’arrêté très clair du Préfet, Le Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne
Nord (CRC) a proposé aux services de la direction à la Mer et au Littoral, un nouveau projet
d’expérimentation de 4 lignes d’élevages de moules sur filières au large de Saint Coulomb et de Cancale.
Cette expérimentation couvrirait une zone de 19.25 hectares face à l’Anse Du Guesclin. Mais le projet
présenté envisage d’ores et déjà une culture bien plus intensive sur près de 1000 hectares.
Une municipalité impliquée
Face à cela la municipalité de Saint-Coulomb a décidé de faire analyser le projet présenté par le CRC par
l’institut CREOCEAN. En effet, comme le recommandait le Préfet, il semble indispensable avant
d’envisager une culture intensive de moules sur filières, de bien anticiper les impacts sur
l’environnement et les paysages. La municipalité a donc fait appel à l’expertise de CREOCEAN, acteur
majeur en matière d’océanographie et d’aménagement du littoral, afin d’avoir un avis d’expert
scientifique et objectif.
Les conclusions sont sans appel quant au manque de visibilité et de cautions scientifiques du projet porté
par le CRC. La plupart des références bibliographiques ne sont pas vérifiables, les sources sont
incomplètes, la mauvaise qualité des graphiques et des cartes présentées ne permet pas d’apprécier les
2. informations. De plus certaines informations se révèlent inexactes. (Sources : Rapport CREOCEAN
expertise documentaire relative à l’implantation des filières mytilicoles expérimentables au large de
Saint-Coulomb, page 34).
Et pourtant le projet est en bonne voie, à croire que le littoral et la magnifique baie de Saint-Coulomb
ne méritent pas de véritable enquête. Une enquête simple, sans commissaire enquêteur, est donc mise
en place du 31 décembre au 14 janvier. En résumé les usagers et les personnes se sentant concernées
par l’avenir du littoral sont invités à venir signer un registre à leur disposition à la maire de Saint
Coulomb, seulement entre le 31 décembre et le 14 janvier. Pourtant lors des réunions de concertation
une période d’un mois avait été annoncée.
Saint-Coulomb : une zone classée et protégée
La baie de Saint-Coulomb est classée zone Natura 2000 et est située à proximité immédiate d’une zone
ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique). Ces classements sont la preuve
de la richesse mais aussi de la fragilité du littoral, de sa faune et de sa flore. Qui plus est, une grande
partie de la commune est classée par les Monuments Historiques en raison de la présence de plus d’une
vingtaine de malouinières. La sauvegarde de ce patrimoine impose des contraintes majeures à la
commune, et pourtant sur sa zone maritime protégée, tout semblerait possible. Il apparait donc
incroyable voire irresponsable d’envisager une culture intensive dans un tel périmètre, car telle est bien
la volonté du CRC, sans connaitre au préalable les impacts de ce mode d’élevage sur l’environnement.
Dans cette affaire, la municipalité de Saint-Coulomb souhaite obtenir toutes les garanties scientifiques
possibles quant à l’impact sur l’environnement. Elle est donc parfaitement dans sa mission d’intérêt
général. Elle demande simplement au porteur de projet de respecter les procédures règlementaires,
édictées par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, de l’énergie, dans la Doctrine liée
au Grenelle 2 et par le classement du territoire en zone Natura 2000. Elle demande également au
porteur de projet de réaliser les modélisations nécessaires en laboratoire (fond marin, courantologie,
etc…) permettant d’étudier de manière scientifique et objective les impacts de l’installation de moules
sur filières dans la baie de Saint-Coulomb.
Ce n’est qu’avec tous ces éléments qu’une décision pourra se prendre en toute connaissance de causes.
Les enjeux
Les enjeux économiques sont à mettre en parallèle entre le poids économique du tourisme d’un côté et
la filière moule de l’autre. La moule est, en effet, un produit invasif. Demain il y aurait dans la baie de
la côte d’Emeraude 1000 hectares de moules : sur 100 kilos de moules, 40 kilos de moules, jugées trop
petites pour la consommation repartent au fond de la mer (Sources CRC). Quel sera l’impact sur
l’écosystème ? Y aura-t-il des déchets sur la plage ? A ce jour pas de réponse ! Alors que les enjeux
environnementaux sont à prendre en compte. De nombreux professionnels de la conchyliculture, présent
le 16 avril dernier à la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites, trouvent euxmêmes le site inapproprié pour cette expérimentation, du fait notamment de la présence de fort
courant.
L’installation de moules sur filières dans cette zone permettait initialement la création de 2 emplois, par
contre dans le domaine touristique, la perte est évaluée à 7 emplois minimum. Pour mémoire l’emploi
touristique dans le pays de Saint-Malo représente en moyenne 10.1% des emplois avec une moyenne de 4
630 emplois (Source INSEE BRETAGNE Octant. Analyse N°18-juillet 2011). Le littoral constitue la
destination privilégiée des villégiatures touristiques. Les communes rurales littorales, comme SaintCoulomb, affichent les plus fortes proportions d’emplois touristiques avec des taux 2 à 3 fois supérieurs à
la moyenne régionale. Les premiers emplois qui pourraient être menacés par ce projet concernent les
métiers de l’hôtellerie de plein air qui représentaient en 2012 : 781 466 nuitées (Sources Observatoire
3. régional du Tourisme). La taxe de séjour collectée par la mairie est de 114 000 € autre manque à gagner
donc pour une collectivité si les campings, gîtes, chambres d’hôtes… connaissent des difficultés. Une
baisse de fréquentation aurait également un impact fort sur les autres commerces : boulangerie,
alimentation…
Il s’agit enfin de maintenir du tourisme social car la plage est gratuite et accessible à tous, ce qui sous
fond de crise économique est un élément important.
A propos :
En fin d’année 2011 les Affaires Maritimes ont demandé une enquête publique relative à l’installation de
moules sur filières sur 285 hectares au large de Saint-Coulomb et Cancale. Cette demande émanait à
l’époque de 2 mytiliculteurs privés. Afin d’alerter la population sur ce projet, La municipalité de Saint
Coulomb organisa une réunion publique en janvier 2012. Résultat : 450 personnes contre, et 11
personnes pour. Le Préfet donnera un avis défavorable.
Depuis quelques mois un dossier d’expérimentation est donc à l’étude sur la commune de St Coulomb au
large de l’Anse Du Guesclin, porté par le Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne Nord sur
19.25 hectares.
Rappelons également que le Conseil Général, par l’intermédiaire de son Président Jean-Louis Tourenne,
a affirmé à l’unanimité son désaccord « pour tout projet susceptible de dégrader la qualité du site et de
ses abords ».
Le rapport CREOCEAN : Expertise documentaire relative à l’implantation des
filières mytilicoles expérimentables au large de Saint-Coulomb est disponible sur
simple demande.
Contacts :
Mairie de Saint Coulomb
16 place de la Mairie
35350 Saint-Coulomb
Tel : 02.99.89.00.21
Contact Presse
L’Esperluette : 13 rue du Clos Matigon 35400 Saint-Malo
Valérie Kugler courriel valerie@agence-lesperluette.com
Tel : 07.77.92.08.19