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Dossier de presse
Millésime




            Lettres De Châteaux
               Marie-Stéphane Malbec
      12, rue d’Enghien - 33000 Bordeaux
     ms.malbec@lettres-de-chateaux.com
              Tél : +33 (0)5 56 44 63 50
Sommaire
Le millésime 2012 à Bordeaux	
Irritant, tardif, complexe, original, technique...                          3
Château Talbot, Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien 	                    5
Château de Lamarque, Haut-Médoc	                                            8
Château Paveil de Luze, Cru Bourgeois, Margaux                             11
Château Marquis de Terme, Grand Cru Classé en 1855, Margaux                14
Château Belle-Vue, Château de Gironville, Crus Bourgeois, Haut-Médoc et
Château Bolaire, Bordeaux Supérieur, Haut-Médoc                            17
Château Cantemerle, Grand Cru Classé en 1855, Haut-Médoc	                  19
Château Sénéjac, Cru Bourgeois, Haut-Médoc                                 20
Château de Rouillac, Pessac-Léognan	                                       22
Château Carbonnieux, Grand Cru Classé, Graves                          	   24
Château de Pressac, Saint-Emilion Grand Cru Classé         		              26
Château Soutard, Saint-Emilion Grand Cru Classé 			                        27
Château Grand Corbin, Saint-Emilion Grand Cru Classé                       28
Château Canon Pécresse, Canon Fronsac                                      29

Le millésime 2012 à Sauternes
Vendanges délicates, récolte minimale, sélection drastique : il y aura
indubitablement de très beaux vins !                                       30
Château Guiraud, Grand Cru Classé en 1855, Sauternes                       32

Le millésime 2012 en Côtes de Gascogne
Domaine d’Arton, Côtes de Gascogne                                         35

Le millésime 2012 en Languedoc-Roussillon
Vignobles Lorgeril, Languedoc-Roussillon 				                              36

Le millésime 2012 en Provence
Château Lauzade, Côtes de Provence                                         39

Le millésime 2012 à Bandol
Domaine de La Bégude                                                       41

Le millésime 2012 en Bourgogne
« Millésime 2012, rare et précieux en Bourgogne »                          42
Maison Louis Jadot, Bourgogne                                              43

Le millésime 2012 en Champagne
Champagne Philipponnat                                                     44

Le millésime 2012 au Liban
Château Marsyas                                                            46
                                                                           2
Le millésime 2012 à Bordeaux
Irritant, tardif, complexe, original, technique…


Pour avoir cumulé pas mal de handicaps d’abord, puis quelques bonnes surprises
ensuite, le millésime 2012 à Bordeaux échappe aux classifications hâtives, et veut
que l’on s’y penche avec attention et perspicacité.


Si l’on doit écouter tout le monde, on se perd en conjectures sémantiques, chacun
ajoutant son couplet : c’est un millésime exaspérant (pour le vigneron), hétérogène
(pour le consommateur), très réussi (pour les blancs secs), une année jalouse (pour
les liquoreux), etc…. Tenons-nous en à ce commentaire clair et net des œnologues
de la chambre d’agriculture de la Gironde : « 2012 est assurément un bon millésime ».
C’est dit.


Bon millésime ne veut pas dire grand, et si globalement, Bordeaux a fait mieux que
2011, on n’est pas pour autant à des niveaux comparables à 2009 et 2010. La
nature n’est pas aussi généreuse tous les ans, et la météo de 2012, à part un beau
et salutaire mois d’août, a mis les nerfs du viticulteur à rude épreuve. Beaucoup de
pluies et un juillet frisquet ont entrainé une maturation tardive, mais pas forcément
un défaut de maturité.


Les meilleures réussites sont à chercher du côté des vins blancs secs, parfaitement
équilibrés, fruités et aromatiques, avec cette vivacité qui apporte la fraîcheur. Même
chose pour les rosés, qui échappent à la lourdeur des années chaudes, et qui vont
accompagner avec grâce et tonicité un été qui s’annonce ensoleillé.


Les blancs liquoreux n’ont pas obtenu cette heureuse homogénéité. Ce fut dans le
Sauternais un millésime « éprouvant mais inespéré », avec des rendements faibles,
et des qualités variables, où l’on ne doit pas sous-estimer d’incontestables succès.


Pour les rouges, les vertus de l’assemblage merlot-cabernet, et l’apport de certains
cépages comme malbec, petit verdot ou cabernet franc, permettent au bon vigneron

                                                                                ...     3
de gommer ce que coulure, oïdium, millerandage, mildiou, botrytis et humidité, ont
laissé de fâcheux dans les grappes. Personne ne saurait nier, de bonne foi, que 2012
est aussi un millésime technique, où il a fallu autant de vigilance dans les vignes,
attaquées de champignons, de maladies et de parasites, que de soins attentifs au
chai.


Sur ce point, les apports de l’œnologie et de la technique, fruits de l’école bordelaise
depuis les avancées déterminantes de la fin du siècle dernier, montrent leur redoutable
efficacité. 2012 est donc bien le millésime du bon vigneron, celui où l’homme a pris
le dessus et a compensé par son travail incessant et son savoir-faire, toutes les
difficultés d’une année compliquée, exigeante et capricieuse.


C’est pour toutes ces raisons que 2012 est « assurément un bon millésime » et que
les bons terroirs vont amener dans les caves des amateurs des bouteilles formidables,
des vins sincères, typés et harmonieux, fidèle reflet du classicisme bordelais.




                                                                                       4
Christian Hostein,	
Chef de culture du Château Talbot,
Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien


Voici la fin de l’année et l’heure des bilans. La tension est retombée. Le vignoble
retrouve le rythme laborieux et routinier du début d’hiver. Le vin nouveau commence à
être logé dans les bois neufs et nous voyons se dessiner ce que sera ce millésime.


On peut se demander d’où sortent ces quelques cuves extraordinaires de cabernet
sauvignon car de prime abord, le climat de l’année n’était pas avec nous.


A un hiver plutôt sec et froid (hiver le plus froid depuis 30 ans), un printemps frais et
pluvieux a succédé. Il a entrainé une floraison capricieuse et une nouaison imparfaite.
Le résultat : l’apparence d’une petite récolte, semblable à 2002, merlots confidentiels,
cabernets sauvignons très « aérés ».


Le début de l’été continue à être peu conciliant avec nos espoirs et il faut attendre
août pour voir enfin s’installer un temps sec et chaud, jusqu’à un début de canicule
qui a échaudé quelques raisins les plus exposés aux rayons de l’après-midi, souvent
en bout de rang.


Septembre s’annonce plutôt bien, nous vendangeons nos sauvignons blancs les
12 et 13 puis les sémillons le 17, à point, avec une belle fraîcheur et des arômes
exotiques mêlés de pêche blanche et de poire.


Jusque-là, tout allait bien et finalement le cumul des températures s’apparentait à
2010. Peut-être cela allait-il le faire ?


Mais la deuxième partie du mois de septembre se gâte et de nombreuses
précipitations sont enregistrées et pas que dans les pluviomètres ! Les grains
gonflent, l’eau est aux racines. Le botrytis cinerea, notre ennemi juré, peu présent
jusqu’alors, va exploser littéralement début octobre. Le parti de ramasser les
merlots du 1er au 3 octobre fut un bon pari. Pas de sur-maturité mais une belle
concentration et l’équilibre sucre-acidité donne des lots de grands merlots vifs et
expressifs, équilibrés.



                                                                                   ...     5
Nous allons ensuite prendre la décision d’arrêter les vendanges 6 jours ! On ne
dort plus et on vit dans une sorte de sauna ; humidité de l’air proche de 100 % et
température de 18°C même la nuit.


Les cèpes sortent dans toutes les garennes proches de nos vignobles et c’est à la
faux que certains les ramassent ! Mauvais présage !


Mais la reprise des vendanges est là et les petits verdots, si sensibles, nous donnent
de l’inquiétude, nous les vendangeons en une journée, dare-dare !


Les cabernets sauvignons enchaînent, on fait la part du feu sur les zones les moins
nobles et on rentre le plateau au summum de maturité pour ce millésime. Les peaux
se fragilisent mais le potentiel phénolique est intact et ils vont donner des cuvées
certes limitées mais d’une complexité et d’un classicisme bordelais parfaits.


L’eau, si elle est néfaste en excès, a ici, sur le cœur du plateau dans les plus grands
terroirs, l’effet d’un polissoir sur une pièce d’orfèvrerie. Tout est sans aspérité, dans
la netteté et dans la courbe, dans la sensualité ! La perfection n’est pas loin pour
ces vieilles vignes au feuillage sénescent. Elles nous livrent leurs fruits comme
un testament, témoin du travail de tous, dans un climat médocain affirmé ! Nous
finissons les vendanges le 16 octobre, exsangues et lessivés.


A ce jour, les fermentations malolactiques se terminent, Noël verra les vins tranquilles
logés dans nos barriques neuves. On parle des assemblages en janvier, ce mystère,
alchimie de nos palais et de nos sensibilités. Ils interviendront pour construire ce
millésime si difficile à faire venir sous le climat que j’ai décrit mais où la race devrait
parler.


Pluviométrie :
Janvier : 43 mm - Février : 3 mm (de neige) - Mars : 25 mm - Avril : 188 mm
            Mai : 39 mm - Juin : 71 mm - Juillet : 42 mm - Août : 12 mm
           Septembre : 60 mm - Octobre : 128 mm - Novembre : 84 mm


                                                                                     ...      6
1ères fleurs de merlot noir et cabernet sauvignon le 29 mai.


Mi-floraison : le 4 juin.


Début des effeuillages : le 25 juin.


Vendanges : Sauvignon blanc les 12 et 13 septembre
		              Sémillon le 17 septembre
		              Essai réception récolte en géo box le 27 et 28 septembre
		              Grande troupe merlot noir, 1er, 2 et 3 octobre
		              Petit verdot : le 9 octobre
		              Cabernet sauvignon : du 10 au 16 octobre


Décembre 2012




                                                                           7
Marie-Hélène et Pierre-Gilles Gromand d’Evry,
Co-propriétaires de Château de Lamarque,
Haut-Médoc


J’avais qualifié de « millésime de viticulteur » les trois derniers millésimes (2009,
2010, 2011). Etant rappelé la maxime du professeur Peynaud que c’est « avec de
bons raisins que l’on fait de bon vin » ; le viticulteur n’avait pu préparer la qualité de
sa vendange que grâce à de bons choix d’interventions culturales, dans la partie de
cache-cache avec la météo annuelle. Le soleil des vendanges avait fini le reste …
pour en faire des millésimes exceptionnels ou de très grande classe.


Le millésime 2012 fut évidemment soumis à la surveillance et à l’intelligence du
viticulteur, tout au long de l’année, pour arriver « à mener au bout », comme l’on dit
au jeu du Tarot, des raisins sains, à maturité et d’abondance contrôlée.
Mais les conditions climatiques de la période des vendanges 2012 furent très
compliquées, entre pluviométrie et température. Nous étions loin des conditions des
trois derniers millésimes qui viennent d’être rappelées.
C’est cette période (les vendanges) qui va caractériser le millésime 2012.


L’ambiance « pseudo-tropicale » depuis la fin août, avec quelques cessions chaudes
et sèches (Dieu merci), nous permettait d’attendre « sur un fil » le 1er octobre 2012,
pour commencer les vendanges et les terminer le 19 octobre 2013.
Dès lors, je dirais que le vigneron allait coiffer son chapeau de vinificateur pour mener
les opérations. Il fallait attendre pour chaque cépage (et selon les parcelles) le bon
équilibre (Ph, degré théorique, acidité …) et l’exacte limite de l’état sanitaire. Prendre
le risque maximum, soit, mais il fallait avoir les moyens d’intervention à la vigne
comme à la réception de la vendange.


Nous avons eu cette année une vendange mixte : mécanique et manuelle. Avec
une machine à vendanger de dernière génération (mais sans égrappage embarqué
pour ne pas triturer la vendange) nous avons ramassé les premiers merlots, puis
les autres merlots manuellement. Nous avons vendangé, mécaniquement, tous les
cabernets sauvignons, puis manuellement, nos quelques cabernets francs et tous
les petits verdots.


                                                                                    ...      8
S’il fallait une « force de frappe » rapide et qualitative, pour vendanger en limite,
équilibre / état sanitaire, fallait-il encore, avoir les moyens d’un tri complémentaire et
indispensable à la réception des raisins au cuvier.


Jusqu’au millésime 2011, notre tri draconien se faisait sur une table vibrante de 5
mètres, après égrappage, par une équipe de huit personnes (expérimentées par
de nombreuses années de pratique) ; venait, après, le foulage avant l’arrivée dans
les cuves. Mais cette méthode au résultat excellent était lente et faisait prendre des
risques quant à la vitesse de la vendange.
Depuis plusieurs années, nous nous sommes intéressés aux diverses formes de
tri de la vendange, dans le seul but de toujours améliorer le travail mais aussi la
rapidité.
Au printemps dernier, notre choix s’est arrêté sur la machine de tri optique,
Defranceschi « X-TRI », présente chez certains de nos très fameux confrères (La
Lagune, Léoville Las Cases etc…)


Cette machine combine à la fois une très haute qualité de tri (puisque les caméras
vont jusqu’à analyser le taux de chlorophylle, selon les désidératas) et la rapidité.
Bien nous en a pris, eu égard aux circonstances de la vendange 2012. Nous avons
pu, en effet, vendanger, nous arrêter, reprendre, très exactement au rythme que
nous souhaitions. L’idée, comme nous l’avons déjà dit était d’attendre « les limites »
et d’intervenir en « blitz » selon nos parcelles et nos cépages.
Il faut ajouter, bien que ce ne soit pas prévu, que nous avons placé une table vibrante
supplémentaire, en sortie de la « XTRI », avant le foulage, pour un dernier contrôle et
tri manuel de deux personnes ! (La ceinture et les bretelles !).


Vinification relativement facile (les fermentations alcooliques et malolactiques
normales) ; le pressurage : un essorage et deux pressées.
Notre rendement est de 37 Hl/ha.




                                                                                    ...      9
Les caractéristiques du millésime 2012 : degré de l’ordre de 13,3° ; un IPT moyen
de 72, une acidité de 3,4. En somme : bon équilibre.
L’assemblage de ce millésime, avec l’aide des oenologues Jacques et Eric Boissenot,
correspond à une ventilation 80% « Grand Vin » (Château de Lamarque) et 20%
« second vin » (D de Lamarque).
Dans le millésime 2012, les cépages du Château de Lamarque sont : 45% cabernet
sauvignon, 43% merlot, 12% petit verdot. On retrouvera les cabernets francs avec
les « plantes » merlots dans le D de Lamarque.
La mise en barriques du millésime 2012 s’est étalée de la mi-novembre 2012 à la
fin janvier 2013 (100% en barriques : 5 tonneliers français, chauffe moyenne : 45%
neuf, 40% un vin, 15% deux vins).


En l’état, au 1er février 2013, le millésime 2012 du Château de Lamarque présente
une robe rouge-grenat, éminemment dense et foncée, brillante et nette ; le nez est
encore discret et se marque par un léger boisé (prise de barrique) avec des arômes
de fruits noirs (myrtille, cassis). En bouche, bon équilibre et bonne structure ; grande
densité aux tanins fins, fruits bien présents, belle persistance.
Ce millésime rend compte des efforts de la propriété durant toute l’année 2012, à la
vigne et des bonnes options de la vendange .
Un millésime classique aux allures d’un 2006 .


Février 2013




                                                                                           10
Frédéric de Luze,
Propriétaire du Château Paveil                   de   Luze,
Cru Bourgeois, Margaux


Après un début d’hiver plutôt doux, le mois de février enregistre une quinzaine de
jours de froid, record pour la région.


Le printemps pluvieux engendre malheureusement une forte coulure induisant des
petits rendements et une grande hétérogénéité en particulier sur les merlots.


L’été s’installe enfin à la mi-juillet, nous décidons de lancer les effeuillages côté soleil
levant ainsi que les premiers éclaircissages afin d’éliminer les quelques paquets au
sein des grappes.


Il s’ensuit un mois d’août chaud et sec mais pas caniculaire laissant enfin envisager
un beau millésime.


Malgré cette amélioration climatique, on voit à cette période une véraison hétérogène
nécessitant un deuxième passage de vendanges en vert afin de se donner toutes les
chances d’emmener ce millésime à parfaite maturité.


Cette hétérogénéité nous confirme que les vendanges seront tardives avec le risque
d’une arrière-saison capricieuse, nous comprenons dès à présent, cette année encore
plus que les précédentes, l’importance d’une belle présentation de la récolte.


Les fameuses pluies d’équinoxe tant craintes ne dérogent pas à la règle, avec un
changement de temps dès la mi-septembre et ce jusqu’à la fin des vendanges.


La succession d’averses et d’éclaircies, accompagnée de températures douces met
les nerfs à rudes épreuves, mais il faut tenir car la maturité avance doucement.


Malgré cette climatologie et la présence du botrytis, les efforts au vignoble payent car
nous comprenons qu’il faille attendre encore quelques semaines lors de la première
visite de Stéphane Derenoncourt et Simon Blanchard le 20 Septembre.


                                                                                      ...      11
Les quinze jours suivants sont stressants, les vendanges se précipitent dans le
Bordelais mais nous prenons le risque de ne pas compromettre les efforts de toute
une année, et lors de la dégustation des raisins au vignoble le 4 octobre, nous
décidons d’attaquer les vendanges le lundi suivant.


Les merlots du Pont Rouge sont les premiers à être vendangés 19 jours plus tard
que l’année dernière, ils sont encourageants dès les premières cuves, en laissant
présager un millésime de bel équilibre.


Deux jours après, nous attaquons les merlots du Paveil, les conditions sont difficiles
et on arrive tant bien que mal à passer entre les averses, mais là aussi les cuves
justes rentrées laissent échapper de jolis arômes prometteurs de fruits rouges.


A partir du 11 octobre, viennent les cabernets, d’abord le franc puis le sauvignon, le
temps ne s’est guère calmé, mais nous continuons et l’évolution de la maturité des
cabernets nous permet d’envisager sereinement la fin des vendanges.


Au final, les vendanges d’une bonne maturité se sont déroulées du 8 au 16 octobre
dans un temps record pour la propriété.


Au vu des dégustations des baies de raisins, leur bonne maturité et leur joli potentiel
nous encourage à faire des extractions douces lors de remontages espacés afin de
respecter au mieux la vendange.


Les macérations post fermentaires se font à haute température afin d’obtenir un joli
gras et des tanins enrobés.


A l‘écoulage, les vins sont très aromatiques, à la structure douce et élégante.




                                                                                  ... 12
Dégustation d’écoulage :
•	      merlot Paveil
Nez de fruits rouges, framboise, groseille, avec des notes fumées typiques des
sols graveleux. La bouche est suave, ronde, à la fois crémeuse et dense. La finale
possède de jolis tanins soyeux.
•	      cabernet sauvignon Paveil
Nez de cassis, de framboise et de rose. L’attaque est franche, suivi d’un milieu de
bouche aux tanins fins mais serrés. Belle finale aromatique et persistante.


Février 2013




                                                                                     13
Ludovic David,
Directeur technique du Châteaux Marquis                           de   Terme,
Grand Cru Classé en 1855, Margaux


« Millésime 2012 », les premières impressions
Un Millésime de vigneron, un printemps pluvieux, une sécheresse estivale, un mois
d’octobre chaud et humide !


La pluie s’arrête enfin !!!! Nous venons de terminer les vendanges et le soleil revient
sur Bordeaux ! Les vignes sont encore magnifiques, à peine marquées par la rougeur
de l’automne.


Quel curieux millésime où la maturité n’en finit pas de s’étirer et impose une
succession d’arbitrages pour commencer à vendanger !


Comme dans toutes les belles histoires, tout avait bien commencé en ce début
d’année 2012. Un hiver frais avec des pluies, un printemps pluvieux et doux qui
a permis l’installation d’une magnifique surface foliaire que nous n’avions pas
observée depuis 5 ans. Une alternance de soleil et de pluie a favorisé une pousse
homogène et vigoureuse de la vigne. Les premières difficultés sont apparues avec la
floraison qui, compte tenu de l’alternance des pluies et la chaleur du printemps, n’a
pas été homogène. La pression des maladies (mildiou et oïdium) ont mis le savoir-
faire du vigneron à rude épreuve pour garantir une tenue parfaite de l’ensemble du
vignoble.


Les pluies ont vu le développement des herbes des champs dans les rangs de vigne
telles que l’Armoise, le Pourpier, le Mouron des oiseaux, le ray-grass, révélateur
d’une vitalité retrouvée depuis l’arrêt de l’utilisation des produits herbicides au profit
du travail du sol dans les rangs et sous les cavaillons.


La suppression de l’utilisation systématique des insecticides et notre choix de
limiter les traitements ont vu les quantités de typhlodromes (prédateurs naturels des
insectes ravageurs de la vigne) augmenter et la faune reprendre ses droits. Notre

                                                                                    ...      14
politique d’engagement dans le respect de l’environnement et l’approche « bio »
dans ce qu’elle a de bon, que nous mettons en œuvre depuis 3 ans, nous conforte
dans une viticulture toujours plus respectueuse de son milieu. Elle est aujourd’hui
davantage révélatrice de notre grand terroir et du bio-équilibre que nous rétablissons
année après année.


Un été sec de juillet à début septembre (moins de 5 mm d’eau) a ralenti la maturité
des baies. Un bel ensoleillement et des chaleurs en septembre ont confirmé le
potentiel du millésime.


Les pluies de fin septembre ont lancé la pression des vendanges. Pourtant le
vignoble, bien préparé par des effeuillages maitrisés, a très bien tenu, observant sur
plusieurs parcelles une reprise de maturité par secteur, tant la vigne était en attente
d’eau. Les préparatifs des vendanges se sont poursuivis, nos regards fixés sur les
prévisions météo des différents sites du web. A partir du 24 septembre et jusqu’au
27 septembre, nous avons assisté à une dégradation radicale des conditions
météorologiques avec un phénomène rare pour Bordeaux, une semaine tropicale
où les 90 % d’humidité côtoyaient les 25/28 °C la journée, mettant en place les
éléments favorables au développement de notre traditionnel ennemi bordelais : le
botrytis cinerea. Notre attente de la maturité des raisins s’est transformée alors
en des visites systématiques de chaque parcelle pour capter de manière réfléchie
le potentiel du millésime et ne pas céder à la psychose du développement de ce
champignon !


Au final ! Une très belle maturité des merlots. Vendangés les 9,10 et 11 octobre, nous
avons pu ramasser aux dates prévues depuis plus d’1 mois compte tenu des retards
de véraison accumulés. De très beaux petits verdots vendangés le 12 octobre avec
un joli fruité et beaucoup de puissance.



                                                                                 ...  15
Le bémol est venu du cabernet sauvignon. Vendangé, à mon goût, 10 jours trop
tôt, nous ne pouvions attendre davantage ! La météo n’annonçant que pluies,
vent, perturbations et fraîcheur, ce que nous avons pu constater physiquement le
week-end qui a suivi ; confirmant s’il en est besoin que les dates de vendanges ne
pouvaient être autres.


Quel résultat, quelle qualité ? C’est la question que nous nous posons toujours à la
même période, les vinifications étant en cours !
Oui, il faut travailler au chai avec rigueur et isoler les lots. Il faut sélectionner les vins,
travailler les cuves avec attention, ne rien systématiser dans notre approche de la
vinification pour aller chercher dans chaque marc le potentiel à exploiter. C’est notre
rigueur de travail œnologique et de connaissance de notre terroir qui nous conduit.


Les premières cuves terminées en fermentation alcoolique confirment nos attentes,
des très beaux merlots et des cabernets un peu nerveux révèlent au fur et à mesure
que la macération avance, beaucoup de finesse et d’élégance.


Dans ce millésime rien ne coule de source, c’est le travail qui paye et le choix
permanent au vignoble et au chai. On parle dans l’histoire de millésime de vigneron,
et « 2012 » est un bon exemple, les choix humains sont au premier plan, éléments
déterminants de la qualité !


Le potentiel est là. L’élevage sera important pour affiner et marier tous ces éléments
bruts entre eux, mais d’ores et déjà ce nouveau millésime confortera le style élégant
et charmeur des grands vins du Château Marquis de Terme.


Novembre 2012




                                                                                              16
Jean-Michel Marle, Directeur d’exploitation,
du Château Belle-Vue, Cru Bourgeois, Haut-Médoc,
du Château de Gironville, Cru Bourgeois, Haut-Médoc,
et du Château Bolaire, Bordeaux Supérieur


Le cycle de la vigne en 2012
Conditions marquées au départ par un gel d’hiver fort et assez long, après une
période douce ; la pousse s’est faite par à-coups : débourrement rapide et homogène
jusqu’au 1er levage, puis à-coups de pousse sous une forte pression sanitaire (plus
forte et durable qu’en 2007), exemple : arrêt momentané de pousse et de végétation
fin juin. Les conditions de floraison ont été moyennes, d’où une fécondation limitée,
impactant les rendements. Les merlots et petits verdots ont été défavorisés, les
cabernets ont bien compensé. Les grappes étaient en nombre mais plus petites que
de coutume.


Les points forts et délicats
•	      Hétérogénéité dans la maturation. La météo pluvieuse en moyenne a imposé
des travaux en vert importants (effeuillage, toilettage).
•	      Heureusement les conditions favorables de septembre ont permis d’attendre
sereinement la vendange. Au bilan une année pour cépage tardif, avec de très beaux
cabernets malgré une forte pression sanitaire (botrytis).


Les dates et le déroulement des vendanges
13 jours consécutifs, du 5 au 17 octobre 2012,
Vendanges « d’une seule traite », sous des conditions météorologiques très variables
au quotidien, humidité puis soleil.


Les caractéristiques de cette année
Vendanges très condensées dans le temps, avec un besoin de tri important. On a
immédiatement noté une belle libération de couleur, le risque de dilution lié aux pluies
étant compensé par des saignées importantes. Ces conditions ont permis des vins
concentrés, sur la fraîcheur.


La spécificité du 2012
Vins assez ouverts, avec un joli fruit et une bonne structure tannique, marqués par
une intensité de couleur.



                                                                                  ...  17
A quelle autre millésimé le 2012 vous fait-il penser ?
Entre 2008 et 2009, un « 2008 Plus » en quelque sorte.


« Une campagne viticole très technique, assortie de vendanges et de vinifications
intenses, qui a demandé une maîtrise importante de tous les paramètres à la vigne
comme au chai »,
                                                  Maximilien Delemotte, Régisseur.


« Un millésime de toutes les surprises, d’une intensité incroyable, heureusement nos
efforts ont payé en finale »,
                                   Vincent Bache-Gabrielsen, Directeur Technique.


« Une fois de plus, la nature et les conditions d’environnement ont dicté leur loi
souveraine, les équipes ont chaque jour adapté leur démarche technique et ont su
optimiser nos cépages »,
                                        Jean-Michel Marle, Directeur d’exploitation.


Janvier 2013




                                                                                       18
Philippe Dambrine,
Directeur du Château Cantemerle,
Grand Cru Classé en 1855, Haut-Médoc


Le cycle végétatif et les différents stades phénoliques de la vigne :
L’éclosion des bourgeons s’est produite par un temps doux et sec à la croisée des
mois de mars et avril. Le climat s’est ensuite inversé avec l’arrivée d’une vague de
froid humide qui a perturbé et ralenti la pousse des rameaux jusqu’au début du
mois de mai. La floraison en juin et le début de la véraison en juillet ont connu des
températures un peu basses qui ont impacté le volume de production. Le retard
pris par la vigne à ce stade laissait entrevoir une récolte tardive, mais le temps sec
et ensoleillé qui a suivi aux mois d’août et septembre a offert une belle session de
rattrapage au millésime.


Les vendanges :
Les vendanges se sont déroulées du 1er au 16 octobre après quelques ondées fin
septembre. Les merlots ont été ramassés avec le soleil mais la pluie est revenue à
dater du 7 octobre conduisant à une accélération de la cueillette.


Les clés du succès en 2012 :
Globalement, il s’agit d’une année un peu compliquée, que l’on appellera peut-être
un « Millésime de viticulteur ». La lutte contre les maladies saisonnières de la vigne
aura ainsi été déterminante pour amener un raisin parfaitement sain au cuvier. Le
choix des dates de vendanges et la capacité d’agir au niveau du rythme de travail
(récolte, tri post-égrappage et gestion des apports au cuvier) auront également été
des conditions nécessaires pour réussir au mieux en 2012.


Le style du vin :
Des premières dégustations ressort une sensation d’équilibre et d’harmonie. La
couleur est soutenue et les arômes primaires s’expriment avec intensité. Le vin
circule en bouche sans creux ni aspérité. La puissance inhabituelle des derniers
millésimes cèdera probablement la place à la finesse mais le plaisir de déguster
sera certainement au rendez-vous dans quelques années comme c’est le cas
actuellement avec les millésimes 2001 et 2004.


Janvier 2013


                                                                                         19
Damien Hostein,
Directeur Technique du Château Sénéjac,
Cru bourgeois, Haut-Médoc


Entre deux averses, c’est ce qui résume bien l’année qui vient de s’écouler ; nous
sommes dans le chai, en train d’assembler les différents lots qui vont donner
naissance au millésime 2012 de Sénéjac.


Ce dernier, le premier en ces lieux pour moi, fut difficile à mettre au monde. En effet
l’année a été marquée par une succession d’épisodes pluvieux durant les différents
stades clés du cycle végétatif de la vigne.


•	     Avril : 153 mm
•	     Mai : 50 mm
•	     Juin : 85 mm


Cela a notamment entraîné la coulure des merlots, mais surtout une grande
hétérogénéité des grappes lors de la floraison, et de ce fait nous trouvions des baies
à des stades différents sur une même parcelle, voire sur un même pied lors des
analyses de contrôle de maturité avant les vendanges.


C’est d’ailleurs en grande partie grâce à la précision du choix des dates de ramassage
des parcelles et à leur respect dans la mise en pratique, que nous pouvons dire
aujourd’hui que Sénéjac 2012 sera un bon millésime et ravira, je le souhaite, les
dégustateurs lors de la présentation en primeur dans quelques mois.


Quelques dates :


•	     28 septembre, nous ramassons les jeunes merlots ;
•	     2, 3 et 5 octobre les merlots du plateau ;
•	     le 4 on cueille les cabernets francs. Il fallait viser juste !
•	     Nous reprendrons le 8 octobre par les plantes de cabernet sauvignon pour 	
	      finir les vendanges le 15 dans les vieux cabernets situés sur le plateau de 	
	      Sénéjac, qui ont résisté à la pluviométrie pléthorique.


                                                                                 ...      20
L’année 2012 se termine dans le vignoble en reprenant les travaux d’hiver sous
la pluie, en attendant des jours plus secs dès janvier afin de faire revenir le sourire
sur les visages des vignerons et vigneronnes, désormais prêts pour une nouvelle
aventure dont le titre est déjà connu : le 2013…


Décembre 2012




                                                                                          21
Jean-Christophe Barron,
Directeur Technique du Château                    de   Rouillac,
Pessac-Léognan


Millésime 2012 : Ange ou Démon ?


Certains millésimes restent dans notre mémoire comme des symboles de sérénité.
Ils inspirent plus la méditation philosophique, la promenade à pied ou à cheval que
le combat de boxe. 2012 s’apparente plutôt au concours de saut d’obstacles avec
tous ses ingrédients : concentration, difficulté, chrono, agilité, prestance.


Tout d’abord, après avoir résisté à la rudesse de l’hiver 2012, la vigne se réveille grâce
à un mois de mars chaud et sec. Début avril, une gelée de printemps vient reprendre
quelques bourgeons et avec eux, une partie de la récolte. Nous évitons ce piège
tendu par la météo grâce aux éoliennes de lutte antigel d’une part, à la mobilisation
de toute l’équipe d’autre part. Le reste du mois d’avril est très humide gorgeant
les sols d’eau. Le chaud mois de mai permet un développement très rapide de la
vigne qui adore ces conditions (sols humides, temps chaud). Malheureusement, le
mildiou, champignon bien connu des viticulteurs, aime lui aussi ces conditions, il
veut sa part de récolte. Son développement est explosif. C’est une des principales
difficultés à laquelle nous avons eu affaire dans l’année. Notre vigilance nous permet
d’éviter cet écueil en employant des méthodes douces pour la nature qui nous ont
permis d’obtenir la certification « Agriculture Responsable de son Environnement en
Aquitaine (AREA) ».


La chaleur de juin permet à la floraison de se dérouler dans de bonnes conditions.
Les premiers jours de juillet sont frais. Nous pensons alors que nous allons avoir un
été médiocre. Cette idée est très rapidement oubliée à partir de la dernière décade
de juillet où le beau temps arrive. Cette météo exceptionnelle (pas la moindre goutte
de pluie pendant 2 mois), permet une bonne maturité des grappes, en blanc comme
en rouge.


La première pluie arrive fin septembre, elle est providentielle car permet de finaliser
une maturité languissante par manque d’eau. Le deuxième épisode pluvieux arrive à


                                                                                    ...      22
partir du 12 octobre, il sera conséquent.


Ainsi, grâce au terroir précoce du Château de Rouillac, les vendangeurs motivés et
spécialement formés à leur tâche ont récolté les blancs du 12 au 19 septembre et les
rouges du 1er au 11 octobre dans de très bonnes conditions de maturité.


A condition d’avoir su franchir tous les obstacles, 2012 est une année généreuse.
C’est également un qualificatif que nous donnons à nos vins après les assemblages.
2012 nous fait penser à un autre millésime. Nous l’évoquons à chacune de nos
dégustations tant cette comparaison est flagrante, mais il serait prétentieux de notre
part de le citer dans ces lignes.


Janvier 2013




                                                                                     23
Eric Perrin,
Propriétaire du Château Carbonnieux,
Grand Cru Classé, Graves


2012, une année marquée par les caprices météorologiques. Le printemps pluvieux
et froid a rendu le travail du sol et les traitements de la vigne très délicats. La pression
des maladies fongiques a nécessité une vigilance de tous les instants et une grande
technicité dans le choix des matières actives.


La vigne a débourré aux dates habituelles mais sa croissance fut ralentie par des
températures en dessous des normales saisonnières jusqu’au mois de juin. Ce n’est
qu’après la floraison que le cycle végétatif a rattrapé son retard, les équipes de
travaux en vert ont été renforcées pour pouvoir freiner cette liane qu’est la vigne et
ainsi rééquilibrer le flux de sève vers les grappes.


Les premières véraisons apparurent début août et laissaient envisager des vendanges
plutôt tardives. C’était sans compter sur une météo qui a fâcheuse tendance à se
dérégler, ou plutôt pour cette année, l’heureuse tendance à remettre les choses dans
l’ordre. En effet, la pluviométrie fut quasi inexistante de mi-juillet à mi-septembre ce
qui a favorisé les phénomènes de maturation et de concentration des raisins et nous
a amené à lancer les vendanges le 4 septembre, date tout à fait normale pour la
propriété. Les blancs ont été ramassés en 15 jours et les rouges en 14 jours avec en
moyenne une soixantaine de vendangeurs jusqu’au 17 octobre.


2012 est un millésime capricieux avec une météo inhabituelle mais une nature
généreuse qui nous a offert des raisins riches, typés, racés. Ceux-ci nous ont permis
de constituer un grand nombre de lots de belle qualité pour obtenir des vins dignes
d’un grand cru classé comme Carbonnieux.


Il faut dire que nous avons équipé notre cuvier d’un nouvel égrappoir, dont le travail
précis et respectueux du raisin nous a permis d’obtenir des baies d’une intégrité
sans précédent.


« C’est une grande satisfaction pour un vigneron de voir tous les efforts apportés à


                                                                                      ...      24
la vigne tout au long de l’année, récompensés par la vision des superbes baies qui
entrent en cuve », dit Philibert Perrin.


En blanc, les sauvignons ont cette fraîcheur et cette pureté que l’on retrouve
uniquement dans les grands terroirs argilo calcaire. Les sémillons sont particulièrement
exquis avec leur note d’abricot et leur volume en bouche incroyable.
En rouge, les merlots nous ont surpris et se sont dévoilés au cours des remontages
avec une très belle robe profonde et intense ; les cabernets quant à eux sont fruités
et pleins de caractère. Ils demanderont un élevage un peu plus long que d’habitude,
mais cette force sera garante d’une grande longévité en bouteille.


Ce qui a marqué aussi ce millésime c’est l’arrivée de notre nouveau chef de culture,
Monsieur Magniez qui avait travaillé précédemment sur les domaines de la famille
Rothschild. Grâce à ses compétences et son efficacité, Frédéric Magniez a très
rapidement pris le vignoble en main et conduit les derniers travaux d’été et les
vendanges de main de maître. Les vendanges se sont déroulées pratiquement
entièrement en dehors des épisodes pluvieux et grâce à l’augmentation des effectifs
et de la cadence, les raisins ont pu arriver au cuvier à l’optimum de leur qualité.


2012 sera proche de 2011 pour les 2 couleurs, avec cependant un peu plus de
volume en bouche pour le blanc.


Décembre 2012




                                                                                       25
Jean-François Quenin,
Propriétaire du Château de Pressac,
Saint-Emilion Grand Cru Classé


Le millésime 2012 a été marqué par un printemps humide et frais, qui a entrainé un
décalage de pousse et de phénologie entre les pieds et même entre les bourgeons
d’un même pied. Il a également entrainé un retard dans la floraison qui s’est étalée
dans le temps. Pour couronner le tout, la pression « mildiou » a été très forte...
Bref…, au début de l’été, le moral n’était pas au beau fixe !...


Puis, la situation s’est inversée ; les mois d’août (et notamment la seconde quinzaine)
et septembre ont été chauds et secs, avec des amplitudes thermiques importantes,
gage de richesse aromatique.


Dans la vigne, il a fallu beaucoup travailler ; contre le mildiou tout d’abord : il a fallu
être très vigilant sur la protection. Pour l’homogénéisation des raisins d’autre part :
nous avons embauché une importante troupe pour effectuer des vendanges en vert ;
les grappes et morceaux de grappe en retard de maturité ont été méticuleusement
éliminés. Toutes les grappes (sur 200 km de rangs de vignes au total) ont été
inspectées. C’était le prix à payer pour corriger la floraison languissante et obtenir
une maturité homogène.


Les vendanges ont été tardives : le 4 octobre pour les « Pressac » (malbec), et à partir
du 9 pour les merlots puis les cabernets francs. Les pluies de mi-octobre nous ont
forcés à accélérer pour finir les cabernets sauvignons le 22 après un week-end très
arrosé. Finalement, des vendanges tardives et rapides (nous avons dû embaucher
75 vendangeurs, soit la moitié de plus que les années précédentes).


Le résultat est enthousiasmant ; les merlots sont fins et enrobés, aromatiques sans
aucune rusticité ; le travail (acharné) de l’été est récompensé, même si les rendements
sont particulièrement bas.


Novembre 2012




                                                                                           26
Véronique Corporandy,
Responsable Technique du Château Soutard,
Saint-Emilion Grand Cru


Château Soutard
Le rapprochement des terroirs de Cadet Piola et Soutard nous a permis de vendanger
4 cépages, merlot, malbec, cabernet franc et cabernet sauvignon afin d’élaborer
notre 1er millésime du Grand Soutard.


Une fois de plus, le terroir calcaire de Soutard nous a démontré son excellence ; la
vigne s’est montrée généreuse. Volume et qualité nous ont encore séduits.


La pertinence du choix cultural en biodynamie s’est avérée très constructive, puisque
nous avons pu porter les merlots et les malbecs à leur parfaite maturité.


L’expérience de l’équipe et son organisation opérationnelle nous ont permis de
commencer les vendanges le 3 octobre et de terminer le 13, pour l’ensemble des
propriétés de l’AG2R La Mondiale.


Soutard 2011 : 23 ha, Soutard 2012 : 30 ha


Château Larmande
Les grands succès rencontrés jusqu’à ce jour nous ont conduits à persévérer dans
notre stratégie de sélection parcellaire ; l’abandon des parcelles situées sur les
terroirs qui nous paraissaient peu favorable à l’excellence (2 ha) aura une incidence
qualitative très positive.


Le rapprochement d’un pourcentage plus important en cabernet franc nous
permettra d’apporter fraîcheur et élégance, qualités très recherchées par notre
clientèle traditionnelle.


Larmande 2011 : 22 ha, Larmande 2012 : 20 ha


Février 2013




                                                                                        27
Charles Cruse
Régisseur du Château Grand Corbin,
Saint-Emilion Grand Cru Classé


L’année 2012 a été caractérisée par la forte pression des maladies de la vigne
(mildiou, oïdium, botrytis…) et donc par la lutte intensive contre ces maladies. La
totalité de nos traitements prévus a été réalisée.


Cette année assez pluvieuse s’est heureusement bien terminée avec un mois de
septembre ensoleillé qui a bien fait mûrir les raisins.


Les vendanges se sont déroulées du 4 au 18 octobre dans des conditions relativement
bonnes, certaines journées étant entrecoupées d’averses.


Ces vendanges ont débuté par les merlots, que nous avons dû arrêter pour ramasser
les cabernets qui commençaient à être touchés par le botrytis. Enfin, nous avons
terminé par les merlots, cette année beaucoup moins sensibles au botrytis.


Ce millésime 2012 est également marqué par la fusion des Châteaux Haut-Corbin
et Grand Corbin. Le nouveau Château Grand Corbin représente désormais 28,5 ha
de vignes d’un seul tenant composés de 70% de merlot, 25% de cabernet franc et
5% de cabernet sauvignon.


Ce millésime 2012 donne des vins fins et élégants. Grand Corbin 2012, premier
millésime de la fusion confirme notre choix : il allie la puissance de Haut-Corbin et
de ses cabernets et l’élégance de Grand Corbin avec ses merlots bien mûrs et très
aromatiques.


Février 2013




                                                                                      28
Jean-Francis Pécresse
Propriétaire du Château Canon Pécresse,
Canon Fronsac


2012, millésime darwinien


Au château Canon Pécresse, l’année 2012 a été celle d’une intense sélection
naturelle. Marqué, du tout début à l’extrême fin, par un profil climatique en dents
de scie, alternant de grandes périodes d’humidité et de fraîcheur puis de longs
cycles de chaleur et de sécheresse, ce millésime a été éprouvant pour la vigne
comme pour le vigneron. Soumise à rude épreuve - même si la maladie, qui guettait
à chaque tournant climatique, l’a épargnée -, la plante a été sans cesse contrainte
de s’adapter à un environnement en changement perpétuel. L’atteste la modestie
quasi historique des volumes récoltés en 2012 : 25 hl par hectare ! Ce tout petit
rendement est l’heureux résultat d’un processus darwinien. «Les espèces qui
survivent ne sont pas les espèces les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le
mieux aux changements», disait Charles Darwin. Les baies les plus fragiles ont été
naturellement éliminées et, à l’arrivée, ne sont restées que les plus résistantes, mais
les meilleures aussi, des raisins remarquablement constitués. Ayant capté pour eux
seuls l’énergie de la vigne, s’améliorant au fil du temps, ces raisins se sont révélés
étonnamment concentrés, donnant à ce millésime une substance inattendue.


Mars 2013




                                                                                          29
2012 à Sauternes
Vendanges délicates, récolte minimale, sélection
drastique : il y aura indubitablement de très beaux vins !


Comment juger le millésime 2012 à Sauternes et à Barsac ? La réponse ne saurait
être collective. A Sauternes et à Barsac, un millésime est toujours vécu comme
une aventure. Le soleil, le vent, les brouillards qui déclenchent la pourriture noble
apparaissent comme une alliance du hasard et du bon vouloir du ciel. Par chance,
depuis une dizaine d’années, une longue série de grands et de très grands millésimes
a marqué l’histoire du vignoble liquoreux. Du jamais vu à Bordeaux !


2012 laissera le souvenir d’une année compliquée qui mit souvent les nerfs des
viticulteurs de cette région exigeante à rude épreuve. Un début de printemps
chaud et sec, une fin de printemps pluvieuse... Deux mois d’été sans une goutte
de pluie, un botrytis qui a du mal à s’installer, des orages très localisés... Devant
un développement de la pourriture noble paresseux, les vendanges ont exigé une
patience extrême. Elles ne démarreront souvent qu’au mois d’octobre, et seront
entrecoupées de périodes pluvieuses. Par chance, un retour inespéré du soleil
marquera les derniers jours de la récolte des raisins.


Chaque propriété, presque chaque parcelle a vécu différemment les aléas d’une
météo indocile et de vendanges délicates. Chaque château a eu sa fenêtre de tir
pour rentrer les raisins. La mosaïque du vignoble a joué son rôle, les domaines ont
su réagir, ils n’ont jamais renoncé, mettant tout en œuvre pour passer entre les
gouttes, trier comme on sait le faire à Sauternes des baies ramassées une à une, et
ce n’est pas une image. Le résultat pour certains est au-delà de leurs espérances
compte tenu des conditions, et les belles surprises ne sont pas isolées.


Chaque propriétaire porte la responsabilité de l’image de ces grands crus et veille
cette année plus que jamais à ce qu’ils conservent la qualité inégalée qu’ils ont
su développer au fil des ans. La sélection au vignoble sera complétée par des
assemblages très sélectifs, et rares sont les viticulteurs qui ne produiront pas de
grand vin.




                                                                               ...      30
Le millésime 2012 propose des liquoreux qui présentent une remarquable pureté
aromatique. Les vins ne jouent pas sur la puissance, ils s’affirment par leur finesse,
leur délicatesse, leur délié et une fraîcheur qui augurent de beaux équilibres
futurs, dans un style plus aérien que ces dernières années. Et qui devrait ravir les
consommateurs…




                                                                                         31
Xavier Planty,
Directeur du Château Guiraud,
Grand Cru Classé en 1855, Sauternes


Carnet de vendanges 2012


Lundi 10 septembre : début des vendanges pour le vin blanc sec. 100 vendangeurs
arrivent au Château Guiraud et s’équipent de paniers et de sécateurs. A 12h30,
toute l’équipe se retrouve dans la cour d’exploitation pour partager le repas de midi
et repartir plein d’énergie. Les vendanges du G de Château Guiraud dureront deux
semaines, la dernière presse est prévue pour le lundi 24 septembre.


Mercredi 19 septembre : inquiets ! C’est la période nous direz-vous, mais vraiment
le botrytis ne veut pas sortir et se mettre au boulot. Trop de sécheresse qui passerille
certaines grappes et trop de froid la nuit ; nous n’avons eu que deux nuits tièdes et
un peu de brouillard le matin pour enclencher le phénomène ; du jamais vu depuis
1985.
La nuit de mardi à mercredi pourtant réunissait les conditions idéales. Le thermomètre,
fixé au-dessus des 10°C, attesta d’une accalmie dans une suite de nuits trop fraîches
pour cette parfaite alchimie. Une pluie fine avait aussi préparé les rangs, que le soleil
est venu assécher généreusement avec l’appui du vent.
La nuit du botrytis semblait arrivée !


Jeudi 20 septembre : le réveil est frais, trop frais. Le thermomètre à nouveau semble
nous jouer des tours, mettant en péril les effets d’une nuit bienfaitrice. Le champignon
cendré exige une parfaite trinité entre les éléments, eau, vent et soleil. 2012 nous
rappelle que c’est cet équilibre si précieux qui fait l’exceptionnalité de nos vins d’or.
Attendons donc, et en attendant nous vendangeons des sémillons magnifiques pour
de grands vins blancs secs.


Vendredi 21 septembre : la nuit de l’espoir ! Le thermomètre a fait preuve de clémence
en restant au-dessus des 15°C. S’ensuivit une petite pluie matinale laissant place à
un beau soleil l’après-midi… Bientôt les premiers coups de ciseaux pour le Sauternes ?
A suivre !


                                                                                   ...      32
Dimanche 23 septembre : deux nuits de suite à 15°C, avec un peu de pluie et du
brouillard hier matin mais pas aujourd’hui dimanche… C’est compliqué il semble que
le raisin change ; va arriver le trou noir, c’est-à-dire le moment où l’on ne peut plus
faire de sec et pas encore de grands Sauternes. J’espère qu’il va être court !


Mardi 25 septembre : dernière matinée de vendanges pour les secs. Au total, 9
jours et demi de vendanges pour le G de Château Guiraud 2012. Dans le chai, les
barriques gazouillent gentiment, quelle douce musique !


Lundi 1er octobre : pleine lune hier soir. Il fait frais, on a rallumé le feu dans la cheminée
du château cette nuit pour notre 2ème Fête de la Lune. Heureusement la météo prévoit
un redoux, les sécateurs sont prêts, l’ami Botrytis pointe le bout de son nez. Encore
quelques jours et on y va !


Jeudi 4 octobre : retour dans les rangs de vignes pour le Sauternes cette fois ! Un
premier passage pour « nettoyer » la vigne. Les maternelles de Sauternes nous
donnent un petit coup de mains dans la matinée !


Mardi 9 octobre : on continue cette première phase de nettoyage et enfin les tout
premiers lots de Sauternes rentrent dans le chai. C’est délicat cette année : nous
n’étions pas sûrs de vendanger hier soir encore. Les vendangeurs ont dû appeler ce
matin à 7h30 pour savoir s’ils viendraient ou non.


Vendredi 12 octobre : un temps souvent couvert le matin, du brouillard mais quelques
éclaircies entre deux averses nous accompagnent depuis trois jours. La pluie nous
arrête aujourd’hui.


Jeudi 25 octobre : reprise après 12 jours de pluie non-stop !




                                                                                       ...   33
Lundi 29 à mercredi 31 octobre : trois jours qui sauvent la récolte…


Jeudi 1er novembre : fin de vendanges aujourd’hui 1er novembre à 10h. Nous nous
sommes faits sortir des vignes par un grand abat d’eau sous un ciel tout noir ! C’est
donc fini... Seuls ces trois jours nous ont permis de rentrer des lots dignes de Château
Guiraud. Nous verrons après vinification si les promesses du raisin sont tenues !


« Nous avons vendangé des raisins botrytisés et concentrés uniquement trois jours,
les 29, 30 et 31 octobre. Avant et après il n’y a rien de très bon, même si cela est
correct ; en trente ans, je n’ai vécu cela qu’en 92, 93 et 94. Heureusement ces trois
belles et rares journées de la fin octobre vont nous permettre de faire un peu de
premier cru. L’honneur est sauf ! »
                                                                          Xavier Planty


La maîtrise de vigneron pour ce trentième millésime signé Planty a parlé.


Février 2013




                                                                                       34
Patrick de Montal,
Propriétaire du Domaine d’Arton,
Côtes de Gascogne

Cette année fut l’année des contrastes climatiques :
•	     Episode hivernal allant jusqu’à -18°C et 20 cm de neige ;
•	     Episode printanier pluvieux ;
•	     Episode estival aride (moins de 20 mm de pluie en 2 mois)


Résumé du cycle de la vigne


Débourrement précoce avec ralentissement dû à un printemps pluvieux et frais et à
un orage de grêle touchant la propriété de plein fouet (50% de pertes de récolte avec
des parcelles étant touchées à plus de 70%).


Floraison très étalée et faite dans de mauvaises conditions (fraîcheur et pluie étalant
la floraison sur 1 mois).


Après la pluie le beau temps voire le grand beau temps et même la sècheresse
estivale (moins de 20mm de pluie pendant près de 2 mois).


La véraison des raisins commença aux alentours du 8 août. Cependant, sur une
même grappe la véraison débuta pour certains grains avec presque 2 semaines de
décalage.


Les vendanges


Les vendanges débutèrent le 10 septembre pour le sauvignon et se terminèrent le
29 octobre avec la récolte de nos petits mansengs destinés à l’élaboration de notre
récolte tardive (Victoire)


Généralités


Les points forts furent certainement les vendanges qui se déroulèrent sous des


                                                                                 ...  35
conditions climatiques idéales (fraîcheur et beau temps).


Les points faibles : de grands écarts de maturité, un faible rendement dû à la grêle
et un blocage de végétation dû à la sècheresse.


Malgré de multiples points faibles, le millésime 2012 se caractérise par des vins
fruités et souples.


Année difficile, tant pour maintenir un état sanitaire de la vigne devant une forte
pression des maladies (printemps pluvieux) que pour réussir à déterminer une date
optimale de récolte. La dégustation des baies aura été un des facteurs déterminants
pour décider, in fine, des dates de vendange.


Janvier 2013




                                                                                       36
Miren de Lorgeril,
Propriétaire des Vignobles Lorgeril,
Languedoc Roussillon

Résumé du cycle de la vigne en 2012
Une pluviométrie normale a reconstitué les réserves des sols et a permis aux vignes
de s’épanouir tout au long du cycle de végétation. Les années plus humides sont de
belles années sous nos cieux ensoleillés ! La vigne s’est donc bien développée avec
une végétation bien équilibrée jusqu’à fin août, même si les grappes étaient petites,
(peu de grains), ce qui a conduit à une récolte faible.


L’été a été beau sans canicule et avec les 3 beaux orages « habituels », puis une
forte pluie fin septembre qui a rafraîchi le temps. Les cieux clairs ont fait baisser
la température de nuit, ce qui a conduit à une maturation lente malgré les après-
midi chauds. Ces écarts de températures entre nuits et jours sont propices à une
maturation lente et donc au développement des arômes. Nos zones d’altitude se
révèlent plus précieuses encore. Le temps a été ensuite exceptionnellement beau
pendant les vendanges.


Notre équipe a été bien préparée et motivée par Bernard DURAND, notre nouveau
Directeur technique qui nous a rejoint cet hiver, après avoir dirigé la production Sud
de François LURTON pendant 17 ans.


Nous avons vendangé pendant plus de 6 semaines, du 10 septembre (pour renforcer
la vivacité des chardonnays et des rosés) jusqu’au 25 octobre pour les derniers
cabernets et le 3 novembre pour la vendange tardive de chardonnay, et nous avons
beaucoup plus vendangé de nuit pour conserver la fraîcheur.


Points forts et points délicats
Il fallait être spécialement vigilant sur l’état sanitaire cet été, la pression d’oïdium
étant très forte. Un raté de traitement sur quelques rangées de chardonnay nous a
donné une idée de ce qu’auraient pu être les dégâts. Bien sûr, nous poursuivons nos
travaux en agriculture raisonnée et la traçabilité pour protéger l’état sanitaire, tout en
utilisant le moins de produits possible et en travaillant les sols.


                                                                                    ...      37
Les cépages tardifs (mourvèdres en zones méditerranéennes, grenaches et cabernets
en Cabardès) ont eu besoin de temps pour mûrir compte tenu de la fraîcheur de la
fin de saison ; mais le bon état sanitaire a permis d’attendre qu’ils finissent de mûrir
lentement et complètement en offrant une belle fraîcheur. Ceci explique la longueur
des vendanges


Quelles ont été les caractéristiques de cette année ?
Le millésime 2012 présente un très joli fruit, de la fraîcheur et un bel équilibre, grâce
à deux caractéristiques fortes de l’année :
•	        Le temps frais a permis une maturation spécialement lente, qui, renforcée par
des vendanges de nuit et bien soutenue par une macération à froid, a épanoui la
fraîcheur et le fruit des vins.
•	        Le bon état sanitaire a permis d’adapter les vendanges - étalées sur 6
semaines - au rythme de maturation de chaque terroir et chaque famille de cépage,
ce qui donne un très bel équilibre à ce millésime 2012.


Les raisins bien mûrs ont livré spécialement facilement leurs couleurs, arômes et
tanins.
Les fermentations ont été régulières, sans accélération, ni écarts trop forts de
température.


Les vins sont donc encore davantage que l’année dernière « sur le fruit », croquants
et gourmands, frais et élégants, structurés avec des tanins bien fondus.
Nous pensons avoir continué à progresser notamment à Ciffre, en Roussillon et à la
Livinière, les vins exprimant une belle intensité de fruit par cette extraction douce.
•	        Nous ferons un Grand vin en ‘Latour de France’ Roussillon villages, qui nous
semble remarquable de finesse
•	        Une surprise est probable par un Grand vin en blanc dont nous vous
reparlerons…


Janvier 2013


                                                                                            38
Nicolas Perolini,
Directeur d’exploitation du Château Lauzade,
Côtes de Provence

Ce millésime 2012 au vignoble nous aura fait passer des nuits blanches : le froid
hivernal, la grêle et la sécheresse. En effet nous avons connu un hiver extrêmement
rude, avec des températures ressenties proches de -15°C ! Les traces les plus
visibles se sont constatées avec certains bourgeons brûlés et donc un manque de
production.


Au printemps la grêle a frappé le département du Var et le couloir n’est passé
qu’à quelques kilomètres de la propriété. Pour vous faire partager la violence du
phénomène, certains de nos voisins ont tout simplement perdu la récolte ainsi que
celle de l’année prochaine.


Puis, de mai à août, nous avons enregistré très peu de pluie. Fort heureusement les
ressources souterraines étaient bien fournies et la vigne, grâce aux soins apportés au
vignoble, a réussi à trouver la force d’aller puiser cette eau et nous donner de beaux
raisins à maturité. La pluie est arrivée en même temps que le mois de septembre, ce
qui nous a fait gagner en volume !


Le mois d’août en chai a été marqué par les travaux de rénovation de notre chai
béton et de l’installation de notre système de thermorégulation. Les travaux ont
fini quelques jours avant le début des vendanges, je vous laisse imaginer la tension
environnante...


La combinaison de raisins sains et équilibrés et cette avancée au chai, à permis de
dégager du temps non négligeable pour suivre de très près nos différentes cuvées
et ce dans une ambiance décontractée mais sérieuse.


Les vendanges ont débuté fin août quelques jours pour s’arrêter le temps de laisser la
plante absorber la pluie, et enfin reprendre sans discontinuité jusqu’à la mi octobre.


A l’heure d’aujourd’hui les assemblages des rosés et des blancs sont validés et


                                                                                ...      39
laissent présager de grands moments de plaisir !!


Nous sommes actuellement en train de finaliser la seconde partie des futurs
investissements du chai qui vont permettre de faire un bond considérable dans la
manière d’apprivoiser au plus près ce terroir magnifique et unique.


Janvier 2013




                                                                               40
Guillaume et Soledad Tari,
Propriétaires du Domaine de La Bégude
Bandol

Après un hiver très froid et surtout neigeux au mois de janvier, notre terre a fait de
belles réserves d’eau pour résister à un été très sec : 3 mois sans la moindre pluie…
Pas l’habituelle pluie de mi-juillet et de mi-août, il a fallu attendre fin août pour le
premier orage. Une pluie fine et salvatrice pour notre plus grand bonheur, car nous
craignions un blocage de maturité.


Il nous fallait maintenant attendre et les bonnes conditions météo l’on permis, en
toute sérénité. Nous avons commencé à vendanger le 24 septembre et fini comme
d’habitude les derniers de l’appellation, le 10 octobre. Compte tenu de la grande
diversité de terroirs et d’expositions des parcelles à la Bégude (17 hectares disséminés
au sein de 500 hectares de garrigue en 24 parcelles) nos vendanges sont longues
afin de choisir le moment optimal pour chaque lieu. Le rendement de 22 hectolitres /
hectares dû à la minéralité des lieux et à l’exposition au mistral sur le point culminant
de l’appellation Bandol.


Très bel état sanitaire des raisins ce qui nous a permis de patienter. Les vinifications
pour le rosé ont été longues comme chaque année et se sont achevées en décembre.
Le rouge a fini sa fermentation malolactique en janvier. Fait exceptionnel, nous aurons
un peu de blanc cette année issu de la parcelle préférée des sangliers, un terroir
frais, dans un vallon protégé de la chaleur parfois écrasante de la Provence, environ
1000 bouteilles… Ce millésime semble être caractérisé par un bel équilibre, solaire,
concentré mais doté toujours de cette fraîcheur caractéristique du domaine et de
son altitude, notamment due à l’amplitude thermique entre le jour et la nuit. Une belle
promesse pour l’avenir.


Février 2013




                                                                                           41
Millésime 2012
Rare et précieux en Bourgogne


12 novembre 2012


Du jamais vu ! Voilà ce que les professionnels bourguignons disent de la météo
de l’année. Face aux caprices du temps, ils ont redoublé d’efforts pour obtenir le
meilleur de leurs vignes. Les premières dégustations rassurent. Du nord au sud de
la Bourgogne, la filière est unanime : la qualité des vins en cours d’élaboration est
excellente, inespérée au vu des conditions climatiques. Seule ombre au tableau, les
quantités récoltées sont en baisse par rapport à la moyenne, autour de 20 % selon
les estimations.


Hiver doux, mars printanier, fraîcheur et gel au printemps, mai estival, juin rafraîchi
et pluvieux, été instable, canicule, grêle, orages… un programme météo chargé,
qui n’a pas épargné les vignes. Le froid et l’humidité du printemps ont engendré
coulure (non transformation de certaines fleurs en fruit), millerandage (fécondation
incomplète de la fleur qui donne de petites baies) et une forte pression du mildiou
et de l’oïdium. Les brèves mais fortes chaleurs de l’été ont provoqué échaudage et
grillure des baies.


Ces phénomènes, survenus avant la période de maturation, ont entraîné une baisse
significative de récolte, sans impacter la qualité des raisins. Au contraire, des grappes
aérées aux petites baies garantissent concentration et intensité.
Ayant dû composer avec les éléments et se battre au jour le jour, les hommes,
comme le matériel, ressortent usés, mais vainqueurs, de cette campagne. A l’heure
des vendanges, sous le soleil, c’est une matière première saine, exempte de maladie
et de pourriture, qui a rejoint les cuveries.


Rare, le millésime 2012 des vins de Bourgogne n’en sera que plus précieux !




                                                                                        42
Jacques Lardière,
Maison Louis Jadot,
Bourgogne


Millésime né d’une saison chahutée, pleine de contraste de vie au rythme peu
commun.


Chaque année le vigneron assure le suivi régulier de ses ceps ; en 2012 il a dû s’arc-
bouter, et ne rien « lâcher » pour combattre et vaincre les maladies cryptogamiques
… et sauver la récolte.


Mais à travail laborieux, la nature - dans une grâce mille fois appréciée - nous
a préservé de la pourriture, et les raisins rentrés aux chais étaient d’une qualité
étonnante … rendant aux visages des hommes, une clarté nouvelle, dégageant les
rides qui s’incrustaient jusqu’alors aux visages inquiets !


On parle de ce qui est sauvé … car tous les aléas – avec la grêle en plus – ont divisé
par deux la récolte.
La réponse optimiste est dans la qualité des vins.


Les rouges sont une belle réussite.


Les blancs semblent prendre un chemin d’élégance, sans lourdeur, et ce style devrait
plaire à tous.


Décembre 2012




                                                                                         43
Charles Philipponnat,
Président Directeur Général du Champagne Philipponnat et
duClos des Goisses,
Champagne

Premières impressions


Chez Philipponnat les vendanges viennent de s’achever (lundi 24 septembre). Elles
avaient commencé le 13, s’étaient interrompues le 15 pour reprendre le 18 afin de
rechercher la maturité idéale.


Les gelées d’hiver, de printemps, le froid subi juste après la floraison et la coulure qui
s’en est suivie ont eu raison des espoirs d’une belle récolte en quantité.


L’humidité de juillet nous a donné beaucoup de travail, surtout pour le désherbage
des sols (entièrement mécanique désormais : au tracteur équipé d’ « interceps », au
cheval de trait et même à la sarclette manuelle dans les pentes ardues du Clos des
Goisses).


Le mildiou a encore fait sécher quelques grappes, mais le feuillage a été protégé et
est resté bien vert, assurant une bonne photosynthèse. Le rendement n’atteint que
6 à 7000 kilos/hectare (30 à 35 hl/ha en cuvée, seule fraction du pressurage utilisée
chez Philipponnat).


En revanche, la qualité est au rendez-vous, particulièrement dans les pinots noirs, où
la grande richesse en sucre (de 11°5 à plus de 12°), plus haute qu’en 1976, 2000 ou
2003, est associée à une acidité très satisfaisante, et plus agréable qu’en 1996. La
proportion élevée d’acide malique permettra de conserver une belle fraîcheur, sans
excès.


Cela est à mettre au crédit d’un mois d’août exceptionnellement sec et à 3 semaines
de septembre également sèches, aux nuits froides.


Le dicton est vérifié : août fait le moût.

                                                                                    ...  44
Originalité du millésime, le Clos des Goisses est un peu moins mûr qu’Ay (base de
la cuvée 1522), car le rendement y est un peu meilleur, ce terroir très chaud ayant
fleuri avant la vague de froid de juin. Les moûts sont clairs, peu ou pas oxydatifs, et
présentent déjà une belle qualité aromatique. Les meilleurs fermentent déjà en fûts
de bois. Cela promet de la pureté et de la longévité.


Tout sera à confirmer dans quelques semaines à la dégustation des vins clairs, mais
d’ores et déjà, ce que nous voyons se situe entre 2002 et 1959, grands millésimes
s’il en fut en Champagne.


Septembre 2012




                                                                                          45
Karim et Sandro Saadé,
Propriétaires du Chateau Marsyas,
Liban

2012 : l’automne fut très pluvieux suivi par un hiver froid et très neigeux. Les
précipitions qui furent abondantes et supérieures à la moyenne se sont arrêtées très
tôt au début avril.


S’en est suivi un printemps chaud et sec ainsi qu’un été assez chaud avec une fin
juin assez caniculaire. Les rendements ont été diminués pour permettre une maturité
des peaux correctes et éviter la déshydratation des baies.


Les vendanges ont commencées la troisième semaine d’août et se sont terminées
1 mois plus tard.


Février 2013




                                                                                      46

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Dossier de presse - millésime 2012

  • 1. Dossier de presse Millésime Lettres De Châteaux Marie-Stéphane Malbec 12, rue d’Enghien - 33000 Bordeaux ms.malbec@lettres-de-chateaux.com Tél : +33 (0)5 56 44 63 50
  • 2. Sommaire Le millésime 2012 à Bordeaux Irritant, tardif, complexe, original, technique... 3 Château Talbot, Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien 5 Château de Lamarque, Haut-Médoc 8 Château Paveil de Luze, Cru Bourgeois, Margaux 11 Château Marquis de Terme, Grand Cru Classé en 1855, Margaux 14 Château Belle-Vue, Château de Gironville, Crus Bourgeois, Haut-Médoc et Château Bolaire, Bordeaux Supérieur, Haut-Médoc 17 Château Cantemerle, Grand Cru Classé en 1855, Haut-Médoc 19 Château Sénéjac, Cru Bourgeois, Haut-Médoc 20 Château de Rouillac, Pessac-Léognan 22 Château Carbonnieux, Grand Cru Classé, Graves 24 Château de Pressac, Saint-Emilion Grand Cru Classé 26 Château Soutard, Saint-Emilion Grand Cru Classé 27 Château Grand Corbin, Saint-Emilion Grand Cru Classé 28 Château Canon Pécresse, Canon Fronsac 29 Le millésime 2012 à Sauternes Vendanges délicates, récolte minimale, sélection drastique : il y aura indubitablement de très beaux vins ! 30 Château Guiraud, Grand Cru Classé en 1855, Sauternes 32 Le millésime 2012 en Côtes de Gascogne Domaine d’Arton, Côtes de Gascogne 35 Le millésime 2012 en Languedoc-Roussillon Vignobles Lorgeril, Languedoc-Roussillon 36 Le millésime 2012 en Provence Château Lauzade, Côtes de Provence 39 Le millésime 2012 à Bandol Domaine de La Bégude 41 Le millésime 2012 en Bourgogne « Millésime 2012, rare et précieux en Bourgogne » 42 Maison Louis Jadot, Bourgogne 43 Le millésime 2012 en Champagne Champagne Philipponnat 44 Le millésime 2012 au Liban Château Marsyas 46 2
  • 3. Le millésime 2012 à Bordeaux Irritant, tardif, complexe, original, technique… Pour avoir cumulé pas mal de handicaps d’abord, puis quelques bonnes surprises ensuite, le millésime 2012 à Bordeaux échappe aux classifications hâtives, et veut que l’on s’y penche avec attention et perspicacité. Si l’on doit écouter tout le monde, on se perd en conjectures sémantiques, chacun ajoutant son couplet : c’est un millésime exaspérant (pour le vigneron), hétérogène (pour le consommateur), très réussi (pour les blancs secs), une année jalouse (pour les liquoreux), etc…. Tenons-nous en à ce commentaire clair et net des œnologues de la chambre d’agriculture de la Gironde : « 2012 est assurément un bon millésime ». C’est dit. Bon millésime ne veut pas dire grand, et si globalement, Bordeaux a fait mieux que 2011, on n’est pas pour autant à des niveaux comparables à 2009 et 2010. La nature n’est pas aussi généreuse tous les ans, et la météo de 2012, à part un beau et salutaire mois d’août, a mis les nerfs du viticulteur à rude épreuve. Beaucoup de pluies et un juillet frisquet ont entrainé une maturation tardive, mais pas forcément un défaut de maturité. Les meilleures réussites sont à chercher du côté des vins blancs secs, parfaitement équilibrés, fruités et aromatiques, avec cette vivacité qui apporte la fraîcheur. Même chose pour les rosés, qui échappent à la lourdeur des années chaudes, et qui vont accompagner avec grâce et tonicité un été qui s’annonce ensoleillé. Les blancs liquoreux n’ont pas obtenu cette heureuse homogénéité. Ce fut dans le Sauternais un millésime « éprouvant mais inespéré », avec des rendements faibles, et des qualités variables, où l’on ne doit pas sous-estimer d’incontestables succès. Pour les rouges, les vertus de l’assemblage merlot-cabernet, et l’apport de certains cépages comme malbec, petit verdot ou cabernet franc, permettent au bon vigneron ... 3
  • 4. de gommer ce que coulure, oïdium, millerandage, mildiou, botrytis et humidité, ont laissé de fâcheux dans les grappes. Personne ne saurait nier, de bonne foi, que 2012 est aussi un millésime technique, où il a fallu autant de vigilance dans les vignes, attaquées de champignons, de maladies et de parasites, que de soins attentifs au chai. Sur ce point, les apports de l’œnologie et de la technique, fruits de l’école bordelaise depuis les avancées déterminantes de la fin du siècle dernier, montrent leur redoutable efficacité. 2012 est donc bien le millésime du bon vigneron, celui où l’homme a pris le dessus et a compensé par son travail incessant et son savoir-faire, toutes les difficultés d’une année compliquée, exigeante et capricieuse. C’est pour toutes ces raisons que 2012 est « assurément un bon millésime » et que les bons terroirs vont amener dans les caves des amateurs des bouteilles formidables, des vins sincères, typés et harmonieux, fidèle reflet du classicisme bordelais. 4
  • 5. Christian Hostein, Chef de culture du Château Talbot, Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien Voici la fin de l’année et l’heure des bilans. La tension est retombée. Le vignoble retrouve le rythme laborieux et routinier du début d’hiver. Le vin nouveau commence à être logé dans les bois neufs et nous voyons se dessiner ce que sera ce millésime. On peut se demander d’où sortent ces quelques cuves extraordinaires de cabernet sauvignon car de prime abord, le climat de l’année n’était pas avec nous. A un hiver plutôt sec et froid (hiver le plus froid depuis 30 ans), un printemps frais et pluvieux a succédé. Il a entrainé une floraison capricieuse et une nouaison imparfaite. Le résultat : l’apparence d’une petite récolte, semblable à 2002, merlots confidentiels, cabernets sauvignons très « aérés ». Le début de l’été continue à être peu conciliant avec nos espoirs et il faut attendre août pour voir enfin s’installer un temps sec et chaud, jusqu’à un début de canicule qui a échaudé quelques raisins les plus exposés aux rayons de l’après-midi, souvent en bout de rang. Septembre s’annonce plutôt bien, nous vendangeons nos sauvignons blancs les 12 et 13 puis les sémillons le 17, à point, avec une belle fraîcheur et des arômes exotiques mêlés de pêche blanche et de poire. Jusque-là, tout allait bien et finalement le cumul des températures s’apparentait à 2010. Peut-être cela allait-il le faire ? Mais la deuxième partie du mois de septembre se gâte et de nombreuses précipitations sont enregistrées et pas que dans les pluviomètres ! Les grains gonflent, l’eau est aux racines. Le botrytis cinerea, notre ennemi juré, peu présent jusqu’alors, va exploser littéralement début octobre. Le parti de ramasser les merlots du 1er au 3 octobre fut un bon pari. Pas de sur-maturité mais une belle concentration et l’équilibre sucre-acidité donne des lots de grands merlots vifs et expressifs, équilibrés. ... 5
  • 6. Nous allons ensuite prendre la décision d’arrêter les vendanges 6 jours ! On ne dort plus et on vit dans une sorte de sauna ; humidité de l’air proche de 100 % et température de 18°C même la nuit. Les cèpes sortent dans toutes les garennes proches de nos vignobles et c’est à la faux que certains les ramassent ! Mauvais présage ! Mais la reprise des vendanges est là et les petits verdots, si sensibles, nous donnent de l’inquiétude, nous les vendangeons en une journée, dare-dare ! Les cabernets sauvignons enchaînent, on fait la part du feu sur les zones les moins nobles et on rentre le plateau au summum de maturité pour ce millésime. Les peaux se fragilisent mais le potentiel phénolique est intact et ils vont donner des cuvées certes limitées mais d’une complexité et d’un classicisme bordelais parfaits. L’eau, si elle est néfaste en excès, a ici, sur le cœur du plateau dans les plus grands terroirs, l’effet d’un polissoir sur une pièce d’orfèvrerie. Tout est sans aspérité, dans la netteté et dans la courbe, dans la sensualité ! La perfection n’est pas loin pour ces vieilles vignes au feuillage sénescent. Elles nous livrent leurs fruits comme un testament, témoin du travail de tous, dans un climat médocain affirmé ! Nous finissons les vendanges le 16 octobre, exsangues et lessivés. A ce jour, les fermentations malolactiques se terminent, Noël verra les vins tranquilles logés dans nos barriques neuves. On parle des assemblages en janvier, ce mystère, alchimie de nos palais et de nos sensibilités. Ils interviendront pour construire ce millésime si difficile à faire venir sous le climat que j’ai décrit mais où la race devrait parler. Pluviométrie : Janvier : 43 mm - Février : 3 mm (de neige) - Mars : 25 mm - Avril : 188 mm Mai : 39 mm - Juin : 71 mm - Juillet : 42 mm - Août : 12 mm Septembre : 60 mm - Octobre : 128 mm - Novembre : 84 mm ... 6
  • 7. 1ères fleurs de merlot noir et cabernet sauvignon le 29 mai. Mi-floraison : le 4 juin. Début des effeuillages : le 25 juin. Vendanges : Sauvignon blanc les 12 et 13 septembre Sémillon le 17 septembre Essai réception récolte en géo box le 27 et 28 septembre Grande troupe merlot noir, 1er, 2 et 3 octobre Petit verdot : le 9 octobre Cabernet sauvignon : du 10 au 16 octobre Décembre 2012 7
  • 8. Marie-Hélène et Pierre-Gilles Gromand d’Evry, Co-propriétaires de Château de Lamarque, Haut-Médoc J’avais qualifié de « millésime de viticulteur » les trois derniers millésimes (2009, 2010, 2011). Etant rappelé la maxime du professeur Peynaud que c’est « avec de bons raisins que l’on fait de bon vin » ; le viticulteur n’avait pu préparer la qualité de sa vendange que grâce à de bons choix d’interventions culturales, dans la partie de cache-cache avec la météo annuelle. Le soleil des vendanges avait fini le reste … pour en faire des millésimes exceptionnels ou de très grande classe. Le millésime 2012 fut évidemment soumis à la surveillance et à l’intelligence du viticulteur, tout au long de l’année, pour arriver « à mener au bout », comme l’on dit au jeu du Tarot, des raisins sains, à maturité et d’abondance contrôlée. Mais les conditions climatiques de la période des vendanges 2012 furent très compliquées, entre pluviométrie et température. Nous étions loin des conditions des trois derniers millésimes qui viennent d’être rappelées. C’est cette période (les vendanges) qui va caractériser le millésime 2012. L’ambiance « pseudo-tropicale » depuis la fin août, avec quelques cessions chaudes et sèches (Dieu merci), nous permettait d’attendre « sur un fil » le 1er octobre 2012, pour commencer les vendanges et les terminer le 19 octobre 2013. Dès lors, je dirais que le vigneron allait coiffer son chapeau de vinificateur pour mener les opérations. Il fallait attendre pour chaque cépage (et selon les parcelles) le bon équilibre (Ph, degré théorique, acidité …) et l’exacte limite de l’état sanitaire. Prendre le risque maximum, soit, mais il fallait avoir les moyens d’intervention à la vigne comme à la réception de la vendange. Nous avons eu cette année une vendange mixte : mécanique et manuelle. Avec une machine à vendanger de dernière génération (mais sans égrappage embarqué pour ne pas triturer la vendange) nous avons ramassé les premiers merlots, puis les autres merlots manuellement. Nous avons vendangé, mécaniquement, tous les cabernets sauvignons, puis manuellement, nos quelques cabernets francs et tous les petits verdots. ... 8
  • 9. S’il fallait une « force de frappe » rapide et qualitative, pour vendanger en limite, équilibre / état sanitaire, fallait-il encore, avoir les moyens d’un tri complémentaire et indispensable à la réception des raisins au cuvier. Jusqu’au millésime 2011, notre tri draconien se faisait sur une table vibrante de 5 mètres, après égrappage, par une équipe de huit personnes (expérimentées par de nombreuses années de pratique) ; venait, après, le foulage avant l’arrivée dans les cuves. Mais cette méthode au résultat excellent était lente et faisait prendre des risques quant à la vitesse de la vendange. Depuis plusieurs années, nous nous sommes intéressés aux diverses formes de tri de la vendange, dans le seul but de toujours améliorer le travail mais aussi la rapidité. Au printemps dernier, notre choix s’est arrêté sur la machine de tri optique, Defranceschi « X-TRI », présente chez certains de nos très fameux confrères (La Lagune, Léoville Las Cases etc…) Cette machine combine à la fois une très haute qualité de tri (puisque les caméras vont jusqu’à analyser le taux de chlorophylle, selon les désidératas) et la rapidité. Bien nous en a pris, eu égard aux circonstances de la vendange 2012. Nous avons pu, en effet, vendanger, nous arrêter, reprendre, très exactement au rythme que nous souhaitions. L’idée, comme nous l’avons déjà dit était d’attendre « les limites » et d’intervenir en « blitz » selon nos parcelles et nos cépages. Il faut ajouter, bien que ce ne soit pas prévu, que nous avons placé une table vibrante supplémentaire, en sortie de la « XTRI », avant le foulage, pour un dernier contrôle et tri manuel de deux personnes ! (La ceinture et les bretelles !). Vinification relativement facile (les fermentations alcooliques et malolactiques normales) ; le pressurage : un essorage et deux pressées. Notre rendement est de 37 Hl/ha. ... 9
  • 10. Les caractéristiques du millésime 2012 : degré de l’ordre de 13,3° ; un IPT moyen de 72, une acidité de 3,4. En somme : bon équilibre. L’assemblage de ce millésime, avec l’aide des oenologues Jacques et Eric Boissenot, correspond à une ventilation 80% « Grand Vin » (Château de Lamarque) et 20% « second vin » (D de Lamarque). Dans le millésime 2012, les cépages du Château de Lamarque sont : 45% cabernet sauvignon, 43% merlot, 12% petit verdot. On retrouvera les cabernets francs avec les « plantes » merlots dans le D de Lamarque. La mise en barriques du millésime 2012 s’est étalée de la mi-novembre 2012 à la fin janvier 2013 (100% en barriques : 5 tonneliers français, chauffe moyenne : 45% neuf, 40% un vin, 15% deux vins). En l’état, au 1er février 2013, le millésime 2012 du Château de Lamarque présente une robe rouge-grenat, éminemment dense et foncée, brillante et nette ; le nez est encore discret et se marque par un léger boisé (prise de barrique) avec des arômes de fruits noirs (myrtille, cassis). En bouche, bon équilibre et bonne structure ; grande densité aux tanins fins, fruits bien présents, belle persistance. Ce millésime rend compte des efforts de la propriété durant toute l’année 2012, à la vigne et des bonnes options de la vendange . Un millésime classique aux allures d’un 2006 . Février 2013 10
  • 11. Frédéric de Luze, Propriétaire du Château Paveil de Luze, Cru Bourgeois, Margaux Après un début d’hiver plutôt doux, le mois de février enregistre une quinzaine de jours de froid, record pour la région. Le printemps pluvieux engendre malheureusement une forte coulure induisant des petits rendements et une grande hétérogénéité en particulier sur les merlots. L’été s’installe enfin à la mi-juillet, nous décidons de lancer les effeuillages côté soleil levant ainsi que les premiers éclaircissages afin d’éliminer les quelques paquets au sein des grappes. Il s’ensuit un mois d’août chaud et sec mais pas caniculaire laissant enfin envisager un beau millésime. Malgré cette amélioration climatique, on voit à cette période une véraison hétérogène nécessitant un deuxième passage de vendanges en vert afin de se donner toutes les chances d’emmener ce millésime à parfaite maturité. Cette hétérogénéité nous confirme que les vendanges seront tardives avec le risque d’une arrière-saison capricieuse, nous comprenons dès à présent, cette année encore plus que les précédentes, l’importance d’une belle présentation de la récolte. Les fameuses pluies d’équinoxe tant craintes ne dérogent pas à la règle, avec un changement de temps dès la mi-septembre et ce jusqu’à la fin des vendanges. La succession d’averses et d’éclaircies, accompagnée de températures douces met les nerfs à rudes épreuves, mais il faut tenir car la maturité avance doucement. Malgré cette climatologie et la présence du botrytis, les efforts au vignoble payent car nous comprenons qu’il faille attendre encore quelques semaines lors de la première visite de Stéphane Derenoncourt et Simon Blanchard le 20 Septembre. ... 11
  • 12. Les quinze jours suivants sont stressants, les vendanges se précipitent dans le Bordelais mais nous prenons le risque de ne pas compromettre les efforts de toute une année, et lors de la dégustation des raisins au vignoble le 4 octobre, nous décidons d’attaquer les vendanges le lundi suivant. Les merlots du Pont Rouge sont les premiers à être vendangés 19 jours plus tard que l’année dernière, ils sont encourageants dès les premières cuves, en laissant présager un millésime de bel équilibre. Deux jours après, nous attaquons les merlots du Paveil, les conditions sont difficiles et on arrive tant bien que mal à passer entre les averses, mais là aussi les cuves justes rentrées laissent échapper de jolis arômes prometteurs de fruits rouges. A partir du 11 octobre, viennent les cabernets, d’abord le franc puis le sauvignon, le temps ne s’est guère calmé, mais nous continuons et l’évolution de la maturité des cabernets nous permet d’envisager sereinement la fin des vendanges. Au final, les vendanges d’une bonne maturité se sont déroulées du 8 au 16 octobre dans un temps record pour la propriété. Au vu des dégustations des baies de raisins, leur bonne maturité et leur joli potentiel nous encourage à faire des extractions douces lors de remontages espacés afin de respecter au mieux la vendange. Les macérations post fermentaires se font à haute température afin d’obtenir un joli gras et des tanins enrobés. A l‘écoulage, les vins sont très aromatiques, à la structure douce et élégante. ... 12
  • 13. Dégustation d’écoulage : • merlot Paveil Nez de fruits rouges, framboise, groseille, avec des notes fumées typiques des sols graveleux. La bouche est suave, ronde, à la fois crémeuse et dense. La finale possède de jolis tanins soyeux. • cabernet sauvignon Paveil Nez de cassis, de framboise et de rose. L’attaque est franche, suivi d’un milieu de bouche aux tanins fins mais serrés. Belle finale aromatique et persistante. Février 2013 13
  • 14. Ludovic David, Directeur technique du Châteaux Marquis de Terme, Grand Cru Classé en 1855, Margaux « Millésime 2012 », les premières impressions Un Millésime de vigneron, un printemps pluvieux, une sécheresse estivale, un mois d’octobre chaud et humide ! La pluie s’arrête enfin !!!! Nous venons de terminer les vendanges et le soleil revient sur Bordeaux ! Les vignes sont encore magnifiques, à peine marquées par la rougeur de l’automne. Quel curieux millésime où la maturité n’en finit pas de s’étirer et impose une succession d’arbitrages pour commencer à vendanger ! Comme dans toutes les belles histoires, tout avait bien commencé en ce début d’année 2012. Un hiver frais avec des pluies, un printemps pluvieux et doux qui a permis l’installation d’une magnifique surface foliaire que nous n’avions pas observée depuis 5 ans. Une alternance de soleil et de pluie a favorisé une pousse homogène et vigoureuse de la vigne. Les premières difficultés sont apparues avec la floraison qui, compte tenu de l’alternance des pluies et la chaleur du printemps, n’a pas été homogène. La pression des maladies (mildiou et oïdium) ont mis le savoir- faire du vigneron à rude épreuve pour garantir une tenue parfaite de l’ensemble du vignoble. Les pluies ont vu le développement des herbes des champs dans les rangs de vigne telles que l’Armoise, le Pourpier, le Mouron des oiseaux, le ray-grass, révélateur d’une vitalité retrouvée depuis l’arrêt de l’utilisation des produits herbicides au profit du travail du sol dans les rangs et sous les cavaillons. La suppression de l’utilisation systématique des insecticides et notre choix de limiter les traitements ont vu les quantités de typhlodromes (prédateurs naturels des insectes ravageurs de la vigne) augmenter et la faune reprendre ses droits. Notre ... 14
  • 15. politique d’engagement dans le respect de l’environnement et l’approche « bio » dans ce qu’elle a de bon, que nous mettons en œuvre depuis 3 ans, nous conforte dans une viticulture toujours plus respectueuse de son milieu. Elle est aujourd’hui davantage révélatrice de notre grand terroir et du bio-équilibre que nous rétablissons année après année. Un été sec de juillet à début septembre (moins de 5 mm d’eau) a ralenti la maturité des baies. Un bel ensoleillement et des chaleurs en septembre ont confirmé le potentiel du millésime. Les pluies de fin septembre ont lancé la pression des vendanges. Pourtant le vignoble, bien préparé par des effeuillages maitrisés, a très bien tenu, observant sur plusieurs parcelles une reprise de maturité par secteur, tant la vigne était en attente d’eau. Les préparatifs des vendanges se sont poursuivis, nos regards fixés sur les prévisions météo des différents sites du web. A partir du 24 septembre et jusqu’au 27 septembre, nous avons assisté à une dégradation radicale des conditions météorologiques avec un phénomène rare pour Bordeaux, une semaine tropicale où les 90 % d’humidité côtoyaient les 25/28 °C la journée, mettant en place les éléments favorables au développement de notre traditionnel ennemi bordelais : le botrytis cinerea. Notre attente de la maturité des raisins s’est transformée alors en des visites systématiques de chaque parcelle pour capter de manière réfléchie le potentiel du millésime et ne pas céder à la psychose du développement de ce champignon ! Au final ! Une très belle maturité des merlots. Vendangés les 9,10 et 11 octobre, nous avons pu ramasser aux dates prévues depuis plus d’1 mois compte tenu des retards de véraison accumulés. De très beaux petits verdots vendangés le 12 octobre avec un joli fruité et beaucoup de puissance. ... 15
  • 16. Le bémol est venu du cabernet sauvignon. Vendangé, à mon goût, 10 jours trop tôt, nous ne pouvions attendre davantage ! La météo n’annonçant que pluies, vent, perturbations et fraîcheur, ce que nous avons pu constater physiquement le week-end qui a suivi ; confirmant s’il en est besoin que les dates de vendanges ne pouvaient être autres. Quel résultat, quelle qualité ? C’est la question que nous nous posons toujours à la même période, les vinifications étant en cours ! Oui, il faut travailler au chai avec rigueur et isoler les lots. Il faut sélectionner les vins, travailler les cuves avec attention, ne rien systématiser dans notre approche de la vinification pour aller chercher dans chaque marc le potentiel à exploiter. C’est notre rigueur de travail œnologique et de connaissance de notre terroir qui nous conduit. Les premières cuves terminées en fermentation alcoolique confirment nos attentes, des très beaux merlots et des cabernets un peu nerveux révèlent au fur et à mesure que la macération avance, beaucoup de finesse et d’élégance. Dans ce millésime rien ne coule de source, c’est le travail qui paye et le choix permanent au vignoble et au chai. On parle dans l’histoire de millésime de vigneron, et « 2012 » est un bon exemple, les choix humains sont au premier plan, éléments déterminants de la qualité ! Le potentiel est là. L’élevage sera important pour affiner et marier tous ces éléments bruts entre eux, mais d’ores et déjà ce nouveau millésime confortera le style élégant et charmeur des grands vins du Château Marquis de Terme. Novembre 2012 16
  • 17. Jean-Michel Marle, Directeur d’exploitation, du Château Belle-Vue, Cru Bourgeois, Haut-Médoc, du Château de Gironville, Cru Bourgeois, Haut-Médoc, et du Château Bolaire, Bordeaux Supérieur Le cycle de la vigne en 2012 Conditions marquées au départ par un gel d’hiver fort et assez long, après une période douce ; la pousse s’est faite par à-coups : débourrement rapide et homogène jusqu’au 1er levage, puis à-coups de pousse sous une forte pression sanitaire (plus forte et durable qu’en 2007), exemple : arrêt momentané de pousse et de végétation fin juin. Les conditions de floraison ont été moyennes, d’où une fécondation limitée, impactant les rendements. Les merlots et petits verdots ont été défavorisés, les cabernets ont bien compensé. Les grappes étaient en nombre mais plus petites que de coutume. Les points forts et délicats • Hétérogénéité dans la maturation. La météo pluvieuse en moyenne a imposé des travaux en vert importants (effeuillage, toilettage). • Heureusement les conditions favorables de septembre ont permis d’attendre sereinement la vendange. Au bilan une année pour cépage tardif, avec de très beaux cabernets malgré une forte pression sanitaire (botrytis). Les dates et le déroulement des vendanges 13 jours consécutifs, du 5 au 17 octobre 2012, Vendanges « d’une seule traite », sous des conditions météorologiques très variables au quotidien, humidité puis soleil. Les caractéristiques de cette année Vendanges très condensées dans le temps, avec un besoin de tri important. On a immédiatement noté une belle libération de couleur, le risque de dilution lié aux pluies étant compensé par des saignées importantes. Ces conditions ont permis des vins concentrés, sur la fraîcheur. La spécificité du 2012 Vins assez ouverts, avec un joli fruit et une bonne structure tannique, marqués par une intensité de couleur. ... 17
  • 18. A quelle autre millésimé le 2012 vous fait-il penser ? Entre 2008 et 2009, un « 2008 Plus » en quelque sorte. « Une campagne viticole très technique, assortie de vendanges et de vinifications intenses, qui a demandé une maîtrise importante de tous les paramètres à la vigne comme au chai », Maximilien Delemotte, Régisseur. « Un millésime de toutes les surprises, d’une intensité incroyable, heureusement nos efforts ont payé en finale », Vincent Bache-Gabrielsen, Directeur Technique. « Une fois de plus, la nature et les conditions d’environnement ont dicté leur loi souveraine, les équipes ont chaque jour adapté leur démarche technique et ont su optimiser nos cépages », Jean-Michel Marle, Directeur d’exploitation. Janvier 2013 18
  • 19. Philippe Dambrine, Directeur du Château Cantemerle, Grand Cru Classé en 1855, Haut-Médoc Le cycle végétatif et les différents stades phénoliques de la vigne : L’éclosion des bourgeons s’est produite par un temps doux et sec à la croisée des mois de mars et avril. Le climat s’est ensuite inversé avec l’arrivée d’une vague de froid humide qui a perturbé et ralenti la pousse des rameaux jusqu’au début du mois de mai. La floraison en juin et le début de la véraison en juillet ont connu des températures un peu basses qui ont impacté le volume de production. Le retard pris par la vigne à ce stade laissait entrevoir une récolte tardive, mais le temps sec et ensoleillé qui a suivi aux mois d’août et septembre a offert une belle session de rattrapage au millésime. Les vendanges : Les vendanges se sont déroulées du 1er au 16 octobre après quelques ondées fin septembre. Les merlots ont été ramassés avec le soleil mais la pluie est revenue à dater du 7 octobre conduisant à une accélération de la cueillette. Les clés du succès en 2012 : Globalement, il s’agit d’une année un peu compliquée, que l’on appellera peut-être un « Millésime de viticulteur ». La lutte contre les maladies saisonnières de la vigne aura ainsi été déterminante pour amener un raisin parfaitement sain au cuvier. Le choix des dates de vendanges et la capacité d’agir au niveau du rythme de travail (récolte, tri post-égrappage et gestion des apports au cuvier) auront également été des conditions nécessaires pour réussir au mieux en 2012. Le style du vin : Des premières dégustations ressort une sensation d’équilibre et d’harmonie. La couleur est soutenue et les arômes primaires s’expriment avec intensité. Le vin circule en bouche sans creux ni aspérité. La puissance inhabituelle des derniers millésimes cèdera probablement la place à la finesse mais le plaisir de déguster sera certainement au rendez-vous dans quelques années comme c’est le cas actuellement avec les millésimes 2001 et 2004. Janvier 2013 19
  • 20. Damien Hostein, Directeur Technique du Château Sénéjac, Cru bourgeois, Haut-Médoc Entre deux averses, c’est ce qui résume bien l’année qui vient de s’écouler ; nous sommes dans le chai, en train d’assembler les différents lots qui vont donner naissance au millésime 2012 de Sénéjac. Ce dernier, le premier en ces lieux pour moi, fut difficile à mettre au monde. En effet l’année a été marquée par une succession d’épisodes pluvieux durant les différents stades clés du cycle végétatif de la vigne. • Avril : 153 mm • Mai : 50 mm • Juin : 85 mm Cela a notamment entraîné la coulure des merlots, mais surtout une grande hétérogénéité des grappes lors de la floraison, et de ce fait nous trouvions des baies à des stades différents sur une même parcelle, voire sur un même pied lors des analyses de contrôle de maturité avant les vendanges. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à la précision du choix des dates de ramassage des parcelles et à leur respect dans la mise en pratique, que nous pouvons dire aujourd’hui que Sénéjac 2012 sera un bon millésime et ravira, je le souhaite, les dégustateurs lors de la présentation en primeur dans quelques mois. Quelques dates : • 28 septembre, nous ramassons les jeunes merlots ; • 2, 3 et 5 octobre les merlots du plateau ; • le 4 on cueille les cabernets francs. Il fallait viser juste ! • Nous reprendrons le 8 octobre par les plantes de cabernet sauvignon pour finir les vendanges le 15 dans les vieux cabernets situés sur le plateau de Sénéjac, qui ont résisté à la pluviométrie pléthorique. ... 20
  • 21. L’année 2012 se termine dans le vignoble en reprenant les travaux d’hiver sous la pluie, en attendant des jours plus secs dès janvier afin de faire revenir le sourire sur les visages des vignerons et vigneronnes, désormais prêts pour une nouvelle aventure dont le titre est déjà connu : le 2013… Décembre 2012 21
  • 22. Jean-Christophe Barron, Directeur Technique du Château de Rouillac, Pessac-Léognan Millésime 2012 : Ange ou Démon ? Certains millésimes restent dans notre mémoire comme des symboles de sérénité. Ils inspirent plus la méditation philosophique, la promenade à pied ou à cheval que le combat de boxe. 2012 s’apparente plutôt au concours de saut d’obstacles avec tous ses ingrédients : concentration, difficulté, chrono, agilité, prestance. Tout d’abord, après avoir résisté à la rudesse de l’hiver 2012, la vigne se réveille grâce à un mois de mars chaud et sec. Début avril, une gelée de printemps vient reprendre quelques bourgeons et avec eux, une partie de la récolte. Nous évitons ce piège tendu par la météo grâce aux éoliennes de lutte antigel d’une part, à la mobilisation de toute l’équipe d’autre part. Le reste du mois d’avril est très humide gorgeant les sols d’eau. Le chaud mois de mai permet un développement très rapide de la vigne qui adore ces conditions (sols humides, temps chaud). Malheureusement, le mildiou, champignon bien connu des viticulteurs, aime lui aussi ces conditions, il veut sa part de récolte. Son développement est explosif. C’est une des principales difficultés à laquelle nous avons eu affaire dans l’année. Notre vigilance nous permet d’éviter cet écueil en employant des méthodes douces pour la nature qui nous ont permis d’obtenir la certification « Agriculture Responsable de son Environnement en Aquitaine (AREA) ». La chaleur de juin permet à la floraison de se dérouler dans de bonnes conditions. Les premiers jours de juillet sont frais. Nous pensons alors que nous allons avoir un été médiocre. Cette idée est très rapidement oubliée à partir de la dernière décade de juillet où le beau temps arrive. Cette météo exceptionnelle (pas la moindre goutte de pluie pendant 2 mois), permet une bonne maturité des grappes, en blanc comme en rouge. La première pluie arrive fin septembre, elle est providentielle car permet de finaliser une maturité languissante par manque d’eau. Le deuxième épisode pluvieux arrive à ... 22
  • 23. partir du 12 octobre, il sera conséquent. Ainsi, grâce au terroir précoce du Château de Rouillac, les vendangeurs motivés et spécialement formés à leur tâche ont récolté les blancs du 12 au 19 septembre et les rouges du 1er au 11 octobre dans de très bonnes conditions de maturité. A condition d’avoir su franchir tous les obstacles, 2012 est une année généreuse. C’est également un qualificatif que nous donnons à nos vins après les assemblages. 2012 nous fait penser à un autre millésime. Nous l’évoquons à chacune de nos dégustations tant cette comparaison est flagrante, mais il serait prétentieux de notre part de le citer dans ces lignes. Janvier 2013 23
  • 24. Eric Perrin, Propriétaire du Château Carbonnieux, Grand Cru Classé, Graves 2012, une année marquée par les caprices météorologiques. Le printemps pluvieux et froid a rendu le travail du sol et les traitements de la vigne très délicats. La pression des maladies fongiques a nécessité une vigilance de tous les instants et une grande technicité dans le choix des matières actives. La vigne a débourré aux dates habituelles mais sa croissance fut ralentie par des températures en dessous des normales saisonnières jusqu’au mois de juin. Ce n’est qu’après la floraison que le cycle végétatif a rattrapé son retard, les équipes de travaux en vert ont été renforcées pour pouvoir freiner cette liane qu’est la vigne et ainsi rééquilibrer le flux de sève vers les grappes. Les premières véraisons apparurent début août et laissaient envisager des vendanges plutôt tardives. C’était sans compter sur une météo qui a fâcheuse tendance à se dérégler, ou plutôt pour cette année, l’heureuse tendance à remettre les choses dans l’ordre. En effet, la pluviométrie fut quasi inexistante de mi-juillet à mi-septembre ce qui a favorisé les phénomènes de maturation et de concentration des raisins et nous a amené à lancer les vendanges le 4 septembre, date tout à fait normale pour la propriété. Les blancs ont été ramassés en 15 jours et les rouges en 14 jours avec en moyenne une soixantaine de vendangeurs jusqu’au 17 octobre. 2012 est un millésime capricieux avec une météo inhabituelle mais une nature généreuse qui nous a offert des raisins riches, typés, racés. Ceux-ci nous ont permis de constituer un grand nombre de lots de belle qualité pour obtenir des vins dignes d’un grand cru classé comme Carbonnieux. Il faut dire que nous avons équipé notre cuvier d’un nouvel égrappoir, dont le travail précis et respectueux du raisin nous a permis d’obtenir des baies d’une intégrité sans précédent. « C’est une grande satisfaction pour un vigneron de voir tous les efforts apportés à ... 24
  • 25. la vigne tout au long de l’année, récompensés par la vision des superbes baies qui entrent en cuve », dit Philibert Perrin. En blanc, les sauvignons ont cette fraîcheur et cette pureté que l’on retrouve uniquement dans les grands terroirs argilo calcaire. Les sémillons sont particulièrement exquis avec leur note d’abricot et leur volume en bouche incroyable. En rouge, les merlots nous ont surpris et se sont dévoilés au cours des remontages avec une très belle robe profonde et intense ; les cabernets quant à eux sont fruités et pleins de caractère. Ils demanderont un élevage un peu plus long que d’habitude, mais cette force sera garante d’une grande longévité en bouteille. Ce qui a marqué aussi ce millésime c’est l’arrivée de notre nouveau chef de culture, Monsieur Magniez qui avait travaillé précédemment sur les domaines de la famille Rothschild. Grâce à ses compétences et son efficacité, Frédéric Magniez a très rapidement pris le vignoble en main et conduit les derniers travaux d’été et les vendanges de main de maître. Les vendanges se sont déroulées pratiquement entièrement en dehors des épisodes pluvieux et grâce à l’augmentation des effectifs et de la cadence, les raisins ont pu arriver au cuvier à l’optimum de leur qualité. 2012 sera proche de 2011 pour les 2 couleurs, avec cependant un peu plus de volume en bouche pour le blanc. Décembre 2012 25
  • 26. Jean-François Quenin, Propriétaire du Château de Pressac, Saint-Emilion Grand Cru Classé Le millésime 2012 a été marqué par un printemps humide et frais, qui a entrainé un décalage de pousse et de phénologie entre les pieds et même entre les bourgeons d’un même pied. Il a également entrainé un retard dans la floraison qui s’est étalée dans le temps. Pour couronner le tout, la pression « mildiou » a été très forte... Bref…, au début de l’été, le moral n’était pas au beau fixe !... Puis, la situation s’est inversée ; les mois d’août (et notamment la seconde quinzaine) et septembre ont été chauds et secs, avec des amplitudes thermiques importantes, gage de richesse aromatique. Dans la vigne, il a fallu beaucoup travailler ; contre le mildiou tout d’abord : il a fallu être très vigilant sur la protection. Pour l’homogénéisation des raisins d’autre part : nous avons embauché une importante troupe pour effectuer des vendanges en vert ; les grappes et morceaux de grappe en retard de maturité ont été méticuleusement éliminés. Toutes les grappes (sur 200 km de rangs de vignes au total) ont été inspectées. C’était le prix à payer pour corriger la floraison languissante et obtenir une maturité homogène. Les vendanges ont été tardives : le 4 octobre pour les « Pressac » (malbec), et à partir du 9 pour les merlots puis les cabernets francs. Les pluies de mi-octobre nous ont forcés à accélérer pour finir les cabernets sauvignons le 22 après un week-end très arrosé. Finalement, des vendanges tardives et rapides (nous avons dû embaucher 75 vendangeurs, soit la moitié de plus que les années précédentes). Le résultat est enthousiasmant ; les merlots sont fins et enrobés, aromatiques sans aucune rusticité ; le travail (acharné) de l’été est récompensé, même si les rendements sont particulièrement bas. Novembre 2012 26
  • 27. Véronique Corporandy, Responsable Technique du Château Soutard, Saint-Emilion Grand Cru Château Soutard Le rapprochement des terroirs de Cadet Piola et Soutard nous a permis de vendanger 4 cépages, merlot, malbec, cabernet franc et cabernet sauvignon afin d’élaborer notre 1er millésime du Grand Soutard. Une fois de plus, le terroir calcaire de Soutard nous a démontré son excellence ; la vigne s’est montrée généreuse. Volume et qualité nous ont encore séduits. La pertinence du choix cultural en biodynamie s’est avérée très constructive, puisque nous avons pu porter les merlots et les malbecs à leur parfaite maturité. L’expérience de l’équipe et son organisation opérationnelle nous ont permis de commencer les vendanges le 3 octobre et de terminer le 13, pour l’ensemble des propriétés de l’AG2R La Mondiale. Soutard 2011 : 23 ha, Soutard 2012 : 30 ha Château Larmande Les grands succès rencontrés jusqu’à ce jour nous ont conduits à persévérer dans notre stratégie de sélection parcellaire ; l’abandon des parcelles situées sur les terroirs qui nous paraissaient peu favorable à l’excellence (2 ha) aura une incidence qualitative très positive. Le rapprochement d’un pourcentage plus important en cabernet franc nous permettra d’apporter fraîcheur et élégance, qualités très recherchées par notre clientèle traditionnelle. Larmande 2011 : 22 ha, Larmande 2012 : 20 ha Février 2013 27
  • 28. Charles Cruse Régisseur du Château Grand Corbin, Saint-Emilion Grand Cru Classé L’année 2012 a été caractérisée par la forte pression des maladies de la vigne (mildiou, oïdium, botrytis…) et donc par la lutte intensive contre ces maladies. La totalité de nos traitements prévus a été réalisée. Cette année assez pluvieuse s’est heureusement bien terminée avec un mois de septembre ensoleillé qui a bien fait mûrir les raisins. Les vendanges se sont déroulées du 4 au 18 octobre dans des conditions relativement bonnes, certaines journées étant entrecoupées d’averses. Ces vendanges ont débuté par les merlots, que nous avons dû arrêter pour ramasser les cabernets qui commençaient à être touchés par le botrytis. Enfin, nous avons terminé par les merlots, cette année beaucoup moins sensibles au botrytis. Ce millésime 2012 est également marqué par la fusion des Châteaux Haut-Corbin et Grand Corbin. Le nouveau Château Grand Corbin représente désormais 28,5 ha de vignes d’un seul tenant composés de 70% de merlot, 25% de cabernet franc et 5% de cabernet sauvignon. Ce millésime 2012 donne des vins fins et élégants. Grand Corbin 2012, premier millésime de la fusion confirme notre choix : il allie la puissance de Haut-Corbin et de ses cabernets et l’élégance de Grand Corbin avec ses merlots bien mûrs et très aromatiques. Février 2013 28
  • 29. Jean-Francis Pécresse Propriétaire du Château Canon Pécresse, Canon Fronsac 2012, millésime darwinien Au château Canon Pécresse, l’année 2012 a été celle d’une intense sélection naturelle. Marqué, du tout début à l’extrême fin, par un profil climatique en dents de scie, alternant de grandes périodes d’humidité et de fraîcheur puis de longs cycles de chaleur et de sécheresse, ce millésime a été éprouvant pour la vigne comme pour le vigneron. Soumise à rude épreuve - même si la maladie, qui guettait à chaque tournant climatique, l’a épargnée -, la plante a été sans cesse contrainte de s’adapter à un environnement en changement perpétuel. L’atteste la modestie quasi historique des volumes récoltés en 2012 : 25 hl par hectare ! Ce tout petit rendement est l’heureux résultat d’un processus darwinien. «Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements», disait Charles Darwin. Les baies les plus fragiles ont été naturellement éliminées et, à l’arrivée, ne sont restées que les plus résistantes, mais les meilleures aussi, des raisins remarquablement constitués. Ayant capté pour eux seuls l’énergie de la vigne, s’améliorant au fil du temps, ces raisins se sont révélés étonnamment concentrés, donnant à ce millésime une substance inattendue. Mars 2013 29
  • 30. 2012 à Sauternes Vendanges délicates, récolte minimale, sélection drastique : il y aura indubitablement de très beaux vins ! Comment juger le millésime 2012 à Sauternes et à Barsac ? La réponse ne saurait être collective. A Sauternes et à Barsac, un millésime est toujours vécu comme une aventure. Le soleil, le vent, les brouillards qui déclenchent la pourriture noble apparaissent comme une alliance du hasard et du bon vouloir du ciel. Par chance, depuis une dizaine d’années, une longue série de grands et de très grands millésimes a marqué l’histoire du vignoble liquoreux. Du jamais vu à Bordeaux ! 2012 laissera le souvenir d’une année compliquée qui mit souvent les nerfs des viticulteurs de cette région exigeante à rude épreuve. Un début de printemps chaud et sec, une fin de printemps pluvieuse... Deux mois d’été sans une goutte de pluie, un botrytis qui a du mal à s’installer, des orages très localisés... Devant un développement de la pourriture noble paresseux, les vendanges ont exigé une patience extrême. Elles ne démarreront souvent qu’au mois d’octobre, et seront entrecoupées de périodes pluvieuses. Par chance, un retour inespéré du soleil marquera les derniers jours de la récolte des raisins. Chaque propriété, presque chaque parcelle a vécu différemment les aléas d’une météo indocile et de vendanges délicates. Chaque château a eu sa fenêtre de tir pour rentrer les raisins. La mosaïque du vignoble a joué son rôle, les domaines ont su réagir, ils n’ont jamais renoncé, mettant tout en œuvre pour passer entre les gouttes, trier comme on sait le faire à Sauternes des baies ramassées une à une, et ce n’est pas une image. Le résultat pour certains est au-delà de leurs espérances compte tenu des conditions, et les belles surprises ne sont pas isolées. Chaque propriétaire porte la responsabilité de l’image de ces grands crus et veille cette année plus que jamais à ce qu’ils conservent la qualité inégalée qu’ils ont su développer au fil des ans. La sélection au vignoble sera complétée par des assemblages très sélectifs, et rares sont les viticulteurs qui ne produiront pas de grand vin. ... 30
  • 31. Le millésime 2012 propose des liquoreux qui présentent une remarquable pureté aromatique. Les vins ne jouent pas sur la puissance, ils s’affirment par leur finesse, leur délicatesse, leur délié et une fraîcheur qui augurent de beaux équilibres futurs, dans un style plus aérien que ces dernières années. Et qui devrait ravir les consommateurs… 31
  • 32. Xavier Planty, Directeur du Château Guiraud, Grand Cru Classé en 1855, Sauternes Carnet de vendanges 2012 Lundi 10 septembre : début des vendanges pour le vin blanc sec. 100 vendangeurs arrivent au Château Guiraud et s’équipent de paniers et de sécateurs. A 12h30, toute l’équipe se retrouve dans la cour d’exploitation pour partager le repas de midi et repartir plein d’énergie. Les vendanges du G de Château Guiraud dureront deux semaines, la dernière presse est prévue pour le lundi 24 septembre. Mercredi 19 septembre : inquiets ! C’est la période nous direz-vous, mais vraiment le botrytis ne veut pas sortir et se mettre au boulot. Trop de sécheresse qui passerille certaines grappes et trop de froid la nuit ; nous n’avons eu que deux nuits tièdes et un peu de brouillard le matin pour enclencher le phénomène ; du jamais vu depuis 1985. La nuit de mardi à mercredi pourtant réunissait les conditions idéales. Le thermomètre, fixé au-dessus des 10°C, attesta d’une accalmie dans une suite de nuits trop fraîches pour cette parfaite alchimie. Une pluie fine avait aussi préparé les rangs, que le soleil est venu assécher généreusement avec l’appui du vent. La nuit du botrytis semblait arrivée ! Jeudi 20 septembre : le réveil est frais, trop frais. Le thermomètre à nouveau semble nous jouer des tours, mettant en péril les effets d’une nuit bienfaitrice. Le champignon cendré exige une parfaite trinité entre les éléments, eau, vent et soleil. 2012 nous rappelle que c’est cet équilibre si précieux qui fait l’exceptionnalité de nos vins d’or. Attendons donc, et en attendant nous vendangeons des sémillons magnifiques pour de grands vins blancs secs. Vendredi 21 septembre : la nuit de l’espoir ! Le thermomètre a fait preuve de clémence en restant au-dessus des 15°C. S’ensuivit une petite pluie matinale laissant place à un beau soleil l’après-midi… Bientôt les premiers coups de ciseaux pour le Sauternes ? A suivre ! ... 32
  • 33. Dimanche 23 septembre : deux nuits de suite à 15°C, avec un peu de pluie et du brouillard hier matin mais pas aujourd’hui dimanche… C’est compliqué il semble que le raisin change ; va arriver le trou noir, c’est-à-dire le moment où l’on ne peut plus faire de sec et pas encore de grands Sauternes. J’espère qu’il va être court ! Mardi 25 septembre : dernière matinée de vendanges pour les secs. Au total, 9 jours et demi de vendanges pour le G de Château Guiraud 2012. Dans le chai, les barriques gazouillent gentiment, quelle douce musique ! Lundi 1er octobre : pleine lune hier soir. Il fait frais, on a rallumé le feu dans la cheminée du château cette nuit pour notre 2ème Fête de la Lune. Heureusement la météo prévoit un redoux, les sécateurs sont prêts, l’ami Botrytis pointe le bout de son nez. Encore quelques jours et on y va ! Jeudi 4 octobre : retour dans les rangs de vignes pour le Sauternes cette fois ! Un premier passage pour « nettoyer » la vigne. Les maternelles de Sauternes nous donnent un petit coup de mains dans la matinée ! Mardi 9 octobre : on continue cette première phase de nettoyage et enfin les tout premiers lots de Sauternes rentrent dans le chai. C’est délicat cette année : nous n’étions pas sûrs de vendanger hier soir encore. Les vendangeurs ont dû appeler ce matin à 7h30 pour savoir s’ils viendraient ou non. Vendredi 12 octobre : un temps souvent couvert le matin, du brouillard mais quelques éclaircies entre deux averses nous accompagnent depuis trois jours. La pluie nous arrête aujourd’hui. Jeudi 25 octobre : reprise après 12 jours de pluie non-stop ! ... 33
  • 34. Lundi 29 à mercredi 31 octobre : trois jours qui sauvent la récolte… Jeudi 1er novembre : fin de vendanges aujourd’hui 1er novembre à 10h. Nous nous sommes faits sortir des vignes par un grand abat d’eau sous un ciel tout noir ! C’est donc fini... Seuls ces trois jours nous ont permis de rentrer des lots dignes de Château Guiraud. Nous verrons après vinification si les promesses du raisin sont tenues ! « Nous avons vendangé des raisins botrytisés et concentrés uniquement trois jours, les 29, 30 et 31 octobre. Avant et après il n’y a rien de très bon, même si cela est correct ; en trente ans, je n’ai vécu cela qu’en 92, 93 et 94. Heureusement ces trois belles et rares journées de la fin octobre vont nous permettre de faire un peu de premier cru. L’honneur est sauf ! » Xavier Planty La maîtrise de vigneron pour ce trentième millésime signé Planty a parlé. Février 2013 34
  • 35. Patrick de Montal, Propriétaire du Domaine d’Arton, Côtes de Gascogne Cette année fut l’année des contrastes climatiques : • Episode hivernal allant jusqu’à -18°C et 20 cm de neige ; • Episode printanier pluvieux ; • Episode estival aride (moins de 20 mm de pluie en 2 mois) Résumé du cycle de la vigne Débourrement précoce avec ralentissement dû à un printemps pluvieux et frais et à un orage de grêle touchant la propriété de plein fouet (50% de pertes de récolte avec des parcelles étant touchées à plus de 70%). Floraison très étalée et faite dans de mauvaises conditions (fraîcheur et pluie étalant la floraison sur 1 mois). Après la pluie le beau temps voire le grand beau temps et même la sècheresse estivale (moins de 20mm de pluie pendant près de 2 mois). La véraison des raisins commença aux alentours du 8 août. Cependant, sur une même grappe la véraison débuta pour certains grains avec presque 2 semaines de décalage. Les vendanges Les vendanges débutèrent le 10 septembre pour le sauvignon et se terminèrent le 29 octobre avec la récolte de nos petits mansengs destinés à l’élaboration de notre récolte tardive (Victoire) Généralités Les points forts furent certainement les vendanges qui se déroulèrent sous des ... 35
  • 36. conditions climatiques idéales (fraîcheur et beau temps). Les points faibles : de grands écarts de maturité, un faible rendement dû à la grêle et un blocage de végétation dû à la sècheresse. Malgré de multiples points faibles, le millésime 2012 se caractérise par des vins fruités et souples. Année difficile, tant pour maintenir un état sanitaire de la vigne devant une forte pression des maladies (printemps pluvieux) que pour réussir à déterminer une date optimale de récolte. La dégustation des baies aura été un des facteurs déterminants pour décider, in fine, des dates de vendange. Janvier 2013 36
  • 37. Miren de Lorgeril, Propriétaire des Vignobles Lorgeril, Languedoc Roussillon Résumé du cycle de la vigne en 2012 Une pluviométrie normale a reconstitué les réserves des sols et a permis aux vignes de s’épanouir tout au long du cycle de végétation. Les années plus humides sont de belles années sous nos cieux ensoleillés ! La vigne s’est donc bien développée avec une végétation bien équilibrée jusqu’à fin août, même si les grappes étaient petites, (peu de grains), ce qui a conduit à une récolte faible. L’été a été beau sans canicule et avec les 3 beaux orages « habituels », puis une forte pluie fin septembre qui a rafraîchi le temps. Les cieux clairs ont fait baisser la température de nuit, ce qui a conduit à une maturation lente malgré les après- midi chauds. Ces écarts de températures entre nuits et jours sont propices à une maturation lente et donc au développement des arômes. Nos zones d’altitude se révèlent plus précieuses encore. Le temps a été ensuite exceptionnellement beau pendant les vendanges. Notre équipe a été bien préparée et motivée par Bernard DURAND, notre nouveau Directeur technique qui nous a rejoint cet hiver, après avoir dirigé la production Sud de François LURTON pendant 17 ans. Nous avons vendangé pendant plus de 6 semaines, du 10 septembre (pour renforcer la vivacité des chardonnays et des rosés) jusqu’au 25 octobre pour les derniers cabernets et le 3 novembre pour la vendange tardive de chardonnay, et nous avons beaucoup plus vendangé de nuit pour conserver la fraîcheur. Points forts et points délicats Il fallait être spécialement vigilant sur l’état sanitaire cet été, la pression d’oïdium étant très forte. Un raté de traitement sur quelques rangées de chardonnay nous a donné une idée de ce qu’auraient pu être les dégâts. Bien sûr, nous poursuivons nos travaux en agriculture raisonnée et la traçabilité pour protéger l’état sanitaire, tout en utilisant le moins de produits possible et en travaillant les sols. ... 37
  • 38. Les cépages tardifs (mourvèdres en zones méditerranéennes, grenaches et cabernets en Cabardès) ont eu besoin de temps pour mûrir compte tenu de la fraîcheur de la fin de saison ; mais le bon état sanitaire a permis d’attendre qu’ils finissent de mûrir lentement et complètement en offrant une belle fraîcheur. Ceci explique la longueur des vendanges Quelles ont été les caractéristiques de cette année ? Le millésime 2012 présente un très joli fruit, de la fraîcheur et un bel équilibre, grâce à deux caractéristiques fortes de l’année : • Le temps frais a permis une maturation spécialement lente, qui, renforcée par des vendanges de nuit et bien soutenue par une macération à froid, a épanoui la fraîcheur et le fruit des vins. • Le bon état sanitaire a permis d’adapter les vendanges - étalées sur 6 semaines - au rythme de maturation de chaque terroir et chaque famille de cépage, ce qui donne un très bel équilibre à ce millésime 2012. Les raisins bien mûrs ont livré spécialement facilement leurs couleurs, arômes et tanins. Les fermentations ont été régulières, sans accélération, ni écarts trop forts de température. Les vins sont donc encore davantage que l’année dernière « sur le fruit », croquants et gourmands, frais et élégants, structurés avec des tanins bien fondus. Nous pensons avoir continué à progresser notamment à Ciffre, en Roussillon et à la Livinière, les vins exprimant une belle intensité de fruit par cette extraction douce. • Nous ferons un Grand vin en ‘Latour de France’ Roussillon villages, qui nous semble remarquable de finesse • Une surprise est probable par un Grand vin en blanc dont nous vous reparlerons… Janvier 2013 38
  • 39. Nicolas Perolini, Directeur d’exploitation du Château Lauzade, Côtes de Provence Ce millésime 2012 au vignoble nous aura fait passer des nuits blanches : le froid hivernal, la grêle et la sécheresse. En effet nous avons connu un hiver extrêmement rude, avec des températures ressenties proches de -15°C ! Les traces les plus visibles se sont constatées avec certains bourgeons brûlés et donc un manque de production. Au printemps la grêle a frappé le département du Var et le couloir n’est passé qu’à quelques kilomètres de la propriété. Pour vous faire partager la violence du phénomène, certains de nos voisins ont tout simplement perdu la récolte ainsi que celle de l’année prochaine. Puis, de mai à août, nous avons enregistré très peu de pluie. Fort heureusement les ressources souterraines étaient bien fournies et la vigne, grâce aux soins apportés au vignoble, a réussi à trouver la force d’aller puiser cette eau et nous donner de beaux raisins à maturité. La pluie est arrivée en même temps que le mois de septembre, ce qui nous a fait gagner en volume ! Le mois d’août en chai a été marqué par les travaux de rénovation de notre chai béton et de l’installation de notre système de thermorégulation. Les travaux ont fini quelques jours avant le début des vendanges, je vous laisse imaginer la tension environnante... La combinaison de raisins sains et équilibrés et cette avancée au chai, à permis de dégager du temps non négligeable pour suivre de très près nos différentes cuvées et ce dans une ambiance décontractée mais sérieuse. Les vendanges ont débuté fin août quelques jours pour s’arrêter le temps de laisser la plante absorber la pluie, et enfin reprendre sans discontinuité jusqu’à la mi octobre. A l’heure d’aujourd’hui les assemblages des rosés et des blancs sont validés et ... 39
  • 40. laissent présager de grands moments de plaisir !! Nous sommes actuellement en train de finaliser la seconde partie des futurs investissements du chai qui vont permettre de faire un bond considérable dans la manière d’apprivoiser au plus près ce terroir magnifique et unique. Janvier 2013 40
  • 41. Guillaume et Soledad Tari, Propriétaires du Domaine de La Bégude Bandol Après un hiver très froid et surtout neigeux au mois de janvier, notre terre a fait de belles réserves d’eau pour résister à un été très sec : 3 mois sans la moindre pluie… Pas l’habituelle pluie de mi-juillet et de mi-août, il a fallu attendre fin août pour le premier orage. Une pluie fine et salvatrice pour notre plus grand bonheur, car nous craignions un blocage de maturité. Il nous fallait maintenant attendre et les bonnes conditions météo l’on permis, en toute sérénité. Nous avons commencé à vendanger le 24 septembre et fini comme d’habitude les derniers de l’appellation, le 10 octobre. Compte tenu de la grande diversité de terroirs et d’expositions des parcelles à la Bégude (17 hectares disséminés au sein de 500 hectares de garrigue en 24 parcelles) nos vendanges sont longues afin de choisir le moment optimal pour chaque lieu. Le rendement de 22 hectolitres / hectares dû à la minéralité des lieux et à l’exposition au mistral sur le point culminant de l’appellation Bandol. Très bel état sanitaire des raisins ce qui nous a permis de patienter. Les vinifications pour le rosé ont été longues comme chaque année et se sont achevées en décembre. Le rouge a fini sa fermentation malolactique en janvier. Fait exceptionnel, nous aurons un peu de blanc cette année issu de la parcelle préférée des sangliers, un terroir frais, dans un vallon protégé de la chaleur parfois écrasante de la Provence, environ 1000 bouteilles… Ce millésime semble être caractérisé par un bel équilibre, solaire, concentré mais doté toujours de cette fraîcheur caractéristique du domaine et de son altitude, notamment due à l’amplitude thermique entre le jour et la nuit. Une belle promesse pour l’avenir. Février 2013 41
  • 42. Millésime 2012 Rare et précieux en Bourgogne 12 novembre 2012 Du jamais vu ! Voilà ce que les professionnels bourguignons disent de la météo de l’année. Face aux caprices du temps, ils ont redoublé d’efforts pour obtenir le meilleur de leurs vignes. Les premières dégustations rassurent. Du nord au sud de la Bourgogne, la filière est unanime : la qualité des vins en cours d’élaboration est excellente, inespérée au vu des conditions climatiques. Seule ombre au tableau, les quantités récoltées sont en baisse par rapport à la moyenne, autour de 20 % selon les estimations. Hiver doux, mars printanier, fraîcheur et gel au printemps, mai estival, juin rafraîchi et pluvieux, été instable, canicule, grêle, orages… un programme météo chargé, qui n’a pas épargné les vignes. Le froid et l’humidité du printemps ont engendré coulure (non transformation de certaines fleurs en fruit), millerandage (fécondation incomplète de la fleur qui donne de petites baies) et une forte pression du mildiou et de l’oïdium. Les brèves mais fortes chaleurs de l’été ont provoqué échaudage et grillure des baies. Ces phénomènes, survenus avant la période de maturation, ont entraîné une baisse significative de récolte, sans impacter la qualité des raisins. Au contraire, des grappes aérées aux petites baies garantissent concentration et intensité. Ayant dû composer avec les éléments et se battre au jour le jour, les hommes, comme le matériel, ressortent usés, mais vainqueurs, de cette campagne. A l’heure des vendanges, sous le soleil, c’est une matière première saine, exempte de maladie et de pourriture, qui a rejoint les cuveries. Rare, le millésime 2012 des vins de Bourgogne n’en sera que plus précieux ! 42
  • 43. Jacques Lardière, Maison Louis Jadot, Bourgogne Millésime né d’une saison chahutée, pleine de contraste de vie au rythme peu commun. Chaque année le vigneron assure le suivi régulier de ses ceps ; en 2012 il a dû s’arc- bouter, et ne rien « lâcher » pour combattre et vaincre les maladies cryptogamiques … et sauver la récolte. Mais à travail laborieux, la nature - dans une grâce mille fois appréciée - nous a préservé de la pourriture, et les raisins rentrés aux chais étaient d’une qualité étonnante … rendant aux visages des hommes, une clarté nouvelle, dégageant les rides qui s’incrustaient jusqu’alors aux visages inquiets ! On parle de ce qui est sauvé … car tous les aléas – avec la grêle en plus – ont divisé par deux la récolte. La réponse optimiste est dans la qualité des vins. Les rouges sont une belle réussite. Les blancs semblent prendre un chemin d’élégance, sans lourdeur, et ce style devrait plaire à tous. Décembre 2012 43
  • 44. Charles Philipponnat, Président Directeur Général du Champagne Philipponnat et duClos des Goisses, Champagne Premières impressions Chez Philipponnat les vendanges viennent de s’achever (lundi 24 septembre). Elles avaient commencé le 13, s’étaient interrompues le 15 pour reprendre le 18 afin de rechercher la maturité idéale. Les gelées d’hiver, de printemps, le froid subi juste après la floraison et la coulure qui s’en est suivie ont eu raison des espoirs d’une belle récolte en quantité. L’humidité de juillet nous a donné beaucoup de travail, surtout pour le désherbage des sols (entièrement mécanique désormais : au tracteur équipé d’ « interceps », au cheval de trait et même à la sarclette manuelle dans les pentes ardues du Clos des Goisses). Le mildiou a encore fait sécher quelques grappes, mais le feuillage a été protégé et est resté bien vert, assurant une bonne photosynthèse. Le rendement n’atteint que 6 à 7000 kilos/hectare (30 à 35 hl/ha en cuvée, seule fraction du pressurage utilisée chez Philipponnat). En revanche, la qualité est au rendez-vous, particulièrement dans les pinots noirs, où la grande richesse en sucre (de 11°5 à plus de 12°), plus haute qu’en 1976, 2000 ou 2003, est associée à une acidité très satisfaisante, et plus agréable qu’en 1996. La proportion élevée d’acide malique permettra de conserver une belle fraîcheur, sans excès. Cela est à mettre au crédit d’un mois d’août exceptionnellement sec et à 3 semaines de septembre également sèches, aux nuits froides. Le dicton est vérifié : août fait le moût. ... 44
  • 45. Originalité du millésime, le Clos des Goisses est un peu moins mûr qu’Ay (base de la cuvée 1522), car le rendement y est un peu meilleur, ce terroir très chaud ayant fleuri avant la vague de froid de juin. Les moûts sont clairs, peu ou pas oxydatifs, et présentent déjà une belle qualité aromatique. Les meilleurs fermentent déjà en fûts de bois. Cela promet de la pureté et de la longévité. Tout sera à confirmer dans quelques semaines à la dégustation des vins clairs, mais d’ores et déjà, ce que nous voyons se situe entre 2002 et 1959, grands millésimes s’il en fut en Champagne. Septembre 2012 45
  • 46. Karim et Sandro Saadé, Propriétaires du Chateau Marsyas, Liban 2012 : l’automne fut très pluvieux suivi par un hiver froid et très neigeux. Les précipitions qui furent abondantes et supérieures à la moyenne se sont arrêtées très tôt au début avril. S’en est suivi un printemps chaud et sec ainsi qu’un été assez chaud avec une fin juin assez caniculaire. Les rendements ont été diminués pour permettre une maturité des peaux correctes et éviter la déshydratation des baies. Les vendanges ont commencées la troisième semaine d’août et se sont terminées 1 mois plus tard. Février 2013 46