*** Pour les personnes ayant une déficience visuelle ou auditive, cette présentation du gouvernement du Canada peut être fournie en format accessible sur demande. Veuillez communiquer avec le Secrétariat de la conférence au maladie_lyme_disease@phac-aspc.gc.ca pour demander une copie. ***
Les exposés présentés lors de la Conférence en vue d’élaborer un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme sont la propriété de l’auteur, à moins d’indication contraire. Si vous faites référence au travail de l’auteur, vous devez nommer l’auteur et le titre de son exposé, ainsi que le lieu et la date de l’exposé.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le secrétariat de la Conférence sur la maladie de Lyme à l’adresse maladie_lyme_disease@phac-aspc.gc.ca
1. Surveillance de la maladie de Lyme au
Canada
Nick H. Ogden, Laboratoire national de microbiologie à Saint-Hyacinthe
Pour les personnes ayant une déficience visuelle ou auditive,
cette présentation du gouvernement du Canada peut être
fournie en format accessible sur demande. Veuillez
communiquer avec le Secrétariat de la conférence au
maladie_lyme_disease@phac-aspc.gc.ca pour demander une
copie.
2. Divulgation du corps professoral/du présentateur
• Membre du corps professoral : N.H. Ogden, Ph. D., n’a
pas d’intérêts commerciaux
2
3. Divulgation du financement commercial
• Ce programme n’a reçu aucun financement commercial ou soutien
en nature.
• Possibilité de conflits d’intérêts :
– Nick Ogden n’a reçu aucun financement, sauf de son employeur.
3
4. 4
Plan de la discussion
• Qu’est-ce que la surveillance dans un contexte de santé
publique?
• Évolution des risques environnementaux au Canada
• Objectifs en matière de surveillance
• Méthodes de surveillance
– Surveillance des risques environnementaux = « alerte
rapide »
– Surveillance des cas d’infection humaine
5. La surveillance : de quoi s’agit-il?
Définition de l’OMS :
« la collecte, l’analyse et l’interprétation continues et systématiques des
données liées à la santé, nécessaires à la planification, la mise en œuvre et
l’évaluation de la pratique en santé publique. » Une telle surveillance peut :
1. servir de système d’alerte rapide pour des urgences imminentes en santé
publique;
2. documenter l’incidence d’une intervention ou assurer le suivi des progrès
vers des objectifs précis;
3. surveiller et préciser l’épidémiologie des problèmes de santé afin de
permettre l’établissement de priorités et d’orienter les stratégies et les
politiques en matière de santé publique.
5
7. 7
La maladie de Lyme
• Il s’agit d’une infection bactérienne causée par Borrelia burgdorferi.
• Elle est transmise chez les animaux sauvages hôtes (rongeurs,
écureuils, oiseaux, etc.) par des tiques (Ixodes scapularis et
I. pacificus), qui peuvent la transmettre aux humains.
• Au début, la maladie est bénigne et ressemble à une grippe avec
lésion cutanée typique (érythème migrant).
• La maladie s’aggrave ensuite : arthrite de Lyme, neuroborréliose et
blocage cardiaque.
8. Larve cherchant un hôte
Larve gorgéeNymphe cherchant un hôte
Adulte gorgé
Œufs
Le cycle de transmission de Borrelia burgdorferi s.s.
dépend du cycle de vie de la tique.
Nymphe gorgée
Adulte cherchant un hôte
La larve gorgée se transforme en nymphe
L’infection survit à la transformation
Les tiques adultes se nourrissent du sang
de chevreuils, mais ces derniers ne
transmettent pas la bactérie B. burgdorferi.
4 1
3 500
2 500
400250
50
Photo by
N.H. Ogden
9. À quoi ressemblent les tiques qui transmettent la
bactérie B. burgdorferi?
Nymphe cherchant un hôte
Nymphe s’alimentant
Femelle adulte
cherchant un hôte
Nymphes à différents
stades d’engorgement
Tiques femelles adultes à
différents stades d’engorgement
9
Photo by
L.R. Lindsay
Photo by
L.R. Lindsay
Photo by
L.R. Lindsay
10. Où les tiques sont-elles présentes – à l’échelle
continentale?
I. scapularis
I. pacificus
10
11. Où les tiques sont-elles présentes – à l’échelle nationale?
I. scapularis
I. pacificus
11
12. Où les tiques sont-elles présentes – à l’échelle du
paysage?
12
Photo: Dustin M. Ramsay
13. Où les tiques sont-elles présentes – dans une région
boisée?
13
Photo: Dustin M. Ramsay
14. Facteurs déterminant où se trouvent les tiques et où
existe le risque de maladie de Lyme
• Climat : Le climat doit être suffisamment chaud – si le climat est trop
froid, les tiques meurent avant la fin de leur cycle de vie.
• Habitat : Les tiques passent la plus grande partie de leur vie,
lorsqu’elles ne sont pas accrochées à un hôte, dans les couches de
surface du sol ou de la litière – dans un habitat inadapté, elles gèlent en
hiver et se dessèchent en été. Cela correspond essentiellement aux
régions boisées et à l’orée des bois.
• Abondance des hôtes : Il doit y avoir suffisamment de chevreuils pour
les tiques femelles adultes, et il doit aussi y avoir des souris, des
écureuils, des oiseaux, etc. Encore une fois, cela correspond aux
régions boisées et à l’orée des bois.
14
15. Comment quantifions-nous le risque de maladie de
Lyme dans l’environnement?
• Risque = densité de tiques (D) x prévalence (P = proportion infectée)
• Les populations d’Ixodes pacificus présentent un faible risque – la
densité est moyenne et la prévalence est faible en raison de l’écologie
de la transmission
• Les populations de Dermacentor variabilis ne présentent aucun
risque – la densité est de moyenne à élevée, mais la prévalence est
nulle car l’espèce D. variabilis n’est pas capable de transmettre la
bactérie B. burgdorferi
• Les populations d’Ixodes scapularis présentent un risque élevé – la
densité est de moyenne à élevée, et la prévalence est élevée en raison
de l’écologie de la transmission
• Qu’en est-il des tiques de l’espèce I. scapularis dispersées par les
oiseaux migrateurs?
15
16. Le risque est faible, mais répandu, puisque les tiques sont propagées
par les oiseaux migrateurs
Photo de Bill Hilton Jr
(www.hiltonpond.org)
• Dans une population résidente, sur un hectare :
– QAf 2 000 – 30 % infectés = 600
– QN 10 000 – 20 % infectés = 2 000
– QL 300 000 – 0 % infectés = 0
• Risque (D x P) = 2 600
• Dans un endroit peuplé uniquement de tiques
dispersées par les oiseaux :
– QAf 20 – 30 % infectés = 6
– QN 1 – 20 % infectés = 0,2
– QL 0 – 0 % infectés = 0
• Risque (D x P) = 6,2
16
17. Risque élevé Risque faible
Risque de tiques transportées
par des oiseaux
Risque moyen
Évaluation des risques : cartes des risques jumelant l’aspect favorable des
températures et l’étendue des aires de répartition des tiques
Ogden et al., Int J Health Geogr, 2008
17
year 2000
18. Risque élevé Risque faible
Risque de tiques transportées
par des oiseaux
Risque moyen
Évaluation des risques : cartes des risques jumelant l’aspect favorable des
températures et l’étendue des aires de répartition des tiques
Ogden et al., Int J Health Geogr, 2008
18
year 2020
19. Risque élevé Risque faible
Risque de tiques transportées
par des oiseaux
Risque moyen
Évaluation des risques : cartes des risques jumelant l’aspect favorable des
températures et l’étendue des aires de répartition des tiques
Ogden et al., Int J Health Geogr, 2008
19
year 2050
20. Risque élevé Risque faible
Risque de tiques transportées
par des oiseaux
Risque moyen
Évaluation des risques : cartes des risques jumelant l’aspect favorable des
températures et l’étendue des aires de répartition des tiques
Ogden et al., Int J Health Geogr, 2008
20
year 2080
22. Objectifs en matière de surveillance
• Que pouvons-nous faire pour limiter, prévenir et combattre la maladie de
Lyme?
– Prévenir les cas :
• Aucun vaccin
• Prévention personnelle
• Contrôle environnemental
– Veiller à ce que les cas de maladie de Lyme soient diagnostiqués et traités au
stade précoce plutôt que tardivement
• Renseignements sur la maladie de Lyme à l’intention du public
• Renseignements à l’intention des professionnels de la santé
• La surveillance vise à déterminer ce qui suit :
– La population canadienne à risque (régions où le risque est présent, groupes
démographiques qui contractent la maladie) – en vue de cibler l’information et
les interventions qui serviront à prévenir et à informer
– Les types de maladie de Lyme qui surviennent – pour aider les professionnels
de la santé
– L’efficacité de notre travail de prévention
22
23. PREMIÈRE MÉTHODE DE
SURVEILLANCE DE TYPE « ALERTE
RAPIDE » PORTANT SUR LE RISQUE
ENVIRONNEMENTAL :
SURVEILLANCE ACTIVE DES TIQUES
23
24. Première méthode de surveillance active : Capture de rongeurs
• Les rongeurs sont capturés dans des pièges appâtés permettant de les attraper
vivants au cours d’une ou plusieurs nuits de piégeage
• Procédure utilisée pour les rongeurs :
– Anesthésie
– Examen pour détecter la présence de tiques
– Prélèvement des tiques
– Prélèvement d’un échantillon sanguin
– Analyse sérologique du sang pour détecter une infection
– Dépistage de la bactérie B. burgdorferi (etc.) chez les tiques par réaction de
polymérisation en chaîne
• Avantages :
– Associée au signalement, il s’agit de la méthode de référence par excellence
– Détection sensible des tiques – les rongeurs sont de bonnes sentinelles
– Détection sensible des pathogènes – l’analyse des tiques gorgées est un bon moyen de
détecter les rongeurs infectés, et la prévalence est souvent élevée chez les rongeurs
• Inconvénients :
– Pas de résultat immédiat (délai d’un jour)
– Exige beaucoup de ressources (personnes, pièges, équipement)
– Une visite de site dure deux jours
24
25. Deuxième méthode de surveillance active : Échantillonnage à l’aide d’un filet traînant
• Traîner une étoffe de 1 m2 à la surface du sol d’un terrain boisé
selon un horaire, une distance et un parcours normalisés
• Vérifier la présence de tiques tous les 10 mètres
• Permet de détecter :
– La présence ou l’absence d’I. scapularis MAIS NON d’I. pacificus
– La quantité d’I. scapularis, le cas échéant
– La présence et la prévalence de l’infection à B. burgdorferi (par
réaction de polymérisation en chaîne au Laboratoire national de
microbiologie)
• Avantages :
– Relativement facile à faire – possibilité de visiter plusieurs sites par
jour
– Résultat immédiat
– Détermination du risque pour le public (ce qui saute sur le filet = ce
qui pourrait sauter sur des personnes)
– Détection des tiques tout au long de la saison (adultes, puis nymphes,
puis larves, puis adultes)
• Inconvénients :
– Pas aussi sensible que la capture de rongeurs pour détecter les tiques
– Moins de chance de détecter la présence de B. burgdorferi que par
les tests sur des rongeurs
25
26. Risque lié à la maladie de Lyme au Canada par la
surveillance active sur le terrain
26
Ogden et al., RMTC 2014 Bouchard et al., Can Vet J, 2015
Simon et al., PLoS One, 2015
27. DEUXIÈME MÉTHODE DE
SURVEILLANCE DE TYPE « ALERTE
RAPIDE » PORTANT SUR LE RISQUE
ENVIRONNEMENTAL :
SURVEILLANCE PASSIVE DES TIQUES
27
28. Programme de surveillance passive des tiques
Surveillance passive de l’espèce I. scapularis au
Canada depuis 1990
Tiques prélevées sur les patients et soumises par les
cliniques médicales et vétérinaires
Collecte de tiques et identification des espèces par
province et par territoire (T.-N.-L., N.-B., Qc, Ont., Man.,
Sask., Alb. – Réaction de polymérisation en chaîne de
Borrelia burgdorferi au Laboratoire national de
microbiologie de l’ASPC
Données de surveillance passive :
Permet d’obtenir un ensemble de données important (de
1990 à aujourd’hui)
Vaste couverture géographique
Elles sont sensibles, mais générales en raison de la
détection des tiques dispersées par les oiseaux (surtout les
données provenant des tiques prélevées sur les chiens)
Participation de plus en plus changeante des provinces et
des territoires en matière de santé publique en raison de
l’augmentation des coûts
28
29. Obtention de signaux d’alerte rapide à partir des données
de surveillance passive des tiques
29
Cartes d’alerte : Koffi et al., J Med Entomol, 2012
Ogden et al., Environ Health Perspect, 2014
Leighton et al., J Appl Ecol, 2012
Analyse de concentrations de cas : Ogden et al., Environ Health Perspect, 2010
31. Surveillance des cas d’infection humaine
• Il n’existe pas d’essais pratiques et sensibles en laboratoire pour la maladie de Lyme
au stade précoce; un professionnel de la santé doit établir un diagnostic en se servant
de critères cliniques.
• La sérologie constitue la principale méthode pour diagnostiquer la maladie de Lyme au
stade disséminé.
• Toutefois, en raison de questions liées à la spécificité, l’interprétation des tests
sérologiques doit être faite à l’aide de renseignements fournis par le patient :
– manifestations cliniques pertinentes correspondant à la maladie de Lyme;
– antécédents d’exposition crédibles aux vecteurs de la maladie de Lyme.
• La déclaration de cas de la maladie de Lyme au stade précoce nécessite des
observations cliniques plus une exposition.
• La déclaration de cas de la maladie de Lyme au stade disséminé nécessite des
observations cliniques plus des essais en laboratoire plus une exposition.
• Vise à saisir les nouveaux cas plutôt le syndrome de Lyme post-traitement.
31
32. Principales conclusions de la surveillance des cas de
contraction de la maladie de Lyme chez l’humain
32
Début d’une surveillance
nationale coordonnée
Ogden et al, RMTC, 2015
• Tendances spatiotemporelles des cas
33. Principales conclusions de la surveillance des cas de
contraction de la maladie de Lyme chez l’humain
• L’incidence la plus élevée est signalée chez les hommes de 55 à
74 ans; possiblement un pic chez les enfants de 5 à 14 ans.
33
34. Principales conclusions de la surveillance des cas de
contraction de la maladie de Lyme chez l’humain
• Il existe une proportion relativement faible de cas déclarés au stade précoce
de la maladie. Est-ce dû à la sensibilisation?
34
35. Principales conclusions de la surveillance des cas de
contraction de la maladie de Lyme chez l’humain
• Variations selon l’âge et types de maladie de Lyme observés
EM (N = 206)
Neurologiques (N = 81)
Cardiaques (n = 17)
Arthrite (n = 110)
35
36. Autres maladies émergentes transmises par les tiques
• Maladies transmises par I. scapularis (apparaissant
en même temps que la maladie de Lyme) ou par I.
pacificus :
– Anaplasmose (Anaplasma phagocytophilum)
– Babésiose (Babesia microti)
– Virus Powassan
– Pathogène similaire à Ehrlichia muris
– Borrelia mayonii
– Maladie avec fièvre récurrente (Borrelia miyamotoi)
• Maladies et troubles transmis par d’autres tiques
– Ehrlichiose monocytaire (Ehrlichia chaffeensis)
– Fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (Rickettsia
reckettsii)
– Paralysie causée par la morsure de la tique