1. Une année à
Saint-Paul et
Amsterdam
Terres Australes
et Antarctiques Françaises
Eliane Ledoux
Chef de district de la 61e mission
Septembre 2009 à septembre 2010
2. Sommaire
• Les TAAF, qu’est-ce que c’est ?
• Saint-Paul et Amsterdam, généralités
• La base Martin de Viviès
• Ceux de la 61e mission, qui fait quoi ?
• La logistique, le Marion Dufresne
• La faune : naturelle et introduite
• Les activités scientifiques
• La pêche professionnelle
• Les loisirs
4. 1- La Terre Adélie
La base Dumont d’Urville en Terre Adélie, sur le continent Antarctique, est
isolée du reste du monde près de 8 mois par an, par plusieurs centaines de
kilomètres de banquise.
On y accède en été en naviguant sur l’Astrolabe, au départ de la Tasmanie.
5. 2-3-4
Les trois districts
austraux,
dans l’Océan Indien
- les îles Crozet
- Kerguelen
- Saint-Paul et Amsterdam
desservis 4 fois par an par le Marion
Dufresne
6. Une rotation du Marion Dufresne,
au départ de la Réunion, dure
environ 1 mois, avec 2 à 4 jours
d’escale sur chaque district.
LA REUNION
2880 km
2860 km
AMSTERDAM
SAINT-PAUL
1420 km
CROZET 1480 km
KERGUELEN
7. 46°sud
Les îles Crozet
• La plus grande concentration aviaire au
monde (60 tonnes d'oiseaux au km² : manchots, albatros,
skuas, chionis, pétrels...)
• Une météo très difficile
• La petite base Alfred Faure, sur l’île de
la Possession, abrite de 20 à 40
8. 49°sud
Kerguelen
Port aux Français
• Un archipel grand comme la Corse,
célèbre pour ses tempêtes
• Une grande base avec jusqu’à 130
personnes
9. Depuis 2006, les trois districts
austraux sont une Réserve
Naturelle Nationale (domaines
terrestre et maritime)
10. 5 - Le cinquième district
Le dernier district, rattaché aux TAAF depuis 2007
Les Iles Eparses
11. 5 - Le cinquième district
Le dernier district, rattaché aux TAAF depuis 2007
Les Iles Eparses
12. L’administration des TAAF
Les TAAF sont une collectivité
d’outre-mer
•gérée par un Préfet et cinq chefs de districts,
bénéficiant d’une autonomie administrative et
financière.
•siège à Saint-Pierre de La Réunion
•budget d’environ 23 millions d’euros
•40 personnes employées au siège et jusqu’à 250
personnes sur les districts
•dotant la France d’une Zone Economique Exclusive
particulièrement riche, de plus de 2,5 millions de km2
13. En vert, la Zone Economique Exclusive
française dans l’Océan Indien
14. Saint-Paul et Amsterdam
Positionnées par 77° est et de part et d’autre du 38e parallèle sud, Saint-Paul et
Amsterdam sont éloignées d’une centaine de km. On y bénéficie d’un climat
océanique, proche de celui de la Bretagne Nord.
Un peu d’histoire :
La première mention d’Amsterdam est faite dans les documents de
navigation de Sebastian Del Cano en 1522, qui avait repris le
commandement de l’expédition de Magellan autour du monde.
En 1633, elle doit son nom à Van Diemen, un capitaine hollandais qui
lui donne le nom de son navire, La Nouvelle Amsterdam.
Entre 1843 et 1853, la France revendique la possession de Saint-Paul
et Amsterdam jusqu’à ce qu’elle soit contestée par l’Angleterre.
En 1892 puis 1897, deux navires, La Bourdonnais puis L’Eure viennent
prendre officiellement possession de ces terres pour la France, qui
seront rattachées à Madagascar (alors colonie française) en 1924.
En 1929 a lieu le drame des oubliés de l’île Saint-Paul et de leur
conserverie de langoustes.
A partir de 1949, une base scientifique permanente est installée sur
Amsterdam, qui prend le nom de Martin de Viviès, ingénieur météo et
chef de la première mission.
En 1955, la collectivité territoriale des TAAF est créée, débouchant sur
le mode d’administration actuel.
15. Saint-Paul
Superficie de 8 km2
Réserve naturelle intégrale, inoccupée, où le débarquement est interdit sauf pour
des missions scientifiques ponctuelles, dont l’entretien du marégraphe
16. Amsterda
m
Point culminant
881 mètres Base Martin de Viviès
Superficie de 55 km2
10 km de long
20. L’équipe de la 61 e mission
9 militaires assurent :
-l’entretien de la base (bâtiments, centrale électrique,
plomberie, etc.)
-la logistique, la gestion du parc informatique
-l’entretien des véhicules (tracteurs, grue, etc.)
6 jeunes scientifiques (ingénieurs et biologiste) terminant leurs études s’occupent de
chimie de l’atmosphère, géophysique, biologie animale.
2 contractuels réunionnais sont en charge de la cuisine.
2 autres, sous la responsabilité d’un militaire, participent à l’entretien des bâtiments.
Ils ont des missions plus courtes, de 5 à 8 mois, qui se renouvellent année après année.
3 agents de la Réserve Naturelle avaient des missions de préservation de
l’environnement ; pendant les 6 mois d’été. Pour la mission 61, il s’agissait
essentiellement d’opérations de chasse !
J’étais chef de district, en charge de
1 médecin veille à notre santé. l’ensemble de la mission. Mes
attributions étaient celles d’un maire
(officier d’état civil, de police judiciaire –
En tout, de 21 à 29 personnes fonction qui se révélera heureusement
inutile !)
22. Le Marion Dufresne
Propriété des TAAF, le Marion Dufresne a deux fonctions principales :
• le ravitaillement des Terres australes à partir de la Réunion (TAAF)
• la recherche scientifique océanographique (IPEV)
Le Marion Dufresne, long de 120 mètres, est à la fois :
• un paquebot qui sert au transport du personnel des bases et des visiteurs
vers les Terres australes (110 passagers)
• un cargo chargeant des conteneurs et des colis lourds d’une capacité de
5.600 m3, équipé de grues
• un navire pétrolier transportant du carburant pour les bases
• un porte-hélicoptère
• un exceptionnel équipement de recherche :
- 650 m² de laboratoires
- plusieurs systèmes de treuillage
- un sondeur ultra-perfectionné
- un carottier sédimentaire géant unique au monde
23. Le personnel est acheminé depuis le Marion Dufresne par hélicoptère, ainsi que
tous les colis légers (< 750 kg).
24. Les colis lourds sont transférés entre le Marion Dufresne et la cale par une sorte
de radeau tracté par une vedette, qui vient accoster à la cale.
C’est une opération qui devient très dangereuse par mauvais temps ; elle n’est
donc pas possible à chaque visite du Marion Dufresne.
25. L’escale du Marion
Pendant deux ou trois jours, c’est :
Une importante opération logistique
• Vivres
• Matériels
• Carburant
• Courrier
• Livres, DVD
• Expédition de déchets et de matériels
• Travaux
Débarquement des hivernants des autres districts, de marins du
Marion Dufresne, de personnel du siège
Accueil de touristes payants
Réception de « V.I.P. »
Pour les résidents sur place, c’est un envahissement après plusieurs
mois d’isolement !
39. Les bovins
En 1870, un réunionnais nommé Heurtin s’installe sur Amsterdam avec pour
objectif d’y implanter un élevage. Après quelques mois, il renonce et rentre à la
Réunion, laissant sur place quelques têtes de bovins.
Un siècle plus tard, on estime la population à 2000 têtes. Les vaches ont
gravement détérioré la population de phylicas, arbustes endémiques de l’île.
En 1983, lorsque l’albatros d’Amsterdam est
identifié comme une espèce à part, une clôture est
installée pour maintenir le troupeau dans la partie
nord de l’île, et des chasses de régulation sont en
permanence organisées. La zone de nidification de
l’albatros est ainsi protégée.
En parallèle, des plantations de phylicas sont faites.
En 2000, le troupeau compte
environ 500 têtes.
40. Dans les années 2000, la politique de gestion de ces îles du bout du monde est
de tout tenter pour leur rendre leur état originel. Par exemple, les rats sont
éliminés de Saint-Paul et de plusieurs îles des Kerguelen.
En 2008, la décision est prise d’éradiquer totalement le troupeau. La dernière
vache sera abattue en 2011.
41. Activités scientifiques (1)
Biologie animale
Le suivi des populations animales est un domaine de recherche important :
ici une jeune otarie baguée
43. Les albatros et les gorfous sauteurs nichent sur les falaises du sud de l’île, hautes de
plus de 700 mètres.
Pour les étudier, nous séjournons
pendant quelques jours dans la petite
cabane du site d’Entrecasteaux, au pied
de ces falaises.
44.
45. C’est l’occasion de s’éloigner de la base en petit groupe, pour des
séjours inoubliables !
46. Activités scientifiques (2)
Chimie de l’atmosphère
Amsterdam est l’une des îles les plus isolées au monde, ce qui en fait le site
idéal pour étudier la pollution de fond de l’atmosphère. CO2, soufre, ozone,
méthane, et bien d’autres éléments sont mesurés en permanence.
Pour cela, deux petits labos sont implantés non loin de la base.
47. Mesure du taux de CO 2 sur
différents sites dans le monde
48. Activités scientifiques (3)
Sismique
Magnétisme
Météo
Des mesures sont réalisées de façon continue sur l’activité sismique et sur le
champ magnétique terrestre. L’éloignement de ces points de mesure les rend
précieux pour avoir un maillage mondial sans trop de trous.
Pour la même raison, un ballon-
sonde météo est lancé tous les
deux jours.
49. La pêche professionnelle
La pêche est particulièrement réglementée dans les TAAF, la gestion des
ressources se voulant exemplaire. Les prélèvements sont strictement contrôlés (un
contrôleur de pêche est embarqué sur chaque navire). La Marine Nationale assure
des patrouilles pour traquer les pêcheurs pirates.
Dans les eaux de Saint-Paul et Amsterdam, un seul navire, l’Austral, est autorisé.
50. La pêche professionnelle
L’austral, en deux campagnes de deux
mois pendant l’été austral, pêche 400
tonnes de langoustes, particulièrement
abondantes dans ces eaux.
Les échanges sont réguliers entre la
base et le bateau pendant sa période de
présence (soins médicaux aux marins,
invitations réciproques).
51. Les loisirs (1) : la
randonnée
Les randonnées sont l’occasion de découvrir les paysages marquants de l’île.
52. Du Grand Balcon, les falaises d’Entrecasteaux
plongent 700 mètres plus bas.
53. Les coulées de lave de cette île volcanique forment des grottes.
60. Les loisirs (3) :
activités culturelles
La petite bibliothèque de la base
61. Les loisirs (4) : la
baignade
Si les otaries sont agressives sur la terre ferme, il n’en va pas de même dans
l’eau, où les jeunes otaries curieuses viennent volontiers jouer avec les
baigneurs.
Les jours de beau temps, c’est une très belle expérience que de pouvoir les
approcher et admirer leur agilité sous l’eau.