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Anaëlle Tanquerey-Cado
1
Les Ateliers d’ete de l’Agriculture
Urbaine et de la Biodiversite.
Organisés par Natureparif, Mardi 30 juin et Mercredi 1er juillet 2015, Halle
Pajol, Paris
Sommaire
Sommaire ................................................................................................................................................ 1
Discours de Bienvenue............................................................................................................................ 2
Table Ronde 1 : Agriculture Urbaine et Corridors Ecologiques Locaux................................................... 2
Philippe Clergeau, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN)............................ 3
Florence Soupizet, responsable du Pôle Programmation, études et investissements liés à
l’environnement à Eau de Paris........................................................................................................... 3
Yann Fradin, directeur de l’association Espaces ................................................................................. 4
Marine Tournier-Lasserve, chargée de mission pôle Développement Durable de I3F....................... 4
Questions du public............................................................................................................................. 5
Table Ronde 2 : Agriculture Urbaine, biodiversité cultivée et savoir-faire locaux.................................. 7
Jeanne Pourias, ingénieure de recherche spécialiste de l’agriculture urbaine................................... 7
Gilles Debarle, directeur du domaine de la Grange La Prévôté en Seine-et-Marne........................... 8
Arnaud Daguin, chef cuisinier de la ferme Hegia (1 étoile au Michelin) dans les Pyrénées-
Atlantiques .......................................................................................................................................... 8
Questions du public............................................................................................................................. 9
Présentation d’un Outil pédagogique global sur les semences ............................................................ 11
Présentation de l’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité...................................... 11
Arcueil Ville Comestible..................................................................................................................... 11
Cartographie Participative : Objectifs, enjeux, défis......................................................................... 12
Table Ronde 3 : Habitats favorables à la Biodiversité spontanée......................................................... 12
Anne-Laure Gourmand, chargée de mission Vigie-Nature ............................................................... 12
Samuel Jolivet, directeur de l’Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE)..................... 13
Christophe Köppel, architecte ENSAIS, paysagiste certifié en permaculture, conçoit et préside le
jardin partagé en permaculture de 8000 m² à St Gall- Strasbourg................................................... 13
Gilles Carcasses, mission développement durable et biodiversité de la Communauté
d’Agglomération de Cergy-Pontoise ................................................................................................. 14
Anaëlle Tanquerey-Cado
2
Questions du public........................................................................................................................... 15
Table Ronde 4 : Processus Ecologique des Sols .................................................................................... 16
Sophie Joimet, chercheuse au laboratoire Sols et Environnement de l’université de Lorraine-INRA
........................................................................................................................................................... 16
Violaine Musseau et Pascaline Boyron (paysagiste), association Les Saprophytes à Lille................ 17
Laura Albaric, chargée d’études à l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU)
........................................................................................................................................................... 17
Baptiste Grard, doctorant-chercheur AgroParisTech-INRA en conception de système de culture sur
toit à partir de déchets urbains......................................................................................................... 18
Saoussen Joudar, stagiaire AgroParisTech sur la biodiversité au sein des espaces d’agriculture
urbaine .............................................................................................................................................. 19
Ludovic Foti, chercheur à l’IEES et Natureparif................................................................................. 20
Questions du public........................................................................................................................... 20
Conclusion : Empreinte écologique, quel système pour l’agriculture urbaine ? .................................. 21
Jour 2 : Workshop 2, La Générale. Présentation de 3 acteurs de l’agriculture urbaine. ...................... 21
Kevin (Les Jardins de Gally) et Eric (Refarmers) présentent la tour Zip Grow .................................. 21
Laurent Rougerie, Terr’eau Ciel, bureau d’études en Agriculture Urbaine ...................................... 23
Jean Noel Gonzales, chercheur du programme JASSUR ................................................................... 24
Jour 2 : Visite de la Ferme de Paris........................................................................................................ 24
Discours de Bienvenue
Liliane Pays, présidente de Natureparif et conseillère régionale d’Île de France.
Ces ateliers ont lieu dans un contexte particulier : ouverture aujourd'hui de l’observatoire de
l’agriculture urbaine et de la biodiversité ; et la COP 21 a lieu dans peu de temps à Paris. Natureparif
a été créée en 2008 par la région Île de France et l’Etat. C’est l’Agence régionale de la biodiversité
urbaine. Son objectif est de recenser les bonnes pratiques, sensibiliser. Cette année le travail sur
l’agriculture urbaine (AU) s’est fait à travers le thème de la biodiversité. Penser l’AU c’est redessiner
la ville. Reconstruire la relation citadin-Nature comme une réconciliation car l’acceptation de nature
en ville est fondamentale. Mais cette acceptation n’est pas simple car source d’incompréhension. Il
faut terminer la domination de l’homme sur la nature.
Aujourd'hui, les ateliers d’été de l’AU rassemblent des acteurs divers de tous horizons, qui
constituent une grande richesse.
Table Ronde 1 : Agriculture Urbaine et Corridors Ecologiques Locaux
Pourquoi l’AU ? C’est un vecteur essentiel du lien homme-nature ; un lien affectif trouvé également
via le travail de la terre. C’est aussi un foyer d’idées comme un laboratoire permanent de
permaculture duquel peut venir une partie de la transformation de l’agriculture. L’AU est l’un des
meilleurs exemples de partage de l’espace entre homme, ses pratiques et la biodiversité.
Anaëlle Tanquerey-Cado
3
Philippe Clergeau, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle
(MNHN)
En tant qu’écologue, la relation agriculture/biodiversité est loin d’être évidente. Un corridor se
traduit concrètement par les trames verte et bleue (TVB), pour conserver une biodiversité en déclin
par une gestion écologique des espaces naturels et une remise en connexion des espaces ; mais aussi
pour conserver les services que rend la biodiversité à l’homme, comme des services
d’approvisionnement (eau…), de régulations de l’environnement, des services culturels…
Pour la biodiversité, ce qui est important ce sont les interrelations, entre espèces, gènes, etc.
La TVB intègre différents niveaux de fonctionnement écologique, les différents acteurs et leurs
pratiques, et prend en compte les éléments du paysage : mapping, identification de zones et de
fonctionnements… Une trame c’est une tâche d’habitat complétée par des corridors écologiques. Il y
a aussi des sous trames (adaptées aux espèces : un papillon et un hérisson ne prennent pas le même
chemin). Les corridors peuvent être continus mais aussi discontinus : en « pas japonais » que
certaines espèces sont capables de traverser (par exemple par succession de jardins privés ou de
jardins d’entreprise). En ville dense les arbres participent à la dispersion de la biodiversité et aux
corridors même si ne sont pas un corridor en eux-mêmes. Les toits végétalisés peuvent participer
aussi au corridor discontinu en ville si leur surface est suffisante, leur gestion est écologique, il y a
une faible distance entre les spots, et selon la qualité des haies entre les jardins…
Florence Soupizet, responsable du Pôle Programmation, études et
investissements liés à l’environnement à Eau de Paris
La biodiversité est pour elle un gros enjeu car elle rend des services de régulation de la disponibilité
en eau et de qualité de l’eau (filtration…). Eau de Paris a adhéré à la stratégie nationale pour la
biodiversité en 2011.
Leur territoire d’action très vaste mais surtout très dense sur Paris. Des diagnostics de sites parisiens
ont été effectués, révélant des réservoirs de biodiversité souvent enterrés ou semi enterrés,
enherbés. Puis une transition de gestion de ces sites a été mise en place vers une gestion écologique,
par exemple porte des lilas. On fait de la fauche tardive, on expérimente, et on s’adapte au code des
marchés publics. Ces sites sont donc valorisés aussi en AU. Cela permet une valorisation du foncier.
L’AU sur des sites industriels pose souvent beaucoup de questions. Les sites sont anciens,
comprennent des ouvrages de maçonnerie, souvent de stockage d’eau potable donc avec des
contraintes particulières. Résultat : ils ont défini que le maraîchage professionnel est compatible avec
une activité industrielle. Sur d’autres sites, l’apiculture est plus adaptée. L’accent est mis sur la
compatibilité des techniques agricoles avec la biodiversité, et sur la possibilité d’un modèle
économique viable. L’idée est en effet d’installer des professionnels sur la durée. Or certains
professionnels intéressés se sont manifestés, pour cultiver des variétés anciennes par exemple… Les
exigences techniques et la biodiversité sont respectées. Exemple de la Nef d’Ivry, sur laquelle 3
lauréats de l’appel à projets « végétalisation innovante » de la ville de Paris vont s’installer (Topager,
Macadam farms, Le prieuré), sur une usine désaffectée. Autre exemple, le réservoir d’eau de
Charonne, avec la végétalisation de la toiture et l’installation de serres au-dessus du réservoir.
Réservoir d’eau de Montsouris : les talus sont enherbés, la toiture est enherbée, et des orchidées
poussent ! Des ruches sont en projet d’implantation.
Anaëlle Tanquerey-Cado
4
Yann Fradin, directeur de l’association Espaces
Espaces est une association de 20 ans, sur l’ouest parisien, qui compte 500 adhérents, 12 chantiers
d’insertion, sur 26 communes, 3 départements. Ils gèrent des jardins partagés, comme première
hybridation entre insertion (emploi, travail de la terre) et espaces non entretenus, à Paris, dans les
Hauts de Seine, dans les Yvelines. Il y a différents types de gestion : sur les talus ferroviaires au parc
de Saint Cloud, un attelage est utilisé et donne lieu à des contrats d’insertion (le foin produit permet
de nourrir les chevaux, pas d’import). La seine est aussi un énorme corridor écologique. Espaces
travaille également sur la faune urbaine avec 8 pigeonniers, la valorisation de fientes de pigeons se
fait avec le MNHN et Topager.
Exemple développé des talus ferroviaires sur la ligne L. Les talus ferroviaires sont comme des
promenades géantes. Espaces gère 12 talus sur 8 villes dans le 78 et le 92. Ces corridors irriguent
l’ensemble du territoire et ainsi relient le cœur de nature au cœur de la capitale urbanisée ! A la gare
de Bougival, il y a des aménagements écologiques. A Suresnes, une gestion écologique des talus est
en place avec des jardins familiaux. Il faut bien noter que le gestionnaire entretien la route/les rails,
mais que le talus n’est la compétence de personne ! Ce sont des zones de forte biodiversité, de
différenciation de sols qui amène des plantes rares. Le problème récurrent est l’apport de terre qui
amène des plantes invasives. A Courbevoie, l’aménagement de talus a été fait avec la ville, la largeur
d’un corridor a été quadruplée, sur lequel des jardins partagés sont créés. A Chaville, on a installé de
la vigne, des jardins.
Corridor écologique et AU : Espaces voudrait une fédération des acteurs autour d’un comité de
corridors écologiques, avec l’élaboration d’un document de gouvernance comme pour l’eau (contrat
de bassin) pour une gestion concertée de corridors écologiques avec une dimension d’AU.
Marine Tournier-Lasserve, chargée de mission pôle Développement
Durable de I3F
Elle travaille sur Nature en Ville. Le « I » d’I3F veut dire « Immobilière ». Ils ont 20 projets de jardins
partagés aboutis en Île de France, c’est donc en fort développement et il n’y a pas de modèle type. Le
but des jardins partagés est de créer un cadre de vie convivial, vivre ensemble, faire des rencontres,
apprendre le jardinage. Les jardins partagés sont construits en dialogue avec les locataires. La
dimension environnementale y est évidemment intégrée : pas de produits phytosanitaires,
récupération d’eau de pluie, compostage, diversité de cultures, clôtures en arbustes fruitiers,
accompagnement par des professionnels (paysagistes, associations de jardinage, associations
d’éducation à l’environnement)… L’emplacement et l’utilité des jardins par rapport aux TVB est
difficile à évaluer: les contextes sont variés, parfois les espaces sont très contraints. Le rôle des
jardins est en partie un rôle de reconnexion à la nature : mettre les mains dans la terre, mieux
connaitre la nature, ne pas la dominer. C’est aussi de créer des espaces de dialogue avec des
personnes extérieures aux jardins. Ces projets de jardins partagés impliquent divers acteurs :
collectivités, habitants, bailleurs, associations…
La force de ces projets est de mixer les enjeux environnementaux, sociaux, urbains… Ils créent une
trame de sensibilité, trame d’acteurs, et contribuent aux corridors écologiques. Les jardins donnent
aussi des pistes pour la biodiversité via les sciences participatives, la consolidation de données
scientifiques, l’expérimentation sur le choix des matériaux, des essences, sur les modes de gestion.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Questions du public
 Quelle est la plus-value potentielle de l’AU sur des espaces engazonnés, par rapport à une
prairie ? Pour avoir un impact, il faut passer par une diversification de strates (pourtour,
haie…)
Marine Tournier-Lasserve: On ne peut pas faire un système de prairie partout, exemple sur des sols
très acides et où beaucoup d’ordures sont jetées. Ça peut être très intéressant de faire de la prairie
avec haies sur certains jardins. La gestion doit être différenciée selon les sites.
 Pour que l’AU joue son rôle de corridor, on doit accepter de laisser pousser des choses
spontanément de manière non productive, comment fait-on pour faire accepter ça aux gens
?
Yann Fradin: Ça passe par les élus. Les citoyens regagnent la nature par l’AU. L’espace public est
souvent traité comme du mobilier urbain, redescendre dans la rue se réapproprier le terrain donne
envie d’observer la biodiversité spontanée. Le travail du sol est aussi très important et ce thème
aussi se retravaille auprès des citoyens. Au niveau des incivilités : le jardinier ne vandalise pas, il
respecte son lieu de vie.
 Pourquoi garder l’usine désaffectée et cultiver ses toits plutôt que carrément virer l’usine ?
Florence Soupizet: C’est un patrimoine doté, il appartient à la ville de paris. C’est à elle de décider ce
qui est fait. Il y a déjà différents projets d’aménagement urbain sur cette parcelle, comme celui d’un
pôle de recherche. De plus, c’est un énorme truc à détruire.
 Remarque : L’AU donnera un profit sur les espaces déminéralisés.
 Y a-t-il eu des publications marquantes sur l’AU récemment ?
Philippe Clergeau: l’espace au sol est peu pris en compte : qu’est-ce qu’un bon sol ? Comment va-t-il
fonctionner ? Peu de choses existent là-dessus. Il y a aussi la notion de corridor, ce n’est pas la même
question : on a des éléments qui fonctionnent et il faut les relier. Pour lui, il faut absolument garder
la relation au sol pour son fonctionnement, et pour tous les services rendus par le sol.
APPORT PERSONNEL : Il ressort de son discours une forte séparation agriculture/biodiversité : l’image
de l’agriculture n’est pas du tout celle d’une agriculture favorisant la biodiversité. L’agriculture doit
absolument se reconnecter à la biodiversité en pratique et aussi dans l’image collective !
Pour lui, la permaculture en ville n’existe pas encore. C’est très long, il faut trois-quatre-cinq ans pour
lancer un cycle qui fonctionne, un objectif de durabilité et d’autonomie qu’on a peu dans nos
approches de jardinage. Personne ne l’a encore fait sérieusement.
 Remarque : En ce qui concerne la permaculture urbaine, il existe un jardin de fraternité
ouvrière en Belgique. C’est aussi de la permaculture sociale.
 Comment les jardins des 3F se substituent à une gestion classique d’espaces verts,
notamment financièrement ? Est-ce reproductible partout où les contraintes financières sont
trop fortes ?
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Marine Tournier-Lasserve : Il y a un coût d’aménagement et d’accompagnement mais c’est surtout la
question de l’énergie et des moyens humains qui pose un frein. L’entretien des espaces verts c’est
des charges récupérables : ça fait des coûts en moins pour les locataires puisque c’est eux qui les
gèrent. Mais le but des jardins partagés n’est pas de faire des économies. Retour d’expérience de
l’année dernière : le but est de mutualiser les bonnes pratiques, aider les opérationnels qui veulent
se lancer dans ce type de projets.
 Remarque : La nécessité est que le ministère de l’environnement fasse une loi sur l’obligation
des mairies de faire des corridors écologiques. On voit des choses aberrantes en bords de
rivières, les corridors n’augmentent pas et au contraire disparaissent. Donc ils devraient être
imposés. (la dame est très remontée)
Yann Fradin : le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) existe, les collectivités font des
plans de TVB et des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Mais c’est aussi une question de mobilisation
citoyenne culturelle. C’est aux citoyens de faire des corridors écologiques un enjeu pour les élus. De
multiples acteurs sont concernés.
Philippe Clergeau: Il n’est pas d’accord. Il faut d’abord qu’il y ait une volonté politique. Un corridor a
un intérêt et un fonctionnement bien définis : relier tel endroit avec tel autre. C’est d’abord une
volonté politique qui est la première démarche. Il nous faut donc convaincre les élus. Ensuite on
montre l’exemple sur un site et après seulement on explique aux gens qu’ils vont participer à la suite.
Mais à un moment c’est au décideur de lancer un truc.
 Remarque : Les deux s’alimentent peut être (animateur Natureparif). Les associations et
citoyens ont souvent une longueur d’avance sur les politiques, qui s’approprient les
problématiques, ça redescend ensuite vers les citoyens. Ça marche souvent comme ça. Par
exemple, la ville de paris et ses 100 ha végétalisés, ça vient à la base de l’engouement des
citoyens. Ca marche pareil pour le thème de l’AU. Parfois il faut inciter, parfois il faut obliger,
c’est difficile de savoir quand faire comment, et vers qui communiquer (élus/citoyens)…
Accompagner ceux qui veulent bien faire, parfois c’est déjà beaucoup. Le partage des usages,
c’est une question éternelle.
 En milieu urbain il y a aussi beaucoup d’espèces invasives : les corridors peuvent-ils avoir des
impacts écologiques négatifs ? Comment gérer ça ?
Philippe Clergeau: Cette question revient souvent. Ça fait partie du « nouveau » jardinage : on ne
peut pas se contenter de toute espèce nouvelle. Quelques espèces sont très agressives et prennent
la place d’autres espèces.
Yann Fradin: Donne l’exemple de la renouée du Japon, invasive qui provient essentiellement de
l’apport extérieur de terre. Déjà le fait de produire notre humus en ville (et on a déjà tout ce qui faut,
c’est-à-dire déjections humaines, animales et déchets organiques), c’est gratuit, et ça résout le
problème de la renouée.
 Remarque : Le déclin et l’érosion de biodiversité est surtout causé par disparition des
habitats et leur fragmentation donc les services apportés par corridors valent quand même le
coup par rapport à leurs éventuels impacts négatifs!
Anaëlle Tanquerey-Cado
7
 La locutrice a une ferme urbaine hors sol à Saint Sauveur à Lille. Comment apporter sa pierre
à l’édifice ? Elle fait principalement de la mono-espèce. Comment faire un spot de « pas
japonais » qui pourrait contribuer à un corridor (adventices, biodiversité alentour) ?
Deuxième question sur les friches ferroviaires : sur ces 20 ans, quelle évolution du sol
travaillé ? Ont-ils utilisé de la phyto-remédiation ? Quid de la pollution de la terre ?
Yann Fradin: La création de potager sur les talus est récente donc il n’y a pas de recul. La gestion est
extensive et différenciée pour limiter les espèces invasives depuis 20 ans. C’est une gestion multi-
acteurs, que la ville ne sait pas faire. L’association joue ce rôle de médiateur.
Philippe Clergeau: on ne peut pas installer de la biodiversité partout. Elle devrait peut-être mettre
certains pots en non production avec choses plus riches (insectes…), et jouer aussi sur la biodiversité
sur les « bords », aux alentours de sa ferme urbaine (adventices, …)
Table Ronde 2 : Agriculture Urbaine, biodiversité cultivée et savoir-
faire locaux
Jeanne Pourias, ingénieure de recherche spécialiste de l’agriculture urbaine
Biodiversité cultivée dans les jardins associatifs urbains.
Définition d’un point de vue « recherche » de l’AU : agriculture pour la ville, dans ou destinée à la
ville. Ça donne lieu à des conflits d’usages des sols. Ça peut aussi être défini par l’utilisation de
déchets organiques urbains. Il existe plein de définitions de l’AU.
Pour elle, la biodiversité cultivée se conçoit à la fois l’échelle de la parcelle (diversité des espèces) et
à l’échelle d’une espèce (diversité variétale). Elle a mené ses recherches surtout sur Paris et
Montréal.
Même dans très petites parcelles, la diversité de cultures est parfois très importante ! A Montréal il y
a un règlement précis en termes de pratiques sur la diversité cultivée. A Paris, il y a des règlements
de jardins familiaux ou des chartes « main verte ». L’essentiel des cultures se constitue de légumes et
de petits fruits. Les arbres fruitiers sont interdits (prennent trop de place). La pomme de terre est
interdite à Montréal car elle favorise une maladie de la tomate. En général les espèces cultivées sont
des légumes consommés frais qui sont meilleurs non transformés.
Il peut y avoir aussi une grande diversité des variétés cultivées, comme pour la tomate, ou les laitues.
Souvent le choix des variétés raconte une histoire sur le jardinier. Les jardiniers ne savent pas
toujours nommer leurs variétés.
Les jardins sont des espaces multifonctionnels : la diversité des variétés et des espèces cultivées
reflète cette multifonctionnalité. Selon la motivation du jardinier, les aménagements sont différents.
Les fonctions des jardins : Expérimentations, dimension alimentaire (cultiver des choses qui coutent
cher), avoir le plus de choses différentes, se souvenir de son enfance ou de quelqu’un...
Anaëlle Tanquerey-Cado
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L’organisation collective des jardins, l’équipement, les savoir-faire, tout ça demande de la technicité !
Cultiver les plants sans maladies, produire ses plants/ ses semences… Exemple d’organisation en
comité : Séville, parc de Miraflores. Il y a beaucoup de savoir-faire liés aux plants.
Gilles Debarle, directeur du domaine de la Grange La Prévôté en Seine-et-
Marne
Le domaine est entre Melun et Evry en milieu périurbain. La biodiversité cultivée, pourquoi ? Les
agriculteurs ont toujours amélioré les variétés, pour garder seulement la meilleure. De nouvelles
variétés plus productives apparaissent y compris pour l’agriculture biologique (AB). Le maintien des
variétés a un coût. Donc pourquoi garder la biodiversité cultivée ?
Le domaine est un parc à l’anglaise avec des cornouillers donnant de délicieux fruits. Il y a un jardin
potager d’1 ha. On y fait de la permaculture, du compostage, du recyclage. Il y a aussi le verger de la
ferme du Couleuvrain, avec 150 arbres fruitiers. Une parcelle est également aménagée pour une
personne à mobilité réduite.
Il y a plusieurs arguments en faveur de la biodiversité cultivée :
Argument pédagogique. Favoriser l’éveil aux sens, aux formes, aux gouts, aux couleurs
différentes, à la diversité et la richesse du monde. Montrer visuellement la diversité (exemple des
variétés de carottes). Faire découvrir les variétés locales. Un programme « de la graine à l’assiette »
existe : les plants sont produits dans la serre de semis du domaine, et les produits sont servis dans les
cantines, une variété par semaine.
Argument patrimonial. Contribuer à l’identité du territoire. La diversité cultivée est un
facteur d’identification, de différenciation et d’attractivité du territoire. L’action « goûtons notre
patrimoine », avec le lycée hôtelier de la ville propose de faire découvrir les variétés locales pendant
la journée du patrimoine.
Argument cultural. Certaines variétés ont des avantages à être cultivées : exemple des
haricots à rames qu’on peut cultiver sans se baisser. Autre exemple du blé tendre « Île de France »
très résistant à la verse. L’action « le printemps du jardinier », met à disposition un potager
d’agrément : une terrasse est faite avec des matériaux recyclés et on peut cueillir ce qu’on veut.
Argument commercial. On passe aujourd’hui du marché unique au marché multiple. Les
restaurateurs, les jardins partagés, les jardiniers amateurs ne cherchent pas tous la productivité,
certains agriculteurs cherchent des variétés anciennes. Valoriser les ressources génétiques peut
donner un avantage sur le marché (champagne de poire…).
Les centres régionaux des ressources génétiques sont en réseau. Pour valoriser, il faut recenser,
conserver, caractériser, et pour cela établir la liste des acteurs de France, puis les mettre en réseau…
Arnaud Daguin, chef cuisinier de la ferme Hegia (1 étoile au Michelin) dans
les Pyrénées-Atlantiques
Pendant longtemps, il a travaillé les meilleurs produits possibles pour beaucoup d’argent et pour un
tout petit nombre de gens. Ça lui a paru vain au bout de 40 ans. Il s’est rendu compte que les
produits qu’il choisissait n’étaient jamais la norme, c’étaient toujours des produits exceptionnels.
Mais le lien avec l’alimentation de tout le monde était très ténu. Alors il s’est penché différemment
Anaëlle Tanquerey-Cado
9
sur le sujet, il a acquis une vision plus holistique du paysage alimentaire. L’agriculture est la seule
interface entre nous et la nature et c’est elle qui nous nourrit. Or ce que je mange me constitue et ce
que je mange dessine le monde. Le début du 20ème siècle a réformé l’agriculture, a perdu 80 % des
emplois, et 80% de la diversité agricole. Le début du 21ème siècle est axé sur la multi fonctionnalité
de l’agriculture.
Mais c’est quoi un bon produit ? Ça dépend de chaque personne ! Depuis quelques années, quelques
acteurs se réunissent pour émettre une visibilité sur la valeur d’un produit.
Dimension environnementale, par rapport au mode de production. Lié avec la Dimension
santé : est-ce que ce produit est bon pour la santé ? (exemple du cochon industriel de Bretagne
versus le cochon élevé en plein air biologique) (Et en plus dans un cas le cochon nourrit
économiquement l’éleveur et dans l’autre cas non !!).
Dimension éthique, qui concerne notre rapport au vivant. On désincarne la viande, on ne
veut pas voir mais un jour il faudra qu’on regarde ce qu’il se passe dans notre rapport au vivant et
aux animaux sensibles.
Dimension économique : est-ce que le revenu se concentre sur un point de la chaîne ou est
réparti sur l’ensemble de la filière ? (c’est aussi lié à dimension sociale).
La valeur du produit n’est pas forcément liée à son prix ! Il faudrait se demander pourquoi les
produits non bios sont peu chers plutôt que l’inverse (pourquoi les produits bios sont chers). On
pourrait imaginer un prix/une taxe pour les services rendus (ou non) à l’humanité ou à
l’environnement.
Questions du public
 A propos des comportements d’achat, comment faire passer ces messages aux gens car
même les gens qui sont d’accord avec vos propos ne sont pas totalement vertueux en termes
de comportement d’achat ? (tous les achats ne sont pas forcément auprès de circuits courts,
locaux…)
Arnaud Daguin : Il a imaginé une échelle de Riches Terres qui serait la concrétisation sur un produit
de la visibilité des valeurs dont on vient de parler. Il travaille avec Ecocert sur la création d’une
fondation qui porterait ce label. L’objectif est de faire rentrer ces critères dans les cahiers des
charges des restaurations collectives, comme moyen de levier sur la transition agricole.
Jeanne Pourias : Il faut faire attention à ne pas moraliser le consommateur. C’est tout un processus
de s’intéresser à son alimentation. Les jardins sont un des moyens de s’y intéresser, de se lier à
l’alimentation même si savoir cultiver une tomate n’est pas savoir la cuisiner.
Gilles Debarle : Il y a un gros rôle de la communication aussi, de la part des journalistes, des
restaurateurs. Il faut goûter, s’y intéresser, il faut montrer les variétés anciennes. Aujourd’hui, on voit
des variétés locales dans les supermarchés !
 Est-ce que la valeur esthétique non seulement dans l’assiette mais aussi dans le paysage est
prise en compte ?
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Arnaud Daguin: rappel de ses 3 axes de réflexion sur la valeur du produit : environnement, santé,
nutrition / économie, social / éthique. Oui, l’esthétique est prise en compte.
 Echelle de Riches Terres est-elle travaillée avec la Fédération des Agriculteurs Bios de
France ? Car ils réfléchissent de leur côté à de nombreux sujets en rapport avec les valeurs
évoquées.
Arnaud Daguin : Oui, le bio est quasiment un prérequis car historiquement, le cahier des charges bio
est très important, même si « bio » ne veut pas forcément dire « durable ». Cette réflexion ne peut
pas se faire sans tous les acteurs du secteur agricole, même la Fédération Nationale des Syndicats
d’Exploitants Agricoles (FNSEA) ! (la FNSEA est plutôt réputée conservatrice, dans la rentabilité et
opposée à un changement de paradigme agricole)
 Remarque : La locutrice fait partie d’une réflexion sur une visite ouverte de ferme pour
donner envie au consommateur d’acheter le produit plus cher. Il y aurait un parcours de
visite libre, le visiteur pourrait être en contact avec le maraîcher sans déranger son travail. Il
y aurait aussi deux visites guidées par mois. C’est important d’ouvrir les fermes quand on le
peut. Des systèmes en Allemagne donnent la possibilité aux consommateurs de venir
travailler énormément sur les fermes (beaucoup plus qu’avec le système AMAP). La locutrice
est de la Ferme de la Bourdésière à côté de Tours.
 La locutrice fait partie d’un projet d’AU dans le 14eme, avec du semis de céréales. Il ne faut
pas oublier l’agriculture rurale, et les projets d’AU peuvent rapprocher l’agriculteur rural avec
le consommateur urbain et l’agriculteur urbain. Comment créer le dialogue entre
populations urbaines et rurales ?
Gilles Debarle : Il y a déjà les marchés, il faut faire venir les agriculteurs en ville et les urbains en
campagne, organiser des évènements (repas, …).
Jeanne Pourias : Historiquement, Paris a toujours été approvisionné par Paris ET par toute la France.
Il faut réfléchir à la gouvernance des systèmes alimentaires en ville, organiser l’approvisionnement,
réfléchir aux complémentarités entre les formes d’agriculture rurale et urbaine, maraîchère en Ile de
France, entrepreneuriale en ville.
Arnaud Daguin : la plupart des exploitants agricoles sont un mec tout seul sur son tracteur au milieu
des champs. Le système de commercialisation est fait de strates horizontales étanches où chacun
essaye de gratter le plus de marge. Du coup le lien en question se fait via sa définition de
l’agriculture: l’interface homme-nature. A partir de ça, il faut réfléchir à comment réintégrer et
revaloriser ces métiers, refaire de l’emprise agricole ou il y a eu déprise…
 Remarque : Eric Duchemin, Laboratoire d’AU de Montréal : les discours sont différents
venant d’agriculteurs qui veulent uniquement vendre leurs produits. Egalement, les villes ont
décidé de se réapproprier la question alimentaire, car beaucoup de choix alimentaires ont
des impacts au niveau urbain.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Présentation d’un Outil pédagogique global sur les semences
Nathalie Froissard, Natureparif
C’est un outil physique avec des panneaux, des jeux, sur la conservation des semences, les échanges
de semences… Il sera disponible à l’emprunt à l’automne gratuitement.
PAUSE DEJEUNER 1er
JOUR
Présentation de l’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la
biodiversité
Antoine Lagneau, chargé de mission agriculture urbaine à Natureparif
C’est une plateforme Web ouverte aujourd’hui, avec un accent fort sur la biodiversité. La plateforme
participative, mise à disposition de tous les acteurs. L’observatoire est axé sur six points :
La valorisation individuelle du site des acteurs. Valoriser son jardin partagé en termes de
pratiques. Faire une photographie technique des pratiques utiles. Echanger les expériences. Il y a
déjà 500 parcelles cultivées répertoriées.
L’accompagnement des collectivités et des gestionnaires. Comment l’AU se situe en termes de
nature et de biodiversité en ville, en termes de renaturation des sols, d’accueil d’espèces…
l’observatoire propose une aide à la mise en œuvre de politiques en matière de biodiversité et d’AU.
La production d’indicateurs autour de ces pratiques : autour de thèmes comme les corridors
écologiques, habitats, sols, empreintes écologiques…
La conservation de la mémoire. Beaucoup de jardins partagés sont assez menacés, temporaires.
On conserve ici la trace de ceux qui disparaissent, aussi pour comprendre ce qui se passera après,
aider les nouvelles infrastructures à prendre en compte a biodiversité qui était présente sur leur site.
Un forum des acteurs, la production de fiches pratiques sur acteurs, sur la biodiversité, l’AU.
Un service d’analyse de sols : chacun pourra faire analyser des échantillons de son sol.
www.agricultureurbaine-idf.fr
Démonstration d’enregistrement d’une parcelle en ligne.
Arcueil Ville Comestible
Intervention par une personne de la ville d’Arcueil
Projet « Ville Comestible », dont le but est de travailler en co-construction avec les citoyens,
associations, et Natureparif. Le projet a été lancé le 5 mars, 120 personnes divisées en groupes de
travail ont participé, entre autres, à un recensement des potentialités de la ville pour développer
différents types d’AU. Il y avait aussi un axe sur l’éducation, la pédagogie.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Cartographie Participative : Objectifs, enjeux, défis.
Eric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement,
Université du Québec à Montréal
Il présente le cas de Montréal, où ils ont mené un projet de cartographie citoyenne pour montrer
l’ensemble des initiatives existantes. Ce sont souvent de très petites surfaces, très hétérogènes, de
petite envergure, qu’il est impossible de cartographier à la main. Le but était d’obtenir des données
quantitatives et qualitatives. Ça a posé beaucoup de questions sur l’utilisation des données, que doit
on cacher, révéler, conserver ? Un objectif était aussi de faire naitre un intérêt réciproque entre
chercheurs, citoyens, praticiens. Mais aussi de donner un visage à l’AU de Montréal. Mais comment
communiquer pour rejoindre 800 000 personnes (nombre de parcelles concernées par l’AU à
Montréal) ? On finit par faire beaucoup de politique, pour suivre et accompagner le développement
de l’AU à Montréal, fournir de l’info, mobiliser, réseauter, et surtout EVOLUER. (Le site web a déjà
changé deux fois par ex)
Table Ronde 3 : Habitats favorables à la Biodiversité spontanée
Un titre qui aurait paru saugrenu il y a une dizaine d’années car on s’intéressait au sauvage, à la
nature mais pas en ville. Mais l’exemple de l’observatoire des papillons de jardins a montré que
certaines plantes sont favorables à la venue de papillons en milieu urbains… La nature en ville peut
exister.
Anne-Laure Gourmand, chargée de mission Vigie-Nature
Vigie-Nature met en œuvre des programmes de sciences participatives. Comment peut-on observer
la biodiversité sauvage ? Vigie-Nature est un programme de recherche porté par le MNHN. Quelles
sont les espèces qui se portent bien, celles qui ne se portent pas bien ? On ne peut pas automatiser
les relevés d’où l’association des acteurs pour faire ces relevés. Le programme s’intéresse à la
biodiversité ordinaire, pas aux espèces rares, car la biodiversité ordinaire constitue la solidité de
l’écosystème.
On a donc besoin de standardiser, définir de quel type de données on a besoin puis il faut mobiliser
les observateurs autour de ce qui a été défini. Le MNHN gère la partie scientifique. Les associations
mobilisent les observateurs, sont des relais pédagogiques, fidélisent les observateurs.
Aujourd’hui une quinzaine d’observatoires de Vigie Nature.
Au début c’étaient des observatoires destinés aux connaisseurs, mais aujourd’hui les observatoires
sont pour tous publics, et plein de types d’observatoires existent. Un des objectifs est d’avoir des
séries temporelles les plus longues possibles.
Exemples d’observatoires : Florilèges, construit avec Plante et Cité et Natureparif en Seine Saint
Denis, pour faire l’inventaire des plantes en prairie. Propage, conçu pour le milieu urbain par les
agences d’espaces verts sur les papillons dans les jardins. Spipoll, co-construit avec l’Office Pour les
Insectes et leur Environnement (OPIE), pour faire des collections de photos d’insectes sur les plantes.
Les observateurs sont mobilisés surtout sur l’observation, à terme peut-être plus sur la création de
protocoles, l’analyse de résultats.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Samuel Jolivet, directeur de l’Office pour les Insectes et leur Environnement
(OPIE)
Illustration de la biodiversité des jardins urbains par les pollinisateurs.
Exemple d’un jardin à Paris dans le 10eme, suivis par le Spipoll (observatoire de biodiversité). Toute
une diversité d’insectes y viennent pondre les larves qui vont participer à la régulation des pucerons
et créent une chaîne indispensable de pollinisateurs. Le suivi a commencé de longue date, et est fait
sur le long terme en plein Paris, sur un site d’une grande biodiversité.
Autre exemple du parc de la Villette, grande étendue d’herbe rase, à diversité limitée.
L’établissement public gestionnaire du parc s’est engagé dans Oasis Nature à laisser des zones en
« friches » et d’autres en un « jardin passager ». Puis on a mené une étude sur les insectes présents
autour du parc. Au bout de 3 ans, 80 espèces d’abeilles sauvages étaient recensées, aux portes du
périph’ ! On voit donc le rôle du « jardin passager » dans la présence de ces espèces qui se trouvent
uniquement autour du jardin. 60% des abeilles recensées sont en effet liées au jardin. Cet inventaire
entomologique s’est fait sans appui du public.
 Question du public : A combien de mètres un insecte voyage ?
Samuel Jolivet : En général les abeilles restent à une centaine de mètres autour de leur lieu de
naissance. Mais certaines espèces de mouches sont connues pour être de grandes migratrices.
 Question du public : Comment était conçu le jardin à la base à la Villette ? Le but était-il
d’attirer les pollinisateurs ?
Le jardin n’était pas spécifiquement conçu pour ça à la base mais quand on crée un jardin il y a un but
de fleurir l’endroit, pour des raisons esthétiques ou non, mais il ne connait pas le but initial du jardin.
 Réponse d’une dame qui participe à ce jardin : le but était de diversifier les sols en premier
lieu, ce qui a bien fonctionné et a attiré les insectes.
Christophe Köppel, architecte ENSAIS, paysagiste certifié en permaculture,
conçoit et préside le jardin partagé en permaculture de 8000 m² à St Gall-
Strasbourg
Le jardin partagé est près du centre, en pleine zone urbaine. C’est un reliquat de friches agricoles
puis industrielles puis à nouveau agricoles. Il n’y a pas de possibilité d’accès à la zone donc elle a été
préservée. Elle est enclavée entre un fossé, une autoroute et un chemin de fer. Ce sont 8000 m²
aménagés en jardins-forêts. Il y a 674 grands végétaux, dont 80 grands arbres hautes tiges. Il y a 40
cultivateurs (20 familles), il faut 400 à 500 m² pour nourrir une famille en autonomie en produits
frais. Le jardin est donc occupé de 40 serres individuelles, 40 treilles à vignes et kiwis, 40 treilles à
haricots à rames, 40 treilles à noix de terre, 1 guinguette, du mobilier…
Pourquoi avoir choisi l’agriculture naturelle ? Car une fois le biotope établi (après 3 ou 4 ans), très
peu d’arrosage est nécessaire, pas du tout de travail du sol ni de désherbage. Il faut seulement 4
demi-journées d’entretien par an hors récolte. On a une production continue sur 4 saisons, pas de
ravageurs ni de maladies à contrôler. C’est également la seule occupation du sol capable d’abriter
une biodiversité totale : sols, eau…
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Rappel : les jardins ouvriers/familiaux ont entre 50 et 80% de surface non productive, et ne sont pas
productifs pdt 6 mois. Les jardiniers sont de moins en moins disponibles (un jardin normal nécessite
2 à 4h d’entretien par jour…), de moins en moins persévérants, de moins en moins assidus. Les
techniques hydroponie consomment 100 à 200 fois plus d’énergie qu’en pleine terre et produisent
du carencé non nutritif.
La conception du jardin s’est faite en 15 jours par 1 personne (lui) : appel d’offre, commande des
matériaux et végétaux. Puis la mise en place des parcelles, des cultures, la fabrication du mobilier se
sont faits en 21 jours par 1 personne (je n’ai pas du noter le bon nombre…) puis la mise en place du
biotope nourricier a nécessité 2h tous les 15 jours par 40 personnes.
« Les plantes ont pas eu besoin de l’homme pendant 200 000 ans, on continue de les cultiver comme
dans la nature ». « On est presque pas cultivateurs, on est juste cueilleurs ».
 Question du public : On a entendu ce matin qu’il n’y a pas de permaculture urbaine en ville,
quel ressenti avez-vous par rapport à ça ?
Christophe Köppel : Oui c’est vrai, c’est très marginal, surtout en France.
 Remarque : J’évoque le projet Bio-T-Full, projet de ferme urbaine en permaculture,
pédagogique et solidaire à Nantes, avec invitation à checker la page Facebook :
https://www.facebook.com/BioTFull
Gilles Carcasses, mission développement durable et biodiversité de la
Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise
Impacts écologiques et sociaux du pastoralisme urbain
Cergy Pontoise, c’est une pancarte au bout de la ligne de RER. Une ville nouvelle dans les années 70,
une ville à la campagne, constituée de 13 communes. Elle contient des espaces conçus pour des 2*2
voies jamais remplis de goudron, ce qui donne des belles coulées vertes.
L’AU, c’est aussi l’élevage. La ferme d’Ecancourt voulait faire du pâturage urbain avec leurs moutons.
La Communauté d’Agglomération voulait mesurer les impacts du pâturage urbain. Il faut une surface
importante, ce qu’il y a. Il faut de l’ombre (donc fabriquer des abris si besoin, ici fabriqués par une
association d’insertion locale). La sécurité est assurée par un fil électrique et la complicité des forces
de l’ordre pour éviter le vandalisme. Les objectifs étaient de tester un autre mode de gestion des
espaces verts, permettant de communiquer sur la gestion différenciée des espaces verts notamment
des prairies. Des mesures d’inventaire de faune et de flore ont été prises. Pour la ferme d’Ecancourt,
c’était l’occasion de délocaliser leurs actions d’animation directement dans le pré à la sortie de
l’école, ou du centre de loisirs. L’expérience a également mis en lumière un nouveau débouché des
moutons en zoothérapie ! En effet, des moutons ont été placés auprès d’un institut de soin pour
maladies neurologiques. Ils permettent aux malades de toucher les animaux, reprendre confiance,
avoir un sujet de conversation autre que les médicaments…
Résultats : On observe une tendance d’augmentation du nombre d’espèces, l’apparition de
renoncules, d’orchidée sauvage, car les moutons ne les mangent pas. Les habitants de Cergy ont
reconnu l’orchidée qui poussait avant qu’on se mette à tondre. Les moutons créent des micro-
habitats : touffes, zones piétinées, zones dénudées… et attirent ainsi différentes sortes d’insectes :
Anaëlle Tanquerey-Cado
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prédateurs, parasitoïdes, pollinisateurs… Les moutons interviennent par sélection de broutage (ne
mangent pas tout, et pas la même chose toute l’année).
Questions du public
 Qui s’occupe des moutons ? Quels financements ?
Gilles Carcasses : La question s’est posée au démarrage. Les parcelles nécessitaient avant les
moutons 5 fauchages par an, du temps de main d’œuvre, du gazole, de la démarche d’entreprise. On
a mis les moutons là où il y avait 5 fauches par an et il a montré que ça ne couterait pas plus cher que
le budget déjà consacré à ces parcelles : installation de la clôture, surveillance. Quand c’est une
pâture de l’agglomération, c’est la Communauté d’Agglomération qui paye le pâturage.
 Eric Duchemin, Université de Montréal : A Montréal, les fonctionnaires ont été contre les
moutons car ils vont leur voler leur travail !
Gilles Carcasses : Oui il comprend que ça soit vu comme une concurrence, surtout par les jardiniers.
Mais les choses évoluent, le jardinier peut maintenant faire des relevés de biodiversité, etc.
Anne Laure Gourmand : On fait en effet face à changement de compétences, il faut effectuer la
revalorisation d’un autre travail et d’autres compétences, ce n’est parfois pas facile à faire accepter
mais ça peut être revalorisé quand même.
 Il y a un débat sur la répartition du travail : crainte de perdre du travail par certains mais d’un
autre côté besoin de libérer du terrain pour réorienter la main d’œuvre sur l’entretien des
espaces horticoles. L’éco-pâturage ou les jardins partagés/familiaux peuvent donc être une
solution. Quelles solutions aux soucis de vandalisme, quelles difficultés ?
Gilles Carcasses : Les difficultés arrivent quand on s’éloigne de l’urbain car les éleveurs ne veulent pas
mettre les moutons là ou n’y a pas d’auto surveillance par les urbains. Mais ça se travaille en amont
pour obtenir l’adhésion des habitants. On emmène par exemple tous les enfants du quartier à la
ferme découvrir les moutons, connaître leurs noms, se familiariser avec. On organise des animations
avec les chiens de berger, etc. Il faut aussi désamorcer toutes les questions de nuisance (odeur, bruit
des moutons, mouches…)
 Comment est organisée la transhumance en ville ? Avez-vous des autorisations officielles ?
Les rues sont-elles fermées ?
La transhumance se fait à pied, sur 2 jours avec un bivouac, comme un triathlon. La police est là avec
les moutons, on prend des arrêtés, les services municipaux sont prévenus et gèrent l’évènement. Les
promeneurs suivent les moutons, la sécurité des moutons est assurée par les chiens de berger. Une
distance de 30m entre le troupeau et les suiveurs est respectée. Pour cela, on donne une houlette de
berger à un enfant et les autres ne doivent pas le dépasser, ça marche très bien.
 Remarque : Plante et Cités a mis en place une formation en lien avec ces questions,
disponible en ligne très bientôt. Les brebis traversent sur les passages piétons, c’est très
amusant… La locutrice évoque l’association Clinamen et Bergers Urbains.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Table Ronde 4 : Processus Ecologique des Sols
« On s’intéresse pas aux sols parce qu’il y a pas de panda dedans ». En effet la biodiversité du sol
c’est de la biodiversité ordinaire. Mais on ne peut pas avoir d’agriculture sans sol vivant, c’est ce qui
commence à se dire.
Sophie Joimet, chercheuse au laboratoire Sols et Environnement de
l’université de Lorraine-INRA
Présentation de travaux de thèse sur la qualité des sols de jardins associatifs familiaux en France. La
qualité du sol est évaluée selon sa capacité à remplir ses services écosystémiques, liés à ses
propriétés physiques et biologiques. L’anthropisation des sols provoque des contaminations
métalliques… Quel est l’impact des pratiques de jardinage sur les sols ? Quel est l’état des sols de
jardin ? La faune du sol constitue ¼ de la diversité globale, notamment les acariens et les
collemboles, qui contribuent au recyclage du carbone et de l’azote. Is sont utilisés comme bio-
indicateurs des pollutions.
On a des à priori sur la biodiversité des milieux urbains, supposément faible, mais finalement peu
d’études sont menées sur le sujet.
Même au sein des jardins familiaux, il y a une grande diversité en France. Comment investiguer en
terme de biologie, physique et chimique sur les sols de ces jardins tellement divers ? Elle a choisi 3
villes représentant 3 climats (méditerranéen, océanique, continental), a observation les pratiques,
analysé les contaminants, la fertilité, étudié la flore, les collemboles…
Résultats : Les jardins potagers ont une forte fertilité, meilleure que les forêts. Mais leurs sols
contiennent beaucoup de Zinc, à cause des pesticides qui en contiennent. Leurs sols contiennent
également beaucoup de cuivre à cause de la bouillie bordelaise. Il y a une bonne diversité de
collemboles dans les jardins potagers et les forêts mais pas dans les terres agricoles. Les jardiniers
créent en effet un milieu riche en matières organiques, qui sont la nourriture des collemboles.
Les sols de jardins sont donc une source de biodiversité en villes mais attention aux pratiques qui
augmentent la fertilité mais contaminent en métaux.
 Question du public : Le pH conserve les polluants dans le sol mais a-t-il un effet bénéfique
pour d’autres nutriments ?
Sophie Joimet : Oui, le jardinier fait exprès de garder un pH basique optimal pour la croissance des
plantes.
 Question du public : Dans les jardins partagés, des sols sont déjà pollués, qu’en est-il de ces
pollutions déjà présentes ?
Sophie Joimet : Des jardins sont proches des autoroutes ou de sites industriels. C’est difficile de voir
des relations finalement. On voit bien les relations avec l’apport de pesticides, mais sur des dizaines
d’années. Néanmoins quelques sites notamment ferroviaires sont pollués en cadmium, plomb et
zinc, ce qui est lié au chemin de fer. Si on met un pH plus acide, les métaux redeviennent disponibles,
mobiles, on n’a pas non plus d’intérêt à faire ça.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Violaine Musseau et Pascaline Boyron (paysagiste), association Les
Saprophytes à Lille
L’association travaille sur la réappropriation de l’espace public pour permettre au citadin de se
réapproprier son cadre de vie, se questionner sur la pratique de l’espace public, à travers le design,
l’AU… Par exemple, on fait de la culture du champignon sur marc de café au sein de l’association. Les
dimensions de l’aménagement, la politique, l’économie, la culture, l’écologie, se croisent dans l’AU.
L’idée de l’association est de travailler sur un réseau de lieux cultivables dans le quartier, créer un
réseau de dynamiques, de gens. C’est un projet multidimensionnel.
Il a fallu se confronter au sol. Comment participer à la réhabilitation du sol ? Quel substrat choisir ?
Le jardin est situé sur une ancienne friche industrielle. Les services des espaces verts ont ramené
feuilles et branches mortes à la demande de l’association. On a fait du compostage déchets
organiques. On a mis en place des buttes, un composteur de quartier et une plateforme où les
espaces verts amènent des déchets verts. On organise une récolte de compost et de marc de café
toutes les semaines dans le quartier. On a apporté de la biodiversité au jardin : buttes diversifiées,
espaces d’engrais verts (plantes riches en azote qui ne sont pas récoltées et ainsi enrichissent le sol).
L’association est en partenariat avec unité de recherche sur la pollution du sol, via une approche
éthique, agro-écologique. Double intuition : l’AU peut contribuer à réparer le sol / le bénéfice social
est supérieur au risque sanitaire. Un protocole de recherche est établi sur plusieurs années, vient
juste d’être lancé. L’association a aussi des bacs de culture hors sols pour explorer d’autres modes de
culture. Les premiers légumes sont en train d’être analysés.
Ils ont voulu sortir du schéma « le sol est pollué ; on ne fait rien ».
 Question du public : Apportez-vous de grandes quantités de matières organiques, y a-t-il des
contrôles la dessus ? On ne sait pas où ça a été stocké, ce qu’on a fait avec, etc…
Oui, tout compost est analysé, même les feuilles des arbres. Le mélange recherche/action induit
différentes temporalités entre les chercheurs et l’association ! Les premiers légumes sont en cours
d’analyse, mais il faut planter en ce moment, donc on n’attend pas de savoir pour faire, on fait et on
réadapte ensuite.
 Question du public : Quels sont vos financement ?
Des aides de la Région, de la Fondation de France, et de l’autofinancement entre les projets qui
gagnent et ceux qui ne gagnent pas. La réflexion sur l’économie du projet est en cours.
Laura Albaric, chargée d’études à l’Observatoire Départemental de la
Biodiversité Urbaine (ODBU)
Réhabilitation de la fertilité des sols à partir de matériaux issus de recyclage
des déchets urbains en Seine Saint Denis
Constat : quand on déconstruit un site en milieu urbain, on stocke les gravats en milieu rural, puis on
ramène de la terre arable sur le site pour faire un parc… Ça a un impact économique et
environnemental sur l’émission de carbone, la biodiversité, les sols.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Objectifs : Expérimenter la reconstruction de sols fertiles à partir de matériaux de déconstruction et
de déchets verts pour limiter l’utilisation de ressources naturelles. Connaitre les qualités physico-
chimiques et biologiques de ces sols, suivre leur évolution. Evaluer les processus de pédogenèse de
ces sols. Mettre en application ces reconstructions de sols sur des parcelles départementales.
Le travail a été fait sur 26 placettes : 6 en prairies, 12 en arbres d’alignements, 8 en cultures. Les sols
ont été constitués avec ou sans compost, avec ou sans béton compensé. Il n’y avait pas de
macrofaune à l’état initial. Le suivi de la faune du sol s’est fait sur 3 ans : suivi de la croissance des
racines, de la croissance des arbres, relevés tensiométriques, suivi des rendements, relevés de
biomasse, suivi des paramètres physico-chimiques du sol.
Résultats : les placettes avec du compost sont plus intéressantes pour la recolonisation par les
insectes, mais la recolonisation se fait aussi sont aussi dans les sols uniquement en béton. Le champ
avec compost a plus de développement racinaire, une meilleure structuration du sol, et une
meilleure biomasse aussi.
Le partenariat est intéressant car on valorise des compétences départementales, par exemple on
fauche avec des poneys. Il permet l’acquisition de connaissances sur le sol urbain et son évolution.
Un stagiaire a travaillé sur le pilotage du projet, et ce projet fera l’objet d’une future Thèse CIFRE. Le
suivi continue.
 Remarque du public : La proximité des parcelles entre elles et leur petite taille doit
provoquer un biais sur les relevés des insectes !
Laura Albaric : Les protocoles de relevés d’insectes utilisés sont des protocoles normés, déjà mis en
place ailleurs et dont l’efficacité est connue.
 Question du public : Avez-vous prévu d’utiliser les drêches de brasserie dans votre sol ? Il y a
une grande brasserie sur Paris, le matériel serait disponible.
Laura Albaric : Non, on a un protocole de recherche précis et on ne vient plus perturber le sol, il n’y a
plus d’ajout.
Baptiste Grard, doctorant-chercheur AgroParisTech-INRA en conception de
système de culture sur toit à partir de déchets urbains
Potagers sur les toits pour une ville durable
L’AU n’est pas nouvelle, ce qui est nouveau c’est la diversité des formes et des fonctions qu’elle
prend. L’une des formes d’AU est les potagers sur les toits. T4P est un projet installé sur les toits
d’AgroParisTech. Le but est de tester la faisabilité de la culture sur les toits. Comment recréer un sol
fertile uniquement à partir de déchets ? Il a essayé 3 matériaux organiques : du bois broyé, du marc
de café, du compost. Il a fait des tests d’agencements pour obtenir un agencement optimal de ces
matériaux. Le témoin est un terreau. Remarque : le terreau, utilisé classiquement, est fabriqué à base
de tourbe, donc sa fabrication détruit les tourbières qui sont des écosystèmes mettant beaucoup de
temps à se constituer. (1 cm de tourbe = 100 ans) Il a ensuite évalué différents services rendus par
les sols constitués.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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Service de qualité des aliments. Mesure des polluants dans les légumes en fonction des substrats.
On est largement sous la norme autorisée pour commercialiser les légumes. Le polluant vient
essentiellement du substrat et pas de l’atmosphère. On peut donc cultiver des légumes comestibles
en plein Paris. Remarque : les productions sont plus importantes à partir de déchets organiques que
de terreau, et elles sont plus importantes sur les sols constitués de plusieurs couches différentes : on
a donc un effet positif des couches. Sur une rotation simple, la production est équivalente à une
production maraîchère en Ile de France : 70 à 80 t/ha.
Service de valorisation des déchets. Les substrats s’effondrent du fait de l’activité biologique et du
tassement. On rapporte donc du substrat chaque année. Combien de déchets on peut valoriser ? I.E
Quel substrat s’effondre le plus ? (j’ai loupé le tableau de résultat, qui a été passé très vite)
Service de rétention d’eau. Mesure du volume d’eau rejetée selon le substrat. L’eau qui ruisselle est
chargée en polluants, et fait du volume à traiter pour les Stations d’épuration… On a donc intérêt à
garder l’eau sur la parcelle. Ce service est lié à un aspect économique, à des enjeux pour le milieu
urbain. (Il n’a pas donné les résultats)
Service de support de biodiversité. Dans le sol, il y a des vers de compost, et des vers anéciques. Les
vers qui ont un impact sur la structure du sol ont survécu mais ne se reproduisent pas. Ceux qui
mangent le compost se reproduisent exponentiellement. Il a pour but d’étudier les impacts de ces
vers. (Idem pas de résultats décrits)
 Remarque du public : On n’a pas évoqué la question de la roche mère ! Elle participe en effet
à la qualité du sol par la remontée des sols minéraux. Le toit n’est pas un milieu
renouvelable. Le PLU va nous pousser à éliminer les jardins en terre pour les mettre sur le
toit…
Laura Albaric : Le PLU a pour objectif (entre autres) de garder la pleine terre. Le foncier est
important. La culture sur toit n’a pas pour but de remplacer la pleine terre mais de valoriser un
endroit inutilisé.
 Question du public : Qu’avez-vous constaté sur le substrat marc de café ?
Le mycélium de champignon aide à dégrader le bois broyé en dessous, ça donne de bons résultats.
Des études quantitatives vont être menées sur le sujet.
Saoussen Joudar, stagiaire AgroParisTech sur la biodiversité au sein des
espaces d’agriculture urbaine
Elle a fait son stage de fin d’études sur l’AU et la biodiversité, notamment sur les travailleurs du sol,
la biodiversité fertilisatrice. Elle s’est intéressée aux auxiliaires de culture (prédateurs de ravageurs),
aux prédateurs aériens, aux grimpants, aux espèces vivant à la surface du sol. Elle a réalisé un
inventaire de la macrofaune dans des fermes urbaines et des jardins associatifs franciliens, sur 6 sites
productifs (3 au sol et 3 sur toits) et 3 non productifs (jardins). La biodiversité se structure-t-elle selon
l’habitat (toit ou sol) et la productivité ? L’Activité des prédateurs de ravageurs est-elle influencée par
l’habitat et la productivité ? Elle a relevé une grande diversité et une abondance de vers de terre
dans les jardins associatifs, et n’a pas noté de différence entre les sols et les toits. En revanche, les
Anaëlle Tanquerey-Cado
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toits sont pauvres en coléoptères (qui sont des prédateurs), et les jardins productifs et non productifs
sont équivalents en présence de coléoptères.
Ce travail ouvre des perspectives de régulation de pucerons en zéro phyto en milieu urbain. On peut
en effet imaginer des moyens de lutte biologique par conservation de biodiversité !
Ludovic Foti, chercheur à l’IEES et Natureparif
Il commence une thèse et n’a pas encore de données. Le but est d’élaborer une méthodologie
d’évaluation systémique des sols urbains en Ile de France. Il existe plein d’indicateurs de la qualité du
sol. On ne fait plus trop le tri entre ces indicateurs, on les mélange tous, et finalement il y a peu de
méthodologie d’évaluation de la qualité du sol. Les gestionnaires sont perdus. Un tel outil pourrait
les aider. Les programmes de recherche sur la qualité du sol (RMQS, LUCAS) sont très focalisés sur le
monde rural, peu sur le monde urbain. L’objectif de la thèse est d’identifier les variables
représentatives de l’état du sol en milieu urbain et périurbain, pour pouvoir ensuite mettre en place
cette méthodologie. Il faudra donc définir clairement ce qu’est la qualité du sol, faire des
échantillonnages…
Questions du public
 Les politiques ont peur du risque sanitaire lié aux jardins familiaux / partagés. Comment la
connaissance de la pollution est perçue par les consommateurs pour l’association Les
Saprophytes ?
Violaine Musseau : On ne fait pas l’autruche, on est accompagnés par un labo de recherche, ça
rassure. En plus on récolte très peu, ce n’est pas productif donc pour l’instant le sanitaire n’est pas la
question immédiate. L’ensemble du projet devrait pouvoir permettre les analyses de sols chez
n’importe quelle parcelle privée. Il y a aussi de la communication et de l’échange, une dimension
d’éducation, des préconisations presque sur-mesure.
Sophie Joimet : Les ressentis ne sont pas les mêmes selon les politiques, les collectivités. Des fois ils
ont peur du risque sanitaire, des fois non. Le programme JASSUR amènera probablement beaucoup
d’information là-dessus. EN attendant, ses préconisations seraient de faire des analyses de sols en
premier lieu, et si le sol est vraiment trop pollué, de cultiver en bacs. Les jardins familiaux sont
surtout utiles pour le lien social, et pour initier une dynamique de protection des sols, pas trop pour
la production.
 Avez-vous des éléments pour rassurer les élus à propos de la pollution atmosphérique ? La
hauteur du toit a-t-elle une influence sur la pollution des légumes cultivés ?
Baptiste Grard : Pour la hauteur, on a peu de connaissances à ce sujet. Il y a un abattement des
polluants à partir du 3eme étage, mais ça dépend beaucoup du contexte ! (circulation, distance aux
axes routiers…). L’intérêt des élus pour les Incroyables Comestibles peut être un support de
recherche sur le sujet.
Laura Albaric : Le projet JAFAR a montré que plus on s’éloigne des sols ferroviaires moins on a de
polluants dans les légumes.
 Remarque concernant la distance aux routes : Le programme JASSUR fait des
expérimentations sur le sujet.
Anaëlle Tanquerey-Cado
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 Pour vous, l’objectif est d’arriver à des préconisations sur les pratiques pour le sol ? On peut
aussi montrer le lien avec diversité cultivée, les avantages des espèces locales ou anciennes
pour la biodiversité du sol et la qualité du sol…
Unanimement : Oui le but est d’accompagner les décideurs en faisant des préconisations, comme
des guides d’aménagement en AU, mettre en évidence les enjeux et contraintes liés à la qualité du
sol. Il y a des travaux en cours sur les pratiques des fermes urbaines et leurs aspects économiques.
 Que pensez-vous des cultures hors-sol ? (Hydroponie, Aquaponie)
Unanimement : Quand on n’a pas de sol, il faut bien faire autrement. C’est une bonne ouverture, non
en remplacement du sol mais c’est une adaptation positive, une opportunité. L’hydroponie est déjà
très présente dans les systèmes actuels (80% des tomates, fraises…). Ce n’est pas une réponse simple
à donner, car d’un autre côté sans sol on n’a pas de faune. Tout dépend du contexte.
 La qualité gustative des produits est-elle due au mode de culture (hydroponie), ou à la
variété choisie ?
Des travaux sont en cours sur le sujet, à priori ce serait plus le choix de la variété qui joue sur le goût.
Conclusion : Empreinte écologique, quel système pour l’agriculture
urbaine ?
Marc Barra, écologue à Natureparif
Il faut partager les usages de nature en ville. L’AU n’est qu’une partie de la nature en ville, et il faut
tenir compte de l’équilibre avec la nature spontanée. On doit aussi être capables de garder un
équilibre entre des systèmes très technologiques (hydroponie) et des systèmes sans intrants
(permaculture), c’est-à-dire promouvoir différentes formes d’AU ! L’AU est très diverse. Du point de
vue de l’écologie, elle pose la question de l’hospitalité pour les espèces sauvages par rapport aux
espèces domestiques. Pour les continuités écologiques, il faut diversifier les strates, les variétés, et
limiter les barrières physiques (ne pas clôturer les jardins par exemple). Il faut également faire
attention à la « biodiversité grise » : l’ensemble des impacts liés au cycle de vie d’un produit, c’est-à-
dire également la biodiversité ex-situ, hors du territoire (origine du substrat, des semences, quel
circuit emprunté par les produits…). Exemple d’un projet en Suisse en aquaponie, qui se dit
totalement autosuffisant même en chaleur, mais les graines des tomates viennent de Chine, la fibre
de coco utilisée pour l’isolation vient du Sri Lanka…
Jour 2 : Workshop 2, La Générale. Présentation de 3 acteurs de
l’agriculture urbaine.
14 avenue Parmentier, Paris. Le 01/07/15. 10h-12h.
Kevin (Les Jardins de Gally) et Eric (Refarmers) présentent la tour Zip Grow
L’hydroponie est l’agriculture hors sol qui permet de cultiver des légumes. Il y a plusieurs types
d’hydroponie. Les avantages : pas beaucoup d’eau nécessaire, très peu de pertes d’eau. La nutrition,
Anaëlle Tanquerey-Cado
22
la fertilisation se font via l’irrigation (les éléments nutritifs sont sous forme minérale dans l’eau). La
plupart des tomates et fraises achetées en supermarché sont hydroponiques.
L’aquaponie est une forme d’hydroponie. Cette fois on élève des poissons, dont les déjections vont
nourrir les plantes sous forme d’intrants organiques, chargées en ammoniac, très nocives en
aquaculture classique. En aquaponie, des bactéries sympas transforment l’ammoniac en nitrites
(forme encore un peu nocive) puis en nitrates qui vont nourrir les plantes. Le seul réel intrant est
donc la nourriture des poissons et un tout petit peu d’eau pour pallier l’évaporation.
La tour Zip Grow est commercialisée par l’entreprise Américaine Bright AgroTech, qui propose sur
Youtube des cours gratuits sur comment monter la serre, comment élever les poissons et cultiver ses
plantes en aquaponie, etc. L’Entreprise mêle donc innovation et social (avec ses cours gratuits). Zip
Grow est une tour en PVC, dans laquelle il y a une mousse appelée media, qui est à la fois le substrat
et la surface spécifique (endroit physique ou les bactéries vont s’établir), qui dure 6-7 ans. La
dégradation de l’ammoniac se fait donc directement dans la tour. Le média fait aussi filtre physique
(des déjections), et on peut y mettre des lombrics pour faire du lombricompostage. La mousse est
faite de polyester entouré de silicone. A la fin des 7 ans, il n’y pas de gestion spécifique de la mousse,
ça devient ton déchet. Les tours sont conçues pour l’aquaponie, c’est comme ça qu’elles sont
optimales, mais elles marchent aussi en hydroponie.
Le but de cette innovation est de produire pour nourrir, sur un modèle économique. On peut mettre
4 à 10 plants sur une tour selon l’espèce cultivée, pour une faible surface au sol. On peut cultiver des
plantes pas trop grandes : salade, herbes aromatiques, choux, fraises. Le système n’est pas top pour
les légumes racines, et n’a pas d’intérêt pour la tomate qui est déjà très facile à faire pousser
verticalement avec un tuteur.
On peut déplacer une tour facilement sur un point de vente (marché, supermarché), pour vendre
vivant, les clients peuvent couper eux-mêmes ce qu’ils veulent, ça ne peut pas être plus frais.
Ils ne savent pas combien d’énergie on utilise avec cette technique.
La tour coûte environ 65€.
La plante prend le nutriment de la même façon que dans un autre système, donc ça n’influence pas
le goût des aliments. Le hors sol a mauvaise réputation car associé aux circuits longs pour lesquels les
semences sont choisies pour leur résistance au transport, leur productivité. Mais le non goût est lié à
la variété. Si on cultive de bonnes variétés, le goût est bon !
On peut aussi mettre une tour dans son salon, ou faire des murs végétaux en extérieur.
L’utilisation est simple, on met les plants dans le média (la mousse) plié en deux et hop on tire le
média dans la tour, ça fait Zip d’où le nom Zip Grow. C’est facile à irriguer, l’eau des poissons arrive
par en haut par des tubes, et en bas, des gouttières récupèrent l’eau. C’est facile à manier (7 kg plein,
3 kg vide).
On ne voit pas les poissons sur les photos car ce n’est pas très beau, les bassins sont sombres, on voit
à peine les poissons.
Anaëlle Tanquerey-Cado
23
Les poissons mangent tout ce qu’on leur donne. On peut fabriquer sa recette de nourriture pour
poisson.
Souvent il manque du fer et du magnésium aux plantes, il y a parfois besoin de rajouter des éléments
si on cultive du fruit ou de la fleur. (Il se fiche un peu des poissons, leurs besoins, ne parlons pas de
leur bien-être.)
Laurent Rougerie, Terr’eau Ciel, bureau d’études en Agriculture Urbaine
Le paysagisme comestible
C’est quoi le paysagisme comestible ?
Un constat : les espaces verts sont souvent inadaptés, remis au second plan, on ne les remarque
même pas. Question au public : êtes-vous capables de décrire les espaces verts devant la halle Pajol,
où avaient lieu les conférences hier ? Personne n’est capable de répondre, personne ne se souvient
des arbres devant la halle Pajol. Et si on remplaçait les arbres par des fruitiers avec des panneaux
invitant à se servir ?
Terr’eau Ciel, c’est 3 ingénieurs agronomes à Toulouse. Ils traitent l’AU sur les aspects sociaux, et leur
but est de promouvoir l’AU. Leur démarche se décompose en en 4 étapes : Concertation,
Conception, Aménagement, Accompagnement. L’idée est de faire du sur mesure, de s’adapter au
contexte. Chaque projet est donc accompagné en amont (concertation) et en aval
(accompagnement). Exemple pour des potagers pédagogiques dans des écoles, des jardins collectifs
dans des résidences sociales (avec un poulailler !). On a amené les habitants à entretenir l’intégralité
de leurs espaces verts, donc plus besoin d’un agent d’entretien, et en plus maintenant les gens se
connaissent. Ils font une étude sur la création d’une ferme périurbaine pédagogique. D’autres projets
envisagent des serres maraîchères flottantes, un potager intergénérationnel, des jardins pour les
bailleurs sociaux…
Le paysagisme comestible est une alternative innovante à la conception traditionnelle et à la gestion
conventionnelle des espaces verts. C’est par exemple remplacer les arbres d’alignement par des
fruitiers, les haies par des baies, les pelouses par des fraisiers ou des plantes aromatiques. La
démarche de Terr’eau Ciel sur le paysagisme comestible : Consultation, Conception, Aménagement,
Entretien pédagogique. L’idée est de faire vivre le projet. L’entretien pédagogique peut être sur la
taille des fruitiers par exemple, ou sous forme de chantiers participatifs de plantation. L’utilité sociale
est mise au premier plan.
Ils ont mis en place des outils comme une base de données de végétalisation comestible pour
trouver l’espèce idéale selon notre projet, son contexte, ses besoins… Ou une charte du paysagisme
comestible qui permet de clarifier les pratiques générales (biodiversité favorisée, attentes sociales
prises en compte, dimension esthétique, utilisation d’espèces végétales adaptées localement…).
On tend donc vers la création d’une filière Espaces Verts et Biodiversité, en Economie Sociale et
Solidaire (ESS).
Présentation d’un projet inter-bailleurs avec des bailleurs sociaux « Fonds d’innovation Sociale ». Ce
projet vise à mettre en place 6 sites pilotes de paysagisme comestible à Toulouse. On travaille sur de
l’existant, le but n’est pas de tout déplanter sous prétexte que ce n’est pas comestible. La localisation
Anaëlle Tanquerey-Cado
24
joue un rôle important sur la réalisation du projet (centre-ville, pavillonnaire…), ainsi que le nombre
de logements, le type d’habitat. On cherche à apporter de la mixité sociale, une appropriation et un
respect des espaces verts par les habitants. L’enjeu est de développer (le paysagisme comestible)
pour reproduire. On teste des méthodes de consultation VS concertation pour la première étape en
amont du projet, on teste aussi des niveaux d’aménagements différents selon les contextes, pour
valider la démarche pour l’habitat social. Le projet se fera sur 2 ans, avec un budget de 86 k€.
Le paysagisme comestible est aussi pertinent pour des projets de jardin pédagogique dans une école,
ou pour les collectivités avec des projets de quartiers comestibles…
La demande émane des bailleurs sociaux avec qui ils ont déjà travaillé autour de potagers. Le lien aux
habitants est très important, c’est les bailleurs qui savent gérer ça.
Jean Noel Gonzales, chercheur du programme JASSUR
Programme de Recherche Agence Nationale de la Recherche (ANR) « Jardins Associatifs Urbains et
Villes Durables » (JASSUR). Ils ont fait un workshop de projet à Marseille la semaine dernière « Je suis
jeune et JASSUR », dans l’idée de regrouper des jeunes chercheurs de disciplines différentes pour
parler des pratiques des jardins associatifs, de leurs fonctions, des risques liés de manière
transdisciplinaire. L’Objectif du programme est de connaitre les rôles des jardins associatifs urbains
dans le développement durable des villes, et de fournir une aide à la décision publique.
Jour 2 : Visite de la Ferme de Paris
Vincennes, 01/07/2015. 14h – 16h.
C’est une structure de la Mairie de Paris appartenant à l’Agence de l’Ecologie Urbaine. Ils ne vendent
rien, ils sont entièrement financés par la Mairie. La ferme existe depuis 1988 en tant que ferme
pédagogique, et depuis 2012 en tant que ferme expérimentale à la demande de la Mairie. C’est
ouvert le week-end au grand public.
Ils ont commencé la permaculture un peu par hasard car un jardinier s’y intéressait, et ça a intéressé
la Mairie. Aujourd’hui, ils ont pour projet d’étendre leur surface cultivée en permaculture.
Ils cultivent des variétés anciennes, dont les semences sont fournies par des réseaux de conservation
de semences (pas toujours très légaux).
Ils ont 5 ha, dont 3 parcelles de 2000m² en cultures (orge, tritical, avoine, blé, pois, féverole et
cultures pour le public, une partie en luzerne pour faire la rotation avec les céréales), et 1 parcelle de
2000m² en permaculture. Les céréales, pois et féverole sont toutes cultivées et récoltées ensemble,
et données aux animaux. Les animaux sont en engraissement sur place mais appartiennent à d’autres
agriculteurs. Ça permet au propriétaire de ne pas gérer l’engraissement, et à la Ferme de Paris
d’avoir des animaux à montrer au public.

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Ateliers d'été de l'agriculture urbaine 2015, compte-rendu par Anaëlle Tanquerey-Cado

  • 1. Anaëlle Tanquerey-Cado 1 Les Ateliers d’ete de l’Agriculture Urbaine et de la Biodiversite. Organisés par Natureparif, Mardi 30 juin et Mercredi 1er juillet 2015, Halle Pajol, Paris Sommaire Sommaire ................................................................................................................................................ 1 Discours de Bienvenue............................................................................................................................ 2 Table Ronde 1 : Agriculture Urbaine et Corridors Ecologiques Locaux................................................... 2 Philippe Clergeau, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN)............................ 3 Florence Soupizet, responsable du Pôle Programmation, études et investissements liés à l’environnement à Eau de Paris........................................................................................................... 3 Yann Fradin, directeur de l’association Espaces ................................................................................. 4 Marine Tournier-Lasserve, chargée de mission pôle Développement Durable de I3F....................... 4 Questions du public............................................................................................................................. 5 Table Ronde 2 : Agriculture Urbaine, biodiversité cultivée et savoir-faire locaux.................................. 7 Jeanne Pourias, ingénieure de recherche spécialiste de l’agriculture urbaine................................... 7 Gilles Debarle, directeur du domaine de la Grange La Prévôté en Seine-et-Marne........................... 8 Arnaud Daguin, chef cuisinier de la ferme Hegia (1 étoile au Michelin) dans les Pyrénées- Atlantiques .......................................................................................................................................... 8 Questions du public............................................................................................................................. 9 Présentation d’un Outil pédagogique global sur les semences ............................................................ 11 Présentation de l’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité...................................... 11 Arcueil Ville Comestible..................................................................................................................... 11 Cartographie Participative : Objectifs, enjeux, défis......................................................................... 12 Table Ronde 3 : Habitats favorables à la Biodiversité spontanée......................................................... 12 Anne-Laure Gourmand, chargée de mission Vigie-Nature ............................................................... 12 Samuel Jolivet, directeur de l’Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE)..................... 13 Christophe Köppel, architecte ENSAIS, paysagiste certifié en permaculture, conçoit et préside le jardin partagé en permaculture de 8000 m² à St Gall- Strasbourg................................................... 13 Gilles Carcasses, mission développement durable et biodiversité de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise ................................................................................................. 14
  • 2. Anaëlle Tanquerey-Cado 2 Questions du public........................................................................................................................... 15 Table Ronde 4 : Processus Ecologique des Sols .................................................................................... 16 Sophie Joimet, chercheuse au laboratoire Sols et Environnement de l’université de Lorraine-INRA ........................................................................................................................................................... 16 Violaine Musseau et Pascaline Boyron (paysagiste), association Les Saprophytes à Lille................ 17 Laura Albaric, chargée d’études à l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU) ........................................................................................................................................................... 17 Baptiste Grard, doctorant-chercheur AgroParisTech-INRA en conception de système de culture sur toit à partir de déchets urbains......................................................................................................... 18 Saoussen Joudar, stagiaire AgroParisTech sur la biodiversité au sein des espaces d’agriculture urbaine .............................................................................................................................................. 19 Ludovic Foti, chercheur à l’IEES et Natureparif................................................................................. 20 Questions du public........................................................................................................................... 20 Conclusion : Empreinte écologique, quel système pour l’agriculture urbaine ? .................................. 21 Jour 2 : Workshop 2, La Générale. Présentation de 3 acteurs de l’agriculture urbaine. ...................... 21 Kevin (Les Jardins de Gally) et Eric (Refarmers) présentent la tour Zip Grow .................................. 21 Laurent Rougerie, Terr’eau Ciel, bureau d’études en Agriculture Urbaine ...................................... 23 Jean Noel Gonzales, chercheur du programme JASSUR ................................................................... 24 Jour 2 : Visite de la Ferme de Paris........................................................................................................ 24 Discours de Bienvenue Liliane Pays, présidente de Natureparif et conseillère régionale d’Île de France. Ces ateliers ont lieu dans un contexte particulier : ouverture aujourd'hui de l’observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité ; et la COP 21 a lieu dans peu de temps à Paris. Natureparif a été créée en 2008 par la région Île de France et l’Etat. C’est l’Agence régionale de la biodiversité urbaine. Son objectif est de recenser les bonnes pratiques, sensibiliser. Cette année le travail sur l’agriculture urbaine (AU) s’est fait à travers le thème de la biodiversité. Penser l’AU c’est redessiner la ville. Reconstruire la relation citadin-Nature comme une réconciliation car l’acceptation de nature en ville est fondamentale. Mais cette acceptation n’est pas simple car source d’incompréhension. Il faut terminer la domination de l’homme sur la nature. Aujourd'hui, les ateliers d’été de l’AU rassemblent des acteurs divers de tous horizons, qui constituent une grande richesse. Table Ronde 1 : Agriculture Urbaine et Corridors Ecologiques Locaux Pourquoi l’AU ? C’est un vecteur essentiel du lien homme-nature ; un lien affectif trouvé également via le travail de la terre. C’est aussi un foyer d’idées comme un laboratoire permanent de permaculture duquel peut venir une partie de la transformation de l’agriculture. L’AU est l’un des meilleurs exemples de partage de l’espace entre homme, ses pratiques et la biodiversité.
  • 3. Anaëlle Tanquerey-Cado 3 Philippe Clergeau, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) En tant qu’écologue, la relation agriculture/biodiversité est loin d’être évidente. Un corridor se traduit concrètement par les trames verte et bleue (TVB), pour conserver une biodiversité en déclin par une gestion écologique des espaces naturels et une remise en connexion des espaces ; mais aussi pour conserver les services que rend la biodiversité à l’homme, comme des services d’approvisionnement (eau…), de régulations de l’environnement, des services culturels… Pour la biodiversité, ce qui est important ce sont les interrelations, entre espèces, gènes, etc. La TVB intègre différents niveaux de fonctionnement écologique, les différents acteurs et leurs pratiques, et prend en compte les éléments du paysage : mapping, identification de zones et de fonctionnements… Une trame c’est une tâche d’habitat complétée par des corridors écologiques. Il y a aussi des sous trames (adaptées aux espèces : un papillon et un hérisson ne prennent pas le même chemin). Les corridors peuvent être continus mais aussi discontinus : en « pas japonais » que certaines espèces sont capables de traverser (par exemple par succession de jardins privés ou de jardins d’entreprise). En ville dense les arbres participent à la dispersion de la biodiversité et aux corridors même si ne sont pas un corridor en eux-mêmes. Les toits végétalisés peuvent participer aussi au corridor discontinu en ville si leur surface est suffisante, leur gestion est écologique, il y a une faible distance entre les spots, et selon la qualité des haies entre les jardins… Florence Soupizet, responsable du Pôle Programmation, études et investissements liés à l’environnement à Eau de Paris La biodiversité est pour elle un gros enjeu car elle rend des services de régulation de la disponibilité en eau et de qualité de l’eau (filtration…). Eau de Paris a adhéré à la stratégie nationale pour la biodiversité en 2011. Leur territoire d’action très vaste mais surtout très dense sur Paris. Des diagnostics de sites parisiens ont été effectués, révélant des réservoirs de biodiversité souvent enterrés ou semi enterrés, enherbés. Puis une transition de gestion de ces sites a été mise en place vers une gestion écologique, par exemple porte des lilas. On fait de la fauche tardive, on expérimente, et on s’adapte au code des marchés publics. Ces sites sont donc valorisés aussi en AU. Cela permet une valorisation du foncier. L’AU sur des sites industriels pose souvent beaucoup de questions. Les sites sont anciens, comprennent des ouvrages de maçonnerie, souvent de stockage d’eau potable donc avec des contraintes particulières. Résultat : ils ont défini que le maraîchage professionnel est compatible avec une activité industrielle. Sur d’autres sites, l’apiculture est plus adaptée. L’accent est mis sur la compatibilité des techniques agricoles avec la biodiversité, et sur la possibilité d’un modèle économique viable. L’idée est en effet d’installer des professionnels sur la durée. Or certains professionnels intéressés se sont manifestés, pour cultiver des variétés anciennes par exemple… Les exigences techniques et la biodiversité sont respectées. Exemple de la Nef d’Ivry, sur laquelle 3 lauréats de l’appel à projets « végétalisation innovante » de la ville de Paris vont s’installer (Topager, Macadam farms, Le prieuré), sur une usine désaffectée. Autre exemple, le réservoir d’eau de Charonne, avec la végétalisation de la toiture et l’installation de serres au-dessus du réservoir. Réservoir d’eau de Montsouris : les talus sont enherbés, la toiture est enherbée, et des orchidées poussent ! Des ruches sont en projet d’implantation.
  • 4. Anaëlle Tanquerey-Cado 4 Yann Fradin, directeur de l’association Espaces Espaces est une association de 20 ans, sur l’ouest parisien, qui compte 500 adhérents, 12 chantiers d’insertion, sur 26 communes, 3 départements. Ils gèrent des jardins partagés, comme première hybridation entre insertion (emploi, travail de la terre) et espaces non entretenus, à Paris, dans les Hauts de Seine, dans les Yvelines. Il y a différents types de gestion : sur les talus ferroviaires au parc de Saint Cloud, un attelage est utilisé et donne lieu à des contrats d’insertion (le foin produit permet de nourrir les chevaux, pas d’import). La seine est aussi un énorme corridor écologique. Espaces travaille également sur la faune urbaine avec 8 pigeonniers, la valorisation de fientes de pigeons se fait avec le MNHN et Topager. Exemple développé des talus ferroviaires sur la ligne L. Les talus ferroviaires sont comme des promenades géantes. Espaces gère 12 talus sur 8 villes dans le 78 et le 92. Ces corridors irriguent l’ensemble du territoire et ainsi relient le cœur de nature au cœur de la capitale urbanisée ! A la gare de Bougival, il y a des aménagements écologiques. A Suresnes, une gestion écologique des talus est en place avec des jardins familiaux. Il faut bien noter que le gestionnaire entretien la route/les rails, mais que le talus n’est la compétence de personne ! Ce sont des zones de forte biodiversité, de différenciation de sols qui amène des plantes rares. Le problème récurrent est l’apport de terre qui amène des plantes invasives. A Courbevoie, l’aménagement de talus a été fait avec la ville, la largeur d’un corridor a été quadruplée, sur lequel des jardins partagés sont créés. A Chaville, on a installé de la vigne, des jardins. Corridor écologique et AU : Espaces voudrait une fédération des acteurs autour d’un comité de corridors écologiques, avec l’élaboration d’un document de gouvernance comme pour l’eau (contrat de bassin) pour une gestion concertée de corridors écologiques avec une dimension d’AU. Marine Tournier-Lasserve, chargée de mission pôle Développement Durable de I3F Elle travaille sur Nature en Ville. Le « I » d’I3F veut dire « Immobilière ». Ils ont 20 projets de jardins partagés aboutis en Île de France, c’est donc en fort développement et il n’y a pas de modèle type. Le but des jardins partagés est de créer un cadre de vie convivial, vivre ensemble, faire des rencontres, apprendre le jardinage. Les jardins partagés sont construits en dialogue avec les locataires. La dimension environnementale y est évidemment intégrée : pas de produits phytosanitaires, récupération d’eau de pluie, compostage, diversité de cultures, clôtures en arbustes fruitiers, accompagnement par des professionnels (paysagistes, associations de jardinage, associations d’éducation à l’environnement)… L’emplacement et l’utilité des jardins par rapport aux TVB est difficile à évaluer: les contextes sont variés, parfois les espaces sont très contraints. Le rôle des jardins est en partie un rôle de reconnexion à la nature : mettre les mains dans la terre, mieux connaitre la nature, ne pas la dominer. C’est aussi de créer des espaces de dialogue avec des personnes extérieures aux jardins. Ces projets de jardins partagés impliquent divers acteurs : collectivités, habitants, bailleurs, associations… La force de ces projets est de mixer les enjeux environnementaux, sociaux, urbains… Ils créent une trame de sensibilité, trame d’acteurs, et contribuent aux corridors écologiques. Les jardins donnent aussi des pistes pour la biodiversité via les sciences participatives, la consolidation de données scientifiques, l’expérimentation sur le choix des matériaux, des essences, sur les modes de gestion.
  • 5. Anaëlle Tanquerey-Cado 5 Questions du public  Quelle est la plus-value potentielle de l’AU sur des espaces engazonnés, par rapport à une prairie ? Pour avoir un impact, il faut passer par une diversification de strates (pourtour, haie…) Marine Tournier-Lasserve: On ne peut pas faire un système de prairie partout, exemple sur des sols très acides et où beaucoup d’ordures sont jetées. Ça peut être très intéressant de faire de la prairie avec haies sur certains jardins. La gestion doit être différenciée selon les sites.  Pour que l’AU joue son rôle de corridor, on doit accepter de laisser pousser des choses spontanément de manière non productive, comment fait-on pour faire accepter ça aux gens ? Yann Fradin: Ça passe par les élus. Les citoyens regagnent la nature par l’AU. L’espace public est souvent traité comme du mobilier urbain, redescendre dans la rue se réapproprier le terrain donne envie d’observer la biodiversité spontanée. Le travail du sol est aussi très important et ce thème aussi se retravaille auprès des citoyens. Au niveau des incivilités : le jardinier ne vandalise pas, il respecte son lieu de vie.  Pourquoi garder l’usine désaffectée et cultiver ses toits plutôt que carrément virer l’usine ? Florence Soupizet: C’est un patrimoine doté, il appartient à la ville de paris. C’est à elle de décider ce qui est fait. Il y a déjà différents projets d’aménagement urbain sur cette parcelle, comme celui d’un pôle de recherche. De plus, c’est un énorme truc à détruire.  Remarque : L’AU donnera un profit sur les espaces déminéralisés.  Y a-t-il eu des publications marquantes sur l’AU récemment ? Philippe Clergeau: l’espace au sol est peu pris en compte : qu’est-ce qu’un bon sol ? Comment va-t-il fonctionner ? Peu de choses existent là-dessus. Il y a aussi la notion de corridor, ce n’est pas la même question : on a des éléments qui fonctionnent et il faut les relier. Pour lui, il faut absolument garder la relation au sol pour son fonctionnement, et pour tous les services rendus par le sol. APPORT PERSONNEL : Il ressort de son discours une forte séparation agriculture/biodiversité : l’image de l’agriculture n’est pas du tout celle d’une agriculture favorisant la biodiversité. L’agriculture doit absolument se reconnecter à la biodiversité en pratique et aussi dans l’image collective ! Pour lui, la permaculture en ville n’existe pas encore. C’est très long, il faut trois-quatre-cinq ans pour lancer un cycle qui fonctionne, un objectif de durabilité et d’autonomie qu’on a peu dans nos approches de jardinage. Personne ne l’a encore fait sérieusement.  Remarque : En ce qui concerne la permaculture urbaine, il existe un jardin de fraternité ouvrière en Belgique. C’est aussi de la permaculture sociale.  Comment les jardins des 3F se substituent à une gestion classique d’espaces verts, notamment financièrement ? Est-ce reproductible partout où les contraintes financières sont trop fortes ?
  • 6. Anaëlle Tanquerey-Cado 6 Marine Tournier-Lasserve : Il y a un coût d’aménagement et d’accompagnement mais c’est surtout la question de l’énergie et des moyens humains qui pose un frein. L’entretien des espaces verts c’est des charges récupérables : ça fait des coûts en moins pour les locataires puisque c’est eux qui les gèrent. Mais le but des jardins partagés n’est pas de faire des économies. Retour d’expérience de l’année dernière : le but est de mutualiser les bonnes pratiques, aider les opérationnels qui veulent se lancer dans ce type de projets.  Remarque : La nécessité est que le ministère de l’environnement fasse une loi sur l’obligation des mairies de faire des corridors écologiques. On voit des choses aberrantes en bords de rivières, les corridors n’augmentent pas et au contraire disparaissent. Donc ils devraient être imposés. (la dame est très remontée) Yann Fradin : le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) existe, les collectivités font des plans de TVB et des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Mais c’est aussi une question de mobilisation citoyenne culturelle. C’est aux citoyens de faire des corridors écologiques un enjeu pour les élus. De multiples acteurs sont concernés. Philippe Clergeau: Il n’est pas d’accord. Il faut d’abord qu’il y ait une volonté politique. Un corridor a un intérêt et un fonctionnement bien définis : relier tel endroit avec tel autre. C’est d’abord une volonté politique qui est la première démarche. Il nous faut donc convaincre les élus. Ensuite on montre l’exemple sur un site et après seulement on explique aux gens qu’ils vont participer à la suite. Mais à un moment c’est au décideur de lancer un truc.  Remarque : Les deux s’alimentent peut être (animateur Natureparif). Les associations et citoyens ont souvent une longueur d’avance sur les politiques, qui s’approprient les problématiques, ça redescend ensuite vers les citoyens. Ça marche souvent comme ça. Par exemple, la ville de paris et ses 100 ha végétalisés, ça vient à la base de l’engouement des citoyens. Ca marche pareil pour le thème de l’AU. Parfois il faut inciter, parfois il faut obliger, c’est difficile de savoir quand faire comment, et vers qui communiquer (élus/citoyens)… Accompagner ceux qui veulent bien faire, parfois c’est déjà beaucoup. Le partage des usages, c’est une question éternelle.  En milieu urbain il y a aussi beaucoup d’espèces invasives : les corridors peuvent-ils avoir des impacts écologiques négatifs ? Comment gérer ça ? Philippe Clergeau: Cette question revient souvent. Ça fait partie du « nouveau » jardinage : on ne peut pas se contenter de toute espèce nouvelle. Quelques espèces sont très agressives et prennent la place d’autres espèces. Yann Fradin: Donne l’exemple de la renouée du Japon, invasive qui provient essentiellement de l’apport extérieur de terre. Déjà le fait de produire notre humus en ville (et on a déjà tout ce qui faut, c’est-à-dire déjections humaines, animales et déchets organiques), c’est gratuit, et ça résout le problème de la renouée.  Remarque : Le déclin et l’érosion de biodiversité est surtout causé par disparition des habitats et leur fragmentation donc les services apportés par corridors valent quand même le coup par rapport à leurs éventuels impacts négatifs!
  • 7. Anaëlle Tanquerey-Cado 7  La locutrice a une ferme urbaine hors sol à Saint Sauveur à Lille. Comment apporter sa pierre à l’édifice ? Elle fait principalement de la mono-espèce. Comment faire un spot de « pas japonais » qui pourrait contribuer à un corridor (adventices, biodiversité alentour) ? Deuxième question sur les friches ferroviaires : sur ces 20 ans, quelle évolution du sol travaillé ? Ont-ils utilisé de la phyto-remédiation ? Quid de la pollution de la terre ? Yann Fradin: La création de potager sur les talus est récente donc il n’y a pas de recul. La gestion est extensive et différenciée pour limiter les espèces invasives depuis 20 ans. C’est une gestion multi- acteurs, que la ville ne sait pas faire. L’association joue ce rôle de médiateur. Philippe Clergeau: on ne peut pas installer de la biodiversité partout. Elle devrait peut-être mettre certains pots en non production avec choses plus riches (insectes…), et jouer aussi sur la biodiversité sur les « bords », aux alentours de sa ferme urbaine (adventices, …) Table Ronde 2 : Agriculture Urbaine, biodiversité cultivée et savoir- faire locaux Jeanne Pourias, ingénieure de recherche spécialiste de l’agriculture urbaine Biodiversité cultivée dans les jardins associatifs urbains. Définition d’un point de vue « recherche » de l’AU : agriculture pour la ville, dans ou destinée à la ville. Ça donne lieu à des conflits d’usages des sols. Ça peut aussi être défini par l’utilisation de déchets organiques urbains. Il existe plein de définitions de l’AU. Pour elle, la biodiversité cultivée se conçoit à la fois l’échelle de la parcelle (diversité des espèces) et à l’échelle d’une espèce (diversité variétale). Elle a mené ses recherches surtout sur Paris et Montréal. Même dans très petites parcelles, la diversité de cultures est parfois très importante ! A Montréal il y a un règlement précis en termes de pratiques sur la diversité cultivée. A Paris, il y a des règlements de jardins familiaux ou des chartes « main verte ». L’essentiel des cultures se constitue de légumes et de petits fruits. Les arbres fruitiers sont interdits (prennent trop de place). La pomme de terre est interdite à Montréal car elle favorise une maladie de la tomate. En général les espèces cultivées sont des légumes consommés frais qui sont meilleurs non transformés. Il peut y avoir aussi une grande diversité des variétés cultivées, comme pour la tomate, ou les laitues. Souvent le choix des variétés raconte une histoire sur le jardinier. Les jardiniers ne savent pas toujours nommer leurs variétés. Les jardins sont des espaces multifonctionnels : la diversité des variétés et des espèces cultivées reflète cette multifonctionnalité. Selon la motivation du jardinier, les aménagements sont différents. Les fonctions des jardins : Expérimentations, dimension alimentaire (cultiver des choses qui coutent cher), avoir le plus de choses différentes, se souvenir de son enfance ou de quelqu’un...
  • 8. Anaëlle Tanquerey-Cado 8 L’organisation collective des jardins, l’équipement, les savoir-faire, tout ça demande de la technicité ! Cultiver les plants sans maladies, produire ses plants/ ses semences… Exemple d’organisation en comité : Séville, parc de Miraflores. Il y a beaucoup de savoir-faire liés aux plants. Gilles Debarle, directeur du domaine de la Grange La Prévôté en Seine-et- Marne Le domaine est entre Melun et Evry en milieu périurbain. La biodiversité cultivée, pourquoi ? Les agriculteurs ont toujours amélioré les variétés, pour garder seulement la meilleure. De nouvelles variétés plus productives apparaissent y compris pour l’agriculture biologique (AB). Le maintien des variétés a un coût. Donc pourquoi garder la biodiversité cultivée ? Le domaine est un parc à l’anglaise avec des cornouillers donnant de délicieux fruits. Il y a un jardin potager d’1 ha. On y fait de la permaculture, du compostage, du recyclage. Il y a aussi le verger de la ferme du Couleuvrain, avec 150 arbres fruitiers. Une parcelle est également aménagée pour une personne à mobilité réduite. Il y a plusieurs arguments en faveur de la biodiversité cultivée : Argument pédagogique. Favoriser l’éveil aux sens, aux formes, aux gouts, aux couleurs différentes, à la diversité et la richesse du monde. Montrer visuellement la diversité (exemple des variétés de carottes). Faire découvrir les variétés locales. Un programme « de la graine à l’assiette » existe : les plants sont produits dans la serre de semis du domaine, et les produits sont servis dans les cantines, une variété par semaine. Argument patrimonial. Contribuer à l’identité du territoire. La diversité cultivée est un facteur d’identification, de différenciation et d’attractivité du territoire. L’action « goûtons notre patrimoine », avec le lycée hôtelier de la ville propose de faire découvrir les variétés locales pendant la journée du patrimoine. Argument cultural. Certaines variétés ont des avantages à être cultivées : exemple des haricots à rames qu’on peut cultiver sans se baisser. Autre exemple du blé tendre « Île de France » très résistant à la verse. L’action « le printemps du jardinier », met à disposition un potager d’agrément : une terrasse est faite avec des matériaux recyclés et on peut cueillir ce qu’on veut. Argument commercial. On passe aujourd’hui du marché unique au marché multiple. Les restaurateurs, les jardins partagés, les jardiniers amateurs ne cherchent pas tous la productivité, certains agriculteurs cherchent des variétés anciennes. Valoriser les ressources génétiques peut donner un avantage sur le marché (champagne de poire…). Les centres régionaux des ressources génétiques sont en réseau. Pour valoriser, il faut recenser, conserver, caractériser, et pour cela établir la liste des acteurs de France, puis les mettre en réseau… Arnaud Daguin, chef cuisinier de la ferme Hegia (1 étoile au Michelin) dans les Pyrénées-Atlantiques Pendant longtemps, il a travaillé les meilleurs produits possibles pour beaucoup d’argent et pour un tout petit nombre de gens. Ça lui a paru vain au bout de 40 ans. Il s’est rendu compte que les produits qu’il choisissait n’étaient jamais la norme, c’étaient toujours des produits exceptionnels. Mais le lien avec l’alimentation de tout le monde était très ténu. Alors il s’est penché différemment
  • 9. Anaëlle Tanquerey-Cado 9 sur le sujet, il a acquis une vision plus holistique du paysage alimentaire. L’agriculture est la seule interface entre nous et la nature et c’est elle qui nous nourrit. Or ce que je mange me constitue et ce que je mange dessine le monde. Le début du 20ème siècle a réformé l’agriculture, a perdu 80 % des emplois, et 80% de la diversité agricole. Le début du 21ème siècle est axé sur la multi fonctionnalité de l’agriculture. Mais c’est quoi un bon produit ? Ça dépend de chaque personne ! Depuis quelques années, quelques acteurs se réunissent pour émettre une visibilité sur la valeur d’un produit. Dimension environnementale, par rapport au mode de production. Lié avec la Dimension santé : est-ce que ce produit est bon pour la santé ? (exemple du cochon industriel de Bretagne versus le cochon élevé en plein air biologique) (Et en plus dans un cas le cochon nourrit économiquement l’éleveur et dans l’autre cas non !!). Dimension éthique, qui concerne notre rapport au vivant. On désincarne la viande, on ne veut pas voir mais un jour il faudra qu’on regarde ce qu’il se passe dans notre rapport au vivant et aux animaux sensibles. Dimension économique : est-ce que le revenu se concentre sur un point de la chaîne ou est réparti sur l’ensemble de la filière ? (c’est aussi lié à dimension sociale). La valeur du produit n’est pas forcément liée à son prix ! Il faudrait se demander pourquoi les produits non bios sont peu chers plutôt que l’inverse (pourquoi les produits bios sont chers). On pourrait imaginer un prix/une taxe pour les services rendus (ou non) à l’humanité ou à l’environnement. Questions du public  A propos des comportements d’achat, comment faire passer ces messages aux gens car même les gens qui sont d’accord avec vos propos ne sont pas totalement vertueux en termes de comportement d’achat ? (tous les achats ne sont pas forcément auprès de circuits courts, locaux…) Arnaud Daguin : Il a imaginé une échelle de Riches Terres qui serait la concrétisation sur un produit de la visibilité des valeurs dont on vient de parler. Il travaille avec Ecocert sur la création d’une fondation qui porterait ce label. L’objectif est de faire rentrer ces critères dans les cahiers des charges des restaurations collectives, comme moyen de levier sur la transition agricole. Jeanne Pourias : Il faut faire attention à ne pas moraliser le consommateur. C’est tout un processus de s’intéresser à son alimentation. Les jardins sont un des moyens de s’y intéresser, de se lier à l’alimentation même si savoir cultiver une tomate n’est pas savoir la cuisiner. Gilles Debarle : Il y a un gros rôle de la communication aussi, de la part des journalistes, des restaurateurs. Il faut goûter, s’y intéresser, il faut montrer les variétés anciennes. Aujourd’hui, on voit des variétés locales dans les supermarchés !  Est-ce que la valeur esthétique non seulement dans l’assiette mais aussi dans le paysage est prise en compte ?
  • 10. Anaëlle Tanquerey-Cado 10 Arnaud Daguin: rappel de ses 3 axes de réflexion sur la valeur du produit : environnement, santé, nutrition / économie, social / éthique. Oui, l’esthétique est prise en compte.  Echelle de Riches Terres est-elle travaillée avec la Fédération des Agriculteurs Bios de France ? Car ils réfléchissent de leur côté à de nombreux sujets en rapport avec les valeurs évoquées. Arnaud Daguin : Oui, le bio est quasiment un prérequis car historiquement, le cahier des charges bio est très important, même si « bio » ne veut pas forcément dire « durable ». Cette réflexion ne peut pas se faire sans tous les acteurs du secteur agricole, même la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) ! (la FNSEA est plutôt réputée conservatrice, dans la rentabilité et opposée à un changement de paradigme agricole)  Remarque : La locutrice fait partie d’une réflexion sur une visite ouverte de ferme pour donner envie au consommateur d’acheter le produit plus cher. Il y aurait un parcours de visite libre, le visiteur pourrait être en contact avec le maraîcher sans déranger son travail. Il y aurait aussi deux visites guidées par mois. C’est important d’ouvrir les fermes quand on le peut. Des systèmes en Allemagne donnent la possibilité aux consommateurs de venir travailler énormément sur les fermes (beaucoup plus qu’avec le système AMAP). La locutrice est de la Ferme de la Bourdésière à côté de Tours.  La locutrice fait partie d’un projet d’AU dans le 14eme, avec du semis de céréales. Il ne faut pas oublier l’agriculture rurale, et les projets d’AU peuvent rapprocher l’agriculteur rural avec le consommateur urbain et l’agriculteur urbain. Comment créer le dialogue entre populations urbaines et rurales ? Gilles Debarle : Il y a déjà les marchés, il faut faire venir les agriculteurs en ville et les urbains en campagne, organiser des évènements (repas, …). Jeanne Pourias : Historiquement, Paris a toujours été approvisionné par Paris ET par toute la France. Il faut réfléchir à la gouvernance des systèmes alimentaires en ville, organiser l’approvisionnement, réfléchir aux complémentarités entre les formes d’agriculture rurale et urbaine, maraîchère en Ile de France, entrepreneuriale en ville. Arnaud Daguin : la plupart des exploitants agricoles sont un mec tout seul sur son tracteur au milieu des champs. Le système de commercialisation est fait de strates horizontales étanches où chacun essaye de gratter le plus de marge. Du coup le lien en question se fait via sa définition de l’agriculture: l’interface homme-nature. A partir de ça, il faut réfléchir à comment réintégrer et revaloriser ces métiers, refaire de l’emprise agricole ou il y a eu déprise…  Remarque : Eric Duchemin, Laboratoire d’AU de Montréal : les discours sont différents venant d’agriculteurs qui veulent uniquement vendre leurs produits. Egalement, les villes ont décidé de se réapproprier la question alimentaire, car beaucoup de choix alimentaires ont des impacts au niveau urbain.
  • 11. Anaëlle Tanquerey-Cado 11 Présentation d’un Outil pédagogique global sur les semences Nathalie Froissard, Natureparif C’est un outil physique avec des panneaux, des jeux, sur la conservation des semences, les échanges de semences… Il sera disponible à l’emprunt à l’automne gratuitement. PAUSE DEJEUNER 1er JOUR Présentation de l’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité Antoine Lagneau, chargé de mission agriculture urbaine à Natureparif C’est une plateforme Web ouverte aujourd’hui, avec un accent fort sur la biodiversité. La plateforme participative, mise à disposition de tous les acteurs. L’observatoire est axé sur six points : La valorisation individuelle du site des acteurs. Valoriser son jardin partagé en termes de pratiques. Faire une photographie technique des pratiques utiles. Echanger les expériences. Il y a déjà 500 parcelles cultivées répertoriées. L’accompagnement des collectivités et des gestionnaires. Comment l’AU se situe en termes de nature et de biodiversité en ville, en termes de renaturation des sols, d’accueil d’espèces… l’observatoire propose une aide à la mise en œuvre de politiques en matière de biodiversité et d’AU. La production d’indicateurs autour de ces pratiques : autour de thèmes comme les corridors écologiques, habitats, sols, empreintes écologiques… La conservation de la mémoire. Beaucoup de jardins partagés sont assez menacés, temporaires. On conserve ici la trace de ceux qui disparaissent, aussi pour comprendre ce qui se passera après, aider les nouvelles infrastructures à prendre en compte a biodiversité qui était présente sur leur site. Un forum des acteurs, la production de fiches pratiques sur acteurs, sur la biodiversité, l’AU. Un service d’analyse de sols : chacun pourra faire analyser des échantillons de son sol. www.agricultureurbaine-idf.fr Démonstration d’enregistrement d’une parcelle en ligne. Arcueil Ville Comestible Intervention par une personne de la ville d’Arcueil Projet « Ville Comestible », dont le but est de travailler en co-construction avec les citoyens, associations, et Natureparif. Le projet a été lancé le 5 mars, 120 personnes divisées en groupes de travail ont participé, entre autres, à un recensement des potentialités de la ville pour développer différents types d’AU. Il y avait aussi un axe sur l’éducation, la pédagogie.
  • 12. Anaëlle Tanquerey-Cado 12 Cartographie Participative : Objectifs, enjeux, défis. Eric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement, Université du Québec à Montréal Il présente le cas de Montréal, où ils ont mené un projet de cartographie citoyenne pour montrer l’ensemble des initiatives existantes. Ce sont souvent de très petites surfaces, très hétérogènes, de petite envergure, qu’il est impossible de cartographier à la main. Le but était d’obtenir des données quantitatives et qualitatives. Ça a posé beaucoup de questions sur l’utilisation des données, que doit on cacher, révéler, conserver ? Un objectif était aussi de faire naitre un intérêt réciproque entre chercheurs, citoyens, praticiens. Mais aussi de donner un visage à l’AU de Montréal. Mais comment communiquer pour rejoindre 800 000 personnes (nombre de parcelles concernées par l’AU à Montréal) ? On finit par faire beaucoup de politique, pour suivre et accompagner le développement de l’AU à Montréal, fournir de l’info, mobiliser, réseauter, et surtout EVOLUER. (Le site web a déjà changé deux fois par ex) Table Ronde 3 : Habitats favorables à la Biodiversité spontanée Un titre qui aurait paru saugrenu il y a une dizaine d’années car on s’intéressait au sauvage, à la nature mais pas en ville. Mais l’exemple de l’observatoire des papillons de jardins a montré que certaines plantes sont favorables à la venue de papillons en milieu urbains… La nature en ville peut exister. Anne-Laure Gourmand, chargée de mission Vigie-Nature Vigie-Nature met en œuvre des programmes de sciences participatives. Comment peut-on observer la biodiversité sauvage ? Vigie-Nature est un programme de recherche porté par le MNHN. Quelles sont les espèces qui se portent bien, celles qui ne se portent pas bien ? On ne peut pas automatiser les relevés d’où l’association des acteurs pour faire ces relevés. Le programme s’intéresse à la biodiversité ordinaire, pas aux espèces rares, car la biodiversité ordinaire constitue la solidité de l’écosystème. On a donc besoin de standardiser, définir de quel type de données on a besoin puis il faut mobiliser les observateurs autour de ce qui a été défini. Le MNHN gère la partie scientifique. Les associations mobilisent les observateurs, sont des relais pédagogiques, fidélisent les observateurs. Aujourd’hui une quinzaine d’observatoires de Vigie Nature. Au début c’étaient des observatoires destinés aux connaisseurs, mais aujourd’hui les observatoires sont pour tous publics, et plein de types d’observatoires existent. Un des objectifs est d’avoir des séries temporelles les plus longues possibles. Exemples d’observatoires : Florilèges, construit avec Plante et Cité et Natureparif en Seine Saint Denis, pour faire l’inventaire des plantes en prairie. Propage, conçu pour le milieu urbain par les agences d’espaces verts sur les papillons dans les jardins. Spipoll, co-construit avec l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE), pour faire des collections de photos d’insectes sur les plantes. Les observateurs sont mobilisés surtout sur l’observation, à terme peut-être plus sur la création de protocoles, l’analyse de résultats.
  • 13. Anaëlle Tanquerey-Cado 13 Samuel Jolivet, directeur de l’Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) Illustration de la biodiversité des jardins urbains par les pollinisateurs. Exemple d’un jardin à Paris dans le 10eme, suivis par le Spipoll (observatoire de biodiversité). Toute une diversité d’insectes y viennent pondre les larves qui vont participer à la régulation des pucerons et créent une chaîne indispensable de pollinisateurs. Le suivi a commencé de longue date, et est fait sur le long terme en plein Paris, sur un site d’une grande biodiversité. Autre exemple du parc de la Villette, grande étendue d’herbe rase, à diversité limitée. L’établissement public gestionnaire du parc s’est engagé dans Oasis Nature à laisser des zones en « friches » et d’autres en un « jardin passager ». Puis on a mené une étude sur les insectes présents autour du parc. Au bout de 3 ans, 80 espèces d’abeilles sauvages étaient recensées, aux portes du périph’ ! On voit donc le rôle du « jardin passager » dans la présence de ces espèces qui se trouvent uniquement autour du jardin. 60% des abeilles recensées sont en effet liées au jardin. Cet inventaire entomologique s’est fait sans appui du public.  Question du public : A combien de mètres un insecte voyage ? Samuel Jolivet : En général les abeilles restent à une centaine de mètres autour de leur lieu de naissance. Mais certaines espèces de mouches sont connues pour être de grandes migratrices.  Question du public : Comment était conçu le jardin à la base à la Villette ? Le but était-il d’attirer les pollinisateurs ? Le jardin n’était pas spécifiquement conçu pour ça à la base mais quand on crée un jardin il y a un but de fleurir l’endroit, pour des raisons esthétiques ou non, mais il ne connait pas le but initial du jardin.  Réponse d’une dame qui participe à ce jardin : le but était de diversifier les sols en premier lieu, ce qui a bien fonctionné et a attiré les insectes. Christophe Köppel, architecte ENSAIS, paysagiste certifié en permaculture, conçoit et préside le jardin partagé en permaculture de 8000 m² à St Gall- Strasbourg Le jardin partagé est près du centre, en pleine zone urbaine. C’est un reliquat de friches agricoles puis industrielles puis à nouveau agricoles. Il n’y a pas de possibilité d’accès à la zone donc elle a été préservée. Elle est enclavée entre un fossé, une autoroute et un chemin de fer. Ce sont 8000 m² aménagés en jardins-forêts. Il y a 674 grands végétaux, dont 80 grands arbres hautes tiges. Il y a 40 cultivateurs (20 familles), il faut 400 à 500 m² pour nourrir une famille en autonomie en produits frais. Le jardin est donc occupé de 40 serres individuelles, 40 treilles à vignes et kiwis, 40 treilles à haricots à rames, 40 treilles à noix de terre, 1 guinguette, du mobilier… Pourquoi avoir choisi l’agriculture naturelle ? Car une fois le biotope établi (après 3 ou 4 ans), très peu d’arrosage est nécessaire, pas du tout de travail du sol ni de désherbage. Il faut seulement 4 demi-journées d’entretien par an hors récolte. On a une production continue sur 4 saisons, pas de ravageurs ni de maladies à contrôler. C’est également la seule occupation du sol capable d’abriter une biodiversité totale : sols, eau…
  • 14. Anaëlle Tanquerey-Cado 14 Rappel : les jardins ouvriers/familiaux ont entre 50 et 80% de surface non productive, et ne sont pas productifs pdt 6 mois. Les jardiniers sont de moins en moins disponibles (un jardin normal nécessite 2 à 4h d’entretien par jour…), de moins en moins persévérants, de moins en moins assidus. Les techniques hydroponie consomment 100 à 200 fois plus d’énergie qu’en pleine terre et produisent du carencé non nutritif. La conception du jardin s’est faite en 15 jours par 1 personne (lui) : appel d’offre, commande des matériaux et végétaux. Puis la mise en place des parcelles, des cultures, la fabrication du mobilier se sont faits en 21 jours par 1 personne (je n’ai pas du noter le bon nombre…) puis la mise en place du biotope nourricier a nécessité 2h tous les 15 jours par 40 personnes. « Les plantes ont pas eu besoin de l’homme pendant 200 000 ans, on continue de les cultiver comme dans la nature ». « On est presque pas cultivateurs, on est juste cueilleurs ».  Question du public : On a entendu ce matin qu’il n’y a pas de permaculture urbaine en ville, quel ressenti avez-vous par rapport à ça ? Christophe Köppel : Oui c’est vrai, c’est très marginal, surtout en France.  Remarque : J’évoque le projet Bio-T-Full, projet de ferme urbaine en permaculture, pédagogique et solidaire à Nantes, avec invitation à checker la page Facebook : https://www.facebook.com/BioTFull Gilles Carcasses, mission développement durable et biodiversité de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise Impacts écologiques et sociaux du pastoralisme urbain Cergy Pontoise, c’est une pancarte au bout de la ligne de RER. Une ville nouvelle dans les années 70, une ville à la campagne, constituée de 13 communes. Elle contient des espaces conçus pour des 2*2 voies jamais remplis de goudron, ce qui donne des belles coulées vertes. L’AU, c’est aussi l’élevage. La ferme d’Ecancourt voulait faire du pâturage urbain avec leurs moutons. La Communauté d’Agglomération voulait mesurer les impacts du pâturage urbain. Il faut une surface importante, ce qu’il y a. Il faut de l’ombre (donc fabriquer des abris si besoin, ici fabriqués par une association d’insertion locale). La sécurité est assurée par un fil électrique et la complicité des forces de l’ordre pour éviter le vandalisme. Les objectifs étaient de tester un autre mode de gestion des espaces verts, permettant de communiquer sur la gestion différenciée des espaces verts notamment des prairies. Des mesures d’inventaire de faune et de flore ont été prises. Pour la ferme d’Ecancourt, c’était l’occasion de délocaliser leurs actions d’animation directement dans le pré à la sortie de l’école, ou du centre de loisirs. L’expérience a également mis en lumière un nouveau débouché des moutons en zoothérapie ! En effet, des moutons ont été placés auprès d’un institut de soin pour maladies neurologiques. Ils permettent aux malades de toucher les animaux, reprendre confiance, avoir un sujet de conversation autre que les médicaments… Résultats : On observe une tendance d’augmentation du nombre d’espèces, l’apparition de renoncules, d’orchidée sauvage, car les moutons ne les mangent pas. Les habitants de Cergy ont reconnu l’orchidée qui poussait avant qu’on se mette à tondre. Les moutons créent des micro- habitats : touffes, zones piétinées, zones dénudées… et attirent ainsi différentes sortes d’insectes :
  • 15. Anaëlle Tanquerey-Cado 15 prédateurs, parasitoïdes, pollinisateurs… Les moutons interviennent par sélection de broutage (ne mangent pas tout, et pas la même chose toute l’année). Questions du public  Qui s’occupe des moutons ? Quels financements ? Gilles Carcasses : La question s’est posée au démarrage. Les parcelles nécessitaient avant les moutons 5 fauchages par an, du temps de main d’œuvre, du gazole, de la démarche d’entreprise. On a mis les moutons là où il y avait 5 fauches par an et il a montré que ça ne couterait pas plus cher que le budget déjà consacré à ces parcelles : installation de la clôture, surveillance. Quand c’est une pâture de l’agglomération, c’est la Communauté d’Agglomération qui paye le pâturage.  Eric Duchemin, Université de Montréal : A Montréal, les fonctionnaires ont été contre les moutons car ils vont leur voler leur travail ! Gilles Carcasses : Oui il comprend que ça soit vu comme une concurrence, surtout par les jardiniers. Mais les choses évoluent, le jardinier peut maintenant faire des relevés de biodiversité, etc. Anne Laure Gourmand : On fait en effet face à changement de compétences, il faut effectuer la revalorisation d’un autre travail et d’autres compétences, ce n’est parfois pas facile à faire accepter mais ça peut être revalorisé quand même.  Il y a un débat sur la répartition du travail : crainte de perdre du travail par certains mais d’un autre côté besoin de libérer du terrain pour réorienter la main d’œuvre sur l’entretien des espaces horticoles. L’éco-pâturage ou les jardins partagés/familiaux peuvent donc être une solution. Quelles solutions aux soucis de vandalisme, quelles difficultés ? Gilles Carcasses : Les difficultés arrivent quand on s’éloigne de l’urbain car les éleveurs ne veulent pas mettre les moutons là ou n’y a pas d’auto surveillance par les urbains. Mais ça se travaille en amont pour obtenir l’adhésion des habitants. On emmène par exemple tous les enfants du quartier à la ferme découvrir les moutons, connaître leurs noms, se familiariser avec. On organise des animations avec les chiens de berger, etc. Il faut aussi désamorcer toutes les questions de nuisance (odeur, bruit des moutons, mouches…)  Comment est organisée la transhumance en ville ? Avez-vous des autorisations officielles ? Les rues sont-elles fermées ? La transhumance se fait à pied, sur 2 jours avec un bivouac, comme un triathlon. La police est là avec les moutons, on prend des arrêtés, les services municipaux sont prévenus et gèrent l’évènement. Les promeneurs suivent les moutons, la sécurité des moutons est assurée par les chiens de berger. Une distance de 30m entre le troupeau et les suiveurs est respectée. Pour cela, on donne une houlette de berger à un enfant et les autres ne doivent pas le dépasser, ça marche très bien.  Remarque : Plante et Cités a mis en place une formation en lien avec ces questions, disponible en ligne très bientôt. Les brebis traversent sur les passages piétons, c’est très amusant… La locutrice évoque l’association Clinamen et Bergers Urbains.
  • 16. Anaëlle Tanquerey-Cado 16 Table Ronde 4 : Processus Ecologique des Sols « On s’intéresse pas aux sols parce qu’il y a pas de panda dedans ». En effet la biodiversité du sol c’est de la biodiversité ordinaire. Mais on ne peut pas avoir d’agriculture sans sol vivant, c’est ce qui commence à se dire. Sophie Joimet, chercheuse au laboratoire Sols et Environnement de l’université de Lorraine-INRA Présentation de travaux de thèse sur la qualité des sols de jardins associatifs familiaux en France. La qualité du sol est évaluée selon sa capacité à remplir ses services écosystémiques, liés à ses propriétés physiques et biologiques. L’anthropisation des sols provoque des contaminations métalliques… Quel est l’impact des pratiques de jardinage sur les sols ? Quel est l’état des sols de jardin ? La faune du sol constitue ¼ de la diversité globale, notamment les acariens et les collemboles, qui contribuent au recyclage du carbone et de l’azote. Is sont utilisés comme bio- indicateurs des pollutions. On a des à priori sur la biodiversité des milieux urbains, supposément faible, mais finalement peu d’études sont menées sur le sujet. Même au sein des jardins familiaux, il y a une grande diversité en France. Comment investiguer en terme de biologie, physique et chimique sur les sols de ces jardins tellement divers ? Elle a choisi 3 villes représentant 3 climats (méditerranéen, océanique, continental), a observation les pratiques, analysé les contaminants, la fertilité, étudié la flore, les collemboles… Résultats : Les jardins potagers ont une forte fertilité, meilleure que les forêts. Mais leurs sols contiennent beaucoup de Zinc, à cause des pesticides qui en contiennent. Leurs sols contiennent également beaucoup de cuivre à cause de la bouillie bordelaise. Il y a une bonne diversité de collemboles dans les jardins potagers et les forêts mais pas dans les terres agricoles. Les jardiniers créent en effet un milieu riche en matières organiques, qui sont la nourriture des collemboles. Les sols de jardins sont donc une source de biodiversité en villes mais attention aux pratiques qui augmentent la fertilité mais contaminent en métaux.  Question du public : Le pH conserve les polluants dans le sol mais a-t-il un effet bénéfique pour d’autres nutriments ? Sophie Joimet : Oui, le jardinier fait exprès de garder un pH basique optimal pour la croissance des plantes.  Question du public : Dans les jardins partagés, des sols sont déjà pollués, qu’en est-il de ces pollutions déjà présentes ? Sophie Joimet : Des jardins sont proches des autoroutes ou de sites industriels. C’est difficile de voir des relations finalement. On voit bien les relations avec l’apport de pesticides, mais sur des dizaines d’années. Néanmoins quelques sites notamment ferroviaires sont pollués en cadmium, plomb et zinc, ce qui est lié au chemin de fer. Si on met un pH plus acide, les métaux redeviennent disponibles, mobiles, on n’a pas non plus d’intérêt à faire ça.
  • 17. Anaëlle Tanquerey-Cado 17 Violaine Musseau et Pascaline Boyron (paysagiste), association Les Saprophytes à Lille L’association travaille sur la réappropriation de l’espace public pour permettre au citadin de se réapproprier son cadre de vie, se questionner sur la pratique de l’espace public, à travers le design, l’AU… Par exemple, on fait de la culture du champignon sur marc de café au sein de l’association. Les dimensions de l’aménagement, la politique, l’économie, la culture, l’écologie, se croisent dans l’AU. L’idée de l’association est de travailler sur un réseau de lieux cultivables dans le quartier, créer un réseau de dynamiques, de gens. C’est un projet multidimensionnel. Il a fallu se confronter au sol. Comment participer à la réhabilitation du sol ? Quel substrat choisir ? Le jardin est situé sur une ancienne friche industrielle. Les services des espaces verts ont ramené feuilles et branches mortes à la demande de l’association. On a fait du compostage déchets organiques. On a mis en place des buttes, un composteur de quartier et une plateforme où les espaces verts amènent des déchets verts. On organise une récolte de compost et de marc de café toutes les semaines dans le quartier. On a apporté de la biodiversité au jardin : buttes diversifiées, espaces d’engrais verts (plantes riches en azote qui ne sont pas récoltées et ainsi enrichissent le sol). L’association est en partenariat avec unité de recherche sur la pollution du sol, via une approche éthique, agro-écologique. Double intuition : l’AU peut contribuer à réparer le sol / le bénéfice social est supérieur au risque sanitaire. Un protocole de recherche est établi sur plusieurs années, vient juste d’être lancé. L’association a aussi des bacs de culture hors sols pour explorer d’autres modes de culture. Les premiers légumes sont en train d’être analysés. Ils ont voulu sortir du schéma « le sol est pollué ; on ne fait rien ».  Question du public : Apportez-vous de grandes quantités de matières organiques, y a-t-il des contrôles la dessus ? On ne sait pas où ça a été stocké, ce qu’on a fait avec, etc… Oui, tout compost est analysé, même les feuilles des arbres. Le mélange recherche/action induit différentes temporalités entre les chercheurs et l’association ! Les premiers légumes sont en cours d’analyse, mais il faut planter en ce moment, donc on n’attend pas de savoir pour faire, on fait et on réadapte ensuite.  Question du public : Quels sont vos financement ? Des aides de la Région, de la Fondation de France, et de l’autofinancement entre les projets qui gagnent et ceux qui ne gagnent pas. La réflexion sur l’économie du projet est en cours. Laura Albaric, chargée d’études à l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU) Réhabilitation de la fertilité des sols à partir de matériaux issus de recyclage des déchets urbains en Seine Saint Denis Constat : quand on déconstruit un site en milieu urbain, on stocke les gravats en milieu rural, puis on ramène de la terre arable sur le site pour faire un parc… Ça a un impact économique et environnemental sur l’émission de carbone, la biodiversité, les sols.
  • 18. Anaëlle Tanquerey-Cado 18 Objectifs : Expérimenter la reconstruction de sols fertiles à partir de matériaux de déconstruction et de déchets verts pour limiter l’utilisation de ressources naturelles. Connaitre les qualités physico- chimiques et biologiques de ces sols, suivre leur évolution. Evaluer les processus de pédogenèse de ces sols. Mettre en application ces reconstructions de sols sur des parcelles départementales. Le travail a été fait sur 26 placettes : 6 en prairies, 12 en arbres d’alignements, 8 en cultures. Les sols ont été constitués avec ou sans compost, avec ou sans béton compensé. Il n’y avait pas de macrofaune à l’état initial. Le suivi de la faune du sol s’est fait sur 3 ans : suivi de la croissance des racines, de la croissance des arbres, relevés tensiométriques, suivi des rendements, relevés de biomasse, suivi des paramètres physico-chimiques du sol. Résultats : les placettes avec du compost sont plus intéressantes pour la recolonisation par les insectes, mais la recolonisation se fait aussi sont aussi dans les sols uniquement en béton. Le champ avec compost a plus de développement racinaire, une meilleure structuration du sol, et une meilleure biomasse aussi. Le partenariat est intéressant car on valorise des compétences départementales, par exemple on fauche avec des poneys. Il permet l’acquisition de connaissances sur le sol urbain et son évolution. Un stagiaire a travaillé sur le pilotage du projet, et ce projet fera l’objet d’une future Thèse CIFRE. Le suivi continue.  Remarque du public : La proximité des parcelles entre elles et leur petite taille doit provoquer un biais sur les relevés des insectes ! Laura Albaric : Les protocoles de relevés d’insectes utilisés sont des protocoles normés, déjà mis en place ailleurs et dont l’efficacité est connue.  Question du public : Avez-vous prévu d’utiliser les drêches de brasserie dans votre sol ? Il y a une grande brasserie sur Paris, le matériel serait disponible. Laura Albaric : Non, on a un protocole de recherche précis et on ne vient plus perturber le sol, il n’y a plus d’ajout. Baptiste Grard, doctorant-chercheur AgroParisTech-INRA en conception de système de culture sur toit à partir de déchets urbains Potagers sur les toits pour une ville durable L’AU n’est pas nouvelle, ce qui est nouveau c’est la diversité des formes et des fonctions qu’elle prend. L’une des formes d’AU est les potagers sur les toits. T4P est un projet installé sur les toits d’AgroParisTech. Le but est de tester la faisabilité de la culture sur les toits. Comment recréer un sol fertile uniquement à partir de déchets ? Il a essayé 3 matériaux organiques : du bois broyé, du marc de café, du compost. Il a fait des tests d’agencements pour obtenir un agencement optimal de ces matériaux. Le témoin est un terreau. Remarque : le terreau, utilisé classiquement, est fabriqué à base de tourbe, donc sa fabrication détruit les tourbières qui sont des écosystèmes mettant beaucoup de temps à se constituer. (1 cm de tourbe = 100 ans) Il a ensuite évalué différents services rendus par les sols constitués.
  • 19. Anaëlle Tanquerey-Cado 19 Service de qualité des aliments. Mesure des polluants dans les légumes en fonction des substrats. On est largement sous la norme autorisée pour commercialiser les légumes. Le polluant vient essentiellement du substrat et pas de l’atmosphère. On peut donc cultiver des légumes comestibles en plein Paris. Remarque : les productions sont plus importantes à partir de déchets organiques que de terreau, et elles sont plus importantes sur les sols constitués de plusieurs couches différentes : on a donc un effet positif des couches. Sur une rotation simple, la production est équivalente à une production maraîchère en Ile de France : 70 à 80 t/ha. Service de valorisation des déchets. Les substrats s’effondrent du fait de l’activité biologique et du tassement. On rapporte donc du substrat chaque année. Combien de déchets on peut valoriser ? I.E Quel substrat s’effondre le plus ? (j’ai loupé le tableau de résultat, qui a été passé très vite) Service de rétention d’eau. Mesure du volume d’eau rejetée selon le substrat. L’eau qui ruisselle est chargée en polluants, et fait du volume à traiter pour les Stations d’épuration… On a donc intérêt à garder l’eau sur la parcelle. Ce service est lié à un aspect économique, à des enjeux pour le milieu urbain. (Il n’a pas donné les résultats) Service de support de biodiversité. Dans le sol, il y a des vers de compost, et des vers anéciques. Les vers qui ont un impact sur la structure du sol ont survécu mais ne se reproduisent pas. Ceux qui mangent le compost se reproduisent exponentiellement. Il a pour but d’étudier les impacts de ces vers. (Idem pas de résultats décrits)  Remarque du public : On n’a pas évoqué la question de la roche mère ! Elle participe en effet à la qualité du sol par la remontée des sols minéraux. Le toit n’est pas un milieu renouvelable. Le PLU va nous pousser à éliminer les jardins en terre pour les mettre sur le toit… Laura Albaric : Le PLU a pour objectif (entre autres) de garder la pleine terre. Le foncier est important. La culture sur toit n’a pas pour but de remplacer la pleine terre mais de valoriser un endroit inutilisé.  Question du public : Qu’avez-vous constaté sur le substrat marc de café ? Le mycélium de champignon aide à dégrader le bois broyé en dessous, ça donne de bons résultats. Des études quantitatives vont être menées sur le sujet. Saoussen Joudar, stagiaire AgroParisTech sur la biodiversité au sein des espaces d’agriculture urbaine Elle a fait son stage de fin d’études sur l’AU et la biodiversité, notamment sur les travailleurs du sol, la biodiversité fertilisatrice. Elle s’est intéressée aux auxiliaires de culture (prédateurs de ravageurs), aux prédateurs aériens, aux grimpants, aux espèces vivant à la surface du sol. Elle a réalisé un inventaire de la macrofaune dans des fermes urbaines et des jardins associatifs franciliens, sur 6 sites productifs (3 au sol et 3 sur toits) et 3 non productifs (jardins). La biodiversité se structure-t-elle selon l’habitat (toit ou sol) et la productivité ? L’Activité des prédateurs de ravageurs est-elle influencée par l’habitat et la productivité ? Elle a relevé une grande diversité et une abondance de vers de terre dans les jardins associatifs, et n’a pas noté de différence entre les sols et les toits. En revanche, les
  • 20. Anaëlle Tanquerey-Cado 20 toits sont pauvres en coléoptères (qui sont des prédateurs), et les jardins productifs et non productifs sont équivalents en présence de coléoptères. Ce travail ouvre des perspectives de régulation de pucerons en zéro phyto en milieu urbain. On peut en effet imaginer des moyens de lutte biologique par conservation de biodiversité ! Ludovic Foti, chercheur à l’IEES et Natureparif Il commence une thèse et n’a pas encore de données. Le but est d’élaborer une méthodologie d’évaluation systémique des sols urbains en Ile de France. Il existe plein d’indicateurs de la qualité du sol. On ne fait plus trop le tri entre ces indicateurs, on les mélange tous, et finalement il y a peu de méthodologie d’évaluation de la qualité du sol. Les gestionnaires sont perdus. Un tel outil pourrait les aider. Les programmes de recherche sur la qualité du sol (RMQS, LUCAS) sont très focalisés sur le monde rural, peu sur le monde urbain. L’objectif de la thèse est d’identifier les variables représentatives de l’état du sol en milieu urbain et périurbain, pour pouvoir ensuite mettre en place cette méthodologie. Il faudra donc définir clairement ce qu’est la qualité du sol, faire des échantillonnages… Questions du public  Les politiques ont peur du risque sanitaire lié aux jardins familiaux / partagés. Comment la connaissance de la pollution est perçue par les consommateurs pour l’association Les Saprophytes ? Violaine Musseau : On ne fait pas l’autruche, on est accompagnés par un labo de recherche, ça rassure. En plus on récolte très peu, ce n’est pas productif donc pour l’instant le sanitaire n’est pas la question immédiate. L’ensemble du projet devrait pouvoir permettre les analyses de sols chez n’importe quelle parcelle privée. Il y a aussi de la communication et de l’échange, une dimension d’éducation, des préconisations presque sur-mesure. Sophie Joimet : Les ressentis ne sont pas les mêmes selon les politiques, les collectivités. Des fois ils ont peur du risque sanitaire, des fois non. Le programme JASSUR amènera probablement beaucoup d’information là-dessus. EN attendant, ses préconisations seraient de faire des analyses de sols en premier lieu, et si le sol est vraiment trop pollué, de cultiver en bacs. Les jardins familiaux sont surtout utiles pour le lien social, et pour initier une dynamique de protection des sols, pas trop pour la production.  Avez-vous des éléments pour rassurer les élus à propos de la pollution atmosphérique ? La hauteur du toit a-t-elle une influence sur la pollution des légumes cultivés ? Baptiste Grard : Pour la hauteur, on a peu de connaissances à ce sujet. Il y a un abattement des polluants à partir du 3eme étage, mais ça dépend beaucoup du contexte ! (circulation, distance aux axes routiers…). L’intérêt des élus pour les Incroyables Comestibles peut être un support de recherche sur le sujet. Laura Albaric : Le projet JAFAR a montré que plus on s’éloigne des sols ferroviaires moins on a de polluants dans les légumes.  Remarque concernant la distance aux routes : Le programme JASSUR fait des expérimentations sur le sujet.
  • 21. Anaëlle Tanquerey-Cado 21  Pour vous, l’objectif est d’arriver à des préconisations sur les pratiques pour le sol ? On peut aussi montrer le lien avec diversité cultivée, les avantages des espèces locales ou anciennes pour la biodiversité du sol et la qualité du sol… Unanimement : Oui le but est d’accompagner les décideurs en faisant des préconisations, comme des guides d’aménagement en AU, mettre en évidence les enjeux et contraintes liés à la qualité du sol. Il y a des travaux en cours sur les pratiques des fermes urbaines et leurs aspects économiques.  Que pensez-vous des cultures hors-sol ? (Hydroponie, Aquaponie) Unanimement : Quand on n’a pas de sol, il faut bien faire autrement. C’est une bonne ouverture, non en remplacement du sol mais c’est une adaptation positive, une opportunité. L’hydroponie est déjà très présente dans les systèmes actuels (80% des tomates, fraises…). Ce n’est pas une réponse simple à donner, car d’un autre côté sans sol on n’a pas de faune. Tout dépend du contexte.  La qualité gustative des produits est-elle due au mode de culture (hydroponie), ou à la variété choisie ? Des travaux sont en cours sur le sujet, à priori ce serait plus le choix de la variété qui joue sur le goût. Conclusion : Empreinte écologique, quel système pour l’agriculture urbaine ? Marc Barra, écologue à Natureparif Il faut partager les usages de nature en ville. L’AU n’est qu’une partie de la nature en ville, et il faut tenir compte de l’équilibre avec la nature spontanée. On doit aussi être capables de garder un équilibre entre des systèmes très technologiques (hydroponie) et des systèmes sans intrants (permaculture), c’est-à-dire promouvoir différentes formes d’AU ! L’AU est très diverse. Du point de vue de l’écologie, elle pose la question de l’hospitalité pour les espèces sauvages par rapport aux espèces domestiques. Pour les continuités écologiques, il faut diversifier les strates, les variétés, et limiter les barrières physiques (ne pas clôturer les jardins par exemple). Il faut également faire attention à la « biodiversité grise » : l’ensemble des impacts liés au cycle de vie d’un produit, c’est-à- dire également la biodiversité ex-situ, hors du territoire (origine du substrat, des semences, quel circuit emprunté par les produits…). Exemple d’un projet en Suisse en aquaponie, qui se dit totalement autosuffisant même en chaleur, mais les graines des tomates viennent de Chine, la fibre de coco utilisée pour l’isolation vient du Sri Lanka… Jour 2 : Workshop 2, La Générale. Présentation de 3 acteurs de l’agriculture urbaine. 14 avenue Parmentier, Paris. Le 01/07/15. 10h-12h. Kevin (Les Jardins de Gally) et Eric (Refarmers) présentent la tour Zip Grow L’hydroponie est l’agriculture hors sol qui permet de cultiver des légumes. Il y a plusieurs types d’hydroponie. Les avantages : pas beaucoup d’eau nécessaire, très peu de pertes d’eau. La nutrition,
  • 22. Anaëlle Tanquerey-Cado 22 la fertilisation se font via l’irrigation (les éléments nutritifs sont sous forme minérale dans l’eau). La plupart des tomates et fraises achetées en supermarché sont hydroponiques. L’aquaponie est une forme d’hydroponie. Cette fois on élève des poissons, dont les déjections vont nourrir les plantes sous forme d’intrants organiques, chargées en ammoniac, très nocives en aquaculture classique. En aquaponie, des bactéries sympas transforment l’ammoniac en nitrites (forme encore un peu nocive) puis en nitrates qui vont nourrir les plantes. Le seul réel intrant est donc la nourriture des poissons et un tout petit peu d’eau pour pallier l’évaporation. La tour Zip Grow est commercialisée par l’entreprise Américaine Bright AgroTech, qui propose sur Youtube des cours gratuits sur comment monter la serre, comment élever les poissons et cultiver ses plantes en aquaponie, etc. L’Entreprise mêle donc innovation et social (avec ses cours gratuits). Zip Grow est une tour en PVC, dans laquelle il y a une mousse appelée media, qui est à la fois le substrat et la surface spécifique (endroit physique ou les bactéries vont s’établir), qui dure 6-7 ans. La dégradation de l’ammoniac se fait donc directement dans la tour. Le média fait aussi filtre physique (des déjections), et on peut y mettre des lombrics pour faire du lombricompostage. La mousse est faite de polyester entouré de silicone. A la fin des 7 ans, il n’y pas de gestion spécifique de la mousse, ça devient ton déchet. Les tours sont conçues pour l’aquaponie, c’est comme ça qu’elles sont optimales, mais elles marchent aussi en hydroponie. Le but de cette innovation est de produire pour nourrir, sur un modèle économique. On peut mettre 4 à 10 plants sur une tour selon l’espèce cultivée, pour une faible surface au sol. On peut cultiver des plantes pas trop grandes : salade, herbes aromatiques, choux, fraises. Le système n’est pas top pour les légumes racines, et n’a pas d’intérêt pour la tomate qui est déjà très facile à faire pousser verticalement avec un tuteur. On peut déplacer une tour facilement sur un point de vente (marché, supermarché), pour vendre vivant, les clients peuvent couper eux-mêmes ce qu’ils veulent, ça ne peut pas être plus frais. Ils ne savent pas combien d’énergie on utilise avec cette technique. La tour coûte environ 65€. La plante prend le nutriment de la même façon que dans un autre système, donc ça n’influence pas le goût des aliments. Le hors sol a mauvaise réputation car associé aux circuits longs pour lesquels les semences sont choisies pour leur résistance au transport, leur productivité. Mais le non goût est lié à la variété. Si on cultive de bonnes variétés, le goût est bon ! On peut aussi mettre une tour dans son salon, ou faire des murs végétaux en extérieur. L’utilisation est simple, on met les plants dans le média (la mousse) plié en deux et hop on tire le média dans la tour, ça fait Zip d’où le nom Zip Grow. C’est facile à irriguer, l’eau des poissons arrive par en haut par des tubes, et en bas, des gouttières récupèrent l’eau. C’est facile à manier (7 kg plein, 3 kg vide). On ne voit pas les poissons sur les photos car ce n’est pas très beau, les bassins sont sombres, on voit à peine les poissons.
  • 23. Anaëlle Tanquerey-Cado 23 Les poissons mangent tout ce qu’on leur donne. On peut fabriquer sa recette de nourriture pour poisson. Souvent il manque du fer et du magnésium aux plantes, il y a parfois besoin de rajouter des éléments si on cultive du fruit ou de la fleur. (Il se fiche un peu des poissons, leurs besoins, ne parlons pas de leur bien-être.) Laurent Rougerie, Terr’eau Ciel, bureau d’études en Agriculture Urbaine Le paysagisme comestible C’est quoi le paysagisme comestible ? Un constat : les espaces verts sont souvent inadaptés, remis au second plan, on ne les remarque même pas. Question au public : êtes-vous capables de décrire les espaces verts devant la halle Pajol, où avaient lieu les conférences hier ? Personne n’est capable de répondre, personne ne se souvient des arbres devant la halle Pajol. Et si on remplaçait les arbres par des fruitiers avec des panneaux invitant à se servir ? Terr’eau Ciel, c’est 3 ingénieurs agronomes à Toulouse. Ils traitent l’AU sur les aspects sociaux, et leur but est de promouvoir l’AU. Leur démarche se décompose en en 4 étapes : Concertation, Conception, Aménagement, Accompagnement. L’idée est de faire du sur mesure, de s’adapter au contexte. Chaque projet est donc accompagné en amont (concertation) et en aval (accompagnement). Exemple pour des potagers pédagogiques dans des écoles, des jardins collectifs dans des résidences sociales (avec un poulailler !). On a amené les habitants à entretenir l’intégralité de leurs espaces verts, donc plus besoin d’un agent d’entretien, et en plus maintenant les gens se connaissent. Ils font une étude sur la création d’une ferme périurbaine pédagogique. D’autres projets envisagent des serres maraîchères flottantes, un potager intergénérationnel, des jardins pour les bailleurs sociaux… Le paysagisme comestible est une alternative innovante à la conception traditionnelle et à la gestion conventionnelle des espaces verts. C’est par exemple remplacer les arbres d’alignement par des fruitiers, les haies par des baies, les pelouses par des fraisiers ou des plantes aromatiques. La démarche de Terr’eau Ciel sur le paysagisme comestible : Consultation, Conception, Aménagement, Entretien pédagogique. L’idée est de faire vivre le projet. L’entretien pédagogique peut être sur la taille des fruitiers par exemple, ou sous forme de chantiers participatifs de plantation. L’utilité sociale est mise au premier plan. Ils ont mis en place des outils comme une base de données de végétalisation comestible pour trouver l’espèce idéale selon notre projet, son contexte, ses besoins… Ou une charte du paysagisme comestible qui permet de clarifier les pratiques générales (biodiversité favorisée, attentes sociales prises en compte, dimension esthétique, utilisation d’espèces végétales adaptées localement…). On tend donc vers la création d’une filière Espaces Verts et Biodiversité, en Economie Sociale et Solidaire (ESS). Présentation d’un projet inter-bailleurs avec des bailleurs sociaux « Fonds d’innovation Sociale ». Ce projet vise à mettre en place 6 sites pilotes de paysagisme comestible à Toulouse. On travaille sur de l’existant, le but n’est pas de tout déplanter sous prétexte que ce n’est pas comestible. La localisation
  • 24. Anaëlle Tanquerey-Cado 24 joue un rôle important sur la réalisation du projet (centre-ville, pavillonnaire…), ainsi que le nombre de logements, le type d’habitat. On cherche à apporter de la mixité sociale, une appropriation et un respect des espaces verts par les habitants. L’enjeu est de développer (le paysagisme comestible) pour reproduire. On teste des méthodes de consultation VS concertation pour la première étape en amont du projet, on teste aussi des niveaux d’aménagements différents selon les contextes, pour valider la démarche pour l’habitat social. Le projet se fera sur 2 ans, avec un budget de 86 k€. Le paysagisme comestible est aussi pertinent pour des projets de jardin pédagogique dans une école, ou pour les collectivités avec des projets de quartiers comestibles… La demande émane des bailleurs sociaux avec qui ils ont déjà travaillé autour de potagers. Le lien aux habitants est très important, c’est les bailleurs qui savent gérer ça. Jean Noel Gonzales, chercheur du programme JASSUR Programme de Recherche Agence Nationale de la Recherche (ANR) « Jardins Associatifs Urbains et Villes Durables » (JASSUR). Ils ont fait un workshop de projet à Marseille la semaine dernière « Je suis jeune et JASSUR », dans l’idée de regrouper des jeunes chercheurs de disciplines différentes pour parler des pratiques des jardins associatifs, de leurs fonctions, des risques liés de manière transdisciplinaire. L’Objectif du programme est de connaitre les rôles des jardins associatifs urbains dans le développement durable des villes, et de fournir une aide à la décision publique. Jour 2 : Visite de la Ferme de Paris Vincennes, 01/07/2015. 14h – 16h. C’est une structure de la Mairie de Paris appartenant à l’Agence de l’Ecologie Urbaine. Ils ne vendent rien, ils sont entièrement financés par la Mairie. La ferme existe depuis 1988 en tant que ferme pédagogique, et depuis 2012 en tant que ferme expérimentale à la demande de la Mairie. C’est ouvert le week-end au grand public. Ils ont commencé la permaculture un peu par hasard car un jardinier s’y intéressait, et ça a intéressé la Mairie. Aujourd’hui, ils ont pour projet d’étendre leur surface cultivée en permaculture. Ils cultivent des variétés anciennes, dont les semences sont fournies par des réseaux de conservation de semences (pas toujours très légaux). Ils ont 5 ha, dont 3 parcelles de 2000m² en cultures (orge, tritical, avoine, blé, pois, féverole et cultures pour le public, une partie en luzerne pour faire la rotation avec les céréales), et 1 parcelle de 2000m² en permaculture. Les céréales, pois et féverole sont toutes cultivées et récoltées ensemble, et données aux animaux. Les animaux sont en engraissement sur place mais appartiennent à d’autres agriculteurs. Ça permet au propriétaire de ne pas gérer l’engraissement, et à la Ferme de Paris d’avoir des animaux à montrer au public.