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INVESTIR EN INDE 
GUIDE PRATIQUE 
MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Paul Hermelin 
Représentant spécial pour les relations économiques avec l’Inde 
Président du Conseil de chefs d’entreprises France-Inde de MEDEF International 
Président directeur général de Capgemini 
L’Inde attire et intrigue, et l’ensemble des entreprises 
ayant une stratégie internationale doivent se poser la 
question de leur présence dans le pays. Les premiers 
investissements français en Inde remontent à plus 
d’un siècle mais la présence française dans le pays 
s’est considérablement accrue depuis les années 
2000. Elle s’est accompagnée de belles réussites 
mais a également été marquée par des difficultés, 
dans un pays qui reste exigeant, très diversifié dans 
son développement, et qui ne saurait être abordé 
légèrement. Ce constat s’est imposé de nouveau 
lors de la visite d’Etat en Inde du Président de la 
République, M. François Hollande, en février 2013. 
En tant que Représentant spécial pour les relations 
économiques avec l’Inde, Président du Conseil 
de chefs d’entreprises France-Inde de MEDEF 
International, et Président directeur général de 
Capgemini, j’ai souhaité apporter un éclairage 
différent sur les clés de réussite des investissements 
français dans le pays, en m’appuyant sur l’expérience 
de Capgemini, l’expertise de Mazars, la vision 
de MEDEF International et sur les témoignages 
d’entreprises françaises. 
Ce guide n’a pas vocation à être exhaustif, mais à 
proposer des repères aux entreprises, en brossant 
un panorama des grandes questions à se poser 
avant d’investir ou de développer ses activités en 
Inde. Nous avons ainsi souhaité prendre le temps 
de revenir aux fondamentaux indiens, en soulignant 
le plus justement possible ses difficultés, mais 
également ses points forts, qui sont nombreux. 
Si la décision d’investir en Inde doit être mûrement 
réfléchie et sérieusement préparée, elle fait sens 
pour un grand nombre. Ainsi Capgemini, qui compte 
aujourd’hui plus de 50 000 employés dans le pays, 
en a fait un pilier de sa stratégie mondiale. 
D’ici 2040, l’Inde devrait devenir l’une des quatre 
premières économies mondiales. L’aventure 
indienne vaut absolument la peine. Elle est 
néanmoins exigeante. Aussi j’espère que vous 
trouverez dans ce guide les recommandations et les 
conseils professionnels qui vous aideront à réussir 
dans ce grand marché. 
Paul Hermelin 
PRÉFACE PAR M. PAUL HERMELIN 
INVESTIR EN INDE 1
SOMMAIRE 
PRÉFACE PAR M. PAUL HERMELIN 1 
SOMMAIRE 2 
AVANT-PROPOS 4 
ABRÉVIATIONS 5 
INTRODUCTION 6 
1. ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE 8 
1.1. Rappels géographiques et démographiques 8 
1.2. Rappels sur l’organisation politique, administrative et judiciaire 9 
1.3. Économie Indienne 12 
1.4. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et risques « SWOT » 
de l’Inde 14 
1.5. Facteurs d’attractivité de l’Inde pour les sociétés françaises 17 
1.6. Les risques de l’investissement en Inde 20 
1.7. Les opportunités d’investissement par secteur en Inde 26 
2. GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS EN INDE 30 
3. CONSEILS PRATIQUES POUR RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN 35 
4. CONSEILS INTERCULTURELS POUR COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT 
INDIEN DES AFFAIRES 40 
5. CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT EN INDE POUR LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES 44 
5.1. Généralités sur l’environnement juridique des affaires en Inde 44 
5.2. Les professionnels du droit en Inde 45 
5.3. La législation sociale en Inde 45 
5.4. Fonctionnement du système fédéral indien d’un point de vue légal 
et réglementaire 46 
5.5. Le règlement des contentieux et les recours en cas de litige 47 
5.6. Points positifs et négatifs de l’environnement juridique indien 48 
5.7. Conseils pratiques 48 
5.8. Accords internationaux 50 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 2 EDEF INTERNATIONAL
6. INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS (IDE) EN INDE 52 
6.1. L’Inde, destination attractive pour les Investissements 
Directs Étrangers 52 
6.2. Secteurs ouverts aux Investissements Directs Étrangers 53 
6.3. Procédures et limites applicables aux Investissements Directs Étrangers 
en Inde dans les principaux secteurs d’activités 54 
6.4. Secteurs interdits 58 
7. OPTIONS D’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ INDIEN POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES 60 
7.1. Implantation en Inde via une société française en utilisant une entité 
sans structure locale autonome 60 
7.2. Implantation en Inde via une société indienne 
(avec une structure indienne autonome) 63 
7.3. Joint-venture (JV) : investir en Inde en partenariat avec une société locale 66 
8. FISCALITÉ INDIENNE 69 
8.1. Principales différences fiscales entre une société de droit indien 
et une société de droit étranger 69 
8.2. Principaux impôts et taxes en Inde 70 
9. AUTRES INFORMATIONS SUR LE SYSTÈME LÉGAL ET RÈGLEMENTAIRE EN INDE 74 
9.1. Accès à la propriété foncière et immobilière 74 
9.2. La protection de la propriété industrielle et intellectuelle 75 
10. LE FINANCEMENT ET LES AIDES À L’INVESTISSEMENT 
POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES 77 
10.1. Financements en Inde 77 
10.2. Financements bilatéraux et multilatéraux 77 
10.3. Financements internationaux 78 
10.4. Les aides à l’investissement 79 
INVESTIR EN INDE 3
Abréviations 
ABRÉVIATIONS 
Nous avons utilisé les abréviations suivantes dans ce document : 
Abréviation Signification 
CA Companies Act 
CST Central Sales Tax 
DDT Dividend Distribution Tax 
DIPP Department of Industrial Policy & Promotion 
DTAA Double Tax Avoidance Agreement 
ETI Entreprises de Taille Intermédiaire 
EUR Euro 
FEMA Foreign Exchange Management Act 
FII Foreign Institutional Investors 
FIPB Foreign Investment Promotion Board 
IDE Investissements directs étrangers (FDI en anglais) 
INR Indian Rupee 
IS Impôt sur les sociétés 
JV Joint-Venture 
LIP Limited Liability Partnership 
MAT Minimum Alternate Tax 
M Million(s) 
Md(s) Milliard(s) 
MIGA Multilateral Investment Guarantee Agency 
OCDE Organisation de coopération et de développement économique 
OMC Organisation Mondiale du Commerce 
PLC Public Limited Company 
PME Petites et Moyennes Entreprises 
Private Limited / Pvt. Ltd. Private Limited Company 
RBI Reserve Bank of India 
RoC Registrar of Companies 
SARL Société à responsabilité limitée 
SEBI Securities Exchange Board of India 
SSI Small Scale Industry 
ST Service Tax 
USD US Dollars 
VAT Value Added Tax 
SEZ Zones économiques spéciales 
4 GUIDE PRATIQUE MEDEF INTERNATIONAL - MAZARS
INVESTIR EN INDE 5 
Philippe Castagnac 
Président et Directeur Général du Groupe Mazars 
Pays aux mille visages, terre de contrastes, l’Inde 
interpelle par sa singularité et son audace qui lui 
ont permis de s’imposer aujourd’hui comme la 11ème 
puissance économique mondiale, et qui devraient 
lui assurer un rôle clé dans l’ordre économique de 
demain. Devenue une destination incontournable 
pour les investisseurs étrangers, celle que l’on 
appelle « la plus grande démocratie du monde » ne 
manque pas d’atouts, et notamment une économie 
diversifiée : production de fer, industries textiles et 
automobiles, services informatiques, agriculture. 
La France n’est pas en reste et a su saisir les 
opportunités de développement qu’offre ce 
partenaire stratégique au point de se positionner 
parmi ses 3 plus grands investisseurs étrangers. 
Pour mieux appréhender le potentiel très important 
de cette économie, il est indispensable pour les 
750 filiales de groupes français déjà présentes 
sur le territoire, et les entreprises françaises 
souhaitant s’y implanter, de disposer de repères 
clairs et actualisés. C’est pour accompagner ces 
entreprises que Mazars, organisation internationale 
intégrée et indépendante, spécialisée dans l’audit, 
le conseil et les services comptables, s’est associé 
à la rédaction de ce présent guide. Et c’est pour 
mieux répondre aux problématiques complexes 
du pays et acquérir une connaissance approfondie 
du terrain que Mazars est également présent en 
Inde, avec des équipes locales composées de 600 
professionnels et localisées à Mumbai, Bangalore, 
New Delhi et Pune. Grâce à sa faculté d’adaptation 
et aux synergies de compétences qu’il crée, Mazars 
se distingue par son expertise et la confiance 
que lui témoignent ses partenaires. Aussi, nous 
espérons que les lecteurs profiteront de ces 
conseils éclairés et pragmatiques pour ouvrir la 
voie à une croissance durable, transparente et 
partagée dont nous portons l’ambition. 
Philippe Castagnac 
AVANT-PROPOS
Nicolas Ribollet 
Partner & National Leader, 
French Desk MAZARS en Inde 
Conseiller du Commerce 
Extérieur de la France (CCEF) 
INTRODUCTION 
Les élections générales de Mai 2014 qui ont donné une 
nette victoire au Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra 
Modi ont ouvert une nouvelle page pleine de promesses 
pour l’économie indienne. Le BJP dispose des pouvoirs 
nécessaires pour mener à bien une politique dont les 
premières mesures commencent à être mises en oeuvre 
et dont on espère qu’elle conduira à un renouveau de 
l’économie indienne. On semble aujourd'hui retrouver 
le sentiment d'optimisme qui régnait des années 2004 
à 2010, alors que le pays enregistrait des taux de 
croissance allant de 7 à 10%. 
Après une période plus compliquée depuis 2010, marquée 
par diverses difficultés économiques (inflation, baisse de 
la roupie, endettement public, déficits chroniques, etc.), 
la large majorité dont dispose le BJP doit lui permettre 
d’appliquer sa politique économique au niveau central 
sans avoir à transiger avec de multiples alliés comme 
c’était le cas pour la coalition sortante et malgré les 
pouvoirs aux mains des États indiens. Il est donc temps 
pour les entreprises qui ne l’ont pas encore fait de se 
tourner vers ce pays. 
L’Inde doit faire face à de nombreux défis mais ce sont 
ceux de la plupart des pays émergents, augmentés par 
la taille du pays et la diversité des États. Elle possède 
clairement un potentiel gigantesque et offre d’immenses 
opportunités. Ces dernières sont à portée de main 
pour ceux qui savent s’adapter et mettre en place une 
stratégie et un plan d’actions sur mesure pour le pays, 
tout en faisant preuve de persévérance. 
Le marché indien demeure très attractif pour les entreprises 
françaises, aussi bien pour les grands groupes que les 
6 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL 
Thierry Courtaigne 
Vice-Président, Directeur 
Général MEDEF International 
PME, qui sont toujours plus nombreuses à se tourner vers 
ce pays qui continuera de représenter, avec plus de 1,2 
milliards d’habitants, l’un des moteurs de la croissance 
mondiale dans les années à venir. 
Afin de les accompagner au mieux, et au vu des difficultés 
qu’ont pu rencontrer certaines pour s’y implanter et 
y développer leurs activités, MEDEF International et 
Mazars ont préparé cette publication, à destination des 
entreprises françaises. Cette dernière n’a pas vocation 
à être exhaustive mais à dresser une liste de questions 
incontournables auxquelles chaque investisseur doit 
répondre avant de s’engager dans le pays. 
Depuis son implantation en Inde, Mazars accompagne de 
nombreuses entreprises françaises sur le marché indien 
et assiste celles qui ont fait le choix de s’y implanter ou de 
s’y développer. Avec plus de 600 professionnels présents 
dans le pays, Mazars offre une expertise du marché indien 
que nous sommes heureux de partager avec vous dans le 
présent guide et sera heureux de répondre à vos questions 
et de vous assister en Inde dans tous vos projets. 
MEDEF International représente le MEDEF dans le monde 
et est au service de toutes les entreprises compétentes 
à l’international, pour les accompagner dans leurs 
décisions d’exports ou d’investissements à l’étranger, 
en les mettant en relation avec les décideurs publics et 
privés de haut niveau. Travaillant avec l’Inde depuis 35 
ans aux côtés de ses partenaires indiens, CII et FICCI, 
MEDEF International met son expérience au service de 
vos entreprises. 
Nicolas Ribollet & Thierry Courtaigne
ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE 
INVESTIR EN INDE 7
1. ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE 
1.1. RAPPELS GÉOGRAPHIQUES ET DÉMOGRAPHIQUES 
Avec une superficie équivalente à six fois la France, l’Inde est le septième pays le plus vaste 
du monde. C’est également le deuxième pays le plus peuplé, après la Chine, avec plus de 1,2 
milliards d’habitants. 
Superficie 3 287 590 km² 
Population 1.236 milliards d'habitants (estimation juillet 2014) 
Croissance démogra-phique 
1.25% (estimation 2014) 
Âge 
46.6% des Indiens ont moins de 25 ans (estimation 2014) 
70 % ont moins de 36 ans (estimation 2013) 
Espérance de vie à la naissance : 67.8 ans 
Population urbaine 31,3 % (2011) 
Taux d’alphabétisation 62.8% 
Langues parlées 
L’hindi est la langue officielle avec l’anglais. L’anglais est la langue préférée des affaires. 
L’Inde compte plusieurs centaines de langues, dont 22 sont officiellement reconnues par la Consti-tution 
8 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL 
de l’Inde. 
Hindi 41 %, Bengali 8.1 %, Telugu 7.2 %, Marathi 7 %, Tamil 5.9 %, Urdu 5 %, Gujarati 4.5 %, Kannada 
3.7 %, Malayalam 3.2 %, Oriya 3.2 %, Punjabi 2.8 %, Assamese 1.3 %, Maithili 1.2 %, autres 5.9 % 
(recensement 2001) 
Origines ethniques Indo-aryens 72 %, Dravidiens 25 %, Mongoloïdes et autres 3 % (2000) 
Religions Hindouistes 80,5 %, Musulmans 13,4 %, Chrétiens 2,3 %, Sikhs 1,9 %, autres 1.8 % (recense-ment 
2001) 
Source : CIA World Fact book (Juillet 2014)
Aspects généraux sur l’Inde 
1.2. RAPPELS SUR L’ORGANISATION POLITIQUE, ADMINISTRATIVE 
INVESTIR EN INDE 9 
ET JUDICIAIRE 
L’Inde est la plus grande démocratie du monde et a connu l’une des plus fortes croissances 
mondiales de la dernière décennie. 
Capitale New Delhi 
Système politique et de 
gouvernement 
La Constitution indienne régit une démocratie parlementaire reposant sur un parlement bicaméral 
avec la Lok Sabha (Chambre Basse) et la Rajya Sabha (Chambre Haute). 
L’Inde est une République fédérale. Elle répartit les compétences entre le gouvernement central, 
les États et il existe certaines compétences partagées. Chaque État est doté d’une législature com-posée 
d’une ou deux chambres. 
Chef de l’État Président : Pranab Mukherjee, élu en 2012. 
Le président de la République a essentiellement un rôle protocolaire. 
Chef du gouvernement Premier ministre: Narendra MODI, du Bharatiya Janata Party, élu en mai 2014. 
Il succède à Manmohan SINGH, du Parti du Congrès, au pouvoir de 2004 à 2014. 
Administration 29 Etats et 7 territoires de l'Union. Un 29ème état (le Télangana) a été crée en 2014. 
Unité monétaire Roupie indienne (INR/Rs) 
Source : CIA World Fact book (Juillet 2014)
Aspects généraux sur l’Inde 
CARTE DE L’INDE 
10 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
11 
Aspects généraux sur l’Inde 
« La démocratie est en Inde le 
plus petit dénominateur commun, 
au-delà des différences 
régionales, religieuses ou de 
castes. » 
INVESTIR EN INDE
12 
Aspects généraux sur l’Inde 
1.3. ÉCONOMIE INDIENNE 
1.3.1. Contexte économique 
L’Inde s’est engagée dans le développement d’une économie de marché depuis le début 
des années 1990, qui a conduit à accélérer la croissance et le développement du pays. 
Ces mesures de libéralisation économique (déréglementation industrielle, privatisation 
des entreprises d’État, contrôles réduits sur le commerce et l’investissement étranger) 
ont fait suite à des décennies de politiques autarciques, depuis l’Indépendance en 1947. 
Aujourd’hui, l’économie de l’Inde est diversifiée et englobe une agriculture traditionnelle 
de village et une agriculture moderne, de l’artisanat, une multitude de services ainsi 
qu’un large éventail d’industries, toutefois tournées vers le marché intérieur et 
souvent peu compétitives à l’international. Plus de la moitié de la main d’oeuvre est 
toujours mobilisée par le secteur agricole. Cependant, les services représentent la 
principale source de croissance économique, en générant près des deux tiers du PIB 
du pays, avec moins d’un tiers de la population active. L’Inde a notamment capitalisé sur 
son importante population anglophone et éduquée, pour devenir un grand exportateur 
de services informatiques, de services d’outsourcing et de création de logiciels et 
d’applications informatiques. Nombre d’entreprises considèrent ce vivier de main 
d’oeuvre éduquée et anglophone, notamment dans les spécialisations d’ingénieurs, 
comme l’un des avantages incomparables de l’Inde. 
Toutefois, l’économie indienne est impactée par le ralentissement économique mondial 
depuis 2008 et doit surmonter ses faiblesses structurelles, au premier rang desquelles 
figure le déficit du pays en infrastructures, qui lui coûterait chaque année entre 1 et 2 
points de croissance. 
Par ailleurs, l’économie indienne doit poursuivre son effort de diversification, car la 
croissance du pays ne peut plus reposer sur les seules activités de services, mais doit 
accroître la part du secteur manufacturier dans le PNB (objectif de 25 % à l’horizon 2022), 
afin d’accélérer la création d’emplois. C'est l'un des nombreux sujets que le nouveau 
gouvernement considère comme prioritaire. 
l’Inde demeure un marché incontournable pour les grandes entreprises et devrait 
devenir d’ici à une vingtaine d’années l’une des quatre premières économies 
mondiales. Le pays bénéficie d’une dynamique démographique favorable et l’on 
assiste à l’émergence d’une classe moyenne dynamique (5 à 10 % de la population, soit 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Aspects généraux sur l’Inde 
65 à 130 millions d’habitants). Par ailleurs, c’est un pays caractérisé par un formidable 
esprit entrepreneurial et empreint d’une vraie culture de la démocratie, où existent de 
réels contre-pouvoirs (indépendance du pouvoir judiciaire, liberté des media). 
13 
1.3.2. Chiffres et données clés de l’économie indienne 
Indicateurs1 Inde France 
PIB2 2013 1670 milliards USD 2739 milliards USD 
PIB par habitant (2013) 4000 USD (PPA) 35 700 USD (PPA) 
Taux de croissance du PIB 2013 : +3,2 % (FMI) 
Projections 2014 : +5,4 % (FMI) +0,3 % 
Taux d’inflation (2013) – indice des prix à la 
consommation 9,6 % 0,9 % 
Taux de chômage (2013 est.) 8,8 % 10,2 % 
Dette publique en % du PIB (2013 est.) 51.8 % 93,4 % 
Population sous le seuil de pauvreté (2010) 29.8 % 7.9 % 
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB 
(2013 est.) 
Agriculture : 17,4% 
Industrie : 25,8% 
Services : 56,9% 
Agriculture : 1,9% 
Industrie : 18,7% 
Services : 79,4% 
12 Source : CIA World Fact book (Juillet 2014) 
1 Estimations 2013 (source : CIA World Fact book) 
2 Sur la base des taux de changes officiels (en USD 2013) 
INVESTIR EN INDE
14 
Aspects généraux sur l’Inde 
1.4. ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITÉS ET 
RISQUES « SWOT » DE L’INDE 
Forces Faiblesses 
§§ Système démocratique et politique stable 
§§ Secteur privé performant dans les services et relativement 
performant dans l’industrie 
§§ Moteurs de la croissance diversifiés 
§§ Main-d’oeuvre bien éduquée, qualifiée et anglophone 
nombreuse (y compris des ingénieurs, personnels de direction, 
comptables et avocats) mais parfois mal adaptée au marché 
du travail et nécessitant des formations complémentaires 
§§ Cadre administratif très structuré 
§§ Système judiciaire indépendant 
§§ Fondamentaux solides : épargne et investissement élevés 
§§ Dette extérieure modérée 
§§ Réserves de change 
§§ Système financier structuré, réseau bancaire étendu et 
marché financier actif (environ 5 200 sociétés cotées en Inde 
en 2013, représentant une capitalisation boursière de 1 263 
milliards USD selon les données de la Banque Mondiale) 
§§ Environnement relativement ouvert aux IDE 
§§ Liberté de la presse 
§§ Fort esprit entrepreneurial, optimisme, Anglais comme langue 
des affaires 
§§ Secteurs des services et des nouvelles technologies, piliers de 
la « success story » indienne 
§§ Relative instabilité juridique et fiscale 
§§ Les règlementations peuvent parfois s’opposer entre l’État 
fédéral et les États fédérés et créer des confusions pour les 
entrepreneurs 
§§ Corruption aux différents niveaux de l’administration 
§§ Complexité et lourdeurs administratives, complexité du 
système fiscal 
§§ Restrictions aux IDE dans certains secteurs 
§§ Dépendance excessive à l’agriculture, prépondérance du 
secteur des services 
§§ Secteur manufacturier trop peu développé 
§§ Déficit d’infrastructures et d’énergie 
§§ Faiblesse de la « supply chain » 
§§ Inflation des prix, des coûts et des salaires, y compris de 
la main d’oeuvre qualifiée, risquant d’éroder l’avantage 
comparatif 
§§ Fragilité des finances publiques 
§§ Niveau du déficit courant et du déficit budgétaire 
§§ Augmentation de l’endettement des entreprises privées 
§§ Déficience du système éducatif (manque de moyens, 
inégalités entre les zones rurales et urbaines, inadéquation 
des formations…) 
§§ Un tiers de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté 
et plus d’un tiers de la population demeure analphabète 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
15 
Aspects généraux sur l’Inde 
Opportunités Risques 
§§ « Dividende démographique » 3 de l’Inde 
§§ Développement de la classe moyenne et attractivité du 
marché intérieur indien 
§§ Opportunités liées aux besoins d’infrastructures 
§§ Profils sectoriels complémentaires entre la France et l’Inde 
dans un certain nombre de domaines (voir section 1.5 et 
section 1.7) 
§§ Niveaux de salaires encore compétitifs (malgré une inflation 
importante compensée ces derniers mois par la baisse de la 
roupie indienne) 
§§ Plateforme de production et d’exportation 
§§ Qualité de fabrication indienne en amélioration 
§§ Potentiel touristique considérable 
§§ Délais très longs et engagements difficilement respectés 
(le « oui » indien exprime l’attention et pas nécessairement 
l’accord ou la compréhension) 
§§ Absence d’exécution effective des décisions de justice 
§§ Corruption 
§§ Lenteur des réformes, tentations populistes 
§§ Exode rural et afflux des populations des campagnes vers les 
villes 
§§ Tensions religieuses et communautaires 
§§ Inégalités fortes entre les plus riches et les plus pauvres 
(indice de Gini 33.94) 
§§ Risque terroriste et insécurité dans certaines zones du pays 
3 4 
3 Croissance économique rapide potentielle résultant des changements dans la structure d’âge de la population 
4 L’indice de Gini indique dans quelle mesure la répartition des revenus (ou, dans certains cas, les dépenses de consommation) 
entre les individus ou les ménages au sein d’une économie s’écarte de l’égalité parfaite. Le coefficient de Gini est compris entre 0 
(égalité parfaite) et 100 (inégalité absolue). 
INVESTIR EN INDE
Aspects généraux sur l’Inde 
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES 
« L’esprit entrepreneurial qui règne 
en Inde est inégalé dans la région 
Asie-Pacifique. Il existe dans le 
pays de grands conglomérats 
familiaux, à vocation 
internationale et vieux de 
plusieurs générations. » 
« Les systèmes de rémunération 
prenant en compte les 
performances individuelles sont 
en adéquation avec l’esprit 
entrepreneurial des indiens et 
peuvent le stimuler. » 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 16 EDEF INTERNATIONAL
Aspects généraux sur l’Inde 
1.5. FACTEURS D’ATTRACTIVITÉ DE L’INDE POUR LES SOCIÉTÉS 
INVESTIR EN INDE 17 
FRANÇAISES 
Nous avons réalisé un inventaire des principaux atouts de l’Inde et du marché indien pour 
les entreprises françaises. 
Point à 
Détails Evaluation de 
considérer l’attractivité 
Démocratie 
§§ Environnement politique assez stable (comparativement à d’autres pays émergents). 
et stabilité de 
§§ Élections transparentes dans un système multipartite mature. 
l’environnement 
•• 
politique et 
§§ Indépendance du système judiciaire, notamment aux échelons les plus élevés. 
judiciaire 
§§ Existence d’une culture juridique. 
Dividende 
démographique 
de l’Inde 
§§ Profil démographique de l’Inde caractérisé par la jeunesse de la population. 
§§ D’après les projections, la population en âge de travailler (15 - 64 ans) devrait 
augmenter de manière continue et passer de 62,9 % en 2006 à 68,4 % d’ici à 2026, 
causant une baisse du rapport de dépendance économique (source : OMC). 
§§ Ce facteur d’attractivité peut se transformer en menace si l’État indien échoue à créer 
suffisamment d’emplois et à former sa population jeune et en forte croissance. 
•• 
Attractivité du 
marché indien 
§§ Immense marché intérieur, avec une classe moyenne en forte croissance, jeune et aux 
aspirations grandissantes. 
§§ Augmentation et diversification de la consommation en Inde : demande en hausse pour 
les produits de consommation, les produits manufacturés et les services (incluant 
banque et assurance)5. 
§§ Secteur privé et demande intérieure dynamiques : la croissance indienne, 
contrairement à d’autres marchés émergents, n’est pas entraînée par des programmes 
gouvernementaux. 
••• 
Réservoir de 
talents et de 
main d’oeuvre 
éduquée et 
anglophone 
§§ Présence de main d’oeuvre éduquée et anglophone. 
§§ Excellentes universités et écoles, notamment dans les sciences de l’ingénieur, 
permettant la formation d’un important vivier de personnel technique et scientifique. 
§§ Talents qui excellent dans les industries de la connaissance et du savoir. 
•• 
Opportunités 
d’affaires dans 
de nombreux 
secteurs 
§§ Opportunités dans les secteurs liés aux infrastructures et à la construction, énergie, 
grande distribution, agro-alimentaire, défense, aéronautique. 
§§ Opportunités dans le secteur des services et des nouvelles technologies (technologies 
de l’information, des processus d’externalisation et des services financiers, secteur 
des SSII et secteurs IT/logiciels/nouvelles technologies en expansion), ainsi que dans 
le secteur des télécommunications (plus de 800 millions de numéros de mobiles). 
•• 
5 
5 Les enfants indiens qui naissent aujourd’hui consommeront au cours de leur vie 13 fois plus que leurs grands-parents selon une 
étude récente de Boston Consulting Group
18 
Aspects généraux sur l’Inde 
Point à 
considérer Détails Evaluation de 
l’attractivité 
Plateforme de 
production et 
d’exportation 
§§ Plate-forme de production et d’exportation intéressante dans un certain nombre 
de secteurs (automobile, secteur pharmaceutique), à condition de bien choisir sa 
localisation (en fonction des infrastructures disponibles) et de prendre les mesures 
adéquates pour obtenir le niveau de qualité souhaité. 
§§ Même si des progrès sont encore nécessaires pour se rapprocher des standards 
internationaux de qualité dans un certain nombre de domaines, la qualité de 
fabrication indienne s’est améliorée au cours de la dernière décennie. 
§§ Coûts encore assez attractifs malgré la forte concurrence d’autres pays émergents et 
les pressions inflationnistes que subit l’Inde sur les salaires et les coûts. 
•• 
Environnement 
de plus en plus 
ouvert aux IDE 
§§ Ouverture progressive de l’économie depuis 1991 et, même si certaines difficultés 
et restrictions demeurent, l’environnement est plus favorable aux Investissements 
Directs Etrangers (IDE) ; en 2013, le gouvernement indien a notamment réduit les 
seuils d’IDE applicables dans les secteurs de la distribution et du transport aérien. 
§§ Le nouveau gouvernement a annoncé en juillet 2014 le relèvement des seuils 
applicables dans les secteurs de la défense et des assurances. 
•• 
Économie rurale 
à moderniser 
§§ Forte dépendance vis-à-vis de l’agriculture pour la subsistance des 2/3 de la population 
indienne ; agriculture peu performante (de subsistance majoritairement) avec de forts 
besoins de modernisation. 
§§ Economie rurale dynamique qui est le moteur d’une croissance rapide et un centre de 
profit potentiel. 
§§ Monde rural de plus en plus placé au centre des stratégies de commercialisation des 
entreprises. Possibilités de développement dans l’économie rurale par la mise en 
place de stratégies marketing et produit adaptés. 
•• 
Anglais, langue 
des affaires 
§§ Pratique de la langue anglaise créant un contexte favorable pour les relations 
d’affaires et possibilité de travailler et de faire des affaires en anglais sans avoir 
besoin de traducteur ; toutefois, cette proximité linguistique ne doit pas faire oublier 
les différences culturelles. •• 
Potentiel 
touristique 
considérable 
§§ Potentiel touristique considérable, du fait de l’histoire millénaire de l’Inde et de sa 
diversité culturelle, géographique et climatique. •• 
Légende 
• Attractivité relative 
•• Attractivité moyenne à bonne 
••• Attractivité forte 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Aspects généraux sur l’Inde 
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
« L’un des avantages comparatifs 
de l’Inde est la présence 
abondante d’une main d’oeuvre de 
techniciens et d’ingénieurs 
qualifiés et compétents » 
INVESTIR EN INDE 19
20 
Aspects généraux sur l’Inde 
1.6. LES RISQUES DE L’INVESTISSEMENT EN INDE 
Inventaire des principaux défis du marché indien pour les entreprises françaises. 
Point à 
considérer Détails 
Evaluation 
du niveau de 
difficulté 
Faiblesse des 
infrastructures 
§§ La croissance de l’économie a été plus rapide que la croissance des infrastructures. 
Cela met à rude épreuve les infrastructures matérielles existantes et pèse sur la 
croissance. 
§§ Routes de mauvaise qualité, pénuries d’énergie, ports à moderniser, installations 
électriques déficientes, sont autant d’obstacles nuisant à l’avancement de l’économie 
indienne ; le bon fonctionnement de secteurs comme l’agriculture et l’industrie souffre 
de ce déficit. 
••• 
Lourdeurs et 
tracasseries 
administratives, 
corruption 
§§ Délais liés aux procédures administratives et lourdeur de traitement des dossiers, 
notamment au niveau des États fédérés. 
§§ Complexité du circuit de prise de décision et des acteurs clés, tant au niveau fédéral 
que fédéré. 
§§ Formation de l’administration parfois insatisfaisante, même si les hauts fonctionnaires 
sont souvent de grande qualité. 
§§ Prudence nécessaire dans les contacts établis avec le monde politique. 
§§ Corruption. 
§§ Difficulté à s’assurer de l’application de la décision de justice lorsqu’il existe un 
blocage au niveau local. 
§§ Le rachat de bonne foi de licences à des investisseurs indiens (obtenues par ces 
investisseurs indiens auprès du gouvernement) peut être susceptible de remise en 
cause en cas de corruption lors de l’acquisition initiale6. 
§§ Difficultés dans certains domaines de faire valoir le point de vue du contribuable dans 
le cadre de contrôles fiscaux, entraînant la nécessité d’initier systématiquement des 
recours hiérarchiques voire juridictionnels (exemple des prix de transferts ou des 
rejets systématique des crédits d’impôts étrangers par les inspecteurs fiscaux alors 
que ceux-ci sont acceptés le plus souvent à un stade ultérieur de la procédure). 
••• 
Risque de 
change §§ Fortes fluctuations de la Roupie Indienne par rapport à l’Euro et au Dollar. ••• 
Instabilité des lois 
et règlements (y 
compris la légis-lation 
fiscale) 
§§ Incertitudes autour de la réglementation indienne qui évolue constamment. 
§§ Risques de changements arbitraires dans les positions du gouvernement en 
contradiction avec celles existantes, notamment pour les lois fiscales (voir ci-après 
« Focus sur le litige fiscal entre Vodafone et le gouvernement indien »). •• 
6 
6 Exemple de la licence de télécommunication qui avait été achetée par une société norvégienne Telenor à une société indienne 
qui a été ensuite annulée par le gouvernement indien 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
21 
Point à 
considérer Détails 
Aspects généraux sur l’Inde 
Evaluation 
du niveau de 
difficulté 
Les limitations 
imposées aux 
Investissements 
Directs Etrangers 
(IDE) 
§§ La réglementation des IDE est limitée pour les investissements étrangers dans certains 
secteurs (voir tableau 6.3). •• 
Obstacles 
tarifaires et non 
tarifaires 
§§ Les obstacles tarifaires et non tarifaires freinent le développement de certains 
secteurs (luxe, vins, spiritueux, automobile) car ils impactent fortement les prix des 
produits importés, avec notamment des droits de douane prohibitifs (exemple des 
droits de base de 100 % à 150 % sur les vins et spiritueux). 
§§ De plus, il existe des taxes entre les États avec, notamment, l’application de la « Central 
Sales Tax » (CST) sur les ventes de biens entre États indiens. (Voir section 8.2). 
•• 
Difficultés à 
acquérir des ter-rains 
industriels 
§§ Difficultés rencontrées par les grands groupes industriels pour obtenir des terrains 
lors de la création de nouvelles usines ou de nouvelles zones industrielles. 
§§ Les sociétés étrangères peuvent acheter des terrains constructibles à but commercial 
mais peuvent parfois rencontrer des difficultés. La terre et la propriété foncière 
demeurent en effet des questions sensibles en Inde et peuvent donner lieu à des 
protestations et manifestations des populations locales en opposition à certains 
projets ; on peut espérer que ces difficultés seront atténuées par la nouvelle 
règlementation votée en 2013 (voir ci-après « Focus sur les nouvelles règles liées à 
l’acquisition de terrains »). 
§§ De manière plus générale, les risques liés à l’immobilier doivent être analysés 
soigneusement. Il convient de faire appel à des professionnels, spécialistes de 
questions immobilières et capables d’analyser et de sécuriser les transactions (même 
si le cadastre ne donnera pas toujours de sécurité absolue sur l’exhaustivité des ayants 
droit). 
•• 
Législation du 
travail 
§§ Rigidité de la législation du travail avec un vaste corpus couvrant tous les thèmes du 
droit du travail, incluant la durée du travail et les heures supplémentaires, le salaire 
minimum, la couverture Maladie/Maternité/Accident du travail et chômage, etc. 
§§ Cependant, en pratique, le droit du travail n’est applicable que de façon parcellaire, 
peu respecté et ne concerne qu’une petite minorité de travailleurs (notamment du fait 
de l’importance et de la persistance de l’emploi informel qui représente plus de 90 % 
des emplois). 
•• 
Système éducatif 
et système de 
santé 
§§ Les carences du système de santé et d’éducation (notamment au niveau primaire et 
intermédiaire) sont des préoccupations majeures face à une démographie qui ne peut 
constituer un avantage comparatif que si la population employable est en bonne santé 
et bien éduquée. • 
INVESTIR EN INDE
22 
Aspects généraux sur l’Inde 
Point à 
considérer Détails 
Evaluation 
du niveau de 
difficulté 
Croissance de 
l’agriculture et 
sécurité alimen-taire 
§§ La montée en puissance et la hausse continue de la production agricole en Inde 
depuis la « révolution verte » des années 1970 n’empêchent pas la persistance d’une 
malnutrition considérable dans le pays. 
§§ Le secteur agricole emploie environ 53 % de la population en Inde mais ne contribue 
qu’à hauteur de 17.4 % dans le PIB, et si certaines régions pratiquent une agriculture 
moderne et intensive, l’essentiel de l’activité agricole reste une activité de subsistance, 
au rendement faible. 
§§ La mise en place par le gouvernement du programme social NREGA (national rural 
employment guarantee act), qui garantit 100 jours de travail à rémunération fixe (plus 
de 100 roupies par jour), se traduit par des distorsions sur le marché du travail (main 
d’oeuvre moins abondante pour le secteur privé, rupture de la mobilité des salariés), 
par une hausse des revendications salariales et un surcroît d’inflation. 
§§ La sécurité alimentaire (soit la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires 
à des prix abordables en toutes circonstances) est un des enjeux majeurs du pays : 
l’inflation, les évolutions climatiques, l’absence de capacités de stockage suffisantes 
et de chaîne du froid font peser de gros risques sur cette dernière. 
•• 
Inflation et 
hausse des 
coûts 
§§ Inflation importante dans tous les secteurs incluant les produits de base et les 
carburants : 10,1 % en 2013 (au sens des prix à la consommation). •• 
Loyers élevés 
§§ Loyers élevés dans les grandes agglomérations indiennes (pouvant atteindre 700 €/an/ 
m² à Bombay) ; à Bombay et Delhi, les loyers dans les quartiers d’affaires centraux de 
qualité sont en général entre 400 et 500 €/m²/an mais peuvent tomber à environ 100 €/ 
m²/an à la périphérie de ces agglomérations. •• 
Différences cultu-relles 
importantes 
§§ Parmi les risques de l’investissement en Inde, l’adaptation aux différences culturelles 
importantes existant avec la France est un des paramètres importants ; un chapitre 
du présent document est dédié à cette question. (Voir section 4 pour plus de détails). ••• 
Risques et pres-sions 
géopoli-tiques 
§§ Tensions géopolitiques entre l’Inde et certains pays voisins, dont la Chine et le Pakistan. •• 
Légende 
• Niveau de difficulté moyen 
•• Niveau de difficulté élevé 
••• Niveau de difficulté très élevé 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Aspects généraux sur l’Inde 
INVESTIR EN INDE 23 
Focus sur le litige fiscal entre 
Vodafone et le gouvernement 
indien 
Un litige fiscal entre Vodafone et les autorités 
fiscales indiennes est à la une de l’actualité depuis 
plusieurs années. Certaines décisions prises par le 
gouvernement indien sur ce dossier ont généré une 
vive inquiétude chez les investisseurs étrangers. 
Le rachat par le groupe britannique Vodafone des 
activités indiennes du groupe Hutschison en 2007 
a permis à Vodafone de devenir l’un des principaux 
opérateurs de téléphonie mobile en Inde. L’acquisition 
a été effectuée par le transfert en dehors de l’Inde 
d’actions d’une société étrangère (société qui détenait 
indirectement des actions de la société indienne 
Vodafone Hutchison Essar Limited). Bien que la 
transaction ait eu lieu complètement hors d’Inde, 
l’administration fiscale indienne a considéré que 
puisque les actifs sous-jacents de la transaction entre 
plusieurs entités offshores se trouvent en Inde, cette 
transaction devait être assujettie en Inde à l’impôt sur 
les plus-values. L’administration fiscale indienne a 
ainsi exigé plus de 2 milliards de dollars en impôt sur 
la plus-value réalisée sur l’opération ainsi que des 
pénalités et amendes diverses. A défaut de pouvoir 
réclamer cette somme au vendeur, elle a poursuivi 
l’acheteur (le groupe Vodafone) pour le paiement de 
cette somme. La Haute-Cour de Bombay a confirmé 
cette position avant que la Cour Suprême indienne 
ne vienne infirmer cette position et donner raison à 
Vodafone. La Cour suprême de l’Inde a estimé que 
l’opération était une transaction structurée de bonne 
foi à l’étranger, hors de la juridiction fiscale indienne, 
et n’était donc pas imposable en Inde. 
Mais c’est ensuite que ce litige fiscal est vraiment 
devenu emblématique et a généré une grande 
incertitude pour les investisseurs étrangers. En effet, 
alors que l’arrêt de la Cour suprême avait confirmé 
la légalité de la transaction de Vodafone et aurait dû 
mettre un point final au litige, le gouvernement indien 
a mis en oeuvre une politique de taxation rétroactive 
qui a permis aux autorités de rouvrir des affaires 
passées, pouvant remonter jusqu’à 1962. Même si 
le gouvernement indien a ensuite tenté d’assouplir 
un peu sa position et que l’application rétroactive 
de ces principes ne devrait à priori concerner que 
peu de transactions, le message envoyé par les 
autorités indiennes avec ce changement rétroactif 
était très négatif et n’a pas manqué d’inquiéter les 
investisseurs étrangers. 
Les entreprises françaises investissant en Inde 
doivent être conscientes des incertitudes autour 
de l’évolution de la réglementation indienne et des 
aléas liés aux risques de changements arbitraires 
dans les positions du gouvernement, notamment 
pour les lois fiscales. Vodafone a lancé en 2014 une 
procédure d'arbitrage international pour tenter de 
régler l'affaire après l'échec des négociations avec le 
gouvernement indien.
Focus sur les nouvelles règles 
liées à l’acquisition des terres 
L’acquisition des terres est une question sensible 
et grandement controversée en Inde. La terre est 
en effet la principale source de revenus pour une 
partie importante de la population, qui est encore 
majoritairement agricole et qui n’a souvent pas 
d’autres sources de revenus. Ces dernières années, 
certaines entreprises indiennes ou étrangères ont 
rencontré des difficultés lors de leur implantation 
dans certains états, suite aux protestations 
d’agriculteurs locaux contre les conditions de leur 
expropriation, visant à transformer leurs terres en 
terrains industriels. Tel est le cas par exemple du 
groupe indien TATA lors de l’implantation de son usine 
de production de la voiture « Nano » qui a finalement 
dû s’implanter dans l’état indien du Gujarat (au nord-ouest 
contre les expropriations de paysans sur le site 
initialement prévu dans l’état du Bengale (au nord-est 
se trouve le groupe sud-coréen Posco qui a fini par 
abandonner un projet d’investissement de plus de 
5 milliards USD dans une aciérie dans le Karnataka 
en Juillet 2013, en partie à cause d’obstacles à 
l’acquisition de terres. 
En août 2013, de nouvelles règles7 régissant l’achat de 
terres en Inde ont été votées par le parlement indien 
et sont maintenant en vigueur. La loi en question est 
censée rééquilibrer le rapport de force entre paysans et 
industriels, pour faciliter l’acquisition de terres tout en 
améliorant les compensations versées à ceux qui sont 
déplacés (qu’ils soient, ou non, propriétaires terriens). 
24 
Aspects généraux sur l’Inde 
de l’Inde) suite aux manifestations et pressions 
de l’Inde). C’est aussi la situation dans laquelle 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL 
Un industriel doit désormais convaincre 80 % des 
propriétaires des terres qu’il souhaite acquérir (et 70 % 
d’entre eux, si c’est l’Etat qui est impliqué avec lui dans un 
projet de partenariat public-privé). En contrepartie, ces 
règles donnent aux propriétaires le droit à une indemnité 
plus élevée que précédemment, ce qui devrait réduire 
les situations conflictuelles. Cela signifie cependant que 
les coûts pour les entreprises et le gouvernement sont 
potentiellement plus élevés pour acquérir des terres. Les 
acheteurs sont dorénavant tenus de payer jusqu’à quatre 
fois le prix de marché des terres rurales et jusqu’à deux 
fois la valeur des terrains urbains qui sont acquis pour 
réaliser des travaux publics ou pour que ces terrains 
deviennent à usage industriel. Les acquéreurs doivent 
également payer les coûts de déménagement et de 
réinstallation des personnes déplacées. 
L’obligation de verser une indemnité plus élevée que 
les prix du marché pour les terres risque de conduire 
à une inflation de ces coûts, d’autant plus que les 
valeurs foncières ont déjà énormément augmenté 
sur la dernière décennie. Les possibilités d’accès au 
foncier (et les coûts liés) devront donc être analysés 
prudemment par les sociétés françaises dans leurs 
projets d’implantation ou de développement. Ainsi, 
certains Etats ont mis en place des « single window » 
et accompagnent les investisseurs, en leur mettant 
à disposition des terrains sur des zones industrielles 
dédiées (Tamil Nadu, Gujarat). On peut espérer que la 
nouvelle règlementation facilite les choses (même si 
elle conduit à augmenter significativement les coûts 
d’achat des terrains). Les questions de la terre et de 
la propriété foncière demeureront cependant des 
questions sensibles en Inde et risquent donc encore de 
donner lieu à des protestations des populations locales 
en opposition à certains projets. 
7 
7 « Right to Fair Compensation and Transparency in Rehabilitation and Resettlement Act, 2013 »
Aspects généraux sur l’Inde 
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
« Les décisions des autorités 
indiennes peuvent être très 
soudaines et sans concertation 
préalable avec les différentes 
parties en jeu. La décision prise 
début 2012 d’interdire toute 
exportation de minerai de fer 
l’illustre. Cette dernière a impacté 
en quelques jours des dizaines de 
milliers d’emplois locaux, et les 
activités d’entreprises indiennes et 
étrangères, en raison de la volonté 
du gouvernement de produire 
localement son acier. » 
INVESTIR EN INDE 25
26 
Aspects généraux sur l’Inde 
1.7. LES OPPORTUNITÉS D’INVESTISSEMENT PAR 
SECTEUR EN INDE 
PENDJAB 
Kota 
Daman et Diu 
Certaines parties du territoire du Cachemire sont revendiquées par le Pakistan et la Chine 
Principales villes 
en 2011 
en millions d’habitants 
Densité de population 
par Etat en 2011 
en habitants au km2 
Moins de 100 
De 100 à 250 
De 250 à 500 
De 500 à 1 000 
Plus de 1 000 
Territoires 
Sites de production d’énergie 
Gisement de pétrole 
Gisement de gaz 
5 
Réacteur nucléaire 
Ranerie 
Principaux pôles d’activité 
Aéronautique Informatique 
Métallurgie 
Pierres précieuses 
et bijouterie 
Textile 
Automobile 
Chimie/Pharmacie 
Cinéma 
Finance 
2 
10 
Narmada 
Godavari 
Mahanadi 
Krishna 
Gange 
Yamuna 
Brahmapoutre 
Surat 
Jamnagar 
La plus grande 
ranerie 
du monde 
Calcutta 
Bhubaneswar 
Ahmedabad 
Bangalore 
Patna 
Lucknow 
Chennai 
Jaipur 
Kanpur 
Hyderabad 
Pune 
Nagpur 
Cochin 
Coimbatore 
Kaiga 
Narora 
Indore 
Trivandrum 
Kudankulam 
Bombay 
Ghaziabad 
Boisar 
GUJERAT 
MADHYA 
PRADESH 
TAMIL NADU 
SIKKIM 
NAGALAND 
KERALA 
ARUNACHAL 
PRADESH 
RAJASTHAN 
MIZORAM 
CHHATTISGARH 
JHARKHAND 
GOA 
ANDHRA 
PRADESH 
MEGHALAYA 
JAMMU-ET- 
CACHEMIRE 
UTTARAKHAND 
ASSAM 
MANIPUR 
BIHAR 
HIMACHAL 
PRADESH 
BENGALE-OCCIDENTAL 
KARNATAKA 
ORISSA 
HARYANA 
TRIPURA 
MAHARASHTRA 
UTTAR PRADESH 
Dadra et 
Nagar Haveli 
Delhi 
Iles Laquedives 
Chandigarh 
Pondichéry 
Iles Andaman 
et Nicobar 
Sources : Atlas des civilisations, 2012, La Vie-Le Monde ; 250 km 
Census of India, 2011 ; AIEA ; Le Monde 
28 Etats et 7 territoires 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
27 
Aspects généraux sur l’Inde 
Le potentiel d’investissement dans les différents secteurs d’activités du pays : 
Secteur Potentiel Secteur Potentiel 
Aérospatial • Fabrication d’armes et explosifs • 
Agriculture • Machinerie pour champs de pétrole et de gaz • 
Assurance vie et médicale (*) • Machineries textile • 
Chemin de fer8 • Machines outil • 
Eau et énergies renouvelables • Manutention au sol • 
Énergie atomique • Nouvelles technologies/logiciels • 
Énergie électrique • Ordinateurs et périphériques • 
Équipement de contrôle de la pollution • Production d’énergie et distribution (**) • 
Équipement de transmission • Sécurité • 
Équipement médical • Services aéroportuaires • 
Équipement pour la mine et le traitement 
des minéraux • Services éducatifs • 
Télécommunications/équipements de 
télécommunications • Agro-alimentaire/Transformation 
alimentaire • 
Légende 
• Fort potentiel 
• Opportunités moindres (secteurs monopolistiques ou comportant des limitations significatives aux IDE) 
• Secteur en déclin 
(*) Secteur en cours d’ouverture à la concurrence 
(**) secteur en cours de privatisation 
8 Des dispositions nouvelles permettent 100 % d’IDE dans des projets emblématiques tels que les « dedicated freight corridors. » 
INVESTIR EN INDE
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
« L’Inde est un pays vraiment 
incontournable en matière de 
services informatiques. La 
stratégie qui a été mise en place 
par l’État indien pour les 
développer a été remarquable et 
plusieurs centaines de milliers 
d’ingénieurs informaticiens sont 
ainsi diplômés chaque année. » 
28 
Aspects généraux sur l’Inde 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS 
EN INDE 
INVESTIR EN INDE 29
2. GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS EN INDE 
PIB des différentes régions de l’Inde : comparaisons internationales 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 30 EDEF INTERNATIONAL
31 
Grille de lecture des régions en Inde 
PIB par habitant des différentes régions de l’Inde : comparaisons 
internationales 
INVESTIR EN INDE
(*) Sources : The Economist Online, Septembre 2012 
32 
Grille de lecture des régions en Inde 
Population des différentes régions de l'Inde : comparaisons 
internationales 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Grille de lecture des régions en Inde 
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
« L’Inde ne doit pas être abordée 
comme un marché unique et une 
étude méticuleuse doit être 
conduite en amont sur les régions 
où s’implanter, en fonction des 
infrastructures existantes, de ses 
activités et de l’environnement des 
affaires qui y prévaut. La 
différenciation entre les États 
indiens est de plus en plus 
marquée. » 
INVESTIR EN INDE 33
CONSEILS PRATIQUES POUR 
RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN 
34 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
3. CONSEILS PRATIQUES POUR 
RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN 
Le marché indien et sa croissance ne peuvent pas laisser les entreprises françaises 
indifférentes. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer les nombreux pièges qui guettent 
tout investisseur étranger en Inde, notamment du fait de différences culturelles très 
importantes. 
Même pour les groupes implantés à l’international, faire des affaires en Inde peut se 
révéler plus difficile que prévu. Si les opportunités offertes par le marché indien justifient 
souvent largement ces efforts, il faut donc anticiper les contraintes pour mieux y faire 
face et les délais pour y réussir. 
Recommandation Détails 
Comprendre un marché 
pluriel et exigeant 
§§ Il est essentiel de passer du temps, avant son implantation dans le pays, à rencontrer des 
interlocuteurs variés, apprendre sur le pays, essayer de le comprendre et se constituer un réseau. 
Cette étape est indispensable pour tous, même pour les plus grands groupes déjà bien implantés 
à l’international. 
§§ L’Inde n’est pas uniforme. Ce n’est pas un marché mais des marchés et chaque État a ses propres 
consommateurs. Il est donc difficile de l’aborder en n’ayant qu’un seul point d’entrée. 
§§ Chaque État possède sa propre réglementation, y compris fiscale, et il existe des droits d’importation 
d’un État vers l’autre. 
§§ Le prix est un facteur-clé en Inde, mais il ne suffit pas d’avoir une approche « low-cost » pour 
réussir. En effet, les Indiens ont un niveau d’exigence élevé, tout en voulant le meilleur prix. Il faut 
avoir une véritable valeur ajoutée et une offre bien adaptée aux consommateurs indiens. 
Mettre en place une 
stratégie adaptée au 
marché indien 
§§ Il ne faut pas calquer sa stratégie indienne sur la stratégie appliquée en Chine ou dans d’autres 
pays. Les marchés indiens et chinois sont très différents et nécessitent des approches différenciées. 
§§ Au niveau des marchés et des infrastructures, l’Inde accuse un retard important sur la Chine. En 
revanche, les entrepreneurs indiens ont tendance à considérer davantage le long terme par rapport 
aux Chinois qui visent plutôt le profit immédiat. 
§§ Les indiens cherchent à acquérir ou conserver le contrôle capitalistique et le contrôle du 
management ; il faut donc, avant toute négociation, avoir des objectifs clairs en termes de contrôle 
de ces deux composantes, capital et management. 
INVESTIR EN INDE 35
36 
Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien 
Recommandation Détails 
Bien choisir son 
mode et son lieu 
d’implantation 
§§ La réglementation juridique, commerciale et fiscale varie d’un État à l’autre. 
§§ Les circuits décisionnels fonctionnent également sur des modes différents. L’Inde est constituée 
de 28 États et 7 territoires aux priorités différentes, et qui sont spécialisés dans certains secteurs 
d’activité. Le secteur aéronautique est, par exemple, principalement concentré à Bangalore. Le 
secteur automobile est, quant à lui, organisé autour de divers hubs régionaux à Delhi, Chennai, 
Ahmedabad et Pune autour desquels s’organise le secteur. Il est donc important de bien choisir son 
lieu d’implantation en fonction de sa spécialisation sectorielle. 
§§ Les différences géographiques, climatiques, culturelles et économiques, la diversité des 
populations et le plurilinguisme sont autant de facteurs à prendre en considération. 
§§ En fonction de l’activité de l’entreprise et de son positionnement produit, il sera opportun de 
privilégier soit une approche nationale soit une approche ciblée sur des zones stratégiques et de 
trouver des relais locaux dans chaque région visée. 
§§ Il est donc important de s’interroger sur ces aspects en déterminant clairement sa stratégie 
d’implantation et en se posant notamment les questions suivantes : 
- Avez-vous besoin d’une seule ou de plusieurs implantations ? 
- Devez-vous trouver un seul partenaire pour tout le pays ou un partenaire dans chacun des 
États ciblés ? 
- Quelles sont les règles applicables aux IDE pour votre secteur d’activité ? 
- Quelle forme d’implantation devez-vous utiliser (partenariats, JV ou seul) ? 
- Prévoyez-vous d’être minoritaire ou majoritaire ? Si majoritaire, devez-vous avoir plus de 
50 % ou 76 % (pour avoir la main libre sur l’augmentation du capital) ? 
Préparer un business 
plan réaliste et 
prévoir des ressources 
financières et humaines 
adéquates 
§§ Se développer en Inde exige d’y consacrer des ressources suffisantes et adaptées. 
§§ Les coûts peuvent être élevés, et le retour sur investissement peut prendre du temps. Il ne faut 
pas sous-estimer les coûts de l’implantation en Inde et ne pas surestimer les revenus et profits 
escomptés. 
§§ Les besoins de trésorerie sont en général importants du fait des délais de paiement plutôt longs et 
de la nécessité de payer par anticipation certains impôts ou taxes. Il faut donc être prudent et avoir 
des capacités financières suffisantes. 
§§ Il faut non seulement prévoir les ressources financières mais aussi les ressources en temps. Il faut 
aussi garder en tête que tout prend toujours plus de temps que prévu. 
Bien se renseigner en 
amont sur son 
partenaire 
§§ Il convient de choisir avec le plus grand soin un partenaire commercial, en s’assurant de sa 
réputation, de son honnêteté et de sa solidité financière, via des cabinets de conseil internationaux 
ou des banques. Éviter les partenaires trop liés à la politique. 
§§ La qualité du partenaire dépend grandement de ses réseaux régionaux et si un partenaire peut 
être excellent dans une région donnée, il ne l’est pas nécessairement dans une autre région ou à 
l’échelle du pays. 
§§ Par ailleurs, il faut choisir un partenaire suffisamment bien dimensionné pour accompagner la 
croissance de votre développement. 
Identifier les réseaux 
de décision locaux 
§§ L’identification des réseaux locaux est quasiment impossible à réaliser seul pour un étranger. Il est 
donc indispensable de travailler avec des Indiens qui connaissent ces réseaux, notamment pour 
tout ce qui concerne la distribution et les circuits commerciaux. 
§§ Il peut être important pour les entreprises ayant la capacité de le faire, d’avoir, au sein de leur 
conseil d’administration, des figures reconnues du monde économique indien. 
Être prêt à des relations 
commerciales parfois 
difficiles 
§§ Il vaut mieux ne jamais payer d’avance les fournisseurs. 
§§ N’ayez pas une confiance aveugle dans les clauses contractuelles et les contrats d’exclusivité. 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
37 
Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien 
Recommandation Détails 
Gérer la relation avec 
l’administration et faire 
face aux problèmes de 
corruption 
§§ La faiblesse de la gouvernance et le poids de la bureaucratie font partie des principaux défis 
lorsque l’on investit en Inde. 
§§ Il faut faire preuve d’une grande fermeté face à la corruption et mettre en place des procédures 
adaptées pour s’assurer du respect des règles en la matière. 
§§ Anticipez une grande lenteur pour obtenir les approbations et autorisations (en particulier au 
niveau des États et localement) et donc des délais élastiques. 
§§ Même si, depuis 1991, le nombre d’obstacles a diminué, les procédures administratives demeurent 
lourdes et complexes et il vaut donc mieux prévoir suffisamment de temps pour y faire face. 
Bien choisir ses 
conseils 
§§ Du fait de l’environnement et du cadre réglementaire complexes, il est indispensable de 
bien s’entourer de conseillers fiscaux, juridiques et comptables qui connaissent finement la 
règlementation indienne. 
§§ Le recours à des cabinets internationaux ou locaux, bien implantés sur place, est essentiel à toutes 
les étapes de vos projets, aussi bien pour le choix du partenaire économique local éventuel que 
pour comprendre et prendre les bonnes décisions par rapport à la règlementation indienne (qui est 
complexe et évolue sans cesse). 
§§ Les banques étrangères implantées en Inde ont également une fine connaissance du pays et 
peuvent être d’excellents relais. 
Adapter le manage-ment 
aux spécificités 
indiennes 
§§ Adaptez votre management aux modes de fonctionnement indiens (qui découlent notamment des 
différences culturelles que nous soulignons en section 4 de ce document). 
§§ Le « turnover » des employés en Inde est bien supérieur à celui de France et s’explique par 
deux raisons principales : soutien financier de la famille permettant à une personne de changer 
d’emploi ; facilité pour les employés qualifiés de trouver un emploi. Il est ainsi important de donner 
de bonnes perspectives d’évolution aux employés que l’on souhaite conserver, tout en développant 
avec eux des relations personnelles fortes. 
§§ Un grand nombre d’entreprises françaises fonctionne dans le pays avec très peu d’expatriés et a 
confié la direction de ses opérations à un directeur indien. Cependant les expatriés, connaisseurs 
des deux cultures et modes de fonctionnement, peuvent servir de relais utiles entre les équipes 
françaises et indiennes. 
INVESTIR EN INDE
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES 
« La décision de recourir ou non à 
un partenaire n’est pas aisée à 
prendre car elle comporte toujours 
des inconvénients et des avantages. 
Dans les premiers temps de notre 
implantation, elle nous a dans tous 
les cas apporté une connaissance 
irremplaçable de l’administration et 
du milieu rural indien. » 
« Sur le long terme, il peut être 
recommandé de créer des écoles 
ou centres de formation internes à 
l’entreprise car l’éducation reçue 
par les jeunes diplômés est 
souvent très éloignée des attentes 
des entreprises. » 
« Il est important de trouver un 
partenaire qui pourra vous épauler 
dans votre développement 
localement et qui partage les 
mêmes objectifs et valeurs 
d’entreprise que votre groupe. Ces 
objectifs doivent être longuement 
discutés en amont et partagés par 
les deux partenaires avant la 
formation de toute alliance. » 
38 
Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
CONSEILS INTERCULTURELS POUR 
COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT 
INDIEN DES AFFAIRES 
INVESTIR EN INDE 39
4. CONSEILS INTERCULTURELS POUR 
COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT 
INDIEN DES AFFAIRES 
La réussite d’un investissement en Inde, quel qu’il soit, repose sur la capacité des 
entrepreneurs français à s’adapter au contexte indien. C’est pour cette raison 
qu’il nous a semblé important de mettre en lumière un certain nombre de conseils 
interculturels. En effet, malgré le développement des échanges commerciaux entre 
la France et l’Inde, les différences culturelles demeurent très importantes et peuvent 
rendre la collaboration et les affaires très difficiles. 
Recommandation Détails 
Oublier ses réflexes 
occidentaux 
§§ Difficile de réussir son implantation en Inde sans s’adapter à l’environnement indien, notamment 
en matière de management. 
§§ Le management français est difficilement transposable en Inde, surtout en ce qui concerne les 
relations des salariés à leur entreprise et à leur travail, qui sont très différentes des habitudes 
françaises ou anglo-saxonnes. Par exemple, les salariés ont souvent tendance à donner priorité 
aux impératifs familiaux par rapport aux obligations professionnelles. 
S’adapter à la notion du 
indienne temps 
§§ La notion de temps en Inde est différente de la conception française. Le temps en Inde est vu 
comme une ressource plutôt que comme une contrainte. Le temps est perçu comme un élément 
cyclique, notamment du fait du concept de réincarnation présent dans la religion hindoue : ce qui 
n’est pas accompli dans une vie peut l’être dans une autre. 
§§ En cas de contrariété, il convient de ne pas perdre patience, car votre interlocuteur ne le 
comprendrait pas. Pour faciliter l’avancée d’un projet, il vaut mieux éviter de formuler des reproches 
et essayer de comprendre l’origine des retards pour tenter de les résorber. 
§§ Il est donc essentiel de faire preuve de patience et de persévérance pour tout investissement dans 
le pays, et de rester positif malgré les difficultés rencontrées. 
Tenir compte de la 
diversité du pays et de 
ses habitants 
§§ L’Inde est un pays extrêmement divers et complexe, dont l’économie, en développement, possède 
son propre fonctionnement, avec ses règles et ses valeurs. 
§§ Il faut bien comprendre la diversité du pays et de ses habitants afin de pouvoir cibler les 
investissements et savoir traiter avec les indiens. 
§§ Les méthodes de travail et les circuits de décision peuvent être très différents d’une région à l’autre 
et il existe parfois autant d’écart culturel entre deux États indiens qu’entre deux pays de l’Union 
Européenne ! 
S’investir dans la 
compréhension de la 
culture indienne 
§§ Comprendre les différents rouages du pays n’est pas simple et prend du temps. 
§§ Multiplier les voyages dans le pays pour comprendre les « réalités du terrain » est une nécessité. 
§§ S’imprégner de la mentalité du pays et développer son réseau local afin d’avoir une meilleure 
connaissance du marché sont également des aspects primordiaux. 
40 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
41 
Conseils interculturels pour comprendre l’environnement indien des affaires 
Recommandation Détails 
Accorder beaucoup 
d’importance aux 
relations personnelles 
§§ Ayez à l’esprit l’importance des relations personnelles dont dépendent les relations d’affaires. 
§§ En Inde, la société s’organise autour de strates sociales bien définies avec des notions de castes. 
Les Indiens ont besoin de positionner leur interlocuteur pour mieux le comprendre. La qualité 
de la relation est donc très importante et il existe peu de barrières entre la vie privée et la vie 
professionnelle. 
§§ Lors d’échanges professionnels, il faut donc non seulement s’intéresser à la famille de votre 
interlocuteur, mais aussi savoir donner la priorité à la relation humaine plus qu’à la tâche à 
effectuer, sans trop imposer son autorité. 
Respectez l’importance 
de la hiérarchie 
§§ Respectez l’importance de la hiérarchie. 
§§ En situation hiérarchique, les ordres seront toujours exécutés à la lettre, mais souvent de manière 
mécanique, sans regard critique. Ceci peut s’avérer difficile en situation de management à distance. 
Si les choses ne fonctionnent pas comme initialement prévu, les indiens ne vous préviendront pas, 
car leur culture recherche systématiquement l’harmonie collective. De même, ils ne vous donneront 
pas spontanément de feedbacks. 
Appréhender l’impact 
des castes dans 
l’entreprise, le 
management et les 
relations commerciales 
§§ Bien qu’officiellement aboli, le système de castes a, de facto, toujours une place importante dans 
la société indienne. Son impact a tendance à diminuer dans les villes, mais il est toujours présent 
dans de nombreuses circonstances. 
§§ Les castes peuvent poser des difficultés dans les entreprises, notamment dans les relations 
hiérarchiques, qui peuvent être difficiles lorsque des personnes de « basses » castes doivent 
encadrer des personnes de castes « supérieures ». 
Tenir compte des 
religions et croyances 
§§ En Inde, la religion tient une place importante dans la vie quotidienne : en entreprise, le travail est 
parfois interrompu pour laisser place à des temps de prière. 
§§ Il existe également de nombreuses fêtes religieuses, ce qui requiert une certaine souplesse 
managériale car les salariés s’absentent souvent. 
§§ Avant de fixer la date des rendez-vous importants (notamment pour la date de signature d’un 
contrat ou l’inauguration d’une usine), il vaut mieux consulter vos interlocuteurs indiens pour 
s’assurer que l’horoscope et/ou la religion sont favorables à ces dates (« auspicious dates »). 
Mettre la communi-cation 
au coeur des 
négociations 
§§ Les fortes différences culturelles des deux pays peuvent entraîner des erreurs d’interprétation et 
c’est pour cela que la communication entre chaque interlocuteur doit être ouverte et interactive. 
§§ La communication est cruciale. Les écarts de compréhension peuvent nuire à la qualité des 
décisions stratégiques envisagées et peuvent notamment engendrer des différences d’interprétation 
et d’appréciation de certaines clauses contractuelles. 
Comprendre ce que 
signifie (ou ne signifie 
pas) le « oui » et le 
« non » 
§§ En Inde, lorsqu’une personne à laquelle vous venez d’expliquer quelque chose vous répond « oui », cela 
ne signifie ni qu’elle est d’accord avec vous, ni même qu’elle vous a compris, mais seulement qu’elle 
vous a entendu. Cela peut créer de nombreux problèmes du fait de ce décalage dans la signification 
du « oui ». 
§§ Par ailleurs, un indien marquera plutôt une hésitation que de dire « non », par courtoisie et respect 
vis-à-vis de son interlocuteur. 
Comprendre la notion 
d’engagement et bonne 
foi 
§§ La notion « d’engagement » peut revêtir un sens très différent d’un pays à l’autre. Les variantes 
culturelles peuvent créer des situations ambiguës et parfois à risques. 
§§ Les Indiens peuvent s’engager sur des aspects techniques et administratifs qu’ils risquent de ne 
pas pouvoir respecter. Ils font souvent preuve d’un « optimisme exagéré ». 
§§ La formalisation n’est pas, a priori, synonyme de respect des engagements : le oui conceptuel peut 
devenir un oui mitigé, même si le processus est a priori verrouillé. 
INVESTIR EN INDE
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES 
« Les différences culturelles 
existent et ne doivent pas être 
minorées. L’une des principales est 
le déficit d’anticipation des 
équipes indiennes, mais qui est 
compensé en partie par une 
grande capacité de réaction. » 
« Favoriser la mobilité des salariés 
indiens dans les implantations 
françaises ou européennes de son 
groupe est essentiel pour faciliter 
l’assimilation de la culture 
d’entreprise. Même à l’occasion de 
séjours courts, les équipes 
indiennes s’en imprègnent 
facilement. » 
« L’envoi de personnel expatrié est 
important pour créer le lien entre 
les équipes française et indienne 
et pour favoriser l’assimilation de 
la culture d’entreprise. La sélection 
des candidats à l’expatriation doit 
en revanche être minutieuse et 
privilégier les profils ouverts, prêts 
à s’enrichir des apports indiens, et 
non seulement dans l’optique de 
partager les savoirs et méthodes 
français. » 
42 
Conseils interculturels pour comprendre l’environnement indien des affaires 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
CADRE JURIDIQUE DE 
L’INVESTISSEMENT EN INDE POUR 
LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES 
INVESTIR EN INDE 43
5. CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT 
EN INDE POUR LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES 
5.1. GÉNÉRALITÉS SUR L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DES 
AFFAIRES EN INDE 
L’Inde est un pays de « Common Law » du fait de la large influence britannique dans le 
domaine du droit, mais qui possède ses propres spécificités. Nous présentons ci-dessous 
les principales caractéristiques de l’environnement juridique des affaires en Inde : 
Sujet Détails 
Caractéristiques 
générales de l’environ-nement 
juridique 
§§ Constitution écrite et législation d’inspiration anglo-américaine. 
§§ Le droit pénal, comme les procédures civile et pénale, sont codifiés. 
§§ Droit civil, droit des contrats et droit commercial : la législation se trouve dans les « Acts ». 
§§ Coexistence des droits religieux et du droit laïc en matière de droit de la famille et du droit des 
successions. 
Règlementations 
§§ Certaines autorités ont des pouvoirs réglementaires, notamment : la « Securities Exchange Board 
of India » (« SEBI », équivalent indien de l’Autorité des Marchés Financiers), la « Competition 
Commission » et la banque centrale indienne (« Reserve Bank of India » ou « RBI »). 
Langues 
§§ Constitution, lois et décrets sont rédigés et paraissent au journal officiel en anglais. 
§§ Devant les tribunaux et instances d’arbitrage, les contentieux se déroulent en anglais (à l’exception 
de certaines juridictions pénales de première instance). 
Droit des contrats §§ Un contrat pourra être oral ou écrit. Cependant, pour certains contrats, il est nécessaire qu’ils soient 
écrits et il peut même parfois être nécessaire de les enregistrer. 
Procédure §§ Grande technicité des règles de procédure, notamment en matière d’exécution des jugements et 
d’appel. 
Organisation des 
tribunaux 
§§ Bien que les gouvernements étatiques et le gouvernement central coexistent, la Constitution 
fédérale ne prévoit pas de tribunaux étatiques. 
§§ Le pouvoir judiciaire est exercé par un système unique de tribunaux centraux qui statuent sur la loi 
dite « centrale », ainsi que sur les lois étatiques. 
44 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
45 
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
Sujet Détails 
Juridictions 
Par ordre d’importance croissante dans la hiérarchie des juridictions on trouve : 
§§ Les Tribunaux : Le terme de « Tribunal » est un terme générique en Inde pour tout organisme 
au pouvoir judiciaire, qu’il s’agisse d’un tribunal en titre ou pas. En bas de l’échelle, on trouve 
les tribunaux séparés pour les affaires civiles et pour les affaires pénales (police, affaires 
correctionnelles). Il y a un très grand nombre de juridictions spécialisées (appelées « Tribunal » 
pour les distinguer des cours de justice, appelées « Court ») 
§§ Les Cours inférieures : 3 niveaux (inférieur, moyen et supérieur) 
§§ Les Cours de 1ère instance : justice au niveau de la circonscription 
§§ Les 21 Hautes Cours : elles fonctionnent essentiellement comme cours d’appel des décisions 
des cours inférieures. Elles peuvent aussi juger en première instance les affaires importantes 
concernant les violations des droits fondamentaux. 
§§ La Cour Suprême : Gardienne de la Constitution et plus haute cour d’appel. C’est la plus haute 
juridiction du pays. 
5.2. LES PROFESSIONNELS DU DROIT EN INDE 
Sujet Détails 
Avocats et notaires 
§§ Les avocats et notaires ne sont pas des ordres professionnels cloisonnés en Inde. Après 10 ans 
d’exercice, les avocats peuvent devenir notaires. 
§§ Les grands cabinets d’avocats indiens spécialisés en droit des affaires sont implantés dans les 
principales villes du pays. 
§§ Les avocats ont le droit d’exercer sur l’ensemble du territoire indien, contrairement aux notaires 
dont l’exercice est géographiquement limité. 
Procureur général 
d’Inde 
§§ Principal homme de loi de la Cour Suprême d’Inde. 
§§ Conseiller juridique en chef du gouvernement indien. 
Procureur général 
§§ Il représente l’État auprès de la cour. 
§§ Équivalent du District Attorney aux États-Unis. 
5.3. LA LÉGISLATION SOCIALE EN INDE 
Sujet Détails 
Durée du travail 
§§ Jusqu’à 9 h par jour et 48 h par semaine ; jusqu’à 60 h en intégrant les heures supplémentaires. 
§§ Il est courant de travailler 6 jours/semaine. 
§§ Les entreprises recourent également à des travailleurs indépendants pour contourner la législation 
sociale. 
Salaire minimum 
§§ Fixé par corps de métier et par État ! Pour la région de Delhi, le salaire minimum horaire évolue dans 
la fourchette 297 INR – 361 INR selon les qualifications (Unskilled, Semi-Skilled, Skilled). 
§§ Révision semestrielle indexée sur l’inflation. Augmentations à deux chiffres fréquentes. 
§§ Heures supplémentaires : rémunérées le double. 
Bonus §§ Obligatoire dans les entreprises de plus de 20 salariés et pour tout salarié ayant travaillé plus de 
30 jours dans l’année. 
INVESTIR EN INDE
46 
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
Sujet Détails 
Protection sociale 
§§ Équivalent de 15 jours de salaires à verser à la fin de la relation de travail, pour chaque année 
passée au sein de l’entreprise. 
§§ Schéma d’épargne obligatoire pour couvrir les besoins sociaux pour les entreprises de plus de 20 
salariés. 
Congés §§ Minimum légal de 1 jour tous les 20 jours travaillés au cours de l’année précédente. 
Retraite §§ Âge maximum légal fixé à 60 ans, 58 ans auparavant. 
Contrat §§ La réalisation effective des tâches constitue un emploi, qu’il existe ou non un contrat de travail. 
Congés maternité §§ Jusqu’à 12 semaines sous réserve d’avoir travaillé au moins 20 jours dans l’entreprise l’année 
précédente. 
Droit syndical 
§§ Garanti par la Constitution et par le Trade Union Act de 1926. 
§§ Lié aux structures politiques. 
Il existe une convention bilatérale de Sécurité sociale entre l’Inde et la France qui est 
entrée en vigueur le 1er janvier 2011. Cette convention vise à coordonner les législations 
de Sécurité sociale des deux Etats, afin de garantir les droits sociaux des personnes 
en mobilité transnationale. Elle couvre principalement les questions de retraite 
(assurances vieillesse, pensions de survivants…) et d’invalidité. 
5.4. FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME FÉDÉRAL INDIEN D’UN 
POINT DE VUE LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE 
La constitution fédérale prévoit un partage des compétences législatives entre le niveau 
fédéral et les États. 
Dans le domaine des affaires (contrats, sociétés, concurrence, fiscalité), la majorité des 
lois applicables sont des lois fédérales. 
Les lois concernant l’urbanisme ou le droit immobilier (et une partie des formalités 
administratives et impôts locaux tel que « stamp duty », droits d’accises etc.) sont 
souvent des lois des États. 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
5.5. LE RÈGLEMENT DES CONTENTIEUX ET LES RECOURS 
47 
EN CAS DE LITIGE 
5.5.1. Prévoir des clauses d’arbitrage 
Du fait de la lenteur des procédures et de l’engorgement des tribunaux, il est souvent 
préférable de recourir à l’arbitrage pour résoudre les litiges commerciaux. Il est donc 
recommandé de prévoir des clauses d’arbitrage dans les contrats (de préférence avec 
un arbitrage international). 
L’arbitrage est reconnu en Inde comme étant un moyen légitime de régler des différends, 
et est utilisé à la fois pour des transactions nationales et internationales. En tant que 
signataire de diverses conventions internationales sur ces questions, l’Inde est obligée 
de reconnaitre et d’assurer l’exécution des sentences arbitrales commerciales rendues 
dans un autre état signataire, sauf : 
§§ lorsque le différend ne peut pas être soumis à l’arbitrage en vertu du droit indien ; 
§§ lorsque l’exécution d’une sentence est contraire à l’ordre public ou aux principes 
fondamentaux indiens. 
5.5.2. Que faire en cas de contentieux ? 
Compte tenu du contexte propre aux procédures contentieuses indiennes, le choix des 
partenaires et la structuration initiale des opérations constituent des points fondamentaux. 
Il convient dans ce cadre de rappeler l’importance de la mise en place d’un environnement 
et d’une documentation contractuelle qui permettent de limiter le risque de contentieux, ainsi 
que de veiller au maintien de relations fortes avec vos partenaires et avec toutes les parties 
prenantes au développement de vos opérations (fournisseurs, clients, etc.). 
Si un contentieux se produit malgré tout, il convient alors : 
§§ D’essayer de trouver une solution amiable (même lorsque celle-ci paraît coûteuse 
ou que cette voie a déjà été explorée une première fois sans succès) ; 
§§ De porter une attention particulière aux délais de prescription pour faire valoir 
vos droits en temps et en heure ; 
§§ De faire appel aux bons avocats et aux bons conseils. Du fait de la lenteur du 
système judiciaire indien et de la complexité du droit et des procédures en 
Inde, ceci est vital, même si les coûts peuvent être importants. Devant les cours 
de justice et les tribunaux indiens, seuls des avocats indiens peuvent vous 
représenter, mais il est indispensable de sécuriser le choix de l’avocat, en le 
INVESTIR EN INDE
48 
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
faisant valider par des avocats internationaux et en s’assurant de la réputation 
technique et professionnelle de vos conseils indiens ; 
§§ De faire suivre le contentieux en parallèle par un cabinet d’avocats international, 
au fait du contexte indien et des différences culturelles, et capable d’assurer 
le lien avec vos avocats indiens d’un point de vue technique ainsi que de vous 
assister dans la définition de votre stratégie. 
Du fait de la durée des procédures, il est important de s’assurer aussi de la conservation 
de la documentation et de l’historique complet du dossier car un litige peut s’étendre 
sur de nombreuses années voire plusieurs decennies s’il remonte tous les échelons 
jusqu’à la Cour Suprême indienne. 
5.6. POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS DE L’ENVIRONNEMENT 
JURIDIQUE INDIEN 
Points + ou - Détails 
Points positifs 
§§ Le droit indien, notamment en matière d’IDE, a subi de profondes réformes et tend à s’aligner sur 
les standards internationaux. 
§§ Indépendance de la justice par rapport au gouvernement, notamment au niveau des juridictions 
les plus hautes (exemple du jugement de la Cour Suprême dans le cadre du litige opposant le 
gouvernement indien à Vodafone). 
§§ Absence de discrimination à l’encontre des sociétés étrangères au niveau des juridictions les plus 
hautes. 
§§ Protection des investissements étrangers. 
Points négatifs 
§§ Bureaucratie. 
§§ Lenteur de la justice/engorgement des tribunaux indiens. 
§§ Bien que l’Inde soit un état de droit et que les textes juridiques assurent un traitement de tous les 
cas sans discrimination, dans la pratique, les ressortissants étrangers ne peuvent pas toujours être 
certains de bénéficier d’un procès équitable de la part du système judiciaire du pays, au niveau des 
juridictions les plus basses. 
5.7. CONSEILS PRATIQUES 
§§ Les cabinets d’avocats étrangers ne sont toujours pas autorisés à exercer le droit 
en Inde ; 
§§ Le contentieux et la fiscalité sont généralement sous-traités à des avocats 
spécialisés en contentieux et à des experts comptables. N’utilisez que des 
avocats ou consultants qui vous sont recommandés par vos avocats habituels. 
À défaut, prenez soin de vérifier auprès de vos auditeurs en Inde ou du Service 
Economique de l’Ambassade de France quelle est la réputation de ces avocats. 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 
« Le système judiciaire est 
relativement mature et fiable et 
les décisions de la Cour Suprême 
sont très argumentées et de 
grande qualité, à l’image de l’arrêt 
rendu dans l’affaire Vodafone. » 
INVESTIR EN INDE 49
50 
Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 
5.8. ACCORDS INTERNATIONAUX 
Accord international Détails 
Garanties multilatérales Agence multilatérale de 
garantie des Investisse-ments 
(MIGA) 
L’Inde est membre de MIGA, organisme affilié au Groupe de la Banque 
mondiale 
Garanties bilatérales Accord bilatéral de protec-tion 
des investissements 
72 pays (incluant la France) sont liés à l’Inde par un accord bilatéral 
de protection des investissements. L’accord bilatéral Inde-France a 
été signé en 1997 et ratifié en 2000. 
Même si ces accords sont utilisés dans un nombre limité de cas, des 
entreprises étrangères (notamment une entreprise australienne en 
2011 et une entreprise hollandaise en 2012) ont utilisé l’accord bila-téral 
de protection des investissements entre l’Inde et leur pays, pour 
engager une action contre le gouvernement indien. Ce genre de traité 
peut ainsi éventuellement être utilisé par les entreprises lorsqu’un 
cas nécessite une telle action. 
Convention fiscale de non 
double imposition (*) 
L’État indien et la France sont signataires d’une convention fiscale 
bilatérale portant sur la suppression de la double imposition. 
Accord bilatéral de sécurité 
sociale 
Le texte de 2008 est entré en vigueur au 1er juillet 2011. Cet accord 
vise les travailleurs salariés et non-salariés, qu’ils soient de nationa-lité 
française ou indienne ou ressortissants d’États tiers. 
(*) Point d’attention particulière sur la Convention fiscale de non double imposition entre l’Inde et la France et sur les conventions 
fiscales entre l’Inde et les autres pays (que vous pourriez être amenés à utiliser comme lieu de localisation de la holding 
intermédiaire portant l’investissement en Inde). 
L’existence de conventions fiscales de non double imposition permet en général de régler les cas de double imposition. 
Néanmoins, il convient de porter une attention particulière : 
- à la manière de structurer les opérations pour limiter les risques de double imposition sur cession de titres de 
participation, en fonction à la fois de la nationalité de la holding et de l’importance des activités indiennes par rapport aux 
autres activités détenues par la holding ; 
- à l’évolution possible des conventions existant entre l’Inde et certains pays tiers (Ile Maurice, Chypre, Singapour…) qui 
sont pour le moment favorables mais que l’Inde pourrait vouloir revoir dans les prochaines années. 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
INVESTISSEMENTS DIRECTS 
ETRANGERS (IDE) EN INDE 
INVESTIR EN INDE 51
6. INVESTISSEMENTS DIRECTS 
ÉTRANGERS (IDE) EN INDE 
6.1. L’INDE, DESTINATION ATTRACTIVE POUR LES 
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS 
Depuis 1991, le gouvernement indien s’est engagé dans la libéralisation de son cadre 
réglementaire, en ouvrant notamment progressivement le pays à l’investissement 
étranger. L’environnement réglementaire indien est ainsi de plus en plus propice à 
l’investissement étranger. 
L’Inde se classe parmi les destinations les plus attractives pour les IDE dans le monde 
(voir paragraphe 1.5). 
Selon les données de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le 
Développement (CNUCED), avec 28 milliards USD reçus en 2013, le pays s’est classé 
à la 14ème place des pays récipiendaires d’investissements directs étrangers (IDE). Le 
stock d’IDE en Inde a ainsi été porté à 227 milliards USD en 2013. 
Selon le Ministère indien du Commerce et de l’industrie, la France serait le 8ème 
investisseur en Inde avec un stock de 3,6 milliards USD investis (1,8 % du total des 
IDE mondiaux en Inde). Cependant, ces statistiques sont fondées sur la seule origine 
territoriale des flux et reflètent donc de façon très imparfaite la réalité de la présence 
française en Inde. Les statistiques par origine territoriale des flux sont en effet 
faussées à cause de l’utilisation par de nombreux investisseurs étrangers de sociétés 
intermédiaires situées à Singapour ou sur l’Ile Maurice. Ces pays ressortent ainsi en 
général dans le trio de tête des investisseurs étrangers en Inde. 
En réalité, selon l’enquête réalisée en 2013 par le Service économique régional de New 
Delhi (Ambassade de France), les 750 filiales françaises implantées en Inde (dont 350 
entreprises et 400 sous-filiales de ces sociétés) avaient investi, en 2013, plus de 18 
milliards de dollars dans le pays (en stock). Depuis trois ans, les flux d’investissement 
annuels français sont supérieurs à 1 milliard de dollars. Ainsi, la France compte parmi 
les premiers investisseurs effectifs en Inde, aux côtés des États-Unis et du Japon. 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 52 EDEF INTERNATIONAL
Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 
6.2. SECTEURS OUVERTS AUX INVESTISSEMENTS DIRECTS 
ÉTRANGERS 
En dehors des secteurs interdits (voir section 6.4 pour plus de détail), les investissements étrangers 
peuvent être réalisés en suivant la procédure adaptée. Il y a deux procédures possibles pour un dossier 
d’IDE en Inde, en fonction du secteur et du niveau d’investissement voulu : 
53 
Procédure automatique 
(« Automatic Route ») 
Procédure soumise à autorisation préalable 
(« Government Route ») 
Cette procédure d’approbation automatique est gérée par la 
Banque centrale indienne. Elle concerne tous les dossiers 
dont les dispositions spécifiques de la règlementation indienne 
sur les IDE n’exigent pas de validation par le FIPB. 
Une approbation préalable du Foreign Investment Pro-motion 
Board (FIPB) est nécessaire dans le cas d’in-vestissements 
étrangers où le projet ne remplit pas les 
critères permettant d’utiliser la procédure automatique. 
Les dossiers doivent alors suivre la procédure soumise à auto-risation 
gouvernementale avec examen approfondi par le FIPB. 
Cette procédure est requise pour les investissements étran-gers, 
relevant des cas suivants : 
§§ Secteurs spécifiques qui nécessitent l’approbation du FIPB 
pour les IDE (ou pour les IDE effectués au-delà d’un plafond 
sectoriel spécifique) voir tableau en section 6.3 
§§ Investissements autres que des actions, des actions et 
obligations obligatoirement convertibles ou des actions de 
préférence 
§§ Investissement non effectué en numéraire 
§§ Investissement dans un secteur où la société est déjà présente 
en Inde au travers d’un accord de joint-venture, de savoir-faire 
ou d’une licence de marque 
§§ Activités requérant une licence industrielle IDRA 
§§ Produits dont la fabrication relève de la petite industrie 
(régime « SSI ») 
La décision du FIPB est normalement transmise au demandeur quatre à six semaines 
après la date de dépôt de la demande, mais elle peut toutefois prendre plus de temps 
en fonction du dossier présenté. 
INVESTIR EN INDE
54 
Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 
6.3. PROCÉDURES ET LIMITES APPLICABLES AUX 
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS EN INDE DANS 
LES PRINCIPAUX SECTEURS D’ACTIVITÉS 
Un résumé des règles sectorielles applicables aux IDE dans les secteurs clés est 
présenté ci-dessous. Depuis 1991, l’investissement étranger a été largement libéralisé 
avec une ouverture progressive d’année en année, rendant accessible de nouveaux 
secteurs ou relevant les seuils applicables. 
La lecture de ce tableau schématique nécessite de prendre garde aux points suivants : 
§§ Le tableau ci-dessous est une présentation simplifiée des règles applicables 
aux IDE qui peuvent être beaucoup plus complexes dans le détail. Le fait pour 
une activité de rentrer ou non dans une des catégories ci-dessous doit faire l’objet 
d’une revue par rapport à la définition précise du champ de chaque activité car il 
existe des définitions strictes ainsi que certaines exclusions non nécessairement 
reflétées ici. 
§§ Des conditions s’appliquent pour un certain nombre de ces secteurs. Les IDE 
ne sont donc possibles (aussi bien par la procédure automatique que par la 
procédure d’approbation) que sous réserve des conditions applicables au 
secteur, qui peuvent inclure, par exemple, des conditions d’approvisionnement, 
des conditions de rapatriement des fonds en cas de désinvestissement, des 
conditions par rapport aux actionnaires indiens opérant avec les actionnaires 
étrangers, l’obtention de licence sectorielle ou de licence industrielle, le respect 
de règles sectorielles spécifiques, etc. 
§§ Les règles d’investissement étranger décrites ci-dessous sont en général celles 
applicables aux IDE, mais l’investissement étranger peut revêtir d’autres formes 
qui peuvent être soumises aux mêmes règles ou à d’autres règles, notamment 
lorsque ces investissements sont effectués par des investisseurs institutionnels 
étrangers ou investisseurs de portefeuille (FII), par des personnes entrant dans 
la catégorie des indiens non-résidents (NRI) ou par des personnes entrant dans 
la catégorie des personnes d’origine indienne (PIO). 
§§ De plus, les règles applicables évoluent assez rapidement et il est nécessaire de 
vérifier quels sont les développements récents dans votre secteur. 
Il convient par ailleurs de noter que des règles de valorisation spécifiques sont fixées 
par la règlementation indienne concernant le prix minimum des actions émises ou 
transférées entre résident et non-résident. Le gouvernement indien a également 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 
établi des règles pour le calcul de l’Investissement Direct Etranger total dans une 
société indienne (lorsque les plafonds sectoriels s’appliquent) en tenant compte des 
investissements directs et indirects. 
Limites et procédures applicables aux IDE par principaux secteurs d’activité 
(Juillet 2014) 
55 
Secteur Plafond 
autorisé 
Procédure 
automatique 
Procédure 
autorisation 
Agriculture  activités agricoles, plantations, activités liées 
Cas général (applicable sauf pour les cas particuliers 
ci-dessous) Non autorisé n/a n/a 
Floriculture, horticulture, développement des semences, 
culture de légumes et de champignons dans des conditions 
100 % ■ 
contrôlées 
Élevage, pisciculture, aquaculture 100 % ■ 
Services liés à l’agro et autres secteurs liés 100 % ■* 
Secteur du thé (incluant les plantations de thé) 100 % ■ 
Café 100 % ■ 
Transformation du caoutchouc 100 % ■ 
Entreposage 100 % ■ 
Énergie, ressources naturelles, mines 
INVESTIR EN INDE 
Pétrole et gaz 
naturel 
Toutes activités sauf activités de raffinage 100 % ■* 
Activités de raffinage (investissements 
dans les entreprises publiques indiennes) 49 % ■ 
Activités de raffinage (investissements 
dans les entreprises privées indiennes) 100 % ■ 
Mines 
Activités d’exploration et d’extraction de 
métaux et de minerais non métalliques 100 % ■ 
Charbon et lignite 100 % ■* 
Industrie minière et séparation des 
minerais de titane et activités liées 100 % ■* 
Énergie 
Projets relatifs à production, transport, 
distribution et négoce d’énergie 100 % ■ 
Énergie nucléaire : production, 
transmission et distribution d’électricité 
utilisant des centrales nucléaires 
Non autorisé n/a n/a
9 Incluant notamment crédit-bail des actifs existants de ports, construction et entretien des biens, location d’équipements pour la 
10 Sous réserve du respect d’un certain nombre de conditions particulières supplémentaires 
11 Augmentation en cours du seuil applicable du secteur des assurances pour le passer de 26% à 49% (suite à l'annonce faite lors de 
12 Pour les activités spécifiquement listées par la règlementation 
56 
Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 
Secteur Plafond 
autorisé 
Procédure 
automatique 
Procédure 
autorisation 
Chimie, Pharmacie et activités liées 
Produits chimiques dangereux 100 % ■* 
Industrie Pharmaceutique 
Investissements dans société 
existante 100 % ■* 
Création de société 100 % ■* 
Explosifs industriels 100 % ■* 
Construction, Infrastructures et Transports 
Aéroports 
Nouveaux aéroports 100 % ■ 
Projets existants 100 % ■ 74 % ■ 100 % 
Projets de développement immobilier et construction 100 % ■* 
Parcs industriels 100 % ■ 
Système de transport en commun rapides 100 % ■ 
Ports9 100 % ■ 
Télécommunications 
Services cellulaires de base, services de circuits radio, ser-vices 
de communications personnelles mobiles mondiales, 
fournisseurs de services Internet, radiomessagerie, bande 
passante 
100 % ■ 49 % ■ 100 % 
Fournisseurs d’infrastructure, E-mail, Messagerie vocale 100 % ■ 49 % ■ 100 % 
Banques et services bancaires, Assurances, Secteur financier 
Banques du secteur public 20 % ■ 
Banques du secteur privé10 74 % ■ 49 % ■ 74 % 
Assurances11 26 % ■ 
Services financiers non bancaires 100 % ■ 12 
Bourses, dépositaires et sociétés de bourse 49 % ■* 
Bourses de matières premières (« Commodities exchanges ») 49 % ■* 
(* : Sous réserve de l’application de certaines conditions spécifiques) 
manutention portuaire et la location 
la présentation de la nouvelle loi de Finances en juillet 2014) 
GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
Médias imprimés* 
Publication de journaux, de périodiques et 
d’éditions indiennes de magazines étrangers 
dans les informations et les affaires cou-rantes. 
13 Aucune participation directe ou indirecte au capital des compagnies aériennes étrangères n’est autorisée 
14 Augmentation en cours du seuil applicable au secteur de la défense pour le passer de 26% à 49% (suite à l'annonce faite lors de la 
57 
Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 
Secteur Plafond 
autorisé 
Procédure 
automatique 
Procédure 
autorisation 
Aviation civile 
Services de transport aérien réguliers et compagnies 
aériennes de passagers des vols intérieurs réguliers 13 49 % ■ 
Services non réguliers de transport aérien, compagnies 
aériennes non régulières et compagnies aériennes cargo 74 % ■ 49 % ■ 74 % 
Organismes de maintenance et de réparation, écoles de 
pilotage d’avions, instituts de formation technique 100 % ■ 
Services d’assistance en escale aux réglementations 
sectorielles et les autorisations de sécurité 74 % ■ 49 % ■ 74 % 
Services d’hélicoptère et hydravion 100 % ■ 
Défense, aéronautique, espace 
Défense14 
26 % (avec 
possibilité d’aller 
au-delà de 26 % 
sur autorisation 
ministérielle). 
■* 
Satellites : opérations d’établissement 74 % ■ 
Information, communication, entertainment, media 
Secteur de la publicité 100 % ■ 
Industrie cinématographique 100 % ■ 
Diffusion 
audiovisuelle 
Radio FM terrestre. 26 % ■* 
Réseaux câblés (digital), Direct-to-Home 
(DTH), Mobile TV. 74 % ■* ■* 
Réseaux câblés (non digital). 49 % ■* 
Services de diffusion par satellite. 74 % ■ 49 % ■ 74 % 
Chaînes de Télévision (informations et affaires 
courantes). 26 % ■* 
Chaînes de Télévision (hors informations et 
100 % ■* 
affaires courantes). 
(* : Sous réserve de l’application de certaines conditions spécifiques) 
INVESTIR EN INDE 
présentation de la nouvelle loi de Finances en juillet 2014) 
26 % ■* 
Publication et impression de magazines 
scientifiques et techniques, des revues spé-cialisées 
et périodiques. 
100 % ■* 
Publication de fac-similés de journaux étrangers. 100 % ■*
Investir en Inde - Guide Pratique Mazars / Medef International
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Investir en Inde - Guide Pratique Mazars / Medef International

  • 1. INVESTIR EN INDE GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 2.
  • 3. Paul Hermelin Représentant spécial pour les relations économiques avec l’Inde Président du Conseil de chefs d’entreprises France-Inde de MEDEF International Président directeur général de Capgemini L’Inde attire et intrigue, et l’ensemble des entreprises ayant une stratégie internationale doivent se poser la question de leur présence dans le pays. Les premiers investissements français en Inde remontent à plus d’un siècle mais la présence française dans le pays s’est considérablement accrue depuis les années 2000. Elle s’est accompagnée de belles réussites mais a également été marquée par des difficultés, dans un pays qui reste exigeant, très diversifié dans son développement, et qui ne saurait être abordé légèrement. Ce constat s’est imposé de nouveau lors de la visite d’Etat en Inde du Président de la République, M. François Hollande, en février 2013. En tant que Représentant spécial pour les relations économiques avec l’Inde, Président du Conseil de chefs d’entreprises France-Inde de MEDEF International, et Président directeur général de Capgemini, j’ai souhaité apporter un éclairage différent sur les clés de réussite des investissements français dans le pays, en m’appuyant sur l’expérience de Capgemini, l’expertise de Mazars, la vision de MEDEF International et sur les témoignages d’entreprises françaises. Ce guide n’a pas vocation à être exhaustif, mais à proposer des repères aux entreprises, en brossant un panorama des grandes questions à se poser avant d’investir ou de développer ses activités en Inde. Nous avons ainsi souhaité prendre le temps de revenir aux fondamentaux indiens, en soulignant le plus justement possible ses difficultés, mais également ses points forts, qui sont nombreux. Si la décision d’investir en Inde doit être mûrement réfléchie et sérieusement préparée, elle fait sens pour un grand nombre. Ainsi Capgemini, qui compte aujourd’hui plus de 50 000 employés dans le pays, en a fait un pilier de sa stratégie mondiale. D’ici 2040, l’Inde devrait devenir l’une des quatre premières économies mondiales. L’aventure indienne vaut absolument la peine. Elle est néanmoins exigeante. Aussi j’espère que vous trouverez dans ce guide les recommandations et les conseils professionnels qui vous aideront à réussir dans ce grand marché. Paul Hermelin PRÉFACE PAR M. PAUL HERMELIN INVESTIR EN INDE 1
  • 4. SOMMAIRE PRÉFACE PAR M. PAUL HERMELIN 1 SOMMAIRE 2 AVANT-PROPOS 4 ABRÉVIATIONS 5 INTRODUCTION 6 1. ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE 8 1.1. Rappels géographiques et démographiques 8 1.2. Rappels sur l’organisation politique, administrative et judiciaire 9 1.3. Économie Indienne 12 1.4. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et risques « SWOT » de l’Inde 14 1.5. Facteurs d’attractivité de l’Inde pour les sociétés françaises 17 1.6. Les risques de l’investissement en Inde 20 1.7. Les opportunités d’investissement par secteur en Inde 26 2. GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS EN INDE 30 3. CONSEILS PRATIQUES POUR RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN 35 4. CONSEILS INTERCULTURELS POUR COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT INDIEN DES AFFAIRES 40 5. CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT EN INDE POUR LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES 44 5.1. Généralités sur l’environnement juridique des affaires en Inde 44 5.2. Les professionnels du droit en Inde 45 5.3. La législation sociale en Inde 45 5.4. Fonctionnement du système fédéral indien d’un point de vue légal et réglementaire 46 5.5. Le règlement des contentieux et les recours en cas de litige 47 5.6. Points positifs et négatifs de l’environnement juridique indien 48 5.7. Conseils pratiques 48 5.8. Accords internationaux 50 GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 2 EDEF INTERNATIONAL
  • 5. 6. INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS (IDE) EN INDE 52 6.1. L’Inde, destination attractive pour les Investissements Directs Étrangers 52 6.2. Secteurs ouverts aux Investissements Directs Étrangers 53 6.3. Procédures et limites applicables aux Investissements Directs Étrangers en Inde dans les principaux secteurs d’activités 54 6.4. Secteurs interdits 58 7. OPTIONS D’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ INDIEN POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES 60 7.1. Implantation en Inde via une société française en utilisant une entité sans structure locale autonome 60 7.2. Implantation en Inde via une société indienne (avec une structure indienne autonome) 63 7.3. Joint-venture (JV) : investir en Inde en partenariat avec une société locale 66 8. FISCALITÉ INDIENNE 69 8.1. Principales différences fiscales entre une société de droit indien et une société de droit étranger 69 8.2. Principaux impôts et taxes en Inde 70 9. AUTRES INFORMATIONS SUR LE SYSTÈME LÉGAL ET RÈGLEMENTAIRE EN INDE 74 9.1. Accès à la propriété foncière et immobilière 74 9.2. La protection de la propriété industrielle et intellectuelle 75 10. LE FINANCEMENT ET LES AIDES À L’INVESTISSEMENT POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES 77 10.1. Financements en Inde 77 10.2. Financements bilatéraux et multilatéraux 77 10.3. Financements internationaux 78 10.4. Les aides à l’investissement 79 INVESTIR EN INDE 3
  • 6. Abréviations ABRÉVIATIONS Nous avons utilisé les abréviations suivantes dans ce document : Abréviation Signification CA Companies Act CST Central Sales Tax DDT Dividend Distribution Tax DIPP Department of Industrial Policy & Promotion DTAA Double Tax Avoidance Agreement ETI Entreprises de Taille Intermédiaire EUR Euro FEMA Foreign Exchange Management Act FII Foreign Institutional Investors FIPB Foreign Investment Promotion Board IDE Investissements directs étrangers (FDI en anglais) INR Indian Rupee IS Impôt sur les sociétés JV Joint-Venture LIP Limited Liability Partnership MAT Minimum Alternate Tax M Million(s) Md(s) Milliard(s) MIGA Multilateral Investment Guarantee Agency OCDE Organisation de coopération et de développement économique OMC Organisation Mondiale du Commerce PLC Public Limited Company PME Petites et Moyennes Entreprises Private Limited / Pvt. Ltd. Private Limited Company RBI Reserve Bank of India RoC Registrar of Companies SARL Société à responsabilité limitée SEBI Securities Exchange Board of India SSI Small Scale Industry ST Service Tax USD US Dollars VAT Value Added Tax SEZ Zones économiques spéciales 4 GUIDE PRATIQUE MEDEF INTERNATIONAL - MAZARS
  • 7. INVESTIR EN INDE 5 Philippe Castagnac Président et Directeur Général du Groupe Mazars Pays aux mille visages, terre de contrastes, l’Inde interpelle par sa singularité et son audace qui lui ont permis de s’imposer aujourd’hui comme la 11ème puissance économique mondiale, et qui devraient lui assurer un rôle clé dans l’ordre économique de demain. Devenue une destination incontournable pour les investisseurs étrangers, celle que l’on appelle « la plus grande démocratie du monde » ne manque pas d’atouts, et notamment une économie diversifiée : production de fer, industries textiles et automobiles, services informatiques, agriculture. La France n’est pas en reste et a su saisir les opportunités de développement qu’offre ce partenaire stratégique au point de se positionner parmi ses 3 plus grands investisseurs étrangers. Pour mieux appréhender le potentiel très important de cette économie, il est indispensable pour les 750 filiales de groupes français déjà présentes sur le territoire, et les entreprises françaises souhaitant s’y implanter, de disposer de repères clairs et actualisés. C’est pour accompagner ces entreprises que Mazars, organisation internationale intégrée et indépendante, spécialisée dans l’audit, le conseil et les services comptables, s’est associé à la rédaction de ce présent guide. Et c’est pour mieux répondre aux problématiques complexes du pays et acquérir une connaissance approfondie du terrain que Mazars est également présent en Inde, avec des équipes locales composées de 600 professionnels et localisées à Mumbai, Bangalore, New Delhi et Pune. Grâce à sa faculté d’adaptation et aux synergies de compétences qu’il crée, Mazars se distingue par son expertise et la confiance que lui témoignent ses partenaires. Aussi, nous espérons que les lecteurs profiteront de ces conseils éclairés et pragmatiques pour ouvrir la voie à une croissance durable, transparente et partagée dont nous portons l’ambition. Philippe Castagnac AVANT-PROPOS
  • 8. Nicolas Ribollet Partner & National Leader, French Desk MAZARS en Inde Conseiller du Commerce Extérieur de la France (CCEF) INTRODUCTION Les élections générales de Mai 2014 qui ont donné une nette victoire au Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi ont ouvert une nouvelle page pleine de promesses pour l’économie indienne. Le BJP dispose des pouvoirs nécessaires pour mener à bien une politique dont les premières mesures commencent à être mises en oeuvre et dont on espère qu’elle conduira à un renouveau de l’économie indienne. On semble aujourd'hui retrouver le sentiment d'optimisme qui régnait des années 2004 à 2010, alors que le pays enregistrait des taux de croissance allant de 7 à 10%. Après une période plus compliquée depuis 2010, marquée par diverses difficultés économiques (inflation, baisse de la roupie, endettement public, déficits chroniques, etc.), la large majorité dont dispose le BJP doit lui permettre d’appliquer sa politique économique au niveau central sans avoir à transiger avec de multiples alliés comme c’était le cas pour la coalition sortante et malgré les pouvoirs aux mains des États indiens. Il est donc temps pour les entreprises qui ne l’ont pas encore fait de se tourner vers ce pays. L’Inde doit faire face à de nombreux défis mais ce sont ceux de la plupart des pays émergents, augmentés par la taille du pays et la diversité des États. Elle possède clairement un potentiel gigantesque et offre d’immenses opportunités. Ces dernières sont à portée de main pour ceux qui savent s’adapter et mettre en place une stratégie et un plan d’actions sur mesure pour le pays, tout en faisant preuve de persévérance. Le marché indien demeure très attractif pour les entreprises françaises, aussi bien pour les grands groupes que les 6 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL Thierry Courtaigne Vice-Président, Directeur Général MEDEF International PME, qui sont toujours plus nombreuses à se tourner vers ce pays qui continuera de représenter, avec plus de 1,2 milliards d’habitants, l’un des moteurs de la croissance mondiale dans les années à venir. Afin de les accompagner au mieux, et au vu des difficultés qu’ont pu rencontrer certaines pour s’y implanter et y développer leurs activités, MEDEF International et Mazars ont préparé cette publication, à destination des entreprises françaises. Cette dernière n’a pas vocation à être exhaustive mais à dresser une liste de questions incontournables auxquelles chaque investisseur doit répondre avant de s’engager dans le pays. Depuis son implantation en Inde, Mazars accompagne de nombreuses entreprises françaises sur le marché indien et assiste celles qui ont fait le choix de s’y implanter ou de s’y développer. Avec plus de 600 professionnels présents dans le pays, Mazars offre une expertise du marché indien que nous sommes heureux de partager avec vous dans le présent guide et sera heureux de répondre à vos questions et de vous assister en Inde dans tous vos projets. MEDEF International représente le MEDEF dans le monde et est au service de toutes les entreprises compétentes à l’international, pour les accompagner dans leurs décisions d’exports ou d’investissements à l’étranger, en les mettant en relation avec les décideurs publics et privés de haut niveau. Travaillant avec l’Inde depuis 35 ans aux côtés de ses partenaires indiens, CII et FICCI, MEDEF International met son expérience au service de vos entreprises. Nicolas Ribollet & Thierry Courtaigne
  • 9. ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE INVESTIR EN INDE 7
  • 10. 1. ASPECTS GÉNÉRAUX SUR L’INDE 1.1. RAPPELS GÉOGRAPHIQUES ET DÉMOGRAPHIQUES Avec une superficie équivalente à six fois la France, l’Inde est le septième pays le plus vaste du monde. C’est également le deuxième pays le plus peuplé, après la Chine, avec plus de 1,2 milliards d’habitants. Superficie 3 287 590 km² Population 1.236 milliards d'habitants (estimation juillet 2014) Croissance démogra-phique 1.25% (estimation 2014) Âge 46.6% des Indiens ont moins de 25 ans (estimation 2014) 70 % ont moins de 36 ans (estimation 2013) Espérance de vie à la naissance : 67.8 ans Population urbaine 31,3 % (2011) Taux d’alphabétisation 62.8% Langues parlées L’hindi est la langue officielle avec l’anglais. L’anglais est la langue préférée des affaires. L’Inde compte plusieurs centaines de langues, dont 22 sont officiellement reconnues par la Consti-tution 8 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL de l’Inde. Hindi 41 %, Bengali 8.1 %, Telugu 7.2 %, Marathi 7 %, Tamil 5.9 %, Urdu 5 %, Gujarati 4.5 %, Kannada 3.7 %, Malayalam 3.2 %, Oriya 3.2 %, Punjabi 2.8 %, Assamese 1.3 %, Maithili 1.2 %, autres 5.9 % (recensement 2001) Origines ethniques Indo-aryens 72 %, Dravidiens 25 %, Mongoloïdes et autres 3 % (2000) Religions Hindouistes 80,5 %, Musulmans 13,4 %, Chrétiens 2,3 %, Sikhs 1,9 %, autres 1.8 % (recense-ment 2001) Source : CIA World Fact book (Juillet 2014)
  • 11. Aspects généraux sur l’Inde 1.2. RAPPELS SUR L’ORGANISATION POLITIQUE, ADMINISTRATIVE INVESTIR EN INDE 9 ET JUDICIAIRE L’Inde est la plus grande démocratie du monde et a connu l’une des plus fortes croissances mondiales de la dernière décennie. Capitale New Delhi Système politique et de gouvernement La Constitution indienne régit une démocratie parlementaire reposant sur un parlement bicaméral avec la Lok Sabha (Chambre Basse) et la Rajya Sabha (Chambre Haute). L’Inde est une République fédérale. Elle répartit les compétences entre le gouvernement central, les États et il existe certaines compétences partagées. Chaque État est doté d’une législature com-posée d’une ou deux chambres. Chef de l’État Président : Pranab Mukherjee, élu en 2012. Le président de la République a essentiellement un rôle protocolaire. Chef du gouvernement Premier ministre: Narendra MODI, du Bharatiya Janata Party, élu en mai 2014. Il succède à Manmohan SINGH, du Parti du Congrès, au pouvoir de 2004 à 2014. Administration 29 Etats et 7 territoires de l'Union. Un 29ème état (le Télangana) a été crée en 2014. Unité monétaire Roupie indienne (INR/Rs) Source : CIA World Fact book (Juillet 2014)
  • 12. Aspects généraux sur l’Inde CARTE DE L’INDE 10 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 13. TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE 11 Aspects généraux sur l’Inde « La démocratie est en Inde le plus petit dénominateur commun, au-delà des différences régionales, religieuses ou de castes. » INVESTIR EN INDE
  • 14. 12 Aspects généraux sur l’Inde 1.3. ÉCONOMIE INDIENNE 1.3.1. Contexte économique L’Inde s’est engagée dans le développement d’une économie de marché depuis le début des années 1990, qui a conduit à accélérer la croissance et le développement du pays. Ces mesures de libéralisation économique (déréglementation industrielle, privatisation des entreprises d’État, contrôles réduits sur le commerce et l’investissement étranger) ont fait suite à des décennies de politiques autarciques, depuis l’Indépendance en 1947. Aujourd’hui, l’économie de l’Inde est diversifiée et englobe une agriculture traditionnelle de village et une agriculture moderne, de l’artisanat, une multitude de services ainsi qu’un large éventail d’industries, toutefois tournées vers le marché intérieur et souvent peu compétitives à l’international. Plus de la moitié de la main d’oeuvre est toujours mobilisée par le secteur agricole. Cependant, les services représentent la principale source de croissance économique, en générant près des deux tiers du PIB du pays, avec moins d’un tiers de la population active. L’Inde a notamment capitalisé sur son importante population anglophone et éduquée, pour devenir un grand exportateur de services informatiques, de services d’outsourcing et de création de logiciels et d’applications informatiques. Nombre d’entreprises considèrent ce vivier de main d’oeuvre éduquée et anglophone, notamment dans les spécialisations d’ingénieurs, comme l’un des avantages incomparables de l’Inde. Toutefois, l’économie indienne est impactée par le ralentissement économique mondial depuis 2008 et doit surmonter ses faiblesses structurelles, au premier rang desquelles figure le déficit du pays en infrastructures, qui lui coûterait chaque année entre 1 et 2 points de croissance. Par ailleurs, l’économie indienne doit poursuivre son effort de diversification, car la croissance du pays ne peut plus reposer sur les seules activités de services, mais doit accroître la part du secteur manufacturier dans le PNB (objectif de 25 % à l’horizon 2022), afin d’accélérer la création d’emplois. C'est l'un des nombreux sujets que le nouveau gouvernement considère comme prioritaire. l’Inde demeure un marché incontournable pour les grandes entreprises et devrait devenir d’ici à une vingtaine d’années l’une des quatre premières économies mondiales. Le pays bénéficie d’une dynamique démographique favorable et l’on assiste à l’émergence d’une classe moyenne dynamique (5 à 10 % de la population, soit GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 15. Aspects généraux sur l’Inde 65 à 130 millions d’habitants). Par ailleurs, c’est un pays caractérisé par un formidable esprit entrepreneurial et empreint d’une vraie culture de la démocratie, où existent de réels contre-pouvoirs (indépendance du pouvoir judiciaire, liberté des media). 13 1.3.2. Chiffres et données clés de l’économie indienne Indicateurs1 Inde France PIB2 2013 1670 milliards USD 2739 milliards USD PIB par habitant (2013) 4000 USD (PPA) 35 700 USD (PPA) Taux de croissance du PIB 2013 : +3,2 % (FMI) Projections 2014 : +5,4 % (FMI) +0,3 % Taux d’inflation (2013) – indice des prix à la consommation 9,6 % 0,9 % Taux de chômage (2013 est.) 8,8 % 10,2 % Dette publique en % du PIB (2013 est.) 51.8 % 93,4 % Population sous le seuil de pauvreté (2010) 29.8 % 7.9 % Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2013 est.) Agriculture : 17,4% Industrie : 25,8% Services : 56,9% Agriculture : 1,9% Industrie : 18,7% Services : 79,4% 12 Source : CIA World Fact book (Juillet 2014) 1 Estimations 2013 (source : CIA World Fact book) 2 Sur la base des taux de changes officiels (en USD 2013) INVESTIR EN INDE
  • 16. 14 Aspects généraux sur l’Inde 1.4. ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITÉS ET RISQUES « SWOT » DE L’INDE Forces Faiblesses §§ Système démocratique et politique stable §§ Secteur privé performant dans les services et relativement performant dans l’industrie §§ Moteurs de la croissance diversifiés §§ Main-d’oeuvre bien éduquée, qualifiée et anglophone nombreuse (y compris des ingénieurs, personnels de direction, comptables et avocats) mais parfois mal adaptée au marché du travail et nécessitant des formations complémentaires §§ Cadre administratif très structuré §§ Système judiciaire indépendant §§ Fondamentaux solides : épargne et investissement élevés §§ Dette extérieure modérée §§ Réserves de change §§ Système financier structuré, réseau bancaire étendu et marché financier actif (environ 5 200 sociétés cotées en Inde en 2013, représentant une capitalisation boursière de 1 263 milliards USD selon les données de la Banque Mondiale) §§ Environnement relativement ouvert aux IDE §§ Liberté de la presse §§ Fort esprit entrepreneurial, optimisme, Anglais comme langue des affaires §§ Secteurs des services et des nouvelles technologies, piliers de la « success story » indienne §§ Relative instabilité juridique et fiscale §§ Les règlementations peuvent parfois s’opposer entre l’État fédéral et les États fédérés et créer des confusions pour les entrepreneurs §§ Corruption aux différents niveaux de l’administration §§ Complexité et lourdeurs administratives, complexité du système fiscal §§ Restrictions aux IDE dans certains secteurs §§ Dépendance excessive à l’agriculture, prépondérance du secteur des services §§ Secteur manufacturier trop peu développé §§ Déficit d’infrastructures et d’énergie §§ Faiblesse de la « supply chain » §§ Inflation des prix, des coûts et des salaires, y compris de la main d’oeuvre qualifiée, risquant d’éroder l’avantage comparatif §§ Fragilité des finances publiques §§ Niveau du déficit courant et du déficit budgétaire §§ Augmentation de l’endettement des entreprises privées §§ Déficience du système éducatif (manque de moyens, inégalités entre les zones rurales et urbaines, inadéquation des formations…) §§ Un tiers de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté et plus d’un tiers de la population demeure analphabète GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 17. 15 Aspects généraux sur l’Inde Opportunités Risques §§ « Dividende démographique » 3 de l’Inde §§ Développement de la classe moyenne et attractivité du marché intérieur indien §§ Opportunités liées aux besoins d’infrastructures §§ Profils sectoriels complémentaires entre la France et l’Inde dans un certain nombre de domaines (voir section 1.5 et section 1.7) §§ Niveaux de salaires encore compétitifs (malgré une inflation importante compensée ces derniers mois par la baisse de la roupie indienne) §§ Plateforme de production et d’exportation §§ Qualité de fabrication indienne en amélioration §§ Potentiel touristique considérable §§ Délais très longs et engagements difficilement respectés (le « oui » indien exprime l’attention et pas nécessairement l’accord ou la compréhension) §§ Absence d’exécution effective des décisions de justice §§ Corruption §§ Lenteur des réformes, tentations populistes §§ Exode rural et afflux des populations des campagnes vers les villes §§ Tensions religieuses et communautaires §§ Inégalités fortes entre les plus riches et les plus pauvres (indice de Gini 33.94) §§ Risque terroriste et insécurité dans certaines zones du pays 3 4 3 Croissance économique rapide potentielle résultant des changements dans la structure d’âge de la population 4 L’indice de Gini indique dans quelle mesure la répartition des revenus (ou, dans certains cas, les dépenses de consommation) entre les individus ou les ménages au sein d’une économie s’écarte de l’égalité parfaite. Le coefficient de Gini est compris entre 0 (égalité parfaite) et 100 (inégalité absolue). INVESTIR EN INDE
  • 18. Aspects généraux sur l’Inde TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES « L’esprit entrepreneurial qui règne en Inde est inégalé dans la région Asie-Pacifique. Il existe dans le pays de grands conglomérats familiaux, à vocation internationale et vieux de plusieurs générations. » « Les systèmes de rémunération prenant en compte les performances individuelles sont en adéquation avec l’esprit entrepreneurial des indiens et peuvent le stimuler. » GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 16 EDEF INTERNATIONAL
  • 19. Aspects généraux sur l’Inde 1.5. FACTEURS D’ATTRACTIVITÉ DE L’INDE POUR LES SOCIÉTÉS INVESTIR EN INDE 17 FRANÇAISES Nous avons réalisé un inventaire des principaux atouts de l’Inde et du marché indien pour les entreprises françaises. Point à Détails Evaluation de considérer l’attractivité Démocratie §§ Environnement politique assez stable (comparativement à d’autres pays émergents). et stabilité de §§ Élections transparentes dans un système multipartite mature. l’environnement •• politique et §§ Indépendance du système judiciaire, notamment aux échelons les plus élevés. judiciaire §§ Existence d’une culture juridique. Dividende démographique de l’Inde §§ Profil démographique de l’Inde caractérisé par la jeunesse de la population. §§ D’après les projections, la population en âge de travailler (15 - 64 ans) devrait augmenter de manière continue et passer de 62,9 % en 2006 à 68,4 % d’ici à 2026, causant une baisse du rapport de dépendance économique (source : OMC). §§ Ce facteur d’attractivité peut se transformer en menace si l’État indien échoue à créer suffisamment d’emplois et à former sa population jeune et en forte croissance. •• Attractivité du marché indien §§ Immense marché intérieur, avec une classe moyenne en forte croissance, jeune et aux aspirations grandissantes. §§ Augmentation et diversification de la consommation en Inde : demande en hausse pour les produits de consommation, les produits manufacturés et les services (incluant banque et assurance)5. §§ Secteur privé et demande intérieure dynamiques : la croissance indienne, contrairement à d’autres marchés émergents, n’est pas entraînée par des programmes gouvernementaux. ••• Réservoir de talents et de main d’oeuvre éduquée et anglophone §§ Présence de main d’oeuvre éduquée et anglophone. §§ Excellentes universités et écoles, notamment dans les sciences de l’ingénieur, permettant la formation d’un important vivier de personnel technique et scientifique. §§ Talents qui excellent dans les industries de la connaissance et du savoir. •• Opportunités d’affaires dans de nombreux secteurs §§ Opportunités dans les secteurs liés aux infrastructures et à la construction, énergie, grande distribution, agro-alimentaire, défense, aéronautique. §§ Opportunités dans le secteur des services et des nouvelles technologies (technologies de l’information, des processus d’externalisation et des services financiers, secteur des SSII et secteurs IT/logiciels/nouvelles technologies en expansion), ainsi que dans le secteur des télécommunications (plus de 800 millions de numéros de mobiles). •• 5 5 Les enfants indiens qui naissent aujourd’hui consommeront au cours de leur vie 13 fois plus que leurs grands-parents selon une étude récente de Boston Consulting Group
  • 20. 18 Aspects généraux sur l’Inde Point à considérer Détails Evaluation de l’attractivité Plateforme de production et d’exportation §§ Plate-forme de production et d’exportation intéressante dans un certain nombre de secteurs (automobile, secteur pharmaceutique), à condition de bien choisir sa localisation (en fonction des infrastructures disponibles) et de prendre les mesures adéquates pour obtenir le niveau de qualité souhaité. §§ Même si des progrès sont encore nécessaires pour se rapprocher des standards internationaux de qualité dans un certain nombre de domaines, la qualité de fabrication indienne s’est améliorée au cours de la dernière décennie. §§ Coûts encore assez attractifs malgré la forte concurrence d’autres pays émergents et les pressions inflationnistes que subit l’Inde sur les salaires et les coûts. •• Environnement de plus en plus ouvert aux IDE §§ Ouverture progressive de l’économie depuis 1991 et, même si certaines difficultés et restrictions demeurent, l’environnement est plus favorable aux Investissements Directs Etrangers (IDE) ; en 2013, le gouvernement indien a notamment réduit les seuils d’IDE applicables dans les secteurs de la distribution et du transport aérien. §§ Le nouveau gouvernement a annoncé en juillet 2014 le relèvement des seuils applicables dans les secteurs de la défense et des assurances. •• Économie rurale à moderniser §§ Forte dépendance vis-à-vis de l’agriculture pour la subsistance des 2/3 de la population indienne ; agriculture peu performante (de subsistance majoritairement) avec de forts besoins de modernisation. §§ Economie rurale dynamique qui est le moteur d’une croissance rapide et un centre de profit potentiel. §§ Monde rural de plus en plus placé au centre des stratégies de commercialisation des entreprises. Possibilités de développement dans l’économie rurale par la mise en place de stratégies marketing et produit adaptés. •• Anglais, langue des affaires §§ Pratique de la langue anglaise créant un contexte favorable pour les relations d’affaires et possibilité de travailler et de faire des affaires en anglais sans avoir besoin de traducteur ; toutefois, cette proximité linguistique ne doit pas faire oublier les différences culturelles. •• Potentiel touristique considérable §§ Potentiel touristique considérable, du fait de l’histoire millénaire de l’Inde et de sa diversité culturelle, géographique et climatique. •• Légende • Attractivité relative •• Attractivité moyenne à bonne ••• Attractivité forte GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 21. Aspects généraux sur l’Inde TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE « L’un des avantages comparatifs de l’Inde est la présence abondante d’une main d’oeuvre de techniciens et d’ingénieurs qualifiés et compétents » INVESTIR EN INDE 19
  • 22. 20 Aspects généraux sur l’Inde 1.6. LES RISQUES DE L’INVESTISSEMENT EN INDE Inventaire des principaux défis du marché indien pour les entreprises françaises. Point à considérer Détails Evaluation du niveau de difficulté Faiblesse des infrastructures §§ La croissance de l’économie a été plus rapide que la croissance des infrastructures. Cela met à rude épreuve les infrastructures matérielles existantes et pèse sur la croissance. §§ Routes de mauvaise qualité, pénuries d’énergie, ports à moderniser, installations électriques déficientes, sont autant d’obstacles nuisant à l’avancement de l’économie indienne ; le bon fonctionnement de secteurs comme l’agriculture et l’industrie souffre de ce déficit. ••• Lourdeurs et tracasseries administratives, corruption §§ Délais liés aux procédures administratives et lourdeur de traitement des dossiers, notamment au niveau des États fédérés. §§ Complexité du circuit de prise de décision et des acteurs clés, tant au niveau fédéral que fédéré. §§ Formation de l’administration parfois insatisfaisante, même si les hauts fonctionnaires sont souvent de grande qualité. §§ Prudence nécessaire dans les contacts établis avec le monde politique. §§ Corruption. §§ Difficulté à s’assurer de l’application de la décision de justice lorsqu’il existe un blocage au niveau local. §§ Le rachat de bonne foi de licences à des investisseurs indiens (obtenues par ces investisseurs indiens auprès du gouvernement) peut être susceptible de remise en cause en cas de corruption lors de l’acquisition initiale6. §§ Difficultés dans certains domaines de faire valoir le point de vue du contribuable dans le cadre de contrôles fiscaux, entraînant la nécessité d’initier systématiquement des recours hiérarchiques voire juridictionnels (exemple des prix de transferts ou des rejets systématique des crédits d’impôts étrangers par les inspecteurs fiscaux alors que ceux-ci sont acceptés le plus souvent à un stade ultérieur de la procédure). ••• Risque de change §§ Fortes fluctuations de la Roupie Indienne par rapport à l’Euro et au Dollar. ••• Instabilité des lois et règlements (y compris la légis-lation fiscale) §§ Incertitudes autour de la réglementation indienne qui évolue constamment. §§ Risques de changements arbitraires dans les positions du gouvernement en contradiction avec celles existantes, notamment pour les lois fiscales (voir ci-après « Focus sur le litige fiscal entre Vodafone et le gouvernement indien »). •• 6 6 Exemple de la licence de télécommunication qui avait été achetée par une société norvégienne Telenor à une société indienne qui a été ensuite annulée par le gouvernement indien GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 23. 21 Point à considérer Détails Aspects généraux sur l’Inde Evaluation du niveau de difficulté Les limitations imposées aux Investissements Directs Etrangers (IDE) §§ La réglementation des IDE est limitée pour les investissements étrangers dans certains secteurs (voir tableau 6.3). •• Obstacles tarifaires et non tarifaires §§ Les obstacles tarifaires et non tarifaires freinent le développement de certains secteurs (luxe, vins, spiritueux, automobile) car ils impactent fortement les prix des produits importés, avec notamment des droits de douane prohibitifs (exemple des droits de base de 100 % à 150 % sur les vins et spiritueux). §§ De plus, il existe des taxes entre les États avec, notamment, l’application de la « Central Sales Tax » (CST) sur les ventes de biens entre États indiens. (Voir section 8.2). •• Difficultés à acquérir des ter-rains industriels §§ Difficultés rencontrées par les grands groupes industriels pour obtenir des terrains lors de la création de nouvelles usines ou de nouvelles zones industrielles. §§ Les sociétés étrangères peuvent acheter des terrains constructibles à but commercial mais peuvent parfois rencontrer des difficultés. La terre et la propriété foncière demeurent en effet des questions sensibles en Inde et peuvent donner lieu à des protestations et manifestations des populations locales en opposition à certains projets ; on peut espérer que ces difficultés seront atténuées par la nouvelle règlementation votée en 2013 (voir ci-après « Focus sur les nouvelles règles liées à l’acquisition de terrains »). §§ De manière plus générale, les risques liés à l’immobilier doivent être analysés soigneusement. Il convient de faire appel à des professionnels, spécialistes de questions immobilières et capables d’analyser et de sécuriser les transactions (même si le cadastre ne donnera pas toujours de sécurité absolue sur l’exhaustivité des ayants droit). •• Législation du travail §§ Rigidité de la législation du travail avec un vaste corpus couvrant tous les thèmes du droit du travail, incluant la durée du travail et les heures supplémentaires, le salaire minimum, la couverture Maladie/Maternité/Accident du travail et chômage, etc. §§ Cependant, en pratique, le droit du travail n’est applicable que de façon parcellaire, peu respecté et ne concerne qu’une petite minorité de travailleurs (notamment du fait de l’importance et de la persistance de l’emploi informel qui représente plus de 90 % des emplois). •• Système éducatif et système de santé §§ Les carences du système de santé et d’éducation (notamment au niveau primaire et intermédiaire) sont des préoccupations majeures face à une démographie qui ne peut constituer un avantage comparatif que si la population employable est en bonne santé et bien éduquée. • INVESTIR EN INDE
  • 24. 22 Aspects généraux sur l’Inde Point à considérer Détails Evaluation du niveau de difficulté Croissance de l’agriculture et sécurité alimen-taire §§ La montée en puissance et la hausse continue de la production agricole en Inde depuis la « révolution verte » des années 1970 n’empêchent pas la persistance d’une malnutrition considérable dans le pays. §§ Le secteur agricole emploie environ 53 % de la population en Inde mais ne contribue qu’à hauteur de 17.4 % dans le PIB, et si certaines régions pratiquent une agriculture moderne et intensive, l’essentiel de l’activité agricole reste une activité de subsistance, au rendement faible. §§ La mise en place par le gouvernement du programme social NREGA (national rural employment guarantee act), qui garantit 100 jours de travail à rémunération fixe (plus de 100 roupies par jour), se traduit par des distorsions sur le marché du travail (main d’oeuvre moins abondante pour le secteur privé, rupture de la mobilité des salariés), par une hausse des revendications salariales et un surcroît d’inflation. §§ La sécurité alimentaire (soit la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires à des prix abordables en toutes circonstances) est un des enjeux majeurs du pays : l’inflation, les évolutions climatiques, l’absence de capacités de stockage suffisantes et de chaîne du froid font peser de gros risques sur cette dernière. •• Inflation et hausse des coûts §§ Inflation importante dans tous les secteurs incluant les produits de base et les carburants : 10,1 % en 2013 (au sens des prix à la consommation). •• Loyers élevés §§ Loyers élevés dans les grandes agglomérations indiennes (pouvant atteindre 700 €/an/ m² à Bombay) ; à Bombay et Delhi, les loyers dans les quartiers d’affaires centraux de qualité sont en général entre 400 et 500 €/m²/an mais peuvent tomber à environ 100 €/ m²/an à la périphérie de ces agglomérations. •• Différences cultu-relles importantes §§ Parmi les risques de l’investissement en Inde, l’adaptation aux différences culturelles importantes existant avec la France est un des paramètres importants ; un chapitre du présent document est dédié à cette question. (Voir section 4 pour plus de détails). ••• Risques et pres-sions géopoli-tiques §§ Tensions géopolitiques entre l’Inde et certains pays voisins, dont la Chine et le Pakistan. •• Légende • Niveau de difficulté moyen •• Niveau de difficulté élevé ••• Niveau de difficulté très élevé GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 25. Aspects généraux sur l’Inde INVESTIR EN INDE 23 Focus sur le litige fiscal entre Vodafone et le gouvernement indien Un litige fiscal entre Vodafone et les autorités fiscales indiennes est à la une de l’actualité depuis plusieurs années. Certaines décisions prises par le gouvernement indien sur ce dossier ont généré une vive inquiétude chez les investisseurs étrangers. Le rachat par le groupe britannique Vodafone des activités indiennes du groupe Hutschison en 2007 a permis à Vodafone de devenir l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile en Inde. L’acquisition a été effectuée par le transfert en dehors de l’Inde d’actions d’une société étrangère (société qui détenait indirectement des actions de la société indienne Vodafone Hutchison Essar Limited). Bien que la transaction ait eu lieu complètement hors d’Inde, l’administration fiscale indienne a considéré que puisque les actifs sous-jacents de la transaction entre plusieurs entités offshores se trouvent en Inde, cette transaction devait être assujettie en Inde à l’impôt sur les plus-values. L’administration fiscale indienne a ainsi exigé plus de 2 milliards de dollars en impôt sur la plus-value réalisée sur l’opération ainsi que des pénalités et amendes diverses. A défaut de pouvoir réclamer cette somme au vendeur, elle a poursuivi l’acheteur (le groupe Vodafone) pour le paiement de cette somme. La Haute-Cour de Bombay a confirmé cette position avant que la Cour Suprême indienne ne vienne infirmer cette position et donner raison à Vodafone. La Cour suprême de l’Inde a estimé que l’opération était une transaction structurée de bonne foi à l’étranger, hors de la juridiction fiscale indienne, et n’était donc pas imposable en Inde. Mais c’est ensuite que ce litige fiscal est vraiment devenu emblématique et a généré une grande incertitude pour les investisseurs étrangers. En effet, alors que l’arrêt de la Cour suprême avait confirmé la légalité de la transaction de Vodafone et aurait dû mettre un point final au litige, le gouvernement indien a mis en oeuvre une politique de taxation rétroactive qui a permis aux autorités de rouvrir des affaires passées, pouvant remonter jusqu’à 1962. Même si le gouvernement indien a ensuite tenté d’assouplir un peu sa position et que l’application rétroactive de ces principes ne devrait à priori concerner que peu de transactions, le message envoyé par les autorités indiennes avec ce changement rétroactif était très négatif et n’a pas manqué d’inquiéter les investisseurs étrangers. Les entreprises françaises investissant en Inde doivent être conscientes des incertitudes autour de l’évolution de la réglementation indienne et des aléas liés aux risques de changements arbitraires dans les positions du gouvernement, notamment pour les lois fiscales. Vodafone a lancé en 2014 une procédure d'arbitrage international pour tenter de régler l'affaire après l'échec des négociations avec le gouvernement indien.
  • 26. Focus sur les nouvelles règles liées à l’acquisition des terres L’acquisition des terres est une question sensible et grandement controversée en Inde. La terre est en effet la principale source de revenus pour une partie importante de la population, qui est encore majoritairement agricole et qui n’a souvent pas d’autres sources de revenus. Ces dernières années, certaines entreprises indiennes ou étrangères ont rencontré des difficultés lors de leur implantation dans certains états, suite aux protestations d’agriculteurs locaux contre les conditions de leur expropriation, visant à transformer leurs terres en terrains industriels. Tel est le cas par exemple du groupe indien TATA lors de l’implantation de son usine de production de la voiture « Nano » qui a finalement dû s’implanter dans l’état indien du Gujarat (au nord-ouest contre les expropriations de paysans sur le site initialement prévu dans l’état du Bengale (au nord-est se trouve le groupe sud-coréen Posco qui a fini par abandonner un projet d’investissement de plus de 5 milliards USD dans une aciérie dans le Karnataka en Juillet 2013, en partie à cause d’obstacles à l’acquisition de terres. En août 2013, de nouvelles règles7 régissant l’achat de terres en Inde ont été votées par le parlement indien et sont maintenant en vigueur. La loi en question est censée rééquilibrer le rapport de force entre paysans et industriels, pour faciliter l’acquisition de terres tout en améliorant les compensations versées à ceux qui sont déplacés (qu’ils soient, ou non, propriétaires terriens). 24 Aspects généraux sur l’Inde de l’Inde) suite aux manifestations et pressions de l’Inde). C’est aussi la situation dans laquelle GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL Un industriel doit désormais convaincre 80 % des propriétaires des terres qu’il souhaite acquérir (et 70 % d’entre eux, si c’est l’Etat qui est impliqué avec lui dans un projet de partenariat public-privé). En contrepartie, ces règles donnent aux propriétaires le droit à une indemnité plus élevée que précédemment, ce qui devrait réduire les situations conflictuelles. Cela signifie cependant que les coûts pour les entreprises et le gouvernement sont potentiellement plus élevés pour acquérir des terres. Les acheteurs sont dorénavant tenus de payer jusqu’à quatre fois le prix de marché des terres rurales et jusqu’à deux fois la valeur des terrains urbains qui sont acquis pour réaliser des travaux publics ou pour que ces terrains deviennent à usage industriel. Les acquéreurs doivent également payer les coûts de déménagement et de réinstallation des personnes déplacées. L’obligation de verser une indemnité plus élevée que les prix du marché pour les terres risque de conduire à une inflation de ces coûts, d’autant plus que les valeurs foncières ont déjà énormément augmenté sur la dernière décennie. Les possibilités d’accès au foncier (et les coûts liés) devront donc être analysés prudemment par les sociétés françaises dans leurs projets d’implantation ou de développement. Ainsi, certains Etats ont mis en place des « single window » et accompagnent les investisseurs, en leur mettant à disposition des terrains sur des zones industrielles dédiées (Tamil Nadu, Gujarat). On peut espérer que la nouvelle règlementation facilite les choses (même si elle conduit à augmenter significativement les coûts d’achat des terrains). Les questions de la terre et de la propriété foncière demeureront cependant des questions sensibles en Inde et risquent donc encore de donner lieu à des protestations des populations locales en opposition à certains projets. 7 7 « Right to Fair Compensation and Transparency in Rehabilitation and Resettlement Act, 2013 »
  • 27. Aspects généraux sur l’Inde TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE « Les décisions des autorités indiennes peuvent être très soudaines et sans concertation préalable avec les différentes parties en jeu. La décision prise début 2012 d’interdire toute exportation de minerai de fer l’illustre. Cette dernière a impacté en quelques jours des dizaines de milliers d’emplois locaux, et les activités d’entreprises indiennes et étrangères, en raison de la volonté du gouvernement de produire localement son acier. » INVESTIR EN INDE 25
  • 28. 26 Aspects généraux sur l’Inde 1.7. LES OPPORTUNITÉS D’INVESTISSEMENT PAR SECTEUR EN INDE PENDJAB Kota Daman et Diu Certaines parties du territoire du Cachemire sont revendiquées par le Pakistan et la Chine Principales villes en 2011 en millions d’habitants Densité de population par Etat en 2011 en habitants au km2 Moins de 100 De 100 à 250 De 250 à 500 De 500 à 1 000 Plus de 1 000 Territoires Sites de production d’énergie Gisement de pétrole Gisement de gaz 5 Réacteur nucléaire Ranerie Principaux pôles d’activité Aéronautique Informatique Métallurgie Pierres précieuses et bijouterie Textile Automobile Chimie/Pharmacie Cinéma Finance 2 10 Narmada Godavari Mahanadi Krishna Gange Yamuna Brahmapoutre Surat Jamnagar La plus grande ranerie du monde Calcutta Bhubaneswar Ahmedabad Bangalore Patna Lucknow Chennai Jaipur Kanpur Hyderabad Pune Nagpur Cochin Coimbatore Kaiga Narora Indore Trivandrum Kudankulam Bombay Ghaziabad Boisar GUJERAT MADHYA PRADESH TAMIL NADU SIKKIM NAGALAND KERALA ARUNACHAL PRADESH RAJASTHAN MIZORAM CHHATTISGARH JHARKHAND GOA ANDHRA PRADESH MEGHALAYA JAMMU-ET- CACHEMIRE UTTARAKHAND ASSAM MANIPUR BIHAR HIMACHAL PRADESH BENGALE-OCCIDENTAL KARNATAKA ORISSA HARYANA TRIPURA MAHARASHTRA UTTAR PRADESH Dadra et Nagar Haveli Delhi Iles Laquedives Chandigarh Pondichéry Iles Andaman et Nicobar Sources : Atlas des civilisations, 2012, La Vie-Le Monde ; 250 km Census of India, 2011 ; AIEA ; Le Monde 28 Etats et 7 territoires GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 29. 27 Aspects généraux sur l’Inde Le potentiel d’investissement dans les différents secteurs d’activités du pays : Secteur Potentiel Secteur Potentiel Aérospatial • Fabrication d’armes et explosifs • Agriculture • Machinerie pour champs de pétrole et de gaz • Assurance vie et médicale (*) • Machineries textile • Chemin de fer8 • Machines outil • Eau et énergies renouvelables • Manutention au sol • Énergie atomique • Nouvelles technologies/logiciels • Énergie électrique • Ordinateurs et périphériques • Équipement de contrôle de la pollution • Production d’énergie et distribution (**) • Équipement de transmission • Sécurité • Équipement médical • Services aéroportuaires • Équipement pour la mine et le traitement des minéraux • Services éducatifs • Télécommunications/équipements de télécommunications • Agro-alimentaire/Transformation alimentaire • Légende • Fort potentiel • Opportunités moindres (secteurs monopolistiques ou comportant des limitations significatives aux IDE) • Secteur en déclin (*) Secteur en cours d’ouverture à la concurrence (**) secteur en cours de privatisation 8 Des dispositions nouvelles permettent 100 % d’IDE dans des projets emblématiques tels que les « dedicated freight corridors. » INVESTIR EN INDE
  • 30. TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE « L’Inde est un pays vraiment incontournable en matière de services informatiques. La stratégie qui a été mise en place par l’État indien pour les développer a été remarquable et plusieurs centaines de milliers d’ingénieurs informaticiens sont ainsi diplômés chaque année. » 28 Aspects généraux sur l’Inde GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 31. GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS EN INDE INVESTIR EN INDE 29
  • 32. 2. GRILLE DE LECTURE DES RÉGIONS EN INDE PIB des différentes régions de l’Inde : comparaisons internationales GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 30 EDEF INTERNATIONAL
  • 33. 31 Grille de lecture des régions en Inde PIB par habitant des différentes régions de l’Inde : comparaisons internationales INVESTIR EN INDE
  • 34. (*) Sources : The Economist Online, Septembre 2012 32 Grille de lecture des régions en Inde Population des différentes régions de l'Inde : comparaisons internationales GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 35. Grille de lecture des régions en Inde TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE « L’Inde ne doit pas être abordée comme un marché unique et une étude méticuleuse doit être conduite en amont sur les régions où s’implanter, en fonction des infrastructures existantes, de ses activités et de l’environnement des affaires qui y prévaut. La différenciation entre les États indiens est de plus en plus marquée. » INVESTIR EN INDE 33
  • 36. CONSEILS PRATIQUES POUR RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN 34 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 37. 3. CONSEILS PRATIQUES POUR RÉUSSIR SUR LE MARCHÉ INDIEN Le marché indien et sa croissance ne peuvent pas laisser les entreprises françaises indifférentes. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer les nombreux pièges qui guettent tout investisseur étranger en Inde, notamment du fait de différences culturelles très importantes. Même pour les groupes implantés à l’international, faire des affaires en Inde peut se révéler plus difficile que prévu. Si les opportunités offertes par le marché indien justifient souvent largement ces efforts, il faut donc anticiper les contraintes pour mieux y faire face et les délais pour y réussir. Recommandation Détails Comprendre un marché pluriel et exigeant §§ Il est essentiel de passer du temps, avant son implantation dans le pays, à rencontrer des interlocuteurs variés, apprendre sur le pays, essayer de le comprendre et se constituer un réseau. Cette étape est indispensable pour tous, même pour les plus grands groupes déjà bien implantés à l’international. §§ L’Inde n’est pas uniforme. Ce n’est pas un marché mais des marchés et chaque État a ses propres consommateurs. Il est donc difficile de l’aborder en n’ayant qu’un seul point d’entrée. §§ Chaque État possède sa propre réglementation, y compris fiscale, et il existe des droits d’importation d’un État vers l’autre. §§ Le prix est un facteur-clé en Inde, mais il ne suffit pas d’avoir une approche « low-cost » pour réussir. En effet, les Indiens ont un niveau d’exigence élevé, tout en voulant le meilleur prix. Il faut avoir une véritable valeur ajoutée et une offre bien adaptée aux consommateurs indiens. Mettre en place une stratégie adaptée au marché indien §§ Il ne faut pas calquer sa stratégie indienne sur la stratégie appliquée en Chine ou dans d’autres pays. Les marchés indiens et chinois sont très différents et nécessitent des approches différenciées. §§ Au niveau des marchés et des infrastructures, l’Inde accuse un retard important sur la Chine. En revanche, les entrepreneurs indiens ont tendance à considérer davantage le long terme par rapport aux Chinois qui visent plutôt le profit immédiat. §§ Les indiens cherchent à acquérir ou conserver le contrôle capitalistique et le contrôle du management ; il faut donc, avant toute négociation, avoir des objectifs clairs en termes de contrôle de ces deux composantes, capital et management. INVESTIR EN INDE 35
  • 38. 36 Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien Recommandation Détails Bien choisir son mode et son lieu d’implantation §§ La réglementation juridique, commerciale et fiscale varie d’un État à l’autre. §§ Les circuits décisionnels fonctionnent également sur des modes différents. L’Inde est constituée de 28 États et 7 territoires aux priorités différentes, et qui sont spécialisés dans certains secteurs d’activité. Le secteur aéronautique est, par exemple, principalement concentré à Bangalore. Le secteur automobile est, quant à lui, organisé autour de divers hubs régionaux à Delhi, Chennai, Ahmedabad et Pune autour desquels s’organise le secteur. Il est donc important de bien choisir son lieu d’implantation en fonction de sa spécialisation sectorielle. §§ Les différences géographiques, climatiques, culturelles et économiques, la diversité des populations et le plurilinguisme sont autant de facteurs à prendre en considération. §§ En fonction de l’activité de l’entreprise et de son positionnement produit, il sera opportun de privilégier soit une approche nationale soit une approche ciblée sur des zones stratégiques et de trouver des relais locaux dans chaque région visée. §§ Il est donc important de s’interroger sur ces aspects en déterminant clairement sa stratégie d’implantation et en se posant notamment les questions suivantes : - Avez-vous besoin d’une seule ou de plusieurs implantations ? - Devez-vous trouver un seul partenaire pour tout le pays ou un partenaire dans chacun des États ciblés ? - Quelles sont les règles applicables aux IDE pour votre secteur d’activité ? - Quelle forme d’implantation devez-vous utiliser (partenariats, JV ou seul) ? - Prévoyez-vous d’être minoritaire ou majoritaire ? Si majoritaire, devez-vous avoir plus de 50 % ou 76 % (pour avoir la main libre sur l’augmentation du capital) ? Préparer un business plan réaliste et prévoir des ressources financières et humaines adéquates §§ Se développer en Inde exige d’y consacrer des ressources suffisantes et adaptées. §§ Les coûts peuvent être élevés, et le retour sur investissement peut prendre du temps. Il ne faut pas sous-estimer les coûts de l’implantation en Inde et ne pas surestimer les revenus et profits escomptés. §§ Les besoins de trésorerie sont en général importants du fait des délais de paiement plutôt longs et de la nécessité de payer par anticipation certains impôts ou taxes. Il faut donc être prudent et avoir des capacités financières suffisantes. §§ Il faut non seulement prévoir les ressources financières mais aussi les ressources en temps. Il faut aussi garder en tête que tout prend toujours plus de temps que prévu. Bien se renseigner en amont sur son partenaire §§ Il convient de choisir avec le plus grand soin un partenaire commercial, en s’assurant de sa réputation, de son honnêteté et de sa solidité financière, via des cabinets de conseil internationaux ou des banques. Éviter les partenaires trop liés à la politique. §§ La qualité du partenaire dépend grandement de ses réseaux régionaux et si un partenaire peut être excellent dans une région donnée, il ne l’est pas nécessairement dans une autre région ou à l’échelle du pays. §§ Par ailleurs, il faut choisir un partenaire suffisamment bien dimensionné pour accompagner la croissance de votre développement. Identifier les réseaux de décision locaux §§ L’identification des réseaux locaux est quasiment impossible à réaliser seul pour un étranger. Il est donc indispensable de travailler avec des Indiens qui connaissent ces réseaux, notamment pour tout ce qui concerne la distribution et les circuits commerciaux. §§ Il peut être important pour les entreprises ayant la capacité de le faire, d’avoir, au sein de leur conseil d’administration, des figures reconnues du monde économique indien. Être prêt à des relations commerciales parfois difficiles §§ Il vaut mieux ne jamais payer d’avance les fournisseurs. §§ N’ayez pas une confiance aveugle dans les clauses contractuelles et les contrats d’exclusivité. GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 39. 37 Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien Recommandation Détails Gérer la relation avec l’administration et faire face aux problèmes de corruption §§ La faiblesse de la gouvernance et le poids de la bureaucratie font partie des principaux défis lorsque l’on investit en Inde. §§ Il faut faire preuve d’une grande fermeté face à la corruption et mettre en place des procédures adaptées pour s’assurer du respect des règles en la matière. §§ Anticipez une grande lenteur pour obtenir les approbations et autorisations (en particulier au niveau des États et localement) et donc des délais élastiques. §§ Même si, depuis 1991, le nombre d’obstacles a diminué, les procédures administratives demeurent lourdes et complexes et il vaut donc mieux prévoir suffisamment de temps pour y faire face. Bien choisir ses conseils §§ Du fait de l’environnement et du cadre réglementaire complexes, il est indispensable de bien s’entourer de conseillers fiscaux, juridiques et comptables qui connaissent finement la règlementation indienne. §§ Le recours à des cabinets internationaux ou locaux, bien implantés sur place, est essentiel à toutes les étapes de vos projets, aussi bien pour le choix du partenaire économique local éventuel que pour comprendre et prendre les bonnes décisions par rapport à la règlementation indienne (qui est complexe et évolue sans cesse). §§ Les banques étrangères implantées en Inde ont également une fine connaissance du pays et peuvent être d’excellents relais. Adapter le manage-ment aux spécificités indiennes §§ Adaptez votre management aux modes de fonctionnement indiens (qui découlent notamment des différences culturelles que nous soulignons en section 4 de ce document). §§ Le « turnover » des employés en Inde est bien supérieur à celui de France et s’explique par deux raisons principales : soutien financier de la famille permettant à une personne de changer d’emploi ; facilité pour les employés qualifiés de trouver un emploi. Il est ainsi important de donner de bonnes perspectives d’évolution aux employés que l’on souhaite conserver, tout en développant avec eux des relations personnelles fortes. §§ Un grand nombre d’entreprises françaises fonctionne dans le pays avec très peu d’expatriés et a confié la direction de ses opérations à un directeur indien. Cependant les expatriés, connaisseurs des deux cultures et modes de fonctionnement, peuvent servir de relais utiles entre les équipes françaises et indiennes. INVESTIR EN INDE
  • 40. TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES « La décision de recourir ou non à un partenaire n’est pas aisée à prendre car elle comporte toujours des inconvénients et des avantages. Dans les premiers temps de notre implantation, elle nous a dans tous les cas apporté une connaissance irremplaçable de l’administration et du milieu rural indien. » « Sur le long terme, il peut être recommandé de créer des écoles ou centres de formation internes à l’entreprise car l’éducation reçue par les jeunes diplômés est souvent très éloignée des attentes des entreprises. » « Il est important de trouver un partenaire qui pourra vous épauler dans votre développement localement et qui partage les mêmes objectifs et valeurs d’entreprise que votre groupe. Ces objectifs doivent être longuement discutés en amont et partagés par les deux partenaires avant la formation de toute alliance. » 38 Conseils pratiques pour réussir sur le marché indien GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 41. CONSEILS INTERCULTURELS POUR COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT INDIEN DES AFFAIRES INVESTIR EN INDE 39
  • 42. 4. CONSEILS INTERCULTURELS POUR COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT INDIEN DES AFFAIRES La réussite d’un investissement en Inde, quel qu’il soit, repose sur la capacité des entrepreneurs français à s’adapter au contexte indien. C’est pour cette raison qu’il nous a semblé important de mettre en lumière un certain nombre de conseils interculturels. En effet, malgré le développement des échanges commerciaux entre la France et l’Inde, les différences culturelles demeurent très importantes et peuvent rendre la collaboration et les affaires très difficiles. Recommandation Détails Oublier ses réflexes occidentaux §§ Difficile de réussir son implantation en Inde sans s’adapter à l’environnement indien, notamment en matière de management. §§ Le management français est difficilement transposable en Inde, surtout en ce qui concerne les relations des salariés à leur entreprise et à leur travail, qui sont très différentes des habitudes françaises ou anglo-saxonnes. Par exemple, les salariés ont souvent tendance à donner priorité aux impératifs familiaux par rapport aux obligations professionnelles. S’adapter à la notion du indienne temps §§ La notion de temps en Inde est différente de la conception française. Le temps en Inde est vu comme une ressource plutôt que comme une contrainte. Le temps est perçu comme un élément cyclique, notamment du fait du concept de réincarnation présent dans la religion hindoue : ce qui n’est pas accompli dans une vie peut l’être dans une autre. §§ En cas de contrariété, il convient de ne pas perdre patience, car votre interlocuteur ne le comprendrait pas. Pour faciliter l’avancée d’un projet, il vaut mieux éviter de formuler des reproches et essayer de comprendre l’origine des retards pour tenter de les résorber. §§ Il est donc essentiel de faire preuve de patience et de persévérance pour tout investissement dans le pays, et de rester positif malgré les difficultés rencontrées. Tenir compte de la diversité du pays et de ses habitants §§ L’Inde est un pays extrêmement divers et complexe, dont l’économie, en développement, possède son propre fonctionnement, avec ses règles et ses valeurs. §§ Il faut bien comprendre la diversité du pays et de ses habitants afin de pouvoir cibler les investissements et savoir traiter avec les indiens. §§ Les méthodes de travail et les circuits de décision peuvent être très différents d’une région à l’autre et il existe parfois autant d’écart culturel entre deux États indiens qu’entre deux pays de l’Union Européenne ! S’investir dans la compréhension de la culture indienne §§ Comprendre les différents rouages du pays n’est pas simple et prend du temps. §§ Multiplier les voyages dans le pays pour comprendre les « réalités du terrain » est une nécessité. §§ S’imprégner de la mentalité du pays et développer son réseau local afin d’avoir une meilleure connaissance du marché sont également des aspects primordiaux. 40 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 43. 41 Conseils interculturels pour comprendre l’environnement indien des affaires Recommandation Détails Accorder beaucoup d’importance aux relations personnelles §§ Ayez à l’esprit l’importance des relations personnelles dont dépendent les relations d’affaires. §§ En Inde, la société s’organise autour de strates sociales bien définies avec des notions de castes. Les Indiens ont besoin de positionner leur interlocuteur pour mieux le comprendre. La qualité de la relation est donc très importante et il existe peu de barrières entre la vie privée et la vie professionnelle. §§ Lors d’échanges professionnels, il faut donc non seulement s’intéresser à la famille de votre interlocuteur, mais aussi savoir donner la priorité à la relation humaine plus qu’à la tâche à effectuer, sans trop imposer son autorité. Respectez l’importance de la hiérarchie §§ Respectez l’importance de la hiérarchie. §§ En situation hiérarchique, les ordres seront toujours exécutés à la lettre, mais souvent de manière mécanique, sans regard critique. Ceci peut s’avérer difficile en situation de management à distance. Si les choses ne fonctionnent pas comme initialement prévu, les indiens ne vous préviendront pas, car leur culture recherche systématiquement l’harmonie collective. De même, ils ne vous donneront pas spontanément de feedbacks. Appréhender l’impact des castes dans l’entreprise, le management et les relations commerciales §§ Bien qu’officiellement aboli, le système de castes a, de facto, toujours une place importante dans la société indienne. Son impact a tendance à diminuer dans les villes, mais il est toujours présent dans de nombreuses circonstances. §§ Les castes peuvent poser des difficultés dans les entreprises, notamment dans les relations hiérarchiques, qui peuvent être difficiles lorsque des personnes de « basses » castes doivent encadrer des personnes de castes « supérieures ». Tenir compte des religions et croyances §§ En Inde, la religion tient une place importante dans la vie quotidienne : en entreprise, le travail est parfois interrompu pour laisser place à des temps de prière. §§ Il existe également de nombreuses fêtes religieuses, ce qui requiert une certaine souplesse managériale car les salariés s’absentent souvent. §§ Avant de fixer la date des rendez-vous importants (notamment pour la date de signature d’un contrat ou l’inauguration d’une usine), il vaut mieux consulter vos interlocuteurs indiens pour s’assurer que l’horoscope et/ou la religion sont favorables à ces dates (« auspicious dates »). Mettre la communi-cation au coeur des négociations §§ Les fortes différences culturelles des deux pays peuvent entraîner des erreurs d’interprétation et c’est pour cela que la communication entre chaque interlocuteur doit être ouverte et interactive. §§ La communication est cruciale. Les écarts de compréhension peuvent nuire à la qualité des décisions stratégiques envisagées et peuvent notamment engendrer des différences d’interprétation et d’appréciation de certaines clauses contractuelles. Comprendre ce que signifie (ou ne signifie pas) le « oui » et le « non » §§ En Inde, lorsqu’une personne à laquelle vous venez d’expliquer quelque chose vous répond « oui », cela ne signifie ni qu’elle est d’accord avec vous, ni même qu’elle vous a compris, mais seulement qu’elle vous a entendu. Cela peut créer de nombreux problèmes du fait de ce décalage dans la signification du « oui ». §§ Par ailleurs, un indien marquera plutôt une hésitation que de dire « non », par courtoisie et respect vis-à-vis de son interlocuteur. Comprendre la notion d’engagement et bonne foi §§ La notion « d’engagement » peut revêtir un sens très différent d’un pays à l’autre. Les variantes culturelles peuvent créer des situations ambiguës et parfois à risques. §§ Les Indiens peuvent s’engager sur des aspects techniques et administratifs qu’ils risquent de ne pas pouvoir respecter. Ils font souvent preuve d’un « optimisme exagéré ». §§ La formalisation n’est pas, a priori, synonyme de respect des engagements : le oui conceptuel peut devenir un oui mitigé, même si le processus est a priori verrouillé. INVESTIR EN INDE
  • 44. TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES FRANÇAISES « Les différences culturelles existent et ne doivent pas être minorées. L’une des principales est le déficit d’anticipation des équipes indiennes, mais qui est compensé en partie par une grande capacité de réaction. » « Favoriser la mobilité des salariés indiens dans les implantations françaises ou européennes de son groupe est essentiel pour faciliter l’assimilation de la culture d’entreprise. Même à l’occasion de séjours courts, les équipes indiennes s’en imprègnent facilement. » « L’envoi de personnel expatrié est important pour créer le lien entre les équipes française et indienne et pour favoriser l’assimilation de la culture d’entreprise. La sélection des candidats à l’expatriation doit en revanche être minutieuse et privilégier les profils ouverts, prêts à s’enrichir des apports indiens, et non seulement dans l’optique de partager les savoirs et méthodes français. » 42 Conseils interculturels pour comprendre l’environnement indien des affaires GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 45. CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT EN INDE POUR LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES INVESTIR EN INDE 43
  • 46. 5. CADRE JURIDIQUE DE L’INVESTISSEMENT EN INDE POUR LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES 5.1. GÉNÉRALITÉS SUR L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DES AFFAIRES EN INDE L’Inde est un pays de « Common Law » du fait de la large influence britannique dans le domaine du droit, mais qui possède ses propres spécificités. Nous présentons ci-dessous les principales caractéristiques de l’environnement juridique des affaires en Inde : Sujet Détails Caractéristiques générales de l’environ-nement juridique §§ Constitution écrite et législation d’inspiration anglo-américaine. §§ Le droit pénal, comme les procédures civile et pénale, sont codifiés. §§ Droit civil, droit des contrats et droit commercial : la législation se trouve dans les « Acts ». §§ Coexistence des droits religieux et du droit laïc en matière de droit de la famille et du droit des successions. Règlementations §§ Certaines autorités ont des pouvoirs réglementaires, notamment : la « Securities Exchange Board of India » (« SEBI », équivalent indien de l’Autorité des Marchés Financiers), la « Competition Commission » et la banque centrale indienne (« Reserve Bank of India » ou « RBI »). Langues §§ Constitution, lois et décrets sont rédigés et paraissent au journal officiel en anglais. §§ Devant les tribunaux et instances d’arbitrage, les contentieux se déroulent en anglais (à l’exception de certaines juridictions pénales de première instance). Droit des contrats §§ Un contrat pourra être oral ou écrit. Cependant, pour certains contrats, il est nécessaire qu’ils soient écrits et il peut même parfois être nécessaire de les enregistrer. Procédure §§ Grande technicité des règles de procédure, notamment en matière d’exécution des jugements et d’appel. Organisation des tribunaux §§ Bien que les gouvernements étatiques et le gouvernement central coexistent, la Constitution fédérale ne prévoit pas de tribunaux étatiques. §§ Le pouvoir judiciaire est exercé par un système unique de tribunaux centraux qui statuent sur la loi dite « centrale », ainsi que sur les lois étatiques. 44 GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 47. 45 Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises Sujet Détails Juridictions Par ordre d’importance croissante dans la hiérarchie des juridictions on trouve : §§ Les Tribunaux : Le terme de « Tribunal » est un terme générique en Inde pour tout organisme au pouvoir judiciaire, qu’il s’agisse d’un tribunal en titre ou pas. En bas de l’échelle, on trouve les tribunaux séparés pour les affaires civiles et pour les affaires pénales (police, affaires correctionnelles). Il y a un très grand nombre de juridictions spécialisées (appelées « Tribunal » pour les distinguer des cours de justice, appelées « Court ») §§ Les Cours inférieures : 3 niveaux (inférieur, moyen et supérieur) §§ Les Cours de 1ère instance : justice au niveau de la circonscription §§ Les 21 Hautes Cours : elles fonctionnent essentiellement comme cours d’appel des décisions des cours inférieures. Elles peuvent aussi juger en première instance les affaires importantes concernant les violations des droits fondamentaux. §§ La Cour Suprême : Gardienne de la Constitution et plus haute cour d’appel. C’est la plus haute juridiction du pays. 5.2. LES PROFESSIONNELS DU DROIT EN INDE Sujet Détails Avocats et notaires §§ Les avocats et notaires ne sont pas des ordres professionnels cloisonnés en Inde. Après 10 ans d’exercice, les avocats peuvent devenir notaires. §§ Les grands cabinets d’avocats indiens spécialisés en droit des affaires sont implantés dans les principales villes du pays. §§ Les avocats ont le droit d’exercer sur l’ensemble du territoire indien, contrairement aux notaires dont l’exercice est géographiquement limité. Procureur général d’Inde §§ Principal homme de loi de la Cour Suprême d’Inde. §§ Conseiller juridique en chef du gouvernement indien. Procureur général §§ Il représente l’État auprès de la cour. §§ Équivalent du District Attorney aux États-Unis. 5.3. LA LÉGISLATION SOCIALE EN INDE Sujet Détails Durée du travail §§ Jusqu’à 9 h par jour et 48 h par semaine ; jusqu’à 60 h en intégrant les heures supplémentaires. §§ Il est courant de travailler 6 jours/semaine. §§ Les entreprises recourent également à des travailleurs indépendants pour contourner la législation sociale. Salaire minimum §§ Fixé par corps de métier et par État ! Pour la région de Delhi, le salaire minimum horaire évolue dans la fourchette 297 INR – 361 INR selon les qualifications (Unskilled, Semi-Skilled, Skilled). §§ Révision semestrielle indexée sur l’inflation. Augmentations à deux chiffres fréquentes. §§ Heures supplémentaires : rémunérées le double. Bonus §§ Obligatoire dans les entreprises de plus de 20 salariés et pour tout salarié ayant travaillé plus de 30 jours dans l’année. INVESTIR EN INDE
  • 48. 46 Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises Sujet Détails Protection sociale §§ Équivalent de 15 jours de salaires à verser à la fin de la relation de travail, pour chaque année passée au sein de l’entreprise. §§ Schéma d’épargne obligatoire pour couvrir les besoins sociaux pour les entreprises de plus de 20 salariés. Congés §§ Minimum légal de 1 jour tous les 20 jours travaillés au cours de l’année précédente. Retraite §§ Âge maximum légal fixé à 60 ans, 58 ans auparavant. Contrat §§ La réalisation effective des tâches constitue un emploi, qu’il existe ou non un contrat de travail. Congés maternité §§ Jusqu’à 12 semaines sous réserve d’avoir travaillé au moins 20 jours dans l’entreprise l’année précédente. Droit syndical §§ Garanti par la Constitution et par le Trade Union Act de 1926. §§ Lié aux structures politiques. Il existe une convention bilatérale de Sécurité sociale entre l’Inde et la France qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2011. Cette convention vise à coordonner les législations de Sécurité sociale des deux Etats, afin de garantir les droits sociaux des personnes en mobilité transnationale. Elle couvre principalement les questions de retraite (assurances vieillesse, pensions de survivants…) et d’invalidité. 5.4. FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME FÉDÉRAL INDIEN D’UN POINT DE VUE LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE La constitution fédérale prévoit un partage des compétences législatives entre le niveau fédéral et les États. Dans le domaine des affaires (contrats, sociétés, concurrence, fiscalité), la majorité des lois applicables sont des lois fédérales. Les lois concernant l’urbanisme ou le droit immobilier (et une partie des formalités administratives et impôts locaux tel que « stamp duty », droits d’accises etc.) sont souvent des lois des États. GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 49. Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 5.5. LE RÈGLEMENT DES CONTENTIEUX ET LES RECOURS 47 EN CAS DE LITIGE 5.5.1. Prévoir des clauses d’arbitrage Du fait de la lenteur des procédures et de l’engorgement des tribunaux, il est souvent préférable de recourir à l’arbitrage pour résoudre les litiges commerciaux. Il est donc recommandé de prévoir des clauses d’arbitrage dans les contrats (de préférence avec un arbitrage international). L’arbitrage est reconnu en Inde comme étant un moyen légitime de régler des différends, et est utilisé à la fois pour des transactions nationales et internationales. En tant que signataire de diverses conventions internationales sur ces questions, l’Inde est obligée de reconnaitre et d’assurer l’exécution des sentences arbitrales commerciales rendues dans un autre état signataire, sauf : §§ lorsque le différend ne peut pas être soumis à l’arbitrage en vertu du droit indien ; §§ lorsque l’exécution d’une sentence est contraire à l’ordre public ou aux principes fondamentaux indiens. 5.5.2. Que faire en cas de contentieux ? Compte tenu du contexte propre aux procédures contentieuses indiennes, le choix des partenaires et la structuration initiale des opérations constituent des points fondamentaux. Il convient dans ce cadre de rappeler l’importance de la mise en place d’un environnement et d’une documentation contractuelle qui permettent de limiter le risque de contentieux, ainsi que de veiller au maintien de relations fortes avec vos partenaires et avec toutes les parties prenantes au développement de vos opérations (fournisseurs, clients, etc.). Si un contentieux se produit malgré tout, il convient alors : §§ D’essayer de trouver une solution amiable (même lorsque celle-ci paraît coûteuse ou que cette voie a déjà été explorée une première fois sans succès) ; §§ De porter une attention particulière aux délais de prescription pour faire valoir vos droits en temps et en heure ; §§ De faire appel aux bons avocats et aux bons conseils. Du fait de la lenteur du système judiciaire indien et de la complexité du droit et des procédures en Inde, ceci est vital, même si les coûts peuvent être importants. Devant les cours de justice et les tribunaux indiens, seuls des avocats indiens peuvent vous représenter, mais il est indispensable de sécuriser le choix de l’avocat, en le INVESTIR EN INDE
  • 50. 48 Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises faisant valider par des avocats internationaux et en s’assurant de la réputation technique et professionnelle de vos conseils indiens ; §§ De faire suivre le contentieux en parallèle par un cabinet d’avocats international, au fait du contexte indien et des différences culturelles, et capable d’assurer le lien avec vos avocats indiens d’un point de vue technique ainsi que de vous assister dans la définition de votre stratégie. Du fait de la durée des procédures, il est important de s’assurer aussi de la conservation de la documentation et de l’historique complet du dossier car un litige peut s’étendre sur de nombreuses années voire plusieurs decennies s’il remonte tous les échelons jusqu’à la Cour Suprême indienne. 5.6. POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS DE L’ENVIRONNEMENT JURIDIQUE INDIEN Points + ou - Détails Points positifs §§ Le droit indien, notamment en matière d’IDE, a subi de profondes réformes et tend à s’aligner sur les standards internationaux. §§ Indépendance de la justice par rapport au gouvernement, notamment au niveau des juridictions les plus hautes (exemple du jugement de la Cour Suprême dans le cadre du litige opposant le gouvernement indien à Vodafone). §§ Absence de discrimination à l’encontre des sociétés étrangères au niveau des juridictions les plus hautes. §§ Protection des investissements étrangers. Points négatifs §§ Bureaucratie. §§ Lenteur de la justice/engorgement des tribunaux indiens. §§ Bien que l’Inde soit un état de droit et que les textes juridiques assurent un traitement de tous les cas sans discrimination, dans la pratique, les ressortissants étrangers ne peuvent pas toujours être certains de bénéficier d’un procès équitable de la part du système judiciaire du pays, au niveau des juridictions les plus basses. 5.7. CONSEILS PRATIQUES §§ Les cabinets d’avocats étrangers ne sont toujours pas autorisés à exercer le droit en Inde ; §§ Le contentieux et la fiscalité sont généralement sous-traités à des avocats spécialisés en contentieux et à des experts comptables. N’utilisez que des avocats ou consultants qui vous sont recommandés par vos avocats habituels. À défaut, prenez soin de vérifier auprès de vos auditeurs en Inde ou du Service Economique de l’Ambassade de France quelle est la réputation de ces avocats. GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 51. Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISE FRANÇAISE « Le système judiciaire est relativement mature et fiable et les décisions de la Cour Suprême sont très argumentées et de grande qualité, à l’image de l’arrêt rendu dans l’affaire Vodafone. » INVESTIR EN INDE 49
  • 52. 50 Cadre juridique de l’investissement en Inde pour les sociétés françaises 5.8. ACCORDS INTERNATIONAUX Accord international Détails Garanties multilatérales Agence multilatérale de garantie des Investisse-ments (MIGA) L’Inde est membre de MIGA, organisme affilié au Groupe de la Banque mondiale Garanties bilatérales Accord bilatéral de protec-tion des investissements 72 pays (incluant la France) sont liés à l’Inde par un accord bilatéral de protection des investissements. L’accord bilatéral Inde-France a été signé en 1997 et ratifié en 2000. Même si ces accords sont utilisés dans un nombre limité de cas, des entreprises étrangères (notamment une entreprise australienne en 2011 et une entreprise hollandaise en 2012) ont utilisé l’accord bila-téral de protection des investissements entre l’Inde et leur pays, pour engager une action contre le gouvernement indien. Ce genre de traité peut ainsi éventuellement être utilisé par les entreprises lorsqu’un cas nécessite une telle action. Convention fiscale de non double imposition (*) L’État indien et la France sont signataires d’une convention fiscale bilatérale portant sur la suppression de la double imposition. Accord bilatéral de sécurité sociale Le texte de 2008 est entré en vigueur au 1er juillet 2011. Cet accord vise les travailleurs salariés et non-salariés, qu’ils soient de nationa-lité française ou indienne ou ressortissants d’États tiers. (*) Point d’attention particulière sur la Convention fiscale de non double imposition entre l’Inde et la France et sur les conventions fiscales entre l’Inde et les autres pays (que vous pourriez être amenés à utiliser comme lieu de localisation de la holding intermédiaire portant l’investissement en Inde). L’existence de conventions fiscales de non double imposition permet en général de régler les cas de double imposition. Néanmoins, il convient de porter une attention particulière : - à la manière de structurer les opérations pour limiter les risques de double imposition sur cession de titres de participation, en fonction à la fois de la nationalité de la holding et de l’importance des activités indiennes par rapport aux autres activités détenues par la holding ; - à l’évolution possible des conventions existant entre l’Inde et certains pays tiers (Ile Maurice, Chypre, Singapour…) qui sont pour le moment favorables mais que l’Inde pourrait vouloir revoir dans les prochaines années. GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 53. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS (IDE) EN INDE INVESTIR EN INDE 51
  • 54. 6. INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS (IDE) EN INDE 6.1. L’INDE, DESTINATION ATTRACTIVE POUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS Depuis 1991, le gouvernement indien s’est engagé dans la libéralisation de son cadre réglementaire, en ouvrant notamment progressivement le pays à l’investissement étranger. L’environnement réglementaire indien est ainsi de plus en plus propice à l’investissement étranger. L’Inde se classe parmi les destinations les plus attractives pour les IDE dans le monde (voir paragraphe 1.5). Selon les données de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le Développement (CNUCED), avec 28 milliards USD reçus en 2013, le pays s’est classé à la 14ème place des pays récipiendaires d’investissements directs étrangers (IDE). Le stock d’IDE en Inde a ainsi été porté à 227 milliards USD en 2013. Selon le Ministère indien du Commerce et de l’industrie, la France serait le 8ème investisseur en Inde avec un stock de 3,6 milliards USD investis (1,8 % du total des IDE mondiaux en Inde). Cependant, ces statistiques sont fondées sur la seule origine territoriale des flux et reflètent donc de façon très imparfaite la réalité de la présence française en Inde. Les statistiques par origine territoriale des flux sont en effet faussées à cause de l’utilisation par de nombreux investisseurs étrangers de sociétés intermédiaires situées à Singapour ou sur l’Ile Maurice. Ces pays ressortent ainsi en général dans le trio de tête des investisseurs étrangers en Inde. En réalité, selon l’enquête réalisée en 2013 par le Service économique régional de New Delhi (Ambassade de France), les 750 filiales françaises implantées en Inde (dont 350 entreprises et 400 sous-filiales de ces sociétés) avaient investi, en 2013, plus de 18 milliards de dollars dans le pays (en stock). Depuis trois ans, les flux d’investissement annuels français sont supérieurs à 1 milliard de dollars. Ainsi, la France compte parmi les premiers investisseurs effectifs en Inde, aux côtés des États-Unis et du Japon. GUIDE PRATIQUE MAZARS - M 52 EDEF INTERNATIONAL
  • 55. Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 6.2. SECTEURS OUVERTS AUX INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS En dehors des secteurs interdits (voir section 6.4 pour plus de détail), les investissements étrangers peuvent être réalisés en suivant la procédure adaptée. Il y a deux procédures possibles pour un dossier d’IDE en Inde, en fonction du secteur et du niveau d’investissement voulu : 53 Procédure automatique (« Automatic Route ») Procédure soumise à autorisation préalable (« Government Route ») Cette procédure d’approbation automatique est gérée par la Banque centrale indienne. Elle concerne tous les dossiers dont les dispositions spécifiques de la règlementation indienne sur les IDE n’exigent pas de validation par le FIPB. Une approbation préalable du Foreign Investment Pro-motion Board (FIPB) est nécessaire dans le cas d’in-vestissements étrangers où le projet ne remplit pas les critères permettant d’utiliser la procédure automatique. Les dossiers doivent alors suivre la procédure soumise à auto-risation gouvernementale avec examen approfondi par le FIPB. Cette procédure est requise pour les investissements étran-gers, relevant des cas suivants : §§ Secteurs spécifiques qui nécessitent l’approbation du FIPB pour les IDE (ou pour les IDE effectués au-delà d’un plafond sectoriel spécifique) voir tableau en section 6.3 §§ Investissements autres que des actions, des actions et obligations obligatoirement convertibles ou des actions de préférence §§ Investissement non effectué en numéraire §§ Investissement dans un secteur où la société est déjà présente en Inde au travers d’un accord de joint-venture, de savoir-faire ou d’une licence de marque §§ Activités requérant une licence industrielle IDRA §§ Produits dont la fabrication relève de la petite industrie (régime « SSI ») La décision du FIPB est normalement transmise au demandeur quatre à six semaines après la date de dépôt de la demande, mais elle peut toutefois prendre plus de temps en fonction du dossier présenté. INVESTIR EN INDE
  • 56. 54 Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde 6.3. PROCÉDURES ET LIMITES APPLICABLES AUX INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS EN INDE DANS LES PRINCIPAUX SECTEURS D’ACTIVITÉS Un résumé des règles sectorielles applicables aux IDE dans les secteurs clés est présenté ci-dessous. Depuis 1991, l’investissement étranger a été largement libéralisé avec une ouverture progressive d’année en année, rendant accessible de nouveaux secteurs ou relevant les seuils applicables. La lecture de ce tableau schématique nécessite de prendre garde aux points suivants : §§ Le tableau ci-dessous est une présentation simplifiée des règles applicables aux IDE qui peuvent être beaucoup plus complexes dans le détail. Le fait pour une activité de rentrer ou non dans une des catégories ci-dessous doit faire l’objet d’une revue par rapport à la définition précise du champ de chaque activité car il existe des définitions strictes ainsi que certaines exclusions non nécessairement reflétées ici. §§ Des conditions s’appliquent pour un certain nombre de ces secteurs. Les IDE ne sont donc possibles (aussi bien par la procédure automatique que par la procédure d’approbation) que sous réserve des conditions applicables au secteur, qui peuvent inclure, par exemple, des conditions d’approvisionnement, des conditions de rapatriement des fonds en cas de désinvestissement, des conditions par rapport aux actionnaires indiens opérant avec les actionnaires étrangers, l’obtention de licence sectorielle ou de licence industrielle, le respect de règles sectorielles spécifiques, etc. §§ Les règles d’investissement étranger décrites ci-dessous sont en général celles applicables aux IDE, mais l’investissement étranger peut revêtir d’autres formes qui peuvent être soumises aux mêmes règles ou à d’autres règles, notamment lorsque ces investissements sont effectués par des investisseurs institutionnels étrangers ou investisseurs de portefeuille (FII), par des personnes entrant dans la catégorie des indiens non-résidents (NRI) ou par des personnes entrant dans la catégorie des personnes d’origine indienne (PIO). §§ De plus, les règles applicables évoluent assez rapidement et il est nécessaire de vérifier quels sont les développements récents dans votre secteur. Il convient par ailleurs de noter que des règles de valorisation spécifiques sont fixées par la règlementation indienne concernant le prix minimum des actions émises ou transférées entre résident et non-résident. Le gouvernement indien a également GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 57. Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde établi des règles pour le calcul de l’Investissement Direct Etranger total dans une société indienne (lorsque les plafonds sectoriels s’appliquent) en tenant compte des investissements directs et indirects. Limites et procédures applicables aux IDE par principaux secteurs d’activité (Juillet 2014) 55 Secteur Plafond autorisé Procédure automatique Procédure autorisation Agriculture activités agricoles, plantations, activités liées Cas général (applicable sauf pour les cas particuliers ci-dessous) Non autorisé n/a n/a Floriculture, horticulture, développement des semences, culture de légumes et de champignons dans des conditions 100 % ■ contrôlées Élevage, pisciculture, aquaculture 100 % ■ Services liés à l’agro et autres secteurs liés 100 % ■* Secteur du thé (incluant les plantations de thé) 100 % ■ Café 100 % ■ Transformation du caoutchouc 100 % ■ Entreposage 100 % ■ Énergie, ressources naturelles, mines INVESTIR EN INDE Pétrole et gaz naturel Toutes activités sauf activités de raffinage 100 % ■* Activités de raffinage (investissements dans les entreprises publiques indiennes) 49 % ■ Activités de raffinage (investissements dans les entreprises privées indiennes) 100 % ■ Mines Activités d’exploration et d’extraction de métaux et de minerais non métalliques 100 % ■ Charbon et lignite 100 % ■* Industrie minière et séparation des minerais de titane et activités liées 100 % ■* Énergie Projets relatifs à production, transport, distribution et négoce d’énergie 100 % ■ Énergie nucléaire : production, transmission et distribution d’électricité utilisant des centrales nucléaires Non autorisé n/a n/a
  • 58. 9 Incluant notamment crédit-bail des actifs existants de ports, construction et entretien des biens, location d’équipements pour la 10 Sous réserve du respect d’un certain nombre de conditions particulières supplémentaires 11 Augmentation en cours du seuil applicable du secteur des assurances pour le passer de 26% à 49% (suite à l'annonce faite lors de 12 Pour les activités spécifiquement listées par la règlementation 56 Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde Secteur Plafond autorisé Procédure automatique Procédure autorisation Chimie, Pharmacie et activités liées Produits chimiques dangereux 100 % ■* Industrie Pharmaceutique Investissements dans société existante 100 % ■* Création de société 100 % ■* Explosifs industriels 100 % ■* Construction, Infrastructures et Transports Aéroports Nouveaux aéroports 100 % ■ Projets existants 100 % ■ 74 % ■ 100 % Projets de développement immobilier et construction 100 % ■* Parcs industriels 100 % ■ Système de transport en commun rapides 100 % ■ Ports9 100 % ■ Télécommunications Services cellulaires de base, services de circuits radio, ser-vices de communications personnelles mobiles mondiales, fournisseurs de services Internet, radiomessagerie, bande passante 100 % ■ 49 % ■ 100 % Fournisseurs d’infrastructure, E-mail, Messagerie vocale 100 % ■ 49 % ■ 100 % Banques et services bancaires, Assurances, Secteur financier Banques du secteur public 20 % ■ Banques du secteur privé10 74 % ■ 49 % ■ 74 % Assurances11 26 % ■ Services financiers non bancaires 100 % ■ 12 Bourses, dépositaires et sociétés de bourse 49 % ■* Bourses de matières premières (« Commodities exchanges ») 49 % ■* (* : Sous réserve de l’application de certaines conditions spécifiques) manutention portuaire et la location la présentation de la nouvelle loi de Finances en juillet 2014) GUIDE PRATIQUE MAZARS - MEDEF INTERNATIONAL
  • 59. Médias imprimés* Publication de journaux, de périodiques et d’éditions indiennes de magazines étrangers dans les informations et les affaires cou-rantes. 13 Aucune participation directe ou indirecte au capital des compagnies aériennes étrangères n’est autorisée 14 Augmentation en cours du seuil applicable au secteur de la défense pour le passer de 26% à 49% (suite à l'annonce faite lors de la 57 Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde Secteur Plafond autorisé Procédure automatique Procédure autorisation Aviation civile Services de transport aérien réguliers et compagnies aériennes de passagers des vols intérieurs réguliers 13 49 % ■ Services non réguliers de transport aérien, compagnies aériennes non régulières et compagnies aériennes cargo 74 % ■ 49 % ■ 74 % Organismes de maintenance et de réparation, écoles de pilotage d’avions, instituts de formation technique 100 % ■ Services d’assistance en escale aux réglementations sectorielles et les autorisations de sécurité 74 % ■ 49 % ■ 74 % Services d’hélicoptère et hydravion 100 % ■ Défense, aéronautique, espace Défense14 26 % (avec possibilité d’aller au-delà de 26 % sur autorisation ministérielle). ■* Satellites : opérations d’établissement 74 % ■ Information, communication, entertainment, media Secteur de la publicité 100 % ■ Industrie cinématographique 100 % ■ Diffusion audiovisuelle Radio FM terrestre. 26 % ■* Réseaux câblés (digital), Direct-to-Home (DTH), Mobile TV. 74 % ■* ■* Réseaux câblés (non digital). 49 % ■* Services de diffusion par satellite. 74 % ■ 49 % ■ 74 % Chaînes de Télévision (informations et affaires courantes). 26 % ■* Chaînes de Télévision (hors informations et 100 % ■* affaires courantes). (* : Sous réserve de l’application de certaines conditions spécifiques) INVESTIR EN INDE présentation de la nouvelle loi de Finances en juillet 2014) 26 % ■* Publication et impression de magazines scientifiques et techniques, des revues spé-cialisées et périodiques. 100 % ■* Publication de fac-similés de journaux étrangers. 100 % ■*