2. Jean-Paul Sartre (1905-1980) Après avoir publié L’Être du Néant en 1943, Sartre donne la conférence L’Existentialisme est un Humanisme en 1945 afin de convaincre de l’humanisme de sa doctrine, de répondre aux grandes critiques adressées à sa conception philosophique, et de se rapprocher des communistes.
4. I. Qu’est-ce que l’existentialisme? Sartre définit l’existentialisme comme « Une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine ».
7. …L’essence précède l’existence L’artisan, lors de sa fabrication, s’est inspiré d’un concept… … Et également d’une technique de production, une sorte de recette.
8. Ce coupe papier à une utilité définie Personne n’aurait l’idée de produire un coupe papier sans savoir à quoi il va servir… …Pour le coupe papier, l’essence précède donc l’existence, l’ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir précèdent son existence.
10. Si Dieu n’existe pas Si Dieu n’existe pas, Il y a au moins un être chez qui l’existence précède l’essence, qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept: l’Homme, ou plutôt la réalité humaine selon Heidegger.
11. Si Dieu n’existe pas: l’existence précède l’essence pour l’homme
14. L’Homme est aussi responsable de tous les Hommes Notre responsabilité engage l’humanité toute entière.
15. L’acte individuel engage toute l’humanité: l’exemple du mariage Si je décide de me marier, je veux indiquer que l’hétérosexualité est au fond la solution qui convient à l’homme. Je n’engage pas seulement mon cas: je veux être hétérosexuel pour tous
17. L’Homme est condamné à être libre L’homme est condamné, dans la mesure ou il ne s’est pas créé lui-même… …A être libre, parce que une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait.
18. L’Homme invente l’Homme L’Homme est sans appuis ni secours puisque Dieu n’existe pas. Il est de plus responsable de chacun de ses actes. L’Homme n’a donc pas d’avenir prédéfini, ce sont ses actes qui le définissent: l’Homme est donc condamné à inventer l’Homme à chaque instant.
20. II. Critiques de l’existentialisme et réponses de Sartre L’existentialisme conduit-il au quiétisme? Cette doctrine est-elle placée sous le signe du pessimisme? Encourage-t-elle l’anarchie?
22. Pourquoi conduirait-il au quiétisme? Selon Sartre, nos actions déterminent l’ensemble de nos possibles ? Nous ne pouvons donc compter sur les autres puisque nous n’avons aucun contrôle sur eux. ? ? Sans espoir d’aide extérieure, pourquoi ne pas s’en remettre à l’inaction?
24. 2. L’existentialisme est-il une philosophie du pessimisme? « Les gens nous reprochent ( nous les existentialistes) nos œuvres romanesques dans lesquelles nous décrivons des êtres veules, faibles, lâches, et quelquefois même franchement mauvais ».
25. L’existentialisme: une dureté optimiste L’Homme est pleinement responsable. La lâcheté n’est donc pas une fatalité, le lâche est responsable de sa lâcheté. Or l’Homme est défini par ses actes, le lâche peut donc devenir un héros, et le héros un lâche. D’où la dureté optimiste.
26. 3. L’existentialisme mène-t-il à l’anarchie? Les communistes taxaient Sartre d’anarchisme dans la mesure ou, selon eux, l’existentialisme induirait que l’on puisse choisir n’importe quoi, ce qui équivaut à l’anarchie.
27. On ne peut pas ne pas choisir L’existentialisme induit en effet que l’on puisse choisir presque ce que l‘on veut. Logiquement, on ne peut donc pas choisir vraiment n’importe quoi, l’existentialisme n’est donc pas anarchisme. Cependant, il y a un choix que l’on ne peut pas faire: ne pas choisir puisque ne pas faire de choix est en réalité un choix.
30. Conclusion « L’existentialisme n’est pas tellement un athéisme au sens où il s’épuiserait à démontrer que Dieu n’existe pas. Il déclare plutôt: même si Dieu existait, ça ne changerait rien; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyions que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n’est pas celui de son existence, il faut que l’homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l’existence de Dieu. En ce sens, l’existentialisme est un optimisme, une doctrine d’action, et c’est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés. » Fin