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Géopolitique américaine du Pacifique : la Chine, vraiment ?
Written by Olivier Kempf on janvier 30, 2012 – 11:24 -
Je poursuis mes réflexions à la suite du bon sujet proposé l’autre jour par PTH. Pour m’intéresser au
dispositif américain dans le Pacifique ouest, aux objectifs chinois et au pion central qu’est Taïwan.
source
1/ L’article de Judy Dempsey (référence dans le billet précédent) est typique d’une certaine opinion
américaine qui considère la Chine comme le nouveau challenger des États-Unis. Après tout, à lire le
dernier document de stratégie américaine (analyse ici sur égéa), il s’agit bien de l’option pacifique.
Pardon, de l’option du Pacifique.
2/ Du point de vue américain, il y a forcément un mimétisme avec l’expérience de la2ème guerre
mondiale. La chose est peu perçue en Europe, où la 2GM est surtout l’affaire du débarquement de
Normandie, voire des combats de Stalingrad. Et le conflit entre les deux grands, au cours de la guerre
froide, a renforcé ce tropisme européen. Pourtant, les États-Unis ont toujours observé l’autre océan.
3/ Et la montée de leur puissance, au XIX° siècle, y a connu plusieurs hauts-faits.
Qu’on se souvienne tout d’abord de l’intervention du Commodore Perry qui, en 1853 puis en 1854
(l’escadre des bateaux noirs est composée pour moitié d’Américains, pour moitié d’Européens, y
compris des Français) force l’ouverture du Japon au commerce extérieur.
Les États-Unis participent, aux côtés des Britanniques, des Russes et des Français, à la
deuxième guerre de l’opium en Chine de 1856 à 1860 : ils participent donc aux traités inégaux, et
à l’installation de concessions : relisez le Lotus bleu, et remarquez l’horrible Américain qui est à
Shanghai….
D’ailleurs, un peu plus tard, la guerre des Boxers (1899 à 1901) donna lieu à un haut fait, celui
des 55 jours de Pékin (Ah! Ava Gardner !).
Tout au nord du Pacifique, l’Alaska est acheté aux Russes en 1867 : on n’y voit le plus souvent
qu’un accès au pôle nord : c’est oublier la rive sud, et notamment les îles Aléoutiennes qui closent la
mer de Béring, jusqu’au Kamtchatka.
4/ Mais la géopolitique américaine dans le Pacifique s’est poursuivie par une progression le long des
archipels du Pacifique nord : Hawaï, Midway, Wake, Guam.
Tout commence à Hawaï, la plus grande des îles Sandwich : la France y installe un agent
consulaire en 1837. Mais le jeu des commerçants (une compagnie de fruits) américains, appuyés par
le débarquement d’une compagnie de fusiliers-marins, aboutit à la déposition de la dernière reine en
1893. Une république « bananière » (au sens propre) est proclamée, annexée en 1898 par les États-
Unis. Cette île donne la position la plus centrale du Pacifique.
Midway, plus à l’ouest, est découverte en 1859 par un américain.
Un peu plus à l’ouest, l’îlot de Wake, est reconnu par une expédition américaine en 1840. L’île est
annexée en 1899. Une base militaire est bâtie en janvier 1941.
L’île de Guam est vendue aux États-Unis par l’Espagne en 1898. C’est la plus méridionale de
l’archipel des Mariannes, qui sont placées dans le Pacifique ouest, entre Japon et Nouvelle Guinée.
Les îles du nord avaient été vendues à l’Allemagne, occupées par le Japon dès 1914, et reprises par
les US en 1944. Guam demeure une importante base américaine.
Vous croyez qu’à la suite de la doctrine Monroe, les États-Unis défendaient les indépendances contre
les puissances coloniales européennes ? Peut-être un peu plus tard, mais pas à la fin du XIX° siècle.
En effet, en 1989, ils interviennent auxPhilippines pour soutenir la guerre d’indépendance contre la
puissance espagnole : la guerre hispano-américaine est, traditionnellement, considérée comme celle
qui marque l’émergence de l’Amérique comme puissance mondiale. Mais si les Américains gagnent,
l’Espagne vend la colonie aux Américains : elle change seulement de maître ! En 1899, une guerre
entre indépendantistes et Américains se résout à l’avantage de ces derniers, qui n’hésitent pas,
comme on dit pudiquement. Cela explique d’ailleurs qu’en 1942, le pays passe facilement sous
domination japonaise (une répression féroce) : Mac Arthur est obligé de se réfugier en Australie et
ne reprend pied que trois ans plus tard. Le pays obtient son indépendance en 1946.
5/ Guam symbolise les îles de l’ouest du Pacifique : passées de l’Espagne à l’Allemagne à la fin du
XIX° siècle, occupées par le Japon, elles sont libérées par les États-Unis lors de la guerre du
Pacifique : Le reste des îles Mariannes, les îles Carolines, les îles Marshall passent ainsi sous
domination américaine en 1945. C’est la rnçon del a victoire, mais aussi un dispositif pour prévenir le
militarisme japonais, à l’époque.
6/ Cette progression se poursuit lors de la guerre froide :
installation dès 1945 de bases militaires permanentes au Japon (dont une sur l’île d’Okinawa, la
plus méridionale de l’archipel des îles Amami, qui « joint » le Japon à Formose (Taïwan).
Soutien du gouvernement de Chiang Kai-chek (Kuomintang) à Formose à partir de 1949 et
maintien de relations commerciales et militaires après 1971, lorsque les Nations-Unies reconnaissent
la RPC comme représentant permanent de la Chine au CSNU
guerre de Corée de 1950 à 1953 et soutien à la Corée du sud depuis
guerre du Vietnam de 1962 à 1975
création de l’ANZUS en 1951, même si le traité est suspendu en 1980
7/ Aujourd’hui, on peut donc considérer que les États-Unis :
contrôlent indirectement la première ceinture d’îles face à la Chine : cette chaîne dessine les deux
mers de Chine.
mer de Chine du Nord, encadrée par la Corée, le Japon, les îles Amami (îles Riou Kiou avec
Okinawa) et Taïwan
mer de Chine du sud encadrée par Taïwan, les Philippines, Brunei, la Malaisie et le Vietnam.
ils contrôlent également la deuxième ceinture, plus éloignée : elles lient le Japon, les îles
Ogasawara (JAP), les îles Vulcano (JAP), les îles Marianes, les îles Carolines, puis Nouvelle Guinée et
Australie.
8/ Au fond, face à ce dispositif, on a à l’esprit le mot d’endiguement maritime(containment).
Quoiqu’on puisse dire des velléités chinoises, Pékin doit logiquement chercher à alléger cette pression,
cette contention. On remarque que le point clef du dispositif, reliant les deux mers de Chine, est
Taïwan : d’ailleurs, c’est le maillon le moins solide de la chaîne américaine, et c’est très logiquement là
que la Chine appuie le plus possible : faire sauter le verrou de Taipei lui donnerait l’air maximum.
9/ Mais les ambitions chinoises et leur puissance régionale inquiètent les acteurs locaux, qui préfèrent
la domination douce et lointaine des Américains, que la férule proche et moins douce des Chinois. Ceci
explique les appuis vietnamiens, philippins, japonais et coréens au dispositif américain.
O. Kempf, EGEA
Tags: Asie, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Océan Pacifique
Posted in Armement, Géopolitique, Militaire, Olivier Kempf/EGEA, Uncategorized | 6 Comments »
6 Comments to “Géopolitique américaine du Pacifique : la Chine, vraiment
?”
1. Frédéric Says:
février 1st, 2012 at 8:42
« l’escadre des bateaux noirs est composée pour moitié d’Américains, pour moitié d’Européens, y
compris des Français »
C’est anecdotique par rapport à l’article mais l’imaginaire collectif, ce fait historique ne fait intervenir
que le commodore Perry, les Européens sont totalement absents.
Je signale également des fautes de frappe : « C’est la rnçon del a victoire »
Pour les Philippines, signalons que l’indépendance fut décidé par Washington dès les années
1920/1930, c’est la guerre du Pacifique qui à retardé celle ci. Et ils n’y plus de bases permanentes
US la bas depuis 1991/1992, bien que l’on reparle actuellement d’un retour à Subic Bay.
2. Géostratégie de la zone Pacifique. | Bir-Hacheim, le rombier Says:
février 1st, 2012 at 10:43
[...] c’est sur Alliance Géostratégique [...]
3. steph Says:
février 1st, 2012 at 2:58
Taiwan est le maillon faible.
L’épine demeure plantée dans le pied chinois depuis des décennies.
Il est également vrai que l’île reste notoirement « sous-équipée ».
Il y a une raison à cela.
En effet, si on y regarde de près les F16 sont des modèles de générations antérieurs, les sous-
marins sont très anciens (deux ex-hollandais des années 80 et deux guppy de…. la 2ème guerre
mondiale), les frégates de seconde main. Il reste les mirages 2000-5, la missilerie locale (Hsiung
Feng 2), la défense côtière très étoffée.
Le chasseur local est un palliatif, qui rencontre des soucis. Les USA s’opposent à la livraison de
matériels les plus récents et pas pour faire plaisir aux chinois contrairement à ce qu’on pourrait
penser.
En effet, il apparaît une sorte de « transfert de savoir » entre l’île et le continent. Des technologies
embarquées sur les systèmes US vendus à Taïwan se sont retrouvées quelques années plus tard sur
du matériel chinois.
Il semble que la relation entre américains et taïwanais demeure, certes évidente, mais empreinte de
méfiance. D’où la réticence des premiers à fournir les seconds avec des armes à même de contre-
balancer un rapport de force largement défavorable.
Ainsi, dans ce jeu de billard à plusieurs bandes, l’intérêt de la Chine est de maintenir la pression sur
Taïwan voir de l’accentuer afin que les USA se voient dans l’obligation de livrer les matériels avancés
réclamés par leur alliés. Ensuite, il suffit de solliciter les réseaux locaux pour piller la technologie et
la Chine a démontré ses capacités dans le domaine de l’ingénierie inverse.
Oui Taïwan est le maillon faible, mais faire sauter le verrou revient à se priver d’un accès facile à la
technologie.
4. Olivier Kempf Says:
février 3rd, 2012 at 7:04
@ Frédéric : Pour l’escadre des navires noirs, je l’ai découvert en faisant les recherches pour cet
article : et c’est à dessin que je l’ai mentionné, car moi aussi cela m’a surpris. Toutefois, il n’est pas
injuste d’attribuer l’initiative à Perry : d’abord parce qu’il avait été mandaté par son gouvernement,
ensuite parce qu’il est venue une première fois seul et que c’est seulement la seconde qu’il revient
(sur son initiative) avec des renforts « alliés ».
@ stpeh : merci de votre aperçu sur la rétro-stratégie chinoise.
5. Frédéric Says:
février 6th, 2012 at 8:21
Concernant Taiwan, je ne sait pas trop quels sont les relations bilatérales actuellement entre
Washington et Taipai, mais dans les années 1980, elles étaient pour le moins »compliqués ».
Voici Voici in extenso ce qu’indique Jean-Pierre Cabestan dans son livre parue en 2003 »Chine-
Taiwan La guerre est-elle concevable (p. 90 à 92) sur le programme nucléaire militaire secret de
Taiwan et les interventions US pour y mettre un terme :
« Le développement et l’arrêt (provisoire) des recherches nucléaires militaires »
Officiellement, Taiwan ne possède pas d’armes nucléaires et s’interdit d’en développer. Toutefois,
par deux fois – entre 1974 et 1977 puis entre 1978 et 1987 – les autorités taiwanaises ont tenté de
mettre au point une bombe atomique. Et l’on pense aujourd’hui que ce pays, de même que le
Japon, à les moyens scientifiques et techniques de fabriquer ce type d’arme dans des délais d’un à
deux ans. En outre, Taiwan possède déjà les vecteurs nécessaires à la projection de ces bombes sur
une grande partie de la Chine populaire.
Dès que le régime de Pékin eut testé sa première bombe A, en 1964, les autorités de Taipei, alors
encore aux yeux de nombreux pays le représentant légal de la Chine, décidèrent d’entamer des
recherches dans le domaine nucléaire militaire. Ces recherches ont été menées à la Chungshan
Institute of Science and Technology et l’Institute of Nuclear Energy Research (INER). Bien que ce
dernier institut dépende formellement du conseil à l’énergie atomique (Atomic Energy Council) , lui-
même subordonné au Yuan exécutif (Pouvoir exécutif du gouvernement de la république de Chine),
son personnel travaille sous la direction de l’institut Chungshan (62).
Les premières informations remontent à 1967. Cependant, c’est après son expulsion de l’ONU en
1971 que la république de Chine envisagea sérieusement de se doter de l’arme nucléaire.
L’isolement international de Taiwan est étroitement lié à ce tournant stratégique.
Certes, Taipei adhère au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires le 1er juiller 1968. Et
bien qu’elle fut, en 1971, expulsé de l’AIEA, la République de Chine signa dans les années qui
suivirent trois accords l’engageant à n’utiliser ses installations nucléaires que dans un but civil : l’un
avec l’administration américaine, le second avec l’AIEA et Washington et le troisième avec l’AIEA
(63).
Néanmoins, c’est après de dures transactions que les inspecteurs de l’AIEA purent, en 1976/1977,
pénétrer dans les installations de l’INER et rassembler des preuves sur le programme nucléaire
militaire de Taiwan. Immédiatement, les Américains exigèrent de Taipei un abandon de ce projet.
Cependant, en 1978, à la demande de Chiang Ching-kuo, fils de Tchang Kaï-chek devenue président
de la République de Chine, les recherches reprirent. Un essai nucléaire de petite dimension (Essai
hydronucléaire sans doute) effectué en avril 1986 sur la base de Chiu-p’eng (Chiu-Peng, Chiupeng à
l’extrémité sud de Formose), fut repéré par les satellites espion américain.
Washington demanda alors à Taipei d’immédiatement mettre fin à ce programme et de respecter
ses engagement internationaux (64); Mais ce n’est qu’en décembre 1987, a la suite du départ
précipité vers les États-Unis avec de nombreux document d’un espion à la solde de la Central
Intelligence Agency, le colonel Chang Hsien-yi, l’un des quatre directeurs-adjoints de l’INER, que les
Américains accentuèrent leur pression.
L’on dit qu’alors, après avoir prévenu au dernier moment un Chiang Ching-kuo déjà malade (il
décédera le 13 janvier 1988), la CIA détruisit secrètement les installations et la documentation
relatives à la fabrication d’armes nucléaires se trouvant au centre de Taoyuan (65). Peu après
Taiwan ferma son plus grand réacteur de recherche civile (66).
Depuis, les autorités taiwanaises ont officiellement renoncé à se doter de l’arme nucléaire mais
rappellent, à chaque fois, qu’elles le jugent nécessaire, leur capacité de dévellopper ce moyen de
dissuasion dans un laps de temps relativement brefs. Ainsi, fin juillet 1995, au début de la troisième
crise du détroit de Taïwan, le président Li Tenghui déclara : « La république de Chine à les moyens
de développer l’arme nucléaire mais elle n’a en aucuns cas l’intention de le faire » (67). Certain
responsables du Parti démocrate progressiste dans l’opposition indépendantiste dont Chou Po-lun
(pas trouvé qui c’était) et Lin Yi-hsiung étaient, à cette époque, ouvertement favorable à cette
option (68) mais d’autres responsables du PDP, tels Parris Chang (lui non plus), y ont toujours été
farouchement opposés (69).
Régulièrement, des informations rapportent que Taiwan resterait engagé dans la recherche
nucléaires militaires, et même qu’elle posséderait un déjà un certain nombres d’armes nucléaire.
Plusieurs publications accréditent l’idée qu’à la suite de la crise des missiles de 1995-1996,, du fait
de l’accroissement des risques extérieurs, Taiwan aurait acquit quelques armes d’origine russe ou
plus vraisemblablement sud-africaines qui pourraient être utilisé en cas d’attaque de l’Armée
populaire de libération.
Selon ces sources, Taipei aurait les moyens de lancer au moins deux missiles à portée moyenne en
direction du continent (70). Cependant, tant l’Intelligence Community américaine que les services de
renseignement russes continuent d’affirmer publiquement que Taiwan ne dispose pas de telles
armes (71).
Références :
(62) Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p.52.
(63) Idid
(64) Hau Pei-tsun, Banian canmouzongzhangr riji (journal de huit années comme chef d’état-major);
citée par le Mingbao, 5 janvier 2000, p. B15.
(65) New York Times, 20 décembre 1997, p. 1, Lianhebao (journal taiwanais), 21 décembre 1997, p.
3 et 9. Une autre version fait état d’un raid musclé de la CIA et l’AIEA à l’Institut Chungshan où ils
demandèrent à inspecter le laboratoire secret. Cf. Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p. 43.
(66) Fournit par le Canada en 1969, Cf. Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p. 43.
(67) China News, 1er août 1995, p.1. C’était quelques jours après avoir déclaré : « En ce qui
concerne la question de savoir si nous avons besoin de la protection de l’arme nucléaire, nous
devons réétudier cette question en prenant en considération le long terme », China News, 29 juillet
1995, p. 1.
(68) CNA, 12 avril 1994 ;The China Post, 29 juillet 1995, p. 1.
(69) China News, 24 mai 1998, p. 6.
(70) Defense & Foreign Affairs Daily, 24 mars 2000.
(71) Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p.45, 46.
6. Lebel Says:
février 9th, 2012 at 11:54
Il me semble qu’un facteur reste dans l’ombre la solidarité chinoise qui fait des Chinois non
communistes arrivés à un certain point des alliés forcés de la chine rouge pour autant qu’elle le soit .
Ainsi je ne crois pas que les Américains tablent sur une fiabilité de Taiwan plus qu’incertaine donc
dans de telles conditions pourquoi leur transférer des technologies qui passeront l’eau pour Pékin.
Il faut aussi garder à l’esprit que la Chine continentale se dote à marche forcée des portes-aéronefs
en attendant les CATOBAR et à la vitesse où ils vont l’us navy ve devoir se poser de sérieuse
question d’ici à 10 ou 15 ans

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Géopolitique américaine du pacifique

  • 1. Géopolitique américaine du Pacifique : la Chine, vraiment ? Written by Olivier Kempf on janvier 30, 2012 – 11:24 - Je poursuis mes réflexions à la suite du bon sujet proposé l’autre jour par PTH. Pour m’intéresser au dispositif américain dans le Pacifique ouest, aux objectifs chinois et au pion central qu’est Taïwan. source 1/ L’article de Judy Dempsey (référence dans le billet précédent) est typique d’une certaine opinion américaine qui considère la Chine comme le nouveau challenger des États-Unis. Après tout, à lire le dernier document de stratégie américaine (analyse ici sur égéa), il s’agit bien de l’option pacifique. Pardon, de l’option du Pacifique. 2/ Du point de vue américain, il y a forcément un mimétisme avec l’expérience de la2ème guerre mondiale. La chose est peu perçue en Europe, où la 2GM est surtout l’affaire du débarquement de Normandie, voire des combats de Stalingrad. Et le conflit entre les deux grands, au cours de la guerre froide, a renforcé ce tropisme européen. Pourtant, les États-Unis ont toujours observé l’autre océan. 3/ Et la montée de leur puissance, au XIX° siècle, y a connu plusieurs hauts-faits. Qu’on se souvienne tout d’abord de l’intervention du Commodore Perry qui, en 1853 puis en 1854 (l’escadre des bateaux noirs est composée pour moitié d’Américains, pour moitié d’Européens, y compris des Français) force l’ouverture du Japon au commerce extérieur. Les États-Unis participent, aux côtés des Britanniques, des Russes et des Français, à la deuxième guerre de l’opium en Chine de 1856 à 1860 : ils participent donc aux traités inégaux, et à l’installation de concessions : relisez le Lotus bleu, et remarquez l’horrible Américain qui est à Shanghai…. D’ailleurs, un peu plus tard, la guerre des Boxers (1899 à 1901) donna lieu à un haut fait, celui des 55 jours de Pékin (Ah! Ava Gardner !). Tout au nord du Pacifique, l’Alaska est acheté aux Russes en 1867 : on n’y voit le plus souvent qu’un accès au pôle nord : c’est oublier la rive sud, et notamment les îles Aléoutiennes qui closent la mer de Béring, jusqu’au Kamtchatka. 4/ Mais la géopolitique américaine dans le Pacifique s’est poursuivie par une progression le long des archipels du Pacifique nord : Hawaï, Midway, Wake, Guam. Tout commence à Hawaï, la plus grande des îles Sandwich : la France y installe un agent consulaire en 1837. Mais le jeu des commerçants (une compagnie de fruits) américains, appuyés par le débarquement d’une compagnie de fusiliers-marins, aboutit à la déposition de la dernière reine en
  • 2. 1893. Une république « bananière » (au sens propre) est proclamée, annexée en 1898 par les États- Unis. Cette île donne la position la plus centrale du Pacifique. Midway, plus à l’ouest, est découverte en 1859 par un américain. Un peu plus à l’ouest, l’îlot de Wake, est reconnu par une expédition américaine en 1840. L’île est annexée en 1899. Une base militaire est bâtie en janvier 1941. L’île de Guam est vendue aux États-Unis par l’Espagne en 1898. C’est la plus méridionale de l’archipel des Mariannes, qui sont placées dans le Pacifique ouest, entre Japon et Nouvelle Guinée. Les îles du nord avaient été vendues à l’Allemagne, occupées par le Japon dès 1914, et reprises par les US en 1944. Guam demeure une importante base américaine. Vous croyez qu’à la suite de la doctrine Monroe, les États-Unis défendaient les indépendances contre les puissances coloniales européennes ? Peut-être un peu plus tard, mais pas à la fin du XIX° siècle. En effet, en 1989, ils interviennent auxPhilippines pour soutenir la guerre d’indépendance contre la puissance espagnole : la guerre hispano-américaine est, traditionnellement, considérée comme celle qui marque l’émergence de l’Amérique comme puissance mondiale. Mais si les Américains gagnent, l’Espagne vend la colonie aux Américains : elle change seulement de maître ! En 1899, une guerre entre indépendantistes et Américains se résout à l’avantage de ces derniers, qui n’hésitent pas, comme on dit pudiquement. Cela explique d’ailleurs qu’en 1942, le pays passe facilement sous domination japonaise (une répression féroce) : Mac Arthur est obligé de se réfugier en Australie et ne reprend pied que trois ans plus tard. Le pays obtient son indépendance en 1946. 5/ Guam symbolise les îles de l’ouest du Pacifique : passées de l’Espagne à l’Allemagne à la fin du XIX° siècle, occupées par le Japon, elles sont libérées par les États-Unis lors de la guerre du Pacifique : Le reste des îles Mariannes, les îles Carolines, les îles Marshall passent ainsi sous domination américaine en 1945. C’est la rnçon del a victoire, mais aussi un dispositif pour prévenir le militarisme japonais, à l’époque. 6/ Cette progression se poursuit lors de la guerre froide : installation dès 1945 de bases militaires permanentes au Japon (dont une sur l’île d’Okinawa, la plus méridionale de l’archipel des îles Amami, qui « joint » le Japon à Formose (Taïwan). Soutien du gouvernement de Chiang Kai-chek (Kuomintang) à Formose à partir de 1949 et maintien de relations commerciales et militaires après 1971, lorsque les Nations-Unies reconnaissent la RPC comme représentant permanent de la Chine au CSNU guerre de Corée de 1950 à 1953 et soutien à la Corée du sud depuis guerre du Vietnam de 1962 à 1975 création de l’ANZUS en 1951, même si le traité est suspendu en 1980 7/ Aujourd’hui, on peut donc considérer que les États-Unis : contrôlent indirectement la première ceinture d’îles face à la Chine : cette chaîne dessine les deux mers de Chine. mer de Chine du Nord, encadrée par la Corée, le Japon, les îles Amami (îles Riou Kiou avec Okinawa) et Taïwan mer de Chine du sud encadrée par Taïwan, les Philippines, Brunei, la Malaisie et le Vietnam. ils contrôlent également la deuxième ceinture, plus éloignée : elles lient le Japon, les îles Ogasawara (JAP), les îles Vulcano (JAP), les îles Marianes, les îles Carolines, puis Nouvelle Guinée et Australie. 8/ Au fond, face à ce dispositif, on a à l’esprit le mot d’endiguement maritime(containment). Quoiqu’on puisse dire des velléités chinoises, Pékin doit logiquement chercher à alléger cette pression, cette contention. On remarque que le point clef du dispositif, reliant les deux mers de Chine, est
  • 3. Taïwan : d’ailleurs, c’est le maillon le moins solide de la chaîne américaine, et c’est très logiquement là que la Chine appuie le plus possible : faire sauter le verrou de Taipei lui donnerait l’air maximum. 9/ Mais les ambitions chinoises et leur puissance régionale inquiètent les acteurs locaux, qui préfèrent la domination douce et lointaine des Américains, que la férule proche et moins douce des Chinois. Ceci explique les appuis vietnamiens, philippins, japonais et coréens au dispositif américain. O. Kempf, EGEA Tags: Asie, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Océan Pacifique Posted in Armement, Géopolitique, Militaire, Olivier Kempf/EGEA, Uncategorized | 6 Comments » 6 Comments to “Géopolitique américaine du Pacifique : la Chine, vraiment ?” 1. Frédéric Says: février 1st, 2012 at 8:42 « l’escadre des bateaux noirs est composée pour moitié d’Américains, pour moitié d’Européens, y compris des Français » C’est anecdotique par rapport à l’article mais l’imaginaire collectif, ce fait historique ne fait intervenir que le commodore Perry, les Européens sont totalement absents. Je signale également des fautes de frappe : « C’est la rnçon del a victoire » Pour les Philippines, signalons que l’indépendance fut décidé par Washington dès les années 1920/1930, c’est la guerre du Pacifique qui à retardé celle ci. Et ils n’y plus de bases permanentes US la bas depuis 1991/1992, bien que l’on reparle actuellement d’un retour à Subic Bay. 2. Géostratégie de la zone Pacifique. | Bir-Hacheim, le rombier Says: février 1st, 2012 at 10:43 [...] c’est sur Alliance Géostratégique [...] 3. steph Says: février 1st, 2012 at 2:58 Taiwan est le maillon faible. L’épine demeure plantée dans le pied chinois depuis des décennies. Il est également vrai que l’île reste notoirement « sous-équipée ». Il y a une raison à cela. En effet, si on y regarde de près les F16 sont des modèles de générations antérieurs, les sous- marins sont très anciens (deux ex-hollandais des années 80 et deux guppy de…. la 2ème guerre mondiale), les frégates de seconde main. Il reste les mirages 2000-5, la missilerie locale (Hsiung Feng 2), la défense côtière très étoffée. Le chasseur local est un palliatif, qui rencontre des soucis. Les USA s’opposent à la livraison de matériels les plus récents et pas pour faire plaisir aux chinois contrairement à ce qu’on pourrait penser. En effet, il apparaît une sorte de « transfert de savoir » entre l’île et le continent. Des technologies embarquées sur les systèmes US vendus à Taïwan se sont retrouvées quelques années plus tard sur du matériel chinois. Il semble que la relation entre américains et taïwanais demeure, certes évidente, mais empreinte de méfiance. D’où la réticence des premiers à fournir les seconds avec des armes à même de contre- balancer un rapport de force largement défavorable. Ainsi, dans ce jeu de billard à plusieurs bandes, l’intérêt de la Chine est de maintenir la pression sur Taïwan voir de l’accentuer afin que les USA se voient dans l’obligation de livrer les matériels avancés
  • 4. réclamés par leur alliés. Ensuite, il suffit de solliciter les réseaux locaux pour piller la technologie et la Chine a démontré ses capacités dans le domaine de l’ingénierie inverse. Oui Taïwan est le maillon faible, mais faire sauter le verrou revient à se priver d’un accès facile à la technologie. 4. Olivier Kempf Says: février 3rd, 2012 at 7:04 @ Frédéric : Pour l’escadre des navires noirs, je l’ai découvert en faisant les recherches pour cet article : et c’est à dessin que je l’ai mentionné, car moi aussi cela m’a surpris. Toutefois, il n’est pas injuste d’attribuer l’initiative à Perry : d’abord parce qu’il avait été mandaté par son gouvernement, ensuite parce qu’il est venue une première fois seul et que c’est seulement la seconde qu’il revient (sur son initiative) avec des renforts « alliés ». @ stpeh : merci de votre aperçu sur la rétro-stratégie chinoise. 5. Frédéric Says: février 6th, 2012 at 8:21 Concernant Taiwan, je ne sait pas trop quels sont les relations bilatérales actuellement entre Washington et Taipai, mais dans les années 1980, elles étaient pour le moins »compliqués ». Voici Voici in extenso ce qu’indique Jean-Pierre Cabestan dans son livre parue en 2003 »Chine- Taiwan La guerre est-elle concevable (p. 90 à 92) sur le programme nucléaire militaire secret de Taiwan et les interventions US pour y mettre un terme : « Le développement et l’arrêt (provisoire) des recherches nucléaires militaires » Officiellement, Taiwan ne possède pas d’armes nucléaires et s’interdit d’en développer. Toutefois, par deux fois – entre 1974 et 1977 puis entre 1978 et 1987 – les autorités taiwanaises ont tenté de mettre au point une bombe atomique. Et l’on pense aujourd’hui que ce pays, de même que le Japon, à les moyens scientifiques et techniques de fabriquer ce type d’arme dans des délais d’un à deux ans. En outre, Taiwan possède déjà les vecteurs nécessaires à la projection de ces bombes sur une grande partie de la Chine populaire. Dès que le régime de Pékin eut testé sa première bombe A, en 1964, les autorités de Taipei, alors encore aux yeux de nombreux pays le représentant légal de la Chine, décidèrent d’entamer des recherches dans le domaine nucléaire militaire. Ces recherches ont été menées à la Chungshan Institute of Science and Technology et l’Institute of Nuclear Energy Research (INER). Bien que ce dernier institut dépende formellement du conseil à l’énergie atomique (Atomic Energy Council) , lui- même subordonné au Yuan exécutif (Pouvoir exécutif du gouvernement de la république de Chine), son personnel travaille sous la direction de l’institut Chungshan (62). Les premières informations remontent à 1967. Cependant, c’est après son expulsion de l’ONU en 1971 que la république de Chine envisagea sérieusement de se doter de l’arme nucléaire. L’isolement international de Taiwan est étroitement lié à ce tournant stratégique. Certes, Taipei adhère au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires le 1er juiller 1968. Et bien qu’elle fut, en 1971, expulsé de l’AIEA, la République de Chine signa dans les années qui suivirent trois accords l’engageant à n’utiliser ses installations nucléaires que dans un but civil : l’un avec l’administration américaine, le second avec l’AIEA et Washington et le troisième avec l’AIEA (63). Néanmoins, c’est après de dures transactions que les inspecteurs de l’AIEA purent, en 1976/1977, pénétrer dans les installations de l’INER et rassembler des preuves sur le programme nucléaire militaire de Taiwan. Immédiatement, les Américains exigèrent de Taipei un abandon de ce projet. Cependant, en 1978, à la demande de Chiang Ching-kuo, fils de Tchang Kaï-chek devenue président de la République de Chine, les recherches reprirent. Un essai nucléaire de petite dimension (Essai
  • 5. hydronucléaire sans doute) effectué en avril 1986 sur la base de Chiu-p’eng (Chiu-Peng, Chiupeng à l’extrémité sud de Formose), fut repéré par les satellites espion américain. Washington demanda alors à Taipei d’immédiatement mettre fin à ce programme et de respecter ses engagement internationaux (64); Mais ce n’est qu’en décembre 1987, a la suite du départ précipité vers les États-Unis avec de nombreux document d’un espion à la solde de la Central Intelligence Agency, le colonel Chang Hsien-yi, l’un des quatre directeurs-adjoints de l’INER, que les Américains accentuèrent leur pression. L’on dit qu’alors, après avoir prévenu au dernier moment un Chiang Ching-kuo déjà malade (il décédera le 13 janvier 1988), la CIA détruisit secrètement les installations et la documentation relatives à la fabrication d’armes nucléaires se trouvant au centre de Taoyuan (65). Peu après Taiwan ferma son plus grand réacteur de recherche civile (66). Depuis, les autorités taiwanaises ont officiellement renoncé à se doter de l’arme nucléaire mais rappellent, à chaque fois, qu’elles le jugent nécessaire, leur capacité de dévellopper ce moyen de dissuasion dans un laps de temps relativement brefs. Ainsi, fin juillet 1995, au début de la troisième crise du détroit de Taïwan, le président Li Tenghui déclara : « La république de Chine à les moyens de développer l’arme nucléaire mais elle n’a en aucuns cas l’intention de le faire » (67). Certain responsables du Parti démocrate progressiste dans l’opposition indépendantiste dont Chou Po-lun (pas trouvé qui c’était) et Lin Yi-hsiung étaient, à cette époque, ouvertement favorable à cette option (68) mais d’autres responsables du PDP, tels Parris Chang (lui non plus), y ont toujours été farouchement opposés (69). Régulièrement, des informations rapportent que Taiwan resterait engagé dans la recherche nucléaires militaires, et même qu’elle posséderait un déjà un certain nombres d’armes nucléaire. Plusieurs publications accréditent l’idée qu’à la suite de la crise des missiles de 1995-1996,, du fait de l’accroissement des risques extérieurs, Taiwan aurait acquit quelques armes d’origine russe ou plus vraisemblablement sud-africaines qui pourraient être utilisé en cas d’attaque de l’Armée populaire de libération. Selon ces sources, Taipei aurait les moyens de lancer au moins deux missiles à portée moyenne en direction du continent (70). Cependant, tant l’Intelligence Community américaine que les services de renseignement russes continuent d’affirmer publiquement que Taiwan ne dispose pas de telles armes (71). Références : (62) Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p.52. (63) Idid (64) Hau Pei-tsun, Banian canmouzongzhangr riji (journal de huit années comme chef d’état-major); citée par le Mingbao, 5 janvier 2000, p. B15. (65) New York Times, 20 décembre 1997, p. 1, Lianhebao (journal taiwanais), 21 décembre 1997, p. 3 et 9. Une autre version fait état d’un raid musclé de la CIA et l’AIEA à l’Institut Chungshan où ils demandèrent à inspecter le laboratoire secret. Cf. Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p. 43. (66) Fournit par le Canada en 1969, Cf. Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p. 43. (67) China News, 1er août 1995, p.1. C’était quelques jours après avoir déclaré : « En ce qui concerne la question de savoir si nous avons besoin de la protection de l’arme nucléaire, nous devons réétudier cette question en prenant en considération le long terme », China News, 29 juillet 1995, p. 1. (68) CNA, 12 avril 1994 ;The China Post, 29 juillet 1995, p. 1. (69) China News, 24 mai 1998, p. 6.
  • 6. (70) Defense & Foreign Affairs Daily, 24 mars 2000. (71) Hickey, Taiwan’s Security, op. cit., p.45, 46. 6. Lebel Says: février 9th, 2012 at 11:54 Il me semble qu’un facteur reste dans l’ombre la solidarité chinoise qui fait des Chinois non communistes arrivés à un certain point des alliés forcés de la chine rouge pour autant qu’elle le soit . Ainsi je ne crois pas que les Américains tablent sur une fiabilité de Taiwan plus qu’incertaine donc dans de telles conditions pourquoi leur transférer des technologies qui passeront l’eau pour Pékin. Il faut aussi garder à l’esprit que la Chine continentale se dote à marche forcée des portes-aéronefs en attendant les CATOBAR et à la vitesse où ils vont l’us navy ve devoir se poser de sérieuse question d’ici à 10 ou 15 ans