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Nouveau cadre de référence
de la lutte contre les discriminations
au sein de la politique de la ville :
les enjeux de la nouvelle contractualisation
2014
3
Selon le rapport de l’Onzus 2012, un habitant de 18
à 50 ans sur 4 résidant dans les Zus, déclare se sen-
tir discriminé, soit deux fois plus qu’hors Zus. Le cri-
tère prohibé de l’origine est le plus souvent évoqué
par les habitants pour motiver le rejet dont ils font
l’objet. A cela vient s’ajouter le sentiment d’appartenir
à un territoire stigmatisé. Les habitants des quartiers
cristallisent donc les préjugés et les représentations
négatives des acteurs économiques, sociaux et ins-
titutionnels qu’ils côtoient. Ces stéréotypes motivent,
parfois involontairement ou inconsciemment, des iné-
galités de traitement.
Le rapport de synthèse de la concertation nationale
sur la réforme de la politique de la ville fait apparaître
que l’essentiel des discriminations sont systémiques.
Une réflexion commune doit conduire à un diagnostic
partagé, mettant en lumière les situations vécues.
Cette réflexion commune doit déboucher sur des ac-
tions transversales, destinées à dépasser le cloison-
nement des services de l’Etat et des collectivités
territoriales.
Les habitants des quartiers se trouvent exposés aux
discriminations liées à l’origine dans l’emploi, le lo-
gement, l’orientation scolaire et/ou dans leurs rela-
tions avec les institutions policières. La politique de
la ville a, au travers des acteurs publics et associatifs,
capitalisé un savoir-faire dans le traitement des dis-
criminations, notamment grâce à des dispositifs
conçus pour répondre aux besoins du terrain. Recen-
trées sur la discrimination selon l'origine réelle ou
supposée et la discrimination territoriale à l’adresse,
qui constituent les plus fortes demandes sociales
dans les quartiers, la prévention et la lutte contre les
discriminations doivent s'attacher à lever le déni des
acteurs publics et privés, à mettre des mots sur ce
qui se passe dans la réalité vécue. Pour cela, elle im-
plique de travailler sur ces questions avec les habi-
tants des quartiers en partenariat avec les conseils
citoyens et d'accompagner les victimes, afin de
contribuer à leur redonner confiance dans les insti-
tutions (cf. rapport de la mission Bacqué-Mech-
mache). La dimension territoriale des discriminations
est une question importante mentionnée par la loi de
programmation pour la ville et la cohésion urbaine,
elle est à traiter dans le cadre pertinent de l’intercom-
munalité.
La ministre des droits des femmes, de la ville, de la
jeunesse et des sports inscrit la lutte contre les dis-
criminations comme une priorité transversale de
l’Etat pour les futurs contrats de ville. Conformément
à la mesure 3 de la décision 25 du Comité intermi-
nistériel des villes « Mobiliser, former et sensibiliser
le réseau territorial et les acteurs de la politique de
la ville à la prévention des discriminations dans le
cadre d’approches intégrées », vous êtes invités à
mettre en œuvre le présent cadre de référence de
lutte contre les discriminations liées à l’origine.
Ce cadre de référence s’inscrit dans le contexte de
la mise en œuvre de la nouvelle contractualisation
entre l’Etat et les collectivités territoriales et identifie
des outils qui vous permettront d’agir au plus près
des habitants et des territoires. Dans une approche
intégrée, vous serez amené à concevoir un plan ter-
ritorial de lutte contre les discriminations (PTLCD)
que vous inscrirez dans le contrat de ville, en lien
avec les échelons territoriaux (délégués du Préfet,
DDCS, DRJSCS).
Vous trouverez ci-après la méthode d’élaboration du
plan territorial de lutte contre les discriminations.
La lutte contre les discriminations est un volet essen-
tiel de la politique de la ville. La mise en œuvre de
ce cadre de référence permet de décliner la lutte
contre les discriminations sur tous les territoires de
la politique de la ville, sous l’autorité des préfets.
Lors du Comité interministériel des villes du 19 février 2013, le Gouvernement s’est engagé à refondre
la politique de la ville en renforçant l’action publique en matière de lutte contre les discriminations. La
réduction des inégalités qui frappent les habitants des quartiers constitue la raison d’être de la politique
de la ville et la lutte contre les discriminations son outil incontournable.
La discrimination est un délit sanctionné par la loi qui
touche aux fondamentaux de la République et pose la
question de l'accès aux droits.
5
Introduction 7
L’analyse des besoins 8
Le plan territorial de prévention et de lutte contre
les discriminations : nouvel outil de la future contractualisation 9
Le développement de l’approche intégrée dans le cadre
des futurs PTLCD au sein des contrats de ville 10
Les conditions de mise en place d'un nouveau plan territorial
de prévention et de lutte contre les discriminations 11
L’évaluation des plans territoriaux de prévention
et de lutte contre les discriminations 12
Le rappel du rôle des niveaux territoriaux 12
Annexes 15
Sommaire
7
La lutte contre les discriminations constitue désormais
un axe transversal incontournable des contrats de ville
2015/2020 et doit se traduire par la mise en place de «
Plans territoriaux stratégiques » au sein de chaque
contrat de ville. Pour permettre aux acteurs territoriaux
de répondre à cet enjeu majeur, le CGET met à la dis-
position des acteurs locaux différents dispositifs sous
forme de prestations (excepté pour les PTLCD) que
chacun peut mobiliser en tant que de besoin :
 les diagnostics territoriaux (renforcer l’analyse
des besoins et identifier les enjeux pour le territoire),
 la formation des acteurs locaux (développer la
qualification des acteurs locaux),
 les plans territoriaux de lutte contre les discrimi-
nations (définir au niveau local des programmes
d’actions),
 l’accompagnement des acteurs à la mise en
œuvre (favoriser la mise en œuvre des préconisa-
tions établies à la suite d’un diagnostic).
A cela, il convient de rajouter les actions financées sur
chaque territoire qui contribuent directement et indirec-
tement à prévenir et lutter contre les discriminations
avec une attention particulière pour l’accès aux droits.
Conformément au programme des interventions de
l’Acsé puis du CGET pour 2014, le présent document
a pour objectif d’expliciter les objectifs et les conditions
de mise en œuvre de ces mesures dans le cadre de la
nouvelle contractualisation ainsi que le rôle des diffé-
rents échelons territoriaux de la politique de la ville.
Il actualise et remplace toutes dispositions antérieures.
 L'approche intégrée de la lutte contre les discri-
minations dans les contrats de ville
En application de la décision 25 du CIV du 19 février
2013 et de la loi de programmation sur la ville et la co-
hésion urbaine, la lutte contre les discriminations sera
prise en compte dans les contrats de ville. Il s'agit de
promouvoir au plus proche des territoires et des be-
soins ressentis par les habitants, une politique territo-
rialisée de prévention et de lutte contre les
discriminations au sein du contrat unique. L'objectif est
de garantir l'égalité de traitement de tous les habitants
par une démarche de prévention et de réduction des
risques de discrimination. Une stratégie d'approche in-
tégrée consiste en l'organisation, l'amélioration et l'éva-
luation des processus de prise de décision afin
d'atteindre l'égalité réelle de traitement dans tous les
domaines de la vie (logement, éducation, services pu-
blics…). L'approche intégrée ne se préoccupe pas des
actes intentionnels, mais se concentre sur les effets
des discriminations et les processus qui les produisent.
L'objectif principal est de développer l'égalité réelle de
traitement en prévenant et en réduisant les facteurs de
risques de discrimination auprès de l'ensemble des
structures et projets intervenant dans le cadre du
contrat, quelle que soit la thématique abordée. Il s'agit
d'intégrer le principe de non-discrimination dans les
pratiques et les processus professionnels de l'ensem-
ble des partenaires territoriaux du contrat à l'échelle in-
tercommunale.
L'approche intégrée implique de conduire une réflexion
en amont des actions financées pour repérer les éven-
tuelles discriminations indirectes, tout particulièrement
celles liées à l'origine réelle ou supposée des per-
sonnes.
Cette nouvelle approche participe au retour de l’Etat
dans les quartiers populaires qui prendra appui sur les
conventions interministérielles d’objectifs qui ont été si-
gnées avec les différents ministères et que les préfets
de région sont chargés de décliner au niveau local
ainsi que les conventions interpartenariales signées
avec l’assemblée des départements de France, la fé-
dération des villes moyennes, l’association des maires
villes et banlieues de France et l’association des
maires de France.
Introduction
La mise en place d’un Plan territorial de lutte contre les
discriminations doit reposer sur une analyse des be-
soins du territoire du contrat de ville. Cette analyse des
besoins doit permettre d’identifier les enjeux propres
au territoire. Pour ce faire, les acteurs peuvent mobili-
ser leurs propres ressources ou connaissances et/ou
faire appel à une prestation proposée par le niveau na-
tional en lien avec le niveau régional : le diagnostic ter-
ritorial stratégique.
1 - Le diagnostic territorial stratégique
L'élaboration d'un plan territorial de prévention et de
lutte contre les discriminations s'appuie a minima sur
une analyse des besoins, voire sur un diagnostic terri-
torial stratégique dressant un état des lieux des discri-
minations raciales sur un territoire spécifique et
propose des pistes de travail afin d'y remédier. Ce
diagnostic devra se donner les moyens d'identifier fi-
nement les types, les lieux et les formes de discrimi-
nations vécues sur le territoire ainsi que le réseau
d'acteurs territoriaux intervenant dans le champ de la
lutte contre les discriminations en précisant le rôle et
les compétences de chacun (le cas échéant sous
forme d'un annuaire adressé à l'ensemble des acteurs
du territoire). L'analyse des besoins doit s'appuyer sur
une démarche partagée et concertée avec les habi-
tants.
Le diagnostic territorial stratégique peut être financé
par le niveau national dans le cadre des mesures du
programme du CGET. Il peut aussi être réalisé à partir
d’une synthèse des données existantes complétée par
la mise en œuvre de cellules d'écoutes territoriales, de
testings, d'enquêtes et d'études appropriées. Ce diag-
nostic propre à la LCD devra être pris en compte dans
le diagnostic global des futurs contrats de ville.
2 - La prise en compte des données existantes
L’analyse des besoins et le diagnostic territorial straté-
gique s'appuient sur les données existantes sur le ter-
ritoire en matière de prévention et de lutte contre les
discriminations liées à l'origine :
 les résultats du projet Equal-Espere,
 les données émanant des atlas régionaux des
populations immigrées (articulation du BOP 104 et
du BOP 147),
 les diagnostics territoriaux stratégiques dans le
domaine de la lutte contre les discriminations déjà
réalisés,
 les études/enquêtes/testings financés sur le sujet
par les services déconcentrés de droit commun et
les collectivités,
 les études produites par les Copec.
3 - Les cellules d'écoute territoriale
Les attentes très fortes des habitants peuvent être
prises en compte dans le cadre de la mise en œuvre
de cellules d'écoute territoriale en partenariat avec les
délégués territoriaux du Défenseur des droits, les re-
présentants d'association de lutte contre les discrimi-
nations, les délégués du Préfet, les points d'accès aux
droits, les missions locales et les représentants des
droits des femmes. Ces cellules d'écoute ont pour ob-
jectif d'accueillir, d'orienter et d'accompagner les habi-
tants et nécessitent un vrai travail partenarial et de
visibilité pour les habitants des quartiers. La réalisation
de sondages ou d'enquêtes auprès des habitants et
d'enquêtes patronymiques pour identifier des situations
discriminatoires, notamment dans l'emploi, peut aussi
contribuer à faire prendre conscience plus largement
des phénomènes de discriminations sur le territoire de
l'intercommunalité. De même, le dispositif expérimental
destiné à saisir la discrimination " sur le vif " qu'est le
testing (appelé également test de situation, test de dis-
crimination, audit par couple, auto-testing lorsqu'il est
réalisé par l'organisme lui-même) peut être utilisé dans
la phase de diagnostic du fait de son potentiel mobili-
sateur des acteurs.
Objectiver les discriminations sur le territoire par la réalisation d'un état des lieux :
diagnostic impliquant les habitants des quartiers.
8
L’analyse des besoins
9
Désormais, les plans territoriaux de prévention et de
lutte contre les discriminations seront intégrés aux fu-
turs contrats de ville pour traiter de la lutte contre les
discriminations.
Ils devront permettre de développer à la fois :
 une objectivation des discriminations vécues
sur le territoire à partir d'un état des lieux-diag-
nostic impliquant les habitants et les acteurs des
quartiers,
 l’approche intégrée mobilisant le droit commun
des services de l’Etat, et celui des collectivités ter-
ritoriales parties prenantes au contrat afin de ren-
forcer la dimension interministérielle et partenariale
de la lutte contre les discriminations,
 un programme opérationnel d’actions qui
contribue directement à la prévention et à la lutte
contre les discriminations à partir des crédits mo-
bilisés par le droit commun et dans le cadre de la
politique de la ville.
Pour rappel :
Un plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations est un programme interministériel et par-
tenarial local d'actions visant à prévenir les discriminations, élaboré et mis en œuvre sur le territoire d'une in-
tercommunalité signataire d'un contrat de ville. Mis en place en 2001 par la délégation interministérielle à la
ville (Div) et le Fasild, le dispositif des plans territoriaux (initialement de lutte contre les discriminations) a été
confié en 2006 à l'Acsé au même titre que les autres programmes de la politique de la ville transférés à l'éta-
blissement. L’Acsé a rejoint le CGET en avril 2014.
Initialement, les plans territoriaux visaient toutes les formes de discriminations. Le contrat d'objectif et de per-
formance de l'Acsé 2010-2013 précise que l'Acsé est compétente sur les discriminations liées à l'origine.
Un plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations regroupe des actions de sensibilisation,
de formation et de communication incitant les acteurs économiques, sociaux et politiques à transformer leurs
pratiques professionnelles pour prévenir et lutter contre les discriminations directes, indirectes et systémiques.
Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations prennent donc en compte au moins
le critère de l'origine mais pas exclusivement. Il repose sur une approche intégrée afin de mobiliser tous
les partenaires du contrat de ville.
Le plan territorial de prévention et de lutte contre les dis-
criminations : nouvel outil de la future contractualisation
La conduite efficace de cette approche intégrée de la
lutte contre les discriminations nécessite un portage
politique fort de la part de l'Etat et de l'intercommuna-
lité. Ceux-ci désignent chacun un référent pour l'élabo-
ration, la mise en œuvre et le suivi de cette approche
transversale qui prend appui sur les conseils citoyens.
Il est aussi nécessaire qu’un temps d’ingénierie dédié
y soit consacré et qu'elle soit dotée d'un budget spéci-
fique.
Les signataires du PTLCD s'engageront dans une po-
litique intégrée de lutte contre les discriminations qui
se traduira par des engagements précis dans les dif-
férents champs thématiques (emploi, éducation, santé,
logement, accès aux droits, aux loisirs…), afin de met-
tre concrètement en œuvre des transformations des
pratiques professionnelles et des procédures en ma-
tière de recrutement des personnels et de gestion de
leurs activités pour réaliser l'effectivité de l'égalité de
traitement. Ces engagements seront assortis de
moyens et d'objectifs précis inscrits dans le plan terri-
torial de prévention et de lutte contre les discrimina-
tions doté d'un calendrier de 6 ans, calé sur le contrat
de ville.
Les actions soutenues dans le cadre du plan de pré-
vention et de lutte contre les discriminations pourront
s'articuler suivant les axes suivants :
 sensibiliser les acteurs de l'emploi, de l'insertion,
de l'action sociale, du logement, de l'éducation, de
la santé et des services au public,
 renforcer la qualification juridique des acteurs,
 mobiliser l'ensemble des acteurs économiques
et politiques autour de l'objectif de la lutte contre les
discriminations et de la conduite du changement
des pratiques,
 favoriser l’accès aux droits des victimes de dis-
criminations au travers des cellules d’écoute et d’un
accompagnement juridique.
Parallèlement et toujours dans le cadre des PTLCD,
d'autres actions peuvent être soutenues et valorisées
comme un préalable permettant d'aborder la notion de
"discrimination" :
 la lutte contre le racisme,
 la lutte contre le sexisme,
 l'histoire et la mémoire de l'immigration et des
territoires de la politique de la ville.
Pour ce faire, vous disposerez de l’expertise, de
l’expérience et de l’appui méthodologique des réfé-
rents « lutte contre les discriminations » au sein des
DRJSCS.
En 2013, la grande majorité des régions disposent d'au moins un plan porté par une
collectivité territoriale (commune, conseil général, conseil régional ou EPCI). A partir
de 2014, il s'agira de privilégier le développement des plans territoriaux au niveau in-
tercommunal en lien avec l'Etat local et l’ensemble des partenaires dans le cadre de
l'élaboration de la nouvelle contractualisation.
10
Le développement de l’approche intégrée dans le cadre
des futurs PTLCD au sein des contrats de ville
11
La définition, la mise en œuvre et le financement des
nouveaux plans territoriaux de prévention et de lutte
contre les discriminations sont réalisés au niveau
local dans le cadre du contrat de ville. Le plan de pré-
vention et de lutte contre les discriminations est
conditionné par :
 l'engagement des élus locaux de l'EPCI dans
l'élaboration d'un plan de prévention et de lutte
contre les discriminations sera recherché. Il
pourra se traduire par une délibération du conseil
communautaire qui peut être précédée de l'envoi
d'une lettre d'intention du président du Conseil
communautaire ou des maires au Préfet et la dé-
signation d'un élu référent,
 l'élaboration d'un programme nécessite une
phase de co-construction par l'Etat, l'EPCI et les
partenaires dans le cadre du contrat de ville. A
partir d'un diagnostic territorialisé, ce programme
détaillera des actions précises assorties de
moyens et d'objectifs quantifiés et mobilisera di-
verses sources de co-financements.
Chaque nouveau plan territorial doit faire l'objet d'une
transmission au niveau régional et le cas échéant au
niveau national.
Les services de l'Etat veilleront à ce qu'une signature
officielle du plan soit organisée avec les élus réfé-
rents et l'EPCI porteuse du contrat.
Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre
les discriminations de plus de 3 ans déjà en cours
seront à adapter et à inscrire dans les nouveaux
contrats de ville à compter de l'entrée en vigueur de
ces derniers et seront financés sur la programmation
du contrat de ville. Ils continueront à faire l'objet d'un
co-financement des collectivités.
Enfin, une équipe projet composée d’un binôme
Etat/collectivités devra être nommée au sein de
l'équipe projet du contrat de ville afin d’assurer l’anima-
tion technique du PTLCD du contrat de ville. Un réfé-
rent de la collectivité sera désigné et exercera son
activité en lien étroit avec les délégués du Préfet exer-
çant sur les territoires du contrat.
Hors programmation locale, des actions à visée ré-
gionale ou départementale, non-inscrites dans la pro-
grammation du nouveau contrat de ville, pourront
faire l'objet d'une délégation des crédits du pro-
gramme 147 aux niveaux régional et départemental.
Les conditions de mise en place d'un nouveau plan terri-
torial de prévention et de lutte contre les discriminations
L'évaluation des plans de prévention et de lutte
contre les discriminations poursuit 3 objectifs:
connaître, analyser et décider. Elle doit s'inclure plei-
nement dans la stratégie d'action de l'approche inté-
grée et être partagée par l'ensemble des acteurs, y
compris les habitants. Ses résultats leur seront com-
muniqués et intégrés pour améliorer l'efficacité du
programme de prévention et de lutte contre les dis-
criminations.
L'évaluation des actions est à articuler avec la phase
du diagnostic. Il convient de définir des indicateurs
afin de mesurer l'efficacité des actions et mesures
développées. Il s'agira de construire une méthodolo-
gie d'évaluation du changement des pratiques et des
processus professionnels où l'expertise d'usage des
habitants et publics touchés peut être mobilisée dans
le cadre d'une démarche participative d'évaluation.
Les indicateurs doivent pouvoir traduire les avancées
et l'effectivité de la mise en œuvre de l'égalité de trai-
tement. Les enquêtes, testings, sondages, l'activité
de la cellule d'écoute territoriale et les analyses de
situation peuvent être repris et réalisés à quelques
années de différence pour mesurer les progrès et les
résistances.
Depuis 2006, la structuration du réseau territorial de
la politique de la ville n’a pas évolué dans le champ
de la lutte contre les discriminations. L’enjeu de la
nouvelle contractualisation nécessite désormais de
mobiliser tous les échelons territoriaux de la politique
de la ville, du niveau local au niveau national.
Les niveaux territoriaux responsables de la mise en
œuvre des plans territoriaux de prévention et de lutte
contre les discriminations ont des fonctions complé-
mentaires.
 Le niveau national
Le niveau national de la politique de la ville pi-
lote et anime le dispositif dans sa globalité. Il
capitalise et valorise la mise en place des nou-
veaux plans territoriaux de prévention et de
lutte contre les discriminations. Il recense les
besoins en formations et diagnostics des dif-
férents sites et assure le suivi des marchés pu-
blics correspondants.
 Le niveau régional, sous l'autorité du Préfet
de région :
 désigne un référent au sein de la DRJSCS
(à communiquer au niveau national) dont la
mission est d'assurer une fonction d'animation
des actions de lutte contre les discriminations
au niveau régional et d'appui aux niveaux dé-
partementaux et locaux dans le cadre de la
mise en place des PTLCD en veillant à la prise
en compte des conventions interministérielles,
 accompagne sur le plan méthodologique
l'émergence des nouveaux plans en lien avec
le niveau départemental et local,
12
L’évaluation des plans territoriaux de prévention et de
lutte contre les discriminations
Le rappel du rôle des niveaux territoriaux
13
 mobilise les mesures du programme du mi-
nistère de la ville relatives à la prévention et à
la lutte contre les discriminations (diagnostics
et formations) à la demande des acteurs lo-
caux dans le cadre des contrats de ville,
 mobilise le conseil régional pour la déclinai-
son de ses actions de prévention et de lutte
contre les discriminations aux territoires de la
politique de la ville, en particulier dans le
champ de la formation des acteurs,
 élabore une synthèse régionale des actions
menées et de leur évaluation dans chaque
contrat de ville en lien avec les acteurs du
PTLCD.
 Le niveau départemental, sous l'autorité du
préfet de département :
 désigne un référent au sein de la DDCS (à
communiquer au niveau national) dont la mis-
sion est d'assurer la prise en compte opéra-
tionnelle de la lutte contre les discriminations
dans les nouveaux contrats de ville,
 désigne un ou plusieurs référents parmi les
délégués du Préfet,
 procède à une analyse des besoins en lien
avec les délégués du Préfet et les EPCI. Dans
le cas où un plan territorial de lutte contre les
discriminations existe sur le territoire, il peut
l'inscrire en l'adaptant au nouveau contrat de
ville,
 sollicite la mobilisation des mesures du mi-
nistère de la ville relatives à la prévention et à
la lutte contre les discriminations (diagnostics
et formations),
 veille, s'il y a lieu, à une articulation des plans
territoriaux de prévention et de lutte contre les
discriminations avec les plans départementaux
mis en œuvre par les Copec. Ce plan départe-
mental, placé sous la responsabilité du Préfet
de département, détermine le programme d'ac-
tions pour la mise en œuvre de la politique d'in-
tégration et de lutte contre les discriminations
(circulaire NOR/INT/K/04/00117/Copec). De
même, lorsque des actions de prévention et de
lutte contre les discriminations recoupent d'au-
tres politiques menées sur le territoire, notam-
ment la politique d'intégration ou la politique
d'égalité femmes-hommes, des actions coor-
données peuvent être initiées en utilisant des
crédits en provenance des autres programmes
de l'Etat et notamment les programmes 104,
139 et 137,
 co-finance les actions des plans territoriaux
de prévention et de lutte contre les discrimina-
tions en mobilisant les financements prévus
dans le volet " lutte contre les discriminations "
du nouveau contrat de ville,
 évalue la portée et l'impact des plans de pré-
vention et de lutte contre les discriminations
sur chaque site en lien avec les acteurs lo-
caux,
 transmet les données qualitatives et quanti-
tatives au niveau régional.
 Le niveau local
Les délégués du Préfet participent à l'analyse
et à la remontée des besoins en lien avec les
collectivités et les habitants. Ils contribuent à
la mise en œuvre des outils et ils accompa-
gnent les actions de lutte contre les discrimi-
nations inscrites dans le contrat de ville. Du fait
de leur ancrage territorial, ils sont les mieux
placés pour mobiliser les acteurs de proximité,
valoriser la participation et l’expertise des ha-
bitants.
15
Fiche outil n° 1 :
les diagnostics territoriaux stratégiques
Fiche outil n° 2 :
formation des acteurs à la prévention et la lutte contre les discriminations
Fiche outil n° 3 :
les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations
Fiche outil n° 4 :
accompagnement des acteurs territoriaux à la mise en œuvre de la lutte
contre les discriminations
Annexes
17
LES DIAGNOSTICS TERRITORIAUX STRATÉGIQUES
L’insuffisance des connaissances, sur la question des discriminations, se traduit souvent par des re-
présentations négatives et des situations d’évitement voire de déni et ne permet pas toujours de pro-
céder à une analyse des besoins suffisament objectivée, pemettant la mise en place dans le cadre du
contrat de ville, d’un plan territorial de lutte contre les discriminations.
Pourquoi mettre en place un diagnostic territorial stratégique ?
Les objectifs du diagnostic sont l’actualisation des données réunies auparavant, une approche plus fine
des territoires, l’objectivation des situations et le traitement de thématiques correspondant à des préoc-
cupations des services de l’État ou des élus dans le cadre du contrat de ville. Il permet de dépasser la
complexité de la question des discriminations. La connaissance n’est pas, dans ce cadre, une fin en soi
mais est un passage obligé pour lever des obstacles. À l’expérience des différents diagnostics déjà réa-
lisés, ce dispositif s’est avéré être un moyen efficace pour sensibiliser et mobiliser partenaires et acteurs
dans la lutte contre les discriminations. Le diagnostic est avant tout un outil pour agir et dégager des
orientations partagées. Le diagnostic répond à des besoins locaux ou se situe en appui à des dispositifs
existants. Il peut également s’articuler avec d’autres outils comme par exemple, la formation des acteurs
ou s’inscrire dans des plans de prévention et de lutte contre les discriminations.
Quels sont les principes d’intervention ?
Dans le cadre d’un marché public national, la méthode permet de mettre en œuvre une démarche par-
ticipative. Elle repose sur la mise en place d’un comité de pilotage, d’un recueil et d’une analyse des
données quantitatives disponibles et actualisées, d’une approche qualitative qui permet de compléter et
de pallier les insuffisances de données quantitatives et de faire entendre la parole des publics concernés
(échantillons illustrant les différentes situations, enquêtes et entretiens individuels et/ou collectifs, etc.),
de restitutions ciblées pour une appropriation et la mise en oeuvre d’un plan d’action, d’une capitalisation
locale et nationale, d’une utilisation et d’une mesure des effets de ces travaux s’inscrivant dans la durée.
Fiche outil n°1
18
Quelles sont les caractéristiques des diagnostics ?
Les diagnostics traitant de questions de discrimination sont qualifiés de « généralistes ».Le critère de
« l’origine réelle ou supposée » est essentielle. Pour autant, il n’est pas exclusif, des diagnostics doivent
articuler cette entrée avec d’autres problématiques identifiées sur le territoire. Ils peuvent donc viser une
entrée thématique (emploi, logement, éducation, etc.), ou par publics (une nationalité, une origine, une
tranche d’âge, la nature d’une migration, etc.). Le « lieu de résidence » fait désormais parti des critères
prioritaires dans le champ de la politique de la ville. L’étendue du diagnostic est variable. Elle est res-
treinte si c’est un état des lieux et des premières pistes d’action ; plus importante quand il est attendu
des préconisations stratégiques ; et particulièrement forte quand il intègre l’accompagnement au chan-
gement.
Quelle procédure pour mettre en place un diagnostic territorial
stratégique ?
Le diagnostic repose sur un marché national conduit par le CGET. Cette procédure donne une réelle
cohérence à la démarche. Cela permet d’avoir des offres adaptées avec un éventail large de prestataires.
Les attendus de la commande (définition du territoire, du contexte, des objectifs et des attentes) sont
établis au niveau local. L’instruction des offres est partagée entre la direction de la ville et de la cohésion
urbaine du CGET et les DRJSCS en lien avec les acteurs locaux (DDCS, délégués du préfet). La direc-
tion régionale a la maîtrise de la mise en oeuvre. L’animation peut relever des deux échelons territoriaux
(régional et départemental), avec un appui possible du niveau national. L’échelon local est désormais
incontournable. Le comité de pilotage est présidé par le DRJSCS. Il réunit les partenaires concernés et
les acteurs locaux concernés.
Fiche outil n° 1
19
Fiche outil n° 2
FORMATION DES ACTEURS À LA PRÉVENTION
ET LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS
Pourquoi des formations à la prévention et à la lutte contre
les discriminations ?
Les discriminations sont un phénomène complexe et recouvrent, selon les personnes, des acceptions
différentes. Il importe donc, lorsqu’on veut les prévenir, de s’assurer d’une compréhension partagée de
ce qu’elles revêtent et impliquent dans les pratiques professionnelles. Aussi, la formation des acteurs
est centrale dans la mise en place d’une intervention sur la prévention et la lutte contre les discriminations
dans une institution ou sur un territoire. C’est sur le socle de la formation qu’il devient possible d’accom-
pagner les acteurs dans la mise en place de procédures réduisant les risques de mise en œuvre des 20
critères prohibés par la loi dans l’accès à l’emploi, au logement, à l’éducation...
Quelle spécificité pour l’offre du CGET ?
Aujourd’hui, des structures disposent de réseaux de formateurs qualifiés ou proposent une offre «cata-
logue» mobilisable dans le cadre de plans de formation (centres de ressources, Conseil national de la
fonction publique territoriale (CNFPT), têtes de réseaux associatives, etc). Le ministère des droits des
femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports dispose quant à lui d’une offre dédiée à l’accompagne-
ment de projets de transformation au sein d’institutions et/ou sur des territoires, ciblée sur les acteurs
stratégiques (élus et chefs de services de collectivités territoriales, administrateurs et cadres de struc-
tures, etc.) au cas par cas, selon les besoins identifiés par ses services, en lien avec les partenaires im-
pliqués. La formation est donc au service d’un projet de développement sur un territoire au sein d’un
contrat de ville.
20
Quel est le rôle du niveau national ?
Le ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports assure un accompagnement
dans la définition et la formalisation des besoins en formation. Ces formations «sur mesure», dont les
projets sont construits avec les acteurs locaux, ont également vocation à réunir différents acteurs publics
et privés, dans une logique interpartenariale. Le CGET recherche ainsi la forme de réponse la mieux
adaptée aux besoins identifiés et vérifie si d’autres dispositifs ne sont pas mobilisables : crédits DIF pour
les agents de l’Etat, centres de ressources, formateurs Espère, CNFPT, etc. Il est étroitement associé
au déroulement de la formation et s’assure, à la fin de celle-ci, que la dynamique enclenchée pourra se
poursuivre et se renforcer.
Fiche outil n° 2
21
LES PLANS TERRITORIAUX DE PRÉVENTION
ET DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS
Pourquoi mettre en place un plan territorial ?
Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations constituent désormais l’axe trans-
versal des nouveaux contrats de ville. Les discriminations à l’égard des habitants des quartiers de la politique
de la ville ont été mises en évidence, tant par des enquêtes d’opinion que par les travaux de l’observatoire
national des zones urbaines sensibles, ou encore par les testings réalisés par l’observatoire des discrimi-
nations et d’autres institutions. Ainsi, à situation égale, le taux de chômage des jeunes diplômés (hommes)
est de 15,3% soit le double de la moyenne nationale. Il est nécessaire que tous les acteurs intègrent la pré-
vention et la lutte contre les discriminations dans l’ensemble de leurs actions à l’aide d’un outil souple et
adapté à la situation locale. C’est l’objectif des plans territoriaux : accompagner les collectivités qui souhaitent
agir afin de réduire les discriminations sur leur territoire et définir pour cela un programme d’acteurs.
Quels sont les leviers d’intervention ?
La méthode repose sur 4 champs d’intervention complémentaires et la définition d’un programme d’actions :
• améliorer la connaissance des discriminations sur le territoire, pour mettre en évidence des situations de
discriminations sur le plan local, se les approprier collectivement et inciter les partenaires à agir, en se coor-
donnant,
• sensibiliser, mobiliser et former les partenaires sur le territoire (élus locaux, services déconcentrés de
l’Etat, techniciens des collectivités, organisations syndicales patronales et salariés, intermédiaires de l’emploi,
associations, entreprises,ect.) permet de faire évoluer les pratiques professionnelles,
• communiquer permet de faire connaître la volonté des partenaires à s’inscrire dans cette dynamique et
de convaincre de nouveaux acteurs de s’y associer. C’est également nécessaire pour sensibiliser le grand
public et diminuer les stéréotypes et les représentations,
Fiche outil n° 3
22
• accompagner les victimes, par la mise en place de lieux d’écoute et d’un dispositif d’accompagnement ju-
ridique de recours (en lien avec le ministère de la justice et le Défenseur des droits). Cet axe est souvent
complété par des actions d’accompagnement des personnes particulièrement exposées aux risques de dis-
criminations, pour les aider à trouver un emploi ou une formation,
• définir et mettre en oeuvre un programme d’actions à l’échelle du contrat de ville à partir d’une approche
intégrée (emploi, éducation...).
Quelles sont les actions menées ?
Prévenir et lutter contre les discriminations demande du temps. Dans les plans de lutte, les élus associent
des actions complémentaires à la lutte contre les discriminations, permettant d’obtenir des résultats concrets
plus rapidement comme des actions sur la promotion de la diversité, des actions culturelles valorisant la
mémoire des immigrés, ou encore en mettant en place des actions renforcées d’accès à l’emploi pour des
publics particulièrement exposés aux discriminations.
Fiche outil n° 3
23
ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS TERRITORIAUX À
LA MISE EN ŒUVRE DE LA LUTTE CONTRE LES DIS-
CRIMINATIONS
Pourquoi un programme d’accompagnement des acteurs
territoriaux ?
Le programme d’accompagnement des acteurs territoriaux à la mise en œuvre de la lutte contre les dis-
criminations vise à appuyer les acteurs territoriaux à opérationnaliser la lutte contre les discriminations
liées à l’origine réelle ou supposée sur leur territoire.
Le programme d’accompagnement permet aux acteurs territoriaux de bénéficier d’un appui méthodolo-
gique et stratégique dans la mise en œuvre des préconisations élaborées dans le cadre d’un diagnostic
territorial stratégique. L’accompagnement a deux objectifs principaux : d’une part, il doit permettre d’or-
ganiser l’action de lutte contre les discriminations liées à l’origine des acteurs territoriaux en leur four-
nissant un appui dans la gestion de leur projet de territoire ; d’autre part, il permet de créer un réseau
d’acteurs et de professionnels capables de lutter ensemble contre les discriminations.
Quels sont les principes d’intervention ?
Dans le cadre d’un marché public piloté par le niveau national, l’accompagnement permet de mettre en
œuvre un appui à la gestion et à la construction d’un projet de lutte contre les discriminations liées à
l’origine sur un territoire concerné par la géographie prioritaire de la ville. La démarche se veut partici-
pative et repose sur la mise en place d’un comité de pilotage garant de la définition et des étapes du
projet de lutte contre les discriminations. Ce projet vise notamment le changement des pratiques profes-
sionnelles des acteurs et leur plus grande mise en réseau pour confronter leurs « manières de faire ».
Fiche outil n° 4
24
Quelle procédure pour mettre en place un diagnostic territorial
stratégique ?
Le programme d’accompagnement des acteurs territoriaux repose sur un marché national du CGET.
Cette démarche permet d’avoir des offres adaptées avec un éventail large de prestataires. Les attendus
de la commande (territoire visé, contexte, objectifs et attentes) sont établis au niveau local. L’instruction
des offres est partagée entre les services nationaux et territoriaux, les directions régionales et départe-
mentales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale en lien avec les délégués du Préfet. L’ani-
mation peut relever des deux échelons territoriaux (régional et départemental), avec un appui possible
des services nationaux.
Fiche outil n° 4
Dès le 2 avril 2014, l’Acsé, la Datar et le SGCIV ont rejoint le commissariat général à l’égalité
des territoires.
Le CGET est chargé de conduire la réforme d’ensemble de la politique de ville issu de la loi de programmation
du 21 février 2014, par une action cohérente et globale. Il mobilise dans une démarche de participation, les
politiques de droit commun, poursuit l’adoption de nouveaux contrats de ville à l’échelle intercommunale, reçoit
la géographie d’intervention, lance un nouveau programme national de renouvellement urbain et met en place
des « conseils citoyens » dans chaque quartier prioritaire de la politique de la ville. Il pilote la mobilisation col-
lective des services de l’Etat, des élus, des institutions et des acteurs de terrain, pour changer concrètement
la vie des habitants des quartiers.
Plus précisément, au sein du CGET, la direction de la ville et de la cohésion urbaine est chargée de la concep-
tion et de la mise en œuvre de la politique de la ville au plan interministériel ainsi que de la gestion des moyens
correspondants. Cette direction est en charge de mettre en œuvre la politique de la ville au niveau national, de
coordonner les instruments et les actions des ministères en faveur des quartiers prioritaires de la politique de
la ville. La direction de la ville et de la cohésion sociale assure aussi le secrétariat du Conseil national des
villes et contribue à la conception et à la mise en œuvre des politiques de lutte contre les discriminations, de
lutte contre l’illettrisme et de prévention de la délinquance.
Contact au CGET
Direction de la ville et de la cohésion urbaine
Frédéric Callens - chef de bureau de la prévention
et de la lutte contre les discriminations
frederic.callens@cget.gouv.fr
www.cget.gouv.fr
www.ville.gouv.fr
Publication du CGET - juillet 2014
Commissariat général à l’égalité des territoires
5 rue Pleyel - 93283 Saint-Denis cedex
www.cget.gouv.fr

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Nouveau cadre de référence de la lutte contre les discriminations au sein de la politique de la ville

  • 1. Nouveau cadre de référence de la lutte contre les discriminations au sein de la politique de la ville : les enjeux de la nouvelle contractualisation 2014
  • 2.
  • 3. 3 Selon le rapport de l’Onzus 2012, un habitant de 18 à 50 ans sur 4 résidant dans les Zus, déclare se sen- tir discriminé, soit deux fois plus qu’hors Zus. Le cri- tère prohibé de l’origine est le plus souvent évoqué par les habitants pour motiver le rejet dont ils font l’objet. A cela vient s’ajouter le sentiment d’appartenir à un territoire stigmatisé. Les habitants des quartiers cristallisent donc les préjugés et les représentations négatives des acteurs économiques, sociaux et ins- titutionnels qu’ils côtoient. Ces stéréotypes motivent, parfois involontairement ou inconsciemment, des iné- galités de traitement. Le rapport de synthèse de la concertation nationale sur la réforme de la politique de la ville fait apparaître que l’essentiel des discriminations sont systémiques. Une réflexion commune doit conduire à un diagnostic partagé, mettant en lumière les situations vécues. Cette réflexion commune doit déboucher sur des ac- tions transversales, destinées à dépasser le cloison- nement des services de l’Etat et des collectivités territoriales. Les habitants des quartiers se trouvent exposés aux discriminations liées à l’origine dans l’emploi, le lo- gement, l’orientation scolaire et/ou dans leurs rela- tions avec les institutions policières. La politique de la ville a, au travers des acteurs publics et associatifs, capitalisé un savoir-faire dans le traitement des dis- criminations, notamment grâce à des dispositifs conçus pour répondre aux besoins du terrain. Recen- trées sur la discrimination selon l'origine réelle ou supposée et la discrimination territoriale à l’adresse, qui constituent les plus fortes demandes sociales dans les quartiers, la prévention et la lutte contre les discriminations doivent s'attacher à lever le déni des acteurs publics et privés, à mettre des mots sur ce qui se passe dans la réalité vécue. Pour cela, elle im- plique de travailler sur ces questions avec les habi- tants des quartiers en partenariat avec les conseils citoyens et d'accompagner les victimes, afin de contribuer à leur redonner confiance dans les insti- tutions (cf. rapport de la mission Bacqué-Mech- mache). La dimension territoriale des discriminations est une question importante mentionnée par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, elle est à traiter dans le cadre pertinent de l’intercom- munalité. La ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports inscrit la lutte contre les dis- criminations comme une priorité transversale de l’Etat pour les futurs contrats de ville. Conformément à la mesure 3 de la décision 25 du Comité intermi- nistériel des villes « Mobiliser, former et sensibiliser le réseau territorial et les acteurs de la politique de la ville à la prévention des discriminations dans le cadre d’approches intégrées », vous êtes invités à mettre en œuvre le présent cadre de référence de lutte contre les discriminations liées à l’origine. Ce cadre de référence s’inscrit dans le contexte de la mise en œuvre de la nouvelle contractualisation entre l’Etat et les collectivités territoriales et identifie des outils qui vous permettront d’agir au plus près des habitants et des territoires. Dans une approche intégrée, vous serez amené à concevoir un plan ter- ritorial de lutte contre les discriminations (PTLCD) que vous inscrirez dans le contrat de ville, en lien avec les échelons territoriaux (délégués du Préfet, DDCS, DRJSCS). Vous trouverez ci-après la méthode d’élaboration du plan territorial de lutte contre les discriminations. La lutte contre les discriminations est un volet essen- tiel de la politique de la ville. La mise en œuvre de ce cadre de référence permet de décliner la lutte contre les discriminations sur tous les territoires de la politique de la ville, sous l’autorité des préfets. Lors du Comité interministériel des villes du 19 février 2013, le Gouvernement s’est engagé à refondre la politique de la ville en renforçant l’action publique en matière de lutte contre les discriminations. La réduction des inégalités qui frappent les habitants des quartiers constitue la raison d’être de la politique de la ville et la lutte contre les discriminations son outil incontournable. La discrimination est un délit sanctionné par la loi qui touche aux fondamentaux de la République et pose la question de l'accès aux droits.
  • 4.
  • 5. 5 Introduction 7 L’analyse des besoins 8 Le plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations : nouvel outil de la future contractualisation 9 Le développement de l’approche intégrée dans le cadre des futurs PTLCD au sein des contrats de ville 10 Les conditions de mise en place d'un nouveau plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations 11 L’évaluation des plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations 12 Le rappel du rôle des niveaux territoriaux 12 Annexes 15 Sommaire
  • 6.
  • 7. 7 La lutte contre les discriminations constitue désormais un axe transversal incontournable des contrats de ville 2015/2020 et doit se traduire par la mise en place de « Plans territoriaux stratégiques » au sein de chaque contrat de ville. Pour permettre aux acteurs territoriaux de répondre à cet enjeu majeur, le CGET met à la dis- position des acteurs locaux différents dispositifs sous forme de prestations (excepté pour les PTLCD) que chacun peut mobiliser en tant que de besoin :  les diagnostics territoriaux (renforcer l’analyse des besoins et identifier les enjeux pour le territoire),  la formation des acteurs locaux (développer la qualification des acteurs locaux),  les plans territoriaux de lutte contre les discrimi- nations (définir au niveau local des programmes d’actions),  l’accompagnement des acteurs à la mise en œuvre (favoriser la mise en œuvre des préconisa- tions établies à la suite d’un diagnostic). A cela, il convient de rajouter les actions financées sur chaque territoire qui contribuent directement et indirec- tement à prévenir et lutter contre les discriminations avec une attention particulière pour l’accès aux droits. Conformément au programme des interventions de l’Acsé puis du CGET pour 2014, le présent document a pour objectif d’expliciter les objectifs et les conditions de mise en œuvre de ces mesures dans le cadre de la nouvelle contractualisation ainsi que le rôle des diffé- rents échelons territoriaux de la politique de la ville. Il actualise et remplace toutes dispositions antérieures.  L'approche intégrée de la lutte contre les discri- minations dans les contrats de ville En application de la décision 25 du CIV du 19 février 2013 et de la loi de programmation sur la ville et la co- hésion urbaine, la lutte contre les discriminations sera prise en compte dans les contrats de ville. Il s'agit de promouvoir au plus proche des territoires et des be- soins ressentis par les habitants, une politique territo- rialisée de prévention et de lutte contre les discriminations au sein du contrat unique. L'objectif est de garantir l'égalité de traitement de tous les habitants par une démarche de prévention et de réduction des risques de discrimination. Une stratégie d'approche in- tégrée consiste en l'organisation, l'amélioration et l'éva- luation des processus de prise de décision afin d'atteindre l'égalité réelle de traitement dans tous les domaines de la vie (logement, éducation, services pu- blics…). L'approche intégrée ne se préoccupe pas des actes intentionnels, mais se concentre sur les effets des discriminations et les processus qui les produisent. L'objectif principal est de développer l'égalité réelle de traitement en prévenant et en réduisant les facteurs de risques de discrimination auprès de l'ensemble des structures et projets intervenant dans le cadre du contrat, quelle que soit la thématique abordée. Il s'agit d'intégrer le principe de non-discrimination dans les pratiques et les processus professionnels de l'ensem- ble des partenaires territoriaux du contrat à l'échelle in- tercommunale. L'approche intégrée implique de conduire une réflexion en amont des actions financées pour repérer les éven- tuelles discriminations indirectes, tout particulièrement celles liées à l'origine réelle ou supposée des per- sonnes. Cette nouvelle approche participe au retour de l’Etat dans les quartiers populaires qui prendra appui sur les conventions interministérielles d’objectifs qui ont été si- gnées avec les différents ministères et que les préfets de région sont chargés de décliner au niveau local ainsi que les conventions interpartenariales signées avec l’assemblée des départements de France, la fé- dération des villes moyennes, l’association des maires villes et banlieues de France et l’association des maires de France. Introduction
  • 8. La mise en place d’un Plan territorial de lutte contre les discriminations doit reposer sur une analyse des be- soins du territoire du contrat de ville. Cette analyse des besoins doit permettre d’identifier les enjeux propres au territoire. Pour ce faire, les acteurs peuvent mobili- ser leurs propres ressources ou connaissances et/ou faire appel à une prestation proposée par le niveau na- tional en lien avec le niveau régional : le diagnostic ter- ritorial stratégique. 1 - Le diagnostic territorial stratégique L'élaboration d'un plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations s'appuie a minima sur une analyse des besoins, voire sur un diagnostic terri- torial stratégique dressant un état des lieux des discri- minations raciales sur un territoire spécifique et propose des pistes de travail afin d'y remédier. Ce diagnostic devra se donner les moyens d'identifier fi- nement les types, les lieux et les formes de discrimi- nations vécues sur le territoire ainsi que le réseau d'acteurs territoriaux intervenant dans le champ de la lutte contre les discriminations en précisant le rôle et les compétences de chacun (le cas échéant sous forme d'un annuaire adressé à l'ensemble des acteurs du territoire). L'analyse des besoins doit s'appuyer sur une démarche partagée et concertée avec les habi- tants. Le diagnostic territorial stratégique peut être financé par le niveau national dans le cadre des mesures du programme du CGET. Il peut aussi être réalisé à partir d’une synthèse des données existantes complétée par la mise en œuvre de cellules d'écoutes territoriales, de testings, d'enquêtes et d'études appropriées. Ce diag- nostic propre à la LCD devra être pris en compte dans le diagnostic global des futurs contrats de ville. 2 - La prise en compte des données existantes L’analyse des besoins et le diagnostic territorial straté- gique s'appuient sur les données existantes sur le ter- ritoire en matière de prévention et de lutte contre les discriminations liées à l'origine :  les résultats du projet Equal-Espere,  les données émanant des atlas régionaux des populations immigrées (articulation du BOP 104 et du BOP 147),  les diagnostics territoriaux stratégiques dans le domaine de la lutte contre les discriminations déjà réalisés,  les études/enquêtes/testings financés sur le sujet par les services déconcentrés de droit commun et les collectivités,  les études produites par les Copec. 3 - Les cellules d'écoute territoriale Les attentes très fortes des habitants peuvent être prises en compte dans le cadre de la mise en œuvre de cellules d'écoute territoriale en partenariat avec les délégués territoriaux du Défenseur des droits, les re- présentants d'association de lutte contre les discrimi- nations, les délégués du Préfet, les points d'accès aux droits, les missions locales et les représentants des droits des femmes. Ces cellules d'écoute ont pour ob- jectif d'accueillir, d'orienter et d'accompagner les habi- tants et nécessitent un vrai travail partenarial et de visibilité pour les habitants des quartiers. La réalisation de sondages ou d'enquêtes auprès des habitants et d'enquêtes patronymiques pour identifier des situations discriminatoires, notamment dans l'emploi, peut aussi contribuer à faire prendre conscience plus largement des phénomènes de discriminations sur le territoire de l'intercommunalité. De même, le dispositif expérimental destiné à saisir la discrimination " sur le vif " qu'est le testing (appelé également test de situation, test de dis- crimination, audit par couple, auto-testing lorsqu'il est réalisé par l'organisme lui-même) peut être utilisé dans la phase de diagnostic du fait de son potentiel mobili- sateur des acteurs. Objectiver les discriminations sur le territoire par la réalisation d'un état des lieux : diagnostic impliquant les habitants des quartiers. 8 L’analyse des besoins
  • 9. 9 Désormais, les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations seront intégrés aux fu- turs contrats de ville pour traiter de la lutte contre les discriminations. Ils devront permettre de développer à la fois :  une objectivation des discriminations vécues sur le territoire à partir d'un état des lieux-diag- nostic impliquant les habitants et les acteurs des quartiers,  l’approche intégrée mobilisant le droit commun des services de l’Etat, et celui des collectivités ter- ritoriales parties prenantes au contrat afin de ren- forcer la dimension interministérielle et partenariale de la lutte contre les discriminations,  un programme opérationnel d’actions qui contribue directement à la prévention et à la lutte contre les discriminations à partir des crédits mo- bilisés par le droit commun et dans le cadre de la politique de la ville. Pour rappel : Un plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations est un programme interministériel et par- tenarial local d'actions visant à prévenir les discriminations, élaboré et mis en œuvre sur le territoire d'une in- tercommunalité signataire d'un contrat de ville. Mis en place en 2001 par la délégation interministérielle à la ville (Div) et le Fasild, le dispositif des plans territoriaux (initialement de lutte contre les discriminations) a été confié en 2006 à l'Acsé au même titre que les autres programmes de la politique de la ville transférés à l'éta- blissement. L’Acsé a rejoint le CGET en avril 2014. Initialement, les plans territoriaux visaient toutes les formes de discriminations. Le contrat d'objectif et de per- formance de l'Acsé 2010-2013 précise que l'Acsé est compétente sur les discriminations liées à l'origine. Un plan territorial de prévention et de lutte contre les discriminations regroupe des actions de sensibilisation, de formation et de communication incitant les acteurs économiques, sociaux et politiques à transformer leurs pratiques professionnelles pour prévenir et lutter contre les discriminations directes, indirectes et systémiques. Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations prennent donc en compte au moins le critère de l'origine mais pas exclusivement. Il repose sur une approche intégrée afin de mobiliser tous les partenaires du contrat de ville. Le plan territorial de prévention et de lutte contre les dis- criminations : nouvel outil de la future contractualisation
  • 10. La conduite efficace de cette approche intégrée de la lutte contre les discriminations nécessite un portage politique fort de la part de l'Etat et de l'intercommuna- lité. Ceux-ci désignent chacun un référent pour l'élabo- ration, la mise en œuvre et le suivi de cette approche transversale qui prend appui sur les conseils citoyens. Il est aussi nécessaire qu’un temps d’ingénierie dédié y soit consacré et qu'elle soit dotée d'un budget spéci- fique. Les signataires du PTLCD s'engageront dans une po- litique intégrée de lutte contre les discriminations qui se traduira par des engagements précis dans les dif- férents champs thématiques (emploi, éducation, santé, logement, accès aux droits, aux loisirs…), afin de met- tre concrètement en œuvre des transformations des pratiques professionnelles et des procédures en ma- tière de recrutement des personnels et de gestion de leurs activités pour réaliser l'effectivité de l'égalité de traitement. Ces engagements seront assortis de moyens et d'objectifs précis inscrits dans le plan terri- torial de prévention et de lutte contre les discrimina- tions doté d'un calendrier de 6 ans, calé sur le contrat de ville. Les actions soutenues dans le cadre du plan de pré- vention et de lutte contre les discriminations pourront s'articuler suivant les axes suivants :  sensibiliser les acteurs de l'emploi, de l'insertion, de l'action sociale, du logement, de l'éducation, de la santé et des services au public,  renforcer la qualification juridique des acteurs,  mobiliser l'ensemble des acteurs économiques et politiques autour de l'objectif de la lutte contre les discriminations et de la conduite du changement des pratiques,  favoriser l’accès aux droits des victimes de dis- criminations au travers des cellules d’écoute et d’un accompagnement juridique. Parallèlement et toujours dans le cadre des PTLCD, d'autres actions peuvent être soutenues et valorisées comme un préalable permettant d'aborder la notion de "discrimination" :  la lutte contre le racisme,  la lutte contre le sexisme,  l'histoire et la mémoire de l'immigration et des territoires de la politique de la ville. Pour ce faire, vous disposerez de l’expertise, de l’expérience et de l’appui méthodologique des réfé- rents « lutte contre les discriminations » au sein des DRJSCS. En 2013, la grande majorité des régions disposent d'au moins un plan porté par une collectivité territoriale (commune, conseil général, conseil régional ou EPCI). A partir de 2014, il s'agira de privilégier le développement des plans territoriaux au niveau in- tercommunal en lien avec l'Etat local et l’ensemble des partenaires dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle contractualisation. 10 Le développement de l’approche intégrée dans le cadre des futurs PTLCD au sein des contrats de ville
  • 11. 11 La définition, la mise en œuvre et le financement des nouveaux plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations sont réalisés au niveau local dans le cadre du contrat de ville. Le plan de pré- vention et de lutte contre les discriminations est conditionné par :  l'engagement des élus locaux de l'EPCI dans l'élaboration d'un plan de prévention et de lutte contre les discriminations sera recherché. Il pourra se traduire par une délibération du conseil communautaire qui peut être précédée de l'envoi d'une lettre d'intention du président du Conseil communautaire ou des maires au Préfet et la dé- signation d'un élu référent,  l'élaboration d'un programme nécessite une phase de co-construction par l'Etat, l'EPCI et les partenaires dans le cadre du contrat de ville. A partir d'un diagnostic territorialisé, ce programme détaillera des actions précises assorties de moyens et d'objectifs quantifiés et mobilisera di- verses sources de co-financements. Chaque nouveau plan territorial doit faire l'objet d'une transmission au niveau régional et le cas échéant au niveau national. Les services de l'Etat veilleront à ce qu'une signature officielle du plan soit organisée avec les élus réfé- rents et l'EPCI porteuse du contrat. Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations de plus de 3 ans déjà en cours seront à adapter et à inscrire dans les nouveaux contrats de ville à compter de l'entrée en vigueur de ces derniers et seront financés sur la programmation du contrat de ville. Ils continueront à faire l'objet d'un co-financement des collectivités. Enfin, une équipe projet composée d’un binôme Etat/collectivités devra être nommée au sein de l'équipe projet du contrat de ville afin d’assurer l’anima- tion technique du PTLCD du contrat de ville. Un réfé- rent de la collectivité sera désigné et exercera son activité en lien étroit avec les délégués du Préfet exer- çant sur les territoires du contrat. Hors programmation locale, des actions à visée ré- gionale ou départementale, non-inscrites dans la pro- grammation du nouveau contrat de ville, pourront faire l'objet d'une délégation des crédits du pro- gramme 147 aux niveaux régional et départemental. Les conditions de mise en place d'un nouveau plan terri- torial de prévention et de lutte contre les discriminations
  • 12. L'évaluation des plans de prévention et de lutte contre les discriminations poursuit 3 objectifs: connaître, analyser et décider. Elle doit s'inclure plei- nement dans la stratégie d'action de l'approche inté- grée et être partagée par l'ensemble des acteurs, y compris les habitants. Ses résultats leur seront com- muniqués et intégrés pour améliorer l'efficacité du programme de prévention et de lutte contre les dis- criminations. L'évaluation des actions est à articuler avec la phase du diagnostic. Il convient de définir des indicateurs afin de mesurer l'efficacité des actions et mesures développées. Il s'agira de construire une méthodolo- gie d'évaluation du changement des pratiques et des processus professionnels où l'expertise d'usage des habitants et publics touchés peut être mobilisée dans le cadre d'une démarche participative d'évaluation. Les indicateurs doivent pouvoir traduire les avancées et l'effectivité de la mise en œuvre de l'égalité de trai- tement. Les enquêtes, testings, sondages, l'activité de la cellule d'écoute territoriale et les analyses de situation peuvent être repris et réalisés à quelques années de différence pour mesurer les progrès et les résistances. Depuis 2006, la structuration du réseau territorial de la politique de la ville n’a pas évolué dans le champ de la lutte contre les discriminations. L’enjeu de la nouvelle contractualisation nécessite désormais de mobiliser tous les échelons territoriaux de la politique de la ville, du niveau local au niveau national. Les niveaux territoriaux responsables de la mise en œuvre des plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations ont des fonctions complé- mentaires.  Le niveau national Le niveau national de la politique de la ville pi- lote et anime le dispositif dans sa globalité. Il capitalise et valorise la mise en place des nou- veaux plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations. Il recense les besoins en formations et diagnostics des dif- férents sites et assure le suivi des marchés pu- blics correspondants.  Le niveau régional, sous l'autorité du Préfet de région :  désigne un référent au sein de la DRJSCS (à communiquer au niveau national) dont la mission est d'assurer une fonction d'animation des actions de lutte contre les discriminations au niveau régional et d'appui aux niveaux dé- partementaux et locaux dans le cadre de la mise en place des PTLCD en veillant à la prise en compte des conventions interministérielles,  accompagne sur le plan méthodologique l'émergence des nouveaux plans en lien avec le niveau départemental et local, 12 L’évaluation des plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations Le rappel du rôle des niveaux territoriaux
  • 13. 13  mobilise les mesures du programme du mi- nistère de la ville relatives à la prévention et à la lutte contre les discriminations (diagnostics et formations) à la demande des acteurs lo- caux dans le cadre des contrats de ville,  mobilise le conseil régional pour la déclinai- son de ses actions de prévention et de lutte contre les discriminations aux territoires de la politique de la ville, en particulier dans le champ de la formation des acteurs,  élabore une synthèse régionale des actions menées et de leur évaluation dans chaque contrat de ville en lien avec les acteurs du PTLCD.  Le niveau départemental, sous l'autorité du préfet de département :  désigne un référent au sein de la DDCS (à communiquer au niveau national) dont la mis- sion est d'assurer la prise en compte opéra- tionnelle de la lutte contre les discriminations dans les nouveaux contrats de ville,  désigne un ou plusieurs référents parmi les délégués du Préfet,  procède à une analyse des besoins en lien avec les délégués du Préfet et les EPCI. Dans le cas où un plan territorial de lutte contre les discriminations existe sur le territoire, il peut l'inscrire en l'adaptant au nouveau contrat de ville,  sollicite la mobilisation des mesures du mi- nistère de la ville relatives à la prévention et à la lutte contre les discriminations (diagnostics et formations),  veille, s'il y a lieu, à une articulation des plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations avec les plans départementaux mis en œuvre par les Copec. Ce plan départe- mental, placé sous la responsabilité du Préfet de département, détermine le programme d'ac- tions pour la mise en œuvre de la politique d'in- tégration et de lutte contre les discriminations (circulaire NOR/INT/K/04/00117/Copec). De même, lorsque des actions de prévention et de lutte contre les discriminations recoupent d'au- tres politiques menées sur le territoire, notam- ment la politique d'intégration ou la politique d'égalité femmes-hommes, des actions coor- données peuvent être initiées en utilisant des crédits en provenance des autres programmes de l'Etat et notamment les programmes 104, 139 et 137,  co-finance les actions des plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discrimina- tions en mobilisant les financements prévus dans le volet " lutte contre les discriminations " du nouveau contrat de ville,  évalue la portée et l'impact des plans de pré- vention et de lutte contre les discriminations sur chaque site en lien avec les acteurs lo- caux,  transmet les données qualitatives et quanti- tatives au niveau régional.  Le niveau local Les délégués du Préfet participent à l'analyse et à la remontée des besoins en lien avec les collectivités et les habitants. Ils contribuent à la mise en œuvre des outils et ils accompa- gnent les actions de lutte contre les discrimi- nations inscrites dans le contrat de ville. Du fait de leur ancrage territorial, ils sont les mieux placés pour mobiliser les acteurs de proximité, valoriser la participation et l’expertise des ha- bitants.
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  • 15. 15 Fiche outil n° 1 : les diagnostics territoriaux stratégiques Fiche outil n° 2 : formation des acteurs à la prévention et la lutte contre les discriminations Fiche outil n° 3 : les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations Fiche outil n° 4 : accompagnement des acteurs territoriaux à la mise en œuvre de la lutte contre les discriminations Annexes
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  • 17. 17 LES DIAGNOSTICS TERRITORIAUX STRATÉGIQUES L’insuffisance des connaissances, sur la question des discriminations, se traduit souvent par des re- présentations négatives et des situations d’évitement voire de déni et ne permet pas toujours de pro- céder à une analyse des besoins suffisament objectivée, pemettant la mise en place dans le cadre du contrat de ville, d’un plan territorial de lutte contre les discriminations. Pourquoi mettre en place un diagnostic territorial stratégique ? Les objectifs du diagnostic sont l’actualisation des données réunies auparavant, une approche plus fine des territoires, l’objectivation des situations et le traitement de thématiques correspondant à des préoc- cupations des services de l’État ou des élus dans le cadre du contrat de ville. Il permet de dépasser la complexité de la question des discriminations. La connaissance n’est pas, dans ce cadre, une fin en soi mais est un passage obligé pour lever des obstacles. À l’expérience des différents diagnostics déjà réa- lisés, ce dispositif s’est avéré être un moyen efficace pour sensibiliser et mobiliser partenaires et acteurs dans la lutte contre les discriminations. Le diagnostic est avant tout un outil pour agir et dégager des orientations partagées. Le diagnostic répond à des besoins locaux ou se situe en appui à des dispositifs existants. Il peut également s’articuler avec d’autres outils comme par exemple, la formation des acteurs ou s’inscrire dans des plans de prévention et de lutte contre les discriminations. Quels sont les principes d’intervention ? Dans le cadre d’un marché public national, la méthode permet de mettre en œuvre une démarche par- ticipative. Elle repose sur la mise en place d’un comité de pilotage, d’un recueil et d’une analyse des données quantitatives disponibles et actualisées, d’une approche qualitative qui permet de compléter et de pallier les insuffisances de données quantitatives et de faire entendre la parole des publics concernés (échantillons illustrant les différentes situations, enquêtes et entretiens individuels et/ou collectifs, etc.), de restitutions ciblées pour une appropriation et la mise en oeuvre d’un plan d’action, d’une capitalisation locale et nationale, d’une utilisation et d’une mesure des effets de ces travaux s’inscrivant dans la durée. Fiche outil n°1
  • 18. 18 Quelles sont les caractéristiques des diagnostics ? Les diagnostics traitant de questions de discrimination sont qualifiés de « généralistes ».Le critère de « l’origine réelle ou supposée » est essentielle. Pour autant, il n’est pas exclusif, des diagnostics doivent articuler cette entrée avec d’autres problématiques identifiées sur le territoire. Ils peuvent donc viser une entrée thématique (emploi, logement, éducation, etc.), ou par publics (une nationalité, une origine, une tranche d’âge, la nature d’une migration, etc.). Le « lieu de résidence » fait désormais parti des critères prioritaires dans le champ de la politique de la ville. L’étendue du diagnostic est variable. Elle est res- treinte si c’est un état des lieux et des premières pistes d’action ; plus importante quand il est attendu des préconisations stratégiques ; et particulièrement forte quand il intègre l’accompagnement au chan- gement. Quelle procédure pour mettre en place un diagnostic territorial stratégique ? Le diagnostic repose sur un marché national conduit par le CGET. Cette procédure donne une réelle cohérence à la démarche. Cela permet d’avoir des offres adaptées avec un éventail large de prestataires. Les attendus de la commande (définition du territoire, du contexte, des objectifs et des attentes) sont établis au niveau local. L’instruction des offres est partagée entre la direction de la ville et de la cohésion urbaine du CGET et les DRJSCS en lien avec les acteurs locaux (DDCS, délégués du préfet). La direc- tion régionale a la maîtrise de la mise en oeuvre. L’animation peut relever des deux échelons territoriaux (régional et départemental), avec un appui possible du niveau national. L’échelon local est désormais incontournable. Le comité de pilotage est présidé par le DRJSCS. Il réunit les partenaires concernés et les acteurs locaux concernés. Fiche outil n° 1
  • 19. 19 Fiche outil n° 2 FORMATION DES ACTEURS À LA PRÉVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS Pourquoi des formations à la prévention et à la lutte contre les discriminations ? Les discriminations sont un phénomène complexe et recouvrent, selon les personnes, des acceptions différentes. Il importe donc, lorsqu’on veut les prévenir, de s’assurer d’une compréhension partagée de ce qu’elles revêtent et impliquent dans les pratiques professionnelles. Aussi, la formation des acteurs est centrale dans la mise en place d’une intervention sur la prévention et la lutte contre les discriminations dans une institution ou sur un territoire. C’est sur le socle de la formation qu’il devient possible d’accom- pagner les acteurs dans la mise en place de procédures réduisant les risques de mise en œuvre des 20 critères prohibés par la loi dans l’accès à l’emploi, au logement, à l’éducation... Quelle spécificité pour l’offre du CGET ? Aujourd’hui, des structures disposent de réseaux de formateurs qualifiés ou proposent une offre «cata- logue» mobilisable dans le cadre de plans de formation (centres de ressources, Conseil national de la fonction publique territoriale (CNFPT), têtes de réseaux associatives, etc). Le ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports dispose quant à lui d’une offre dédiée à l’accompagne- ment de projets de transformation au sein d’institutions et/ou sur des territoires, ciblée sur les acteurs stratégiques (élus et chefs de services de collectivités territoriales, administrateurs et cadres de struc- tures, etc.) au cas par cas, selon les besoins identifiés par ses services, en lien avec les partenaires im- pliqués. La formation est donc au service d’un projet de développement sur un territoire au sein d’un contrat de ville.
  • 20. 20 Quel est le rôle du niveau national ? Le ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports assure un accompagnement dans la définition et la formalisation des besoins en formation. Ces formations «sur mesure», dont les projets sont construits avec les acteurs locaux, ont également vocation à réunir différents acteurs publics et privés, dans une logique interpartenariale. Le CGET recherche ainsi la forme de réponse la mieux adaptée aux besoins identifiés et vérifie si d’autres dispositifs ne sont pas mobilisables : crédits DIF pour les agents de l’Etat, centres de ressources, formateurs Espère, CNFPT, etc. Il est étroitement associé au déroulement de la formation et s’assure, à la fin de celle-ci, que la dynamique enclenchée pourra se poursuivre et se renforcer. Fiche outil n° 2
  • 21. 21 LES PLANS TERRITORIAUX DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS Pourquoi mettre en place un plan territorial ? Les plans territoriaux de prévention et de lutte contre les discriminations constituent désormais l’axe trans- versal des nouveaux contrats de ville. Les discriminations à l’égard des habitants des quartiers de la politique de la ville ont été mises en évidence, tant par des enquêtes d’opinion que par les travaux de l’observatoire national des zones urbaines sensibles, ou encore par les testings réalisés par l’observatoire des discrimi- nations et d’autres institutions. Ainsi, à situation égale, le taux de chômage des jeunes diplômés (hommes) est de 15,3% soit le double de la moyenne nationale. Il est nécessaire que tous les acteurs intègrent la pré- vention et la lutte contre les discriminations dans l’ensemble de leurs actions à l’aide d’un outil souple et adapté à la situation locale. C’est l’objectif des plans territoriaux : accompagner les collectivités qui souhaitent agir afin de réduire les discriminations sur leur territoire et définir pour cela un programme d’acteurs. Quels sont les leviers d’intervention ? La méthode repose sur 4 champs d’intervention complémentaires et la définition d’un programme d’actions : • améliorer la connaissance des discriminations sur le territoire, pour mettre en évidence des situations de discriminations sur le plan local, se les approprier collectivement et inciter les partenaires à agir, en se coor- donnant, • sensibiliser, mobiliser et former les partenaires sur le territoire (élus locaux, services déconcentrés de l’Etat, techniciens des collectivités, organisations syndicales patronales et salariés, intermédiaires de l’emploi, associations, entreprises,ect.) permet de faire évoluer les pratiques professionnelles, • communiquer permet de faire connaître la volonté des partenaires à s’inscrire dans cette dynamique et de convaincre de nouveaux acteurs de s’y associer. C’est également nécessaire pour sensibiliser le grand public et diminuer les stéréotypes et les représentations, Fiche outil n° 3
  • 22. 22 • accompagner les victimes, par la mise en place de lieux d’écoute et d’un dispositif d’accompagnement ju- ridique de recours (en lien avec le ministère de la justice et le Défenseur des droits). Cet axe est souvent complété par des actions d’accompagnement des personnes particulièrement exposées aux risques de dis- criminations, pour les aider à trouver un emploi ou une formation, • définir et mettre en oeuvre un programme d’actions à l’échelle du contrat de ville à partir d’une approche intégrée (emploi, éducation...). Quelles sont les actions menées ? Prévenir et lutter contre les discriminations demande du temps. Dans les plans de lutte, les élus associent des actions complémentaires à la lutte contre les discriminations, permettant d’obtenir des résultats concrets plus rapidement comme des actions sur la promotion de la diversité, des actions culturelles valorisant la mémoire des immigrés, ou encore en mettant en place des actions renforcées d’accès à l’emploi pour des publics particulièrement exposés aux discriminations. Fiche outil n° 3
  • 23. 23 ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS TERRITORIAUX À LA MISE EN ŒUVRE DE LA LUTTE CONTRE LES DIS- CRIMINATIONS Pourquoi un programme d’accompagnement des acteurs territoriaux ? Le programme d’accompagnement des acteurs territoriaux à la mise en œuvre de la lutte contre les dis- criminations vise à appuyer les acteurs territoriaux à opérationnaliser la lutte contre les discriminations liées à l’origine réelle ou supposée sur leur territoire. Le programme d’accompagnement permet aux acteurs territoriaux de bénéficier d’un appui méthodolo- gique et stratégique dans la mise en œuvre des préconisations élaborées dans le cadre d’un diagnostic territorial stratégique. L’accompagnement a deux objectifs principaux : d’une part, il doit permettre d’or- ganiser l’action de lutte contre les discriminations liées à l’origine des acteurs territoriaux en leur four- nissant un appui dans la gestion de leur projet de territoire ; d’autre part, il permet de créer un réseau d’acteurs et de professionnels capables de lutter ensemble contre les discriminations. Quels sont les principes d’intervention ? Dans le cadre d’un marché public piloté par le niveau national, l’accompagnement permet de mettre en œuvre un appui à la gestion et à la construction d’un projet de lutte contre les discriminations liées à l’origine sur un territoire concerné par la géographie prioritaire de la ville. La démarche se veut partici- pative et repose sur la mise en place d’un comité de pilotage garant de la définition et des étapes du projet de lutte contre les discriminations. Ce projet vise notamment le changement des pratiques profes- sionnelles des acteurs et leur plus grande mise en réseau pour confronter leurs « manières de faire ». Fiche outil n° 4
  • 24. 24 Quelle procédure pour mettre en place un diagnostic territorial stratégique ? Le programme d’accompagnement des acteurs territoriaux repose sur un marché national du CGET. Cette démarche permet d’avoir des offres adaptées avec un éventail large de prestataires. Les attendus de la commande (territoire visé, contexte, objectifs et attentes) sont établis au niveau local. L’instruction des offres est partagée entre les services nationaux et territoriaux, les directions régionales et départe- mentales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale en lien avec les délégués du Préfet. L’ani- mation peut relever des deux échelons territoriaux (régional et départemental), avec un appui possible des services nationaux. Fiche outil n° 4
  • 25.
  • 26. Dès le 2 avril 2014, l’Acsé, la Datar et le SGCIV ont rejoint le commissariat général à l’égalité des territoires. Le CGET est chargé de conduire la réforme d’ensemble de la politique de ville issu de la loi de programmation du 21 février 2014, par une action cohérente et globale. Il mobilise dans une démarche de participation, les politiques de droit commun, poursuit l’adoption de nouveaux contrats de ville à l’échelle intercommunale, reçoit la géographie d’intervention, lance un nouveau programme national de renouvellement urbain et met en place des « conseils citoyens » dans chaque quartier prioritaire de la politique de la ville. Il pilote la mobilisation col- lective des services de l’Etat, des élus, des institutions et des acteurs de terrain, pour changer concrètement la vie des habitants des quartiers. Plus précisément, au sein du CGET, la direction de la ville et de la cohésion urbaine est chargée de la concep- tion et de la mise en œuvre de la politique de la ville au plan interministériel ainsi que de la gestion des moyens correspondants. Cette direction est en charge de mettre en œuvre la politique de la ville au niveau national, de coordonner les instruments et les actions des ministères en faveur des quartiers prioritaires de la politique de la ville. La direction de la ville et de la cohésion sociale assure aussi le secrétariat du Conseil national des villes et contribue à la conception et à la mise en œuvre des politiques de lutte contre les discriminations, de lutte contre l’illettrisme et de prévention de la délinquance.
  • 27. Contact au CGET Direction de la ville et de la cohésion urbaine Frédéric Callens - chef de bureau de la prévention et de la lutte contre les discriminations frederic.callens@cget.gouv.fr www.cget.gouv.fr www.ville.gouv.fr Publication du CGET - juillet 2014
  • 28. Commissariat général à l’égalité des territoires 5 rue Pleyel - 93283 Saint-Denis cedex www.cget.gouv.fr