1. en partenariat avec
RESTITUTION D’EVENEMENT
Carrefours des professionnels du numérique
« Equipements informatiques en Nouvelle-Calédonie »
Mercredi 31 juillet 2013, de 8h00 à 12h00, à la maison du livre
L’ACTIC et l’Observatoire Numérique NC ont organisé, le
mercredi 31 juillet 2013, à la Maison du Livre, la
deuxième édition des ateliers-débats intitulés « Les
Carrefours des professionnels du numérique ». Ce
rendez-vous des professionnels du numérique a pour
objectif de favoriser les échanges autour d’axes de
travail communs afin d’initier une dynamique de filière
dans les domaines des technologies de l’information et
de la communication et du multimédia. Cette deuxième
édition a réuni une trentaine de professionnels de la
distribution d’équipements informatiques.
POURQUOI LES CARREFOURS DES PROFESSIONNELS DU NUMERIQUE ?
Denis LOCHE, président de l’ACTIC, et Paola
LOGLI, présidente de l’Observatoire Numérique
NC ont ouvert ce Carrefour en présentant la
démarche partenariale.
Dans le Baromètre numérique, l’Observatoire
Numérique NC a identifié, en 2011, les
professionnels de la filière numérique en
Nouvelle-Calédonie, grâce aux données ISEE :
5 secteurs d’activité de la filière numérique,
965 professionnels, 1.8% des entreprises,
2400 personnes actives, 4% de l’emploi salarié.
En 2012, l’Observatoire Numérique NC et l’ACTIC
ont travaillé sur un projet d’annuaire de la
filière numérique, qui a débouché sur une
volonté conjointe d’initier une dynamique de
filière.
Trois ateliers-débats, intitulés « Innov’ON
ensemble », organisés par l’Observatoire
Numérique NC, ont apporté des éclairages sur
les leviers de l’innovation en Nouvelle-
Calédonie, les potentiels économiques de la
géomatique, l’expérience de la Silicon Valley et
les projets numériques bretons.
En 2013, les deux associations ouvrent un
programme d’actions, inscrit sur le long terme,
destiné à initier une dynamique de filière
numérique et multimédia. Il comprend :
1. les Carrefours des professionnels du
numérique portant sur 3 secteurs en 2013 :
les développements logiciels et progiciels (voir
la restitution), la distribution et le cycle de vie
du matériel informatique, les créateurs de
contenus multimédias,
2. un Séminaire d’une journée qui devrait être
organisé, avec le soutien du gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie,
3. un projet de Livre blanc, reprenant
l’ensemble des réflexions menées (Innov’ON,
Carrefours, Séminaire).
Filière Numérique et multimédia – Baromètre numérique 2011
2. en partenariat avec
EQUIPEMENT INFORMATIQUE : LES ATTENTES DES PROFESSIONNELS
Les DSI des grands comptes se coordonnent
pour faire un état des lieux de leurs attentes et
proposer leurs constats aux distributeurs
d’équipements présents dans la salle.
Pierre- Emmanuel BERGER, DSI de la SLN,
propose sa vision des domaines d’expertises
présents sur le territoire et au sein des DSI.
Devant le double constat que les technologies se
multiplient et se complexifient, et que les
besoins des donneurs d’ordre augmentent et se
diversifient, il devient difficile, à la fois chez les
fournisseurs, mais aussi au sein des DSI,
d’intégrer toutes les expertises, dans tous les
domaines, avec toutes les compétences.
Pourtant l’offre de forte expertise reste très
faible face à ce fort besoin. En effet, Les rares
experts sont partout, sur tous les fronts ; ils
deviennent très peu disponibles et se
généralisent, au risque de perdre leur savoir-
faire de pointe. De plus, les fournisseurs
subissent le turn-over de leurs jeunes potentiels.
Ils n’activent pas suffisamment de relais de hauts
niveaux d’expertise depuis la zone Pacifique ou
la métropole.
Les conséquences semblent lourdes. Le manque
d’expertise locale est un frein au
développement du numérique. Ce manque
accentue le besoin de sécurisation des grands
comptes qui recrutent les meilleures
compétences, à des salaires bien supérieurs à
ceux proposés chez les fournisseurs. Les
fournisseurs deviennent alors de plus en plus
frileux pour recruter puisqu’il faut non
seulement trouver la perle rare, qu’il faudra de
toute façon former, mais aussi réussir ensuite à
la fidéliser. La profession doit donc sortir de ce
cercle vicieux où chacun se protège.
Les Carrefours des professionnels du
numérique doivent être utiles aux rencontres,
aux échanges sur ces problématiques et,
finalement, au développement du marché.
Olivier BENHACINE, DSI de la GBNC, expose
ensuite la perception des donneurs d’ordre,
notamment des PME, quant aux équipements et
à leurs services associés.
Concernant l’approvisionnement de matériel,
les donneurs d’ordre observent que, bien
souvent, les délais de livraison ne sont pas
respectés ce qui entraine le décalage des projets
informatiques. Pour parer à ces difficultés, le
niveau de stock mériterait d’être plus en phase
avec le parc réellement installé dans les
entreprises pour éviter les longs délais
d’approvisionnement.
ZOOM SUR LES DELAIS
Sur cette question, les fournisseurs précisent la
complexité de la chaîne d’approvisionnement. Elle
est rallongée car elle comporte beaucoup de tiers :
fournisseurs, transitaire, douanes, fournisseur local.
Des appareils en prêts, en spare, pourraient être
disponibles sous la forme d’un contrat d’assistance
service. Un stock de sécurité, et une mutualisation
des pièces détachées, seraient envisageables mais
devraient nécessairement être répercutés sur les
coûts au client.
3. en partenariat avec
Concernant le service après-vente, les donneurs
d’ordre identifient que les délais de réparation
sont souvent lents. Par exemple il faut compter 4
à 5 semaines pour changer un clavier de
portable. Ces délais longs sont un risque pour
les fournisseurs locaux de voir des commandes
fuir à l’extérieur du territoire, si les donneurs
d’ordre décidaient de passer directement auprès
des constructeurs ou par l’achat en ligne.
Quant aux services supports locaux, la tendance
est à l’escalade vers des niveaux supérieurs de
prestations, pas toujours utiles, ce qui rallonge
également les délais de traitement des
demandes. Ici aussi, le risque est que les
donneurs d’ordre recherchent des prestations
hors territoire. Ils pourraient aussi recruter en
interne des équipes de maintenance, source de
perte de compétitivité pour l’entreprise qui
devrait davantage se consacrer à ses services
métiers.
Par ailleurs, la structure des prix serait à revoir
pour dissocier les matériels des services, et
permettre la transparence des prix.
Thierry Roussel, directeur de la société EPI,
filiale informatique du groupe GDF SUEZ, élargit
le débat vers l'importance de la compétitivité
des offres locales.
Même en Nouvelle-Calédonie, la compétition se
joue avec le monde entier. Le comparatif des
prix en ligne est maintenant courant, même au
sein des DSI, y compris pour des achats en lots et
en grandes quantités. Une DSI préfèrera le
service et le contact humain avec les
fournisseurs, pour garder la chaine de valeur en
Nouvelle-Calédonie.
Cependant, les fournisseurs locaux doivent
maintenir leurs offres de prix compétitives face
aux contraintes des DSI, tenues d'optimiser leurs
achats pour respecter les budgets qui leur sont
alloués. Sans quoi le risque de croissance des
commandes off-shore est élevé.
L'économie numérique est accessible à ceux qui
possèdent un ordinateur. Les décideurs
politiques pourraient imaginer, au moins pour
les plus défavorisés, un rouage fiscal favorable
à l’équipement avec des offres locales, sur le
modèle de l’exonération de la taxe générale à
l’importation (TGI) pour les entreprises.
Dans le cadre de cette réflexion, Jean-François
Grandmougin, de la cellule Economie Numérique
du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie,
rappelle l’existence du dispositif MIPE (micro
portable étudiant) en matière d’aide à
l’équipement et au développement des usages.
Au-delà de la compétitivité des prix, les
fournisseurs sont également appelés à repenser
leurs relations commerciales avec les donneurs
d’ordre.
En effet les grands comptes sont en attente de
davantage de conseils face à leurs demandes
souvent complexes intégrant les services. Les
commerciaux des fournisseurs ne peuvent pas se
contenter de faire de la prise de commande, leur
niveau technique doit correspondre aux besoins
des donneurs d’ordre.
D’autre part, les fournisseurs doivent rester
professionnels et cohérents dans leurs calculs
de tarifs. Les remises sont parfois surprenantes
au point de jeter le doute sur le calcul du tarif de
base.
ZOOM SUR LES TARIFS
Pour être compétitif, le fournisseur d’équipements
informatiques doit acheter en grandes quantités.
Hors la taille du marché l’empêche de prendre des
risques de stockage.
4. en partenariat avec
De manière à remporter davantage de marchés,
les fournisseurs pourraient faire des choix
stratégiques de spécialisation sur des créneaux
à forte valeur ajoutée parfois non couverts
localement. Les grands comptes, sur ces
créneaux dépourvus d’offres locales,
commandent des produits ou des services hors
territoire. Le risque est que cette brèche leur
donne une habitude de travail défavorable au
développement économique local de la filière.
Les actions proactives commerciales, comme les
salons, les démonstrations, manquent
aujourd’hui sur le territoire alors qu’elles
seraient des leviers de commandes sur des
nouvelles offres de produits et services.
Axes de réflexion proposés aux fournisseurs
- Développer les partenariats entre fournisseurs pour
mieux répondre aux appels d’offre, avec des
expertises complémentaires
- Développer des expertises pointues au lieu d’être
trop généralistes et moins performants
- Avoir une démarche d’amélioration qualité sur les
approvisionnements et la maintenance
- Elever le niveau technique des équipes, et sécuriser
les compétences
- Avoir une vision globale de la concurrence, incluant
la métropole, et surveiller ses marges
ZOOM SUR LA FISCALITE
Les taxes à l’importation de 30 à 39%, sur la
valeur "coût assurance fret" (CAF), ne sont
souvent pas connues des clients. Ils peuvent
parfois penser que cela correspond à la marge du
distributeur.
Les fournisseurs soulignent le fait que les
structures de prix sont incomparables avec la
métropole. Ils considèrent que l’empilage des
coûts (taxes, fret, transitaire…) est un frein à leur
développement.
De plus, les fournisseurs d’équipements
informatiques alertent sur la perte de valeurs
générée pour le territoire par les achats faits à
l’extérieur par les particuliers et non taxés à
l’entrée. Ils voient cela comme une fiscalité à
deux vitesses qui sera même renforcée par
l’instauration de l’éco-participation sur les
déchets électriques et électroniques (voir plus
bas).
La perspective d’une éventuelle taxe générale sur
les activités (TGA) ne serait qu’un frein
supplémentaire pour l’équipement des
particuliers avec des offres locales.
Valorisation des services
« Les services d’expertise sont souvent mal valorisés
par les donneurs d’ordre. Or, avoir des compétences
cela a un coût.
Les entreprises n’ont pas toutes intégré qu’il faut
investir sur les SI, et accepter de payer plus cher
certaines prestations. »
Mots d’acteurs
Budget des SI
Les fournisseurs ont parfois une fausse
impression de fin des hausses des budgets SI.
L’ACTIC mène une étude destinée à mesurer
l’évolution de ces budgets. Elle démontre la
hausse régulière de ces dépenses et
investissements. »
Compétences
« Les fournisseurs sont les premiers à rencontrer des
difficultés de recrutement, tout comme en métropole.
Mais les salaires attractifs proposés par les donneurs
d’ordre sont un obstacle supplémentaire à la
fidélisation de leurs effectifs.»
Qualité de service
Les fournisseurs signalent qu’il est difficile de maintenir
la qualité de service avec leurs marges actuelles.
En effet trop peu de directions générales, selon les DSI,
ont compris la nécessité d'accroitre les budgets des SI,
leviers du changement et de la compétitivité. Face à de
nouveaux besoins, les sociétés ne sont pas toujours
prêtes à investir davantage.
5. en partenariat avec
QUEL NIVEAU DE SERVICES ASSOCIES
A LA VENTE DE MATERIEL INFORMATIQUE ?
Christophe GEVRIN, de SYSCOM, implanté
depuis 10 ans sur le territoire, analyse que les
besoins se renforcent, surtout en matière de
services, qu’ils soient collaboratifs ou
décisionnels. Globalement les donneurs
d’ordre poussent pour une meilleure qualité
de service ou SLA (service level agreement).
Des améliorations sont donc nécessaires du
côté des acteurs. L’expertise doit être poussée
vers les niveaux élevés 3 ou 4. Les
compétences doivent être disponibles, malgré
les difficultés à recruter des profils à forte
valeur ajoutée. Sur cet aspect des ressources
humaines, les fournisseurs et les donneurs
d’ordre rencontrent les mêmes difficultés.
Aujourd’hui, un projet de système
d’information comporte autant de temps de
travail en gestion de projet qu’en intégration
pure. Les méthodologies de gestion de projet
et les standards qualités doivent donc être
mis en place pour gagner en qualité de service
et en délais, mais cela implique une
répercussion tarifaire.
De plus, les fournisseurs et prestataires
doivent adapter leurs offres au marché en
fonction de sa taille, des stratégies
numériques des clients, et des contraintes de
l’isolement géographique (délais, garantie de
service). En opérateurs de bout de chaîne, ils
doivent aussi intégrer des contraintes telles
que la forte dépendance de tiers. En amont,
les acteurs mondiaux, éditeurs et
constructeurs, sont peu sensibles aux
demandes de petits marchés tels que le nôtre.
Les services douaniers, en aval, exigent des
désignations de matériel très précises. Ils
doivent même en répondent à l’Etat sur les
produits sous licence cryptés.
Ces contraintes freinent les fournisseurs en
période de lancement d’innovations. Ils ont
besoin de temps pour être en ordre de
marche commerciale.
Selon Anthony CROISE, du groupe OFFICE
PLUS et MICROPOLIS, la taille des entreprises
de services associés aux équipements
informatiques dépend de leur spécialisation
ou de leur savoir-faire généraliste.
Deux facteurs constituent les points critiques
pour ces fournisseurs et prestataires : les
relations avec les constructeurs et les
compétences locales.
Si les constructeurs sont représentés
localement, les entreprises ont souvent à faire
à des petites agences. Mais dans la plus part
des cas, les marques de constructeurs ne sont
présentes qu’à l’étranger. Au-delà de la
barrière de la langue et du décalage horaire, il
est difficile pour un petit acteur calédonien
de mobiliser un constructeur mondial sur une
petite zone rattachée aux pays en voie de
développement d’Afrique ou d’Asie, rarement
prioritaires dans son portefeuille. De plus, la
cryptologie et la protection des produits
empêchent les transferts de technologie pour
assurer localement, par exemple, un service
après-vente.
6. en partenariat avec
Sur le marché tendu de l’informatique, les
compétences sont difficiles à recruter. Le
processus de recrutement est long puisque il
faut généralement le réaliser à distance. Il est
souvent risqué puisqu’il s’agit de convaincre
des profils métropolitains de s’expatrier et de
s’investir à relativement long terme. Une fois
intégrés dans une entreprise, les ingénieurs et
techniciens font le jeu des chaises musicales
entre fournisseurs et donneurs d’ordres.
CLOUD, LOCATION… : DES ALTERNATIVES ADAPTEES ?
Mathieu RICHARD, de la société OCEANIE
LOCATIONS, groupe SHARP CENTER,
présente les différents types d’offres en
location d’équipements informatiques, ainsi
que leurs avantages et leurs inconvénients.
La location peut être proposée à courte durée
(moins de 23 mois) pour un besoin ponctuel,
avec une disponibilité immédiate. Cette offre
peut être assortie de différents services
(livraison, branchement, paramétrage, produits
complémentaires…) et elle est soumise à la taxe
sur les services (TSS).
La location peut aussi être utilisée sur de la
longue durée (2 à 5 ans) et ne sera alors pas
soumise à la TSS. Cette offre, et ses services
associés, sont évolutifs dans le temps. Elle
nécessite généralement un délai de mise en
œuvre. Elle permet un libre choix des matériels,
des logiciels et des prestations. Elle peut même
démarrer à partir du rachat d’un parc existant
par le prestataire.
Globalement la location a l’inconvénient qu’elle
ne s’adresse qu’aux clients solvables. Le matériel
loué ne peut être racheté. Les contrats de
location intègrent un préavis de résiliation.
Mais cette alternative assure également
l’homogénéité et la mise à jour du parc. Avec
une fiscalité non soumise à la taxe générale à
l’importation (TGI), elle définit et fixe un budget
informatique tout compris, sans entamer la
trésorerie et la capacité d’endettement de
l’entreprise. Les loyers sont adaptables à la vie
de l’entreprise. C’est le prestataire loueur qui
assure la gestion de la fin du cycle de vie des
machines, facteur de simplification, voire
d’économie, dans un contexte d’évolution
réglementaire sur les déchets d’équipements
électriques et électroniques (DEEE).
Problématique commune entre donneurs d’ordre et fournisseurs : les compétences locales
Devant la carence en informaticiens, qui s’explique peut-être par le fait que l’informatique fait moins rêver
les jeunes qu’auparavant, la solution commune serait de faire la promotion des métiers des systèmes
d’information auprès des jeunes. Il faudrait aussi motiver les jeunes diplômés locaux (BTS, DU) à rester dans
le secteur et sur le territoire.
Avec l’arrivée de nouveaux besoins en formation, il serait peut-être pertinent de créer une structure de
formation privée incluant des certifications, misant sur l’apprentissage et l’alternance.
Face à la baisse des coûts de structure chez les donneurs d’ordre, les fournisseurs pourraient déployer des
potentiels de marchés en détenant les compétences clés.
Devant les difficultés à recruter, les acteurs pourraient définir leurs équipes en fonction de la réelle
expertise des candidats plutôt qu’en fonction du business ou du contrat de l’année. Ainsi ils pourraient
créer un besoin sur une spécialisation à forte valeur ajoutée.
7. en partenariat avec
Philippe AMIOT, du data center DSP du groupe
CIPAC, présente une alternative à l’équipement
et aux services informatiques : l’offre de services
hébergés.
Une étude de Wakefield Research, réalisée en
2012 pour Citrix, sur le territoire américain,
montre que le cloud computing est
massivement utilisé par les usagers du web et
des applications (95% des usagers), même s’ils
pensent ne pas s’en servir (54% des américains
disent ne jamais utiliser le cloud). Tous les
nouveaux usages, réseaux sociaux ou moteurs
de recherche, passent d’une manière ou d’une
autre par des données ou des services en cloud.
Vous avez dit cloud ?
Avant le cloud computing, l’informatique prenait
la forme d’un puzzle assemblant des réseaux,
des serveurs, des terminaux, des câbles, des
appareils mobiles… nécessitant une gestion
lourde du parc, des licences… L’avènement des
usages en mobilité a ouvert le modèle du cloud
computing vers un fort besoin en services
déportés et en plateformes de services.
Aujourd’hui, le cloud est un assemblage de
services, simples, mobiles, sécurisés, hébergés
dans un environnement et facilement
accessibles à son utilisateur final. Cette
alternative de modèle d’équipement
informatique peut économiser à l’entreprise la
salle informatique, la consommation électrique
et la climatisation associée, la maintenance du
réseau et sa sécurisation, le coût des licences…
L’offre de cloud computing proposée dans le
monde s’articule autour de trois principales
formes : la plus coûteuse, le cloud privé où le
service et le matériel sont stockés sur un serveur
dédié au client, le cloud public qui décentralise
les services et équipements dans un data center
mutualisé, et le cloud hybride qui associe ces
deux solutions en fonction des besoins.
Les services associés au cloud prennent
également différentes formes en fonction des
accès dont a besoin l’entreprise. Le Saas
(software as a service) permet de consommer
directement un service, un logiciel, une
application. Le Paas (platform as a service)
donne accès à un environnement d'exécution et
laisse la maîtrise des applications à installer,
configurer et utiliser. L’Iaas (infrastructure as a
service) permet l’accès au matériel, l’entreprise
gardant la maîtrise de son système
d’exploitation. Enfin, la nouvelle tendance en
croissance est celle du « business as a service »
où le cloud computing propose de gérer tous les
métiers et l’accompagnement associé, façon ERP
(enterprise resource planning) ou PGI (progiciel
de gestion intégré).
Source kunalashar.com
Le cloud en Nouvelle-Calédonie pose questions
- Les entreprises et les DSI sont-elles culturellement
prêtes à s’ouvrir à cette alternative ?
- La capacité du réseau et de la bande passante est-
elle suffisante pour avoir accès, de manière
sécurisée, à tous les services et toutes les
fonctionnalités ? y compris en ADSL, pour les PME
qui n’auraient pas les moyens de financer une
liaison spécialisée ?
- Existe-t-il des études financières de rentabilité
faites localement ? Comment les data centers
peuvent-ils démontrer des gains à réaliser avec ce
changement d’organisation des systèmes
d’information ?
8. en partenariat avec
VERS LE RECYCLAGE DES EQUIPEMENTS INFORMATIQUES
Maud PEIRANO, de la Direction de
l’environnement de la Province Sud, présente
aux acteurs de la filière la nouvelle
réglementation provinciale des déchets
d’équipements électriques et électroniques
(voir le texte officiel).
Le principe fondateur adopté est celui de la
responsabilité élargie du producteur du déchet
(REP). C’est-à-dire que le producteur, ou
importateur, doit assumer l’organisation et le
financement de la collecte et du traitement des
déchets issus des produits qu’il met sur le
marché. Les producteurs ont la possibilité de se
regrouper au sein d’un éco-organisme pour
assumer collectivement leurs obligations.
Le producteur, ou l’éco-organisme qui s’y
substitue, doit financer les équipements de
collecte, leur installation et leur entretien,
assurer ou faire assurer la collecte des déchets,
financer le traitement des déchets, assurer la
traçabilité des déchets avec un bordereau de
suivi des déchets rempli par le collecteur et
l’exploitant d’une installation de traitement.
Le détenteur ne doit pas jeter les DEEE dans la
nature, et doit rapporter les déchets dans les
équipements de collecte prévus par la
réglementation (points d’apport volontaire,
déchetterie, bac pour collecte en porte-à-
porte....).
Si le producteur le désigne comme point de
collecte, le distributeur implante un équipement
de collecte sur son site et accueille les déchets
rapportés par le public. Il informe le public du
réseau de collecte à l’aide des supports de
communication financés par le producteur.
Le collecteur doit être agréé par
l’administration, pour 5 ans sur la base d’un
dossier technique expliquant son activité.
L’exploitant d’une installation de traitement
doit être agréé par l’administration, pour 5 ans
sur la base d’un dossier technique expliquant
son activité.
L’administration de la province Sud contrôle le
respect de ces obligations, via les agréments, et
du plan de gestion établi par les producteurs ou
l’éco-organisme qui les représentent.
Le financement de ces actions se fait par une
éco-participation intégrée dans le prix de revient
du produit par le producteur. Contrairement à la
métropole, il n’y a pas d’obligation d’affichage
de l’éco-participation auprès du consommateur.
Elle évolue avec le coût réel de la collecte et du
traitement pour être la moins chère possible.
Plus les volumes de DEEE seront important, plus
le marché sera implanté, plus les coûts de l’éco-
participation baisseront. Le coût est fonction de
la masse à collecter et à traiter, il est
déconnecté du coût de l’équipement.
Cette réglementation a été adoptée en mars
2013, pour une application en décembre 2013.
Au 1er
janvier 2014, quatre catégories sont
concernées : le gros électroménager, les
équipements informatiques et de
télécommunications, l’éclairage, les
distributeurs automatiques.
Un recensement des stocks historiques sera fait
pour lancer le marché et gérer la transition vers
la nouvelle réglementation. La province Sud se
fixe aussi pour objectif de créer une recyclerie,
avec un rôle d’insertion sociale, d’ici 2014.
Comme toute réglementation, des sanctions
pénales sont prévues. Elles peuvent aller jusqu’à
2 ans d’emprisonnement et une amende de 8
925 000 F, en cas de défaut de déclaration
quantitative annuelle pour le producteur, de
violation des obligations de pourvoir à la gestion
de ses déchets pour le producteur, d’abandon
des déchets en dehors des espaces prévus ou
remise à un éliminateur non agréé pour le
détenteur, de traitement de déchets sans
agrément pour l’exploitant d’une installation de
traitement.
9. en partenariat avec
Bernard CREUGNET, de l’éco-organisme
TRECODEC, présente le rôle et les missions d’un
éco-organisme et expose le schéma existant de
la filière des piles.
Le partage des compétences induit un certain
nombre de difficultés pour la gestion des DEEE
concernés par plusieurs domaines de
compétences. La santé, l’hygiène, le
développement durable, l’énergie, la fiscalité
sont de compétence gouvernementale. Les
déchets dangereux et la protection de la faune
et de la flore terrestres et marines sont de
compétences provinciales. L’hygiène et les
déchets ménagers sont de la compétence des
communes.
Cette spécificité calédonienne, l’obligation de
déployer un plan de gestion, et le coût de la
filière de collecte et de traitement font que les
producteurs de DEEE ont intérêt à mutualiser les
moyens et à se regrouper au sein d’un éco-
organisme.
Comme actuellement pour les piles, qui font
partie des DEEE, une entreprise adhérente
paye une seule fois sa cotisation à l’entrée
dans l’éco-organisme qui assure le plan de
gestion des déchets. L’éco-organisme reçoit
par ailleurs l’éco-participation reversée par
l’entreprise et préalablement payée par le
consommateur. Le montant de l’éco-
participation est fixé en commission, donc
par les producteurs eux-mêmes.
Le volume et le poids des DEEE étant plus
contraignant que celui des piles, l’éco-
organisme devra bien sûr proposer des solutions
adaptées dans son plan de gestion. Par exemple,
il pourra proposer des opérations spécifiques de
collecte sur les sites des professionnels. Pour les
particulier, des opérations « 1 pour 1 »
pourraient voir le jour (un appareil neuf acheté
pour un ancien restitué au point de collecte).
Comme évoqué, le montant de l’éco-
participation est fonction du volume généré par
la collecte et donc par le marché de traitement
que cela représente. Il faut ajouter que l’éco-
organisme a un rôle d’expert et d’animateur de
réseau afin de négocier au mieux ce montant.
Par exemple, pour certains déchets déjà
collectés en Nouvelle-Calédonie, Trecodec a fait
le choix de réexporter les volumes en métropole
plutôt qu’en Australie ou Nouvelle-Zélande. En
effet, les partenaires métropolitains de Trecodec
proposent un coût de traitement plus
avantageux que ceux de la zone Pacifique,
transport inclus. Même nos voisins réexportent
parfois leurs déchets vers l’Europe ou l’Asie de
manière à massifier le traitement et faire baisser
les coûts.
Une perspective d’amélioration serait de
développer une compétence locale pour qu’au
moins une partie du traitement puisse être
assuré sur place et éviter les coûts de transport.
Organisation d’une filière de déchets – source Trecodec
Les acteurs de la filière numérique témoignent du
grand nombre d’appels de particuliers qu’ils reçoivent
déjà pour leur demander s’ils assurent la reprise des
équipements en fin de vie.
ECO-ORGANISME
CONTRIBUTION
FINANCEMENT
Paiement ?
FABRICANT
IMPORTATEUR
DISTRIBUTEUR
DETENTEUR
TRAITEUR
RECYCLEUR
COLLECTEUR
BORNES DE COLLECTE
GRATUIT
GRATUIT
DECHETS
Eco-participation
collectée et reversée
10. en partenariat avec
EXEMPLE DE DYNAMIQUE DE FILIERE EN NOUVELLE-CALEDONIE
Sylvie D’USSEL, de l’Association Maintenance
Durable, nous présente cette grappe
d’entreprise calédonienne, deuxième
témoignage de grappe après celui de Synergie
présenté au Carrefour des professionnels du
numérique du 29 mai 2013 (voir la restitution
du Carrefour n°1).
A sa création, cette grappe d’entreprises
œuvrait pour faire réaliser la maintenance
industrielle par des entreprises locales, et
mieux lutter contre la concurrence venue de
l’extérieur du territoire. L’AMD regroupe
aujourd’hui 43 entreprises, aux métiers très
différents, et qui fonctionnent en réseau.
L’objectif de l’association consiste à faire
monter en compétences les salariés de ses
entreprises adhérentes, et de créer 1500
emplois en 10 à 15 ans. L’AMD bénéficiait de
23 MF cfp de subventions attribuées par l’Etat
sur ces 3 dernières années, comme le prévoit
la DATAR par son label de grappe d’entreprise.
Pour 2014, son budget estimatif devrait être
de 14 MF cfp, financé par les provinces et ses
adhérents.
L’AMD joue un rôle de guichet unique en se
faisant le porte-parole de ses PME
adhérentes, par exemple lors des échanges et
réflexions menés avec la Direction de la
Formation Professionnelle Continue autour de
la création d’un pôle d’excellence, la Direction
du travail et de l’emploi, ou encore le
Régiment du Service Militaire Adapté.
Elle peut être l’interlocuteur unique des
donneurs d’ordre qui s’adressent à un
groupement de prestataires par exemple lors
de gros appels d’offres.
Elle est à l’origine de la création d’un diplôme
local, relayé par le MEDEF. La certification de
qualifications professionnelles (CQP)
« assistant hygiène sécurité
environnement » est un projet commun qui a
vu le jour grâce au regroupement des acteurs
de la filière.
Plus globalement, la grappe permet à la filière
de mener des actions mutualisées : réunions
thématiques, partage des problématiques
communes, formations, adaptation des
compétences aux besoins, actions communes
d’audit, d’amélioration qualité et sécurité…