1. REFLETSDUREFLETSDU
laLoire
fureurs
Mieux prévenir
deles
Il était une fois
Léouville :
N°63 2002/0,50€
49 habitants
p. 14
p.9
Briare:
dansle
secret
des
émaux
p. 6
Le Loiret
à l’école
du cirque
p. 20
p.9
L E M A G A Z I N E D U C O N S E I L G É N É R A L
N° 63 • MAI/JUIN 2002
Le Loiret
côté
timbres
p. 16
30365 LOIRET63 P1 27/05/02 14:52 Page 1
2. L’école buissonnière avec les profs,
bien vu le Conseil général !
Rien de tel que le terrain pour faire des découvertes gran-
deur nature. Et si les professeurs sont aussi partants pour
se mettre au vert, c’est encore plus classe ! Chaque année,
le Conseil général favorise l’éclosion des curiosités en
finançant à hauteur de 30 % les classes de découverte qui
permettent à des milliers d’élèves du primaire de faire
mieux connaissance avec les écosystèmes de la campagne,
de la mer ou de la montagne. Dans la même logique, des
subventions sont également attribuées aux classes
“Patrimoine” destinées aux collégiens. Bien vu !
Le Loiret, la bonne formule
www.loiret.com
Conception:DirectiondelaCommunication/FP-ConseilGénéralduLoiret•Photo:DominiqueChauveau
Loiret
éditorial
Mêmesiarriventlesbeaux
jours de l'été, ce surcroît
de soleil et de chaleur ne
doit pas faire oublier les
momentsdifficilesquecer-
tainsdoiventparfoistraverserlors
des inondations. Notre département pas plus qu'un autre
n'est à l'abri de ce genre de catastrophe naturelle. Surtout
aveclaprésencedelaLoiredontleshumeurstumultueuses
ontétédéjàparlepassémeurtrières,causantausurplusd'énormes
dégâts.
Aussi,etc'estbienlàlerôledenotreAssemblée,lesconseillers
généraux ont-ils fait le choix de s'attaquer avec force à ce
problème dans le souci d'assurer à l'avenir la sécurité des
personnesetdesbiens.IladoncétédécidédecréerunFonds
départemental de lutte contre les inondations et un chargé
demissionspécifiqueaétérecruté,celaencomplémentde
toutes les interventions que nous menons déjà dans le
cadredel'ÉtablissementPublicdelaLoireetdel'adhésion
du Département au Plan Loire Grandeur Nature.
Cette action témoigne de l'importance fondamentale de
l'implication des collectivités locales et notamment des
Départements au plus près des citoyens. Voilà une manière
de répondre très concrètement à cette demande de proxi-
mité qui s'est faite entendre lors des dernières élections
présidentielles.Prévenirpourmieuxguériretsoutenirnos
concitoyens dans les moments d'épreuves, telle est notre
volonté.Maisc'estendonnantauxcollectivitéslocalesplus
de pouvoir ainsi qu'une véritable indépendance financière
que nous parviendrons à obtenir une vision plus claire et
plusdirectedesactionsmenéessurleterrain,cecidansun
souci réel et nécessaire d'efficacité. Et dans l'optique d'une
démocratie locale revivifiée.
Éric Doligé
sénateur,
PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL
RefletsduLOIRETDirecteur de la publication :Hubert Frémy • Directeur de la rédaction:
Pierre-Antoine Ragueneau • Rédacteur en chef : Marc Vassal • Rédaction : L.Bigot (p.6-7), E. Boutheloup
(p.14-15), O.Chauvin (p.22, 19), C. Chenault (p.23), J-L. Derenne (p.26), M.Deret (p.4-5, 8, 20-21, 28, 29-30), J-M.
Flonneau (p.24), J. Huguenin (p.9 à 13), S.Michetot (p.18-19), M. Vassal (p.16-17, 25) •
Directeur de création : Charly Abriol • Responsable d’édition: Agnès Mathon •
Direction artistique : Hugues Jacquemin • Secrétariat de rédaction : Ana Maia •
Photos hors crédit : Dominique Chauveau • Conception et réalisation : Unédite •
Impression: Imprimerie Lenglet • Dépôt légal: Mai 2002 • No
ISSN: 0769-5241.
Ce journal est aussi le vôtre: écrivez-nous à “Reflets du Loiret”, Hôtel du
Département, Direction de la communication, 15, rue Eugène-Vignat,
BP 2019,45010 Orléans Cedex 1.Tél.: 02 38 25 45 45 ou sur Internet :www.loiret.com
Inondations :
prévenir pour
mieux guérir
Les clubs d'aviron notent un réel
engouement depuis deux ans pour
ce sport. De plus en plus de rameurs
viennent exercer leur passion sur le
Loiret ou la Loire. Rencontre avec des
athlètes de tous âges!
Laissée à l'abandon, la Sologne
a du attendre Napoléon III
qui impliqua l'État dans une réelle
réhabilitation et aménagement
de la région. Histoire d'un travail
de longue haleine.
| Mai - Juin 2002 | 3 |
M
Ce magazine est aussi disponible,
pour les non-voyants, sur cassette audio.
Renseignements au 02 38 79 26 76.
24
Ancien responsable
de la billeterie du Festival de Cannes,
Jacky Billault nous fait partager ses
souvenirs auprès des plus grands
noms du cinéma.
24
itinéraire
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ALBUM
L’actualité du Loiret en images.
DOSSIER
Prévenir les fureurs de la Loire :
le Conseil général mobilisé contre
les inondations.
REPORTAGE
Léouville : la plus petite
commune du Loiret.
ENTREPRENDRE
Briare et le renouveau des Émaux.
TERRITOIRE
Politique d’habitat :
logement dans le Loiret.
LIRE, ÉCOUTER, VOIR
Suggestions de lectures
et de sorties dans le Loiret.
JEU-CONCOURS
Quizz comédiens Loiret.
KALÉIDOSCOPE
Le Loiret côté timbres.
GENS D’ICI
Raymonde Pouzieux : passementière.
Gaël Maïa : champion du monde
de football des moins de 17 ans.
Jacky Billault : ancien responsable
de la billeterie du Festival de Cannes.
CURIOSITÉ
Sous le plus grand chapiteau
du Loiret.
SPORTS
Aviron : pour le plaisir de ramer.
TERROIR
Les feux de la Saint-Jean.
Recette.
D’HIER À AUJOURD’HUI
La “regénération”
de la Sologne au XIXe siècle.
Mirabeau : le révolutionnaire du Bignon.
C’EST PRATIQUE
Le bibliobus du Conseil général :
un bus pas comme les autres.
CLUB 10/15
Conseil général Junior : cinq
nouveaux projets pour la rentrée !
1919
2222
MuséedelaVilledeParis,muséeCarnavalet,
Paris,France/BridgemanArtLibrary
30365 LOIRET63 P2-3 27/05/02 14:56 Page 1
3. Loiret
L’album du Loiret
Loiret
É D U C A T I O N
Demain, combien
d’élèves dans le Loiret ?
Le collège Robert Goupil
a été officiellement
inauguré le 15 mars
dernier à Beaugency. Entre
1998 et 2001, deux phases
de travaux ont permis
d’améliorer l’accueil des
quelque sept cents élèves.
Un nouveau bâtiment de
2000m2 a d’abord été construit pour ouvrir de nouvelles
classes. Le reste de l’établissement a ensuite été entièrement
réhabilité et remis aux normes. Le coût de cette profonde
restructuration s’élève à près de 5,8 M€ pour le Département.
1er Colloque
médico-social
d’Orléans
229 € par animal mâle de 5 à 24
mois (taurillon, broutard) et 76 €
par vache de réforme allaitante :
ce sont les plafonds des aides
accordées par le Département à
189 éleveurs de bovins du Loiret
suite aux sérieuses pertes subies
par la profession depuis octobre
2000. Ces subventions d’un mon-
tant total de 251 254 € représen-
tent le deuxième volet du Plan
départemental de soutien à la
filière bovine, lancé en mars 2001
en complément de celui de l’État.
La première phase avait permis
d’attribuer, en juillet 2001, une
aide globale de 163 761 € à
133 éleveurs locaux.
É D U C A T I O N
Effectuer un balisage exhaustif et cohé-
rent de tous les sites à découvrir dans le
Loiret : c’est l’objectif du Schéma direc-
teur de signalisation touristique, cultu-
relle et économique que le Conseil géné-
ral a décidé d’élaborer. Ce Schéma
s’appliquera aux différents sites remar-
quables du département ainsi qu’aux cir-
cuits touristiques, aux entrées de dépar-
tement et de villes et aux Relais Informations Services. En parallèle,
toutes les signalisations parasites (pré enseignes, publicité) devraient
être supprimées le long des routes départementales.
Le 1er colloque médico-social
d’Orléans s’est tenu le 7 mars
au Centre de conférences
d’Orléans, sur les thèmes
“Urgence-précarité-secret”.
Soutenue, entre autres, par le Conseil général, la manifestation a
réuni des professionnels de la santé et du social autour de la néces-
sité d’une prise en charge thérapeutique et sociale coordonnée,
donc plus efficace, du “patient-usager”. Les participants ont pu
approfondir leur réflexion dans des ateliers de travail et assister à
des représentations de “situations types” par des acteurs.
Le Conseil général lance une étude sur les popu-
lations scolarisées du Loiret, qui vise à mieux
appréhender leur évolution. Au niveau des col-
lèges, les résultats permettront au Département
de définir les investissements à réaliser pour
adapter les établissements à leurs effectifs.
Financée par le Conseil général à hauteur de
45000 €, l’étude contribuera également à définir
des stratégies cohérentes en matière de cartes et
de transports scolaires. Plus globalement, elle
aidera à préparer l’avenir sur toute la chaîne de
scolarisation, de l’école à l’université.
É L E V A G E
Une toute nouvelle
salle polyvalente
Soutien
départemental
à la filière bovine
Le Centre de secours
et d’incendie entièrement
réaménagé
Le nouveau Centre de secours et d’incendie de
Chilleurs-aux-Bois a été inauguré le 2 mars dernier.
L’agrandissement des anciens locaux, financé par la
commune et le service départemental d’incendie et de
secours, a permis notamment l’extension des remises
pour le matériel ainsi que la création d’une salle de
formation et l’aménagement des vestiaires et du
standard. Le Centre de Chilleurs-aux-Bois compte
dix-neuf sapeurs-pompiers volontaires, qui ont effectué
cent cinq interventions en 2001.
CADRE DE VIE
Vers une harmonisation
de la signalisation touristique
Le collège de Beaugency inauguré
La commune de
Saint-Cyr-en-Val a
inauguré, le 19 mars,
sa nouvelle salle poly-
valente de 1360 m2.
Subventionné par le
Conseil général à hau-
teur de 22 867 €, l’équipement abrite deux courts de
tennis et permet la pratique du volley-ball et du foot en
salle. Il est également question d’y installer du matériel
pour l’escalade. La nouvelle salle peut, par ailleurs,
accueillir diverses manifestations. La première,
le Forum des Métiers, s’y tiendra le 20 juin.
SAINT-CYR-EN-VAL
“Des infos qui peuvent changer les comporte-
ments”, c’est ce que les élèves des classes de 5e du
Loiret peuvent trouver dans la carte Santé Jeunes
qui leur a été distribuée le 15 avril. Projet du
Conseil général junior (CGJ) 2000/01, cette carte a
été entièrement conçue et rédigée par les membres
de la commission Social-Santé. De la taille d’une
carte de crédit, elle contient des informations pratiques et préventives sur le tabac,
la drogue, mais aussi la maltraitance et la dépression. Elle a été diffusée
à dix mille exemplaires dans les soixante-huit collèges du département.
Les casernes de gendarmerie de
La Ferté-Saint-Aubin et Bellegarde
disposeront chacune, dans quelques
mois, de deux nouveaux logements
pour gendarmes auxiliaires.
Chiffrées à 102 000 et 114 235 €
respectivement, ces extensions sont
entièrement financées par le
Département, propriétaire des
locaux. Si les travaux ont déjà
commencé à La Ferté, ils ne
débuteront qu’en juin à Bellegarde.
Les deux chantiers dureront six mois.
Le Loiret compte, sur son territoire,
onze casernes départementales,
louées à l’État pour l’hébergement
des gendarmes.
T R A V A U X
Extension de deux gendarmeries
Le foyer de vie pour adultes
handicapés de l’association
“Les Amis de Pierre”, rue du Clos
Fleuri à Orléans, a été inauguré
le 13 avril. L’établissement de
vingt-deux places résulte de
l’extension du foyer d’accueil de
jour implanté à Saint-Jean-de-la-
Ruelle jusqu’en 2001. Les travaux
ont été subventionnés à hauteur de
161 596 € par le Conseil général
qui verse également à la structure
une dotation annuelle globale de
fonctionnement correspondant à
ses charges de personnel.
O R L É A N S
Vingt-deux places
pour les adultes
handicapés
L’album du Loiret
| Mai - Juin 2002 | 5 |
RENCONTRE
P R É V E N T I O N
Une carte Santé Jeunes
pour les élèves de 5e
| 4 | Mai - Juin 2002 |
C H I L L E U R S - A U X - B O I S
30365 LOIRET63 P4-5 27/05/02 15:00 Page 4
4. reflets
entreprendre
Loiret
«Si vous voulez vivre comme
toutlemonde,oubliezBriare!»
L’affiche accrochée dans le
bureau du PDG de la SA
Émaux et Mosaïques ré-
sume la philosophie sur laquelle
Jean-ClaudeKergoatsouhaitefon-
derlerenouveaudesfameuxÉmaux
de Briare. Pas question, en effet,
decomparerlesrevêtementsdesols
et de murs fabriqués dans le sud-
estduLoiretàdusimplecarrelage.
Lui, préfère parler de mosaïque
décorative et se fait volontiers
défenseurd’uncertainraffinement
et d’un art de vivre à la française :
«Pourquoi, à votre avis, notre logo
arbore-t-il les couleurs du drapeau
tricolore ?» Et, effectivement, der-
rièrelesmursd’enceintedel’impo-
santeusineduXIXesiècle(10hectares),
se cachent les secrets d’un “savoir-
fairemultiséculaire”.Untermequi,
à Briare, n’a rien d’exagéré.
Aléas historiques
Car, depuis 1838, l’histoire de la
communeseconfondaveclespéri-
pétiesdecetimmensesitedepro-
duction, en bordure de canal.
D’aborddestinéeàconcurrencerla
faïenceriedeGien–qui,ironiedu
sort, compte actuellement parmi
sesactionnaires-,l’usineestdeve-
nue,dès1845,lapropriétédeJean-
Félix Bapterosses, déjà à la tête
d’une manufacture parisienne de
boutons. Dès lors, de boutons en
perlesetdeperlesenémaux,l’usine
connaît, pendant un siècle, plu-
sieursreconversions,plusoumoins
heureuses, qui l’amèneront à
employer jusqu’à un millier de
personnes,faisantpasserlapopu-
lationdeBriarede2500à5000habi-
tants (voir encadré).
C’est ainsi que les premières pro-
ductionsd’émaux(céramiqued’émail
vitrifiéetteintédanslamasse)datent
de1882.Ellesconnaîtrontplusieurs
périodes d’essor et de déclin suc-
cessives,changerontdemainsplu-
sieurs fois, et passeront même par
une période de production inten-
sive… de carrelage ! Sans succès.
OncomprenddoncqueJean-Claude
Kergoat ait choisi de renouer avec
les meilleures heures des Émaux
de Briare. En effet, n’est-il pas plus
opportun, aujourd’hui, de reven-
diquer l’élégance d’un mode de
décoration unique qu’une quel-
conque production du bâtiment ?
Lenouveaupatronfaitainsivaloir
le procédé exclusif de fabrication
desÉmauxdeBriare,quipermet-
tra,dansunedizained’annéespeut-
être, de détrôner les concurrents
italiens, leaders mondiaux de la
spécialité.«Avantlesannéesquatre-
vingt, chaotiques pour l’entreprise,
nous étions numéro un. Or, c’est un
vrai challenge de reconquérir cette
placepouruneentreprisedéjàconnue
sur le marché et qui souhaite impo-
ser une nouvelle image.» Voilà qui
aurait pu décider Jean-Claude
Kergoatàfairetablerasedupassé.
C’esttoutlecontraire.LePDGfait
des origines historiques de sa
“mosaïquedécorative”ungagede
qualité:«Nousfabriquionsicidesperles
etdesboutons,avecunequalitédefini-
tion,derenduetd’esthétiqueincom-
parables, dit-il. C’est pour cela que,
comme les Italiens, nous nous bat-
tons, aujourd’hui, pour ne pas être
confondusavecdesfournisseursdecar-
relage du bâtiment.»
Précieuse alchimie
Etdeciter,nonsansquelquespré-
cautions de langage, les “ingré-
dients” qui font encore, au XXIe
siècle, le succès de Émaux de
Briare : «Notre procédé de fabrica-
tionestàbasedesilice,provenantde
larégion,ainsiqued’autresmatières
S
La renommée
internationale des
émaux de Briare n’est
plus à faire. Mais, en
1996, leur site de
production, lui, était à
reprendre. C’est Jean-
Claude Kergoat qui a
repris le flambeau de
ce fleuron de l’ère
industrielle. Avec
pour ambition de
reconquérir la place
de leader mondial
d’ici à dix ans.
“Toutes proportions gardées,
J-F Bapterosses a fait à Briare ce
que Michelin a fait à Clermont-
Ferrand.” C’est ainsi que Jean-
Claude Kergoat résume l’œuvre de
son prestigieux prédécesseur,
véritable capitaine d’industrie qui a
laissé son empreinte sur la ville. Il
n’y a qu’à traverser Briare pour s’en
rendre compte, puisque l’usine est
implantée en centre-ville et
englobait, au XIXe siècle,
une cité ouvrière avec jardins
pour 180 familles, une école, etc.
“C’était une ville dans la ville,
avec tout ce qu’il fallait pour vivre
quasiment en autarcie.” On y
produisit jusqu’à 1400000 boutons
par jour (avant que n’apparaissent
les boutons en plastique) et
500 tonnes de perles par an !
À la mort du génial inventeur
Le jour où Jean-Félix Bapterosses choisit Briare…
reflets
entreprendre
Loiret
Numéro 3 sur son marché,
Bebloom est un
e-marchand. C’est sa
particularité. C’est-à-dire que,
pour passer commande, les
clients se connectent sur le site
Internet www.bebloom.com.
Avec l’assurance que le bouquet
livré sera rigoureusement le
même que celui visualisé sur
l’écran de l’ordinateur, s’il vous
plaît ! Pour autant, Yann Jallerat
(35 ans, horticulteur) et Charles
Cuypers (35 ans, commercial),
les deux fondateurs de Bebloom,
en avril 2000, se refusent à
qualifier leur entreprise,
aujourd’hui installée sur la ZAC
des Aulnaies, à Olivet, de start-
up. « Nous sommes d’abord une
PME horticole, basée sur des
principes de l’ancienne
économie», explique Charles
Cuypers, pour expliquer sa
résistance aux affres de la
nouvelle économie. En effet,
Bebloom (CA 2001 : 1 million
d’euros ; environ 18000 clients
fidèles) fait partie, avec France
Bouquet, du groupe de
distribution florale Bloom Trade
(CA 2001 : 3,4 millions d’euros).
Et c’est France Bouquet,
justement, qui achète les fleurs,
en France et à l’étranger - du
Kenya aux Pays-Bas, en passant
par la Colombie, pour en
commercialiser une partie dans la
grande distribution. Le reste est
livré partout dans l’Hexagone,
au gré des commandes, soit par
camions (pour la région parisienne),
soit par Chronopost. De quoi être
présent sur deux activités à la fois
et, ainsi, ne pas “piquer” la
susceptibilité des investisseurs.
Ceux-ci, parmi lesquels le fonds
régional Capital Développement,
ont tout de même investi
3,8 millions d’euros dans Bebloom.
Reste que le groupe Bloom Trade
ne s’est pas encore attaqué à la
vente en boutique, un créneau qui
représente pourtant 60% du CA
de la distribution florale en France
(1,8 milliard d’euros au total).
« Peut-être nous développerons-
nous prochainement sur ce
créneau, affirme Charles Cuypers.
Même si, pour l’instant, nous
voulons d’abord consolider la
structure existante.» Quoi de plus
naturel, lorsque l’on emploi
18 personnes et que son chiffre
d’affaires ne cesse de grimper.
Car, net-économie ou pas,
certaines lois économiques ne
semblent pas près de faner.
Bebloom a su résister aux
déboires de la net-économie.
Et son chiffre d’affaires ne
cesse de grimper.
C’est dans le secret du laboratoire
que sont créés les nouveaux émaux.
Pdg de l’entreprise, Jean-Claude
Kergoat mise sur “un savoir-faire
multiséculaire” pour donner un
nouvel essor aux émaux de Briare.
| 6 | Mai - Juin 2002 |
C’EST
PRA
TIQUE
Bebloom,
jeune pousse
florissante
«
| Mai - Juin 2002 | 7 |
de ces procédés de fabrication
révolutionnaires, ses descendants
poursuivent son œuvre et dotent la
ville d’une église, de terrains de
sport, d’un bassin de natation, d’un
stade avec vélodrome, d’une salle des
fêtes, etc. Or, les seuls bâtiments de
l’entreprise sont si vastes (45000 m2),
qu’aujourd’hui, seulement 60%
d’entre eux sont encore utilisés ;
les autres cherchent des locataires…
Briare et le renouveau
des Émaux
Briare et le renouveau
des Émaux
Le Musée de
la Mosaïque et des Émaux,
Le Musée de la Mosaïque et
des Émaux, créé en 1994,
retrace les 160 ans d’histoire
des Émaux de Briare, avec des
documents d’archives et une
collection de pièces représenta-
tives des différentes productions
du site. Il reçoit quelque
15000 visiteurs chaque année,
ce qui le place au sixième rang
des musées du Loiret (le ving-
tième de la Région Centre).
Le musée est ouvert :
• du 1er juin au 30 septembre,
tous les jours, de 10h à 18h30,
• du 1er octobre au
31 décembre et de février au
31 mai, du lundi au samedi, de
14h à 18h, et le dimanche, de
10h à 12h30 et de 14h à 18h,
• pour les groupes, sur réser-
vation, tous les jours et toute
l’année, de 10h à 18h.
Un magasin d’usine vient éga-
lement d’ouvrir ses portes au
1, bd Loreau, 45250 Briare.
Renseignements :
www.emauxdebriare.com
ou au 02 38 31 22 01.
Envie d’envoyer des fleurs ?
Aucun problème. Bebloom vous
propose de livrer, partout en France,
un bouquet de fleurs exotiques, ou de 9 à 101 roses
(une exclusivité !), si le cœur vous en dit… à des tarifs
plutôt compétitifs. Et tout ça grâce à Internet.
minérales, achetées en Australie, en
Norvège, etc. Elles sont fondues
ensembleà1400°C,puissontmélan-
géesàdesoxydesmétalliques(cobalt,
cuivre, etc.), afin d’être colorées. Le
toutestbroyé,etlapoudreainsiobte-
nueestpresséeetcuite,selonlestailles
et formes de carreaux désirées.»
C’estunecentainedesalariés(contre
77,lorsdelareprise,en1996)qui
assurentdésormaiscetteprécieuse
alchimie, au gré des commandes
passées dans le réseau de distribu-
teursdelamarque,danslemonde
entier,danssonmagasind’exposi-
tiondelarueduBac,àParis,oudans
lessalonsinternationauxégalement,
comme en atteste le calendrier de
ces rendez-vous incontournables,
en bonne place dans le bureau du
PDG. «Nousréalisons70%denotre
chiffred’affairesàl’export,précisece
dernier.Leplusgrosmarchéesteuro-
péen,maisparminosdernièresconquêtes,
ontrouvenotammentl’Europedel’Est,
l’Asieetl’Australie.»Puis,désignant
unefresque:«C’estunmotifpourle
projet de mosquée personnelle d’un
cheikauxÉmirats.»Eneffet,85%des
commandesontbeauprovenirdes
particuliersquifontrefairetantôtleur
salle de bains, tantôt leur cuisine,
lesÉmauxdeBriareontaussileurs
prestigieuses vitrines : mosquées,
bateauxdecroisière,aéroports,etc.
Quand on sait que Jean-Claude
Kergoat lui-même a décidé de
reprendrelesÉmauxdeBriareaprès
avoir connu la frustration, en tant
que promoteur immobilier, de ne
paspouvoirenornersesconstruc-
tions…C’estdirelaconvoitiseque
peuvent susciter ces “pierres
précieuses” ! Ⅲ
Le plus gros marché pour les
émaux est européen. 70% du chiffre
d’affaires est réalisé à l’exportation.
30365 LOIRET63 P6-7 27/05/02 15:03 Page 6
5. loiret
Même si le Loiret n’a pas connu
de crue catastrophique depuis
près d’un siècle, les fureurs et
débordements de la Loire et de ses
affluents demeurent une menace
réelle pour 80 000 habitants
du département. Soucieux
de la sécurité des personnes et
des biens, le Conseil général fait
feu de tout bois, dans le cadre
du Plan Loire Grandeur Nature
et de son Fonds départemental
de lutte contre les inondations,
pour que soient
poursuivis les travaux
de protection et pour que
les populations riveraines
soient mieux informées.
dossier
loiret
dossier
Loiret
| Mai - Juin 2002 | 9 |
les fureursles fureurs
de la Loire
LeConseilgénéraladécidé
en novembre 2000 de
créer un Fonds départe-
mental de lutte contre les
inondations et un poste
dechargédemissionspécifique,
en complément de toutes les
interventions qu’il mène déjà
dans le cadre de sa participation
activeàl’Établissementpublicde
la Loire (E.P. Loire), présidé par
Éric Doligé, et de son adhésion
au Plan Loire Grandeur Nature :
L
LES TRAVAUX À RÉALISER SUR LE LOIRET
(Estimation maximale des coûts en millions d’euros)
s Restauration du lit de la Loire : 1,53 à 1,83 M€ (10 à 12 MF).
s Renforcement des banquettes sur 15 km : 2,6 à 3,5 M€ (17 à 23 MF).
s Réfection des fusibles des déversoirs d’Ouzouer-sur-Loire et Jargeau :
1,53 M€ (10 MF).
s Renforcement des pieds des levées : 38,11 à 45,73 M€ (250 à 300 MF).
s Protection du Val de Gien : 30,49 à 38,11 M€ (200 à 250 MF).
s Prolongation de la levée d’Orléans sur 2700 m :
2,29 à 3,05 M€ (15 à 20 MF).
prévision des crues, gestion des
ouvrages, études globales, ren-
forcement des levées, entretien
du lit du fleuve, etc.
Ce Fonds, qui intègre les parti-
cipations du Département aux
programmesexistantsmenéspar
l’E.P.Loire,l’Étatetlescommunes
elles-mêmes, devrait mobiliser
10 millions d’euros de crédits
départementaux pendant toute
la durée du Contrat de Plan
(2000-2006).
Le Conseil général
mobilisé contre
les inondations
Mieux prévenir
territoire
Loiret
C’est une étude encore
jamais réalisée que le
Conseil général a lancée
en septembre dernier :
celle du logement dans les
secteurs social, très social et
privé,àl’échelledetoutleLoiret.
Elle permettra de recenser les
besoins actuels et futurs et de
déterminer les principaux
enjeux en matière d’habitat. En
effet, le dernier recensement de
l’INSEE a mis en évidence l’es-
sor démographique du Loiret.
La population a été chiffrée à
618 126 habitants, soit 0,7 %
de plus qu’en 1990, et le
nombre de résidences
principales à 248 686,
soit 12 % de plus qu’en
1990. Par ailleurs, le
département bénéficie
d’un dynamisme écono-
mique favorable à l’em-
ploi, ce qui se traduit par
un accroissement de ses
effectifs. Ces deux phénomènes
ontdesrépercussionsenmatière
de logement, que cette étude,
cofinancée par la Région et
l’État,permettrad’appréhender.
Segmentation du Loiret
Un diagnostic de l’habitat a
d’ores et déjà été établi à par-
tir de données comme la démo-
graphie, les mobilités résiden-
tielles, les statuts d’occupation
des logements, etc. Il fait appa-
raître notamment une seg-
mentation du département
avec, à l’ouest du Loiret, un
La Jeune chambre économique
d’Orléans ne manque pas d’idées
pour “rapprocher les citoyens de leur
patrimoine économique et industriel”.
Elle a lancé d’abord la première
Semaine du patrimoine économique
du Loiret, du 27 au 31 mai, pour
faire découvrir ou mieux connaître les
entreprises du département. Ainsi
Lexmark, La République du Centre,
la station d’épuration de La Chapelle-
Saint-Mesmin, la laiterie de Saint-
Denis-de-l’Hôtel et bien d’autres ont
ouvert leurs portes au public pour des
visites accompagnées. La JCEO lan-
cera ensuite les “Rendez-vous de
l’économie”, une émission de radio
sur France Bleu Orléans (100.9).
À partir de début juin, l’émission de
radio accueillera chaque mois des
entrepreneurs locaux. Au
programme : promotion et interviews.
CONTACTS
JCEO - Chambre de commerce et
d’Industrie - 23, place du Martroi
45044 Orléans Cedex
RENDEZ-VOUS
Un autre patrimoine
à découvrir
Un Schéma départe-
mental d’alimentation
en eau potable a été com-
mandé par le Conseil géné-
ral en vue de garantir
l’approvisionnement des
collectivités locales en eau
de bonne qualité et en
quantité suffisante. Conçu comme un
véritable outil d’aide à la décision, le
Schéma précisera les orientations
essentielles pour les dix à quinze ans à
venir. Il permettra ainsi de définir des
programmes cohérents pour la gestion
et la protection des ressources, ainsi
que pour le développement des infra-
structures de transfert et de distribu-
tion d’eau potable. Enfin, le Schéma
recensera toutes les actions visant à
répondre au mieux aux besoins à venir
en termes de qualité, de quantité et de
sécurité de l’alimentation en eau
potable. Le Conseil général y consa-
crera un crédit de 165 000 €.
À L’ÉTUDE
Garantir la qualité
du service public
d’eau potable
dynamisme démographique
plus soutenu et des populations
plus jeunes. Il montre égale-
ment que les petites communes
(moins de 5 000 habitants)
concentrent 42 % de la popu-
lation et se développent, tan-
dis que l’attractivité des villes
moyennes stagne ou diminue.
Concernant les habitants, 60%
sont propriétaires occupants,
un statut qui progresse. Les
locataires du privé représen-
tent, eux, 20,5 %, et ceux de
HLM 16,5 %. Cette dernière
catégorie connaît, elle aussi,
une forte augmentation
(21,2%). Par ailleurs, plus d’un
ménage sur six bénéficie d’une
aide au logement. Ce chiffre
atteint un ménage sur deux
dans le parc HLM. Dans le sec-
teur locatif social, où 41 908
logements ont été recensés, près
de 17 % des résidences prin-
cipales sont en HLM. Dans le
locatif privé, dont le parc est
majoritairement ancien, près
de trois locataires sur quatre
habitent sur la zone d’emploi
d’Orléans.
Une priorité
du Département
Ces premiers résultats ont per-
mis d’engager, avec les acteurs
locaux, une réflexion pour défi-
nir les grands axes des poli-
tiques locales et départemen-
tale de l’habitat. Ce domaine
constitue en effet l’une des prio-
rités du Conseil général, qui s’y
implique déjà à plusieurs titres.
Il intervient notamment dans
la production de logements
sociaux (plus de 2 300 loge-
ments subventionnés entre
1995 et 2000), ainsi qu’en
faveur de la réhabilitation des
logements privés, enjeu impor-
tant de revitalisation des
centres-villes et des bourgs
ruraux.
Si le Département entend pour-
suivre ces actions, il souhaite
également ajuster ses inter-
ventions en matière d’habitat.
Cette étude du logement dans
le Loiret lui apportera, comme
aux autres acteurs institution-
nels, les éclairages nécessaires
pour élaborer des stratégies effi-
caces dans ce domaine. s
| 8 | Mai - Juin 2002 |
Le Conseil général a lancé, en septembre dernier, une vaste étude sur le
logement dans le Loiret. Ses conclusions permettront de redéfinir les
grands axes des politiques locales et départementale en matière d’habitat.
C
Logement dans le Loiret
vers une meilleure définition des politiques habitat
Entre 1995 et 2000, plus de 2300
logements ont été subventionnés
par le Conseil général.
Près de 17% des résidences
principales du Loiret sont en HLM.
Force Motrice
30365 LOIRET63 P8A13 27/05/02 15:07 Page 1
6. dossier
Loiret
| Mai - Juin 2002 | 11 |
dossier
Loiret
Ce Fonds sert en outre à promou-
voir de nouvelles actions de sensi-
bilisationpréventivedeshabitants,
desélusetdesacteurséconomiques
riverains de la Loire et des autres
rivières du département (Loing,
Ouanne, Œuf...). Il vise aussi à
réduire la vulnérabilité des biens
exposésauxinondationsetappuiera
des opérations locales de protec-
tion des personnes et des biens. Il
accompagne la réflexion et l’émer-
gence d’un développement des
communes compatible avec les
risques d’inondations. Enfin, il a
pour objectif d’améliorer les pro-
cédures à mettre en œuvre pour la
gestiond’unecriseéventuelle(avant,
pendant et après une inondation).
Les levées renforcées
Lamiseenœuvredecesnouvelles
actions s’appuiera sur un réseau
humain composé d’un coordina-
teurencoursderecrutementàl’E.P.
Loire, de l’animateur recruté par
leConseilgénéralenfévrier,etdes
correspondants locaux (un élu et
untechnicien)quelescommunes
proposeront prochainement.
Parmi ses actions-phares, le
Départementfinancedepuis1970
les travaux de renforcement des
CHÉCY, DONNERY,
MARDIÉ, FAY-
AUX-LOGES :
des mesures
pour ne plus
avoir les pieds
dans l’eau
En février dernier, des rive-
rains de la Bionne et du canal
d’Orléans ont été victimes d’inon-
dations à Donnery, Chécy, Mardié
et Fay-aux-Loges, malgré l’inter-
vention technique rapide du
Syndicat mixte du canal d’Orléans.
Pour limiter les risques et consé-
quences d’une nouvelle inonda-
tion, plusieurs mesures ont été
proposées par le Conseil général:
• Réunir toutes les communes du
bassin du Cens en syndicat afin
de gérer de manière cohérente
cette rivière et mettre en œuvre
un programme de réhabilitation et
d’entretien, avec l’appui tech-
nique et financier du Départe-
ment: le manque d’entretien des
cours d’eau peut en effet causer
ou aggraver des inondations par
la création d’embâcles ou le bou-
chage d’évacuations.
• Mieux connaître le fonctionne-
ment du système hydraulique
Cens-canal grâce à une étude
financée par le Conseil général
.
• Exiger de l’État la réalisation
rapide des travaux de réhabilita-
tion des berges du canal, afin de
pouvoir utiliser le bief de Saint-
Jean-de-Braye comme évacua-
tion supplémentaire. Le Conseil
général a mis à disposition de
l’État depuis deux ans une somme
de 152 450 € pour lancer les tra-
vaux les plus urgents...
• Enfin, inciter les communes à se
doter des outils de prévention et de
gestion d’une crise, avec l’aide du
chargé de mission du Département
recruté pour cette tâche. s
«
| 10 |Mai - Juin 2002 |
Vingt ans de travaux et d’études
sur les risques d’inonda tions en Loire Moyenne
levées de la Loire, qui font l’objet
d’uneattentionparticulièreaudroit
des sites humainement sensibles.
Depuis 1995, cette participation
transite par l’E.P. Loire et repré-
senteletiersdesdépensesàenga-
ger durant le Contrat de Plan, à
égalité avec l’État et la Région.
En outre, ponctuellement, le
Conseil général vient en aide aux
communestouchéespardesinon-
dations. En septembre 2001,
l’Assembléedépartementaleaainsi
décidédeprendreencharge40%
du coût des travaux de remise en
état ou d’aménagement de six
communesfrappéespardescrues
en mars et juillet 2001 (Autry-
le-Châtel, Beaulieu-sur-Loire,
Cernoy-en-Berry, Pierrefitte-ès-
Bois, Poilly-lez-Gien et Saint-
Firmin-sur-Loire).s
En septembre 2001, l’Assemblée
départementale a ainsi décidé de prendre
en charge 40 % du coût des travaux de
remise en état ou d’aménagement de six
communes frappées par les crues.
Le 3 mai 2001, Jacques
Chirac a rendu visite au
Conseil général du Loiret,
afin d’encourager l’Équipe
pluridisciplinaire du Plan
Loire Grandeur Nature pour
son travail de gestion des
risques d’inondations.
à mieux informer les riverains des
risques d’inondations. Enfin, l’E.P.
Loire participe activement à la
stratégie de réduction des risques
d’inondations par les crues fortes
en Loire Moyenne, dans le cadre
du Plan Loire Grandeur Nature,
décidé par le gouvernement lors
du Comité interministériel du
4 janvier 1994.
Ce plan global à dix ans d’aména-
gement de la Loire vise à concilier
la sécurité des personnes, la pro-
tection de l’environnement et le
développementéconomique.Alors
que l’État assurait ses responsabi-
lité en publiant les atlas des zones
inondables,encontrôlantleuramé-
nagement grâce à une réglemen-
tation limitant l’urbanisation, ou
encore en modernisant le réseau
CRISTAL, les trois partenaires du
Plan Loire ont décidé de consti-
tuer une Équipe pluridisciplinaire
basée à Orléans, pour établir les
risquesd’inondations,proposerles
bases techniques d’une stratégie
de réduction de ces risques et
apporter un appui aux acteurs de
terrain qui y travailleront.
Un vaste chantier
Dans la continuité du Plan Loire
Grandeur Nature, le gouverne-
ment a décidé, lors du Comité
interministériel d’aménagement
du territoire du 23 juillet 1999,
un Programme interrégional pour
la période 2000-2006 (assorti de
782 millions de francs de crédits
d’État), dont les priorités sont
prises en compte dans les contrats
de plan signés entre l’État et les
Régions de la Loire Moyenne.
Les trois priorités retenues pour
cette nouvelle étape du Plan
Loire sont la sécurité des popu-
lations face aux risques d’inon-
dations, l’amélioration de la
gestion de la ressource en eau et
des espaces naturels et ruraux
des vallées, la mise en valeur du
patrimoine naturel, paysager et
culturel des vallées ligériennes.
Le volet “ sécurité des popula-
tions face aux risques d’inon-
dations” comprend notamment
la mise en place de P.P.R. (plans
de prévention des risques inon-
dations), la réduction de la vul-
nérabilité des biens exposées en
zone inondable, l’entretien de
la culture du risque et l’infor-
mation des populations, le ren-
forcement des moyens d’alerte
et de secours, la poursuite de la
restauration et de l’entretien du
lit de la Loire, le renforcement
des levées de la Loire, la mise en
place de protections localisées
justifiées, la préparation d’une
gestion de l’écrêtement des
grandes crues.
Bref, c’est un vaste chantier que
l’État, maître d’ouvrage notam-
ment de la restauration du lit du
fleuve et de la consolidation des
levées, les collectivités et les rive-
rains de la Loire, en tant qu’ac-
teurs de leur propre sécurité,
doivent continuer de mener à
bien sans retard, pour amortir le
choc d’un éventuel nouveau gros
coup de colère de la Loire. s
« Dommage qu’il n’y ait pas
eu un plan Somme comme il
y a un plan Loire. (...) Avec
l’environnement qui change,
les risques évoluent, et nous
n’avons pas le droit de nous aban-
donner au fatalisme (...). Dans ce
cadre, le Plan Loire Grandeur
Natureestentoutpointremarquable,
et l’EPALA une très belle opération.
La Loire a pris de l’avance.»
Ce coup de chapeau à tous ceux
qui œuvrent en faveur de la pré-
vention des inondations dans le
bassin de la Loire Moyenne est
du président de la République,
JacquesChirac.Cejour-là,le3mai
2001, le chef de l’État avait tenu
à assister en personne à une
réunion du comité de pilotage de
l’Équipe pluridisciplinaire du Plan
Loire Grandeur Nature, à l’Hôtel
du Département, à Orléans, pour
encourager le travail accompli
depuis près de vingt ans par les
collectivités ligériennes pour gérer
les risques d’inondations.
C’est en effet le 22 novembre
1983 qu’a été créé l’EPALA (Éta-
blissement public d’aménage-
ment de la Loire et de ses
affluents), qui rassemble six
Régions, seize départements, dix-
neuf villes de plus de 30 000
habitants et 10 syndicats inter-
communaux départementaux
regroupant des communes de
moins de 30 000 habitants. Ce
syndicat mixte, qui a succédé à
l’Institution interdépartementale
pour la protection des vals de
Loire contre les inondations, a
pour vocation la prévention des
inondations.
Agir et informer
L’EPALA (devenu E.P. Loire, Éta-
blissement public de la Loire)
assure la maîtrise d’ouvrage et le
financement de divers travaux,
coordonne de multiples actions
et mène un gros travail d’infor-
mation de tous les acteurs
concernés par les risques de
crues.
L’E.P. Loire est ainsi l’exploitant
dubarragedeVillerest,surlaLoire,
en amont de Roanne. Il cofinance
avec l’État et l’Agence de l’eau
Loire-Bretagne l’installation et l’ex-
ploitation de près de 200 stations
de mesure des niveaux d’eau en
rivières, des intensités de pluie et
de la température, qui constituent
le réseau CRISTAL, opérationnel
24 heures sur 24, 365 jours par
an. Il s’associe à la mise en place
du projet européen OSIRIS visant
D«
Concilier la sécurité des personnes,
la protection de l’environnement et
le développement économique... tel est
le défi auquel sont confrontés tous ceux
qui, depuis plusieurs années, cherchent à
mettre en place une politique efficace de
prévention des risques d’inondations en
Loire Moyenne.
Que se passerait-il
en cas d’inondation?
S
i le Fleuve Royal venait un jour à sortir de son lit comme
il le fit en 1856 (la plus forte crue connue à ce jour),
les enjeux des dégâts causés en Loire Moyenne (d’Angers
à Nevers) pourraient être considérables :
• Seraient concernés : 240 communes, 300 000 habitants
(dont 80000 dans le Loiret), 1500 exploitations et 88 000 ha de
terres agricoles, 13 500 entreprises et 72 000 emplois.
• Il en coûterait de l’ordre de 6 milliards d’euros de dommages
évaluables (soit 40 milliards de francs), dont 900 millions d’euros
pour le seul Loiret, sans parler des dommages que l’on ne sait pas
évaluer.
Concilier la sécurité des personnes,
la protection de l’environnement et
le développement économique... tel est
le défi auquel sont confrontés tous ceux
qui, depuis plusieurs années, cherchent à
mettre en place une politique efficace de
prévention des risques d’inondations en
Loire Moyenne.
30365 LOIRET63 P8A13 27/05/02 15:08 Page 10
7. dossier
Loiret
Renouer avec la
«culture du risque»
En cas de crue majeure,
sitôt après avoir été alerté
par le préfet, le maire
d’une commune menacée
d’inondationdevientl’acteur
essentiel du dispositif de préven-
tion et de protection. Dans le Loi-
ret,plusieursmunicipalitéssonten
train d’élaborer, avec un appui
technique de l’Équipe pluridisci-
plinaire du Plan Loire et bientôt
du chargé de mission Inondation
duConseilgénéral,unprogramme
communal de réduction du risque
d’inondation, comportant à la fois
des actions de prévention (avec
sensibilisation à l’indispensable
«culture du risque» et réduction
de la vulnérabilité des biens), de
prévision (alerte et gestion de la
crise, avant, pendant et après) et
de protection, quand celle-ci est
possible administrativement et
acceptable socialement.
Les communes de Saint-Pryvé-
Saint-Mesmin et Cléry-Saint-
André, sites pilotes du programme
Osiris visant à améliorer les infor-
mations de prévision et d’an-
nonce des crues, préparent un
plan local destiné à faire de cha-
cun des habitants d’agir de
manière responsable face à une
menace d’inondation.
Des plans mis au point
La Ville d’Orléans, pour sa part,
a mis au point un plan d’éva-
cuation des 21000 personnes
vivant entre Loire et Loiret, sus-
ceptibles d’être victimes d’une
crue centennale. Ce Plan muni-
cipal des secours (PMS) recense
aussi les établissements et entre-
prises qui seraient concernés,
ainsi que les lieux d’hébergement
possibles des personnes sinis-
trées. Il prévoit par ailleurs la
E
Protéger les entreprises
Parce que l’inondation représente
également pour les entreprises
un risque majeur (bien plus pro-
bable que le risque incendie, par
exemple),laChambredecommerce
et d’industrie du Loiret mène
depuis 1998, avec l’appui métho-
dologique de l’Équipe du Plan
Loire, une campagne pilote et de
longue haleine pour sensibiliser
chefs d’entreprise et commer-
çants. Un questionnaire d’éva-
luation leur a été envoyé en 2001,
un article a été publié dans le
magazine de la Chambre, et trois
réunions d’information ont été
organisées, deux à Orléans, une
à Gien.
«Peu de gens se sont déplacés»,
regrette Sébastien Saint-Chély,
conseiller environnement à la CCI,
qui, sur le terrain, ne manque
jamais d’évoquer les conséquences
| 12 |Mai - Juin 2002 |
dossier
Loiret
| Mai - Juin 2002 | 13 |
mise en œuvre d’un PC de crise
et de cellules opérationnelles pour
gérer les problèmes de commu-
nication, de logistique, de pollu-
tion, de santé, etc. Enfin, un
document d’information préa-
lable de la population est en pré-
paration.
À Sully, la municipalité dispose
d’un plan d’alerte et a déjà lar-
gement informé population et
chefs d’entreprise. Elle étudie
maintenant une protection sup-
plémentaire en aval de la levée
actuelle qui s’interrompt au pont
SNCF, la possibilité de stopper
une inondation par le ru d’Oison
et la Sange grâce à l’installation
de pompes de 180 m3, ainsi que
les actions prioritaires à mener
pour protéger les biens privés et
publics en zone inondable, et
limiter ainsi le coût d’une éven-
tuelle inondation.
Il faut croire au risque de
crue majeure et s’y préparer
Malgré toutes les mesures prises,
le risque d’une inondation majeure de la Loire
demeure. Les populations riveraines doivent
en être conscientes et s’y préparer, selon
Nicolas-Gérard Camp’huis, Directeur de
l’Équipe pluridisciplinaire du Plan Loire
Grandeur Nature.
Bien des personnes pensent que
le risque d’une crue centenale
a aujourd’hui disparu... Qu’en
pensez-vous ?
Ellessetrompent.Leseulévénement
qui provoque une crue comme
cellesquelaLoireMoyenneaconnu
auXIXe siècleesttotalementimpa-
rable.C’estlaconjugaisondefortes
pluiesocéaniquesetdefortespluies
d’oragescévenols:ilpleutenquatre
jours autant qu’en deux mois et
demi normaux et il passe plus de
deux milliards de m3 d’eau sous le
PontGeorgeVàOrléans.Unecrue
centennale, qui a une probabilité
d’apparitionannuellede1%,découle
d’un phénomène exceptionnel et
gigantesque,maissusceptibled’être
anticipé grâce aux progrès de nos
connaissances météorologiques et
dusuividesniveauxd’eauenrivières.
Le réchauffement de la planète
peut-il avoir des conséquences
néfastes ?
En 1846, 1856 et 1866, la Loire
Moyenne a connu trois crues
exceptionnelles successives, alors
qu’iln’étaitpasquestionderéchauf-
fement de la planète. Ce réchauf-
fement peut avoir une influence
sur les précipitations, mais pas
fondamentalement sur le risque
d’apparition d’une crue rare.
Si une crue centennale survenait
demain serait-elle aussi catas-
trophique que les crues du passé?
D’abord, grâce au réseau
CRISTAL, la population orléa-
naise pourrait par exemple, avec
beaucoup de fialbilité, être pré-
venue quatre jours à l’avance
de la gravité de la crue et 36 à
48 heures avant, de la hauteur
attendue.
Ensuite, le barrage de Villerest
intervient désormais pour écrê-
ter une crue sur 20% du bassin
versant de la Loire qui arrive à
Orléans. Il est capable de rete-
nir 140 millions de m3 d’eau, ce
qui diminue le débit maximal
en Loire de 500 à 1.000 m3 d’eau
par seconde sur un débit total de
6500 à 8500 m3/seconde arrivant
en aval du Bec d’Allier en cas de
crue majeure. Cela a pour effet
de diminuer le niveau d’eau d’en-
viron 50 à 70 centimètres en
Loire avant Orléans.
Les levées, qui ont subi 160
brèches en 1856, ont vu leur
corps renforcé et devraient mieux
résister à la poussée de l’eau.
L’enfoncement du lit de la Loire,
en raison de l’extraction de gra-
nulats ne représente pas forcé-
ment un avantage. En effet, la
Loire déborde moins souvent,
ne se débarrasse plus des arbres
qui encombrent son lit
et le mauvais entretien
du lit fait que l’eau aurait
moins de place pour
s’écouler franchement et
rapidement en cas de
crue. En outre, les pieds
de levées mis à nu par
l’enfoncement du lit ris-
quent d’être minés là où
ils sont en contact direct
avec la Loire et une crue
pourrait les déstabiliser.
Dans le Loiret, la Direc-
tion départementale de
l’équipement a déjà identifié ce
risque et protégé les levées
par des travaux à Saint-Benoît,
Bouteille, la Binette et Jargeau.
Enfin, les riverains voient la Loire
confinée dans le lit qu’elle s’est
creusée et croient à tort que les
crues sont révolues grâce à
Villerest et à l’enfoncement du lit.
En résumé, s’il est vrai que la
Loire Moyenne pourrait connaître
demain des inondations moins
étendues que par le passé, si les
levées qui ont été renforcées
résistent, celles-ci pourraient en
revanche être plus risquées parce
que concernant plus de per-
sonnes et plus de biens ou d’équi-
pements.
Quelmessageessentielsouhaitez-
vous faire passer aux riverains ?
Il faut bien réaliser qu’en zone
inondable le risque de crue
majeure est réel et plus “pro-
bable” que le risque d’incendie
par exemple. Il faut s’y préparer
individuellement. Les préfets et
les maires, chacun selon leurs
responsabilités, travaillent à amé-
liorer l’information des habi-
tants, en évitant de les alerter
pour des crues non domma-
geables. Mais il reste du ressort
de chaque habitant de se préparer
et nous élaborons actuellement
avec les partenaires du Plan Loire
une série de recommandations
pour aider chacun. s
d’une inondation à l’occasion de
l’établissement d’un diagnostic
environnement de base pour une
entreprise. En 2002, la CCI va
accentuerseseffortspourinformer
le maximum de chefs d’entreprise
etdecommerçants,notammentles
PME, à l’aide des plaquettes de
«diagnostic de vulnérabilité des
entreprises» réalisées par l’Équipe
du Plan Loire. s
La Loire a toujours fait peur à ses
riverains. Du haut Moyen Âge à
1861, les annales ont conservé le
souvenir de 277 crues. Les inonda-
tions les plus considérables sem-
blent s’être produites au début du
XVIIIe siècleetaumilieuduXIXe siècle.
Le fleuve a alors connu des crues
dévastatrices, dont les cotes
restent gravées sur les murs de
nombreux édifices situés sur les
berges. L’eau a atteint 1,05 mètre
à Orléans, en 1825, 1,58 mètre en
1846, 2,15 mètres en 1866 et le
record a été battu le 2 juin 1856
avec 2,22 mètres.A quatre reprises,
donc, le niveau du fleuve a oscillé
entre 6 et 7 mètres d’eau et sub-
mergé le val orléanais, ne laissant
aucun répit ou presque aux rive-
rains, d’autant que la Loire avait
ouvert 160 brèches dans les digues
sur les 450 km de son cours moyen !
Les habitants de la Loire Moyenne
ont de nouveau connu une grosse
crue le 21 octobre 1907, mais qui
n’a provoqué aucune rupture de
digue, puis ont perdu la mémoire
des excès du fleuve.
(Source : dossier “Quand la Loire
était en colère”,sous la direction de
Jean-Marie Flonneau, Archives
départementales du Loiret).
Les colères
historiques
de la Loire
«La Loire traverse de part en
partledépartementduLoiret
sur sa plus grande longueur. Nous
sommes donc très fortement impli-
qués dans la réflexion sur les inon-
dations:autraversdel’Établissement
Public Loire, dont nous sommes l’un
des principaux contributeurs finan-
ciers,mais aussi au travers de la mis-
sion pour la prévention des risques
quenousavonsmiseenplaceausein
du Conseil général, où nous avons
embauchéunepersonnespécialisée.
Nous souhaitons que cette initiative,
quipournousvaplusloinqu’uneexpé-
rience, puisse servir de modèle à
PAROLE : Éric Doligé président de Établissement Public Loire
«Il faut constituer une chaîne qui puisse travailler
et réfléchir à la prévention des inondations»
l’ensemble de nos partenaires, aux
communes et aux autres départe-
ments, en vue de constituer une
chaînequipuissetravailleretréfléchir
à la prévention des inondations. (...)
Le rôle des élus et de l’État est de
cherchertouslesmoyenspoursepro-
téger contre les inondations. Or, trop
souvent,nousavonsdumalàtravailler
ensemble parce que chacun travaille
dans son coin et détient sa part de
vérité.Ilnousfautrassemblercesvéri-
tés au service d’une intelligence col-
lective. (...)
Aujourd’hui nous n’avons plus le droit
denepasagirparcequenousconnais-
sonsmieuxuncertainnombredephé-
nomènes. Il faut entrer dans l’action :
nous en avons les moyens financiers,
car des sommes importantes ont été
misesenplace,maisaussilesmoyens
humains.(...)Maintenant,ilestdenotre
responsabilité collective d’agir, d’ac-
célérer un certain nombre de proces-
sus,parcequenousavonsqualitépour
lefaire.(...)Nousavonsaumoinsdevant
nous vingt ans de travail et d’action!»
(Extraitsdel’interventiond’ÉricDoligé
en ouverture et en clôture des
Rencontressurlapréventiondesinon-
dations sur le bassin Loire Bretagne
organiséesle15février2002àOrléans.)
Afin de sensibiliser les entreprises
sur les risques d’inondations, une
brochure informative a été distribuée
dans le cadre du Plan Loire.
L’eau a atteint 2,22 m,
le 2 juin 1856, un record !
Renouer avec la
«culture du risque»
À Gien, la rue Bernard
Palissy durant la crue
du 20 octobre 1907.
CartespostalesR.Champault/A.MorierPhot.Edit.
30365 LOIRET63 P8A13 27/05/02 15:08 Page 12
8. LOREM-RDP667
Une des figures
de la commune :
M. Béchu, 81 ans
avec son vélo
d’époque.
Tous les vendredis
le poissonnier passe vers huit heures.
exemple,pourDidierCorsat,letra-
jet journalier Léouville-Arpajon et
retour n’est pas un souci. «C’est
mêmeungaindetempsconsidérable»,
ajoute-t-il. En revanche, pour sa
fille Virginie, étudiante à Orléans-
LaSource,l’opérationestunpeuplus
compliquée.Illuifauts’éloignerde
Léouvillepourlasemaine:lelundi
matin,ondoitlaconduireàlagare
d’Angerville; une amie passe en-
suitelaprendreenvoitureàlagare
d’Orléans.Levendredisoir,même
chose en sens inverse, jusqu’à la
garedeBoisseauxcettefois.«Onest
toujours dépendant de quelqu’un»,
souligne-t-elle.
Une certaine liberté
Hormis les deux adolescents déjà
danslesecondaireàBazoches-les-
GallerandesouàPithiviers,lespetits
deLéouvillen’ontpasceproblème:
un car vient les chercher. Ils ont
même de la chance, car par le jeu
destournéesderamassagescolaire,
ils sont à la fois les derniers à par-
tir et les premiers arrivés. La petite
commune a aussi des bons côtés
quand on est entrepreneur. Pierre
Petit, 36 ans, cressiculteur, cultive
le cresson à cheval sur les dépar-
tements du Loiret et de l’Essonne.
C’est à Léouville, où il vit depuis
dix ans, qu’il a choisi d’implanter
le siège social de son entreprise. Il
ne se cache pas pour dire que
«l’EssonneestpluschèrequeleLoiret».
MêmesatisfactionpourJoëlBallot,
27 ans, exploitant agricole à
Léouvilleetaussiterrassierdepuis
deux ans. Si parfois il déplore le
coût élevé de la livraison de ses
marchandises, le jeune homme
savoure une certaine liberté en ce
quiconcernelestationnementdes
machines : «En ville, il y a toujours
quelqu’un qu’on va déranger...».
ÀLéouville,enrevanche,celuique
l’on n’hésite pas à solliciter, c’est
bienlemaire:«Quandilyaunpro-
blème,c’esttoujoursmoiquel’onvient
voir en premier. Et tout de suite. On
n’attend pas la permanence du mer-
reflets
reflets
reportage
Loiret
reportage
Loiret
| 14 | Mai - Juin 2002 |
construction...). Un soutien
précieux qui permet aux petites
communes de rembourser les
annuités d’emprunts contractés
pour les constructions d’écoles
primaires et maternelles par
exemple. Montant du plafond
des travaux : 15 245 €.
Le taux de subvention étant
de 55% de ce plafond pour
les communes de moins de
100 habitants et de 40% pour
les communes de 100 à
500 habitants. Ce programme
d’aides peut également
comprendre un financement de
prestations intellectuelles
comme des études d’urbanisme,
d’assainissement, etc.
Chaque année, ce sont de
150 à 200 communes qui
bénéficient de ce programme
d’aides, représentant pour
le Conseil général un
investissement annuel
de l’ordre de 686 021 €.
Le Conseil général et les aides aux petites communes
credi, on me téléphone ou on vient
directement chez moi ! Il est vrai que
je suis plus accessible qu’un maire
d’unecommuneplusimportante.Alors,
j’essaie d’arranger les choses autant
que je le peux.»
Auchapitredesdoléances,certains
vous diront que l’«on se connaît
trop, comme dans tous les petits vil-
lages»,d’autresque«lemaigrebud-
getdelacommunesetrouvelourdement
grevé par l’arrivée de nouveaux éco-
liers».Ilfautsavoirquelacommune
disposed’uneenveloppesensible-
ment inférieure à 40 000€ dont
près de 30 000 sont alloués
aux frais de fonctionnement, les
scolaires coûtant quant à eux
environ6500€.Maisn’est-cepas
le prix à payer pour la relève ? Car
Léouvillenesemblepasêtresurle
déclin.Pourpreuve,elleestpassée
dequarante-troishabitants(dixitle
recensement 1999) à quarante-
neufaujourd’hui,mêmesicelareste
sans comparaison avec la bonne
centaine de villageois des années
1900-1950. De 89 ans pour la
doyenneàquelquesmoispourles
deuxnouveau-nés,touteslesgéné-
rations sont représentées.
«Tout le monde se dit
bonjour»
Côtéinsécurité,rienàdéclarer.Ici,
lesvoiturespeuventresterouvertes!
Pas de délinquance, tout juste des
bêtisesdegamins,sansméchanceté
aucune,quirappelleraientpresque
“Jeux interdits”... Mais il y a aussi
des gestes qui font plaisir, comme
celuideBernardBéchu,quiplante
despensées«histoired’avoirunepen-
sée pour tout le monde...». À Léou-
ville,leliensocialestuneréalité.«Pas
d’anonymat»,vousdira-t-on,«tout
lemondeseditbonjour.»«Onsereçoit
entre nous, on se garde les enfants,
encasdebesoin.Oncomptevraiment
les uns sur les autres », précise
l’épouseducressiculteur.Etd’ajou-
ter:«Unenuit,jemesuismêmeinquié-
téepourmonvoisin,quej’avaisentendu
partir avec son tracteur : pensant
qu’il allait arroser les champs et, ne
l’ayant pas entendu revenir, je suis
alléevoirchezluiaumatinsitoutallait
bien. En fait, il avait juste essayé un
nouvel outil...»
Même si les quarante-neuf “Léou-
villois” ne sont pas d’accord sur
tout,ilssonttoujourspartantspour
unpotdel’amitié.Uneidéederepas
champêtre serait même dans l’air,
questiondefaireplusampleconnais-
sanceaveclesnouveauxarrivants.
Commequoi,quelques-unspour-
ront peut-être bientôt dire qu’à
Léouville, comme dans un certain
villaged’irréductiblesGaulois,tout
se termine dans la joie et la bonne
humeur autour d’un banquet ! Ⅲ
venir s’échouer à Léouville pour
goûterpaisiblementauxjoiesdela
retraite. Pour lui, comme pour
d’autres “Léouvillois” (c’est ainsi
qu’on pourrait les nommer bien
qu’ilsn’ensoientpassûrs...)encore
enactivité,laproximitédeParisest
un atout capital. Quand la tour
Eiffeln’estqu’à80km,pourquoise
priver ? Que l’on soit en résidence
secondaire ou principale, à durée
égale, les kilomètres sont plus
agréablesàfairesurdespetitesroutes
de campagne plutôt que sur de
grands axes surchargés. Ainsi, par
Danslejardin,j’aiencoredes
anneauxquiservaientàatta-
cher les brebis», témoigne
Yvette Couchard tandis
qu’elle fait visiter le gîte
dont elle est propriétaire à Léou-
villedepuis1995.Etc’estd’ailleurs
un village à l’image d’Yvette, tout
en simplicité, que l’on découvre,
une fois quittée la D97. Un village
sans les moutons qui ont fait leur
temps. Comme les chevaux qui
«ontdisparudanslesannéessoixante»,
rappelle René Mercier, maire de
Léouville, et lui-
mêmeagriculteur.
« Entre les deux
guerres, il y avait
une vingtaine de
fermes dans la
commune.» Au-
jourd’hui, on les
comptesurlesdoigtsd’unemain.
Maislessignesdupassénesontpas
tous morts. Au terme d’un long
travail de restauration, Yvette a
ainsitransformél’ancienneberge-
rieenhavredepaixpourcitadins.
Etaujourd’hui,elleaccueilledeshabi-
tués qui ne jurent plus que par
Léouvillepoursereposer.Ilestsûr
qu’ici,onnerisquepasd’êtregêné
outre mesure par le bruit des voi-
tures...etencoremoinsdestrains !
Paris à 80 km
En tout et pour tout, Léouville se
résume à quatre rues et une place
principale où la mairie côtoie
l’église, joyau architectural de la
commune. Datant du XIIe siècle,
elle abrite deux intéressantes sta-
tues en bois peint. Mais ne comp-
tez pas sur son clocher pour vous
donner l’heure, il ne pourrait plus
guère sonner qu’aux mariages et
auxenterrements.Cars’iln’yaplus
de messes le dimanche, Léouville
conserve toutefois un rite domini-
cal immuable: le passage du bou-
langervers11h15.Àgrandscoups
deKlaxon,lacamionnetteblanche
déboule sur la place avec son pain
bienfraisetsespâtisseries.Etchaque
vendredi,c’estautourdupoisson-
nier;quantauboucher,c’estlejeudi
vers14h!Carici,pointdecommerces!
«Il y avait bien un bistrot», rappelle
Bernard Béchu, le sympathique
retraiténatifdeLéouville.«Onbuvait,
onmangeait,onyfaisaitlafoire!»C’était
avant la mécanisation bien sûr, au
tempsoùlestâcheronsarrachaient
les betteraves à la main et où les
chevauxtraçaientencoredessillons
dans les champs...
C’estcettetranquillité“léouvilloise”
qui a plu à Jean Penvern. Ce Bre-
ton, expatrié à Paris, a choisi de
En 1999, le
recensement
indiquait quarante-
trois habitants pour
Léouville. Aujourd’hui,
ce petit village, situé
aux portes de
l’Essonne et fort de
ses quarante-neuf
âmes, a su concilier
ruralité et
proximité parisienne.
Entre corps de
fermes et résidences
secondaires, portrait
d’un village du Loiret
où il fait bon vivre.
«
D
Il était une fois Léouville,
plus petite commune du Loiret
LOREM-RDP
667
| Mai - Juin 2002 | 15 |
Une bonne partie des “Léouvillois” réunis devant l’église du village.
Abri de bus pour le
ramassage scolaire,
dont la restauration
dans le style de l’église
a été subventionnée
par le Conseil général.
Depuis 1983, le Conseil général
accorde des aides destinées à
des communes de faible
population (jusqu’à moins
de 500 habitants depuis
le 1er janvier 2000). C’est un
programme avantageux qui leur
permet de réaliser tous types
d’investissements : achats de
matériels divers (de la tondeuse
à l’ordinateur), de bâtiments ou
encore travaux en tous genres
(voirie, restauration,
E.Boutheloup
E.Boutheloup
E.Boutheloup
E.Boutheloup
E.Boutheloup
30365 LOIRET63 P14-15 27/05/02 15:13 Page 6
9. kaléidoscope
Loiret
Loiret
kaléidoscope
| Mai - Juin 2002 | 17|
C’est la Grande-Bretagne qui peut se tar-
guer d’avoir émis, le 6 mai 1840, le pre-
miertimbre-postedumonde,le“One-Penny-
black” sur lequel figurait le profil de la
reine. Cette nouveauté apparut à la suite
d’uneréformepostaleàl’occasiondelaquelle
fut acceptée l’idée que les frais d’expédi-
tion devaient être payés à l’avance, et non
pas rester aux frais du destinataire. Dans
les années suivantes, des timbres apparu-
rent aussi en Suisse, au Brésil, aux États-
Unis,enAllemagne,enBelgiqueetenFrance
le1erjanvier1849.Lepremiertimbrefran-
çais avait une valeur de 20 centimes et
représentait la déesse des moissons Cérès.
Il était de couleur noire comme la plupart
des timbres pionniers des divers pays.
Au départ de la naissance d’un timbre, il
y a une idée. Une fois le thème choisi, la
Poste confie le sujet à des artistes qui
réalisent des maquettes L’une d’elles
est sélectionnée. Puis, une technique
d’impression est approuvée. Selon le
résultat souhaité, ce peut être soit la
taille-douce, l’héliogravure ou l’offset.
Lapremièretechniquedonnedestimbres
enlégerrelief,lesdeuxautrespermettent
de faire des timbres plus riches en cou-
leursetàl’aspectplusbrillant.Lestimbres
sont ensuite imprimés par un service spé-
cialisé de la Poste : l’Imprimerie des
Timbres-Poste et des valeurs Fiduciaires
(ITVF) à Périgueux. Le nouveau timbre
est dévoilé deux mois avant son émission
“Premier Jour”. Tout ce processus, de
l’idée du timbre à la vente, peut durer un
an ou plus. Chaque année, environ quatre
milliardsdetimbres-postessontfabriqués
par l’imprimerie des Timbres-poste.
| 16 | Mai - Juin 2002 |
TOUT SAVOIR
SUR LE TIMBRE
C’EST
PRA
TIQUE
Association philatélique
du Loiret
24, bis, quai Barentin,
45000 Orléans
Internet :
assoc.wanadoo.fr/grpcl/Associa
tions/Loiret/asso.htm
À consulter aussi sur Internet :
www.ffap.net (site de la
Fédération française des
associations philatéliques)
www.yvert-et-tellier.fr
(site de la société Yvert et Tellier)
mapage.noos.fr/academiephila
telie/index.html (site de
l’académie de philatélie).
www.laposte.fr/musée
(site officiel du musée
de la Poste de Paris)
perso.wanadoo.fr/grpcl
(site du groupement philatélique
régional Centre-Loire).
Timbre commémorant le lancement de
l’aérotrain qui fut mis sur voie pour la première
fois en 1969. Cet engin atteignit la vitesse
record de 417 km/h sur la voie unique Ruan-
Saran (émis le 9 mars 1970).
Aérotrain
Timbre dont le thème a trait au pont-canal de Briare
qui, avec ses 662,69 mètres, est encore le plus long
pont-canal du monde, le seul ouvrage du genre à
ossature métallique (émis le 15 février 1991).
Unique
Journée du timbre 1974 :
Timbre émis le 11 mars 1974
lors de la Journée du timbre.
Il célèbre l’inauguration le
30 janvier 1973 par le ministre
des PTT Hubert Germain
du centre de tri postal
d’Orléans-La-Source.
La Poste entre alors dans
une phase d’automatisation
du tri du courrier.
Inauguration
Timbre représentant Jeanne d’Arc
en prière. Tiré à 2,27 millions
d’exemplaires. Le dessin et la
gravure sont d’Albert Decaris
(émis le 28 octobre 1946).
Sainte
Timbre illustré à l’aide d’une vue
panoramique d’Orléans sur laquelle on
peut remarquer les tours de la
cathédrale Sainte Croix. Son émission
concrétisa le nouveau nom de la
Fédération des sociétés philatéliques
françaises : la Fédération des
associations philatéliques
(émis le 6 juin 1995).
Panoramique
Timbre émis en 2000 et illustré avec
la mosaïque qui orne la voûte de
l’abside de l’oratoire carolingien de
Germigny-des-Près. Cette mosaïque,
datée du IXe siècle, se compose de
130 000 minuscules pièces de verre.
Carolingien
Timbre émis le 13 mai 2000 à l’occasion de la célébration
du tricentenaire de la naissance de Henry-Louis Duhamel
du Monceau (1700-1782), père fondateur de l’agronomie
et inventeur de la forêt moderne. Il avait ses racines
familiales au château de Denainvilliers à Dadonville.
Tricentennaire
Timbre à l’effigie de Jean Zay né
à Orléans en 1904 et qui fut ministre
de l’Education nationale de 1936
à 1939. Il mourut assassiné par
des miliciens en 1944
(émis le 20 février 1984).
Souvenir
Timbre émis à l’occasion du
cinquantenaire de la publication
de l’ouvrage d’Henri Becquerel
(1852-1908) sur les radiations
invisibles de l’uranium. Ce savant,
originaire de Châtillon-Coligny,
découvrit accidentellement en
1896 le phénomène de la
radioactivité. Son nom reste
attaché à une unité de mesure
de l’activité nucléaire :
le becquerel (émis le
4 février 1946).
Radioactivité
Sur ce timbre figure le cheval
de bronze trouvé lors de la
mise au jour d’un trésor gallo-
romain à Neuvy-en-Sullias.
Ce cheval et les autres pièces
de ce trésor peuvent être
admirées au
musée historique et
archéologique d’Orléans
(émis le 10 juin 1996).
Archéologique
Timbre représentant
l’écrivain Maurice Genevoix
(1890-1980) qui célébra dans
son œuvre les paysages, la
faune et les habitants de sa
Loire natale. Il obtint la
consécration littéraire avec
“Raboliot”, prix Goncourt
1925. (émis le 12 novembre
1990).
Littéraire
Timbre sur lequel figure
le portrait de l’amiral
Coligny qui fut l’un des
chefs des huguenots
pendant les guerres de
Religion. Né à Châtillon-
Coligny en 1519, il fut
l’une des premières
victimes du massacre
Saint-Barthélemy en 1572
(émis le 19 février 1973).
Timbre publié à l’occasion
des Floralies d’Orléans. Cet
événement important avait
lieu au parc floral de La
Source qui est aujourd’hui le
lieu touristique le plus
fréquenté du Loiret (émis le
20 août 1967).
Fleuri
Le Loiret côté timbresDu pont-canal de Briare à Louis XI, en passant par l’aérotrain, le château de Gien ou encore
Duhamel du Monceau, de nombreux timbres existent qui ont pour thème un événement,
un homme célèbre ou un monument de notre département. Vous voici donc convié à un
itinéraire philatélique original pour découvrir le Loiret tel que la Poste a choisi de l’illustrer.
Amiral
30365 LOIRET63 P16-17 27/05/02 15:16 Page 16
10. JACKY BILLAULT EN 5 DATES
19 AOÛT 1928
Naissance à Rueil-Malmaison
JUILLET 1944
Engagement au maquis de Nibelle
MAI 1951
Entrée à l’agence de publicité
Thibault pour les savons Luxe
1960
Première participation
au festival de Cannes
18 FÉVRIER 1971
Naissance de son premier enfant
gens d’ici
Loiret
CONNUS ET MOINS CONNUS, ILS ONT TOUS UN POINT COMMUN : LE LOIRET. PORTRAITS.
coudreDes idées à
passementières. Installée
depuis quelques années
à Saint-Germain-des-Prés,
près de Montargis, elle
a quitté son Paris natal
pour se consacrer à sa
passion pour l’élevage des
chevaux.
Dès qu’arrivent les col-
lections, elle retourne à
son métier et avec une
infinie patience tresse en
volume fils de soie, d’or,
de coton, pour concréti-
ser les visions des coutu-
riers. Pourtant Raymonde
Pouzieux est une parfaite
autodidacte de son art.
«À la fin de la guerre, un
client de mes parents me
miques) du monde de la
Haute Couture. Ainsi,
même si comme elle le
souligne « avec une
machine, les pièces n’au-
ront jamais la même texture,
Et 1, et 2 et 3-0. Le
30 septembre der-
nier à Trinidad et
Tobago, au milieu
de ses partenaires
de l’équipe de France des
moins de 17 ans, Gaël
Maïa s’en est donné à cœur
joie pour fêter, comme il
se doit, un titre de cham-
pion du monde obtenu
aux dépens du Nigeria.
Ivre d’un bonheur inima-
ginable, comme peut l’être
un jeune footballeur après
une telle consécration.
Né en 1982 à Beaugency,
Gaël a six ans quand il
signe sa première licence
à Meung-sur-Loire, le ter-
rain de ses premiers
exploits. «Ce qui était mar-
quant à son âge, se souvient
Manuel, son père, c’est qu’il
avait une force de frappe
étonnammentpuissantepour
un footballeur si jeune.»
Une frappe très lourde et
une présence omnipré-
sente devant les buts, le
compromis idéal pour un
attaquant prolixe. C’est
pourtant au milieu de ter-
rain que son avenir va
s’écrire. Repéré par le FCO
St Jean de la Ruelle, il par-
ticipe, en parallèle, au
centre de pré-formation
de Châteauroux.
Bordeaux, qui
lorgne depuis
Le rêve en
quelques temps sur ce
milieu prometteur, lui fait
signer son premier contrat
espoir, au grand regret de
Marseille, Metz, Toulouse
et Nice, également en lice.
Progressivement, ce milieu
deterraindéfensifd’1.80m
commence à trouver ses
marques. Il se fait repérer
par Jean-François Jodar,
le sélectionneur de l’équipe
deFrance,avantd’endeve-
nir un membre à part
entière. Pourtant, le plus
dur commence. «Être un
espoir, c’est bien, mais très
peudeviennentprofessionnel,
précise t-il. Alors, je m’ac-
croche pour un jour avoir
la chance de décrocher un
contrat pro. L’année pro-
chaine, je ferai parti de
l’équipe réserve des Giron-
dins de Bordeaux, et j’espère
me faire remarquer pour
jouer à l’échelon supérieur.
C’est vrai que j’ai démarré
ma carrière comme atta-
quant. Je rêvais de marquer
des buts comme Jean-Pierre
Papin. Mais, je dois recon-
naître que j’ai plus de qua-
litépourjouermilieudéfensif,
comme Patrick Vieira,
Emmanuel Petit et Claude
Makélélé, les trois meilleurs
français à ce poste.» En
attendant, celui qui rêve de
jouer au Real Madrid,
devra se battre au quoti-
dien pour s’immiscer dans
ce monde, si ingrat, du
professionnalisme. s
dit : “Pourquoi ne feriez-
vous pas des galons, aujour-
d’hui plus personne n’en
fait.” J’ai construit un métier
à tisser avec mon frère et j’ai
commencé à travailler en
inventant mes propres tech-
niques.» C’est justement
cette inventivité et cette
volonté de ne jamais faire
ce que quelqu’un a déjà
fait qui a établi la re-
nommée de Raymonde
Pouzieux auprès des créa-
teurs. Malheureusement,
la passementerie, comme
d’autres métiers tradi-
tionnels du textile, a
beaucoup souffert des
bouleversements (écono-
bleu, blanc, rouge
E
Les galons chamar-
rés, cordons bigar-
rés et autres parures
alambiquées qui
ornent les créations
des grands couturiers
comme Christian Lacroix,
Karl Lagerfeld ou Chanel
sont l’œuvre de Raymonde
Pouzieux, la dernière des
CHAMPION DU MONDE DE FOOTBALL DES MOINS DE 17 ANS
L
| Mai - Juin 2002 | 19 |
Loiret
Dans les lumières de
gens d’ici
Né en région pari-
sienne en 1928,
Jacky Billault a
passé toute son
enfance à Gien dans
la petite boutique de bon-
neterie que ses parents
ont tenue pendant de
nombreuses années. Son
père, Martial Billault, n’est
autre que le fondateur de
l’actuel club de football
giennois, une passion ata-
vique qui comptera beau-
coup dans la vie de Jacky.
À 16 ans à peine, après la
destruction du magasin
familial sous les bom-
bardements, Jacky Billault
rejoint la résistance au
maquis de Nibelle. Il ne
retrouvera ses parents que
quatre ans plus tard au
bout d’un périple mili-
taire qui le mènera à
Pithiviers, Paris, puis en
Allemagne. De retour
chez lui, il exerce une
foule de métiers, avant
d’intégrer une agence de
publicité parisienne au
hasard d’un match de
football. «Louis Finaud,
un ancien international, me
dit que l’agence Thibault
recherchait un avant-centre
comptable, je n’étais pas
spécialement comptable,
mais j’ai su me débrouiller.»
250 000 invitations
Un tournant dans la vie de
Jacky qui se voit rapide-
ment confier la campagne
de publicité d’une marque
de savon connue pour être
«le savon des stars». C’est
ainsi qu’il fait ses premiers
pas sur la Croisette pour
négocier des contrats d’ex-
clusivité avec Brigitte Bar-
dot, Michèle Morgan ou
Jeanne Moreau. Séduit par
le jeune homme, le secré-
tairegénéralduFestivallui
propose de gérer les invi-
tationsréservéesauximpré-
sarios,attachésdepresseet
publicitaires,«unmilieuque
je connaissais bien puisque
j’étais en contact avec eux
pourmessavons» souligne-
t-il. Efficace et conscien-
cieux, il se découvre une
| 18 | Mai - Juin 2002 |
passionpourl’organisation
de spectacles et se trouve
bientôtresponsabledetoute
la billetterie. Une fonction
primordiale qu’il occupera
pendant41ans,s’adaptant
à toutes les mutations et à
l’extraordinaire croissance
duFestivaldeCannes.Jus-
qu’à l’année passée, Jacky
Billault était à la tête d’une
équipe d’une dizaine de
personnes, «ses filles», et
réalisait près de 250 000
invitations pour tous les
temps forts de Cannes :
projections,soirées,etnatu-
rellement la montée des
marches.
Une vie sur la route
Au fil des éditions du Fes-
tival,ilaainsicôtoyélesplus
grands : Charlie Chaplin,
Tony Curtis, Belmondo ou
encore Pelé et celui qui
deviendra son grand ami,
Lino Ventura. Pour soute-
nirl’associationPerceneige
crééeparcedernier,ilfonde
une équipe de football de
rêveréunissantunepléiade
de vedettes «Roger Hanin
dans les buts, Jean-Claude
Drouot, Marcel Bozuffi et
aussi Michel Drucker ou
Claude Lelouch. On attirait
beaucoup de spectateurs, et
la recette de chaque match
étaitreverséeàl’association»,
rappelle Jacky Billault.
Loin de se limiter à
Cannes, il n’a cessé de
nombreuses années de
sillonner la France pour
organiser et animer de
nombreuses autres mani-
festations prestigieuses
comme le Festival du Film
Américain de Deauville,
du Cinéma Italien de Nice
ou encore le prix du
Jockey Club à Chantilly.
Après une vie mouve-
mentée et bien remplie,
Jacky Billault a finalement
posé ses valises au bord de
la Loire à Ousson, où avec
sa femme il s’adonne à sa
passion pour la pêche.
Cette année encore, il était
présent sur la Croisette,
mais pour la première fois
en qualité... d’invité. s
RAYMONDE POUZIEUX
PASSEMENTIÈRE
la même finesse qu’avec
les mains », Raymonde
Pouzieux n’a trouvé per-
sonne pour reprendre le
flambeau de ce métier
prodigieux. s
Cannes
GAËL MAÏA
ANCIEN RESPONSABLE DE LA BILLETTERIE DU FESTIVAL DE CANNES
JACKY BILLAULT
Pendant près d’un demi-siècle, Jacky Billault a été l’un des principaux artisans de la grand-messe du
septième art, le Festival de Cannes. De Belmondo à Claude Brasseur en passant par Charlie Chaplin, ce
fils de commerçant giennois a côtoyé les plus grandes stars. En toute simplicité et en toute discrétion.
N
Photo:Fevre/PresseSports
Photo:MauriceGaulmin/D.R.
30365 LOIRET63 P18-19 27/05/02 15:19 Page 1
11. I
léteintlalumièreetappuiesurle
bouton:l’hymnePinderretentit,
le chapiteau s’illumine, les pro-
jecteurs pointent sur les artistes en
plein numéro... Il semble que les
spectateursvontsemettreàapplaudir
et les fauves à rugir ! Cette maquette
d’un mètre sur deux, réplique au
1/87e ducirquePinderdesannéescin-
quante, est une merveille de minu-
tie, d’authenticité... et de patience.
Bernard Lepage y travaille depuis
1971 ! Un véritable “cirquophile”,
comme il se définit lui-même.
Pourtant, «tout a commencé avec le train», explique ce fils et petit-
fils d’employés aux Chemins de fer, devenu métallier. «Ma première
grandemaquette,construitedanslesous-soldelamaisondemesparents,
était un immense circuit ferroviaire autour duquel j’avais reproduit
tout mon quartier.» S’il entreprend, plus tard, de réaliser une maquette
de cirque, c’est parce que «cela prend moins de place». Ce qui reste
à prouver : sa passion occupe aujourd’hui tout le grenier de sa mai-
son d’Amilly ! Outre ses outils, il y entrepose une abondante collec-
tion d’affiches, programmes, livres, vidéos, photos...
Tous ces documents lui ont permis de reproduire à l’identique ses sou-
venirs d’enfance, y compris la place du Patis de Montargis, où s’ins-
tallait le cirque, avec ses rues adjacentes et ses commerces d’alors.
De fait, la maquette compte aujourd’hui plus de quatre cents per-
sonnages,cent-vingtroulottes,quatre-vingtanimauxet«leshuitchars
de la cavalcade, dans l’ordre», insiste-t-il. Ce champion du système
D déborde d’inventivité. D’un bigoudi il fait un sapin, d’un tube d’as-
pirine une locomotive, d’une tête d’épingle, un ballon... Seuls vien-
nent du commerce les tracteurs des camions et les minuscules
personnages. «Je ne suis qu’un amateur, je m’amuse», répète le cir-
quophile d’Amilly, qui risque de s’amuser encore longtemps. «Une
maquette, c’est jamais terminé», affir-
me-t-il. Entre deux enrichissements
donc, l’œuvre voyage d’une expo-
sition à l’autre. Elle fera escale
à Fay-aux-Loges les 31 août et
1er septembre, pour le Salon
de la maquette de cirque.
reflets
reflets
curiosité
Loiret
Loiret
| 20 | Mai - Juin 2002 |
curiosité
préciseLilian,quis’occupedetoute
la partie administrative. Mais nous
avons aussi des adhérents de plus de
40 ans !» Sept professeurs, tous
professionnels du cirque ou du
sport,serépartissentlescoursselon
leur spécialité et l’âge des élèves.
Polyvalent, Roger joue, lui, “le chef
d’orchestre”. Les adhérents sont
inscrits pour un cours
hebdomadaire. «À la
rentrée,annonce Lilian,
nous lançons un passeport
pour les ados et les adultes,
qui leur permettra de par-
ticiper à plusieurs séances
danslasemaine.Nousveille-
ronscependantàrespecterlacrois-
sance des plus jeunes.»
Représentation
le 30 juin
C’est ce souci de l’élève qui
donne une dimension particu-
lière à l’École de cirque Miche-
letty.«Cheznous,expliqueRoger,
les professeurs accordent la même
attentionàtousleursélèves.Notre
objectif n’est pas de “fabriquer”
des professionnels du cirque, mais
d’amener les enfants à se connaître,
àdécouvrirleurscapacités,àprendre
confiance en eux et à créer.» C’est
pourquoi, pour le spectacle de fin
d’année, les élèves de l’École de
cirque Micheletty choisissent eux-
mêmes leurs numéros : chorégra-
phies, musiques et costumes.
«Noussommeslibres,lesprofesseurs
nousaidentseulementàréaliserceque
nous avons imaginé», résument
Chimène et Flora, contorsionniste
et fildefériste, qui préparent leur
représentationdu30juinprochain.
«Il faut que l’élève soit fier de lui»,
conclutRoger.Cesoiraussi,Antonin,
Diane, David et les autres donne-
rontlemeilleurd’eux-mêmes.Dans
“l’entrée des artistes”, tandis qu’ils
s’échauffent, se concentrent et s’in-
quiètent de l’ambiance du chapi-
teau, ils découvrent ce que les
professionnels appellent “la magie
de l’avant-numéro”. Mais le rideau
develoursrouges’ouvresurlasalle
impatiente. Place au spectacle... Ⅲ
Mini-cirque,
maxi-passion
“ C I R C O P H I L I E ”
Le cirque est la passion de Bernard Lepage. Une
passion qui l’a poussé à construire une
fabuleuse maquette, réplique au 1/87e du cirque
Pinder des années cinquante.
Tandis que l’on fête
l’année du cirque, des
élèves de tout âge
évoluent sous le
chapiteau de l’École de
cirque Micheletty, à
Saint-Jean-de-Braye.
Ils n’y apprennent
pas seulement la
technique. Ils
découvrent aussi
un milieu qui
puise sa force et sa
magie dans le respect,
la mixité et la
confiance.
L’école Micheletty
accueille plus d’une
centaine d’élèves. Un
vrai succès !
C’
est le seul mensuel sur le
cirque traditionnel en
France : La Gazette de
l’Éléphant, publiée par l’associa-
tion “Les Amis du Cirque - Blois
Val-de-Loire”. Rédacteur en chef,
et souvent unique rédacteur,
Michel Domain assiste à une
cinquantaine de spectacles par an.
“Ceux des grands cirques bien sûr,
mais aussi ceux des plus petits.”
Pas de critique dans La Gazette.
L’objectif de Michel Domain, et de
tous les “Amis”, est d’“inciter les
gens à aller dans les cirques tradi-
tionnels et familiaux”. Pour ces
amoureux d’Amar, Pinder et
Barnum, qui comparent le chapi-
teau à “une cathédrale de toile”,
le cirque, c’est sacré.
CONTACT :
LES AMIS DU CIRQUE
Blois Val-de-Loire - Pierre Carroué
23, allée Tortat, 41000 Blois.
ADRESSES DIVERSES :
ÉCOLE DE CIRQUE MICHELETTY
Parc sportif du Petit Bois
45800 Saint-Jean-de-Braye
Tél./Fax : 02 38 55 13 98.
Site Internet :
www.ecoledecirquemicheletty.com
LE CLUB DU CIRQUE
Jean-Alain Marquant
40, rue Chateaubriand
45100 Orléans - La Source.
Site Internet :
www.anneeducirque.com
artistes.Sousl’œil
expertetvigilantdesprofesseurs.
«Inculquer des valeurs
essentielles»
Unspectaclequi,commeleveutla
traditiondel’ÉcoledecirqueMiche-
letty, clôturera un stage de décou-
verte des arts du cirque organisé
pendantlesvacancesscolaires.«Au-
delàdelatechnique,cesontsurtoutles
valeurs du cirque que nous voulons
inculquer aux élèves, insiste Roger
Micheletty, directeur de l’école.
née,auxrépétitionsduspectaclequenous
donnions le soir», explique Roger.
Très vite, il sent les enfants «prêtsà
sauter le rebord de piste pour essayer.
Jeleuraimisdesboulesdanslesmains
etleuraiapprisàjongler.Leursvisages
sesontilluminésdèsqu’ilsysontarri-
vés!»Rogeravouluallerplusloin.
Ilafondél’associationdel’Écolede
cirque Micheletty en 1997. «Au
début,nousnousdéplacionsdanslescentres
deloisirs.Rapidement,nousavonsres-
sentilebesoindenoussédentariserafin
depouvoirassurerlesuividenosélèves.»
C’estàSaint-Jean-de-Brayeques’ins-
talle donc le chapiteau Micheletty,
en 1999.
Plus d’une centaine
d’élèves
L’école connaît un grand
succès, dû notamment au
professionnalisme des
Micheletty, dans le cirque
depuis cinq générations ! Grâce
à eux, plus d’une centaine d’ad-
hérents profitent des plaisirs de
la piste à travers de nombreuses
disciplines. La jonglerie s’apprend
avec des balles, des massues, des
cerceaux, des diabolos, des
assiettes magiques... L’équilibre
se pratique sur un fil, un mono-
cycle, des boules... Les acrobaties
se font tantôt au sol, tantôt dans
les airs. La clownerie n’est pas
oubliée, et même la magie est
enseignée. «Nous acceptons les
enfants dès l’âge de 3 ans dans nos
coursdebaby-cirque,
✩ ✫ ✸ ✯ ❇ ✬ ✷ ✰ ✬ ✩ ✩ ✫ ✸ ✯ ❇ ✬ ✷ ✬
Chapiteau
Respect,mixité,ouverture,intégration,
échange,partage...cesvaleursportées
parnotremilieusonttoutaussiessen-
tiellesàl’extérieur,danslavieengéné-
ral. La pratique des arts du cirque
permetdelescomprendre,delesacqué-
riretcontribueaudéveloppementetà
la citoyenneté des enfants.» Et c’est
bien pour eux que Roger a créé
l’écoleavecsafemmeLilian,trapé-
ziste.L’idée a germé au début des
années quatre-vingt dix, avec les
“Journées au cirque”. «Desgroupes
scolairesvenaientassister,danslajour-
Revue de cirque
Sous le plus grand du Loiret
Cette maquette est la réplique à
l’identique au 1/87e du cirque Pinder
des années cinquante.
Lilian et Roger Micheletty, devant
leur école de cirque.
Ce soir, il y a spectacle à
l’ÉcoledecirqueMicheletty.
Dans quelques heures, les
élèvesexécuteront,devant
leurs parents et amis, les
numérosqu’ilsontpréparés.Julie
enferadeux,«l’unàlacorde,l’autre
au trapèze». Le trac ? «Oui, un
peu...mêmesic’estmontroisièmespec-
tacle.»AlorsJulies’entraîne,dans
la chaleur moite du chapiteau.
Autour d’elle, on jongle, on se
contorsionne,onpédale...onpeau-
finesaprestation.Commelesvrais
C
Bernard Lepage,
“circophile”, exposera
son œuvre au prochain
salon de la maquette
de cirque le 31 août et
le 1er septembre
à Fay-au-Loges.
30365 LOIRET63 P20-21 27/05/02 15:21 Page 20
12. côté sports
Loiret
bout de 500 m d’une course, le
rythme cardiaque monte à 200 pul-
sations/minute. Un rythme qu’il
faut tenir sur des distances de 1000,
voire 2000m.»
Au delà de l’exigence physique,
l’aviron est aussi l’affaire des tech-
niciens. «La force ne sert à rien si
elle n’est pas alliée à une technique
sans faille. Il faut être suffisam-
ment puissant pour effectuer plus
de quarante coups de pelles par
minute. Mais à chaque impulsion,
le corps bouge dans le bateau, per-
turbant, de fait, la glisse sur l’eau.
Les rameurs travaillent donc leur
souplesse pour limiter ces oscillations,
susceptibles de faire perdre de pré-
cieuses secondes.»
Le plus âgé a 88 ans
Ils sont aujourd’hui plus de huit
cent cinquante athlètes inscrits
dans les quatre clubs d’aviron du
Loiret. Le plus âgé d’entre eux
à 88 ans, alors que les plus
jeunes démarrent généralement
l’aviron à 12 ans. Si le nombre
des rameurs a fortement aug-
menté depuis deux ans, c’est
autant grâce
aux bons
DÉBUTANTS OU CONFIRMÉS... LE CONSEIL GÉNÉRAL EST LE PARTENAIRE DE TOUS LES SPORTIFS. terroir
Loiret
Il y a deux ans que je vis à
Jargeau, près d’Orléans, un
feu de la Saint-Jean solen-
nellement béni par un prêtre
en étole. Les femmes et les
hommesseprécipitèrentsurlesbran-
dons et les emportèrent, afin, me
dit-on, d’empêcher le tonnerre de
tomber sur leur maison.» Cette
“Note de voyage”, rédigée par
ProsperMérimée,en1840,montre
sa surprise devant l’attitude de
l’Église longtemps hostile à ces
feux, vestiges selon elle du paga-
nisme,etàlasurvivancedessuper-
stitionsquiyétaientliées.Cettefête
sacerdotaleavaiteneffetlieuenmai
chez nos ancêtres les Gaulois. Elle
était l’équivalent du Beltaine (Feu
de bel) des Celtes irlandais. Lors
de cette assemblée druidique, de
grands feux cérémoniels étaient
I
SPÉCIALITÉ
Des outils faits main
INGRÉDIENTS POUR
CHAQUE PERSONNE
180 g de rognons
1 cuillère de miel
1/2 cuillère de crème
fraîche
50 g de beurre.
PRÉPARATION
Dégraisser les
rognons, les couper
en morceaux en
suivant les contours
des lobes. Faire
chauffer la poêle avec
50% huile et 50%
beurre clarifié, saisir
sur le dos les lobes,
les retirer une fois
dorés. Finir la cuisson
au four selon
l’intensité désirée.
Sauce : dans une
petite casserole, faire
caraméliser le miel,
puis détendre avec
la crème et monter
au beurre (incorporer
le beurre par petits
morceaux et battre
avec un fouet). Saler
et poivrer.
Dresser les rognons,
lobes dorés sur le
dessus, et napper
avec la sauce.
Une purée maison
accompagnera
parfaitement ce plat.
tement de la phtisie (tuberculose
pulmonaire)pourlaquelleoninvo-
quait d’ailleurs saint Jean. Il était
égalementcoutumierdefaireréson-
ner les cloches. Ces carillonne-
mentsintempestifssontmentionnés,
auXVIIIe siècle,parleprieurdeSen-
nely qui dénonce le fait que les vil-
lageoistirentlesclochessanss’arrêter
duranttoutelanuitdu23au24juin
«pour chasser croient-ils les sorciers
et les sorcières ». La tradition des
“feux de la Saint-Jean” avait quasi-
ment disparu durant les “Trente
Glorieuses”(1945-1975).En1982,
elle ne subsistait plus que dans
quelques localités comme Attray,
Auxy,Chemault,LaChapelle-Saint-
Mesmin, Saint-Jean-de-la-Ruelle,
SennelyouTavers.Étonnamment,
c’estla“Fêtedelamusique”qui,indi-
rectement,luiredonna
unvéritableélan.
Partout, des
feux rena-
quirent. À
q u e l q u e s
rares excep-
tions, ces fêtes,
aujourd’hui
célébrées dans une
quarantaine de
communesduLoiret,
sontrestéestotalement
profanes. s
allumés,quisymbolisaientlesoleil.
Cette période était également un
temps de liesse pour les Romains,
etdenombreuxritesdeprotection
des hommes et des troupeaux y
étaient alors célébrés. La religion
catholique intégrera ces anciens
cultes païens dans son calendrier,
le 24 juin, date de la Saint-Jean-
Baptiste. Mais c’est seulement au
XVIIe siècle que les feux furent
bénis et allumés par le clergé. Des
nombreuses croyances populaires
sont restées cependant attachées
à ces “feux de la Saint-Jean” ,
notamment celles de la conser-
vation des charbons de bois qui
étaient censés protéger de la
foudre, des cendres qui avaient,
croyait-on, des vertus curatives
et fertilisatrices ou encore du
saut porte-bonheur au-dessus
du brasier.
Des carillonnement
intempestifs
Outre ces superstitions directe-
mentliéesauxfeuxdelaSaint-Jean,
cette date donnait lieu à d’autres
pratiques rituelles et symboliques.
Ainsi, à Tavers, vers 1900, on gar-
nissaitlesfenêtres,le23juin,d’une
branche de noisetier afin de pro-
tégerlamaisoncontrelafoudre.On
pensait que l’eau de pluie, tombée
le 24 juin, avait des propriétés
curatives. Les herbes et les fleurs
delaSaint-Jeanavaient,ellesaussi,
desvertussoitdisantremarquables
àconditionqu’ellessoientcueillies
avant l’aube. La bryone blanche,
l’aconit ou la grande marguerite,
dites “herbes de la Saint-Jean”
étaientrecommandéespourletrai-
À V O S P A P I L L E S
| 22 | Mai - Juin 2002 |
Herminette, serfouette,
binette, crouet à dents...
cet inventaire à la Prévert sort
tout droit des mains de Bernard
Solon, le dernier maître
taillandier de France, spécialisé
depuis une cinquantaine
d’années dans la fabrication
d’“outils à taillant”. À l’aide d’un
marteau, d’une enclume, d’une
simple barre de fer et d’un
sacré savoir-faire, il réalise,
dans sa boutique-atelier de la
rue du Poirier à Orléans, des
outils sur mesure au tranchant
impeccablement effilé. La
réputation de cet artisan unique
et talentueux ayant largement
dépassé les frontières du Loiret,
les commandes lui proviennent
de toute la France. Alors,
simple curieux ou amateur
d’outils, n’hésitez pas à franchir
la porte de sa boutique.
CONTACT :
Taillanderie Alexis
Rue du Poirier, 45000 Orléans.
Tél. : 02 38 53 91 87
Ouverture du lundi au samedi de
9h15 à 12h30 et de 14h30 à
19h. Portes ouvertes aux mois de
juillet et août, le samedi après-
midi, tous les quinze jours.
Ce jour-là, le soleil a bien
voulu être de la partie, et
ce ne sont pas les rameurs
qui s’en sont plaints. Sous
une atmosphère printa-
nière, les jeunes pousses de l’avi-
ron club d’Orléans-Olivet
démarrent leur entraînement avec
enthousiasme et entrain. Fidèle
à ses habitudes, le Loiret coule
tranquillement pour le plus grand
bonheur de ces amoureux de
l’aviron. « On est quand même
mieux là, qu’à regarder la télévi-
sion», s’exclame Simon, 14 ans,
la pelle à la main. La tentation est
alors grande de les rejoindre pour
connaître de pareilles sensations.
Mais au-delà du plaisir de glis-
ser sur l’eau, l’aviron est d’abord
l’un des sports les plus exigeants.
Peut-être le plus complet de tous.
Le président du comité dépar-
temental, Bernard Monnereau,
est l’une des légendes de l’aviron
français. Le 9 septembre 1962,
sur le Rot-See de Lucerne, il a
conquis le premier titre mondial
de l’histoire avec son inséparable
coéquipier René Duhamel en
double scull. Aujourd’hui, à
67ans, l’homme a conservé intact
son amour pour ce sport si exi-
geant.
Force et souplesse
« L’aviron est incontestablement
l’une des disciplines les plus diffi-
ciles physiquement, confie
Bernard Monnereau. Elle
développe l’ensemble des
muscles du corps humain, des
dorsaux aux jambes, sans
oublier les bras et le cœur. Au
résultats des Français aux Jeux
olympiques de Sydney (deux
titres et une médaille de bronze),
qu’aux efforts du Comité dépar-
temental pour promouvoir ce
sport auprès des jeunes, des
femmes et des salariés de l’en-
treprise. «Nous avons mis en place
des stages d’été, pour offrir la
découverte de l’aviron aux jeunes,
poursuit le président du comité
départemental. Pour les femmes,
une garderie a été installée pour leur
permettre de ramer tranquille-
ment le samedi matin. La gent
féminine représente près d’un licen-
cié sur deux dans le Loiret. Enfin,
le challenge interentreprises réunit
depuis deux ans plus de cent quatre-
vingt rameurs.» Sous le soleil,
exactement, l’aviron coule des
jours heureux.Ⅲ
Rognons dorés
au miel du Gâtinais
PAR MARC FARCY, CHEF CUISINIER AU RESTAURANT
“LE VAUDÉSIR” À SAINT-JEAN-DE-BRAYE
Les feux de la Saint-Jean
L’AVIRON
Le Loiret compte quatre clubs
à Montargis, Orléans, Gien et
Saint-Jean-de-Braye. Les deux
premiers proposent de partici-
per à des compétitions, alors
que les deux autres se consa-
crent principalement au loisir.
Pour faire de l’aviron, savoir
nager est bien sûr obligatoire.
Une activité qu’on démarre
généralement à 12 ans. Selon les
clubs et les catégories, le prix de
la cotisation varie de 75 à 200 €.
À titre d’exemple, un jeune du
club d’Orléans paie 115 € pour
une année complète tout
compris (entraînement, transport
pour les compétitions...).
RENSEIGNEMENTS :
Comité départemental d’aviron
Centre d’aviron Marcel Baratta
2575, rue de la Source
45072 Orléans Cedex
Tél. : 02 38 63 38 73
C’EST
PRA
TIQUE
Sur le Loiret ou sur la
Loire, les passionnés de
l’aviron sont de plus en
plus nombreux à
prendre du plaisir dans
ce sport très exigeant
et très complet.
Rencontre avec des
rameurs ravis qui n’ont
rien à voir avec nos
galériens d’antan.
C
Aviron :
Pour le plaisir de ramer
Plus de 850 athlètes sont inscrits
dans les quatre clubs d’aviron
du Loiret.
Avec l’été vient aussi le
temps des feux de la
Saint-Jean. Cette fête
dont l’origine remonte à
nos ancêtres les Gaulois,
demeure aujourd’hui
très populaire. En
témoignent la quarantaine
de communes du Loiret
qui, chaque année,
la célèbrent.
«
À Combleux, les feux
de la Saint-Jean sont
fêtés dans la tradition.
La bryone blanche,
l’aconit ou la grande
marguerite, dites
“herbes de la Saint-
Jean” étaient
recommandées
pour lutter contre
la phtisie.
L’aviron n’est pas
seulement un sport
de force, la technique
est essentielle.
E.Bouton
| Mai - Juin 2002 | 23 |
Retrouvez les recettes du Loiret sur : www.loiret.com
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