Retrouver un soldat blessé et soigné en 1914-1918. Conférence présentée le 3 novembre 2015 dans le cadre des Mardis de l'histoire, cycle de conférences organisé par la Mairie du XVe, en salle Saint-Lambert, avec la collaboration des Éditions Archives & Culture.
La journée du généalogiste (26 juin 2012) : une première au Service historiqu...
Les soldats blessés en 1914-1918
1. Les soldats blessés en 1914-1918
Sandrine Heiser
Les Mardis de l’histoire (3 novembre 2015)
Mairie du XVe
2. SOMMAIRE
• Blessures de guerre…
– Le service de santé pendant la
Grande Guerre
– Le parcours du combattant blessé et
soigné
• …quelles sources consulter ?
– Le réseau des Archives en France
(registre matricule, etc.)
– Les archives militaires (SHD,
ECPAD, SAMHA, etc.)
• Henri Launey, 3 fois blessé !
3. Blessures de guerre
La blessure de guerre est à la
fois hémorragique et
septique.
En 1914, personne n’avait
supposé un tel nombre de
blessés, ni envisagé des
blessures d’une telle gravité !
Les soins doivent être apportés
le plus tôt possible et donc
au plus près des combats…
L’objectif « zéro-mort » apparaît
lors de la guerre du Golfe. Musée du Service de Santé des Armées
4. #Commemo16
Père de la médecine d'urgence,
Dominique-Jean Larrey sera
commémoré en 2016 à
l'occasion du 250e
anniversaire de sa naissance
dans les Hautes-Pyrénées.
Chirurgien en chef de la Grande
Armée, il est considéré
comme un précurseur en
matière de secours aux
blessés sur les champs de
bataille.
Le baron Jean-Dominique Larrey
(1766-1842) par Girodet
5. 3,4 millions de blessés et mutilés
• Si les morts ou disparus de
l’armée française
représentent 18 % des
effectifs… soient près de
1,5 millions de victimes,
• Il ne faut pas oublier les 3,4
millions de blessés et
mutilés ;
• Le contingent des réformés
durant les hostilités est
supérieur à 700000
hommes !
6. Les réformés
• À coté des #MPLF et des #NMPLF, il existe une troisième
catégorie regroupant les cas non tranchés (absence de
décision) principalement les militaires réformés durant les
hostilités pour maladie ou blessure.
• Beaucoup de ces ex-militaires moururent pourtant de
complications suite à des opérations ou encore de maladies
pulmonaires, gazage, etc. Encore faut-il pouvoir le prouver !
• Si la personne que vous recherchez ne se trouve pas sur le site
Mémoire des hommes il peut être utile d’écrire au SHD-Caen
(Rue Neuve du Bourg l’Abbé - 14307 Caen cedex) afin de
vérifier qu’il ne se trouve pas dans les dossiers des « réformés »
(AC 36N).
7. Le service de santé pendant la
Grande Guerre
• Durant la Première Guerre
mondiale, le service de
santé militaire est organisé
par armée,
• Pour schématiser, il se divise
en un service de l’avant et
un service de l’arrière.
Panneau présenté dans le cadre de l’exposition Une armée qui
soigne au Musée du Service de Santé des Armées
8. Une armée qui soigne
• Après le désastre sanitaire des
premières semaines de guerre,
une direction générale du
service de santé est créée.
• Elle permet de s’adapter aux
conditions du conflit :
1. accélération de la relève des
blessés et de leur
évacuation ;
2. réorganisation des
hospitalisations ;
3. avancées dans les différentes
spécialités médicales et
chirurgicales.
PROLONGATION JUSQU'AU 17 JANVIER 2016
9. Les formations sanitaires de l’avant
Groupe de brancardiers SHD, GR 26N 262/10
• Situées au niveau des divisions et
des corps d’armée, les
formations de l’avant assurent
le traitement immédiat, le
relèvement et le transport des
malades et des blessés,
• Elles comprennent
principalement le service
régimentaire, les groupes de
brancardiers, les ambulances
et les sections
d’hospitalisations.
10. Le relèvement des blessés
• La recherche et l’enlèvement
des blessés ainsi que les
premiers soins sont assurés
par le Service de Santé du
régiment.
• On y trouve des brancardiers
qui sont chargés du
relèvement et du transport
des blessés et malades du
corps depuis le champ de
bataille jusqu’au poste de
secours
Forêt de Hesse, ferme des Alleux
[poste de secours] :
Source : BnF, département Estampes et
photographie, EI-13 (430) Relation :
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40552535w
11. L’évacuation du blessé
• Le triage dit de
dégrossissage se fait dès
le poste de secours du
régiment.
• La fiche médicale rédigée à
cette occasion
accompagne le blessé
tout au long de la
chaîne d’évacuation et
permet de suivre
l’évolution de son état
de santé.
Musée du Service de
Santé des Armées
12. Le triage… pivot de l’organisation
En 1917, on distingue quatre
catégories de blessés :
- Les intransportables, traités
dans les ambulances,
- Les in-évacuables, gardés dans
les hôpitaux d’évacuations
(HOE 1),
- Les évacuables sur la zone des
étapes (HOE 2 et 3),
- Les évacuables sur l’intérieur
dirigés vers des hôpitaux de
la zone de l’intérieur.
13. Les ambulances
Situées a proximité
des lignes de combat
(entre 10 et 15
kilomètres), les
ambulances sont les
premières structures
hospitalières que
rencontrent les
blessés.
Maquette du groupement d’ambulances de Storkensohn exposée au Musée
du service de santé des Armées. Les ambulances du corps d’armée
constituent souvent un groupement avancé dont la capacité peut atteindre
600 lits, proche de celle des hôpitaux.
14. « Archives &
Documents de la Guerre »
• Le Musée du service de santé des
Armées et les éditions Bamboo
ont noué un partenariat autour de
la bande dessinée L’Ambulance 13.
• Cette vision complète la création
des artistes mobilisés en 1914-
1918 au Val-de-Grâce pour
illustrer l’action du Service de
Santé.
• Œuvres à l’origine du Musée du Val-
de-Grâce, inauguré en juillet
1916.
L’Ambulance 13
Cothias & Ordas, Mounier, Bouët
15. Le parcours du blessé
de la ligne de front à l’hôpital
Dans « Comment travailler sur
un ancêtre blessé ? » paru
dans un numéro spécial de
RFG, Jean Merlet a bien
détaillé la chaîne
d’évacuation du soldat mise
en place tant pour le front
français que pour l’armée
d’Orient.
Voir aussi Le schéma de la chaîne
d’évacuation des blessés sur le site
CANOPÉ académie
d'Amiens ;
http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/2_5_case1.php
16. Hôpitaux d’origine d’étapes (HOE)
• Les hôpitaux qui se
trouvent dans la zone
des armées sont appelés
Hôpitaux d’origine
d’étapes (HOE) ou
encore Hôpitaux
d’évacuation.
• Les HOE primaires ou
HOE1 se trouvent près
des lignes de feu.
• Les hôpitaux d’évacuation
de deuxième ligne sont
installés entre 50 et 150
kilomètres.
• Le HO3 sont à la limite de
la zone des armées et de
la zone de l’intérieur à
proximité d’une gare
17. Un blog incontournable sur l’histoire
des hôpitaux militaires…
• François Olier et Jean-Luc
Quénec'hou ont recensé plus
de 9000 hôpitaux de
l’intérieur, filiales ou annexes
dans le répertoire général des
formations de l’intérieur, en
plusieurs volumes ;
• Le blog Histoire des hôpitaux
militaires et du service de santé
durant la Grande Guerre est une
source de premier plan.
18. Hôpitaux permanents et temporaires
Panneau présenté dans le cadre de l’exposition Une armée qui soigne
au Musée du Service de Santé des Armées
19. Les hôpitaux temporaires
• Les hôpitaux auxiliaires sont
créés par les sociétés
d’assistance et dépendent
principalement de la
Croix-rouge française ;
• Leur numérotation permet
en principe d’en déduire
le rattachement ;
• L’HA n° 23 relève de la
Société de secours aux
blessés militaires (SSBM :
de 1 à 100, et plus de
300).
1123 blessés sont soignés au @ChateauVLV durant la #1GM
20. Les « gueules cassées »
• La Grande Guerre a causé
près de 500000 blessures
du visages, dont environ
93000 gueules cassées ;
• Des centres spécialisés dans
la chirurgie maxillo-faciale
sont créés à Paris puis en
région ;
• Le traitement chirurgical
doit être complété par un
traitement prothétique
pour restaurer les
fonctions détruites.
•
Blessés de la face à l'Hôtel-Dieu de Lyon (Détail)
Pastel par Miarko, Lyon, 1915.
Musée du service de santé des armées.
Inv. 2006.5495.
21. Les avancées médicales et chirurgicales
• Avant 1914, il n’existe pas de service spécialisé en
rééducation fonctionnelle pour la réparation après la
blessure ;
• Les centres d’appareillage et de rééducation des mutilés de
guerre sont créés en 1916 et permettent de réaliser dans
la même structure la rééducation fonctionnelle et
l’appareillage des mutiles ;
• Des progrès considérables sont à noter également dans
plusieurs spécialités : radiologie, hygiène et prophylaxie,
psychiatrie, mais également dans le domaine de la
transfusion sanguine ou encore de la greffe de nerfs…
22. L’image médicale : multiplicité des usages
d’une source scientifique, technique et
documentaires (1915-1919)
« Bien des traces de l’activité médicale du premier
conflit mondial sont parvenues jusqu’à nous, que ce soit
sous forme d’archives publiques et privées ou de vestiges
anatomiques tels que les moulages réalisés sur les blessés de
guerre, notamment ceux des victimes de blessures faciales,
conservés au musée du Val-de-Grâce. Parmi ces sources
multiformes, les photographies subsistent comme des
vecteurs mystérieux, voués à livrer une part de la vérité
historique tout en restant aux portes de la légende ».
Pauline Breton, dans
Images d’armées. Un siècle de cinéma et de photographie militaires 1915-2015.
Paris, CNRS Éditions / Ministère de la Défense, 2015, p. 49
23. Quelles sources consulter ? (1/2)
Les Archives en France
• Le registre matricule reste le
document de base qu’il
convient toujours de
consulter en premier lieu
(ex. Henri Launey) ;
• À divers titres, les archives
nationales, départementales
et municipales sont
susceptibles de conserver
des documents sur Le soldat
blessé et soigné.
●
Il ne faut pas négliger pour
autant les fonds privés et
les témoignages d'époque
#Commemo16
24. Codes du Patrimoine…
et de la santé publique
Secret médical et vie privée Informations relatives à la santé
Pour qu’un document ou une
information revête un
caractère médical, il faut qu’il
ait été élaboré ou recueilli par
un professionnel de santé, et
qu’il ait concouru à
l’élaboration et au suivi du
diagnostic et du traitement ou
bien ait fait l’objet d’une
correspondance entre
professionnels de santé. rfg N° 218 JUIN-JUILLET 2015 p. 52
http://www.cada.fr/le-secret-medical,6235.html
26. Office national des anciens
combattants et victimes de guerre
• Ce fonds de 27 mètres linéaires a été constitué entre 1997 et
2005 dans une cave appartenant à l'Office National des
Anciens Combattants et Victimes de guerre actuel, situé à
l'Hôtel National des Invalides (Paris VII).
• Très sale, il a été nettoyé, trié, épuré, reconditionné,
inventorié et classé de manière à faciliter sa consultation. Il
semble malheureusement qu'il ne soit pas complet.
• Il se peut que d'autres dossiers concernant ces sujets
risquent d'être retrouvés au fur et à mesure des
recherches effectuées dans les caves de l'Hôtel
national des Invalides et des établissements de
l'ONAC.
27. Archives départementales
• Les Archives
départementales
conservent les précieux
registres matricules... on
y reviendra... mais pas
uniquement !
• À titre d’exemple,
François Olier a signalé
récemment sur son
blog l’existence d’un
album sur l’hôpital
auxiliaire n° 6 de Saint-
Étienne, un temps
disponible en ligne.
Billet publié le 12 octobre 2015
sur le blog
http://hopitauxmilitairesguerre
1418.overblog.com/
29. Archives municipales
Ce grand hôtel est
réquisitionné dès le
début de la guerre et
transformé en hôpital
auxiliaire (n° 155 bis
des Alpes-Maritimes)
pour accueillir la
formation sanitaire
municipale.
Voir Trésors d'archives
de la Mission du
Centenaire 1914-1918
30. Les archives de
l’Assistance
publique-
Hôpitaux de Paris
106 231 soldats sont admis
dans les services de
l’Assistance publique pendant
la Première Guerre mondiale.
Voir les sites de centenaire.org
et des archives de l'AP-HP
http://archives.aphp.fr/
31. Quelles sources consulter ? (2/2)
Les Archives militaires
• Au sein du ministère de la Défense, le SAMHA ne
conserve pas la totalité des archives hospitalières
• À Paris, le musée du Val-de-Grâce détient une partie des
archives historiques du service de santé, depuis la fin
du XVIIe siècle jusqu’en 1940 ;
• Au Fort d’Ivry, l’Établissement de Communication et de
Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD)
offre des sources iconographiques extrêmement
précieuses ;
• Le Service historique de la Défense (SHD) conserve
également des archives administratives du Service de
Santé sur plusieurs de ses sites.
32. L'ECPAD
L’établissement de communication et de production audiovisuelle
de la Défense (ECPAD) conserve des films dans les séries 14.18
et SS (Service de santé), sur la prise en charge de malades et les
soins apportés aux blessés durant la Grande Guerre.
La plate-forme numérique d'enseignement et de recherche MedFilm est une initiative collaborative
hébergée par l’Université de Strasbourg
33. Images du Service de Santé
Hôpitaux du front [1916] Films du Service de Santé
1. Organisation du Service de
Santé
2. Rééducations des mutilés
et traumatisés
3. Médecine, chirurgie
4. École militaire de Joinville
34. Le Service historique de la Défense
• Les matricules, les dossiers
individuels, les contrôles
précisent les motifs de réforme,
avec parfois beaucoup de détails.
• Contrôles et rôles peuvent
mentionner les passages à
l’hôpital.
• Voir également « Votre ancêtre a
été… admis à l’hôtel des
Invalides » et au pire, voir «
Votre ancêtre est… mort ».
36. ●
Blessé le 5 juillet 1915...
déclaré inapte à titre
définitif à faire
campagne, ne peut
plus rendre de
services dans la zone
de l'arrière...
●
Cadre de réserve sur sa
demande
Visité le 7 avril
1916
37. Passage par anticipation
dans la section de réserve
pour raisons de santé
Le Général présente
également à la face
antérieure et interne
du poignet gauche
une cicatrice
étendue suite de
lésion par éclat
d’obus du nerf
cubital sur une
hauteur de 3 à 4
centimètres…
38. L'hôpital maritime de Cherbourg
• La Marine dispose de
son propre service
de santé, articulé
autour d’une
administration
centrale et des
directions locales.
• Ainsi, les cinq ports
militaires français
sont pourvus aux
XIXe et XXe siècles
d’un ou de plusieurs
hôpitaux.
39. La série F des ports
Le SHD conserve les archives des
directions locales du service de
santé et des hôpitaux de la
marine dans la série F de ses
antennes portuaires :
– SHD-Brest : MB F Service de santé (1873-1991),
– SHD-Cherbourg : MC F Service de santé du port
militaire de Cherbourg (1814-1931),
– SHD-Lorient : ML F Service de santé (1943-1979),
– SHD-Rochefort : MR F Services sanitaires (1674-
1919),
– SHD-Toulon : MT F Services sanitaires (1675-1970).
40. SHD-Cherbourg
L'Hôpital bénévole,
n° 5 bis, façade sud de
la maison de la cour à
Tollevast a fonctionné
du 13 septembre 1914
au 31 décembre 1915
avec 20 lits.
Le SAMHA ne
conserve pas
d'archives sur
Tollevast
Soldats blessés ou malades en
convalescence venant de l’hôpital
maritime de Cherbourg du service du
Docteur Charcot.
SHD, MC 1S 218
41. Le Service des archives médicales
hospitalières des armées (SAMHA)
Remontant pour les plus
anciennes au XIXe siècle,
les archives médicales
conservées à Limoges
représentent une source
extrêmement précieuse
pour les généalogistes qui
sont de plus en plus
nombreux à s’adresser au
SAMHA.
http://www.rfgenealogie.com/le-magazine/218-special-logiciels
42. Fonds 1914-1918
• Après classement, les archives du Service de santé des armées
produites durant la Grande Guerre représentent environ 3,6
kilomètres linéaires.
• La constitution et la structure de ce fonds ont déjà fait l’objet d’un
article de référence rédigé par Baptiste Bessière et Jean Merlet.
• Pour en savoir plus sur « Les archives médicales de la Grande
Guerre : le fonds 1914-1918 au SAMHA », consulter le texte de
mis en ligne par le CRID14-18.
43. Contrôles nominatifs
établis par les régiments
• La recherche dans les
formations de l’avant
débute le plus souvent par
la consultation des listes
de blessés transmises par
les formations sanitaires.
• À titre d’exemple, le sous-
lieutenant Jean Renoir a
été blessé le 27 avril 1915.
• Au moment de sa blessure, il
était affecté au 6e bataillon
alpin de chasseurs à pied
(6e BACP).
44. S’il a bien été possible de retrouver Jean Renoir pour les
trois jours passés à l’hôpital d’évacuation de Gérardmer du
28 avril au 30 avril 1915, il n’en a pas été de même
pour sa convalescence à l’hôpital de Besançon.
Certains fonds d’archives des formations de l’avant
sont très lacunaires… voire inexistants !
Sous-lieutenant Jean Renoir
45. Registres de l'hôpital mixte de Tours
Dans le cadre de
l'indexation collaborative
du fichier des morts
pour la France, j'ai eu
l'occasion d'annoter la
fiche du soldat Charles
Fleury, mort en raison
d'une maladie contractée
aux Armées.
Entré le 14 octobre pour
« embarras gastrique
fébrile », il en est sorti le 22
octobre 1914 – décédé –
pour « paratyphoïde » !
46. Fiches modèle 29
• Couvrant les années 1914-1918,
le fichier des décédés est
principalement composé de
fiches modèle 29 (billets
d’hôpital) classées par ordre
alphabétique.
• Le fichier des décédés concerne
les soldats morts dans les
formations sanitaires de
campagne de la zone de
l’avant ; de fait, il est très
incomplet pour le début de la
guerre.
47. Outre l’identité du soldat, le billet d’hôpital permet de connaître la
date de la blessure et, le cas échéant, le diagnostic du décès.
48. Bulletins 46C
À partir d'octobre 1916, un fichier des
hospitalisés dans les formations de l'avant
permet de faciliter les recherches.
Il renvoie aux bulletins 46C qui sont
des documents médico-administratifs qui
permettent de connaître :
●
l’identité du soldat,
●
les dates du séjour,
●
le mode d’entrée dans la formation sanitaire,
●
le diagnostic d’entrée et son origine,
●
le diagnostic et le mode de sortie,
●
mais également le cas échéant l’adresse de parents.
49. Henri Launey, 3 fois blessé
• Alors qu'Albert Daulier
disparaissait au Bois-le-
Prêtre, un autre AAGP de
Suzane, à peine âgé de 19
ans, passait au 24e
régiment d'infanterie.
• Henri Launey a fait la
campagne contre
l’Allemagne du 18
décembre 1914 au 12
septembre 1919 et a
survécu à l'hécatombe…
50. Insigne des blessés militaires
Grâce à son matricule, on sait qu'Henri Launey a été
blessé :
●
le 25 septembre 1915 lors de l'offensive du bois
de La Folie,
●
le 2 septembre 1916 à la bataille de Vermandovillers,
●
et enfin le 6 juillet 1917 au bois d'Avocourt
dans le cadre des opérations devant Verdun.
Ce qui lui a valu l'insigne des blessés militaires, décoration
créé par une loi du 11 décembre 1916, destinée notamment
aux militaires sous les armes ayant reçu une blessure au
cours d’opérations de guerre...
51. Le registre matricule
• La mise en ligne par les
Archives départementales
des registres matricules
des Poilus offrent la clé de
départ indispensable à une
recherche fructueuse dans
les fonds du SAMHA ;
• Plus d’un million de
matricules sont d’ores-et-
déjà accessibles via le
Grand Mémorial.
Campagnes,
Blessures, citations, décorations, etc.
Détail de la fiche matricule d'Henri Launey,
(Archives départementales de la Manche,
1 R 1 / 177 n° 1122)
52. Après la guerre...
• Henri Launey est revenu de la
guerre, s'est marié le 24 avril
1920 et a eu 3 enfants...
• Mais il est finalement mort en
1938, à 42 ans, à la veille de
la Seconde Guerre mondiale.
• Il est difficile aujourd'hui de
faire un lien entre sa mort
prématurée et les
traumatismes de guerre...
comme pour beaucoup
d'autres soldats blessés en
1914-1918 !
54. … des malades oubliés
Antoine Prost affirme que le nombre de soldats tués lors
de la Première Guerre mondiale a été sous-estimé :
Pour arriver à cette conclusion, l’historien s’est penché
sur les statistiques publiées depuis cent ans.
En France, Antoine Prost a ainsi constaté que l’armée n’a
pas enregistré les morts de maladie, ceux qui sont
décédés une fois rentrés chez eux.
Ils sont environ 70 000 !
Première Guerre mondiale : « Il manque un million de tués » par Stéphanie TROUILLARD
http://www.france24.com/fr/20140121-morts-sous-estimes-premiere-guerre-mondiale-bilan-
antoine-prost