2. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
1. STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE SOUSSE
1.1 Importance d’un Plan Stratégique de Développement Urbain
1.2 Le Contexte tunisien
1.3 Présentation de la Stratégie de Développement de la Ville de Sousse (SDVS)
1.3.1 Le contexte spécifique du projet SDVS
1.3.2 Déploiement du projet SDVS
3
3
4
4
5
2. ELABORATION DU DIAGNOSTIC DU PROJET SDVS
2.1 Outil d’élaboration du diagnostic : l’analyse FDP.
2.2 Méthode de participation
2.3 Le pré-diagnostic
2.4 La participation dans la phase de diagnostic
2.4.1 Documents de travail
2.4.2 Participation
7
7
8
9
10
10
10
3. DIAGNOSTIC DE LA VILLE DE SOUSSE
3.1 FDP N°1 : Tourisme, un potentiel sous exploité
3.2 FDP N°2 : Processus de Dégradation de la Médina
3.3 FDP N°3 : Un déséquilibre Nord/Sud
3.4 FDP N°4 : Facteurs de compétitivité à développer
3.5 FDP N°5 : Un littoral Fragilisé
3.6 FDP N°6 : Dépendance au marché européen
3.7 FDP N°7 : Les Zones humides, un patrimoine naturel dégradé et
faiblement exploité
3.8 FDP N°8 : Sousse, ville attractive mais saturée
3.9 FDP N°9 : Processus de changement du mode de gouvernance locale
3.10 FDP N°10 : La Société Civile à Sousse
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12
16
19
24
28
33
CONCLUSION
53
ANNEXES
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Phase de Diagnostic
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40
46
50
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3. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
INTRODUCTION
En 2011, la municipalité de Sousse a intégré le programme USUDS (Urban Sustainable
Devlepment Strategies) au sein du réseau Medcités. L’obtention d’un financement du
programme ENPI-CBC-MED de l’Union Européenne et la mise en place de partenariats avec
l’Agence Espagnole de Coopération Internationale et le Développement (AECID), la
Députation de Barcelone et la municipalité de Barcelone, ont permis le lancement d’un projet
pour l’élaboration de la Stratégie de Développement de la Ville.
Pour ce projet, la municipalité a constitué une équipe d’experts locaux, composés de cinq
diplômés dans les domaines suivants : économie, urbanisme, environnement, social et
gouvernance et d’un coordinateur du groupe. Elle s’est également adjoint les services d’un
expert international ayant une longue expérience dans l’élaboration de stratégies de
développement de villes.
L’équipe du projet a ainsi mis en place une méthodologie pour la réalisation du projet qui se
base sur la méthode FDP (Faits, Défis, Projets) et la participation citoyenne. Ainsi, le
déploiement de l’élaboration de la Stratégie de Développement de la Ville de Sousse a été
décomposée en 5 phases : pré-diagnostic, diagnostic, cadre stratégique, plan d’action et suivi.
Ce document décrit le projet et ses attentes, présente le déroulement du diagnostic et expose le
résultat obtenu lors de cette phase.
Phase de Diagnostic
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4. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
1. STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE SOUSSE
1.1
Importance d’un Plan Stratégique de Développement Urbain
L’utilisation de la planification Stratégique de Développement Urbain pour les Villes est de
plus en plus répandue en Méditerranée, région en plein processus d’urbanisation accéléré et qui
a besoin de stabilité des systèmes urbains, socialement et économiquement fonctionnels.
Les plans Stratégiques de Développement Urbain doivent accompagner les pays dans leur
processus de changement du mode de gouvernance, pour rompre avec les systèmes à forte
centralisation administrative et politique et ainsi se projeter dans des systèmes déconcentrés et
décentralisés. Les PSDU doivent permettre aux collectivités locales de disposer de plus
d’autonomie et de moyens et de favoriser l’émergence d’une démocratie locale participative.
Les Plans Stratégiques de Développement Urbains sont des instruments efficaces pour choisir
et implanter un futur désiré par tous. Ils ont la capacité de :
- Identifier les projets structurants permettant de développer une ville.
- Intégrer les agents économiques et sociaux dans la gestion de ces projets.
- Définir avec l’administration centrale les projets de compétence nationale nécessaire au
développement de la ville.
- Recevoir le soutien nécessaire des institutions internationales d’aide au développement.
Plusieurs villes de la Méditerranée ont réalisé leurs plans de stratégie de développement. On
peut ainsi citer les villes espagnoles de Barcelone, Malaga et Séville, la ville de Tétouan au
Maroc, ainsi que la ville de Sfax en Tunisie. De nombreuses autres villes s’y mettent
également.
1.2
Le Contexte tunisien
Depuis l'indépendance, la planification et l'élaboration de stratégies à moyen/long terme ont
accompagné le développement local et national en Tunisie. Cependant, cette planification a
souvent été centralisée au niveau de l'Etat et a rarement été faite de manière concertée entre les
différents acteurs. Le rôle des citoyens et de la Société Civile a toujours été minimisé dans
l'élaboration des plans de développement.
La situation actuelle de la Tunisie et les déséquilibres existants entre les régions côtières et les
régions de l'intérieur, voire même entre différents quartiers d'une même ville, sont l’une des
conséquences du dysfonctionnement de la planification verticale. Ce système est notamment
l’une des origines de la Révolution citoyenne du 14 janvier 2011, par laquelle le peuple a certes
exprimé son envie de liberté et de dignité, mais a également réclamé son droit à la parole et sa
concertation dans la prise de décision dans les affaires publiques nationales, et surtout locales.
Aujourd'hui, une nouvelle Constitution est élaborée en Tunisie, qui accordera une place
importante à la décentralisation et qui renforcera le rôle et le pouvoir des collectivités locales.
De même l'effervescence de la société tunisienne, conduit irrémédiablement vers un
développement de la démocratie locale et de la démocratie participative. Par ailleurs, le futur
système de fonctionnement des collectivités locales va les inciter à développer de nouvelles
sources de financement et les obliger à une meilleure gestion de l'existant.
De ce fait, tous les éléments sont aujourd'hui réunis pour mettre en place une planification
locale, qui soit participative et concertée entre les différentes composantes de la ville. Ceci dans
le but de favoriser les partenariats public/privé (PPP).
Phase de Diagnostic
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5. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
1.3
Présentation de la Stratégie de Développement de la Ville de Sousse (SDVS)
Le projet de stratégie de développement de la ville de Sousse ouvre la voie aux collectivités et
acteurs locaux pour construire ensemble, agir selon les règles de bonne gouvernance et éviter
l’anarchie et l’improvisation dans les choix des projets de développement.
Le Projet SDVS consiste à mettre en place une planification locale, un choix du développement
durable futur pour la ville. C’est une opération de planification locale pour un développement
durable. Il s'agit d'élaborer une vision future de la ville et de définir des projets de
développement. Concrètement, le projet SDVS vise à concevoir une feuille de route pour le
développement futur avec la participation de l’ensemble de la ville.
La Stratégie de Développement de la Ville doit aboutir à un plan d’action pour une croissance
équitable de la ville, élaboré et conduit à travers la participation de tous…. Les buts sont une
vision collective du futur de la ville, une amélioration de la gouvernance et de la gestion. La
SDVS est un processus continu, une concertation public/privé pour déterminer un diagnostique
concerté de la ville et valider les futurs projets à entreprendre.
Le Projet SDVS vise 4 grands objectifs :
-
Favoriser un rapprochement public/privé basé sur la démocratie participative.
Réaliser un diagnostic de la ville avec la concertation des acteurs et experts locaux, les
représentants des administrations locales, les universitaires et la Société Civile.
-
Choisir une vision partagée du futur de la ville et valider ensemble les axes stratégiques
de développement.
Elaborer une feuille de route et rédiger un plan d’action qui permet d’atteindre les
objectifs définis.
-
1.3.1
Le contexte spécifique du projet SDVS
La Stratégie de Développement de la ville de Sousse propose sa propre
méthodologie, tenant compte du contexte dans lequel elle doit se développer, des
différentes finalités aux quelles elle doit répondre, le temps disponible pour son
élaboration et les ressources à sa disposition.
La SDVS a été initiée suite à l’obtention par la Municipalité de Sousse d’un
financement du programme ENPI de l’Union Européenne et la mise en place d’un
partenariat avec le réseau USUDS. Le projet, d’une durée de 22 mois, doit
permettre la réalisation d’un plan de développement futur de la ville dans son
ensemble, dans lequel on identifierait les projets que la ville doit entreprendre. La
Municipalité a décidé que la SDVS ne serait pas uniquement un processus
technique et professionnel, avec une décision politique finale. Au contraire, la
SDVS doit répondre aux besoins des citoyens, qui devraient être exprimés au cours
d’un vaste processus de participation, appuyé par l’expertise d’une équipe
technique locale et l’assistance d’un expert international du réseau MedCités et
d’autres villes participant au programme.
Avec le leadership de la municipalité, la coopération des agents publics et privés
de la ville et une vaste consultation publique, Sousse doit identifier une vision
future et un objectif global de la ville, les principales lignes stratégiques qui
doivent conduire à cet objectif et les projets structurants ou moteurs de la
transformation urbaine. Ces projets impliquent d’une part d’autres compétences
Phase de Diagnostic
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6. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
d’administrations publiques ou d’un niveau territorial supérieur et requièrent
également la coopération privée et citoyenne.
1.3.2
Déploiement du projet SDVS
Un processus de déploiement du projet SDVS, proposé par l’expert international
choisi pour accompagner la municipalité dans le processus d’élaboration de la
stratégie, a été validé par le comité de pilotage.
-
Participants
Comité de pilotage : un comité de pilotage a été mis en place pour
superviser le projet, valider les différentes étapes et vérifier la conformité
des documents avec la méthodologie choisie. Ce comité de pilotage a
également le pouvoir de trancher dans le cas ou un consensus n’est pas
trouvé.
Composition du Comité de pilotage du projet SDVS
Municipalité de Sousse
Direction Régionale du Ministère du Développement
Direction régionale du ministère de l’équipement
Direction Régionale du Ministère de l'Environnement
Faculté de Droit de Sousse
Faculté d'Economie et de Gestion de Sousse
Union Tunisienne de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat (UTICA)
Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT)
Chambre de Commerce et d'Industrie du Centre (CCIC)
Agence de Promotion de l'Industrie (API)
Office National du Tourisme Tunisien (ONTT)
Conseil des Jeunes Leaders de Sousse
Spécialiste Culture
Spécialiste urbain
Equipe projet : l’équipe du projet se compose d’une équipe municipale
représentée par un chef et un coordinateur du projet et d’une équipe
technique locale, composée de 5 experts dans leur domaine : économie,
social, urbanisme, environnement et gouvernance, ainsi que d’un
coordinateur.
Acteurs/Experts : ces sont les agents économique qui agissent au niveau de
la ville, les représentants locaux des ministères et des administrations
publiques, les universitaires, les compétences locales dans différents
domaines, les cadres municipaux…
La Société Civile : associations, ONG et partis politiques.
Les Citoyens : individuellement ou représentés par des groupements.
Phase de Diagnostic
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7. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
-
Phases du projet
Phase 1 : le pré-diagnostic
Sur la base de données, de rapports d’experts, de thèses et documentation et
d’entretiens individuels, chaque expert dans son domaine élabore un rapport de
pré-diagnostic qui constitue une base de travail pour le projet.
Phase 2 : le diagnostic
Le pré-diagnostic est soumis à la concertation du comité de pilotage, des experts
et acteurs locaux et de la Société civile pour modification et validation.
Phase 3 : le cadre stratégique
Cette étape doit permettre de choisir, de manière collaborative avec l’ensemble des
participants, la vision future de la ville de Sousse et les principaux objectifs à
atteindre.
Phase 4 : le plan d’action
Avec la participation des experts et des acteurs locaux, l’équipe technique doit
établir la liste des projets, réalisables, qui vont permettre d’atteindre les objectifs
stratégiques.
Phase 5 : Suivi et mise à jour
Pour s’assurer de la bonne marche de la stratégie, un comité de suivi est mis en
place pour contrôler la mise en place des projets et faire évoluer la stratégie.
Phase de Diagnostic
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8. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
2. ELABORATION DU DIAGNOSTIC DU PROJET SDVS
2.1 Outil d’élaboration du diagnostic : l’analyse FDP.
Il existe plusieurs méthodes et techniques pour la planification stratégique
territoriale, en fonction des caractéristiques de la ville, des capacités de l’équipe
technique, des singularités du leadership politique et spécialement en fonction des
objectifs et finalités pour les quelles le projet a été initié, du budget et des
contraintes d’espace et de temps.
Etant donné les spécificités de la ville de Sousse, en particulier la complexité du
processus de transition démocratique, nous avons opté pour une méthodologie
innovante, qui a fait ses preuves pour d’autres projets comme le Cadre Stratégique
de l’Action Sociale de Barcelone, ou les 2 plans stratégiques des villes de Malaga
et Séville. Cette Méthodologie FDP (Faits/Défis/Projets), se substitue parfaitement
au SWOT classique comme document de synthèse des travaux d’analyse et de
diagnostic.
La phase d’analyse de la ville de Sousse se décompose en 3 étapes :
- La compilation de données et l’analyse des principales études et principaux
travaux et programmes effectués pour la ville par différentes
administrations ou différents experts.
- Des entretiens qualitatifs pour savoir comment la ville est perçue par ses
principaux acteurs et connaitre leur opinion sur la situation de la ville, ainsi
que les différents objectifs et projets en cours de réalisation ou prévus.
- L’élaboration du document FDP comme synthèse de l’analyse.
L’analyse FDP (Faits/Défis/Projets)
Cette analyse FDP consiste à :
- Identifier les faits (actes, évènements, réalités…) qui ont un impact significatif
et majeur sur la ville et son avenir et qui présentent une transversalité entre
les différentes thématiques.
- Identifier les défis (problèmes à résoudre, opportunités à développer…)
économiques, sociaux, urbains ou environnementaux, soulevés par les faits et
qui doivent être traités dans la stratégie de développement de la ville.
- Identifier les projets en cours de réalisation ou prévus pour faire face à ces
défis et dont l’analyse stratégique doit tenir compte.
Le document FDP présente ainsi divers avantages :
- Document simple à comprendre et synthétique.
- Dés l’analyse on travaille avec des objectifs et des propositions qui vont se
prioriser et se concrétiser dans le processus d’élaboration du plan stratégique.
- C’est un document facile à corriger et à reprogrammer, ce qui le rend
dynamique pour l’élaboration d’une stratégie partagée.
- C’est un document facile d’utilisation et très utile dans le processus de
participation.
Phase de Diagnostic
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9. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
2.2 Méthode de participation
Pour la phase de concertation du diagnostic, nous avons utilisé deux types de
groupes de travail :
- Groupes thématiques : composé d’experts et d’acteurs locaux spécialisés
dans un domaine, de représentants des administrations publiques et de la
Société Civile intervenant dans ce domaine.
- Groupe sectoriels : composé à la fois d’expert et acteurs locaux, de
représentants de des administrations publiques, de la Société Civile, mais
aussi de citoyens représentés par des groupements.
De même, nous avons utilisé deux méthodes de participation : la méthode de
« visualisation/priorisation» et la méthode de la « table rapide »
Méthode de visualisation/priorisation :
1. On réparti les intervenants dans des groupes de 10/15 personnes
2. On formule une seule question : « Quels sont les défis du FDP les plus importants ? ».
3. L’animateur donne la parole à chacun pour justifier ses choix. Toutes les remarques sont
notées.
4. On formule une deuxième question : « Pensez-vous qu’un défi doit être supprimé ? » (et on
suit le même processus).
5. On formule une troisième question : « Pensez-vous qu’il y a un/des défis qu’il faut ajouter ?
»
6. On demande aux participants de prioriser les nouveaux défis.
7. On effectue le même travail avec les projets.
8. On établit un rapport avec les commentaires et le remarques du groupe.
Méthode de la « table rapide »
1. Chaque représentant d’un thème donne son avis pendant 5mn sur les 3 défis et les 3 projets
les plus importants pour la ville dans son domaine.
2. Une fois la présentation effectuée, on donne la parole à quelques citoyens pendant
maximum 2 mn chacun.
3. On effectue en même temps une enquête auprès des citoyens par l’intermédiaire d’un
questionnaire pour leur permettre de prioriser les défis et les projets.
4. On invite les participants à prioriser les défis et les projets sur les tableaux.
Ainsi les résultats attendus de cette participation sont :
Les défis les plus importants priorisés.
Les nouveaux défis.
Les projets en cours les plus importants.
Les nouveaux projets.
Phase de Diagnostic
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10. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
2.3 Le pré-diagnostic
Le travail de pré-diagnostic réalisé par les experts a permis d’élaboré quatre
rapports (cf. annexes) sur la situation de la ville d’un point de vue économique,
urbain, environnemental et de gouvernance (l’expert social ayant rejoint l’équipe
tardivement, le travail de pré-diagnostique dans cette thématique a été retardé).
Par ailleurs, l’analyse transversale du pré-diagnostic par l’équipe technique locale
a permis de mettre en lumière dix faits marquants au niveau de la ville de Sousse.
Fait 1 : « Tourisme, un potentiel sous exploité »
Au niveau de la ville de Sousse, le tourisme est un secteur économique important,
facteur de développement urbain et social. Néanmoins, la stratégie du tout
balnéaire a montré certaines limites.
Fait 2 : « Processus de dégradation de la Médina »
La Médina de Sousse, patrimoine mondial de l’Unesco, connait une dégradation au
niveau urbain, économique et social. Pourtant, cette zone constitue l’un des
poumons de la ville.
Fait 3 : « Un déséquilibre Nord/Sud »
Depuis l’indépendance, le développement de la ville, à l’image du pays, s’est
construit à deux vitesses, créant un déséquilibre entre la zone nord (côtière) et la
zone sud « industrielle ». Déséquilibre également visible au sein de certains
quartiers.
Fait 4 : « Facteurs de compétitivité à développer »
De part son positionnement, son infrastructure et ses compétences, la ville de
Sousse dispose de nombreux facteurs de compétitivité qu’il est stratégique de
développer.
Fait 5 : « Un littoral fragilisé »
Que ce soit naturellement, ou de part l’action de l’Homme, le littoral de la ville se
dégrade invariablement depuis des années et devient de plus en plus fragilisé.
Fait 6 : « Dépendance à l’Europe »
La ville dans son ensemble, mais principalement au niveau de son économie,
présente une forte dépendance au marché européen. Cette relation est fortement
déséquilibrée au désavantage de la ville.
Fait 7 : « Les zones humides, un patrimoine naturel dégradé et faiblement
exploité »
Les zones humides (oueds, sabkha) de la ville de Sousse, constituent un patrimoine
naturel fortement dégradé sous les effets de la pollution et du manque d’entretien.
Pourtant ces zones présentent un potentiel qui pourrait être exploité.
Fait 8 : « Sousse, ville attractive mais saturée »
Tout au long de son histoire, la ville de Sousse a constitué un pôle d’attraction
important. Cependant, aujourd’hui, elle est devenue de plus en plus saturée.
Phase de Diagnostic
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11. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
Fait 9 : « Processus de changement de mode de gouvernance locale »
Suite à la Révolution citoyenne de 2011, la Tunisie connait une transition
démocratique aussi bien au niveau national que local. Les caractéristiques de
Sousse font de la cité un laboratoire d’expérimentation du changement de mode de
gouvernance locale.
Fait 10 : « La Société Civile à Sousse »
Les changements politiques se manifestent aussi par l’effervescence du
mouvement associatif et de l’action politique au niveau de la ville, entrainant la
mise en place d’une nouvelle Société Civile.
Pour chaque fait, chaque expert dans sa thématique a identifié des défis
(problèmes à résoudre ou opportunités à saisir) qui doivent être traités dans la
stratégie de développement. Ces faits ont ensuite été regroupés par thématique
pour être soumis à la participation lors de la phase de diagnostic (voir détail des
fiches FDP en annexe).
2.4 La participation dans la phase de diagnostic
2.4.1
Documents de travail
A partir des documents FDP, l’équipe technique locale, en concertation avec
l’expert international, a élaboré des nouveaux documents de travail regroupant les
défis identifiés par thématique. Par ailleurs, pour rattraper le retard, l’expert social
a directement travaillé sur l’enrichissement des fiches FDP en identifiant les défis
sociaux. Ainsi, 5 nouveaux documents ont enrichi la panoplie disponible pour la
participation, composée de la manière suivante
4 rapports de pré-diagnostic : économie, urbanisme, environnement et
gouvernance.
10 fiches FDP (voir plus haut)
5 documents de travail, regroupant les défis par thématique : économique
(34 défis), urbain (25 défis), environnement (24 défis), social (32 défis) et
gouvernance (37 défis).
2.4.2
La participation
Comité de pilotage N°1 (15/04/2013)
Le comité de pilotage a validé les rapports de pré-diagnostic et la première version
des FDP, ainsi que le calendrier de la phase de participation.
Conférence Générale (4 mai 2013)
La première étape de participation fut l’organisation d’une conférence générale
pour la présentation du projet et de la méthodologie de travail. Cet évènement a
réunit des expert et des acteurs locaux, des représentants des ministères et des
administrations publiques et la Société Civile (associations et partis politiques) de
la ville de Sousse. Plus de 250 personnes ont participé à cette session, au cours de
laquelle l’équipe technique locale a présenté le projet, expliqué l’analyse FDP et
la méthodologie de participation et ou un résumé du pré-diagnostic a été exposé.
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12. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
Groupe thématiques (du 23 au 30 mai 2013)
Pour la phase de diagnostique, cinq groupes thématiques ont été composés. Pour
chaque thème, deux réunions ont été organisés. Au cours de ces séances, l’équipe
technique locale a soumis à la priorisation les documents de travail contenants les
différents défis dans chaque thématique. La méthode utilisée est celle de la
priorisation/visualisation.
Plus de 100 experts, acteurs, représentants d’administrations publiques et de la
Société Civile ont participé à ses groupes de travail.
Groupes sectoriels (juin/juillet 2013)
Au cours du pré-diagnostique, certaines thématiques n’ont pas pu être traité.
L’équipe technique a de ce fait décidé d’organisé deux groupes sectoriels pour
travailler sur la jeunesse et la culture. 2 réunions publiques ont été organisées avec
la participation d’expert et d’acteurs, d’associations et de groupes représentant les
catégories concernés (jeunes et professionnels de la culture). Ces deux groupes ont
participé à des tables rapides.
Par ailleurs, étant donné le poids important de la Médina, un groupe de travail
spécifique a travaillé sur ce thème, composé d’acteurs et d’administrations
publiques intervenant au quotidien dans cet espace. La participation s’est déroulée
selon la méthode de visualisation/priorisation.
Enfin, pour sensibiliser d’avantage les associations au projet, un groupe de travail
Société Civile a été mis en place.
Utilisation de l’internet
Pour les besoins de communication du projet, des outils réseaux sociaux
(Facebook, twitter…) et un site internet ont été développé. Si les premiers
permettent essentiellement de communiquer sur les avancées du projet et de
partager des documents, une plateforme de participation a été développée au
niveau du site web pour permettre d’accroitre le nombre de participants citoyens.
La plateforme est testée lors de la phase de diagnostique et servira essentiellement
au cours du choix de la vision stratégique.
Site internet : www.strategie-sousse.com
Page Facebook : Lien page Facebook
Compte Twitter : Lien compte Twitter
Compte Slideshare : Lien compte Slideshare
La participation à la phase de diagnostique a ainsi permis d’identifier les besoins
et les priorités de plus de 150 acteurs et experts locaux, ministères et
administrations publiques, associations et partis politiques et une partie des
citoyens.
A la suite de ce processus, les dix fiches FDP ont été finalisées avec pour chacune
les défis prioritaires pour le passage au cadre stratégique
Phase de Diagnostic
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13. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
3. DIAGNOSTIC DE LA VILLE DE SOUSSE
Cette deuxième phase du projet SDVS a donc permis l’élaboration d’un diagnostic
sur la situation de la ville de Sousse, concerté et validé par un ensemble d’acteurs
et d’experts locaux, d’universitaires, de représentants des administrations
publiques et des collectivités locales et de représentants de la Société Civile.
Ainsi, nous pouvons décrire la situation actuelle de la ville de Sousse, sur les
plans économique, urbain, social, environnemental et gouvernance, à travers les
fiches FDP finales, décrivant les faits les plus importants au niveau de la ville.
3.1 FDP N°1 : Tourisme : un potentiel sous exploité
DESCRIPTION :
Le tourisme représente une part importante de l’activité économique de la ville de
Sousse et a contribué à son développement.
Un secteur important pour la ville
A l’image de la Tunisie, l’activité touristique est un secteur économique important pour la ville
de Sousse. En termes de PIB, l’activité touristique représente une part importante et fourni 6182
emplois directs et 18547 emplois indirects.
Un secteur en difficultés
Ayant opté pour le tout balnéaire (+ de 90% des nuitées sont motivées par ce type de tourisme),
le secteur subi fortement la pression des tours opérateurs pour compresser les prix, au détriment
de la qualité. Ainsi, aujourd’hui la ville propose un produit touristique standardisé, formaté pour
une catégorie de touristes à faible revenu.
Les évènements politiques depuis 2011, ainsi que la forte concurrence d’autres lieux
proposant le même type de prestation, ont entrainé une baisse notable de l’activité touristique.
Un secteur avec du potentiel
Pourtant, de part sa situation, sa composition et les activités développées, la ville de Sousse
offre un potentiel de développement et de diversification touristique important.
JUSTIFICATION :
Le développement du secteur touristique s’est essentiellement basé sur le produit
balnéaire, alors même que la ville dispose de nombreux atouts pour développer
d’autres produits. Aujourd’hui cette spécialisation pose des problèmes au niveau
économique, social et environnemental.
Une activité économique importante et facteur de développement.
L’activité touristique est un secteur économique important pour la ville de Sousse et exerce un
effet transversal d’entrainement sur les autres secteurs du tissu économique. Ainsi 1 dinar
investit dans le secteur génère un revenu de 2.41 dinars pour la région. Par ailleurs, l’activité
touristique consomme 10,7% de la production agroalimentaire.
Le tourisme est un facteur d’internationalisation de la ville de Sousse.
La ville de Sousse est connue internationalement pour ses plages et son activité touristique. La
majorité des touristes qui visitent la ville sont originaire de l’Europe, de Libye et d’Algérie.
Forte dépendance au produit balnéaire.
Le principal produit touristique de la ville de Sousse est le balnéaire. Selon l’ONTT, la
principale motivation de fréquentation pour les touristes est le produit balnéaire. Sousse est
surtout connu pour son ensoleillement et sa plage. Ceci crée un déséquilibre au niveau de la
saison touristique qui se concentre principalement de mai à septembre. Il y a de ce fait une sur
fréquentation des plages durant l’été (lorsque les habitants s’ajoutent aux touristes) et induit une
saisonnalité de l’emploi.
Phase de Diagnostic
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14. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
Existence d’un embryon de tourisme de santé peu mis en avant.
Il existe une variété de produits touristiques au niveau de la ville. De plus en plus d’étrangers
viennent se faire soigner dans les 4 cliniques de la ville et profiter des compétences de la région
en matière de soins (libyens qui ne bénéficient pas d’un système de santé adéquat et européens
qui viennent se soigner à moindre frais). D’autres séjournent spécifiquement pour profiter des 4
centres modernes de thalassothérapie. Cette offre est d’autant plus intéressante qu’un touriste
« médical » dépense en moyenne 10 fois plus qu’un touriste « balnéaire ».
Un patrimoine culturel riche mais peu connu.
La ville de Sousse possède au sein de sa Medina, classés au patrimoine mondial, une riche
variété de monuments historiques : musée archéologique, le Ribat, La grande mosquée, les
remparts, El Kobba , musée Dar Essid…A ceci on peut ajouter les catacombes, situées dans le
quartier de Bouhsina et la proximité de Kairouan (Mosquée Okba Ibn Nafaa, Sidi Sahbi) et d’El
Jem (Amphithéâtre romain, musée des mosaïques). La ville ne met pas assez en avant ce riche
patrimoine et ne développe pas assez d’activités dans ce domaine. Depuis de nombreuses années,
la ville de Sousse organise le 24 juillet, son carnaval annuel d’Aoussou, avec une parade le long
de la route de la Corniche. Ce carnaval, de portée locale, n’a pas eu lieu depuis 2 ans pour des
raisons de sécurité.
Une infrastructure développée.
Certains équipements, comme le complexe sportif de la route de Kalaa Sghira, doté d’un hôtel 4
étoiles, permettrait de développer une offre de tourisme sportif. La proximité du port au centre
ville et de la Medina, laisse envisager la possibilité d’accueillir des bateaux de voyageurs et de
devenir une escale du tourisme de croisière. Les équipements hôteliers s’apprêtent parfaitement
à l’organisation de congrès et de séminaires internationaux. Enfin l’équipement actuel (théâtre,
théâtre en plein air…) et les futurs projets (palais des congrès) permettent d’envisager le
développement d’un tourisme évènementiel.
Un tourisme « hors balnéaire » sous développé.
Malgré les différents équipements disponibles, on note une sous utilisation de ses équipements
dans le développement de l’activité touristique. Le Complexe sportif est essentiellement utilisé
par les équipes sportives nationales (à de rares exceptions par des clubs algériens ou des pays du
Golf). Le tourisme de croisière est absent, et celui d’affaires se fait très rare. Enfin, il existe
quelques festivals culturel (Festival d’été, Festival de cinéma FIFEJ) peu mis en avant au niveau
international.
Accessible à une population touristique de proximité.
De part sa situation géographique et les infrastructures, la ville de Sousse est relayée par voies
aériennes et terrestres à un ensemble de population libyenne et algérienne qui ne disposent pas
d’une offre en matière touristique.
Culture touristique de la ville, culture d’accueil.
De part son histoire et sa culture, Sousse a une réputation de ville accueillante et chaleureuse.
Que ce soit au niveau des ses infrastructures ou de ses habitants, la chaleur de l’accueil est
reconnue par tous les visiteurs. Cependant, le niveau de qualité des prestations touristiques a
fortement chuter ces dernières années, ce qui a pour cause et effet une dégradation du prix du
produit touristique et une baisse de la fréquentation, à la fois en termes de quantité et de qualité
des visiteurs.
Phase de Diagnostic
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15. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
FAIT
Tourisme : un potentiel sous exploité
DEFIS
ECONOMIE
1.1 Diversification du produit, de la clientèle et du mode de
distribution.
La diversification de l’offre touristique, à la fois dans sa composition, dans
sa cible et dans ses moyens de commercialisation est un objectif important
dans la mesure où cette activité constitue un pôle catalyseur pour les autres
secteurs. Elle offre plus d’emploi et d’opportunité de développement. Ainsi
cette diversification est une source de dynamique économique conduisant
automatiquement à l’élargissement de la saison touristique tout au long de
l’année.
1.2 Amélioration de la qualité des services offerts
La diversification de la clientèle et des marchés passe par l’amélioration de la
qualité des services et/ou produits locaux et leur conformité aux normes
nationales et internationales. Cette mise à niveau qualitative touche
également l’activité de loisir qui devrait être développé et adapter aux
besoins et attentes des clients. En effet, l’état dégradé des services et/ou
produits locaux existants se répercute sur l’image de la ville et il est
nécessaire, aujourd’hui de repenser la qualité pour un objectif de
compétitivité. Il est évident que le passage à d’autres moyens de
commercialisation plus directs de nos produits, tel que le E-tourisme, se fait
via une qualité meilleure.
GOUVERNANCE
1.3 Nouvelle approche marketing adaptée.
Le développement de l’activité touristique passe par l’adoption d’une
nouvelle approche marketing et d’une stratégie orientée « ville de Sousse ».
Même si celle-ci est intégrée dans une communication globale impulsée au
niveau nationale
1.4 Collaboration des différents acteurs locaux du secteur
touristique.
La transformation et le développement touristique de la ville passe par une
collaboration entre tous les acteurs et partenaires du secteur. Un travail
collaboratif de tous doit mettre en place les futures orientations du secteur. .
URBANISME
1.5 Les équipements et installations touristiques
La transformation des équipements et des installations touristiques est une
condition nécessaire pour les adapter aux nouvelles opportunités du secteur.
Elle permettra de réorienter le tourisme en s’appuyant sur d’autres produits et
d’autres clientèles.
1.6 Zone touristique
La zone touristique, notamment dans sa partie nord, bénéfice d’infrastructure
publique de qualité, dispose de grands espaces libres plantés et s’approprie
un linéaire important de la plage. Ces conditions on permit durant plusieurs
décennies le développement du tourisme mais il semble que ça a était fait au
détriment de la ville sur certains aspects (des quartiers exclus des
investissements publics dans l’infrastructure, octroi d’énormes réserves
foncières, inaccessibilité des habitants à la plage, etc.). Il est temps de
réfléchir sur la place qu’occupe la ZT dans la ville. Le défi consiste donc à
maintenir les atouts de la ZT tout en limitant les impacts négatifs sur la ville.
Phase de Diagnostic
Page 14
16. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
1.7 Déplacements et tourisme
L’activité touristique est l’une des activités les plus importantes à Sousse. De
ce fait, la réflexion autour des déplacements dans la ville doit tenir compte
aussi bien des besoins quotidiens des usagers que des besoins spécifiques à
l’activité touristiques.
1.8 Atouts urbains de la ville et nouveaux produits touristiques
Il s’agit de s’appuyer sur les atouts urbains de Sousse existant ou à
identifiées (sites, infrastructure, équipements, etc.) pour développer des
nouveaux produits touristiques tels que la médina et les sites archéologiques
pour le tourisme culturel, le port pour le tourisme de croisière, etc.
1.9 Paysage urbain et image de la ville
L’image de la ville prend à Sousse une importance particulière en raison de
l’importance de la dimension touristique. En effet, l’amélioration de l’image
de la ville pourrait être un point d’appui du marketing territorial destiné au
secteur touristique. La valorisation de cette image passe par l’amélioration du
paysage urbain (couleur du bâti, forme urbaine, vocabulaire architecturale,
etc.) et la mise à disposition d’un espace public de qualité (aménagement des
rue et des trottoirs, mobilier urbain, espaces verts, etc.).
SOCIAL
1.10 Réconciliation entre le tourisme et la culture locale.
Le tourisme dans la ville de Sousse devrait avoir un rôle primordial dans le
développement de la culture locale et les arts populaires. Ainsi l’ouverture du
secteur touristique sur le contexte locale est indispensable pour la durabilité
et la rentabilité économique du secteur touristique. En outre l’ouverture de la
sphère touristique sur la culture locale est une opportunité pour valoriser la
richesse de la société locale de Sousse.
NOTE : Le Défi « Tourisme Durable » qui a été enlevé de la version
définitive du FDP représente un objectif global du fait « Tourisme, un
potentiel sous exploité » et concerne toutes les thématiques.
ENVIRONNEMENT
1.11 Gestion intégrée protection et valorisation du littoral
En parallèle avec la diversification de l’offre touristique, il est nécessaire
d’assurer le maintien et le développement du produit balnéaire, qui est l’un
des produits les plus porteurs pour l’économie de la ville. Disparition des
plages, dégradation de la qualité des eaux de baignade, surexploitation,
pollution… les menaces qui pèsent actuellement sur le littoral de Sousse sont
nombreuses. Si de telles manifestations ne sont pas rapidement maîtrisées la
pérennité du secteur touristique serait en danger.
Une démarche intégrée doit donc être entreprise en vue de protéger le littoral
contre les activités de dégradation et son utilisation excessive peu soucieuse
de sa fragilité.
1.12 Les zones humides à l’écart du développement de la ville
Les zones humides offrent des possibilités importantes pour le tourisme.
L’attrait de ces espaces naturels (paysage, biodiversité…) et les activités qui
peuvent y être pratiquées (randonnées, …) permettent d’élargir l’offre
touristique pour développer l’écotourisme. L’intérêt de ce marché est
croissant, car il s’inspire du désir des touristes de s’adonner au tourisme
vert ; visiter des sites naturels ou ils peuvent apprécier la biodiversité, se
détendre et s’éloigner des paysages bétonnés et artificiels standardisés.
Malgré qu’un nombre d’acteurs pensent que les zones humides de la ville de
Phase de Diagnostic
Page 15
17. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
Sousse ne présentent pas d’attraits paysagers particuliers, nous restons
convaincus que leur dépollution et aménagement pourrait améliorer l’image
globale de la ville et attirer les touristes.
1.13 Meilleure gestion environnementale des entreprises
Il s’agit en fait d’inciter le secteur touristique, particulièrement les
établissements hôteliers à s’engager dans une approche environnementale
globale. Cette mise à niveau peut se faire par le biais de la certification ISO
14001, l’obtention d’un écolabel ou bien la mise en place simplement d’une
démarche qui intègre les préoccupations environnementales dans la culture et
la gestion de l’établissement. Cette démarche assure certes la protection de
l’environnement, mais apporte également des profits économiques
considérables aux différents établissements, à moyen ou à long termes.
L’établissement devient consciencieux de respecter et d’appliquer la
législation environnementale ; d’optimiser la gestion des déchets, de
rationaliser la consommation des énergies et de l’eau… lesquels sont
considérées comme des charges très lourdes pour l’hôtelier. La mise à
niveau environnementale permet aussi de renforcer la compétitivité et
l’ouverture des établissements touristiques, y compris le secteur de
l’hôtellerie, sur d’autres marchés et d’autres clients qui sont de plus en plus
exigeants en matière de protection de l’environnement.
PROJETS
-
Projet Medina 2030.
Station de Tourisme intégrée à Hergla.
Projet SHMAIL.
Etude sur la protection du littoral de Sousse contre l’érosion marine
Etude sur la protection de Sousse Sud contre l’érosion
3.2 FDP N°2 : Processus de dégradation de la Médina
DESCRIPTION :
La Médina de Sousse, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, fait face à un
processus de dégradation continu depuis de nombreuses années
Les immeubles menaçant ruines (IMR)
Le nombre des IMR irrécupérable (à démolir) est passé de 19 en 1985 à 119 en 2004. Avec ceci,
on estime que d’ici 20 ans, environ une cinquantaine de bâtiments dans la Médina auraient
disparus. Cette dégradation du bâti est en interdépendance avec des facteurs socio-économiques.
La population de la médina
La Médina est la seule partie de la ville qui connaît une croissance démographique négative. Elle
a enregistré un taux annuel de -1.17% entre 1994 et 2004. Certains édifices en état d’indivision
sont donc déshabités. D’autres sont occupés par des habitants qui n’ont pas les moyens de les
entretenir tout en respectant l’authenticité du bâti.
Déclin de l’activité artisanale
Les échoppes de produits touristiques prolifèrent au détriment de l’activité artisanale. En effet,
plusieurs locaux sont transformés en boutiques vendant aux touristes de passage des produits de
souvenir. Ces derniers, censés êtres des produits artisanaux, sont en réalité des produits
contrefaits importés d’Asie.
Risque de déclassement de la liste du patrimoine mondial
Les différents aspects de la dégradation du centre historique ont comme arrière-plan le risque du
déclassement de la Médina de la liste du patrimoine mondial.
Phase de Diagnostic
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18. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
JUSTIFICATIONS :
Positionner la Médina comme un axe important du projet SDVS est justifié par :
Exemple typique des premières villes islamiques du Maghreb
L’ensemble du site constitue un exemple éminent de l’architecture arabo-musulmane et
méditerranéenne. La majorité des monuments représentent une attestation exceptionnelle de la
civilisation Aghlabide du IXe siècle dont le Ribat en est le mieux conservé.
Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1988
La Médina constitue un témoignage de la civilisation arabo-musulmane non seulement pour
l’histoire de Sousse et de la Tunisie mais également pour toute l’humanité. C’est grâce à ces
caractéristiques que ce centre historique a était inscrit dans la liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO depuis 1988.
Tourisme culturel
Véritable expression tangible de la mémoire de Sousse et de l’héritage culturelle et historique de
la ville, la médina constitue une opportunité pour le tourisme culturel.
FAIT
Processus de D2gradation de la Médina
DEFIS
ECONOMIE
2.1 L’activité artisanale
L’activité artisanale constitue une source de richesse négligée, en baisse
d’activité du fait qu’elle est gérée désormais par des commerçants et non par
des artisans. De plus l’artisanat souffre de l’importation anarchique des
produits d’imitation en provenance de la chine et qui viennent concurrencer
le produit local. Cette activité a le mérite d’être développée et promue, non
seulement pour toucher les visiteurs étrangers mais aussi pour inciter les
habitants de la ville à consommer localement. Aujourd’hui, il serait
nécessaire de repenser l’activité artisanale et de développer des produits
identitaires à haute valeur ajoutée, ayant un impact social sur l’abandon
scolaire et la création de l’emploi.
2.2 Amélioration de la qualité des services et produits locaux
La diversification de la clientèle et des marchés passe par l’amélioration de la
qualité des services et / ou produits locaux et leur conformité aux normes
nationales et internationales. Cette mise à niveau qualitative, doit toucher
également l’activité de loisir, activité quasiment absente dans la ville, et qui
devrait être adaptée aux besoins et attentes des clients. En effet, le manque
considérable d’animation, notamment nocturne, rend certaines zones tels que
la Médina quelques quartiers à proximité de la zone touristique complètement
désertés.
2.3 Diversification du produit, de la clientèle et du mode de
distribution
La diversification de l’offre touristique, à la fois dans sa composition, dans
sa cible et dans ses moyens de commercialisation est un objectif important
dans la mesure où cette activité constitue un pôle catalyseur pour les autres
secteurs. Elle offre plus d’emploi et d’opportunité de développement. Ainsi
cette diversification est une source de dynamique économique conduisant
automatiquement à l’élargissement de la saison touristique tout au long de
l’année.
GOUVERNANCE
2.4 Stratégie de sauvegarde globale.
La mise en place d’une stratégie de sauvegarde globale permet d’orienter la
gestion de la Médina dans le sens de la gouvernance. Cette stratégie est
destinée à mettre fin à la gestion sectorielle et au chevauchement des
compétences des acteurs impliqués. Ceci passe par l’intégration simultanée
Phase de Diagnostic
Page 17
19. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
des dimensions patrimoniale, urbaine, économique, sociale, etc. et la
complémentarité des différents acteurs institutionnels, économiques, sociaux,
etc.
2.5 Collaboration autorités-particuliers et restauration du bâti
Il s’agit de la mise en œuvre de mécanismes permettant aux autorités
publiques d’octroyer des avantages aux propriétaires pour les inciter à la
restauration du bâti. Aujourd’hui ni les acteurs publiques n’ont les moyens
d’intervenir sur l’ensemble du bâti de la Médina ni tous les propriétaires sont
motivés et/ou conscients de la sauvegarde d’un patrimoine architectural et
urbain qui nécessite des coûts importants. La collaboration permet donc de
soulager l’intervention des autorités publiques tout en encouragent celle des
propriétaires privés.
URBANISME
2.6 Intervention urbaine et architecturale à la Médina
L’intervention dans la Médina doit tenir compte des spécificités du site. En
effet, les travaux de restauration, réhabilitation, etc. doivent respecter la
morphologie architecturale et urbaine authentique du bâti. En outre,
l’utilisation des techniques de construction traditionnelles nécessite la
préservation du savoir-faire ancien. D’un autre coté, l’usage des techniques et
des matériaux contemporains demande une intervention fine et étudiée de
façon à ce qu’elle soit en cohérence avec la sauvegarde du patrimoine.
2.7 Pollution Visuelle à la Médina
Le paysage urbain du centre historique mérite une attention particulière par
un travail d’élimination de la pollution visuelle (câbles électriques, lignes
téléphoniques, graffitis…etc.).
2.8 Maisons et locaux en ruine à la Médina
L’intervention urbaine ne doit pas négliger une démarche de réutilisation voir
même de réaffectation des espaces à d’autres fonctions. Ceci permettra de
redonner la vie aux maisons et locaux en ruines.
SOCIAL
2.9Le renforcement du sentiment d’appartenance chez les
habitants de la Médina.
Le développement de la Médina doit se faire toute en préservant son caractère
traditionnel. Pour cela la prise de conscience de la valeur historique du site
ne doit pas se limiter aux autorités publiques et aux institutions mais doit
concerner les habitants eux même. Par ce que ces habitants sont les usagers
ayant le plus de contact direct et quotidien avec la Médina, le renforcement
du sentiment d’identité culturelle et la réduction de l’exclusion sociale chez
la population sont les garants de la conciliation entre développement et
sauvegarde.
ENVIRONNEMENT
2.10 Collecte des déchets adaptée
Une des problématiques majeures de la médina c’est l’inadéquation des
pratiques de la vie moderne avec sa structure urbaine et architecturale
traditionnelle. Un exemple concret exprimant cette problématique est les
difficultés de la collecte des déchets dans le centre historique. L’efficacité de
cette opération est tributaire de la mise à disposition d’engins et de matériel
standardisé aux voiries et aux espaces publics de la médina. La vieillesse du
parc municipal et les limites financières font que la qualité de collecte dans
cet espace demeure médiocre.
Il faudrait également souligner que les
Phase de Diagnostic
Page 18
20. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
habitants qui peuplent actuellement la médina sont majoritairement âgés.
C’est pour cela que se débarrasser de leur déchets dans les bennes seraient
pour eux une tâche pénible. L’un des défis environnementaux est l’adaptation
des outils et de la méthode de collecte de déchets par rapport à la spécificité
urbaine et sociale de la Medina.
PROJETS
-
Projet Medina 2030
3.3 FDP N°3 : Un Déséquilibre Nord/Sud
DESCRIPTION :
La planification verticale à non seulement causé des inégalités entre les régions
mais a également conduit à des déséquilibres au sein même des villes. A Sousse, il
ya de fortes disparités entre le nord touristique et le sud industriel.
Sectorisation par activité économique et Développement à deux vitesses
de la ville.
La localisation centralisée des services et des commerces au centre a entrainé l’extension de
l’activité touristique essentiellement balnéaire vers le Nord Est de la ville, une zone qui attire de
plus en plus les familles les plus aisées. Cette extension s’est accompagnée par un processus
d’affinage du centre repoussant l’habitat des catégories sociales défavorisées vers la périphérie
Sud de la ville, où les premiers noyaux d’une implantation industrielle commençaient à voir le
jour et le prix du foncier demeurait abordable. Aujourd’hui deux espaces urbains émergent de
l’analyse : une zone Nord qui connaît un développement exponentiel des activités touristiques et
de loisirs, avec une catégorie résidentielle assez luxueuse ; et une zone Sud avec une activité
économique principalement industrielle qui s’étend sur une superficie importante et côtoie des
quartiers majoritairement spontanés abritant une classe défavorisée.
Prolifération des quartiers spontanés.
Le développement économique qu’a connu la ville de Sousse depuis des décennies, l’a rendu
l’une des destinations les plus exposées à l’exode rurale. L’intensification des flux migratoires à
destination de la ville, s’est accompagnée par une prolifération spectaculaire de quartiers
spontanés soutenue par la faiblesse, voire l’absence, d’intervention des agences foncières dans
l’aménagement de la zone urbaine sud. La rapidité avec laquelle ces quartiers se sont développés
a rendu les autorités publiques incapables de suivre au même rythme la mise en place des
infrastructures et des équipements nécessaires.
Inégalités face aux équipements.
Actuellement, la distribution disproportionnelle des services de base, entre le Nord et le Sud,
met en évidence le creusement des inégalités entre les deux zones urbaines. La délégation de
Sidi Abdelhamid continue à avoir un taux de raccordement au réseau public d’assainissement de
84 %, inférieur aux taux moyens des trois autres délégations. Les écoles primaires dans la zone
Sud ne constitue que 5% des écoles présentes sur le territoire communale, de même que les
établissements de soins sont absents au niveau de ce périmètre. Pourtant, la stratification sociale
et la faiblesse de la mixité fonctionnelle ne constituent pas les seuls points de disparité Nord –
Sud qui marquent la ville actuellement.
Le Sud plus exposé aux problèmes environnementaux.
D’un point de vue écologique, la zone Sud semble être la plus exposée aux problèmes
environnementaux. En effet cet espace urbain est intercalé entre deux oueds : « Hallouf » au
Nord et « Hamdoun » au Sud. Ces oueds sont insuffisamment aménagés et constituent un point
de rejet pour les déchets solides et les assainissements anarchiques industriels et urbains. Elles
sont souvent à l’origine de mauvaises odeurs et de prolifération des insectes surtout en période
estivale, quand le débit d’écoulement diminue et que les eaux stagnent. De plus, ces oueds
drainent leurs pollutions directement dans la mer en occasionnant la dégradation de la qualité
des eaux côtières. D’ailleurs, la plage de Sidi Abdelhamid est interdite de baignade depuis des
années à cause de la qualité médiocre de ses eaux. Par ailleurs, cette partie du littoral a été
Phase de Diagnostic
Page 19
21. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
sujette à de forts remaniements des dunes et à une érosion importante qui a provoqué la
disparition complète des plages dans plusieurs endroits sous l’effet de la jetée sud des
infrastructures portuaires et des ouvrages de protection. Les espaces verts et les esplanades sont
faiblement représentés et les jardins publics sont concentrés dans moitié Nord de la ville. La
Sebkha de Sousse est également menacée par la pollution rejetée par les services communaux,
qui y déversent les encombrants et les déchets de construction et par les eaux usées non traitées
en provenance de la station d’épuration de Sousse Sud, lors des périodes de surexploitation. La
propreté de ces quartiers n’est pas dans la majeure des cas assurée. Les ordures ne sont pas
déversées dans les conteneurs lorsqu’ils existent, et la municipalité du fait de ses ressources
économiques et humaines limitées, n’arrive pas à couvrir toutes les zones.
JUSTIFICATION :
Cette disparité entre le nord et le sud de la ville, implique essentiellement deux
types de menaces importantes.
Menaces au niveau de la cohésion sociale
Les disparités socio – spatiales, territoriales et écologiques entre le Nord et le Sud constituent
une menace réelle de la cohésion sociale à l’intérieur de la commune de Sousse. Ces inégalités
sont des freins incontestables à l’intégration des individus dans la vie participative et leur
attachement à la ville. En se sentant marginalisés, les habitants du Sud auraient tendance à ne
plus partager les mêmes valeurs et règles de vies qui sont acceptés par chacun dans la ville, ce
qui compromet l’équilibre et la cohérence sociale entre les quartiers. L’absence des espaces
verts et des lieux de distraction et de loisirs, lieu de convivialité et de mixité sociale, et la
dégradation esthétique du paysage urbain contribuent également à creuser encore plus le fossé
entre les citoyens du Sud et ceux du Nord.
Risques liés à la santé publique
La dégradation de l’environnement urbain ne se limite pas à ces aspects. Il est également marqué
par la faiblesse d’accès aux services, par la qualité médiocre de ses logements et par sa
marginalisation spatiale. La faiblesse des infrastructures surtout au niveau des quartiers
spontanés, les flasques d’eau stagnante, l’absence de canalisation et la pollution des zones
humides créent des conditions malsaines qui peuvent révéler des risques de contamination
microbienne et d’apparition de maladies dans ce périmètre Sud. Les menaces d’atteinte à la santé
s’aggravent d’autant plus que la plage de Sidi Abdelhamid, quoique contaminée, continue
cependant à accueillir les baigneurs des quartiers de proximité, fautes de moyens pour aller
ailleurs. Ceci constitue une problématique d’envergure, surtout quand nous savons que les
personnes défavorisées sont davantage confrontées à la maladie que d’autres. L’accumulation
des déchets solides et la faiblesse des campagnes sanitaires et de propreté occasionnent
également l’éparpillement de cette pollution et poussent les habitants à se livrer au brulage des
déchets à l’air libre, ce qui contribue à augmenter la pollution atmosphérique. Plusieurs
habitations dans la zone Sud sont construites soit sur les berges ou dans les lits des oueds, soit à
l’intérieur du domaine public maritime. La population qui y réside est de ce fait la plus exposée
aux risques d’inondations, en cas de crues ou d’élévation du niveau de la mer. Au profit d’une
zone Nord, bien aménagée, équipée et entretenue, un processus de marginalisation, subie ou
volontaire, a contribué à l’apparition d’une zone urbaine sud précaire et fragilisée.
Phase de Diagnostic
Page 20
22. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
FAIT
Un Déséquilibre Nord/Sud
DEFIS
ECONOMIE
3.1 La promotion de la zone sud.
Soutenir le développement des activités économiques diversifiées. Ceci
contribuera à développer la mixité fonctionnelle dans les quartiers du Sud et
apportera une bonne image de la ville pour les visiteurs en provenance de
l’aéroport de Monastir.
GOUVERNANCE
3.2 Mobilisation des acteurs pour le développement de la zone
Sud.
Pour répondre au cumul de difficultés qui touchent ces territoires, les actions
requièrent une grande diversité d’interventions ; aucun acteur public ou privé
ne peut agir seul avec une pleine efficacité. La politique envers les quartiers
défavorisés requiert l’appui de tous les acteurs concernés pour agir sur tous
les leviers à la fois : développement social et culturel, revitalisation
économique, emploi, rénovation urbaine et amélioration du cadre de vie,
sécurité, citoyenneté et prévention de la délinquance, santé...
3.3 Participation citoyenne dans la planification
Le tissu associatif, les institutions et la commune doivent collaborer pour
susciter des comportements positifs de participation et éviter les
comportements de destruction. Impliquer et intégrer les citoyens comme
acteurs dans la planification et la prise de décision seraient des atouts pour
soutenir le développement local.
3.4 Les critères d’un urbanisme durable.
L’urbanisme durable vise à fournir des réponses à des problématiques
multiples socio – spatiales et environnementales subies par la zone Sud de la
ville de Sousse. Ce concept réside dans la volonté de freiner l’étalement
urbain et la fragmentation fonctionnelle des espaces bâtis pour limiter les
nuisances environnementales liées au trafic, à la pollution et au mitage du
paysage et favoriser la mixité sociale et la déconcentration des services et des
équipements.
URBANISME
3.5 L’activité au sud.
L’activité dans la partie sud de la ville de Sousse est réduite aux activités de
la zone industrielle et à quelques petits commerces éparpillés. Cette partie de
la ville n’est donc animée que pendant les jours ouvrables quand la zone
industrielle est en fonctionnement. L’objectif de ce défi serait d’assurer une
diversification des activités par la création d’autres fonctions (espaces
commerciales, centres de loisirs, espaces culturels..) qui maintiendrait un
dynamisme continue au sud de la ville.
3.6 Prolifération des quartiers spontanés.
Face à la prolifération des quartiers spontanés il est important non seulement
de mettre fin aux nouvelles constructions mais aussi d’intervenir sur les
constructions existantes. D’une part, il est primordial d’adopter les outils et
les mécanismes pour traiter le processus à l’amont par l’arrêt des ventes
illégales de terrains à bâtir et mettre fin au rôle d’échappatoire que les
constructions anarchiques actuelles jouent face à la pression de la demande
en logements. D’autre part, la réhabilitation des quartiers spontanés est
nécessaire pour assurer la requalification de l’espace urbain Sud dans la ville
de Sousse. Le renouvellement et le réaménagement des ces quartiers
Phase de Diagnostic
Page 21
23. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
permettraient d’améliorer la qualité de vie de ses habitants, d’augmentera
leurs attractivité pour d’autres couches sociales et d’autres activités et
d’améliorer la qualité du paysage urbain et de l’image de la ville au sens
large.
3.7 Mise à niveau des équipements et des infrastructures publics.
Ce défi revient à restructurer les quartiers dégradés dans la zone Sud, en
assurant l’aménagement des routes et le raccordement de tous les logements
au réseau public d’assainissement et d’eau potable afin d’assurer aux
habitants l’accès aux services publics urbains. La distribution diversifiée et
équitable des équipements, des services et des commerces faciliteront la
proximité des habitants aux commodités de la vie quotidienne réduisant ainsi
la mobilité intra-communale et allégeant la pression exercée sur le centre et
le Nord de la ville. Enfin, une attention particulier à l’espace public (parc,
jardins, esplanades, etc.) contribuerait à une amélioration paysagère et
fonctionnelle des quartiers et procurerait aux habitants des lieux de
distraction et d’échange, nécessaires à la cohésion sociale et au bien-être
humain.
3.8 De nouvelles centralités à Sousse.
Ce défi a pour objectif de favoriser l’émergence de centralités locales
réparties sur toute la ville et notamment au Sud. Il s’agit d’intégrer des
activités diversifiées (culturelles, sociales, économiques, etc.) dans les
quartiers sud de la ville et de favoriser l’échange avec leurs environnements
immédiats.
SOCIAL
NOTE 1 : Le défi « réduction du chômage » sera traité comme étant un
objectif majeur dans le cadre stratégique. Pour atteindre cet objectif
essentiel, plusieurs actions et projets sont nécessaires.
NOTE 2 : La « lutte contre la pauvreté » est considéré comme un objectif
majeur du cadre stratégique et sa réalisation dépend de plusieurs
composantes.
3.9 La Combinaison entre le secteur social et le secteur
économique.
La participation des grandes sociétés industrielles et commerciales dans des
missions sociales à but non lucratif est indispensable pour la durabilité de la
ville de Sousse notamment en matière de lutte contre la pauvreté et les
inégalités entre les classes sociales.
3.10 Proximité des équipements culturels et des activités de
loisirs.
Assurer la proximité des équipements socio-collectifs (maison de jeunesse,
aires de jeux pour enfants, stades de quartiers…) et l’implantation de sites
aménagés pour la distraction et le plaisir revient à réviser sérieusement les
plans et les stratégies de distribution des biens et des équipements dans les
différentes aires urbaines du territoire communale d’une manière équitable.
3.11 Réinsertion socioprofessionnelle des populations à risque
dans les quartiers populaires.
La réinsertion socioprofessionnelle de certaines populations à risque dans la
ville, comme les jeunes ex-prisonniers, est l’un des défis importants pour
lutter contre l’exclusion que certaines catégories subissent sur plusieurs
dimensions (économique, psychologique et sociale).
3.12 La pauvreté urbaine
La lutte contre la pauvreté urbaine et l’exclusion sociale dans la zone sud est
un défi majeur pour le renforcement de la cohésion sociale dans la ville de
Sousse ainsi que pour la promotion des droits sociaux et économiques des
Phase de Diagnostic
Page 22
24. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
individus.
3.13 Une mixité Sociale des logements réinventée
Une mixité sociale sans la promotion des capacités économiques des
catégories sociales les plus défavorisées sera mise à l’échec. Ainsi le
renforcement des capacités économiques des catégories sociales les plus
défavorisés est importante afin de renforcer la cohésion sociale est
indispensable pour réhabiliter les liens sociaux dans la ville.
3.14 L’échec scolaire et les inégalités des chances
La lutte contre l’abandon scolaire et le développement d’une stratégie locale
pour diminuer les inégalités des chances dans la zone Sud devrait être une
priorité pour les acteurs privés comme pour les acteurs institutionnels.
3.15 Les inégalités face à la santé
Les habitants des quartiers populaires dans la zone sud sont les plus exposés
aux effets néfastes de la pollution des « oueds » mais ces habitants n’ont pas
les moyens qui facilitent l’accès au système de soins et qui permettent de
lutter contre les inégalités face à la santé. L’intégration de tous les habitants
dans le système sanitaire est un défi important pour le développement humain
de la ville d e Sousse.
ENVIRONNEMENT
3.16 Zones Humides et cadre de vie.
Les oueds « Hallouf » et « Hamdoun » qui délimitent l’espace urbain sud de
la ville, traversent les agglomérations et constituent des figures de
discontinuités physiques, voir même symboliques, qui coupe la ville et
dégrade sa dimension paysagère. Ce phénomène est accentué par la pollution
et l’instabilité de ces écosystèmes. Les quartiers avoisinants ces sites sont de
plus en plus marqués par la détérioration de leur cadre de vie. La dépollution
des zones humides servirait non seulement à restaurer le rôle naturel de ces
écosystèmes mais également à éliminer des sources de nuisances
considérables pour les habitants de proximité. L’aménagement des oueds
protégerait les infrastructures, les terres et les habitants des risques
d’inondation et permettrait de lutter contre l’érosion et les glissements du
sol. Enfin, la réhabilitation de ces zones humides permettrait de les intégrer
dans la dimension paysagère globale et de les valoriser, en le considérant
comme des ressources et des richesses naturelles qu’il faut en tirer profit.
3.17 Réhabilitation de la plage Sud.
C’est la plage sud de la ville qui manifeste la plus, des signes d’instabilité et
de dégradation graves : pollution des eaux côtières, invasion du DPM, érosion
de la plage et un important recul du trait de côte… Cette plage représentait
jusqu’à une époque récente (fin des années 1970) un héritage historique et
culturel particulier. Les acteurs locaux concernés doivent porter une attention
particulière pour la réhabilitation de la plage sud de la ville. Ceci permettrait
la proximité des quartiers avoisinants à un site agréable et salubre de détente
et de baignade. Ce qui contribuerait à réduire les inégalités et le risque
d’atteinte à la santé publique. Ce défi consiste donc à éliminer les sources de
nuisances qui dégradent la qualité de cette partie du littoral, à reconstituer et
nettoyer les plages et enfin à les équiper afin qu’elles puissent être
exploitées.
3.18 Meilleure Gestion Environnementale des Entreprises.
Les injustices liées à des contextes territoriaux peuvent être multiples. Celles
qui sont les plus facilement identifiables dans la zone sud de la ville sont les
nuisances environnementales : pollution sonore, qualité de l'air et rejets
industriels non contrôlés. La population de la zone sud est la plus exposée
aux risques technologiques et industriels. La mise à niveau environnementale
des industries serait un atout pour protéger aussi bien les milieux naturels
que les habitants contre la pollution générée par ces dernières. Ceci serait
Phase de Diagnostic
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25. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
également capital pour responsabiliser les professionnels et instaurer chez
eux la notion d’économie et d’industrie durable, qui passe par une prévention
à la source des nuisances et une meilleure gestion des ressources.
PROJETS
-
Création de la station d’épuration Sousse Hamdoun
Projet pilote de réhabilitation et d’aménagement du quartier El
Matar
Projet de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
Etude sur la protection de Sousse Sud contre l’érosion.
3.4 FDP N°4 : Facteurs de Compétitivité à développer
DESCRIPTION :
De part son Histoire et son développement récent, la ville de Sousse dispose de
nombreux facteurs de compétitivité dans de nombreux domaines.
Facteurs favorables à une double implantation
Permettre à la ville de Sousse d’assurer des avantages concurrentiels indispensables au
développement. Il s’agit de développer les facteurs favorables à une double implantation. D’une
part celle des entreprises, et par conséquent des capitaux, et d’autre part celle de la population et
par conséquent des ressources humaines. Ces facteurs de compétitivité peuvent être classés en
trois catégories : facteurs en rapport avec les entreprises, facteurs en rapport avec la population
et facteurs en rapport avec le territoire.
La taille des entreprises
Les entreprises de taille importante réalisent des économies d’échelles et ont plus de facilités
pour gagner des parts de marché et développer leurs exportations. De ce point de vue, la ville de
Sousse et notamment Sidi Abdelhamid abrite des entreprises dont la taille est en moyenne cinq
fois plus importante que la moyenne nationale.
L’agglomération des entreprises
La concentration spatiale des entreprises est un vecteur pour les externalités positives. La
localisation des entreprises les unes à proximité des autres favorise les échanges et facilite
l’accessibilité et la communication. Pour ce qui est de Sousse, grâce à Sidi Abdelhamid, la ville
concentre la zone industrielle la plus importante du gouvernorat.
Les services connexes
L’existence de services connexes capable de répondre aux besoins des entreprises (consulting,
études techniques, marketing, etc.) est un critère déterminant dans le choix de la localisation de
ces entreprises. Sur ce plan, la ville de Sousse connait une intégration des services connexes
dans l’activité industrielle qui demeure en retrait par rapport à celle de Sfax et très faible par
rapport à celle du Grand Tunis.
La taille de la population
Une ville ayant une population importante comprend un nombre de consommateurs élevé. Ceci
permet d’avoir non seulement une demande élevée mais également une demande exigeante,
moteur de l’innovation. Ces conditions sont des facteurs déter minants notamment pour les
entreprises produisant pour le marché local. Par rapport à ça, Sousse parait bien placée. En effet,
la croissance moyenne de la population de la ville est largement supérieure à celle du
gouvernorat et encore plus à la moyenne nationale.
La qualification de la population
L’existence d’une population instruite et d’un niveau d’étude supérieur est un facteur
déterminant pour les entreprises notamment celle dont l’activité s’appuie sur une main d’œuvre
qualifiée et des cadres supérieurs. De ce point de vue, à Sousse, la part de la population de
niveau d’études supérieures est très importante et largement au dessus de celle du gouvernorat
ou de la moyenne nationale.
Phase de Diagnostic
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26. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
La présence d’établissements universitaires
Une ville dotée d’établissements universitaires garantit aux entreprises la disponibilité des
compétences grâce aux nouveaux diplômés et crée un climat favorable à l’innovation grâce à la
recherche scientifique. Sur ce plan, grâce a l’effectif des étudiants et le nombre
d’établissements, la ville de Sousse est l’un des pôles universitaires les plus importants du pays.
Les infrastructures de transport et de communication
L’existence de réseaux routiers performants, de moyens de transport efficaces, d’infrastructures
portuaires et aéroportuaires, des réseaux de télécommunication denses, etc. offrent aux
entreprises les conditions favorables à l’échange, l’accessibilité et la communication. En ce qui
concerne Sousse, la ville bénéficie d’une situation à mi-chemin entre les deux premières villes
du pays avec les quelles elle à une liaison autoroutière. Sousse est également doté d’un port en
plein centre ville. Elle est à proximité de deux aéroports. Les réseaux de communication
(téléphone mobile et fixe) sont parmi les mieux développés du pays.
JUSTIFICATION :
Dans le cadre du projet SDVS il est primordial de favoriser le développement des
facteurs de compétitivité de la ville et de réduire l’influence de ses faiblesses.
Une force à relancer
Chef lieu du gouvernorat et « Capitale » régionale du Sahel, la compétitivité notamment
régionale de la ville de Sousse est une force à relancer.
La commune de Sousse est située
dans la région Centre-Est du pays qui est l’un des territoires les plus compétitifs du pays.
Cependant cette compétitivité est depuis quelques années (fin des années 1990 et début des
années 2000) en perte de vitesse. Plusieurs indicateurs le montrent. Au niveau de la productivité
du travail et la valeur ajouté per capita, le gouvernorat de Sousse est passé de taux largement
supérieurs à la moyenne nationale à des taux qui aujourd’hui s’en approchent. Au niveau du taux
de croissance du PIB et du taux d’accroissement de la population active occupée, le gouvernorat
de Sousse est passé de taux supérieurs à la moyenne nationale à des taux inférieurs.
Un enjeu majeur
Par ailleurs, la compétitivité de Sousse par rapport aux autres régions du pays a bénéficié en
grande partie des choix nationaux de développement (autoroutes, tourisme, universités, etc.).
Cependant, à titre de réflexion prospective, dans le contexte actuel de post révolution, les
investissements publics, jusque là polarisés autour des régions côtières, tendrait à s’orienter vers
celles de l’intérieur du pays. La relance de la compétitivité de la ville de Sousse devient plus
que jamais un enjeu majeur.
Phase de Diagnostic
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27. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
FAIT
Facteurs de Compétitivité à développer
DEFIS
ECONOMIE
NOTE : Le défi « réduction du chômage » sera traité comme étant un
objectif majeur dans le cadre stratégique. Pour atteindre cet objectif
essentiel, plusieurs actions et projets sont nécessaires.
4.1 L’investissement industriel dans la ville.
La saturation vécue par la ville, notamment au niveau de la zone industrielle,
a favorisé l’implantation de novelles entreprises dans d’autres villes voisines
telles que Kondar, Enfidha, etc. cette situation permettra certes d’alléger la
ville et d’améliorer son image en lui donnant la possibilité de se développer
en tant que ville commerciale et de services, mais elle n’est pas sans
répercussion négative sur l’emploi par exemple où on pourrait assister à une
augmentation du taux de chômage et éventuellement une baisse de l’activité
économique.
4.2 La compétitivité internationale des entreprises
Permettre aux entreprises exposées à la concurrence de se doter d’avantages
compétitifs par rapport à leurs concurrents. Il s’agit moins d’imiter les atouts
des concurrents (tels que le coût faible de la main d’œuvre) que de compter
sur ses propres atouts différenciées et spécifiques (tels que la proximité
géographique au marché européen).
4.3 Foncier cher et en pénurie.
La rareté du foncier et son prix cher décourage les investisseurs de
s’implanter à l’intérieur de la ville, lui faisant perdre l’opportunité de réduire
son taux de chômage et de développer davantage son activité économique.
4.4 Inadéquation entre la formation et le marché du travail.
Révision et mise à niveau de l’enseignement et de la formation
professionnelle pour garantir une meilleure qualité des biens et services et
tendre vers une meilleure compétitivité internationale.
GOUVERNANCE
4.5 Coopération intercommunale
La compétitivité de la ville de Sousse est indissociable de sont contexte
régional d’autant plus que cette compétitivité s’appuie sur des variables
d’échelles régionales voir même nationales (autoroutes et aéroports, secteur
financier et bancaire, cadre juridique et fiscalité, etc.). D’un autre coté,
Sousse fait partie intégrante d’un continuum urbain qui dépasse largement
son périmètre communal. A partir de ça, il est important de prévoir des
formes de collaboration entre Sousse et les villes qui partagent avec elles les
mêmes enjeux économiques et urbains.
URBANISME
4.6 Infrastructure de transport.
Il s’agit de renforcer le réseau routier local tout en tenant compte de son
articulation avec la structure autoroutière nationale et notamment l’autoroute
A1. Amélioration des différents modes de transport en commun puisqu’il
s’agit du secteur où il y a la marge de progression la plus importante. Tirer
profit de la position du port en plein cœur de la ville tout en renduisant les
nuisances qu’il peut occasionner. Profiter des autres infrastructures
portuaires et aéroportuaires régionales existantes et programmés (aéroport de
Monastir, aéroport d’Enfidha, port en eau profonde programmé à Enfidha) en
y assurant la connexion avec la ville.
Phase de Diagnostic
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28. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
4.7 Télécommunications.
La ville de Sousse est l’une des premières villes tunisiennes pour ce qui est
des réseaux de télécommunication. La relance de la compétitivité passe donc
par le renforcement des moyens existants tels que la téléphonie et le
développement des autres outils tels ceux offerts par l’internet.
4.8 Production foncière et immobilière.
Il s’agit de répondre aux besoins foncier et immobilier des activités et de la
population. Pour cela il est important de ne pas se focaliser sur la
viabilisation de terrains libres et la réalisation de nouvelles constructions. Il
est utile de réfléchir au recyclage des futures friches urbaines. Une attention
mérite d’être donnée à la densification des urbanisations existantes tout en
tenant compte de sont impact sur les autres aspects urbains (transport,
équipements, etc.).
SOCIAL
4.9
Dynamisation des territoires économiques.
Longtemps, l’aménagement des territoires a consisté à gérer l’implantation
territoriale de sites industriels. Il s’agit aujourd’hui de mettre les territoires
économiques en mouvement de manière à faciliter les échanges en leur sein,
dynamiser la capacité d’innovation et soutenir et accompagner les porteurs de
projets (industriels, associatives, sociaux…). La coopération entre le secteur
universitaire, le secteur associatif et le secteur économique est un atout pour
l’innovation dans le secteur économique de la ville.
4.10 Ville de Croissance Culturelle
La promotion de la production culturelle (cinéma, théâtres, festivals…etc) est
parmi les facteurs à développer dans la ville de Sousse. Ce facteur sera un
facteur d’attractivité qui contribue à dynamiser les autres secteurs
économiques et sociaux de la ville .
4.11 Valorisation du Capital Humain à travers l’éducation
Il s’agit d’améliorer la qualité de l’Education et de l’enseignement à travers
l’amélioration de l’infrastructure des institutions scolaires et universitaires et
l’encouragement des compétences scientifiques de la ville.
ENVIRONNEMENT
4.12Exploitation
naturelles.
rationnelle
et
durable
des
ressources
L’implantation des entreprises et de la population requiert la mise à
disponibilité de ressources (eau, énergie…) de façon à permettre la viabilité
et le développement. Une gestion rationnelle et planifiée qui vise à protéger
et réduire la consommation de ces ressources précieuses, mais
malheureusement limitées doit être adoptée afin de pouvoir garantir leur
durabilité pour soutenir la ville dans son objectif de développement.
4.13 Gestion intégrée et valorisation du littoral.
Le littoral de la ville de Sousse offre le cadre d’implantation et de
développement de plusieurs activités économiques : industries, activité de
pêche, tourisme (baignade, croisière, …), commerces et transport de
marchandises….La dégradation de la qualité des eaux côtières, l’atteinte à
l’écosystème marin et la disparition des plages sont des menaces
considérables pour la pérennité de ces secteurs (tourisme, pêche….) et des
freins incontestables pour le développement d’autres activités exploitant le
littoral. Il est donc impératif de protéger les côtes, dont la dégradation nuirait
certainement au développement économique.
Phase de Diagnostic
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29. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
4.14 Meilleure gestion et Valorisation des déchets.
La croissance économique et démographique s’accompagne nécessairement
par l’augmentation des déchets générés, dont les coûts de gestion sont de plus
en plus lourds à supporter. S’engager dans une démarche de valorisation
permet non seulement de limiter les impacts négatifs liés à cette génération
croissante mais aussi de mettre à profit ce gisement pour renforcer la
compétitivité de la ville. Développer les filières de valorisation permettrait
de créer de la richesse économique selon trois niveaux : 1)- En transformant
une matière première nocive d’une valeur ajoutée nulle en un produit
marchand exploitable (énergie, compost…), 2)- En attirant des
investissements qui vont accompagner l’émergence de ce nouveau secteur
économique, 3)- 3n amorçant la création de nouvelles entreprises qui vont
intervenir le long de la chaine de gestion (collecte sélective, recyclage,
compostage….). Ceci serait une opportunité pour générer de l’emploi, ce qui
augmenterait la capacité de la ville à attirer les ressources et compétences
humaines.
PROJETS
-
Extension du Technopole de Sousse.
Zone d’offshoring de Hammam Maarouf.
Elaboration d’un plan de gestion des déchets solides et Système de
traitement des déchets organiques.
Tableau de bord de suivi et de planification pour la gestion des
déchets ménagers.
Gestion des déchets de construction et des déchets verts
« Cluster » dédié à la mécatronique.
Gestion des boues des stations d’épuration Sousse Sud et Sousse
Hamdoun
Gestion de déchets de constructions et déchets verts
Elaboration d’un plan de gestion des déchets solides et Système de
traitement des déchets organiques
Projet SHMAIL
Projet Toit Solaire
Projet PROMOISOL
Promotion du photovoltaïque – La Convention des maires (En
attente)
Télégestion du réseau de l’éclairage public
Stratégie de gestion intégrée du réseau d’éclairage public (En attente)
3.5 FDP N°5 : Un littoral fragilisé
DESCRIPTION :
Sous l’influence des phénomènes naturels, de la population et des activités
humaines, le littoral de la ville est aujourd’hui très fragiulisé.
Deux causes de fragilisation
Depuis de nombreuses années, le littoral est fragilisé par la combinaison de deux phénomènes :
la pollution et l’érosion. D’une part, la baie de Sousse est exposée à des activités humaines
assez intenses ainsi qu’à un phénomène de remaniement des dunes et d’érosion des plages,
quoique local, mais assez remarquable. Cependant, cette fragilité du littoral constitue un
phénomène discontinu. Ainsi, la plage dite « touristique » située au nord de la ville connait une
faible dégradation alors que les signes d’érosion et de pollution sont plus accentués pour la
plage de Boujâafer et Hadroumette. Des manifestations d’instabilité très graves touchent le
littoral sud.
Phase de Diagnostic
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30. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
Un espace faiblement protégé
La protection du littoral est régie par peu de textes de loi, qui sont incomplets, souvent très
anciens, non dissuasifs, appliqués de manière non coordonnée par les institutions en charge.
Malgré des attributions renforcées dans le domaine de la protection environnementale, les
politiques nationales et locales semblent donner davantage la priorité aux aménagements à
retombée économique immédiate et ne se préoccupent qu’insuffisamment de la gestion
environnementale souvent considérée comme entravant, ou du moins ralentissant, leur propre
développement.
Une artificialisation importante sur un territoire restreint et invasion
du Domaine Public Maritime (DPM)
31% du bâtie de la commune de Sousse est concentré sur une bande de 1 km du trait de côte,
pourtant cette bande ne représente que 17.7% du territoire communal. Par ailleurs, la partie sud
du littoral de la ville de Sousse a fait l’objet d’une urbanisation anarchique. Les édifices et les
habitations ont fortement proliférés en aval de la dune bordière, dépassant ainsi les limites du
DPM.
L’impact négatif des oueds
Il y a, aujourd’hui, un déséquilibre entre l’apport et la soustraction en sédiments avec des
écosystèmes modifiés tels que les oueds qui se déversent dans la mer. Les aménagements
hydrauliques sur les principaux oueds et le débit d’écoulement qui a remarquablement augmenté
ces dernières années, contribuent à long terme à l’érosion des plages en réduisant la charge
alluviale. Par ailleurs les oueds charrient vers la mer des quantités considérables de déchets
solides et liquides, à la fois domestiques et industriels non traités.
Une « surexploitation » des plages
Le tourisme a intensifié l’utilisation du front de mer par l’installation des différents équipements
et exerce une pression notable sur la plage. Par ailleurs, certaines plages, à l’instar de celle de
Boujâafer, connaissent une sur fréquentation durant la période estivale. La fréquentation de cette
plage centrale dépasse sa capacité maximale. Elle offre un espace de 4m 2 /estivant, alors que la
norme tunisienne fixe cette valeur à 8m 2 /estivant. Ce phénomène s’accompagne généralement
d’une hausse des rejets de tous genres qui accentuent les signes d’instabilité côtière.
Des plages interdites à la baignade
Une campagne de mesure conduite par l’APAL entre 2001 et 2006 faisait état d’une forte
concentration en ortho-phosphates, en nitrites et en détergents, ainsi que des concentrations
alarmantes pour le mercure et le plomb au niveau de la plage populaire de Boujâafar et autres
points discontinus sur le littoral de la ville. De récentes analyses montrent que la partie sud
souffre, par ailleurs, d’une contamination microbiologique inquiétante avec une concentration
flambante en germes pathogènes, tels que les coliformes, les streptocoques fécaux et Salmonella.
La plage de Sidi Abdelhamid fait l’objet d’une interdiction de baignade depuis plusieurs années,
sur avis du Ministère de la Santé Publique. Celle de Gaied Sousassi est dans la plupart du temps
inapte aux activités aquatiques.
Pollution des plages et des eaux côtières
Les plages sont souvent sujettes à des pollutions occasionnées par des comportements
irresponsables de la part des baigneurs. Des déchets de tout genre sont rejetés le long des côtes :
restes de plats, mégots de cigarettes, papier, sacs en plastiques et déchets d’emballage. La
quantité de déchets collectée annuellement par les services municipaux s’élève à 100 tonnes. Les
nuisances et les pollutions liées aux déchets de plage se retrouvent la plupart du temps dans la
mer avec des répercussions importantes sur la faune et la flore, sur la salubrité des eaux et
l’esthétique des côtes.
Les eaux côtières sont également touchées par le phénomène de la
pollution. Elle est causée essentiellement par les effluents arrivant en mer par les oueds, ou par
rejet direct à travers l’émissaire de la station d’épuration de Sousse Nord, les raccordements du
réseau d’évacuation des eaux pluviales, ainsi que les rejets non contrôlés des activités de
transformation première et de conditionnement de poissons et les fuites de carburants lors des
ravitaillements et des vidanges des petits bateaux au niveau du port de Sousse.
Impact du changement climatique.
On ne peut faire abstraction de l’impact du changement climatique sur la vulnérabilité futur des
territoires littoraux. Dans une étude réalisée par le MEDD, le niveau de la mer sur les côtes
tunisiennes témoignerait d’une hausse entre 18 et 59 cm à l’horizon de 2100. La puissance et la
fréquence des phénomènes climatiques, tels que les houles et les vents, aggraveraient la menace
Phase de Diagnostic
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31. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
sur la stabilité des côtes fragilisées ; la vitesse d’érosion serait de plus en plus accélérée et le
retrait serait plus marqué. D’autant plus que, du fait de sa nature sableuse, les côtes de la ville
de Sousse sont vulnérables et s’apprêtent à subir d’importants reculs sous l’effet du vent et de la
dérive littorale.
JUSTIFICATION :
D’un point de vue économique, social et sanitaire, le littoral représente un capital
naturel important pour la ville, qu’il faut préserver.
Un capital important
Le littoral constitue un capital inestimable du fait de la valeur de ses écosystèmes et de sa
fonction à la fois économique (tourisme) et sociale (activités de détente). La ville de Sousse est
dotée d’un littoral qui s’étend sur à peu près 15.5 Km de linéaire, constitué essentiellement de
plages sableuses plus ou moins larges et aménagées pour recueillir les baigneurs pendant la
saison estivale.
Menace pour la durabilité du tourisme balnéaire.
L’érosion des plages et la pollution des eaux côtières constituent des freins notables au
développement du tourisme balnéaire à Sousse. Le linéaire côtier dégradé qui s’étend du port de
pêche et de commerce jusqu’à la rive gauche de l’oued Hamdoun représente 39 % du total côtier
de la ville. Ceci accentue la fréquentation de la plage touristique et la surexploitation de la plage
de Boujâafar. Avec les prévisions sur l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100 ; l’aléa
« érosion côtière » menace de plus en plus la stabilité et l’étendue des plages ce qui diminuera
davantage la capacité d’accueil touristique pour la baignade.
Avec la pollution des eaux de baignades et les risques de santé qui s’y découlent, l’avenir du
tourisme balnéaire est en danger.
L’étalement de l’urbanisation sur les côtes conjugué à l’invasion du DPM ont crée un
déséquilibre entre les proportions en sites protégés et les territoires artificialisés. Ceci diminue
considérablement l’attractivité de la ville. Les résidents et les touristes manquent de lieux de
détente. Enfin, l’explosion algale au niveau de certains sites balnéaires crée de plus en plus de
conditions malles saines de baignade et contribue à diminuer l’attrait des plages.
Atteinte à la santé.
Fréquenter des plages polluées peut avoir des répercussions plus ou moins dangereuses sur la
santé. Le développement des risques sanitaires est tributaire de la nature et la concentration du
polluant dans l’eau de mer, le sable ou les produits consommés. La zone de sidi Abdelhamid
semble la plus exposée à ces risques. Sa plage quoique impropre à la baignade, continue à
accueillir les résidents des quartiers de proximité. Cette zone abrite également une activité de
pêche, quoique peu développée mais pourrait être à l’origine d’un risque sanitaire réel lorsque
les produits sont contaminés.
Risques de salinisation des nappes d’eau
Les dunes bordières jouent un rôle majeur dans la protection des nappes souterraines d’eau
douce contre l’invasion marine et prévient donc la salinisation des nappes. L’artificialisation
galopante du littoral et l’invasion du DPM conduisent à la destruction de ces cordons dunaires.
Menaces sur l’équilibre des écosystèmes
Les conséquences de ces pollutions sont diverses. Les matières en suspension peuvent étouffer
des écosystèmes de grand intérêt, les nutriments provoquent la prolifération de macro algues et
de phytoplancton opportunistes, les macro-déchets peuvent tuer les mammifères marins comme
les tortues ou les oiseaux, les micropolluants perturbent la physiologie des espèces et se
concentrent dans les sédiments et le long des chaines alimentaires jusqu’à l’homme.
L’urbanisation croissante du front de mer par l’aménagement des esplanades, des édifies et la
mise en place des équipements réduisent l’échange terre – mer déséquilibrant ainsi le littoral.
Destruction des dunes bordières, un enjeu majeur
Les dunes bordières jouent un rôle primordial pour protéger les terres intérieures. En
s’interposant entre la plage et les terres en amont elles ralentissent l’érosion des côtes en
absorbant l’énergie des vagues. Elles sont aussi indispensables pour protéger les infrastructures
contre l’inondation et l’ensablement et les nappes contre la salinisation. L’aménagement de
certaines esplanades et l’invasion du DPM ont provoqué la destruction du cordon dunaire. Les
territoires situés dans les rivages et les édifices qui empiètent le DPM et qui se concentrent
surtout à proximité immédiate de la mer pourraient subir le risque de la submersion marine.
Phase de Diagnostic
Page 30
32. Stratégie de Développement de la Ville de Sousse
D’ailleurs nombreuses habitations sont déjà submergées par les eaux, suite au recul du trait de
côte et l’élévation du niveau de la mer, au niveau de la plage Gaied Souassi.
FAIT
Un Littoral fragilisé
DEFIS
ECONOMIE
5.1 Une gestion optimale du littoral.
La mer côtière de la ville est convoitée par de nombreux usages tels que la
pêche, les infrastructures de transport maritime, la baignade, la promotion
immobilière, etc. Cette diversification d’usage et l’exploitation non optimale
de cette ressource a entrainé la dégradation du front mer, ajoutée à ceci les
dépassements des promoteurs au niveau du trait de côte qui n’a su
qu’aggraver sa dégradation et a conduit à un paysage défiguré. La protection
du littoral s’impose aujourd’hui à deux niveaux. D’une part, la plage
constitue la première source d’attractivité touristique, où 80% des touristes
en sont motivés, et sa protection devient une priorité absolue pour la
durabilité de cette activité et son développement. D’autre part, une stratégie
d’exploitation optimale des ressources halieutiques doit voir le jour afin de
préserver l’écosystème côtier et ne plus nuire davantage au littoral.
GOUVERNANCE
5.2 Stratégie de sauvegarde du littoral.
La diversification des usages, incite à avoir une vision globale sur les
menaces actuelles qui pèsent sur le littoral, d’autant plus que les enjeux ne se
limitent pas à l’aspect écologique mais revêtent une dimension socioéconomique. La stratégie d’intervention et de sauvegarde proposée devrait se
fonder sur les principes fondamentaux du développement durable et plus
particulièrement: l’anticipation, l’évaluation stratégique, la participation, le
partenariat, l’intervention préventive/curative et la conservation.
5.3 Application des règlementations.
Il est également nécessaire de réviser les mécanismes liés à l’application de
ces lois et d’avoir les moyens de verbalisation adéquats. Enfin, il est
primordial de créer plus de coordination et de synergie dans la gestion des
menaces littorales entre les différentes entités en charge.
5.4 Rôle de la
l’environnement.
Société
Civile
dans
la
protection
de
Les associations et l’ensemble de la société civile ont un rôle important dans
la sensibilisation de la population à la protection de l’environnement. De
même que leur implication dans des projets relatifs à la question
environnementale est essentielle.
URBANISME
5.5 Réhabilitation du littoral
Jusqu’aujourd’hui, les constructions, les esplanades et les
infrastructures empiétant sur le DPM ont accentué l’aléa de
l’érosion côtière. Il s’agit donc de mener une démarche urbaine et
un mode d’occupation du littoral qui tient compte de la
préservation de sa dynamique naturelle.
5.6 Mise à niveau des infrastructures d’assainissements
Il est nécessaire de mettre à niveau les infrastructures d’assainissements et de
réhabiliter voir d’étendre les stations d’épuration actuelles afin de répondre
aux besoins de la ville qui dépassent les capacités de ces infrastructures et
Phase de Diagnostic
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