2. Démantèlement
outenir les candidats SUD-Rail,
c’est s’opposer au démantèlement
de notre Etablissement public SNCF
Une dynamique de casse l’excédent d’exploitation de la
soutenue à l’extérieur et au SNCF produit par le travail des che-
sein de la SNCF minot-e-s, afin de “couvrir” le dés-
La situation périlleuse de la SNCF engagement de l’Etat dans
découle d’un double mouvement. l’entretien et le développement du
Le premier est sa mise en concur- réseau. Les péages d’infrastructure
rence par les directives et règle- de la SNCF à RFF, qui étaient de
ments élaborés à jet continu par la 900 millions d’euros en 1997, ont
Commission européenne, cette atteint 3,2 milliards d’euros en
agence régionale de l’Organisation 2010 et devraient encore augmen-
Mondiale du Commerce. Le second ter d’au moins 50 % d’ici 2015 !
correspond aux décisions des gou- Quant aux cheminot-e-s, ils/elles
vernements et des dirigeants de la sont condamné-e-s à se serrer tou-
SNCF qui, anticipant et renforçant jours plus la ceinture et à voir le ré-
les obligations européennes, la frag- seau ferroviaire national se
mentent toujours plus en activités dégrader et se réduire…
étanches, sommées d’être renta- SUD-Rail est la seule organisation
bles, au prix d’attaques répétées syndicale à avoir dès sa création
contre le statut des cheminot-e-s. analysé cette dynamique et à s’y
Le but de cette désintégration est être opposée sans relâche, même
En attendant clairement de permettre aux lorsque, de 1997 à 2002, le gouver-
la privatisation intérêts privés de capter les trafics nement dit de la “Gauche plurielle”
des TER rentables et de briser l’unité et les a prétendu réformer la réforme
Le règlement européen rela- capacités de résistance des salarié-e-s. tout en lui permettant en réalité de
tif aux services publics de Une méthode unique est appliquée se mettre en place et d’approfondir
transports de voyageurs depuis la “réforme ferroviaire” de ses effets néfastes.
permet aux Conseils régio- 1997 qui a créé Réseau Férré de
naux de confier la gestion
des TER à des opérateurs France : affaiblir la SNCF publique,
privés ; Véolia et d’autres tout en prétendant la sauver. Le fret ferroviaire préfigure
prédateurs des deniers pu- l’avenir des autres “branches”
blics piaffent déjà d’impa- Le fret, soumis à la concurrence
tience ! Ils ont trouvé avec Un dispositif de hold-up depuis 2006, a été le champ d’ex-
le Sénateur UMP Grignon,
auteur d’un projet de rap- permanent du travail des périence du processus “autonomi-
port en avril 2010, un fidèle cheminot-e-s sation + filialisation + privatisation”.
allié qui préconise cette La création de RFF a été “vendue” Cinq opérateurs privés assurent
mise en concurrence, se soi-disant pour désendetter la désormais 17% du tonnage du fret
montrant par là plus sou- SNCF. Celles et ceux qui ont cru à ferroviaire en France, pour l’essen-
cieux du respect béat de
l’idéologie néolibérale que cette fable ont refusé d’entendre tiel par la captation, à coup de
des résultats positifs obte- l'analyse immédiate de SUD-Rail, dumping social, de trafics rentables
nus par la gestion publique selon laquelle les frais financiers de la SNCF, sans induction de trafic
des TER. sortis des comptes de la SNCF par supplémentaire, bien au contraire.
la porte d’une reprise de la dette Pour répondre à cette concurrence,
La direction SNCF, une fois
de plus, anticipe le mouve- d’infrastructure par RFF y revien- la direction SNCF a commencé à
ment en créant des établis- draient rapidement par la fenêtre découper ce qui reste du fret ferro-
sements « mono-activité et des péages d’infrastructure versés viaire en cinq entités filialisables –
multi-métiers » qui facilite- par la SNCF. En effet, RFF, gestion- avant d’être privatisées – ainsi qu’à
ront le transfert en une naire d’infrastructure séparé irres- supprimer les dispositifs (triages,
seule fois des personnels
cheminots nécessaires aux ponsable quant à la qualité des gares, lignes), les effectifs et les
opérateurs privés choisis services ferroviaires rendus, n’est compétences qui permettaient
par les Régions. autre qu’une machine à siphonner l’existence d’un plan de transport
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3. pour les wagons isolés. Les consé- Une étape cruciale de la casse :
quences de cette politique et des la Direction des Circulations
“plans Fret” successifs sont sous nos Ferroviaires (DCF)
yeux : en 2010, le trafic fret ferro- En 2010 a été mise en place l’Au-
viaire de la SNCF est divisé par deux torité de Régulation des Activités
par rapport à 2002. Quant aux che- Ferroviaires (ARAF) qui, loin de ré-
minot-e-s du fret, ils/elles sont vic- gler les difficultés d’exploitation en-
times d’une maltraitance sociale qui gendrées par l’organisation éclatée
ressemble fort à celle qui a prévalu du rail français, voit ses missions de
à France-Télécom : suppressions “régulation” limitées par la loi à
brutales de postes, mobilité forcée, celles d’un énième gardien de la
négation des compétences, muta- concurrence. En d’autres termes,
tion dans les agences d’intérim in- cet organisme, récemment installé
ternes que sont les “Espaces au Mans, va passer l'essentiel de
Mobilité Emploi”. Les mêmes poli- son temps à “chercher des poux” à
tiques ont évidemment les mêmes la SNCF dans une traque obses-
effets en termes de souffrance au sionnelle aux atteintes à la “concur-
travail et de drames humains. rence libre et non faussée” !
Profitant de la loi qui a créé l’ARAF
C’est bientôt le tour des trafics et avec l’aide empressée de la di-
voyageurs à grande distance… rection de la SNCF, le gouverne-
Depuis fin 2009, le trafic interna- ment a encore renforcé la
tional de voyageurs est ouvert à la fragmentation du système : la DCF,
concurrence et l’association Treni- “autonome” mais aux ordres de
talia-Véolia fera circuler dès 2011 RFF, a été créée au sein de la SNCF
des trains entre la France et l’Italie. en y rattachant les 14 000 chemi-
Un quatrième “paquet” de direc- not-e-s du secteur “Mouvement-
tives/règlements européens, déjà Sécurité”.
prêt, parachèvera la mise en
concurrence complète de la SNCF
sur tous les trafics intérieurs de
voyageurs. Au surplus, la récente
campagne médiatique sur le sauve-
tage des trains Corail classiques par
l’Etat cache une imposture : sur les
210 millions d’euros affectés au
maintien de ces trains, 175 millions
proviennent de la SNCF elle-même
(augmentation des tarifs TGV et
nouvelles pressions à la productivité
sur les cheminot-e-s) ; en outre, le
gouvernement s’engage à ouvrir
ces trafics à la concurrence d’ici
trois ans. Pour accompagner cette
“ouverture”, la direction SNCF a
créé en 2010 la branche “Gares et
connexions”, dont la SNCF sera un
client parmi d’autres, selon une lo-
gique conduisant à la privatisation
de cette branche ou à son ratta-
chement à RFF, qui ne rêve que des
profits commerciaux susceptibles
d’être tirés des gares.
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4. Démantèlement
La sécurité des circulations et – sans l’avoir voulu ! – à la DCF
les conditions sociales constatent déjà que leurs condi-
sacrifiées tions sociales et la qualité du dia-
Le processus en cours, qui dresse logue social dans cette entité
des murs au sein de l'Etablissement autonome ne pèsent pas bien lourd.
public SNCF, est aberrant au regard
de la sécurité. L'expérience des ca- Il n’est plus temps de
tastrophes industrielles a conduit le tergiverser !
législateur à fonder la sécurité sur Dans ce paysage ravagé, la “SNCF
la responsabilité des dirigeants intégrée”, dont se gargarise encore
d’entreprises qui se doivent donc, son président et quelques diri-
directement ou par délégation, de geants naïfs ou cyniques, n’est déjà
veiller à la cohérence sans faille du plus qu’une fiction. Les consé-
système et à ce que chaque agent quences de cette désorganisation
sous leurs ordres assure correcte- sont déjà graves pour les conditions
ment ses missions de sécurité. Dans de travail des cheminot-e-s, pour la
le schéma mis en œuvre, les diri- sécurité des circulations et pour
geants de la SNCF ne pourront rien l’économie du système ferroviaire.
imposer au patron de la Direction Le temps presse car dans les toutes
des Circulations Ferroviaires et les prochaines années va se jouer l’is-
Voter SUD-Rail systèmes de sécurité de la SNCF et sue du processus engagé en 1997, à
Voter SUD-Rail en mars de la DCF vont diverger. Il n'y a plus savoir la paralysie du système fer-
2011, c’est affirmer avec d’architecte global de la sécurité du roviaire national accompagnée
force que le système système ferroviaire et personne, pas d’accidents récurrents, ou bien,
ferroviaire public est un même dans les services de l’Etat, ne comme le propose SUD-Rail, le re-
outil trop précieux
pour être laissé à la dis- se considère responsable des pro- tour à un système ferroviaire natio-
crétion d’un gouverne- blèmes d'interfaces entre les deux nal présentant le maximum
ment et de systèmes et entre ceux-ci et les au- d’intégration compatible avec la lé-
technocrates convertis tres opérateurs ferroviaires ! De gislation européenne qu’il nous fau-
au dogme néolibéral, plus, les cheminot-e-s rattaché-e-s dra parvenir à modifier.
inconscients de la va-
leur de ce qu’ils brisent
depuis bientôt 15 ans.
Pire encore, les diri-
geant-e-s de la SNCF se
sont montrés, durant
cette période, incapa-
bles de défendre les
principes fondamen-
taux de la fiabilité, de
la sécurité et de l’utilité
publique du système
ferroviaire qui leur a
été confié.
En votant SUD-Rail,
vous ferez entendre les
voix de celles et ceux
qui connaissent et exer-
cent vraiment les mé-
tiers du rail et qui ne
veulent pas les laisser
détruire sans réagir.
Seule une résistance
déterminée permettra
de stopper la démoli-
tion de la SNCF pu-
blique et du statut de
ses salarié-e-s !
Voter en mars 2011
pour les candidat-e-s
présenté-e-s par SUD-
Rail, c’est vous associer
à cette résistance.
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