Le Smartguide 2014 de l'#energie durable est sorti! Cette année, The Smart Company y a participé et vous parle de Flexenergy! Et s'il était possible de gérer les unités de production et de consommation d'énergie? (Plus d'info: http://bit.ly/1q0iL2E) #renewables #energyefficiency #smartgrid #ICT #cleanweb #cleantech
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3. Smartguide de l’énergie durable 3sommaire |
Editorial................................................................................................................................................................ p.5
Vers une énergie durable..................................................................................................................... p.6
Partie 1 : analyses transversales
2013 dans le monde....................................................................................................................................... p.8
2013 en Belgique............................................................................................................................................. p.10
Prix de l’énergie en 2013.............................................................................................................................. p.12
Partie 2 : L’utilisation rationnelle de l’énergie
dans tous ses états
Consommation énergétique ..................................................................................................................... p.18
Bâtiment.............................................................................................................................................................. p.20
Transport............................................................................................................................................................. p.23
Industrie............................................................................................................................................................... p.25
Electricité............................................................................................................................................................ p.27
Partie 3 : évolution des filières
Statistiques des sources d’énergies renouvelables........................................................................ p.30
Biomasse............................................................................................................................................................. p.36
Solaire photovoltaïque.................................................................................................................................. p.43
Solaire thermique............................................................................................................................................ p.46
Eolien..................................................................................................................................................................... p.48
Hydroélectricité................................................................................................................................................ p.54
Géothermie........................................................................................................................................................ p.57
Pompes à chaleur............................................................................................................................................ p.59
Partie 4 : infrastructures
Cogénération et réseaux de chaleur...................................................................................................... p.64
Réseaux et stockage..................................................................................................................................... p.65
Partie 5 : Répertoire des acteurs publics en Belgique............................. p.69
Sommaire
4. 4
Colophon
Le SmartGuide de l’énergie durable est édité par l’APERe asbl, Association
pour la Promotion des Energies Renouvelables - www.apere.org.
Rédaction
• Jean CECH
• Johann DUMORTIER
• Christophe HAVEAUX
• Michel HUART
• Suzanne KEIGNAERT
Expertises
• Bruno CLAESSENS (APERe)
• Johanna D’HERNONCOURT (APERe)
• Eric DUMONT (UMONS)
• Francis FLAHAUX (FRW)
• Gregory NEUBOURG (APERe)
• Laurent SOMER (ValBiom)
• Benjamin WILKIN (APERe)
• Laurent Anzalone (ValBiom)
• Cécile Heneffe (ValBiom)
• Pierre Martin (ValBiom)
Contact
Christophe HAVEAUX – chaveaux@apere.org
Régie publicitaire
Expansion
www.expansion.be
Contact
Carole Mawet – carole.mawet@expansion.be
Version numérique disponible gratuitement en ligne
Version imprimée : 20 € TTC - Hors frais d’envoi
www.smartguide.be
Le SmartGuide s’appuie sur l’expertise développée par la revue Renouvelle,
qui analyse chaque mois l’actualité de l’énergie durable.
Renouvelle est réalisé avec le soutien de :
Avec la collaboration de
5. Smartguide de l’énergie durable 5
Editorial
SmartGuide 2014
Plus clair, plus dynamique, plus engagé
Cette deuxième édition du SmartGuide conserve, sur le plan de la démarche,
le même objectif que la première édition : vous aider à apprécier le chemin
parcouru par la transition énergétique d’une année à l’autre à travers la pro-
gression du renouvelable.
Nous avons surtout cherché à la rendre plus lisible à travers une structure qui
part systématiquement d’une situation existante – le contexte - pour aboutir à
un certain nombre de perspectives qui apparaissent déjà clairement pour les
années à venir. En nous attardant, le cas échéant, sur ses dimensions ‘techno-
logies’ et ‘métiers’.
Nous avons également voulu rendre cette structure plus cohérente par rapport
aux objectifs de l’APERe, définis par la Charte pour une énergie durable, et à
notre suivi de l’actualité dans Renouvelle.
Après un rappel des principaux développements de l’année écoulée – actualité
internationale, nationale et évolution des prix-, votre SmartGuide 2014 prend
donc appui sur une première partie centrée sur ce qui fait le fondement de
notre démarche : l’utilisation rationnelle de l’énergie – l’URE. Nous la déclinons
dans quatre domaines essentiels : le bâtiment, les transports, l’industrie et la
production d’électricité. Nous vous y livrons à la fois les chiffres clés et les inter-
prétations forcément subjectives qu’ils inspirent.
Viennent ensuite les évolutions constatées au sein des filières renouvelables, au
regard des chiffres les plus parlants, et les développements récents en matière
d’infrastructures énergétiques. Avec la même dynamique de présentation :
contexte, avancées, technologies, métiers, perspectives.
Enfin, notre répertoire des acteurs publics vous permettra de rapidement trou-
ver un contact utile.
Bonne lecture !
éditorial |
6. 6
viser 100% d’énergies renouvelables
(er)
L’énergie durable assure, pour tous et dans la durée, un accès
aux services énergétiques elle implique l’équilibre entre une
offre énergétique basée sur des sources renouvelables et une
demande maîtrisée par une utilisation rationnelle de l’énergie
(comportements judicieux et équipements efficients).
utilisation rationnelle de l’énergie
(ure)
L’URE assure en suffisance l’accès aux services énergétiques.
Elle fait le choix des solutions individuelles et collectives qui
induisent la plus petite consommation d’énergie elle combine
comportements judicieux et équipements énergétiquement
efficients.
Vers une énergie durable
Des notions à concrétiser
Comportement judicieux
1. Faire la chasse au gaspillage
Exemples : extinction des lumières inutiles, suppression
d’achats superflus
2. Adapter le mode de vie et les activités
Exemples : sobriété, consommation au meilleur moment,
transports en commun
3. Accroître la durée de vie des biens
Exemples : entretien du matériel, choix d’équipements à
longue durée de vie
Equipement efficient
1. Technologies qui réduisent les pertes de conversion
Exemples : chaudières à haut rendement, ampoules
économiques, électroménagers A++
2. Objets et infrastructures qui réduisent les consommations
d’énergie associées à leur usage
Exemples : véhicules légers, isolation d’un bâtiment, noyaux
d’habitat
3. Matériaux et services à moindre énergie incorporée (énergie
grise)
Exemples : circuits courts, isolants naturels, produits de saison
Équipement
Tendance
Energie durable
Comportement
Renouvelable
ER
URE
Fig. Extrait de la charte pour une énergie durable : www.apere.org
Une démarche URE est complète si elle agit à tous les niveaux suivants :
7. Smartguide de l’énergie durable 7partie 1 : analyses transversales |
Partie 1
Analyses
transversales
8. 8
2013, la crise gagne le monde. On n’hésite plus à parler de
récession. Partout, et tout particulièrement en Europe, l’ac-
tivité économique a plongé. Sur le plan énergétique, avec
le ralentissement de la production, cela offre l’illusion d’une
consommation d’énergie qui se tasse. Mais cela révèle aussi
un secteur électrique qui se retrouve soudain en surcapaci-
té. Au point que certaines unités de production en viennent
à être mises à l’arrêt faute de rentabilité (Renouvelle n°58,
p.4 et Renouvelle n°60, p.1).
à la recherche d’une transition équitable
Les prix de l’énergie ont chuté avec la demande, mais on a
le sentiment de payer de plus en plus cher. Et là, on pointe
surtout du doigt la montée en puissance des renouvelables.
Celle qui a été voulue par l’Europe – les fameux objectifs
20/20/20. On est d’autant plus enclin à l’incriminer qu’elle a
un coût qui apparaît très vite sur la facture des particuliers
comme des industriels : il est désormais deux fois plus élevé
en Europe qu’aux Etats-Unis et 20% de plus qu’en Chine.
Pourtant, selon une étude de la Commission européenne, le
soutien aux renouvelables n’aurait qu’un impact limité : 7,2%
dans l’augmentation de la facture de l’industrie, 5,4% dans
celle des ménages. Le principal élément qui fait gonfler les
prix de l’énergie en Europe, c’est sa dépendance aux impor-
tations : 54% en 2011. Et ce sont précisément nos efforts en
matière d’efficacité énergétique et dans le développement
des renouvelables qui tempèrent cette dérive. Beaucoup
ont le sentiment que la colonne ‘débit’ du renouvelable (les
coûts de la transition) occulte systématiquement la colonne
‘crédit’ (ses apports en termes financiers, industriels et envi-
ronnementaux).
Qu’importe, les Etats n’ont plus de sous. Ils se sont déjà sai-
gnés à blanc pour renflouer leurs banques victimes de la
bulle financière. Industriels et particuliers réclament un allè-
gement de leur facture énergétique (Renouvelle n°58, p.4).
L’Europe rechigne à se lancer, comme les Etats-Unis, sur la
piste des gaz de schistes - histoire de regagner un peu d’in-
dépendance énergétique ? Eh bien, le bouc émissaire est
tout trouvé : on va revoir, sinon supprimer, tous ces coû-
teux soutiens aux renouvelables. Après tout, ils ont eu leur
chance : les investissements mondiaux dans les énergies
renouvelables ont été multipliés par 6 entre 2004 et 2012 !
Les investisseurs préfèrent attendre
Cette remise en cause du statut privilégié des énergies re-
nouvelables dans la transition énergétique, c’est la grosse
tendance qui s’est affirmée en 2013. Les investisseurs qui
doivent souvent leur survie à leur capacité d’anticipation ne
n’y sont pas trompé. Ils avaient prévu le coup de longue
date. En 2013, les investissements européens dans le renou-
velable ont chuté de plus de 40% (tombant de 97,8 milliards
en 2012 à 57,8 milliards). L’Europe s’est vue souffler la pre-
mière place du marché au profit de la Chine (elle-même en
recul en matière d’investissements).
Et comme s’il manquait une image pour illustrer cette petite
crise de doute, Désertec, l’un des projets phares qui portait
l’espoir d’une réflexion énergique à grande échelle, auda-
cieuse et ambitieuse, marque le pas (Renouvelle n°58, p.5).
2013, un tournant. Les énergies renouvelables jusque-là adulées en tant qu’alternatives potentielles aux ressources
carbonées, voient leur statut privilégié d’enfant prodige de la classe énergétique contesté. En cause, une crise finan-
cière qui n’en finit pas, une compétitivité technologique qui affleure çà et là, et quelques perspectives de ‘revenons-y’
ouvertes par les énergies fossiles non conventionnelles... Le temps d’une pause et d’un recadrage.
Le renouvelable n’est plus l’enfant
gâté de la planète énergie
87%En mars 2013, la production renouvelable du
Portugal a couvert 87% des besoins en électri-
cité du pays. C’était également le cas à 70% pour
les trois premiers mois de l’année (Renouvelle
n°53, p.4) !
Le chiffre
International | 2013 dans le monde
9. Smartguide de l’énergie durable 9partie 1 : analyses transversales |
le 5e
rapport du GIEC impose une piqûre
de rappel
Six ans après son 4e
rapport, le GIEC publie mi-2013,
le Volume 1 de son nouveau et 5e
rapport : « Change-
ment climatique 2013 : les éléments scientifiques ». Pas
de (bonnes) surprises, hélas. Le climat se réchauffe bel
et bien et les activités humaines y sont pour beaucoup.
La température à la surface du globe a été la plus élevée
au cours des trois dernières décennies. Plus élevée qu’au
cours de toute autre décennie depuis 1850. Estimations,
prévisions, hypothèses confirment une fois de plus le che-
min à suivre pour limiter les dégâts (Renouvelle n°54, p.4
et Renouvelle n°61, p.9).
Cette confirmation au crayon gras des méfaits à venir des
émissions de GES semble avoir laissé de marbre les déci-
deurs réunis à Varsovie pour la Conférence sur le Climat.
En dépit des exhortations de nombreuses délégations et
du coup de gueule des ONG, ils se sont refusés à prendre
des engagements concrets et forts pour freiner sinon
maîtriser la tendance. La nature, de son côté, persiste et
signe : 2013, est la 6e
année la plus chaude depuis 1850.
Le ‘conventionnel’ n’a pas dit son
dernier mot
Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), c’est en
2013 que la production d’hydrocarbures conventionnels
devrait entamer son déclin. Mais ce n’est pas pour autant
le début de la fin des carburants fossiles de ce type. Pour
prendre le relais, les Etats Unis comptent désormais sur
les ressources dites ‘non conventionnelles’ (gaz et huiles
de schistes essentiellement). L’Agence prévoit que cette
filière permettra aux Etats-Unis de reprendre leur auno-
mie énergétique et de ravir même à l’Arabie saoudite sa
place de premier producteur mondial de pétrole.
Cette piste suscite des tentations un peu partout dans le
monde. Et même en Europe où quelques pays comme la
Pologne, l’Allemagne ou le Royaume-Uni font déjà fi des
craintes que son exploration sucite sur le plan écologique.
Le charbon aussi – surabondant dans certains pays comme
la Chine et l’Allemagne – retrouve grâce aux yeux de ceux
qui voient dans les nouvelles technologies de séquestra-
tion du carbone (CSC) le prétexte à parler de charbon
‘propre’ et à lui faire retrouver le chemin des fours.
Le marché du CO2
ne joue pas son rôle
On se réjouissait en début d’année 2013 du recul constaté
des émissions globales de gaz à effet de serre (- 1,4% en
2012). On avait doublement tort. Car cette performance
était essentiellement imputable à la crise économique. Et
elle avait aussi pour effet désastreux de gonfler plus en-
core la masse de quotas excécendaires mis sur le marché.
164 millions de quotas sont ainsi venus s’ajouter au gros
milliard qui noyait déjà le système. Ce qui a fait tomber le
prix de la tonne autour de 5 euros alors qu’il devrait dé-
passer les 20 euros pour être un tant soit peu efficace et
pousser les industriel à réduire drastiquement leurs émis-
sions de GES. D’où l’idée de la Commission européenne
de geler jusqu’à 2019 (« backloading ») 900 millions de
quotas pour faire remonter le cours. Il a fallu toute l’année
2013 pour que les parlementaires européens y consentent
du bout des lèvres (Renouvelle n°54, p.7).
ZOOM Allemagne : une stratégie rentable
Selon une étude de l’Institut Fraunhofer IWES, la transition énergétique est une vraie opportunité pour l’Allemagne.
D’ici 15 à 20 ans, l’investisement annuel sera inférieur aux seules économies réalisées sur les importations d’énergies
fossiles. Dans la foulée, 92 entreprises et associations professionnels du renouvelable interpellent la Commission euro-
péenne : « Un objectif européen ambitieux en matière d’énergies renouvelables stimulera la croissance verte, créera
570.000 emplois supplémentaires et économisera 260 milliards d’importations d’énergie fossile » (Renouvelle n°55 p.4).
2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
-60
-40
-20
0
20
40
60
80
Coûts/Bénéfices(milliardsd’euro)
Année
Bénéfices (Achat de combustibles fossiles évités)
Coûts « Photovoltaïque »
Coûts « Éolien onshore »
Coûts « Eolien offshore »
Coûts « d’infrastructure »
Coûts « Transports électriques »
Coût « stockage (Power2Gas et autres systèmes) »
Coûts « Pompes à chaleur »
Coûts « Isolation des bâtiments »
Bénéfices-Coûts
FIG. 1 : Diagramme coût/bénéfice de la transition énergétique allemande
Hypothèses : Pas de taux d’actualisation sur le capital et prix de l’énergie constant
Source : Fraunhofer IWES - http://www.iwes.fraunhofer.de
10. 10
L’histoire se souvient d’abord des drames, des scandales et
des coups de gueule. Et dans un premier temps, ce qu’on est
surtout tenté de retenir de l’année écoulée, c’est ce qui nous
a fait frôler la déroute. Une concurrence chinoise débridée,
un système de soutien au photovoltaïque résidentiel qui
met un an à sortir de l’ornière et laisse tout un secteur K.O.
(Renouvelle n°51, p.1). De nouvelles implantations éoliennes
qui jouent les pestiférées dans le débat médiatique. La valo-
risation de la biomasse qui se carambole sur fond de pénu-
rie alimentaire. Des crêpages de chignon télévisés autour
d’un climatoscepticisme suranné. Des querelles d’experts à
propos de la norme ‘zéro énergie’... Mais comme souvent, le
brouhaha occulte le travail de fond qui avance en coulisse.
Du global au particulier
L’année 2013 voit émerger la vision stratégique à long terme
(2050) adoptée en mai par le gouvernement fédéral, tra-
çant les grandes orientations qui font consensus en matière
de développement durable.... et bien entendu les choix
énergétiques qui la sous-tendent (Renouvelle n°56, p.1). Et
dans la foulée, on s’intéressera de près aux différents scé-
narios élaborés pour imaginer une Belgique sevrée du car-
bone. Avec à chaque fois un même souci d’échapper aux
visions fantasmées pour développer des approches prag-
matiques, en écoutant l’ensemble des acteurs. Et tant pis
si, consensus oblige, la vigueur des engagements concrets
laisse parfois sur sa faim. Car on avance par ailleurs dans le
pratico-pratique.
On se concentre sur le concret
Voyez la laborieuse émergence du nouveau cadre éolien
wallon (Renouvelle n°52, p.1), l’élaboration méticuleuse d’un
plan Qualiwatt pour calmer et résorber les poussées de
fièvre dans le photovoltaïque résidentiel, la patiente, mais
indispensable mise au point d’un nouveau Schéma de Déve-
loppement de l’Espace Régional (SDER)... Voyez aussi les
réflexions très concrètes et ambitieuses menées autour de
la directive de performance énergétique des bâtiments et
plus largement des villes durables de demain. Voyez le tra-
vail de structuration et de rationalisation engagé pour faire
converger dans une nouvelle structure – BERA – le travail de
recherche belge dans les domaines de l’énergie. Voyez les
différentes cartographies développées par le Cluster Tweed
pour mettre en lumières les forces et faiblesses des chaînes
de valeur au sein des filières renouvelables. Voyez la mise en
place, toujours au niveau national, d’un système harmonisé
et intégré – RESCERT – de certification professionnelle au
sein des filières. Voyez le Championnat des énergies renou-
velables et derrière lui, toute cette mise en ordre de bataille
qui se fait jour au niveau local... C’est tout un secteur qui
semble avoir atteint l’âge de raison.
PEB
Zéro énergie : un objectif qu’on peut toucher du doigt
Le rêve d’architecte visionnaire s’est mué en projet de
société. Une décennie à peine aura suffi. L’impulsion de
la directive européenne de 2002 dite PEB y est pour
beaucoup. Mais c’est sans doute à l’engouement créa-
tif des concepteurs du bâti (architectes et ingénieurs-
architectes principalement) que l’on devra le profond
changement de mentalité qui s’est opéré depuis. Vu le
secteur, on peut imaginer que cela prendra du temps à
se concrétiser largement sur le terrain. Mais c’est claire-
ment en marche. Passif d’abord, zéro énergie ensuite,
énergie positive peut être un jour, le secteur du bâti-
ment devrait sortir à terme de la frange des obèses
de la classe énergétique. Forte de ce constat, l’Europe
a choisi de battre le fer tant qu’il est chaud. La nou-
velle directive ‘Recast’ 2010/31/UE, entrée en vigueur
en 2013, affiche des ambitions qui feraient pâlir d’envie
les technocrates européens en charge des transports.
Une ambition relayée avec volontarisme par la Région
bruxelloise dont les bâtiments engloutissent à eux seuls
les trois quarts de la consommation finale d’énergie de
la Région (Renouvelle n°57, p.1).
2013, année mouvementée pour le secteur des renouvelables. Des dossiers polémiques d’abord, comme la remise
en cause des systèmes de soutien publics ou des nouvelles implantations éoliennes terrestres. Mais en toile de fond,
le secteur prend ses marques et se professionnalise. Derrière les prises de position politiques, les professionnels se
tiennent à l’écart des déclarations de principe et des invectives. On se parle, on s’organise, on se structure. Le métier
qui entre.
Vers l’âge de raison
2013 en Belgique
11. Smartguide de l’énergie durable 11partie 1 : analyses transversales |
De Solwatt à Qualiwatt
Volte-face meurtrière
Dès janvier 2013, ce n’était déjà plus une surprise pour
personne : le régime Solwatt avait fait son temps ; le
mécanisme wallon de soutien au photovoltaïque allait
être révisé. Toute l’année écoulée avait été émaillée
d’évaluations et de déclarations sur l’impact financier
du système des certificats verts dans le résidentiel.
Les montants évoqués étaient assez surréalistes pour
qu’on s’attende à un changement de cap radical. Il l’a
été puisque le nouveau système proposé en fin d’an-
née, Qualiwatt, excluait tout simplement la formule
du certificat vert à valeur variable pour se retrancher
sur une formule de prime avec garantie de retour
sur investissement. Avant même d’être précisément
formulée, l’effet d’annonce s’est révélé meurtrier. En
quelques mois, l’onde de choc avait jeté au sol une
bonne partie des acteurs économomiques du secteur :
selon la fédération Agoria, le secteur aurait perdu
1.250 emplois en 2013 dont la grande majorité dans la
filière photovoltaïque. Mais, renforcée par les rumeurs
propagées partout en Europe, l’annonce avait aussi
distillé le doute dans toutes les filières. Avec en sus, un
terrible sentiment de vulnérabilité. La poule aux œufs
d’or est passée à la casserole budgétaire.
Blackout
La Belgique continue à se faire peur
Une fois encore, à la veille des frimas, d’aucuns avaient
évoqué les risques de blackout. Et ce n’était pas sans
arrière-pensées : sortie programmée (mais pas encore
totalement phasée) du nucléaire, crise de croissance
du réseau, perte de compétitivité des centrales au gaz,
poids du renouvelable... En juillet, le Conseil des ministres
approuve le plan Wathelet. Il insiste sur la nécessité de
peaufiner la gestion de la demande, de muscler les inter-
connexions... Mais il instaure aussi la mise en réserve fi-
nancée de centrales de production dont les énergéticiens
avaient évoqué la fermeture pour cause de non-rentabi-
lité. Il évoque même des appels d’offres pour de nouvelles
unités... tout en confirmant la prolongation de Tihange1.
ACCORDS DE BRANCHE
Nos industriels gardent le cap
L’efficacité énergétique fait son chemin au sein des entre-
prises. Alors qu’elle bénéficie depuis 2011 d’une norme ISO
(50001), elle est boostée depuis une dizaine d’années par
les accords de branche. Ces conventions sectorielles en
vigueur dans plus de 177 entreprises et 217 secteurs indus-
triels ont dégagé des résultats appréciables (14,5% d’éco-
nomies et 18% ce CO2
évités en 2010). Elles ont donc été
prolongées et renforcées en 2013 à travers des accords
de branche dits ‘de deuxième génération’, qui intègrent
désormais : des indices d’évaluation affinés, un périmètre
plus large pour la mesure des émissions de GES et une
feuille de route obligatoire. Ces accords ouvrent égale-
ment la voie aux systèmes d’énergies renouvelables pour
optimaliser les résultats à atteindre. Bref, un pas plus loin
(Renouvelle n°53, p.8).
12. 12
Une tendance moyenne est calculée par la méthode des
moindres carrés sur la dernière période d’un an et de 5 ans.
Le taux de croissance annuel moyen (TCAM) est exprimé par
un pourcentage équivalent à un index annuel de type Xn
= X0
(1+index)n
(Renouvelle n°59, p.12)
Bois – Bûches, plaquettes, pellets
Prix le plus bas et généralement plus stable. Cependant, une
augmentation du prix des pellets a été constatée en 2013. Elle
est de +15 à 20% par rapport à l’an passé. (Voir encadré « Pellet,
superstar dans la section biomasse »).
Sur une période de 5 ans, l’index annuel est de +2,8% pour les
pellets et +1% pour les bûches.
Produits pétroliers - Mazout
Les prix des produits pétroliers évoluent par vagues au gré des
effets des cotations internationales (pétrole brut et taux de
change $/€). Actuellement, la tendance à un an est la baisse
(-1,8%). Sur 5 ans, l’augmentation des prix du mazout est de
+14,5% par an.
Index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -1,8%
Index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +14,5%
Gaz naturel
Les prix du gaz naturel évoluent « par vagues ». Une baisse sen-
sible est apparue début de l’année 2013 qui se traduit par une
tendance de – 5,1% sur les douze derniers mois. Sur 5 ans, l’aug-
mentation des prix du gaz naturel se situe à +7,6% par an.
Index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -5,1%
Index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +7,6%
Electricité – Tarif simple
Les prix de l’électricité évoluent « par vagues ». Après une aug-
mentation constatée fin 2012 et une baisse début 2013, les prix
affichent une légère augmentation. Ces douze derniers mois, la
tendance moyenne est une augmentation de +1,4%. Sur 5 ans,
l’augmentation est de +4,1% par an.
Index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +1,4%
Index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +4,1%
Inflation
Index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +0,9%
Index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +2,5%
Des évolutions contrastées
Fig. 2 : évolution 2008-2013 des prix des produits
énergétiques achetés par les ménages
Source : Renouvelle
2,9
3,9
5,8
8,4
10,8
23,5
24,5
7,9
0
5
10
15
20
25
30
12/20
0
80
3/20
0
9
0
6/20
0
9
0
9/20
0
9
12/20
0
90
3/20
100
6/20
100
9/20
1012/20
100
3/20
110
6/20
110
9/20
1112/20
110
3/20
120
6/20
120
9/20
1212/20
120
3/20
130
6/20
130
9/20
1312/20
13
cEUR/kWh (PCI)
Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an)
Bois pellets ou granulés (vrac) Mazout (2000 l)
Electricité tarif simple Gaz naturel
Propane vrac Electricité tarif bi-horaire (3200+1600)
cEUR/kWh (PCI)
Prix de l’énergie en 2013
Marché belge – ménages
13. Smartguide de l’énergie durable 13partie 1 : analyses transversales |
Marché belge – Clients professionnels
Electricité
Fin 2013, selon la méthodologie de la CREG, la facture annuelle
d’un client professionnel consommant 50.000 kWh par an
d’électricité est la plus petite en France et la plus élevée en
Allemagne. La Belgique se situe à la deuxième place.
Parmi les 5 pays, le Royaume Uni a le prix le plus élevé pour la
composante énergie la Belgique présente les coûts de réseau
les plus élevés, l’Allemagne a une composante taxe plus éle-
vée et en France les tarifs régulés sont toujours d’application.
(Renouvelle n°49, p.10)
Gaz naturel
Fin 2013, selon la méthodologie de la CREG, la facture annuelle
d’un client professionnel consommant 100.000 kWh par an de gaz
naturel est la plus petite en Belgique et la plus élevée aux Pays-Bas.
Consultez l’Observatoire des prix de l’énergie
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BE DE FR NL UK
Energie Réseau Taxes
Fig.3 : Facture d’électricité (all-in) pour un
client professionnel (50.000 kWh/an) janvier
2013 et janvier 2014
Comparaison entre la Belgique (BE), l’Alle-
magne (DE), la France (FR), la Grande Bre-
tagne (UK) et les Pays-Bas (NL)
Source : CREG
FIG.4 : Factures de gaz naturel (all-in) pour
un client professionnel (100.000 kWh/an)
janvier 2013 et janvier 2014
Comparaison entre la Belgique (BE),
l’Allemagne (DE), la France (FR), la Grande
Bretagne (UK) et les Pays bas (NL)
Source : CREG
Facture annuelle moyenne (all in)
gaz naturel pour client professionnel (100.000 kWh/an)
entre 2013 et 2014
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BE DE FR NL UK
Energie Réseau Taxes
www.apere.org/observatoire
14. 14
Marché international
Marché du pétrole
Malgré des hauts et des bas du prix spot, une tendance
moyenne à la hausse du prix du pétrole s’observe nettement
depuis l’an 2000 : de 20$ courant, il est aujourd’hui à plus
de 100$. Une multiplication par 5 en 13 ans. Et demain, il est
fort probable que les projections de l’AIE soient revues
systématiquement à la hausse comme le constate Jean-
Marc Jancovici (Renouvelle n°52, p.5).
Cette augmentation est le signe d’une époque proche du
pic de la ressource. Pendant combien de temps pourrons-
nous encore faire la fête grâce à nos ressources fossiles ? Le
constat de Jean-Marc Jancovici est sans appel : « La crois-
sance permanente, c’est fini. Nous rentrons dans un monde
à croissance contrainte ».
Conséquence d’un système européen d’échange de quotas
d’émissions inefficace, le marché d’échange des émissions de
CO2
(EU ETS Carbon) reste désespérément excédentaire de-
puis 2011. La valeur de la tonne de CO2
a chuté de 20 € à 5 €
et ne montre pas de signe de remontée (Renouvelle n°54, p.7).
Pour rappel, une tonne de CO2
est émise lors de la combustion
de 2,7 barils de pétrole. En d’autres termes, pour ceux qui sont
soumis à l’obligation de marché ETS, avec 5 € la tonne de CO2
,
le prix du baril de pétrole est augmenté de 1,85 € ou 2,8 $, soit
+ 2%. Dérisoire !
Marché européen des émissions de carbone
FIG. 4 : Evolution du prix spot du baril de pétrole Brent
Source : U.S. Energy Information Administration (EIA)
http://www.eia.gov
FIG. 5 : Evolution du prix de la tonne équivalent CO2
sur le marché
européen des quotas d’émissions (EU ETS carbon)
Source : Thomson Reuters Point Carbon
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$courant
Spot price Courbe de tendance moyenne
15. Smartguide de l’énergie durable 15partie 1 : analyses transversales |
Marché de gros de l’électricité
Le prix de gros de l’électricité sur le marché long terme (Y+1)
et court terme (day ahead) montre une tendance à la baisse
depuis 2011. L’écart entre les prix sur les marchés en Belgique,
aux Pays-Bas, en France et en Allemagne, s’est creusé, l’Alle-
magne présentant les prix les moins élevés et les Pays-Bas les
prix les plus élevés. (Renouvelle n°56, p.12).
Cette tendance à la baisse du prix de gros de l’électricité est
à contre-courant des évolutions du prix de gros du gaz et
du pétrole. Elle est imputable à différents facteurs tels que
la faiblesse de la conjoncture économique, le faible coût des
émissions de carbone (Cfr. marché des émissions de carbone),
mais aussi par le fort développement de la production d’éner-
gie d’origine renouvelable, prioritaire sur le réseau. (Renouvelle
n°55, p.1). Cet effet a été constaté de manière évidente en dé-
cembre 2013 (Renouvelle n°61, p.2).
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1/02/2014
BE Y+1 NL Y+1 DE Y+1 FR Y+1
/ MWh
FIG. 6 : Evolution du prix de l’électricité (marché international
long terme Y+1) en Belgique, Pays-Bas, Allemagne et France
entre fin 2010 et début 2014
Source : CREG
Marché de gros du gaz naturel
Le prix du gaz sur les marchés à court et long terme augmente
d’année en année depuis 2009. Sur la période 2012-2013, la
hausse de prix a été moins marquée sans doute due à des
volumes annuels réduit de 11,7%. Le prix de gros du marché
M+1 s’élevait à 27,1 €/MWh en moyenne en 2013 en Europe et
de 9,3 €/MWh aux USA.
En 2013, la consommation totale de gaz naturel en Belgique
a été de 183 TWh, soit en baisse de 1,3% par rapport à 2012
malgré une saison de chauffe plus rude (voir les statistiques
dj15/15 dans la rubrique « URE – bâtiment »). C’est la forte
baisse de consommation des grands clients industriels (-11,7%
par rapport à 2012) qui marque cette tendance.
(Source : Synergrid)
FIG. 7 : Evolution du prix du gaz (marché international long
terme M+1) entre 2012 et 2014. Henry HUB : USA ; PEG Nord :
FR ; NCG, GASPOOL : DE ; TTF, ZIG : BE
Source : CREG
16. 16
Texte
Titre
ChâpeauLe Cluster TWEED (Technologie Wallonne Energie -
Environnement et Développement durable) est une organisa-
tion wallonne rassemblant une centaine d’entreprises actives
dans le secteur de l’énergie durable.
Le Cluster joue un rôle majeur en matière de business
développement dans les secteurs de « l’énergie du-
rable ».
Par énergie durable, on entend :
• les sources d’énergie renouvelable ;
• la mise en oeuvre de process permettant la réali-
sation d’économies d’énergie, l’efficacité énergé-
tique et la réduction des gaz à effet de serre dont le
CO2
, au niveau industriel et dans le secteur tertiaire
• le développement de produits visant les mêmes
effets, à l’intention de l’industrie, du tertiaire ou de
particuliers (produits et services « verts »).
Pour favoriser les investissements en production et ex-
ploitation de l’énergie durable, le Cluster TWEED s’orga-
nise selon les axes principaux suivants :
• La mise en réseau des acteurs du secteur via
l’organisation de conférences, d’évènements de
networking, de visites d’entreprises... ;
• Le soutien technique au montage de projets d’inves-
tissement / de RD dans le secteur ;
• La promotion des compétences des membres
du Cluster, notamment lors de missions/salons à l’in-
ternational ;
• La réalisation d’une veille technologique ;
• L’organisation de « groupes projets » qui regroupent
des entreprises aux compétences complémentaires
afin de répondre à des appels d’offre régionaux ou
européens et d’offrir des solutions globales aux clients
dans des projets de taille industrielle ;
• La réalisation d’études de marché et d’analyses
économique et technologique sur la thématique de
l’énergie durable.
Membres de TWEED
TWEED compte plus de 100 membres dont 80%
d’entreprises.
Les membres de TWEED sont des entreprises
possédant un siège social et/ou opérationnel en
Région wallonne (ou en Région bruxelloise) ac-
tives dans la branche d’activité « énergie durable »,
tous secteurs confondus.
On y trouve des entreprises tels que des assembleurs
d’équipements, fabricants de composants, producteurs
d’énergie mais également des entreprises de services,
bureau d’études, traders de certificats CO2
ou encore
des centres de formation, centres de recherches, ser-
vices universitaires et autres partenaires publics.
ASBL Cluster TWEED
Rue Natalis 2
4020 Liège (Belgique)
+32 4 242 47 60
info@clustertweed.be
www.clustertweed.be
TVA : BE0896.051.752
Contact :
Mr. Cédric Brüll
Directeur
cbrull@clustertweed.be
Source : Cluster TWEED
17. 17Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Partie 2
L’utilisation
rationnelle
de l’énergie
dans tous
ses états
18. 18
S’il est vrai que, depuis 2010, la consommation primaire
ou consommation intérieure brute (CIB) de la Belgique
n’a cessé de diminuer (de l’ordre de 4% par an) et que la
consommation finale tend elle aussi à baisser sensiblement
dans les trois Régions, il paraît hasardeux d’y voir une ten-
dance lourde en termes de transition énergétique. Le ralen-
tissement économique constaté depuis le début de la crise
n’y est sans doute pas étranger. Il s’est nécessairement tra-
duit dans la CIB, tant au niveau de l’industrie qu’à celui des
transports. De même, les conditions climatiques doivent
également être prises en compte, en particulier dans les
dépenses liées aux bâtiments. En outre, il faut tenir compte
du fait que 2/3 de l’énergie finale est consommée en Région
flamande où la tendance à la baisse ne semble pas aussi
régulière qu’au niveau national.
Quoi qu’il en soit, en 2012, 37% de la consommation finale
était imputable à l’industrie, 35% au domestique et 28% aux
transports. Cette consommation finale est en légère baisse,
mais à des degrés divers dans les trois secteurs (voir gra-
phique).
On relèvera enfin que la consommation moyenne par tête
d’habitant se situe autour de 5,5 tonnes équivalent pétrole
(tep) par an. La Flandre culminant autour de 5,9 tep/hab, la
Wallonie à 4,7 tep/hab et Bruxelles à 1,7 tep/hab (Renou-
velle n°54, p.12).
Une dépendance énergétique très
contrastée
Cette consommation a exigé l’achat et l’importation de
4,2 millions de tonnes de charbon, 170 millions de barils
de pétrole et 16 km3 de gaz naturel, ainsi que l’extraction
de près de 500.000 tonnes de minerai d’uranium. Ce qui
témoigne d’un taux de dépendance qui reste élevé en Bel-
gique (74%) par rapport à la moyenne européenne (53,3%).
Une moyenne où se mêlent des pays totalement dépen-
dants de leurs importations comme Malte, dépendants à
100%, le Luxembourg ou Chypre (97%) et des pays comme le
Danemark qui était en 2012 le seul exportateur net d’énergie
(- 3%).
A l’échelle des statistiques annuelles, la transition énergétique s’avère pareille aux changements climatiques qui la
motivent : insaisissable. Cela tient à la diversité et à la complexité des éléments qui interagissent en permanence pour
en modifier la trajectoire.
Une transition à pas comptés
Consommation énergétique
FIG. 9 : Evolution de la consommation primaire
d’énergie par vecteur en Belgique,
entre 2003 et 2012.
Source : Eurostat
FIG. 10 : Evolution de la consommation finale
d’énergie par Région entre 1990 et 2012
Source : Wallonie : SPW-DGO4, Flandre : Vito,
Bruxelles : Bruxelles Environnement, Belgique :
Eurostat
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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Autre Chaleur nucléaire
Gaz Naturel Pétrole
Combustible Solide
Mtep
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20002001200220032004200520062007200820092010
2011
2012
Mtep
Wallonie Bruxelles Flandre Belgique
19. 19Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Côté consommation finale – principalement des combus-
tibles solides (charbon, biomasse), du carburant (38% de
produits pétroliers, 29% de gaz naturel) et de l’électricité
(19%) – on notera surtout l’évolution contrastée de l’indus-
trie et du secteur domestique.
Comme on le verra dans la suite de ce bilan annuel, c’est
effectivement en descendant dans la répartition de cette
consommation par secteurs – industrie, bâtiment, trans-
ports... - que l’on verra se dessiner les contours d’une tran-
sition énergétique qui est en chemin et qui progresse à pas
comptés.
2/3C’est la part de la Région flamande dans la consom-
mation finale d’énergie en Belgique. De quoi donner
du relief aux chiffres.
Le chiffre
3%
38%
29%
19%
11%
Combustibles solides
Pétrole
Gaz naturel
Electricité
Autre (énergies renouvelables
+ déchets)
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Industrie Domestique Transport Autre
Mtep
FIG. 11 : Consommation finale d’énergie par
vecteur énergétique en Belgique en 2012
Source : Eurostat
FIG. 12 : Evolution de la consommation finale
d’énergie par secteur entre 2003 et 2012 en
Belgique
Source : Eurostat
20. 20
Contexte
Un lourd passif
On a pris l’habitude de considérer, de manière un peu sché-
matique, que l’habitat comptait pour un bon tiers dans
l’appétit énergétique des pays au nord de l’Europe. Cette
proportion - rapportée à l’industrie et au transport - est
largement dépassée dans quelques grandes villes comme
Bruxelles. En cause bien sûr un parc immobilier souvent
ancien (un bon tiers de nos maisons ont plus de 65 ans),
édifié à une époque où le prix des combustibles ne consti-
tuait pas une préoccupation majeure des ménages pas plus
que dans le secteur tertiaire. A une époque aussi où, pour
ce qui concerne le résidentiel, la villa quatre façades aux
vastes volumes intérieurs illustrait l’idéal en termes de réus-
site sociale.
D’où l’expression ‘passoire énergétique’ qui qualifie ce type
de logements. Ils peuvent devenir aujourd’hui la cause d’une
précarité énergétique pour ceux qui n’arrivent pas à suivre
l’augmentation des charges énergétiques (Renouvelle n°53, p.1).
Stratégie
Les outils du changement
C’est ce qui, au début des années 2000, avait justifié le
développement au niveau européen d’une stratégie tout
spécialement orientée sur une remise à niveau dynamique
du patrimoine immobilier européen (1). Dans cette ‘boîte à
outils’, un instrument majeur : une certification énergétique
classée de A++ à E qui, à terme, tiendrait lieu de véritable
carte d’identité à tout bâtiment public ou privé. Ce n’est
qu’au tournant des années 2010 que le système est entré
en application en Belgique. Avec un scepticisme évident au
niveau du secteur immobilier. « L’immobilier dans l’expecta-
tive », titrions-nous encore en novembre 2011 (Renouvelle
n°38, p.1). Deux ans plus tard, le train était lancé et on pou-
vait considérer que 10% des bâtiments du parc résidentiel
wallon disposaient d’une carte d’identité énergétique (Re-
nouvelle n°51, p.4).
Mais l’objectif de la démarche était aussi de peser sur les
comportements. Celui des concepteurs et des investisseurs
comme celui des usagers. Il fallait non seulement qu’archi-
tectes et bureaux d’études s’approprient cet objectif de
performance énergétique, que les fournisseurs et corps de
métiers reconsidèrent leur production et adaptent leurs
pratiques, mais aussi que les usagers et/ou propriétaires
acceptent d’en payer le prix sur foi des promesses d’écono-
mies substantielles sur le moyen et le long terme. Et acces-
soirement, il importait aussi que les media fassent suffisam-
ment écho aux efforts des pionniers pour que l’évolution
fasse tache d’huile.
Stratégie payante, puisque, au vu des premiers résultats en-
grangés, l’Europe décidait, fin 2013 de relever ses exigences
en matière de performance énergétique des bâtiments, en
exigeant que toutes les nouvelles constructions présentent,
d’ici 2021, une consommation énergétique quasi nulle.
Avancées
Le secteur immobilier
met les bouchées doubles
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser au départ, l’en-
semble du secteur immobilier belge s’est assez rapidement
engouffré dans la voie PEB. Au point que cette dernière
est devenue en quelques années un enjeu majeur dans la
construction et la rénovation. Les concepteurs ont entraîné
derrière eux les fabricants de matériaux, d’équipements de
chauffage et de ventilation et une large partie des candidats
bâtisseurs et promoteurs. Un véritable ‘effet de mode’ encou-
ragé à la fois par les aides et primes accordées par les pou-
voirs publics (un budget de 31 millions consacré aux primes
wallonnes en 2012) et par les coûts croissants des énergies.
La thématique énergie est désormais largement présente
dans les foires et salons gravitant autour de l’habitat. Et les
média répètent en boucle le message : la PEB, c’est l’avenir.
La Région bruxelloise – où la voracité énergétique de l’habi-
tat est particulièrement préoccupante – anticipe même les
exigences européennes en faisant de la construction pas-
sive la norme dès 2015 !
(1) La première directive 2002/91/CE sur la performance énergétique
des bâtiments a été réactualisée en 2010 par la directive 2010/31/UE.
La rumeur médiatique est parfois plus parlante que les données statistiques. Mise en piste chez nous au début des
années 2010, la stratégie de performance énergétique européenne appliquée au bâtiment (PEB) n’a pas mis cinq ans
à dépasser le scepticisme qui l’avait accueillie à ses débuts. Effet de mode ou évolution majeure ?
Le train PEB atteint sa vitesse de croisière
Bâtiments et URE
22. 22
REPÈRES STATISTIQUES
Avec un DJ 15/15 annuel de 2.138 à Uccle, 2013 a été une an-
née qui a nécessité davantage de besoins de chauffage que
l’année 2012 et encore davantage que 2011. Par contre l’hiver
2014 a été particulièrement clément (Renouvelle n°61, p.9).
Le degré-jour est le principal paramètre influençant la
consommation finale du domestique. Plus il est élevé, plus
les besoins de chauffage sont importants - surtout dans le
parc de bâtiments à moindre performance énergétique.
On constate bien l’impact de la rigueur climatique sur l’évo-
lution de la consommation finale du domestique, mais son
impact aujourd’hui semble légèrement atténué. Est-ce le
signe de l’amélioration de la performance énergétique du
parc de bâtiment en Belgique ? Sans doute couplé aussi
à un prix de l’énergie en croissance qui influence aussi les
comportements de chauffe.
- 25%C’est la diminution de la consommation énergétique
des Bruxellois au cours des dix dernières années,
alors que la population régionale, elle, a augmenté
régulièrement.
Le chiffre
TAB. 1 : Evolution de la Consommation Finale du domestique en Belgique
Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
CF domestique
(Mtep)
14,8 14,8 14,9 14,1 13,0 14,4 13,7 14,9 12,7 12,5
TAB. 2 : Evolution du degré-jour 15/15 à Uccle
Source : IRM
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Dj15/15 1.920 1.894 1.829 1.798 1.578 1.828 1.820 2.309 1.515 1.915 2.138
23. 23Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Transports et URE
Contexte
Bloqués dans les embouteillages
Cela fait des années que ce triste record se renouvelle :
la Belgique est le pays le plus embouteillé du monde. Elle
compte trois de ses principales villes dans le top 15 de la
congestion automobile. Cela tient bien sûr à la forte densité
de la population de notre pays. Mais aussi au fait que plus
de 80% de nos déplacements se font encore en voiture et
souvent seuls au volant. Résultat : l’efficacité énergétique
de nos automobiles a beau faire des progrès notables, les
chiffres globaux de consommation (et d’émissions) restent
élevés, malgré une légère baisse en 2012. Et dans une éco-
nomie qui fonctionne à flux tendus, et où le secteur automo-
bile compte quelques 300 entreprises et emploie 85.000
travailleurs (10% de la main-d’œuvre industrielle), ce n’est
pas près de changer. Nous sommes comme bloqués dans
un immense embouteillage intellectuel et technologique, où
les moyens de communication ne cessent de se perfection-
ner, mais dans le même temps la pression sur le transport
physique s’accentue sans cesse. Un constat d’autant plus
angoissant que les pays émergents suivent fidèlement notre
‘exemple’ sur ce terrain. Leur intensité en transport est en
passe de nous dépasser. Cela fait déjà des années que l’on
cherche une issue. Et elle sera forcément mondiale à bien
des égards...
Stratégie
à la recherche d’itinéraires
de délestage
Compte tenu de l’importance prise par le transport routier
dans notre système économique comme dans notre vie
quotidienne, l’Europe a bien du mal à faire baisser la part des
transports dans notre consommation énergétique. Partout,
elle se heurte au lobbying d’une industrie qui use de moyens
colossaux pour préserver ses intérêts. Sur les routes, dans
l’industrie, comme dans les airs, les velléités réglementaires
et fiscales de l’Union Européenne sont systématiquement
freinées sous des prétextes sociaux et/ou de compétitivité.
Les autorités européennes voudraient bien mettre le sec-
teur aéronautique devant ses responsabilités environne-
mentales, mais elles peinent à obtenir de lui une contribu-
tion minimale à l’effort climatique. Elles cherchent en vain à
contraindre le secteur automobile à plus de frugalité, mais
les chiffres d’émissions de CO2
claironnés par la publicité ne
se confirment guère à l’usage. L’Europe plaide vainement
pour l’intermodalité, une fiscalité équitable dans le trans-
port par route, un développement des solutions alternatives
à l’automobile et aux carburants fossiles (lire la thématique
biocarburant, p.41-42). Autant de solutions partielles, mais
pourtant indispensables, dont aucune n’est à elle seule en
mesure d’inverser, ni même de freiner la tendance.
Avancées
Véhicules électriques
et nouvelles orientations
Dans un pays où le crédo reste « ma voiture, c’est ma liberté
», la marge de manœuvre des autorités publiques reste limi-
tée. Les avancées technologiques sur les performances de
moteurs sont bien réelles, mais elles ont du mal à compen-
ser la progression des immatriculations et à juguler l’effet
rebond. Le dernier Salon de l’Automobile de Bruxelles a,
une fois de plus, enregistré une affluence record (585.000
visiteurs) et les grosses cylindrées ne se sont jamais si bien
vendues. Le passage à la propulsion électrique reste limité
(moins de 40.000 véhicules vendus depuis 2010) et objec-
tivement contestable. La voiture électrique n’en était pas
moins la coqueluche du dernier Salon de Francfort. En Nor-
vège, la Tesla Modèle S électrique (un des modèles les plus
aboutis actuellement) est arrivée, en septembre dernier, en
tête des ventes de véhicules neufs. Et dans le monde, 3,7
millions de véhicules électriques et hybrides ont été vendus
en 2011. Donc on avance, en particulier au Royaume-Uni et
au Danemark.
On notera aussi le succès grandissant des VAE (vélos à
assistance électrique, scooter et motos électriques) et du
cyclopartage dans les villes.
Troisième grand secteur de consommation énergétique, les transports semblent soumis à une logique implacable.
Plus le PIB augmente, plus le transport des personnes en nombre de km/passager grimpe. De même pour le transport
de marchandises. Et comme la croissance semble un dogme incontournable et que ce secteur fonctionne en très large
majorité avec des carburants fossiles, les émissions globales de gaz à effet de serre ne sont pas près de baisser...
Un laborieux cheminement vers
une mobilité durable
24. 24
Enfin, l’effort se fait de plus en plus pressant sur le compor-
tement du citoyen en termes de déplacements. Il s’agit de
lui faire comprendre que les habitudes acquises à l’époque
où les routes et le ciel étaient dégagés et les carburants
bon marché n’ont désormais plus cours. Progressivement,
les politiques tendent à se réorienter en matière d’aména-
gement du territoire et d’utilisation du réseau routier (éco-
taxes). Mais là aussi le citoyen-usager fait de la résistance.
On l’a vu en 2013 avec le Xième projet de taxation au kilo-
mètre. Un projet désormais reporté à 2016 pour les camions
et tout de suite après pour les particuliers...
Acteurs
Le citoyen au coeur du jeu
Dans l’immédiat, sur le chemin de la transition énergétique,
les constructeurs automobiles n’ont pas trop de soucis à
se faire. Les pétroliers non plus. Les compagnies aériennes
à peine plus, puisque jusqu’ici, elles sont parvenues à re-
pousser la taxe carbone qui planait sur leurs destinations
européennes. Les transporteurs routiers, eux, ont obtenu
un sursis jusqu’en 2016. Ils auront largement le temps d’ici
là d’occuper les routes pour faire pression sur les autorités
publiques. Reste le citoyen, plus isolé que jamais pour faire
face à la nécessité de maîtriser les émissions de GES dues
à ses déplacements. Ici, le terme ‘rationnelle’ de l’acronyme
URE prend réellement tout son sens : il s’agit bien pour le
citoyen de ‘revenir à la raison’ lorsqu’il envisage ses dépla-
cements.
C’est à lui qu’il appartiendra de reconsidérer sa manière
d’envisager ceux-ci, en mettant à profit les outils de plus en
plus nombreux mis à sa disposition. Les particuliers peuvent
désormais s’improviser chauffeurs de taxi ou transporteurs
de colis, grâce aux applications de géolocalisation telles
que Djump et Uber, avec une rétribution financière à la clef.
Voilà qui pourrait induire un profond changement de com-
portement et résorber lentement les embouteillages dans
les grandes zones urbaines.
Perspectives
En route pour l’altermobilité et les
territoires centraux !
Si l’on envisage l’avenir immédiat en termes de transports,
c’est surtout au niveau de l’altermobilité que l’on perçoit
les perspectives les plus concrètes. Outre les transports en
commun (qui peinent à satisfaire la demande) et le RER qui
promet d’ici quelques années de désengorger Bruxelles,
on est tenté de lorgner dans le désordre sur des formules
comme le transport à la demande, les centrales de mobilité,
le covoiturage, le carsharing, les vélos partagés, etc. On sent
déjà émerger dans certaines villes un attrait nouveau pour
une mobilité douce qu’encouragent encore timidement les
autorités.
Celles-ci pourront désormais compter sur les nouvelles
orientations en matière d’aménagement du territoire et en
particulier dans la politique de renforcement des centralités,
comme inscrit dans le nouveau Schéma de Développement
de l’Espace Régional (SDER) soumis à enquête publique en
ce début d’année 2014 en Wallonie. Il en est ainsi de la struc-
ture territoriale proposée à travers notamment le concept de
« territoires centraux » dans lesquels devront se concentrer à
l’avenir résidence, équipements et services. (Renouvelle n°60,
p.4) De quoi faire infléchir tout doucement les comportements
et préparer un regard nouveau sur les déplacements.
Repères STATISTIQUES
La consommation finale du transport concerne quasi exclusivement des produits pétroliers. Plus de 80% concerne les
transports routiers, 15% le transport aérien et 1% le transport ferroviaire, soit 1,6 TWh sur l’année. La part du fluvial est négli-
geable. Les transports maritimes ne sont pas compris ainsi qu’une partie des transports aériens internationaux.
3,7millions
C’est le nombre de véhicules électriques et hybrides
qui ont été vendus dans le monde.
Le chiffrE
TAB. 3 : Evolution de la consommation finale des transports en Belgique
Unités : Mtep
Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
CF transport (Mtep) 10,3 10,3 10,0 9,7 9,6 11,3 11,1 10,8 10,7 9,8
25. 25Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Industrie et URE
Avec un petit tiers de la consommation finale du pays et un niveau qui est grosso modo revenu à ce qu’il était bien
avant la crise, l’industrie belge, dotée de quelques secteurs électro-intensifs, souffre de plus en plus de sa trop faible
efficacité énergétique. En cause : le coût des énergies et le manque de liquidités dû à la crise et qui l’empêche de
moderniser ses outils, à l’instar de ses voisins et principaux partenaires allemands...
L’efficience énergétique tarde
à gagner l’industrie belge
Contexte
Entre le marteau et l’enclume
Du point de vue de sa performance énergétique, le tissu
industriel belge est loin d’être uniforme. Progressivement, à
la faveur de sa relative prospérité, la Flandre a pris une cer-
taine avance dans la modernisation de ses outils industriels.
Les politiques incitatives régionales sur le terrain semblent
avoir encore accentué son différentiel de compétitivité in-
dustrielle par rapport à la Wallonie.
Cependant, la Belgique accuse toujours un retard vis-à-vis
des pays voisins. Selon une étude menée par le consultant
Roland Berger à la demande de Febeliec (fédération des
grands consommateurs d’énergie), la tonne d’acier, de pa-
pier ou de ciment produite en Belgique entraînerait par rap-
port à certains de nos voisins un supplément de coût éner-
gétique qui pourrait aller au-delà de 45% selon les cas. D’où
une récrimination constante de l’industrie quant au prix des
énergies et des services associés. Celle-ci venant s’ajouter
aux protestations récurrentes des fédérations patronales
sur les coûts salariaux.
C’est dans ce contexte que les entreprises belges sont invi-
tées, comme leurs consœurs (et par ailleurs concurrentes)
européennes, à presser l’allure vers les objectifs des direc-
tives air-climat.
Stratégie
Le management a pris le pouvoir
Très clairement, la stratégie énergétique de nos industriels
s’est notablement améliorée ces dernières années, motivée
par une nécessaire adaptation à la concurrence désormais
mondiale. Les grandes entreprises belges ont adopté le ma-
nagement ‘à l’américaine’, notamment dans les domaines
liés à l’environnement, au climat et à l’énergie. La feuille de
route qui s’impose à tous s’appelle aujourd’hui ISO14001,
EMAS (Système européen d’audit et de management en-
vironnemental) et, depuis 2011, ISO50001. Cette dernière
norme mondiale donne désormais aux gestionnaires des
grandes entreprises les directives et orientations à suivre
pour définir stratégiquement leur gestion énergétique. Des
normes volontaires sans doute, mais qui n’en constituent
pas moins pour toutes les entreprises des balises pratique-
ment incontournables. Même pour les PME qui, en tant que
fournisseurs (potentiels) des premières, ont tout intérêt à
s’en inspirer si elles veulent rester dans la course. La dernière
directive en date, relative à l’efficacité énergétique (2012/27/
UE), ne dit pas autre chose en incluant dans ses mesures
contraignantes (art.8) les audits énergétiques et systèmes
de management de l’énergie. Elle prévoit également une
évaluation complète du potentiel pour l’application de la
cogénération à haut rendement et de réseaux efficaces de
chaleur et de froid d’ici le 31 décembre 2015 (art. 14).
Avancées
Les accords de branche
creusent leur trou
Inspirés par le modèle hollandais, les accords de branches
s’imposent désormais en Belgique. Ces accords volontaires
sont signés par les gouvernements régionaux avec diffé-
rents secteurs industriels, en échange d’un engagement des
entreprises à améliorer leur efficacité énergétique et à ré-
duire leurs émissions de GES. Forte du succès rencontré par
les premiers accords engrangés dès 2003 (16 conventions
signées concernant 177 entreprises et 217 sites industriels),
la Wallonie a lancé en 2012 une nouvelle salve d’accords de
deuxième génération. Il s’agit d’amener les entreprises à
aller plus loin en comptant sur un effet d’entraînement au
niveau d’un nombre croissant d’entreprises (Renouvelle
n°53, p.8).
Acteurs
Le coaching énergétique s’impose
Les audits énergétiques – inscrits dans les normes évoquées
plus haut et dans les accords de branche – tendent à se
26. 26
généraliser au sein des entreprises. Ces audits ont rendu
plus évidents aux yeux des gestionnaires les différents
postes stratégiques à surveiller. Les équipements concernés
– chaudières, compresseurs, groupes de froid, etc. - sont en
effet souvent peu visibles (même s’ils sont souvent équipés
de compteurs) et viennent grever la facture énergétique.
La généralisation des audits a suscité l’émergence dans les
grandes entreprises électro-intensives et dans les bureaux-
conseils au service des plus petites, de responsables aguer-
ris à la lecture d’une comptabilité énergétique et capables
d’y identifier des gisements d’économie jusque-là totale-
ment ignorés. Un potentiel d’économies souvent étonnant.
De quoi justifier la présence, permanente ou périodique, au
sein de l’entreprise, de coaches énergétiques capables à la
fois de repérer les failles, de les signaler au management et
de piloter des actions de remédiation au cœur des équipes
chargées de la conduite des équipements concernés. Une
nouvelle fonction, voire un nouveau métier qui tend à s’im-
poser même au sein des plus petites structures...
Perspectives
Un boulevard pour la gestion de la
demande
L’évolution des productions d’électricité vers d’avantage de
sources renouvelables et décentralisées est un nouveau défi
pour les gestionnaires de réseau et les régulateurs quant au
maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électrici-
té. Une part importante de la réponse se trouve dans la ges-
tion de la demande (« Demand Side Management » - DSM)
pratiquée déjà par certains grands consommateurs d’éner-
gie. Cette gestion leur permet, en faisant jouer la flexibilité
au sein de leur process, de dégager des avantages écono-
miques via notamment des contrats interruptibles avec Elia
(Gestionnaire du réseau de transport - GRT) (Renouvelle
n°60, p.4).
De son côté, le GRT y voit un moyen efficace d’assurer la
sécurité d’approvisionnement dont il a la charge. Selon un
sondage mené en 2013, en collaboration avec Febeliec et
Energyville, Elia a identifié au niveau des entreprises répon-
dantes (totalisant 13,6% de la consommation d’électricité
en 2012) une capacité flexible potentielle de 631 MW dont
134 MW ne sont pas encore utilisés de manière ‘intelligente’
pour diminuer les coûts énergétiques. Deux tiers de cette
capacité peuvent être appelés très rapidement pour faire
face à des pointes de consommation (voir graphique). De
quoi se faire une idée du potentiel global éventuellement
disponible de l’industrie belge en matière de gestion de la
demande. Une donnée que le GRT compte bien approfon-
dir pour envisager à moyen terme, avec les autres gestion-
naires de réseau et les autres partenaires de marché, une
utilisation systématique de la gestion de la demande dans
les contrats de fourniture.
En 2012, plus de 70% de la CF de l’industrie est localisée en Flandre. Les secteurs de la chimie (organique et inorganique
et la production d’engrais) et de la sidérurgie ont consommé 5,1 Mtep en Flandre et 1,4 Mtep en Wallonie. Suite à l’arrêt du
dernier haut-fourneau wallon en août 2011, en Wallonie, le secteur des minéraux non métalliques (1,2 Mtep) a dépassé celui
de la sidérurgie en tant que branche industrielle la plus énergivore. Elle comprend principalement la production de ciment,
de chaux et de verre. Les autres secteurs industriels énergivores sont les métaux non ferreux, l’assemblage, l’agroalimen-
taire et le papier. En région bruxelloise, l’activité industrielle représente 0,05 Mtep avec l’assemblage automobile comme
secteur industriel le plus énergivore. (Source : bilans régionaux provisoires VITO, DGO4, Bxl-Env)
0
100
200
300
400
500
600
700
5 min 15 min 1..2h 8h 24h
Capacitéflexiblecumulée(MW)
Temps de réaction
Capacité flexible non utilisée :
134 MW
Capacité flexible utilisée : 497
MW
Capacité flexible totale : 631
MW
Repères statistiques
TAB. 4 : Evolution de la consommation finale de l’industrie en Belgique
Unités : Mtep
Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
CF industrie (Mtep) 13,0 12,6 11,8 12,5 12,3 12,1 9,7 11,8 13,8 13,3
FIG. 13 : Puissance interruptible en fonction du temps de réaction
Sources : Elia, Febeliec, EnergyVille
27. 27Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Electricité et URE
Jadis relativement basique, la production d’électricité est devenue, en Belgique aussi, un secteur d’activité comme
un autre : soumis à la concurrence, technologiquement de plus en plus complexe, propulsé au cœur d’une transition
énergétique qui n’était pas dans ses gènes, mais qui lui impose de revoir ses pratiques et de se diversifier. Une méta-
morphose acrobatique menée au pas de charge.
Un secteur métamorphosé
aux prises avec ses démons...
Contexte
Une consommation annuelle de 80 TWh
L’industrie belge dévore à elle seule près de la moitié de
l’électricité mise sur le marché (de l’ordre de 80 TWh par an)
dont deux tiers pour la partie flamande du pays. Le tertiaire
vient ensuite, à hauteur de 27% avec une consommation ré-
gulièrement en hausse. Nos ménages consomment le solde
de la production soit environ un quart.
FIG. 14 : Evolution de la consommation d’électricité par secteur
entre 2003 et 2013 en Belgique
Source : Eurostat
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20
40
60
80
100
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0
3
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0
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10
20
11
20
12
*20
13
TWh
totalAutreLogementTransportTertiaireIndustrie
Evolution
Un combat pour un enjeu essentiel :
notre futur mix énergétique
Actuellement, la production électrique belge (71.600 GWh
en 2012) repose à 54% sur le nucléaire, suivi par le gaz
(29,8%) et le charbon (7,1%). Or, notre consommation se
maintient à un niveau de l’ordre de 80 TWh par an*.
La Belgique importe donc une partie de son électricité,
soit pour compenser son manque de production soit pour
tenir compte de prix plus avantageux sur les marchés voi-
sins. Les importations se font auprès des trois pays avec
lesquels nous sommes interconnectés : France, Pays-Bas,
Luxembourg. Le solde net de ces échanges sur l’année 2012
est une importation de 10 TWh. Le chiffre de 2013 devrait
être relativement équivalent et devrait se caractériser par
une augmentation des importations et une diminution des
exportations. Cela s’explique notamment par la mise hors
service en 2012 de deux centrales (452 MW au total), jugées
non rentables car elles ne tournaient plus suffisamment
pour que leur coût de revient soit concurrentiel. Il revenait
moins cher d’acheter l’électricité sur le marché que de faire
tourner ces unités. A l’inverse, quelque 719 MW de capa-
cité supplémentaires ont été mises en service. Essentiel-
lement l’unité TGV de Duferco à Marcinelle pour 405 MW
et le parc éolien offshore de C-Power pour 184,5 MW. Ce
qui illustre bien le combat qui se livre sur ce secteur stra-
tégique, alors que la Belgique a décidé d’abandonner la
filière nucléaire d’ici 2025. Questions cruciales : comment
seront redistribuées d’ici là les capacités mises hors course
et quel sera en finale le mix énergétique de notre pays ?
28. 28
Ces interrogations se situent au cœur du combat que livrent
aujourd’hui les énergéticiens européens pour garder la main
(Renouvelle n°58, p.4).
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15
TWh
Solde export-import Pays-Bas Luxembourg France
2008
2009
2010
2011
2012
2008
2009
2010
2011
2012
2008
2009
2010
2011
2012
2013
IMPORT EXPORT
FIG. 15 : Evolution annuelle des importations/exportations d’électricité
entre 2008 et 2013
Source : Elia
Perspectives
Un challenge pour le renouvelable
Le renouvelable est-il en mesure d’assurer le relais et de se
substituer au nucléaire ? Différentes recherches ont soupe-
sé le problème et ont répondu par l’affirmative. Le Portugal
en a fait l’expérience en 2013 en atteignant en mars une pro-
duction mensuelle équivalente à 87% de sa consommation
(Renouvelle n°53, p.4).
Ce qui tend à confirmer que 100% d’énergies renouvelables
n’est en rien un objectif irréaliste. Reste que cet objectif
comporte un certain nombre d’obstacles qu’il conviendra
de surmonter et pas seulement au niveau financier. L’une
des plus délicates réside dans la variabilité de certaines
productions pour laquelle le réseau électrique n’est actuel-
lement pas dimensionné. La gestion intelligente du réseau
et les solutions de stockage – notamment individualisé au
niveau des logements – joueront ici un rôle-clef pour inté-
grer largement ces productions variables (lire la rubrique
« Réseau et stockage p.65-68 »).
L’électricité est, on le sait, instantanée. A tout instant, le
réseau électrique est tenu d’équilibrer la puissance de pro-
duction avec celle de consommation. Pour la Belgique, la
charge d’équilibre varie entre 5.800 MW et 14.000 MW.
En 2013, la valeur la plus faible (5.922MW) a été mesurée le
dimanche 28 juillet entre 15h45 et 16h00. C’est la deuxième
année consécutive qu’ELIA constate que la valeur minimale
est atteinte pendant la journée en électricité et non la nuit :
c’était une journée bien ensoleillée sur le parc photovol-
taïque belge comme le rappelle l’historique de la météo des
énergies renouvelables (1). La charge maximale (13.385 MW)
a été enregistrée, elle, le jeudi 17 janvier 2013 entre 17h45
et 18h00, assez logiquement à la fin d’une glaciale journée
d’hiver.
(1) www.meteo-renouvelable.be
* Par ailleurs, Synergrid considère que 1,4 TWh sont autoconsommés en
Belgique. traditionnellement plus ‘vorace’
29. Smartguide de l’énergie durable 29partie 3 : éVOLUTION DES FILIERES |
Partie 3 :
éVOLUTION
DES FILIèRES
30. 30
Les sources renouvelables d’énergie sont des énergies de flux
qui se régénèrent en permanence au rythme du soleil et de
ses dérivés (le vent, les cours d’eau, les vagues, les courants
marins, la chaleur naturelle et la croissance de la biomasse),
ainsi que des marées et de la chaleur naturelle issue de la
géothermie. La biomasse et la chaleur naturelle géothermique
étant sous une forme stockée, leur exploitation doit veiller à
maintenir le caractère renouvelable de leur stock énergétique.
(Cfr. Charte pour une énergie durable)
La production des énergies renouvelables dépend de la
ressource et de sa variabilité. Nous avons sélectionné les
indicateurs de suivi des principales ressources belges dont
le flux varie selon un rythme annuel, mensuel et journalier :
soleil, vent, cours d’eau. Nous présentons les évolutions de
ces dernières années et dressons un bilan pour l’année 2013.
La biomasse a l’avantage de nous mettre à disposition une
forme d’énergie stockée. Elle est le résultat de la transfor-
mation de la lumière solaire par la photosynthèse. Dans de
bonnes conditions (eau et nutriments), le rendement de
conversion annuel (soleil ➞ biomasse) est de l’ordre de 0,6%.
Le rayonnement annuel que reçoit une surface horizontale
non ombragée est de 1.057 +/- 100 kWh/m2
à Bruxelles. Le
rayonnement direct représente 45 à 50% de cet apport éner-
gétique annuel, le reste étant fourni par le diffus.
La production normalisée annuelle solaire photovoltaïque
pour une inclinaison et une orientation optimales à Bruxelles
est en moyenne 968 +/-60 kWh/kWc sur les 5 dernières
années.
Statistiques des sources d’énergies renouvelables
Soleil - Repère statistique
TAB. 5 : Evolution du rayonnement solaire annuel sur une surface horizontale (source : IRM) et de la
production solaire photovoltaïque normalisée (source : EnergizAIR)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Moyenne
Rayonnement annuel
(kWh/m2
)
1.151 1.034 1.056 1.040 998 1.023 1.087 1.056 1.087 1.041 (1.000) 1.057
Production
normalisée annuelle
solaire PV
(kWh/kWc)
ND ND ND ND ND ND 985 923 1.032 964 938 968
Bilan 2013
En terme d’irradiation solaire, 2013 se situe parmi
les années les moins bonnes de ces 5 dernières.
Un déficit par rapport à la normale a été constaté
en hiver et au printemps 2013.
0
50
100
150
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
kWh/kWc
2009 2010 2011 2012 2013
FIG. 16 : Evolution de la production normalisée mensuelle solaire photovoltaïque entre 2009 et 2013
Capteurs orientés vers le Sud et inclinés de 35° à Bruxelles
Source : EnergizAIR
La production normalisée photovoltaïque est
un indicateur valable pour le suivi du rayon-
nement solaire. En effet, la mesure du rayon-
nement solaire par pyromètre est très bien
corrélée avec la production photovoltaïque
normalisée (Renouvelle n°57, p.12).
31. Smartguide de l’énergie durable 31partie 3 : éVOLUTION DES FILIERES |
Vent - Repère statistique
Données annuelles
TAB. 6 : Evolution du taux de charge éolien
en Belgique
Source : EnergizAIR à partir des données Elia
2010 2011 2012 2013
Taux de charge annuel
onshore (%)
26,4 23,7
Taux de charge annuel
offshore (%)
39,8 40,9
L’énergie fournie par l’éolien dépend principalement du vent
(vitesse, taux de turbulences) et des caractéristiques des
éoliennes (dimension et courbe de charge). Pour suivre la
ressource éolienne, l’indicateur utilisé est le suivi du taux de
charge éolien. Il est disponible en temps réel grâce à la météo
des énergies renouvelables (EnergizAIR).
Taux de charge
Pour un intervalle de temps déterminé, le taux de charge
éolien est le rapport de l’énergie effectivement produite
par l’éolienne à l’énergie qui pourrait être produite si elle
fonctionnait en régime continu à sa puissance nominale.
D’après les productions électriques réelles du parc éolien
connecté sur le réseau de transport géré par ELIA, le taux
de charge annuel sur terre (onshore) est de l’ordre de 25%
et celui en mer (offshore) de l’ordre de 40%.
La Belgique est soumise à une circulation générale de vents
d’ouest perturbée par des cycles dépressionnaires d’échelle
synoptique. En été (juillet et août), le rythme est généralement
plus calme et se traduit par moins de vent à cette saison.
Bilan 2013
2013 a été une année normale avec un vent présent toute
l’année sauf en juillet, août et de manière anormale aussi
septembre. Le taux de charge annuel moyen a été de 23,7%
sur terre et 40,9% pour l’éolien en mer. La moyenne annuelle
pondérée par la puissance installée est de 28,8%.
Le mois de décembre 2013 se distingue avec un taux de
charge de plus de 40% sur terre et plus de 53% en offshore.
Sans surprise, juillet et août ont été les mois les moins produc-
tifs. Un record de production a été mesuré le 21 décembre 2013
(Renouvelle n°60, p.11).
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Eolien onshore Eolien offshore Belgique (onshore+offshore)
FIG. 17 : Evolution du taux de charge éolien mensuel
Source : EnergizAIR (sur base des données Elia)
32. 32
FIG. 18 : Evolution mensuelle de la pluviométrie à Uccle de 2009 à 2013
Source : IRM
FIG. 19 : Evolution de la consommation finale belge à partir de sources renouvelables par usage :
chaleur (C-SER), électricité (E-SER) et transport (T-SER)
Sources : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
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15
20
25
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0
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150
200
janv.-09m
ars-09
m
ai-09
juil.-09sept.-09
nov.-09janv.-10m
ars-10
m
ai-10
juil.-10sept.-10
nov.-10janv.-11m
ars-11
m
ai-11
juil.-11sept.-11
nov.-11janv.-12m
ars-12
m
ai-12
juil.-12sept.-12
nov.-12janv.-13m
ars-13
m
ai-13
juil.-13sept.-13
nov.-13
Hauteur (mm) Jours de pluie sur le mois
hauteur (mm) Nb jours/mois
0
5
10
15
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25
30
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
% SER 2,3% 2,7% 3,0% 3,3% 4,6% 5,0% 5,2% 6,8%
T-SER GWh 80 81 1.061 1.151 2.905 3.862 3.698 3.817
E-SER GWh 2.152 2.958 3.477 4.351 5.637 6.732 8.430 10.402
C-SER GWh 9.482 10.179 10.448 11.269 11.968 14.665 12.847 14.283
TWh
Cours d’eau – Repère statistique
TAB. 7 : Evolution de la pluviométrie à Uccle
Source : IRM
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Moyenne
Précipitation Uccle
(mm)
671 914 751 835 880 862 764 914 815 977 816 838
Nombre de jours
de pluie
157 198 200 180 204 209 190 201 187 212 180 194
Les données de pluviométrie sont l’indicateur de l’évolution des cours d’eau. La régularité des précipitations donnent au
cours d’eau de bons débits pour une exploitation hydroélectrique.
énergies renouvelables
33. Smartguide de l’énergie durable 33partie 3 : éVOLUTION DES FILIERES |
0
2
4
6
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013*
TWh
Biomasse (hors incinération) Photovoltaïque Eolien onshore
Eolien offshore Hydroélectricité Biomasse (incinération)
FIG. 20 : Evolution de la consommation électrique belge issue de sources renouvelables.
*2013 : Estimation APERe
Source : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
En huit ans, la part des énergies renouvelables dans la
consommation finale de la Belgique est passée de 2,3% en
2005 à 6,8% en 2012. (Cfr. statistique de la consommation
finale p.19-22).
Parmi les trois usages, la chaleur (C-SER) contribue de ma-
nière prépondérante à la consommation finale. En 2012, elle
représente 14,3 TWh et contribue à 50%. Il s’agit principale-
mentde combustibles biomasse.
L’électricité renouvelable (E-SER) présente la croissance la
plus remarquable. Elle est passée de 2,2 à 10,4 TWh en
8 ans. En 2012, sa contribution au bilan renouvelable est
de 37%. La production est issue de centrales thermiques à
la biomasse,des éoliennes (onshore et offshore) et du parc
solaire photovoltaïque. Les biocarburants ont été intro-
duits dans le circuit de distribution des carburants à partir
de 2007. Avec 3,8 TWh, en 2012, leur contribution au bilan
renouvelable est de 13%. Les biocarburants représentent
4,5% de l’énergie consommée par le secteur du transport
en 2012. (Source Eurostat).
En ce qui concerne la part des énergies renouvelables dans
la consommation finale des Régions, la Wallonie atteint
9,5%, la Flandre 5,5% et Bruxelles 1,7% (chiffres 2012). Les
proportions détaillées des Régions sont présentées dans
l’observatoire des énergies renouvelables de l’APERe.
Electricité renouvelable
La production d’électricité à partir de ressource renouvelable
(E-SER) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec
un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 24%.
Les filières photovoltaïque et éolienne présentent les plus
grandes évolutions, quasi inexistante en 2005, elles produisent
aujourd’hui plus de la moitié de la production E-SER. La
production de la biomasse a triplé en huit ans. La production
hydroélectrique reste globalement stable avec des différences
selon les variations du régime hydrique annuel.
En 2013, la production belge de 12 TWh d’E-SER est princi-
palement issue de centrales thermiques à la biomasse
(4,6 TWh-valeur 2012), des éoliennes (3,9 TWh) et du parc
solaire photovoltaïque (2,6 TWh). La part biomasse de l’inci-
nération (0,6 TWh) et l’hydroélectricité au fil de l’eau
(0,4 TWh) ont une moindre contribution.
Fin 2013, la puissance installée de production électrique à
partir de ressource renouvelable est estimée à 5,9 GW dont
51% par les panneaux solaires photovoltaïques (3 GW), 29%
par l’éolien (1,7 GW), 16% par la biomasse (0,9 GW), 3% par
l’incinération (0,15 GW) et 2% par l’hydroélectricité au fil de
l’eau (0,11 GW).
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14
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
TWh
Biomasse domestique Biomasse non domestique
CES Pompe à chaleur chauffage et ECS
Géothermie
FIG. 21 : Evolution de la consommation de chaleur belge issue de sources renouvelables
Source : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
La production de chaleur à partir de ressources renouvelables
(C-SER) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec
un taux de croissance annuel moyen de 6%. Comparée à la
production d’électricité, le niveau de croissance est moindre.
L’année 2010 se démarque avec une part plus importante
d’utilisation de bois de chauffage dans le secteur domestique.
En effet, 2010 a été une année exceptionnellement froide
comme en atteste le niveau élevé de DJ 15/15.
La chaleur renouvelable est quasi exclusivement fournie par
les combustibles issus de la biomasse. La part des chauffe-
eau solaires, des pompes à chaleur et de la géothermie sont
comparativement nettement plus réduits (moins de 4%).
Gardons à l’esprit que dans le secteur du logement (1/4 de
la consommation finale), par rapport aux seuls besoins éner-
gétiques du bâtiment, les chauffe-eau solaires et les pompes
à chaleur peuvent contribuer de manière significative.
Cependant, leur contribution sera significative uniquement
si l’enveloppe du bâtiment atteint de bons niveaux d’isolation
et d’étanchéité.
CHALEUR renouvelable (C-SER)
Pour 2013, la production estimée de 3,8 TWh d’électricité en
Wallonie est issue à 38% de la biomasse, 36% de l’éolien
onshore, 15% du solaire photovoltaïque et 9% de l’hydroélec-
tricité.
En Flandre, les 6,5 TWh d’électricité produits sont issus à
48% de la biomasse, 30% du solaire photovoltaïque, 15% de
l’éolien et 7% de l’incinération.
A Bruxelles, les 100 GWh produits sont principalement issus
de l’incinérateur (68%), des panneaux solaires photovoltaïques
(25%) et de la biomasse (7%).
Remarque :
L’incinération est un système d’élimination des déchets
dont une partie est issue de la biomasse. La chaleur fatale
qui en résulte peut être partiellement valorisée pour pro-
duire de l’électricité (rendement de 25-30% max). Par
convention de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE)
et d’Eurostat, seule la fraction organique (biomasse) des
déchets est considérée comme renouvelable. Le taux
d’humidité et la fraction massique de la biomasse dépend
de la gestion des déchets des intercommunales.
36. 36
En 2011, la biomasse (dont les déchets organiques) a couvert
68% de la consommation d’énergies renouvelables au sein
de l’Union européenne. La plus grande partie de cette bio
énergie a été produite à partir de bois (47,8% de la consom-
mation). Le reste de la biomasse ainsi que les déchets ont
fourni 20,2% de la consommation d’énergies renouvelables
(source AEBIOM).
En Belgique, la biomasse a couvert 96% de la consomma-
tion de chaleur renouvelable (2012) et 38% de la production
d’électricité renouvelable (hors incinération) (2012).
En 2010, les objectifs fixés dans le plan d’action national
pour les énergies renouvelables ont été légèrement dépas-
sés. Cependant, en 2011, les bioénergies ont représenté
43% de l’objectif de consommation de 2020. La production
d’énergie à partir de biomasse sera donc amenée à considé-
rablement augmenter dans les années à venir.
D’où l’intérêt d’envisager de façon distincte, en fonction des
usages énergétiques envisageables – combustion, biomé-
thanisation, biocarburant - le potentiel à exploiter au sein de
cette filière majeure et son évolution récente.
L’ensemble de la matière organique vivante – la biomasse – constitue la source la plus importante d’énergie renou-
velable pour la fourniture de chaleur et d’électricité (bioénergie), ainsi que pour le transport. Au-delà des conflits
d’usage qu’elle peut susciter du fait de ses nombreuses formes d’utilisation (alimentation, énergie, chimie, etc.), son
potentiel en tant que source d’énergie renouvelable est considérable en Belgique...
Biomasse
Une filière en croissance
Source : ValBiom
37. Smartguide de l’énergie durable 37partie 3 : éVOLUTION DES FILIERES |
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38. 38
Contexte
Une prise de conscience tardive
En Wallonie, et jusqu’en 2001, la création de chaufferies (au-
tomatiques) au bois n’était encore le fait que d’initiatives
isolées et essentiellement dans le secteur industriel (scie-
ries et industries du bois). Il n’y avait aucun projet public
ni réseau de chaleur au bois. C’est en 2001 que la Wallo-
nie a officiellement structuré sa politique via le Plan Bois-
Energie Développement Rural (PBEDR). Initialement,
ce Plan était destiné au secteur public avec la Fondation
Rurale de Wallonie comme coordonnateur et Facilitateur. Il
a rapidement été étendu aux secteurs privés domestique et
industriel avec ValBiom comme animateur principal. La Val-
biom et la FRW sont aujourd’hui respectivement Facilitateur
Bois-Energie pour le secteur public et privé. A Bruxelles et
en Flandre, il n’y a pas de politique spécifique en faveur du
bois-énergie, ni de Facilitateur dédié à cette filière.
Avancées
La course aux kWh moins chers est
lancée
Dans le secteur domestique, la filière a vu s’améliorer le parc
existant de poêles à buches, même s’il reste de gros efforts
pour éradiquer les installations peu performantes et les pra-
tiques douteuses quant au bon usage du bois bûche. On
constate surtout une percée importante des poêles et chau-
dières automatiques aux granulés de bois. Enfin, les chau-
dières alimentées à la biomasse « non-bois » (par exemple,
le miscanthus) se multiplient timidement en Wallonie - un
important potentiel est identifié à ce niveau. La course aux
performances et aux kWh moins chers est donc bien lancée.
D’après une enquête initiée par Eurostat, près de 400.000
foyers européens seraient en tout ou en partie chauffés
au bois. Dans le secteur industriel, outre les chaudières à
alimentation automatique que l’on retrouve essentielle-
ment dans les petites industries du bois, on relève surtout
quelques grosses unités de cogénération, favorisées par la
mise en place des certificats verts et le renchérissement
des combustibles fossiles. Près de 150 entreprises seraient
équipées de chaudières ou d’unités de cogénération au bois
allant de 50 kW à plusieurs dizaines de MWth.
Dans le secteur public, on retrouve presqu’exclusivement
des installations thermiques, le plus souvent destinées à
alimenter un réseau de chaleur. Une soixantaine de projets
publics sont fonctionnels avec des puissances allant de 15 kW
à environ 1 MWth.
On assiste donc depuis quelque temps à une montée en
puissance des réseaux de chaleur (lire la thématique en
p.64). Ceux-ci présentent l’avantage de mutualiser la pro-
duction de chaleur et, idéalement, de réaliser des écono-
mies d’échelle (amélioration de l’efficacité, réduction des
coûts et de la pollution). En Wallonie, on recense 26 réseaux
de chaleur alimentés par une chaudière bois dans le sec-
teur public pour une longueur de réseau cumulée de plus
de 8 kilomètres. En outre, 38 projets sont à l’étude. Le début
de l’année 2014 est d’ores et déjà marqué par le démarrage
effectif du réseau de chaleur de Malempré, fonctionnant aux
plaquettes de bois (Renouvelle n°62, p.9). Ce projet est ini-
tié et développé par les habitants eux-mêmes. Une coopé-
rative locale gère ainsi l’approvisionnement énergétique du
village. L’indépendance voulue par les habitants est double :
d’une part vis-à-vis des combustibles fossiles, d’autre part
vis-à-vis du marché du bois lui-même puisque la chaudière
devra consommer préférentiellement des plaquettes pro-
duites dans les environs.
Pour les projets du secteur public, le SPW et la FRW ont
aussi mis en place un monitoring de tous les réseaux de
plus de 200 mètres consommant au moins l’équivalent de
500.000 kWh/an. Une vingtaine de paramètres sont éva-
lués en temps réel et périodiquement... afin de s’assurer que
les projets fonctionnent bien conformément aux attentes et
selon les règles de l’art.
De mémoire d’homme, la combustion du bois a toujours été la principale source de chaleur de nos sociétés. Depuis
peu, le perfectionnement des systèmes de chauffage au bois, les réseaux de chaleur et la cogénération (biomasse) et
la biomasse ont apporté une dimension nouvelle à cette filière, la mettant directement en concurrence avec les formes
de production centralisées reposant sur les énergies fossiles. Un premier pas dans la bonne direction ?
Un nouveau regard sur le chauffage
au bois
Combustion et cogénération – bois énergie