2. « Celui qui adore la
pratique sans connaître la
théorie est comme le
marin qui s’embarque à
bord d’un navire sans
gouvernail ni compas et ne
sait jamais où il jettera
l’ancre. »
Léonard De Vinci.
4. THÉORIE ET PRATIQUE
EN ENTREPRISE
Et ailleurs...
THÉORIE VERSUS PRATIQUE
● Un antagonisme séculaire - Le mépris de la
théorie - La palme de la théorie - Perceptions &
Représentations
RÉALITÉ DE LA THÉORIE
● L'atome & le préjugé - Le cycle antagoniste - La
carte n'est pas le territoire - L'apprentissage par
l'expérience - Un Continuum - La démarche - Les
2 faces d'une même médaille
PRATIQUES : DU MYTHE A LA RÉALITÉ
● L'organigramme d'entreprise – Travail prescrit
travail réel -Culture d'entreprise – Greenwashing
– Socialwashing - La Pratique de la loi
UNE RÉALITÉ ACTIONNABLE
● Walk the talk - Best Practices - PDCA et Roue de
Deming – L'intérêt général et particulier –
● UPP de la théorie.
BIBLIOGRAPHIE
5. « La théorie, c'est
quand on sait tout et
que rien ne fonctionne.
La pratique, c'est quand
tout fonctionne et que
personne ne sait
pourquoi. »
Albert Einstein.
6. THÉORIE
vs. PRATIQUE
● Un antagonisme séculaire
● Le mépris de la théorie
● La palme de la théorie
● Vade retro bouquinas
● Perceptions & Représentations
● Dommages collatéraux
● Dommages organisationnels
7. Théorie vs Pratique :
UN ANTAGONISME SÉCULAIRE
Il faut bien l'admettre, notre siècle si connecté , ayant accès à tellement de
données et de connaissances, peine encore à se départir de certains
antagonismes séculaires : Nature versus Culture L'inné vs l'acquis
Les anciens vs les modernes La Théorie vs la Pratique
Illustrations: www.devoir-de-philosophie.com
Cet antagonisme Théorie vs Pratique occupait déjà les débats philosophiques :
aux siècles de Spinoza et Kant :
Baruch SPINOZA :
1632-1677
L'expérience ne nous
enseigne pas les essences
des choses. (extrait de Lettre à
Simon de Vries)
Les hommes se trompent
quand ils se croient libres ;
cette opinion consiste en cela
seul qu'ils sont conscients de
leurs actions et ignorants des
causes par lesquelles ils sont
déterminés. (extrait de
Éthique)
Emmanuel KANT :
1724-1804
Même un ensemble de règles pratiques est
nommé ''théorie'', dès lors que ces règles sont
pensées comme des principes ayant une certaine
généralité et qu'on y fait abstraction d'un grand
nombre de conditions qui ont pourtant
nécessairement de l'influence sur leur application.
Inversement on appelle : pratique non pas toute
opération, mais uniquement la mise en œuvre
d'une fin, conçue comme l'observation de certains
principes de conduite représentés dans leur
généralité. (extrait de Théorie et Pratique)
8. LE MÉPRIS DE LA THÉORIE ?
''ces expressions ont pris un sens pejoratif ; on en use alors pour denoncer un
pretendu vide de la pensee, une ignorance du reel.
Le theoricien rêve, il croit pouvoir tirer la verite de son esprit, alors, pense-t-on, qu’elle ne peut venir
que des choses. On meprise le savant qui ne subordonne pas ses travaux à la pratique et le penseur
ou le citoyen qui ne se regle pas dans sa vie et dans ses pensees sur ce qui se fait mais sur ce que sa
raison lui dicte.''
La parole de l'Expert : Science et experience (extrait)
On affiche parfois ''un mepris pour la theorie en matiere de science ou de connaissance en general
Comprenons seulement qu’il est absurde de dire que ce qui est vrai en theorie ne vaut rien dans la
pratique. Par exemple en physique : car une theorie en desaccord avec la pratique etant tout
simplement fausse, ou du moins insuffisante, il faut lui reprocher non pas d’être une theorie mais
de n’être pas une theorie ou de ne pas l’être assez. Ainsi la théorie physique du mouvement permet
de calculer la trajectoire d’un boulet de canon ; mais il faut corriger cette premiere trajectoire
theorique en tenant compte des frottements et de la resistance de l’air, objets d’une autre theorie.''
Extraits : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/kant_muglioni.pdf
C'est théorique Théoriquement
...
En théorie
9. ET LA PALME DE LA CIBLE TROP
SOUVENT DÉSIGNÉE REVIENT À...
Jules Ferry, si tu
entends, on sait que
tes oreilles sifflent
L'ÉCOLE
Vous sortez de l'école et
n'avez jamais travaillé, vous
n'avez que des connaissances
théoriques...
Bac +5 à l'université, ça fait
Bac+2 dans la vraie vie.
On n'est pas à l'école ici,
c'est fini la théorie ! Bienvenue
dans le monde réel !
On est dans la réalité, ici,
pas dans les bouquins !
Savoir lire , écrire , compter, c'est
quand même pratique, non ?
La pratique des langues étrangères,
la géographie de la planète, et notre
histoire : théoriques peut-être ?
Enseigne-t-on les sciences et
les mathématiques
''fondamentales'' à l'école ?
Se débrouiller en algèbre, savoir faire
un produit en croix ou résoudre une
équation du 1° degré, etc.
ça aide dans la vie...
C'est scolaire…!
École...
...bouquins
Savoir apprendre permet
de continuer à progresser tout
au long de la vie.
C'est la première cible dès qu'il s'agit de ''dénoncer la théorie''.
10. ALORS VADE RETRO
BOUQUINAS ?
Au siècle de l'Économie de la Connaissance et des actifs immatériels de l'entreprise
(dont ''intellectual assets''), comment expliquer ce mépris, cette défiance, voire cette
répulsion envers tout ce qui est identifié de près ou de loin à :
● L'école, et tout ce qui relève de la formation, initiale ou pas
● Les livres , et tout le savoir qui en est issu
● Les connaissances, comme opposées au savoir-faire pratique.
Plusieurs facteurs participent de cette chasse aux sorcières d'un autre genre, masquée
sous le sceau de la ''science empirique'' des intuitifs bien pensants adeptes de la sacro-
sainte pratique :
● Elle résulte parfois d'une frustration héritée de l'école, où le moindre effort relève du devoir, et
donne lieu à notation, sans omettre l'échec scolaire, partiel ou total.
● Elle peut être due à ceux qui s'en tiennent aux formations obligatoires du plan ,quand il y en a,
sans parfois pratiquer la veille métier qui leur incombe en tant que professionnels (érosion et
obsolescence des savoirs).
● Elle est parfois due à des ego surdimensionnés (inflated), adeptes de la science infuse, de
l'intuition et de l'empirisme, qui misent sur le feeling et le tâtonnement, plutôt que sur le retour
d'expérience , les recherches, et les connaissances mises à jour par d'autres, et disponibles.
De triste mémoire, Mao avait en son temps (Révolution Culturelle) entrepris des
purges contre lesdits ''intellectuels'', et constitué des ''laogai'', camps de rééducation
par le travail.
11. PERCEPTIONS &
REPRÉSENTATIONS
RAPPORTS :
● La théorie est généralement dévalorisée au profit de la pratique. Cela suppose que la théorie
soit une spéculation impuissante coupée de la pratique dont on vante l'utilité et
l'efficacité.Mais toute théorie n'est pas spéculation pure.
● Apparemment opposées, la pratique et la théorie sont en fait étroitement liées. Il y a
complémentarité entre la capacité qu'a l'homme d'agir concrètement sur lui-même et sur son
environnement matériel, et son aptitude à la pensée, source de la connaissance du réel.
● La théorie tire en effet de l'analyse de la réalité des règles d'action et des principes généraux,
la pratique se nourrit de son dialogue avec la théorie pour mieux satisfaire les besoins de
l'homme.
● C'est l'exercice du jugement (Kant) qui assure « le lien et le passage de l'une à l'autre » :
il permet de discerner « si quelque chose est ou non le cas qui tombe sous la règle ».
THÉORIE PRATIQUE
D'après : texte : Baruch Spinoza, Traité théologico-politique (1677). chap. I, § 1et Il, trad S; Zac. Ed. Vrin 1968, pp. 29 -31
Source : http://www.philonet.fr/reperes/theoprat.html
EN THÉORIE =
d'un point de vue spéculatif,
celui de la pensée génératrice de
considérations abstraites.
EN PRATIQUE =
du point de vue de l'action,
génératrice de résultats concrets.
GÉNÉRALEMENT :
12. DOMMAGES COLLATÉRAUX
Organisation-Objectifs–Cibles-Résultats-
Marge-ROI-Management-Production-DAS-
Budget–KPI-Atteindre–Métier– Technique
-Gérer-Normes-ISO SMART-Légalité-
Règles-Négocier- Recruter-PDCA-
Aider- Redresser- Teambuilding-
Cohésion-Progresser- Gagner-Qualité-BSC-
Indicateurs-Diriger-Vista-Leadership-CEO-
Arbitrer-Carrière-Activité-Valeurs-Débuter
Vous êtes ici
Et comment se diriger vers le but assigné quand on ne connaît pas
les règles, les fondamentaux, les tenants et aboutissants, les causes
qui régissent les conséquences, bref la théorie.
Dans les organisations (en entreprise) le mépris de la théorie (by
misconception) conduit à s'en remettre à la seule pratique, et
revient à s'exposer :
● À un défaut d'adaptabilité (problème d'apprentissage, érosion et
obsolescence des savoirs, savoirs non upgradés)
● À une perte de valeur (dépréciation du capital humain et des
actifs immatériels de l'entreprise, pas de KM, connaissances non
fixées avant le départ de salariés détenteurs de savoirs)
● À un problème de productivité et de qualité (pratiques
surannées, défaut de conformité,pas d'amélioration continue etc)
● À un problème de légalité (pratiques non conformes et illégales,
veille réglementaire déficiente, SST,RH etc)
VOUS ÊTES ICI :
MAIS OÙ ?
13. DOMMAGES COLLATÉRAUX
C'est le bordel
mon capitaine !
C'est normal c'est la théorie
de l'entropie.Je connais : je
vais arranger ça.
AVEC
La théorie
SANS
La théorie
''Tout ça c'est de la théorie'',
''Sortez le nez de vos bouquins, de vos procédures''
Dénigrer ''la théorie'' en particulier, et les connaissances en
général conduit à :
● Dénaturer l'essence même de la théorie, et la vider de son sens
propre
● À lui donner un sens fantasmé qui va :
● De la logique rhétorique
● À l'idéalisme et l'utopie
● À établir la caducité de son utilité et de son opérationnalité, de
sa compétence à être en phase avec le réel.
Mais cela crée des dommages collatéraux
pour l'entreprise
15. ● L'atome & le préjugé
● Le cycle antagoniste
● La carte n'est pas le territoire
● L'apprentissage par l'expérience
● Un Continuum
● La démarche
● Les 2 faces d'une même médaille
RÉALITÉ DE LA THÉORIE
16. « Il est plus difficile
de désagréger
un préjugé
qu'un atome. »
Albert Einstein.
L'ATOME & LE PRÉJUGÉ
17. LE CYCLE ANTAGONISTE
On présente souvent théorie et pratique dans un antagonisme
inconciliable, mais en réalité le rapport entre les deux relève plus de :
la tension, l'alternance, l'articulation, la confrontation, la
complémentarité, l'imbrication, l'intégration, l'alliance :
Le véritable cycle antagoniste tel qu'il existe dans les faits relève
davantage de cette opposition :
Théorie
BonnesPratiques
Mauvaises
18. LA CARTE N'EST PAS LE TERRITOIRE
L'aphorisme d'Alfred Korzybski (A map is not the Territory) rappelle
que la carte n'est pas le territoire qu'elle représente, et amène à
prendre conscience d'une chose :
La réalité telle que nous la voyons n'est que notre propre perception
du monde, i.e. une représentation intérieure de la réalité extérieure
du monde.
Il y aura toujours des différences , dues à l'échelle d'inférence, aux
omissions, troncations, distorsions...
De là découlent deux évidences : ● Il est bon de savoir voir les
choses sous un autre angle,
de savoir changer de
paradigme, et de voir ''The
Big Picture''.
● La théorie en tant que
modélisation du réel fait
l'économie de la pratique
superflue du tâtonnement:
la règle qui rend compte
des situations particulières
vaut mieux qu'une méthode
empirique coûteuse et
chronophage.
19. Sources :
jacquesabecassis.wordpress.com
David Kolb (1984) présente l’apprentissage par l’expérience
comme un cycle à quatre temps, chaque temps
correspondant à un mode d’apprentissage spécifique :
L’expérience concrète : phase où l’individu réalise
l’expérience, enregistre un certain nombre d’informations
sur ce qu’il découvre. Phase de réception, de « préhension ».
L’observation réfléchie : l’individu analyse la situation qu’il
vient de vivre, la compare à des situations antérieures, essaye
d’en dégager du sens.
La conceptualisation abstraite : c’est une phase de réflexion
théorique, où l’individu élabore des concepts permettant
d’analyser l’expérience précédemment vécue.
L’expérimentation active : l’individu a formulé un certain
nombre d’hypothèses et va les vérifier ou les infirmer dans le
cadre d’une nouvelle expérience. Le cycle peut alors
recommencer.
L'APPRENTISSAGE PAR L'EXPERIENCE
20. THÉORIE : UN CONTINUUM
http://words.steveklabnik.com/theory-and-practice
Qu'on le veuille ou non, on est toujours le ''praticien'' ou le
''théoricien'' de quelqu'un :
La théorie est ainsi vue comme un continuum traversant les
champs et les disciplines, et gagnant en abstraction au fur et à
mesure - exemples :
● Le psychologue voit la sociologie comme de la psychologie
appliquée...
● Quelques étapes plus loin, le physicien se voit comme le théoricien
du monde animé et inanimé...
● Quand le mathématicien lui rappelle que c'est lui qui
modélise tout.
21. THÉORIE : LA DÉMARCHE
La théorie sert à la modélisation du réel.
La théorie tire en effet de l'analyse de la réalité des règles d'action et des
principes généraux, ensuite applicables aux situations particulières
(reproductibilité) :
Les compétences :
Rappelons que les compétences , même si elles relèvent de l'actualisation, ne
sont pas que pratiques :
SAVOIR
(connaissances)
SAVOIR
FAIRE
SAVOIR
ÊTRE
COMPÉTENCES =
METTRE EN
ACTES LES
COMPÉTENCES
NÉCESSAIRES
ENSEIGNERTHÉORISERCOMPRENDREANALYSER
L'EXISTANT
22. THÉORIE – PRATIQUE : 2 FACES
D'UNE MÊME MÉDAILLE
''There is always a tension between Theory and Practice. These two separate realms are
connected through a process of abstraction and application...To explain this relationship by
way of practice :Theory is abstracted Practice, and Practice is applied Theory''.*
*http://words.steveklabnik.com/theory-and-practice
La pratique est une théorie
appliquée :
Tout praticien, même celui qui
s'en défend, est un impénitent
consommateur de théories,
dans la mesure où théorie
signifie organisation et mise en
ordre de concepts...
Toute pratique est une
intelligence des choses. Dès
qu'elle se systématise, se
réfléchit, s'organise et se gère,
elle prend rang dans une visée
Théorique.
B.Schwartz, Une autre école.
La théorie est une abstraction
de la pratique :
La théorie est une pratique
spécifique qui s'exerce sur un
objet propre et aboutit à son
produit propre : une
connaissance. Tout travail
théorique suppose donc une
matière première donnée, et
des « moyens de production »
(les concepts de la « théorie »
et leur mode d'emploi : la
Méthode). L. ALTHUSSER
23. PRATIQUES : DU MYTHE
À LA RÉALITE
● L'organigramme d'entreprise
● Travail prescrit - Travail réel
● Culture d'entreprise
● Greenwashing
● Socialwashing
● La pratique de la loi
24. ORGANIGRAMME
L'organigramme établit la structure formelle de l'entreprise, et en
cela il est très symptomatique de la tension organisationnelle
entre théorie et pratique :
L'organigramme, c'est la ''théorie'' de l'entreprise ,
sa représentation structurelle et fonctionnelle - quand il est mis à
jour - ainsi que les professionnels qui la composent et remplissent
lesdites fonctions.
En réalité, chacun sait (la recherche l'a prouvé et la ''théorie''
l'explique très bien) qu'il existe :
● Un organigramme officiel, et un organigramme officieux (personnes sur
la touche, jeu des chaises musicales, personnes sur le départ mais qui
l'ignorent encore...)
● Un sociogramme, modèle plus puissant que le simple organigramme
fonctionnel, et qui parfois le neutralise (sociométrie, modèle de Moreno)
● Les jeux de pouvoir , courants plus ou moins visibles (réseautage,
alliances, contrôle des ressources) qui interfèrent avec la représentation
que l'entreprise veut bien se donner.
● La stratégie des acteurs, et les ''comportements politiques''.
Organigramme Sociogramme
25. TRAVAIL PRESCRIT - TRAVAIL RÉEL
● D'abord, l'Ergonomie , qui prend en compte l'homme dans l'intégralité
de ses dimensions (biologiques, sociales, psychiques et cognitives)
nous rappelle que : ''Tout travail manuel exige un travail intellectuel :
prise d'informations sur l'environnement de travail, analyse de ces
informations, traitement, prise de décision, choix-alternatives, recours
à la mémoire, à des représentations mentales etc. ''
● Ensuite l'ergonomie nous enseigne une distinction pertinente et
lourde de sens entre travail prescrit (théorique), et travail réel :
D'après http://travailcollaboratif.typepad.com/methode_main
TRAVAIL PRESCRIT
Ce que l'on doit faire, ce qui est
formellement demandé,organisé,
et contrôlé.Consiste à prévoir,
ordonner, coordonner, outiller
l'action individuelle et
collective avant qu'elle n'ait
lieu.
TRAVAIL RÉEL
Ce que l'on fait vraiment, à partir, et
parfois en dépit du travail prescrit.
Désigne cette part d'intelligence
mise dans le travail, au-delà
de la prescription. C'est
l'effort de renormalisation
de la prescription.
TRAVAIL RÉALISÉ
Ce que l'on a fait
finalement.C'est le résultat
du travail réel (processus),
obtenu grâce ou en dépit du
travail prescrit. C'est ce qui doit
être évalué et fonde le sens
de l'action.
TRAVAIL VÉCU
Le sens que l'on donne,ou
que l'on ne peut pas donner,
au travail en cours, mais aussi
Avant (travail prescrit) et après
(travail réalisé).Concerne l'activité au
Travail, mais aussi les conditions de
réalisation.Spécifique à chaque individu.
26. CULTURE D'ENTREPRISE
Maurice Thévenet, spécialiste Français de la Culture d'entreprise
définit cette dernière comme un ensemble de rites, de tabous et de
règles, et une réalité formée de tout ce qui constitue l'histoire et le
quotidien de l'organisation.
Une culture d'entreprise motivante est une culture cohérente :
mais en réalité on observe souvent un hiatus, voire un schisme
entre valeurs affichées , et valeurs opérantes :
Source :Maurice Thévenet – Professeur au CNAM et à l’ESSEC -Journal du Net 16 10 07
''une culture d'entreprise forte peut ne pas être adaptée aux défis qu'elle a à
relever."Une culture forte motive les gens si elle s'appuie sur un fonctionnement
cohérent.Si la question de la culture de l'entreprise est le plus souvent considérée
comme très stratégique, c'est parce qu'en véhiculant ses valeurs, elle
développe le sentiment d'appartenance du salarié, ce qui va servir
de levier de motivation.
versusValeurs affichées Valeurs opérantes
Moins visibles, et qui sous-tendent la
réalité du fonctionnement au
quotidien :
●
Pratiques éloignées des ''règles de
l'art'' en matière sociale (RPS, inégalité
des chances...)
● Valeurs apparentes (posture) ciblées
clients et grand public (branding)
● Façade : adhésion symbolique RSE
ou Social Media etc
● Velléité organisationnelle : vœux
sincères sans moyens efficaces
derrière .
De l'ordre du déclaratif, de la
communication, ou visant un objectif
de progrès :
● Charte entreprise, et/ou RH
● Ouverture : social media, 2.0 ,
portes ouvertes, communication
institutionnelle
● Qualité-conformité :Certifications,
RSE, ISO 14001,reporting,etc.
● Dialogue social:accords collectifs,
animation des instances
● Convivialité:manifestations,projet
d'entreprise, de service, etc.
En théorie
En pratique
27. GREENWASHING
''Le reporting RSE consiste en la publication régulière d'informations sur la
manière dont l'entreprise appréhende les impacts économiques,
environnementaux et sociaux de ses activités (rapport développement
durable, sites internet). Cependant la diffusion d'informations
environnementales et sociales s'apparente plus souvent à une opération de
communication qu'à un rapport sur les conséquences effectives des
activités de l'entreprise. Les informations publiées construisent alors une
image positive et gomment les impacts négatifs''
Source : La Responsabilité Sociale d'Entreprise, M.Capron et F.Quairel
L'écoblanchiment, greenwashing, a pour but de
donner à l'entreprise une image éco-responsable en se
créant une légitimité toute symbolique : on est loin de
l'éthique environnementale, de l'écoconception, et du
C2C (cradle to cradle).
Le reporting dans ce cas s'inscrit dans une stratégie
pour défendre la légitimité de l'entreprise quand elle fait face à une
crise, ou en vue d'améliorer sa réputation, ou bien encore afin de
se créer un avantage concurrentiel (écolabel) capable de séduire
les parties prenantes (actionnaires, clients,public,etc)
● Un bon rapport RSE ne signifie pas forcément de bonnes performances
effectives en matière de RSE
● Il ne faut pas confondre audit des rapports RSE (représentation) et audit
des pratiques et du management (entreprise)
● L'entreprise choisit elle-même le périmètre de l'audit et peut
ainsi laisser dans l'ombre des pans entiers de son activité.
28. A
S
O
Ci
L
G
A
H
N
S
i
W
SOCIALWASHING
''Le « social washing »
consiste à masquer de
mauvaises pratiques internes
et de mauvaises conditions
de travail, par exemple
derrière des services aux
salariés. Il s'étend à
l'ensemble des prises de
parole et des positions qui
amènent à considérer une
distorsion entre le discours
socialement responsable et
la situation dans l'entreprise.
En matière de responsabilité sociale des entreprises, le socialwashing
est au volet social RSE ce qu'est le greenwashing à la responsabilité
environnementale. La santé au travail et les
risques psychosociaux
sont au cœur de cette
responsabilité. Un sujet
particulièrement sensible,
puisque les organisations
ont un devoir de résultats
en la matière. La publicité
qui accompagne les
condamnations (arrêt
SNECMA 05/03/2008, etc)
montre qu'une entreprise
peut rapidement être
dénoncée pour social
washing ''.(source:www.editions-tissot.fr)
● En matière de RSE, ''les stratégies d'évitement déguisent la non-conformité
par l'élaboration d'une image de conformité'' (RSE, M.Capron p 79)
● Les politiques et les accords de QVT (qualité de vie au travail)sont parfois
des tentatives de dédouanement en matière de RPS (cf article ci-dessus)
● La loi et les accords collectifs signés sont bafoués par des pratiques de
''discrimination douce'', fausse égalité des chances, etc.
Les techniques de ''blanchiment'' (argent, socialwashing, greenwashing,
sciencewashing) partent toujours d'une ''bonne théorie'' qui sert de masque
et d'alibi à l'élaboration, la compensation ou le camouflage de mauvaises
pratiques (malpractices) :
29. Le plus frappant dans la ''tension entre théorie et pratique'' en entreprise, c'est le
nombre de fois où ''en théorie'' signifie ''en bonne pratique, on ferait cela, mais en
réalité ,donc dans la pratique locale et quotidienne, on fait autrement, comme on
veut, comme on peut.''
La théorie, invoquée dans ce discours, représente en fait : la loi, la convention
collective, le règlement intérieur, le manuel de qualité, la réglementation, les
normes, les procédures, les règles de bonne conduite, les règles de l'art, etc...
La théorie a bon dos et mauvaise presse, mais elle n'a rien à voir avec ces pratiques,
et renvoie dos à dos bonnes et mauvaises pratiques, voire même pratiques
illégales :
Exemples :
● En RH ne pas/ou tarder à déclarer les salariés ; discrimination au recrutement; travail dissimulé pour non
paiement d'heures sup. ; inégalité des chances etc.
● En SST absence d'exercice et formation incendie, non port des EPI, banalisation des pratiques à risque,
formes de tolérance à l'alcoolisme et autres addictions.
● En production etc non respect des normes et procédures amenant à la non qualité et même
parfois aux accidents produit (ex toxicité), ou accidents d'activité (AZF, marées noires...)
LA PRATIQUE DE LA RÈGLE
BEST PRACTICES vs. MALPRACTICES
30. UNE RÉALITÉ
ACTIONNABLE
● Walk the talk
● Best Practices
● PDCA : Roue de Deming
● L'intérêt général et particulier
● UPP de la Théorie
CHALLENGE
31. WALK THE TALK
Tes actes parlent pour toi : sois conséquent dans tes paroles.
● Signer des accords QVT, RPS, pénibilité du travail,
égalité des chances etc est un acte engageant qui
doit être suivi d'effets tangibles pour les parties
prenantes (plan d'action, mesures, réduction des
écarts)
● S'engager dans une RSE, ce n'est pas faire du social
washing ou du green washing...
Car alors on se retrouve à faire les gros titres des journaux, ou
condamnés par les tribunaux (ex cours sociales), épinglés par les
ONG, vilipendés par les parties prenantes internes et externes, et
parfois même récompensé aux Pinocchio d'Or (Amis de la Terre).
Le 1er Challenge Organisationnel
est résolument d'appliquer la règle du Walk the talk
Joindre la parole aux actes, faire ce qu'on dit (et dire ce qu'on fait)
32. BEST PRACTICES
En entreprise comme ailleurs, ce n'est pas tant la théorie qui
pose problème, mais la tension entre bonnes et mauvaises
pratiques :
BEST
PRACTICES
VS.
MAL
PRACTICES
● La notion de Best Practice : résulte de l'analyse des meilleures
pratiques observées dans un secteur, une industrie, une profession
donnés, afin d'en répandre l'utilisation, dans le but de monter en
compétence, en qualité, et de favoriser l'amélioration continue
● Contrairement au ''One Best way'' taylorien, les bonnes pratiques
sont évolutives et intègrent le retour d'expérience.
● Les Best Practices ou Good Practices donnent lieu à la création de
GBP,Guides de Bonnes Pratiques (ex Bonnes Pratiques Cliniques,
Médicales, informatiques,agricoles,de Fabrication,de technologie,etc)
● State-of-the-art, elles permettent l'amélioration continue et le
Benchmarking.
La boucle de bonnes pratiques
33. PDCA : ROUE DE DEMING
Au-delà des bonnes pratiques, il s'agit d'adhérer réellement et
sincèrement aux idées de responsabilité (sociale, sociétale,
environnementale) et de management (risk management, QSE, SST etc) ,
et les objectifs afférents. Les stratégies de l'entreprise passent par une
réelle démarche d’amélioration continue et de progrès constant,
illustrée par la fameuse roue de Deming :
http://www.ddline.fr/qualite-securite-environnement/
34. L'INTÉRÊT GÉNÉRAL & PARTICULIER
● En entreprise comme ailleurs, la confiance ne se décrète pas, elle se
construit : pas avec des stratégies lose-lose du type socialwashing, car le
boomerang finit toujours par revenir sur le jeu de dupe. Au final, il en va de
la motivation et de l'engagement des hommes et des femmes au travail.
● Mettre en application l'abstraction (idée, vision, théorie) qui guide les projets
et stratégies relève de la responsabilité de chacun dans ses pratiques
quotidiennes : comme la qualité est l'affaire de tous, la ''théorie'' (dans tous
les sens ) est l'intérêt de tous – intérêt de l'organisation (entreprise), et intérêt
des hommes qui la composent et l'animent.
LA THÉORIE !
C'EST L'INTÉRÊT
DE TOUS
LA QUALITÉ !
C'EST L'AFFAIRE
DE TOUS
● Enfin ce que certains professionnels allergiques à la ''science des bouquins''
nomment ''théorie'' a encore beaucoup à apporter à l'entreprise, comme le
prouvent :
● Les organisations apprenantes, et qualifiantes (Senge, Argyris-Schön)
● Le Knowledge Management : management des connaissances, qui
consiste à capitaliser toutes les connaissances et compétences
produites dans l'entreprise.Car''l'organisation est une sorte de milieu
où tout un tas de connaissances circulent, se créent.Il faut éviter que
ces connaissances disparaissent du fait de la
mobilité, interne ou externe, des salariés'' .
(Psychologie du travail et des organisation – Philippe Sarnin).
35. U.P.P. DE LA THÉORIE :
USAGE PRATIQUE & PERSONNEL
Ce que d'aucuns appellent avec condescendance
''la théorie'', la ''science des bouquins'', a un usage
pratique et personnel :
● La théorie sert individuellement à apporter des
réponses et
● À expliciter et expliquer ce qu'on sentait
confusément au fond de soi, sans pouvoir
l'exprimer de façon à faire intellectuellement
autorité.
La théorie, pour recycler l'expression de Woody
Allen, c'est :
''Tout ce que vous avez toujours voulu
savoir sur tout sans jamais oser le
demander''...
36. « La joie de
regarder et de
comprendre est le
plus beau cadeau
de la nature. »
Albert Einstein.
37. BIBLIOGRAPHIE
● Baruch Spinoza, Traité théologico-politique (1677). chap. I, §
1et Il, trad S; Zac. Ed. Vrin 1968, pp. 29 -31
● Emmanuel KANT ,Théorie et pratique, 1793, Vrin, 1967, p. 11.
● hhtp://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-
electronique/recherche-et-formation/RR011-10.pdf
● www.editions-tissot.fr
● Ergonomie, Pierre Falzon & alii.
● Management Malpractice: How to Cure Unhealthy Management
Practices That Disable Your Organization Craig R. Hickman
● La Responsabilité Sociale d'Entreprise M.Capron et F.Quairel