Interview Les Echos le 4 janv 2014 sur la charte familiale
La parité médiatique en VF
1. Lundi 8 mars 2010 Page 13
RETROUVEZ chaque jour la chronique économique
d’Erik Izraelewicz en vidéo sur latribune.fr
L
e15 marsprochain,VoxFeminaoffrira,enpartenariataveclewebzine
Terrafemina,uneplate-formederencontreentrelesmédiasetdes
femmesexpertesdansdifférentsdomainesdelasphèreéconomique.
Objectif :quelestalentsféminins,quin’occupentque4 %dutemps
médiatique,fassententendreleursvoix.
Beaucoup d’hommes et de
femmes croient aujourd’hui,
avec une sincérité qui ne saurait
être mise en doute, que « l’un vaut
l’autre ». Cette équation idéale ne
résiste pas à la réalité du monde
de l’entreprise, en particulier dans
ses structures de direction. En
atteste la proposition de loi qui
vise à imposer un quota de 40 %
de femmes dans les conseils d’ad-
ministration des grandes
entreprises et des insti-
tutions publiques d’ici à
cinq ans. La volonté poli-
tique est nécessaire, mais
elle n’est pas suffisante en
lamatière.Pouréviterque
ces talents deviennent
des « femmes-quotas »,
que l’on mette en avant le
genre plutôt que la compétence,
n’est-il pas urgent de donner aux
femmes la visibilité qui renforcera
leur légitimité et rendra plus na-
turelle leur arrivée dans les cercles
du pouvoir et/ou de décision des
entreprises ?
L’argument le plus fréquem-
ment employé pour justifier la
faible représentativité des femmes
est qu’il n’en existe pas suffisam-
ment disposant de l’expérience et
des compétences nécessaires pour
exercer les fonctions dans lesquel-
les elles sont sous-représentées.
Mais la réalité est tout autre :
ces femmes existent, et elles sont
nombreuses ! Mais elles ne sont
pas identifiées, tout simplement
parce qu’elles ne sont pas visibles.
Bien sûr, les femmes d’expertise
sont « repérées » par leurs pairs,
mais cela ne suffit pas à assurer
leur promotion. Aujourd’hui, les
femmes n’occupent pas plus de
4 % du temps médiatique. C’est
bien moins que la parité totale
dans la vie politique, moins en-
core que les 8 % de femmes dans
les conseils d’administration, et
tellement moins que le nombre
de femmes réellement expertes
dans leurs sphères de compé-
tence et d’action respectives !
Pour reprendre la terminologie
du rapport sur l’image des fem-
mes dans les médias réalisé par
Michèle Reiser, Brigitte Grésy et
Mercedes Erra pour le gouver-
nement en 2008 (1), les femmes
ont un « statut de seconde zone :
passantes ou ombres chinoises ».
Lorsqu’on sait que la visibilité est
un facteur d’intégration et de re-
connaissance important, on ne
peut que s’inquiéter de ces statis-
tiques. D’autant que tendre le mi-
cro à de nouvelles voix est aussi un
moyen de créer une concurrence
nécessaire au renouvellement
du débat dans un monde écono-
mique qui en a tant besoin. Mais
les médias manquent de sources
et d’informations sur celles vers
qui ils pourraient, à juste titre,
s’adresser.
Si la mixité en tant que telle ne
fait heureusement plus vraiment
débat — chacun convient des
avantages que la vie politique et
la vie économique peuvent reti-
rer d’une parité mieux respectée
à tous les niveaux — il y a encore
une large différence entre les dé-
clarations publiques et la prati-
que de la vie des affaires.
Et cette question de la parité
dans le champ médiatique dé-
passe le cadre de la vie économi-
que en posant par ailleurs le pro-
blème de la transmission. Quel
est l’impact de cette non-visibi-
lité sur les jeunes générations ?
Les garçons n’ont que l’embarras
du choix pour s’identifier, tandis
que les filles doivent se conten-
ter de quelques voix émergentes.
Beaucoup de femmes peuvent
incarner une réussite person-
nelle et professionnelle,
et constituent ainsi des
exemples vertueux pour
les jeunes générations.
Les faire exister dans
la vie médiatique, c’est
proposer aux jeunes
filles des modèles dans
lesquelles elles pour-
ront se reconnaître et se
projeter. C’est aussi contribuer à
redonner une réalité à la notion
d’ascenseur social.
La parité médiatique est donc né-
cessaire au renouvellement de la
vieéconomiqueprésenteetfuture.
Elle permettra aussi d’élargir les
champs de vision des recruteurs
ou des comités qui désignent les
membres des conseils d’adminis-
tration. Et nous ne doutons pas
que les journalistes seront ravis
d’avoir plus d’experts, facilement
accessibles, pour enrichir leurs
articles et reportages. En matière
de parité, la parole médiatique est
aussi importante que les mesures
politiques !
(1) Rapport sur l’image des fem-
mes dans les médias, réalisé par
Michèle Reiser, Brigitte Grésy et
Mercedes Erra, à la demande de
Valérie Létard, alors secrétaire
d’État à la Solidarité.
Point de vue
par les fondatrices
de VoxFemina (*)
La parité médiatique
en VF (version féminine)
éditos
Salut, les suffragettes
L
a conférence de
Copenhague, vous
connaissez ? Pas
celle sur le climat,
qui a tant déçu en décem-
bre, mais l’autre, celle qui
a réussi : elle s’est tenue le
8 mars 1910 et réunissait
des femmes socialistes de
tous les pays. Celles qu’on
appelait alors les suffraget-
tes ont décidé de créer une
Journée des femmes dans le
but d’obtenir le droit de vote.
Cent ans plus tard, quel che-
min parcouru ! Il n’y a plus
un seul pays qui interdise le
vote aux femmes (sauf ceux
où il n’y a pas d’élections
du tout). À « La Tribune »,
nous avons décidé de fêter
ce centième anniversaire
en traitant l’actualité côté
femmes. La vraie actualité,
politique, internationale, du
business ou de la finance,
avec de vrais acteurs, élus,
experts, dirigeants : mais ces
acteurs sont des femmes.
Il faut dire que ça change
le panorama, même visuel-
lement. Bien sûr, nous avons
joué à faire un journal « tout
féminin » mais notre idéal
est celui de la mixité, à tous
les niveaux de responsabilité.
C’est si vrai que la féminisa-
tion à outrance nous semble
une mauvaise idée. Allez,
s’il y a un jour où on peut
se dire ces choses-là, c’est
bien le 8 mars. Par exemple :
il n’est pas normal que beau-
coup d’enfants grandissent
en ne rencontrant comme
adultes en position d’autorité
que des femmes : institutri-
ces, directrices, professeures,
assistantes sociales, psys,
médecins scolaires. Pas
normal que la magistrature
devienne chaque année plus
majoritairement féminine.
On peut se féliciter qu’il y
ait des femmes policiers,
des femmes camionneuses
et des femmes ingénieurs
nucléaires, dirigeantes de
grands groupes ou artistes
de renom. Mais la société
s’améliorerait aussi si des
professions massivement
féminisées attiraient et
conservaient davantage
d’hommes. Ne serait-ce
que dans un souci d’égalité
salariale. On le sait, un jour
ou l’autre, les professions
exclusivement féminines
finissent toujours par être
moins considérées, moins
rémunérées.
sgherardi@latribune.fr
Sophie par
Gherardi
Souvenir, souvenir (de Bourse)
S
ouvenez-vous il y a
juste un an. Les fem-
mes étaient déjà à la
fête, mais les marchés
beaucoup moins. En pleine
crise postfaillite de Lehman,
les traders étaient débousso-
lés, les banquiers éreintés et la
Bourse déprimait au fond du
trou de la crise des subpri-
mes. Flirtant avec son record
de faiblesse de la décennie
atteint en 2003, le CAC 40
tombait de Charybde en
Scylla. Aucun boursicoteur n’a
oublié ce noir lundi du 9 mars,
quand la Bourse de Paris a
terminé juste en dessous de
2.520 points. Ce qui est resté
pendant un an comme « le
point bas du 9 mars » n’est
heureusement plus qu’un
vieux cauchemar. Les mar-
chés d’actions ont rebondi
allègrement de 55 % à Paris
et de 60 % outre-Atlantique.
Une crise, celle des dettes
souveraines, a chassé l’autre,
celle des dettes privées. Mais
elle frappe moins les comptes
des entreprises qui songent à
nouveau à leur croissance en
Asie, à leur plan de développe-
ment à cinq ans, et à soigner
leurs actionnaires. Et l’on
se reprend à rêver au retour
des fusions-acquisitions, des
introductions en Bourse et
à de nouveaux records après
une décennie pourrie par deux
krachs. Cela tombe bien, un
autre anniversaire se profile
à l’horizon : dans moins de
six mois, le CAC 40 fêtera les
10 ans de son sommet absolu,
6.922,33 points, inscrit le
4 septembre 2000 et jamais
revu depuis. À l’époque, une
entreprise valait 40 fois ses
résultats et c’était très banal.
Les « TMT » (technos, mé-
dias, télécoms) régnaient en
souverains et l’on se piétinait
pour devenir actionnaire des
start-up qui se présentaient en
Bourse. On s’arrachait 70 ou
80 fois les actions proposées ;
le risque, on ne connaissait
pas. Un autre monde ? Allez,
plus que 77 % de hausse pour
retrouver le nirvana…
mmotte@latribune.fr
muriel par
motte
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BaptisteFENOUIL/REA