Je m'efforce dans cette enquête de faire "travailler" l'hypothèse girardienne dans le champ des musiques rituelles. L'hypothèse mimétique se décline suivant plusieurs phases. Le mécanisme victimaire lui-même qui fonde les sociétés primitives. Les rituels qui ont pour fonction essentielle de mimer la crise mimétique initiale et sa résolution victimaire sur des victimes substituées à la victime émissaire du meurtre fondateur. Les interdits qui ont pour fonction d'empêcher le retour de la crise mimétique au sein du groupe social en prohibant les gestes, les objets, les êtres et les signes, susceptibles de déclencher à nouveau la violence. Les mythes rapportent ce même événement dans la perspective des persécuteurs eux-mêmes. A partir de cette hypothèse, je me suis posé la question suivante : si les mythes, les rituels, les interdits, ont tous les trois le même modèle fondateur, alors la musique n'est-elle pas, elle aussi, organisée en fonction de ce même modèle ?