2. I Le contexte historique, culturel et artistique.
Les années 20.
Les années 30. Idée est de pouvoir cliquer sur la
La Seconde Guerre mondiale . page qui intéresse et d’arriver
De la Seconde Guerre mondiale aux années 50. directement sur celle ci.
Les années 50 et son œuvre Le réalisme socialiste.
L’œuvre de Jean Amblard de 1945 à 1976 : le peintre professionnel.
De 1976 à la fin de ses jours le loisir avant tout.
II La diversité des supports iconographiques.
Le dessin.
La lave émaillée.
Le ciment gravé.
III L’œuvre mural.
Du muralisme en général à celui de Jean Amblard.
L’œuvre politique L’œuvre mural historique.
L’œuvre mural syndicale.
L’œuvre mural partisane.
Les œuvres religieuses.
La figuration symboliste d’un humanisme cosmique.
IV L’œuvre de chevalet et l’œuvre ethnographique.
Le travail d’illustration.
L’œuvre de chevalet Des paysages aux végétaux.
Les portraits et les nus.
Les œuvres symbolistes.
L’œuvre ethnographique Le terrain agro-pastoral.
Le terrain urbain et industriel.
Le terrain guerrier.
V Nicole de Ricou.
VI Pour aller plus loin.
Documents sonores interviews du couple Orlat, de Pierre Bonnet.
Les thématiques reliées à Jean Amblard .
Catalogue et parcours découverte.
3. I Le contexte historique culturel
et artistique,
Les années 20.
Les années 30.
La seconde guerre mondiale.
De la Seconde Guerre mondiale aux
années 50.
Les années 50 et son œuvre.
4. I Le contexte
historique, culturel
Les années 20, et artistique.
II La diversité des
supports
iconographiques.
Né en 1911, Jean Amblard grandit et se forme pendant les
Années Folles (1919-1929). Cette période, riche de III L’œuvre mural.
courants idéologiques, est importante pour comprendre ce
qu’est devenu Amblard : un artiste peintre engagé. La IV L’œuvre de
France, laïque depuis 1905, s’engage pas à pas - guidée chevalet et l’œuvre
par les utopies pacifistes, augmentées de nombreux ethnographique.
conflits sociaux- sur la voie d’une démocratisation du
communisme. La scission de la gauche lors du congrès de V Nicole de Ricou.
Tours en 1920 qui provoque la naissance du Parti
Communiste en 1922, est un élément marquant de la VI Pour aller plus
jeunesse du peintre. C’est dans un tel contexte que Jean loin.
Amblard poursuit ses études à l’Ecole supérieure des Arts
Décoratifs et aux Beaux-Arts, initialement comme
auditeur libre puis comme élève inscrit.
Si le peintre inscrit son œuvre et son talent dans un
mouvement à la fois figuratif et réaliste, qu’il n’aura de
cesse de suivre et revendiquer toute sa vie, il rompt par là
même avec les derniers mouvements artistiques alors en
vogue à l’époque tels les impressionnistes, les
cubistes, ou encore le fauvisme. L’apparition du
surréalisme mais plus encore de l’art-déco doit toujours
être gardée à l’esprit pour appréhender et comprendre
l’œuvre de Jean Amblard. Ses dessins à l’image de ses
canons idéologico-esthétiques traduisent l’entière
adhésion à ce courant.
5.
6. I Le contexte
historique, culture
Les années 30,
l et artistique.
II La diversité des
supports
iconographiques.
La jeunesse de Jean Amblard est très militante, marquée par le Parti Communiste qui s’institutionnalise et
il n’aura de cesse de lutter contre le fascisme. Le peintre, à la lumière de ses convictions, rejoindra III L’œuvre
l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires, mouvement antifasciste. Le régime républicain, mural.
menacé de toutes parts par la crise économique de 1929 d’abord, par les scandales financiers ensuite, et
enfin par la montée du fascisme, fait finalement bloc. La gauche s’unit. Le P.C.F, la S.F.I.O, le Parti IV L’œuvre de
Radical, les syndicats s’allient et créent le Front Populaire qui remportera les élections législatives d’avril- chevalet et
mai 1936, laissant entrevoir un nouvel avenir. l’œuvre
ethnographique.
Jean Amblard, après avoir effectué son service militaire de 1932 à la fin de 1933, continue de suivre ses
cours de dessins et s’inscrit au Parti en 1935. Les années 30, marquées par la fin de nombreuses utopies, V Nicole de Ricou.
resteront cependant le cadre de nombreuses luttes sociales. Forts des accords de Matignon conclus le 7 juin
1936, de nombreux droits et nombreuses avancées sociales sont obtenus, le droit syndical, l’augmentation VI Pour aller plus
des salaires, les congés payés. Cependant dès 1938 le Front Populaire s’effondre et Daladier, successeur de loin.
Léon Blum, interdit le parti communiste en 1939.
1 et 2 Illustrations pour
la première édition de
« Fils du peuple » par
Idée est de cliquer ou passer la Amblard, Dupont, Foug
eron, Prigent, Taslitzky
souris sur le dessin ipour l’avoir en
, Vénitien, Picasso, Pig
plus grand, non et Milhau, un
De même lorsque la souris passe sur poème de Jean Fréville
l’Association des Ecrivains et Artistes Collection agence63
Révolutionnaires un petit texte pour Expositions
PhotothèqueCg63/
complémentaire apparaisse,
Serge Seguin tous
droits réservés
7. I Le contexte
La Seconde Guerre mondiale,
historique, culture
l et artistique.
II La diversité des
supports
iconographiques.
La menace fasciste vaincue en France en 1934, croît à l’extérieur et notamment en Allemagne. Le 1er
septembre 1939 la Pologne est envahie, la Seconde Guerre mondiale débute, et la France ne tardera pas à
III L’œuvre mural.
demander l’armistice. La Résistance s’organise, avec l’appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 puis avec le
Conseil National de la Résistance en 1943. Jean Amblard participera à la guerre. Envoyé début 40 dans le nord-
IV L’œuvre de
est de la France, il entre en mai en Belgique.
chevalet et l’œuvre
ethnographique.
Démobilisé le 26 juillet de la même année à Clermont-Ferrand, il poursuivra son activité artistique ; grâce au
soutien matériel de connaissances il pourra gagner la zone libre invoquant un emploi au sein du Musée National
V Nicole de Ricou.
des Arts et Traditions Populaires. Alors qu’engagé dans la Résistance locale, il est contraint et forcé de s’enrôler
« pour la durée de la guerre » » comme sous-lieutenant de l’armée régulière. Au début de l’année 1945, il est
VI Pour aller plus
nommé peintre aux armées. Blessé par une mine Jean Amblard perdra son pied droit et plusieurs phalanges de la
loin.
main droite.
Un an après la libération de Paris à l’été 1944, le peintre expose ses toiles au Salon d’Automne et en profite
pour épouser Marcelle Chambard, mariage qui ne durera guère.
1Sur la ligne
Maginot, La drôle de
guerre(ou Chambrée
sur la ligne Maginot)
(encre de Chine et
gouache sur
papier,45/45cm,signé et
daté 1939).
Colll.part.Photothèque
Cg63/Serge Seguin
Tous droits réservés.
2 Autoportrait: blessé
au combat(gouache et
pastel gras sur Bristol
60/50 cm,1945)
Coll,part,Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
expliquer ce que sont le Salon d’Automne et le Musée National des Arts et Traditions Populaires. droits réservés.
8. De la Seconde Guerre mondiale I Le contexte
aux années 50. historique, cultur
el et artistique.
II La diversité
des supports
L’adhésion d’Amblard à l’Association des peintres cartonniers de tapisserie créée par Jean Lurçat, Jean iconographiques.
Picart-Ledoux et Marcel Gromaire, sera significative pour le reste de sa vie. Jean Lurçat est avant tout une
connaissance d’Amblard à l’A.E.A.R qui aidera et inspirera le peintre dans la fabrication de cartons de III L’œuvre
tapisserie, notamment celui de L’ombre et la lumière. Cette dernière est une commande de l’Etat, dans mural.
laquelle l’influence de Lurçat est flagrante. En outre l’opposition du jour et de la nuit, du ciel et de la
terre, du soleil et de lune obsédera l’artiste sa vie durant. IV L’œuvre de
chevalet et
l’œuvre
ethnographique.
V Nicole de
Ricou.
VI Pour aller plus
loin.
1 L’Ombre et La
Lumière
(tapisserie,223/158cm
L’élan et cet engouement pour la tapisserie à cette époque sont une sorte de continuité et de nouvelles 1950.Paris,) Mobilier
manifestations du mouvement art-déco. La question d’un retour à l’art mural est significative à l’époque. National, Photothèque
Dans les années 30, nombreux sont les artistes et principalement ceux communistes, à considérer cet art Cg63/Serge Seguin.
Tous droits réservés.
comme un moyen d’expression dont la vocation n’est pas uniquement décorative. Les artistes se font alors les
messagers d’un cheminement intellectuel sur leur place dans la société, et leurs fonctions. 2 Carton de tapisserie
"L'arc-en-ciel" (1947)
Coll. part Photothèque
9. I Le contexte
historique, culture
Les années 50 et son œuvre. l et artistique.
II La diversité des
supports
L’après-guerre est marqué par une succession de faits qui iconographiques.
guideront à jamais l’avenir de la France. Du Plan Marshall
de 1948 à la création en 1951 de la C.E.C.A, en passant par III L’œuvre
l’adhésion de la France à l’OTAN, ce nouvel avenir mural.
économico-diplomatique n’en sera pas moins terni par une
continuelle instabilité gouvernementale qui aura raison de IV L’œuvre de
la IVème République. En outre, cette époque sera marquée chevalet et
par des guerres coloniales qui demeurent tristement l’œuvre
présentes dans tous les esprits par la seule évocation de la ethnographique.
défaite au Viêtnam en 1954 et la défaite en Algérie en
1962. V Nicole de Ricou.
En contraste avec ceci, la Vème République sera le régime
de la stabilité gouvernementale et du gaullisme, qui VI Pour aller plus
caractérise ses débuts. Mai 68 sera cependant, un loin.
événement décisif pour l’avenir du pays.
C’est ensuite après 1973 dans la période de crise
économique rampante que s’inscrira la fin de vie
d’Amblard. S’il connaîtra en 1981 l’arrivée de la gauche
au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand, en
revanche il n’assistera pas à l’effondrement de l’URSS en
1991.
Au niveau mondial, la fin de la Seconde Guerre mondiale
symbolise le début de la super puissance étasunienne. Dans
le domaine artistique, place est faite à de nouveaux
courants à l’image de l’expressionnisme abstrait,
du « land-art » et du pop-art, mouvements face auxquels
le peintre restera hermétique et désarçonné.
10. I Le contexte
historique, cultur
Le réalisme socialiste. el et artistique.
II La diversité des
Cette question est très importante. A la fois communistes et figuratifs-réalistes, Jean Amblard comme son ami supports
Boris Taslitzky furent parfois classés sous cette dénomination. Contrairement à A. Fougeron qui se réclama iconographiques.
sans ambiguïté aucune du réalisme socialiste, presque tous les artistes communistes refusèrent cette étiquette
réductrice et peu claire. L’appartenance du peintre au Parti alliée à sa pratique artistique réaliste, ne saurait III L’œuvre
suffire à faire de lui un peintre « réaliste socialiste ». mural.
On entend par réalisme socialiste le fait de représenter la réalité de manière la plus véridique et la plus IV L’œuvre de
historique possible, dans une certaine perspective révolutionnaire. Cette doctrine artistique se veut en outre le chevalet et
moyen d’éduquer les travailleurs dans l’esprit du socialisme. l’œuvre
ethnographique.
Si Amblard comme son ami Taslitzky envisageaient la réalité comme une discipline voire une hygiène
artistique, jamais ils n’admirent un tel rattachement. La diversité et l’éloignement des sujets avec ceux prônés V Nicole de
par un tel courant, plaident en faveur de ce refus. Contemplatif et précis dans ses œuvres, Amblard évoque - à Ricou.
l’exception de ses œuvres murales - bien plus les paysages, objets et végétaux, que le monde du travail et les
luttes ouvrières contrariant de facto tout lien possible avec les thématiques habituelles du réalisme socialiste. VI Pour aller plus
loin.
Mettre en comparaison une œuvre de Notre-Dame-de-
Fougeron de manière à illustrer la Paris(huile sur
proximité, toile,125/158cm, 1937)
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11. L’œuvre de Jean Amblard de 1945
à 1976 : le peintre professionnel.
I Le contexte
historique, cultur
Les commandes ne font guère défaut au peintre figuratif, bien au contraire. Sa vie en vient à se confondre avec
el et artistique.
son œuvre, il passe son temps à peindre et à exposer. Jamais celui-ci ne s’inscrira ni ne se laissera influencer par
les mouvements artistiques rythmant l’évolution temporelle de l’art contemporain : nouveau réalisme,
II La diversité
minimalisme etc. Les commandes sont majoritairement étatiques et syndicales, notamment les grandes toiles des
des supports
Maquis de France. Des bons lui seront fournis pour l’occasion pour la toile et les couleurs. Les Maquis de France
iconographiques.
est une œuvre majeure, réalisée en 1946, destinée à couvrir 150m² de la mairie de Saint-Denis.
En outre des commandes de dessins ethnographiques sont passées par les A.T.P, la C.G.T qui souhaite voir
III L’œuvre
retranscrire le regard porté par l’artiste sur les mines de charbon, de fer, les aciéries.
mural.
Se dégage de ses œuvres un trait caractéristique de sa personne et de son talent : Jean Amblard n’est intéressé que
par le réel, il est indiscutablement un artiste figuratif soucieux de donner à voir le vrai, la réalité telle qu’elle est. Il
IV L’œuvre de
prend comme modèle des scènes et objets du quotidien parfaitement identifiables et reconnaissables. Il se veut
chevalet et
simple, compris par tous.
l’œuvre
ethnographique.
V Nicole de
Ricou.
VI Pour aller
plus loin.
1 Les Maquis de
France: les maquisard
en embuscade
(quatrième mur)
Photothèque
12. De 1976 à la fin de ses jours : le
loisir avant tout. I Le contexte
historique, cultur
el et artistique.
A partir du milieu des années 70 les commandes passées au peintre sont moins nombreuses, sauf à évoquer sa II La diversité
rencontre avec l’abbé Perrier qui lui commandera plusieurs compositions murales émaillées sur carreaux de des supports
lave, profanes ou religieuses. Jean Amblard retourne alors dans son Auvergne familiale et réside majoritairement iconographiques.
à Montcheneix. Il profite de cette période, de ce repos, pour prendre le temps de réaliser et donner vie à toutes
ses envies : de grandes toiles désirées depuis de plusieurs années, ou encore des compositions murales destinées III L’œuvre
à honorer quelques commandes amicales. Jean Amblard peindra en outre une nouvelle version de son tableau La mural.
carrosse du Berger, la première version ayant été perdue par son destinataire.
Son état de santé se dégrade et en 1981 il est à nouveau amputé, de la jambe gauche cette fois-ci. Il s’impose IV L’œuvre de
pourtant de toujours rester debout sur ses prothèses. Il est fait un an plus tard commandeur de la Légion chevalet et
d’Honneur à Clermont-Ferrand. l’œuvre
L’artiste s’éteint le 18 juin 1989 à Montcheneix des suites d’un cancer du pancréas. Pleinement conscient de ethnographique.
cela, L’échappée belle est la dernière toile du peintre, dont le lyrisme évocateur de la mort ne peut qu’interpeller.
V Nicole de
Ricou.
VI Pour aller plus
loin.
L’échappée belle
(130/98cm, 1989)
Coll.part; Photothèque
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tous droits réservés.
13. II La diversité des supports.
LE DESSIN.
LA LAVE ÉMAILLÉE.
LE CIMENT GRAVÉ.
14. I Le contexte
Le dessin.
historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
supports
Le dessin détient une place singulière dans l’œuvre de Jean Amblard. Celle-ci s’explique par sa formation iconographiques.
aux arts décoratifs et beaux-arts. Le dessin est aux yeux du peintre la meilleure des manières de traduire ses
pensées, il le considère tel un véritable langage, avec sa syntaxe, ses règles grammaticales et phonétiques. III L’œuvre mural.
Jetant sur le papier les premières esquisses réalisées à la plume, à l’encre de Chine, au crayon ou au fusain,
le peintre reproduira encore et encore ses dessins pour trouver le trait le plus juste. Si les dessins évoluent, IV L’œuvre de
se colorent, les outils et instruments de travail aussi. Les crayons-feutres font leur apparition à partir de chevalet et l’œuvre
1970, l’explication de cette nouveauté n’est pas uniquement économique. Ces instruments facilitent la tâche ethnographique.
de l’artiste en lui permettant de donner corps à la composition tout en colorant simultanément celle-ci.
Le papier-calque sera un outil important pour le peintre qui l’utilise pour étoffer ses toiles par la V Nicole de Ricou.
multiplication de personnages ou d’éléments de décor qu’il facilite. Si certains de ses dessins ont vocation à
demeurer dessins et sont alors un moyen d’expression, d’autres sont considérés comme ébauches pour de VI Pour aller plus
futurs travaux de gravure. Enfin, et cela révèle un trait de caractère du personnage, Amblard n’hésite pas à loin.
réutiliser ses dessins, traduisant un attachement particulier à ceux-ci.
1 Paveurs de
l’entreprise Dubrac
(encre de Chine et
crayon sur
bristol, 65/50cm)
Coll.part Photothèque
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droits réservés.
2"Equipe du
convertisseur
Bessemer",(50 /73,5
cm, 946) Dessin
conservé au Musée
d'archéologie et
d'histoire locale de
Denain (Nord)
15. La lave émaillée.
I Le contexte
historique, cultur
el et artistique.
Les années 60 sont un nouvel élan pour la créativité du peintre. La pratique de la lave émaillée II La diversité
s’inscrit pleinement dans l’idée d’un retour à l’art mural pour ses vertus didactiques. On a vu des supports
qu’Amblard s’adonna quelque peu à l’art de la tapisserie, dans un seul but décoratif, but qu’il iconographiques.
continua alors par cette nouvelle pratique. Malgré le fait que cette technique présente un coût
important, freinant son développement, Jean Amblard dépassa cet inconvénient et ne retint que les III L’œuvre
qualités des laves émaillées. Un retour à l’artisanat, associé aux facilités de la pratique de l’émail mural.
auront raison du choix du peintre et emporteront son enthousiasme. Une surface murale sera peinte
tous les deux ans sur 220m² environ. Le point commun des œuvres réside dans les couleurs IV L’œuvre de
utilisées, plus flamboyantes que celles de ses toiles. Le peintre s’érige comme maître du feu. chevalet et
Si cette période peut représenter un certain changement dans l’œuvre de l’artiste, elle est aussi un l’œuvre
retour définitif dans son pays natal : l’Auvergne. A défaut de réunir à Paris tous les éléments et ethnographique.
l’espace nécessaire pour de telles créations, le peintre s’exile au grand air et fait travailler tout un
réseau local d’artisans : tailleurs de lave, céramistes, émailleurs etc. V Nicole de
Ricou.
VI Pour aller plus
loin.
L’Energie (40m²
1975).
Pantin, Fédération
Nationale de
l’Energie, œuvre
détruite? Photothèque
Cg63/Serge Seguin
tous droits réservés
Procédure
16. Procédure de la lave émaillée:
1 2 3 4
L’esquisse de l’œuvre se fait à l’encre ou au feutre sur papier calque (1/2). Les plaques de lave sont des rectangles de 0,5m² pour une épaisseur
de 15mm environ.
La mise au carreau consiste à découper l’esquisse en carrés dont chacun correspond à un dessin reproduire sur les carreaux de lave. Celle-ci se
fait à l’aide de pochoir ou à main levée (3).
Suit ensuite la mise en couleurs. Cette dernière étape est considérée comme la plus difficile et suppose une parfaite connaissance des
matériaux, des émaux, des couleurs et de leur réaction à haute température.
5 6 7
Après cuisson(4), des retouches peuvent être apportées(5). Enfin des glaçures sont posées. La cuisson est réalisée à très haute température entre
940 C et 1000 C, une fois cuites les plaques sont déposées et assemblées à titre provisoire(6) pour une ultime vérification avant d’être
définitivement posées par un artisan-carreleur en leur lieu et place(7).
17. I Le contexte
Le ciment gravé.
historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
Cette pratique artistique est intéressante et révélatrice de l’engagement de Jean Amblard, non par les thèmes
supports
gravés mais davantage dans la conduite des chantiers, toujours collectifs, appelant amis artistes et maçons. Le
iconographiques.
1% artistique sera une chance pour concrétiser ses idées. Le peintre percevra ce procédé comme meilleur
vecteur pour satisfaire la mission dont il se sent investi : influencer sinon éduquer la nation par des moyens
III L’œuvre mural.
accessibles à tous. Il lui permettra de traduire les idéaux de cet art mural, populaire, collectif et révolutionnaire
qui lui sont si chers.
IV L’œuvre de
Le ciment gravé est une technique mise au point par Jean Amblard et le frère architecte de Jean Lurçat, André.
chevalet et l’œuvre
Elle présente le grand avantage d’être peu chère, rapidement réalisable, pouvant couvrir de grandes surfaces.
ethnographique.
Une couche de mortier est étendue sur la surface, la gravure se fait directement et rapidement sur lui afin que
le mortier ne prenne pas sans elle. Après un temps de séchage important, de l’ordre de 2 à 3 semaines, l’artiste
V Nicole de Ricou.
peint les creux avec une peinture brillante qui ressemble une fois sèche à de l’émail.
1000m² de mur furent réalisés entre 1960 et 1965 illustrant l’engouement du peintre pour cette pratique. Cette
VI Pour aller plus
dernière fut breveté en 1963 ce qui assura une certaine reconnaissance à son procédé.
loin.
1et 2 La Forêt d’Ile-de-
France (1963). Choisy-
le-Roi, groupe scolaire
Paul-Langevin
Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
droits réservés
3 La libération de Saint-
Denis( 1964). Saint-
Denis, dépôt de la
RATP, place du
Général-Leclerc
Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
18. III L’œuvre mural.
DU MURALISME EN GÉNÉRAL À CELUI DE
JEAN AMBLARD.
L’ŒUVRE POLITIQUE.
LES ŒUVRES RELIGIEUSES.
LA FIGURATION SYMBOLISTE D’UN
HUMANISME COSMIQUE.
19. Du muralisme en général à celui de
Jean Amblard. I Le contexte
historique, culturel
Le muralisme ne peut être réduit à la seule technique consistant à peindre sur un support immeuble, vertical. Il et artistique.
n’existe pas un, mais des muralismes. Tous ayant cependant pour point commun de présenter au grand public et
en grand format des convictions idéologiques. L’œuvre murale est nécessairement engagée. Ce que l’on entend II La diversité des
par muralisme prend naissance au début des années 20 et se propage partout dans le monde, à Mexico d’abord supports
puis aux Etats-Unis. Bien sûr, existaient antérieurement les rupestres de Lascaux, les fresques baroques, mais iconographiques.
celles-ci s’inscrivent simplement dans une période socio-historique définie et ne répondent pas aux traits
caractéristiques du muralisme. Lequel peut être entendu comme la traduction picturale, l’institutionnalisation III L’œuvre mural.
d’une protestation organisée, devenue dominante, qui nécessite cependant pour un temps encore d’être légitimée
donc affichée. IV L’œuvre de
Le caractère public et triomphaliste de conquêtes sociales et succès politiques sont des aspects évocateurs pour chevalet et l’œuvre
Jean Amblard, communiste et résistant qui se retrouvera à merveille dans cette pratique. ethnographique.
Toutes ses œuvres ne seront pas aussi politiques. La faiblesse de la commande politique et syndicale n’aura pas
raison du peintre, qui continuera de glisser de nombreux idéaux de gauche dans des peintures murales se voulant V Nicole de Ricou.
strictement décoratives. Des écoles, équipements publics seront ainsi pourvus d’œuvres murales innervées
d’idées démocratiques et humanistes. VI Pour aller plus
loin.
Quelques œuvre du muralisme mexicain pourraient être ajoutées à titre de comparaison,
20. I Le contexte
historique, culturel
L’œuvre mural historique, et artistique.
II La diversité des
Les Maquis de France constituent l’une des œuvres les plus politiques d’Amblard. Il s’agit d’une commande supports
de l’Etat pour la mairie de Saint-Denis dont la taille est plus qu’importante, 11 toiles-peintes furent nécessaires iconographiques.
pour couvrir 148m² de surface. Cette œuvre étonne par son caractère à la fois réaliste et lyrique. Différentes
essences d’arbres sont parfaitement reconnaissables : chêne, hêtre, érable. Non désireux d’évoquer la guerre III L’œuvre mural.
sanglante, le peintre épargne au spectateur la vue du sang et focalise l’œil sur une jeunesse combattante, sur la
situation de maquisards embusqués mais protégés par les bois et leur densité. La forêt, meilleur allié des IV L’œuvre de
résistants, est représentée telle qu’il est possible de la rencontrer. Un des panneaux, Le grand chêne, qui paraît chevalet et l’œuvre
plus vrai que nature, peut interpeller par son aspect mais existe bel et bien à proximité de Montcheneix. ethnographique.
Satisfaite de la collaboration avec le peintre et de son travail, la ville lui commanda une nouvelle œuvre en
1965 tout aussi politique, La libération de Saint-Denis. Cette fois le peintre optera pour la technique d’un V Nicole de Ricou.
ciment gravé notamment en raison de l’emplacement extérieur de l’œuvre. L’authentique libération de la ville
par la Résistance y est représentée avec une grande sobriété. VI Pour aller plus
loin.
1 Les Maquis de
France: le salut aux
couleurs (premier mur)
PhotothèqueCg63/Serge
Seguin tous droits
réservés
2 Les Maquis de
France: maquis forestier
(second mur)
PhotothèqueCg63/Serge
Seguin tous droits
réservés
21. L’œuvre mural syndicale. Faire un rappel
sur Timbaud et
Croizat
Jean Amblard reçu commande en 1952 du I Le contexte
Syndicat National de la Métallurgie C.G.T de six historique, culturel
œuvres sociales destinées au centre de repos de et artistique.
Vouzeron (Cher). Les thématiques sont
identiques : la métallurgie, les sidérurgistes et II La diversité des
fondeurs au travail. supports
iconographiques.
Parmi ces œuvres, certaines se signalent par leur III L’œuvre mural.
qualité documentaire, picturale et réaliste. Il n’est
pas faux de considérer ces toiles comme le chef-d’œuvre IV L’œuvre de
du réalisme d’Amblard. chevalet et l’œuvre
ethnographique.
S’opposent dans celles-ci et de
manière commune la véracité du trait et le symbolisme des couleurs. V Nicole de Ricou.
La toile qui est bien souvent bi-chromatique se veut propice à focaliser l’œil du spectateur sur le travail, la difficulté
des tâches et leur danger potentiel. La coulée des hauts-fourneaux est une toile remarquable autant par sa taille, 10m², VI Pour aller plus
que par sa qualité et constitue un bel hommage aux métallos. loin.
La dernière œuvre de la série qui peut se distinguer 1 La coulée des hauts-
des précédentes est Honneur et gloire à Ambroise fourneaux(1950)
Croizat et Jean-Pierre Timbaud .Croizat est Montreuil-sous-
Bois, Syndicat National
reconnaissable par le port de l’écharpe tricolore ; CGT Photothèque
quant à Timbaud il a trois trous sanguinolents à Cg63/Serge Seguin tous
l’endroit du cœur. Ces deux hommes sont des droits réservés
figures militantes au destin bien différent.
2 Le marteau-pilon
(1950-1952) Coll.
CGT,Fédération des
22. I Le contexte
L’œuvre mural partisane.
historique, culturel et
artistique.
II La diversité des
Impossible d’évoquer le muralisme d’Amblard sans s’attarder sur la première en date de ses toiles. Il s’agit
supports
d’une œuvre réalisée à six mains pour la « Fête de l’Huma » en 1946 où la part d’Amblard est incontestable.
iconographiques.
La toile représente mais bien plus, exalte, des mineurs au travail faisant de ceux-ci les stakhanovistes de leur
temps. Il semble que le muralisme soit cher au P.C.F puisque plusieurs œuvres de ce type furent visibles lors
III L’œuvre mural.
de tels rassemblements.
Une autre toile fut réalisée en 1966 pour la Fête de l’Huma, Le couple dans l’espace et la comparaison des
IV L’œuvre de
deux est plus qu’intéressante. A la différence de la première qui illustre le talent figuratif-réaliste de Jean
chevalet et l’œuvre
Amblard, la seconde est plus lyrique. Pour comprendre celle-ci, il est nécessaire de se situer dans le contexte
ethnographique.
de l’époque où les Etats-Unis et l’U.R.S.S se livraient une véritable course pour savoir qui se poserait le
premier sur la Lune. Fort des rêves que cela supposait, le peintre s’attarda sur la représentation d’une nouvelle
V Nicole de Ricou.
dimension, d’une nouvelle ère pour l’humanité. Le sujet de la toile peut étonner lorsque l’on sait l’attachement
d’Amblard au réalisme. Ce dernier semble avoir préféré retenir l’humanité dans son entier via la représentation
VI Pour aller plus
d’un couple uni, plutôt que l’exploit technique de se rendre sur la Lune. Cette œuvre, bien plus symboliste
loin.
qu’elle ne le laisse entendre, sera en outre réutilisée pour une conférence fédérale du Parti communiste.
1 Vue générale de la Fête
de l’Huma en 1946,clairière
de Reuilly à
Vincennes, Frise sur le
travail des mineurs peinte
par Amblard Laforêt et
Taslitzky
Coll. part Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
droits réservés
2 Etude pour trois mineurs (
gouache sur papier 47/72
cm) Coll.part Photothèque
Cg63/ Serge Seguin tous
droits réservés
23. I Le contexte
Les œuvres religieuses. historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
Initialement, et ce jusqu’au milieu du XXème siècle, les œuvres religieuses ou l’art sacré sont exclusivement le supports
fait d’artistes catholiques. La création d’œuvre religieuse par le peintre profondément athée s’explique avant tout iconographiques.
par une rencontre personnelle et une amitié. Comme l’explique Jean Amblard, il ne peint pas par conviction
mais simplement pour la beauté des surfaces qui s’offrent à lui, le guidant à magnifier celles-ci pour révéler le III L’œuvre mural.
mystère du sacré. L’artiste privilégie pour de telles créations la lave émaillée.
Deux œuvres méritent une attention particulière. Pacem in terris, mur de lave émaillée réalisé en 1982 pour la IV L’œuvre de
paroisse de Perpezat, est une commande de l’abbé Louis Perrier. Cette œuvre se situe dans le chœur de l’église et chevalet et l’œuvre
consiste en une frise monumentale, une cinquantaine de plaques fut nécessaire pour la réalisation. Le thème ethnographique.
phare est la paix sur terre, universelle, si chère à Jean Amblard qui en est un fervent militant. Le nom donné à
l’œuvre renvoie au titre de l’encyclique de Jean XXIII adressée en 1963 à l’Eglise, mais plus encore à tous les V Nicole de Ricou.
hommes pour une cohabitation pacifique.
Cette œuvre est intéressante par sa VI Pour aller plus
double lecture, à la fois religieuse et loin.
universelle. Si l’œuvre interpelle les
paroissiens par les éléments bibliques
représentés, elle entend aussi parler à
tous les hommes par l’universalité qui
l’innerve.
Au cœur de l’œuvre, une table sur
laquelle sont disposés le pain et le vin 1 Pacem in Terris
évoquant explicitement l’Eucharistie. (13m²,1982)
Les personnages se situent de part et Perpezat, chœur de
d’autre de la table renvoyant eux- l’église . Cliché
mêmes à des personnages sacrés : le Inventaire Général/
Roger Choplain-Roland
Bon Pasteur et la Vierge à l’Enfant. Maston tous droits
Mais au-delà de ce renvoi, existe la réservés
référence plus universelle à
l’homme, à la femme, à l’enfant et au 2 Pacem in
peuple. Si les symboles sont forts tous Terris,détail:la Vierge à
l’enfant. Coll. Part
convergent vers une certaine idée de Photothèque Cg63/
l’homme et de sa nature. Serge Seguin tous droits
réservés
24. La seconde œuvre religieuse de Jean Amblard qui mérite que nous nous y attardions s’intitule : Les Quatre Vivants, sur l’autel de l’église de
Rochefort-Montagne. De nombreuses observations d’autels furent nécessaires à Jean Amblard avant de pouvoir se décider sur la forme à
adopter, les motifs à retenir. Le choix fut finalement fait d’un autel quadrangulaire, un temps pivotant, qui s’inspire des textes primitifs de la
Vision d’Ezéchiel et de l’Apocalypse. En effet l’iconographie des Quatre Vivants, animaux hybrides à têtes d’homme et d’animaux, est
reprise dans le Tétramorphe. L’homme de saint Matthieu, l’aigle de saint Jean, le taureau de saint Luc et le lion de saint Marc sont
représentés sur les quatre coins de l’autel dans des coloris francs et lumineux. Choisir de représenter les profils et non les faces entières sur
chacun des coins crée une véritable dynamique, un mouvement renvoyant au texte d’Ezéchiel « ils allaient là ou l’esprit les poussait, ils ne
se retournaient pas en marchant ».
Une fois encore le peintre permet à son œuvre d’avoir une double lecture.
Parmi les autres réalisations religieuses de Jean Amblard l’on peut citer le Christ accueillant composé pour le tympan de la porte de l’église
de Verzenay en Champagne
25. La figuration symboliste d’un I Le contexte
humanisme cosmique. historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
Quel titre alambiqué pour évoquer l’humanisme très ouvert supports
sur le cosmos revenant souvent sous le pinceau du peintre iconographiques.
par une multitude de symboles. La spiritualité présente dans
certaines œuvres de Jean Amblard s’illustre d’abord dans III L’œuvre mural.
L’ombre et la Lumière. Cette œuvre déjà rencontrée est
divisée en deux parties bien distinctes. A gauche une femme IV L’œuvre de
brune symbolisant le Jour et le Soleil, à son opposé une chevalet et l’œuvre
femme blonde évoquant la Nuit et la Terre, toutes deux ethnographique.
inscrites dans des fonds contrastants, réunis par un cadre
végétalisant. Au centre de l’œuvre, une cage dont s’échappe V Nicole de Ricou.
une colombe à la fois symbole de paix mais aussi
politiquement connoté pour l’opposition des blocs VI Pour aller plus
communistes et capitalistes. loin.
Le tombeau de la famille Amblard à Saint-Martin-de-Tours
constitue une autre représentation cosmique et notamment
celle du passage et de la mort. Cette vision est rendue
compréhensible par la présence d’une éclipse succédant au Le cycle de la vie,
tombe de la famille
flamboiement d’un astre et d’une planète superposés, astre
Amblard (1978-1979)
de la jeunesse et terre de la plénitude. Là encore la Saint-Martin-de-Tours,
végétation est symbolique : la gentiane jaune et le lys cimetière. Phtothèque
martagon évoquent la renaissance. Cg63/Serge Seguin tous
Parmi les autres symboles présents dans les œuvres du droits réservés
peintre certains sont récurrents : les oiseaux pour évoquer le
temps et le roulement des saisons, la vigne pour la vie, la
terre pour la nature bienfaitrice.
26. IV L’œuvre de chevalet et
l’œuvre ethnographique,.
LE TRAVAIL D’ILLUSTRATION,
L’ŒUVRE DE CHEVALET,
L’ŒUVRE ETHNOGRAPHIQUE,
27. Le travail d’illustration. I Le contexte
historique, cultur
el et artistique.
Jean Amblard a aussi été illustrateur, il fut un jeune militant actif des jeunesses II La diversité
des artistes attitrés des maisons d’édition du communistes clandestines. Ces trois hommes des supports
Parti communiste ou de celles qui s’en connaitront le même destin, ils seront fusillés iconographiques.
rapprochaient. L’on dénombre une quinzaine par les hitlériens.
de livres ou fascicules illustrés par le peintre Enfin par d’autres illustrations, le peintre III L’œuvre
entre 1948 et 1964. apporter son soutien à des mouvements de mural.
Si Amblard prêta son pinceau pour illustrer grèves. Relatée par Jean Noaro, La grève de
L’Education sentimentale, histoire d’un jeune Bure est une étude sur la situation dans cette IV L’œuvre de
homme de Flaubert et Jacquou le croquant mine de fer au début des années 1950. La chevalet et
d’Eugène Leroy, des classiques de la grève héroïque des mineurs de Roger l’œuvre
littérature, il illustrera d’autres ouvrages dits Collewaert retrace le grand mouvement qui a ethnographique.
réalistes-socialistes: Nous nous aimerons soulevé le bassin minier du Nord-Pas-de-
demain d’André Stil, Sveda de Gueurgu Calais en mai-juin 1941 lorsque 80% des V Nicole de
Karaslavov. Ces deux auteurs sont effectifs défient l’autorité militaire allemande. Ricou.
communistes, très impliqués dans le Parti. Les mineurs obtiennent une victoire avec
En outre les illustrations d’Amblard serviront l’augmentation des salaires et l’amélioration VI Pour aller
à magnifier de grands camarades tels R. du ravitaillement. Mais à quel prix : plus de plus loin.
Losserand, militant actif à l’origine de la 1 400 furent arrêtés, fusillés, décapités à la
résistance armée communiste dans la région guillotine, morts sous la torture dans les
parisienne, A. Dallidet métallo héros de la prisons, ou expédiés vers les camps de
résistance, responsable de la réorganisation du concentration
PCF clandestin en 1940-42, G. Môquet,
1 Affiche pour la
Quinzaine rurale de
l’Union Jeunesse
Rurale de
France, décembre
1954 (39,7/60 cm)
Coll.part
PhotothèqueCg63/
Serge Seguin tous
droits réservés
2 Couverture de la
brochure Coll.part
28. I Le contexte
Des paysages aux végétaux. historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
Dans la centaine de tableaux restants du peintre, un constat s’impose : la peinture à huile domine avant d’être supports
fortement concurrencée en 1970 par l’acrylique. La taille des toiles avoisine majoritairement le mètre-carré; iconographiques.
toutes n’ont pas été achevées, certaines ayant été abandonnées. Si le point commun de ses œuvres réside dans
leur caractère figuratif et réaliste, le contenu de celle-ci varie énormément. III L’œuvre mural.
Pour aborder la pratique du chevalet, commençons par les paysages et végétaux qui constituent une part
majeure des thèmes abordés par le peintre, notamment les paysages de chez lui : chaîne des Dômes, Roche IV L’œuvre de
Tuilière et massif du Sancy, traduisant l’attachement du peintre à son milieu. Ces paysages sont tous déserts, chevalet et l’œuvre
presque sauvages, sortes d’odes à la nature. Aux premiers tableaux peints vers l’âge de 15 ans, assez vaporeux ethnographique.
et romantiques, aux couleurs plutôt chaudes, s’opposent ceux plus récents d’un réalisme incontestable aux
couleurs plus froides. Les plantes comme les lieux se révèlent toujours très identifiables : en témoignent La V Nicole de Ricou.
Gentiane et le Lys Martagon. Enfin, les paysages urbains sont rares mais non absents chez notre peintre : par
exemple Bords de Seine à Asnières et Paysage urbain avec pont. VI Pour aller plus
loin.
1 Paysages avec arbres
et cours d’eau (1926)
Coll.part Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
droits réservés
2 La Roche Tuilière en
automne (85/104cm)
Coll.part Photothèque
Cg63/Serge Seguin tous
droits réservés
3 Lys Martagon
(66/73cm 1934)
Coll.part Photothèque
29. Les portraits et les nus.
I Le contexte
historique, cultur
el et artistique.
II La diversité des
Les portraits et les nus ne constituent pas la majeure partie de l’œuvre de J.Amblard. Ils sont tous très supports
différents, certains moins réussis quand d’autres le sont à merveille : L’enfant endormi ou Le portrait iconographiques.
d’Ernestine Amblard, mère du peintre, cousant en sont de parfaits exemples. Si le premier pourra rappeler
quelque putto de Botticelli et semble un exercice d’école, le second tableau traduit bel et bien la maturité et la III L’œuvre
finesse d’observation du peintre ; Amblard peint le portrait d’une femme, épouse d’ouvrier modeste et mural.
courageuse aux mains brillantes : celles-ci sont particulièrement réussies, le tout produisant un document
ethnographique rare sur les gestes de la couture ( soulignons encore que la peinture fut réalisée lorsque le IV L’œuvre de
peintre avait dix-sept ans, l’exploit n’en est que plus impressionnant). chevalet et
La peinture de nus par Amblard traduit à la fois un intérêt, un goût marqué pour la femme – surtout lorsque l’œuvre
de corps très mince -, en même temps qu’il manifeste une certaine pudeur en évitant de figurer pudiquement ethnographique.
le plus intime. Malgré cette retenue, le peintre sera hanté sa carrière durant, par un seul et même « grand
nu », sorte d’idéal indéfiniment poursuivi, jamais atteint. Il produisit une multitude de dessins et peintures V Nicole de
préparatoires auxquels Nicole servit souvent de modèle. Ricou.
VI Pour aller plus
loin.
1Enfant endormi
(41/33cm 1930)
Coll.part Photothèque
Cg63/ Serge Seguin
tous droits réservés
2 Le Grand Nu
(224/201cm)
Coll. part Photothèque
Cg63/Serge Seguin
tous droits réservés
3 Portrait d’Ernestine
Amblard, mère du
30. Les œuvres symbolistes.
I Le contexte
historique, cultu
rel et artistique.
II La diversité
La préférence raisonnée d’Amblard pour le réalisme n’écarte pas un attrait spontané pour le des supports
symbolisme, qu’il traduira souvent par une forme réaliste au service d’un contenu idéalisé. Clairement établie iconographique.
dans son œuvre mural, cette manière de procéder se vérifie dans plusieurs de ses toiles. Pour preuve du caché
dans le visible, Guernica : cette toile réaliste ne l’est pas entièrement, la statue de paix décapitée contrarie III L’œuvre
cette première impression. La carrosse du berger est une immense toile peinte deux fois : une première pour mural.
le C.C.A.S de la station de Super-Besse (Puy-de-Dôme) en 1976, une seconde conservée par le peintre.
Réaliste au premier coup d’œil, l’œuvre ne l’est pas. On peut d’ailleurs considérer qu’elle représente la toile IV L’œuvre de
la plus symboliste du peintre : en témoigne le bovin de race salers dont la forme et la posture laissent chevalet et
dubitatif. La carrosse curieusement inquiétante parce qu’ouverte, étonne : le berger, sa tenue et ses objets l’œuvre
personnels diffèrent du reste de la toile par leur réalisme ethnographique. ethnographique.
V Nicole de
Ricou.
VI Pour aller
plus loin.
1La carrosse du
berger (335/220cm)
Coll.part
Photothèque Cg63/
Serge Seguin tous
droits réservés
2 Guernica (116/89
cm 1937) Coll.part
Photothèque
Cg63/Serge Seguin
tous droits réservés
31. I Le contexte
historique,
Le terrain agro-pastoral. culturel et
artistique.
II La diversité des
supports
Par son œuvre ethnographique, Amblard se veut encore plus réaliste qu’il ne l’est déjà. Descriptif à iconographiques.
outrance, il peint les lieux avec une grande précision ; la véridicité de l’image en est alors saisissante, allant
jusqu’à faire sentir l’usure du plancher, le noircissement des murs et du plafond en certains de ses dessins ; III L’œuvre
c’est comme s’il photographiait les lieux. Ces travaux ethnographiques lui furent commandés pendant la mural.
guerre par G.-H. Rivière, fondateur du musée des A.T.P.
L’essentiel de l’œuvre ethnographique est dessiné même si quelques tableaux viennent le compléter. Le IV L’œuvre de
dessin a pour principal avantage de ne nécessiter que carnet et crayon, facilitant une exécution qui permet de chevalet et
traduire immédiatement les faits, gestes et actions observés. L’artiste connaissait fort bien le milieu rural entre l’œuvre
Dômes et Dores, dont il dresse en 1943 un tableau ethnographique très complet, en quelques dizaines de ethnographique.
dessins : habitat, mobilier, matériel de travail, bêtes, costumes et gestes techniques ; nul détail n’échappe à
son crayon extrêmement précis. Fin ethnographe très fidèle à son terrain, Amblard a relevé non ce qu’il V Nicole de
voyait mais ce qu’il fallait voir pour conserver l’essence de la culture paysanne locale. Ricou.
VI Pour aller plus
loin.
1 Veillée à Rochefort-
Montagne Coll.part
Photothèque
Cg63/Serge Seguin
tous droits réservés
2 Jean Jallat semant à
Montcheneix( crayon
sur calque ) Coll.part
PhotothèqueCg63/
Serge Seguin tous
droits réservés
32. I Le contexte
Le terrain urbain et industriel.
historique, culturel
et artistique.
II La diversité des
Le nombre de toiles ruralistes montre la supports
préférence du peintre pour son univers iconographiques.
paysan originel. Néanmoins il s’intéressa
un temps à celui urbain et peignit à cet III L’œuvre mural.
effet quelques toiles qui le démontrent :
Bidonville à Gennevilliers, Vieux chemin IV L’œuvre de
d’Argenteuil, Vue de la fenêtre à chevalet et l’œuvre
Asnières. L’atmosphère des lieux de sa ethnographique.
jeunesse y est parfaitement rendue.
Amblard en bon ethnographe donnera V Nicole de Ricou.
toute la mesure de son talent en dessinant
le monde industriel des mines de charbon VI Pour aller plus
et des aciéries de Denain, ainsi que des loin.
mines de fer de Bure. Les mineurs
deviennent pour un temps le sujet
privilégié du peintre ; Amblard n’aura de
cesse de les peindre au travail, de les
figurer, eux et leurs épouses trieuses de
charbon sur leurs lieux de labeur –corons 1 Trois sidérurgistes à
galeries, terrils-, et la dureté de leurs côté d’un four
tâches. Le réalisme qui en ressort ne peut électrique Martin(encre
de Chine sur
qu’interpeller. Au-delà des mineurs, les bristol, 65/50cm, 1947)
« métallos » : fondeurs et sidérurgistes Coll.part Photothèque
feront aussi l’objet de l’attention du Cg63/Serge Seguin tous
peintre qui, une fois encore, s’appliquera droits réservés
à les représenter au travail .Certains de
2 Bidonville à
ces derniers dessins ethnographiques lui Gennevilliers, vieux
serviront de modèles lorsqu’il chemin d’Argenteuil
entreprendra de réaliser une de ses plus (1956) Coll. Ville
grandes œuvres murales : La coulée des Gennevilliers tous droits
hauts fourneaux. réservés
3"Pont transbordeur de
33. Le terrain guerrier.
I Le contexte
historique, cultur
el et artistique.
Amblard était un pacifiste, néanmoins convaincu de la nécessité de prendre les armes pour combattre le II La diversité
fascisme. La Seconde Guerre mondiale ne fut pas toujours sujet de dessins ethnographiques réalisés sur le des supports
champ comme les précédents : la plus part sont plutôt le fruit de ses souvenirs de combattant. La précision de iconographiques.
ceux-ci est flagrante puisque les détails ne manquent pas et la véracité des scènes n’est plus à démontrer.
Volontairement épargné au spectateur, le sang n’est visible qu’en l’une de ses toiles : Autoportrait blessé au III L’œuvre
combat. Aux œuvres représentant les soldats au combat, s’opposent celles traduisant la vie quotidienne au mural.
front : Sur la ligne Maginot illustre bien le temps suspendu de la « drôle de guerre » : une sentinelle près d’un
poêle est représentée regardant une photo de l’être aimé, plutôt que préoccupée par « la ligne bleue des Vosges » IV L’œuvre de
devinée dans l’entrebâillement de la porte blindée. chevalet et
Enfin et à l’occasion, le peintre n’évite pas l’horreur de la guerre, en figurant des soldats allemands tués au l’œuvre
combat ; ou encore, en tant que militant et humaniste engagé, il dénoncera dans une de ses toiles les exactions ethnographique.
commises par les nazis : l’exécution d’un prisonnier subsaharien, considéré par ceux-ci comme un « sous-
homme ». V Nicole de
La réalité, et toujours la réalité si dure soit elle : la guerre par exemple est offerte au spectateur guère ménagé Ricou.
par Amblard.
VI Pour aller
plus loin.
1Croquis pour la série
Bataille de Belgique
en 1940,batterie de
Jean Amblard (1940)
Coll. part
PhotothèqueCg63/Ser
ge Seguin tous droits
réservés
2 Soldats morts (64 x
59,5 cm), Coll.part