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Synosis:
Parfois, la remise à un autre corps nous fait rendre compte qu’il y a quelque chose dans nos âmes qui n’a pas de mesure ni barrière. Il peut être aussi quelque chose comme nous oublier dans la peau d’autrui. Cependant, la question clé dans ce texte, est de savoir si nous oublier à nous-mêmes, n’est pas en grand partie oublier qui nous sommes vraiment. Celle-ci, par conséquent, est une petite histoire poétique dit sous forme épistolaire qui parle des brins de la mémoire et la fidélité conjugale. De l’absence comme destin imminent et inexorable et de la tendre remise des yeux des textures hypnotiques et adoucissantes, bleues ciel et marine.
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Un arôme de pétales bleu turquoise
Tu te rappelles ?, ce jour, ce jour unique, ce jour que, pour une raison ou une autre, les nuances de l’ambiance s’adhéraient de façon opalescente aux fenêtres, j’étais en train de remémorer ces paroles émotives et profondes, pour ne pas dire que très belles et inoubliables que, avec toute la tendresse du monde, ma belle amoureuse flamboyante m’avait chuchoté à peine la nuit dernière. Des chuchotages qui ne cessaient pas de m’embrasser pendant qu’ils grimpaient les récifs les plus escarpés et inexpugnables de mon âme. Des chuchotages qui n’arrêtaient pas de se promener par les labyrinthes de mon coeur, en courant après une caresse mystérieuse et extrêmement soyeuse qu’ils désiraient attraper avec une grande impétuosité, ou qu’ils désiraient prendre, plutôt, avec l’envie qui peut seulement avoir un feu follet, tremblant et éblouissant. Oui, je pensais à ça. Je pensais à ça comme un captif et comme entre les échos des perceptions oniriques, attirantes, délicates, légèrement tactiles et extrêmement luxurieuses. Entre-temps, pour que tu, ma belle et dévouée épouse, ne devines pas mes pensées et ne soupçonnes pas rien, je me consacrais au simple devoir de lire le journal du jour, à ça, et à jouir de la calme livide d’une tasse de café vaporeuse et plaisante. Un café dont sa
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chaleur comblait les fibres de mon être et me possédais de la même façon, et presque avec le même bonheur, avec celui que les paroles intenses et tendres que mon amoureuse me dédia comme si de rien n’était, comme si la passion était l’élément le plus naturel et fervent de l’âme, comme si sa peau lui dictait les messages qu’elle devait me donner, à peine la nuit précédente. Sauf que, certes, elle me écrivit ses mots de présence intense et tendre en plusieurs morceaux d’une feuille de papier irisé d’un bleu tellement dense et si profond, comme pourraient seulement être ses yeux des textures hypnotiques et adoucissantes, bleues ciel et marine. Ses yeux de lignes incurvées et infinies, de profondeurs abyssales et lumière diluée d’un rêve qui échappe aux instants infinis d’un temps dénoué d’instants. Un temps sans seconds, ni heures, ni pensées, ni quotidiennetés qui court comme une fleuve de courant éternelle et inéludable. Un temps comme celui qui parcourt seulement dans les regards, dans les regards de la remise profonde et synergique.
Mais bon, mon amour, j’étais sur le point de te dire que quelques mots qu’elle m’écrivit, je ne pourrai jamais les sortir des brins de ma mémoire, s’il est possible que la mémoire soit faite de brins impérissables et perdurables, de brins que d’une ou d’une autre manière nous composent aussi à nous-mêmes. Et non, ce n’est pas que je suis cynique ou peut-être un peu. C’est qui arrive est que je veux commencer à être honnête, une fois pour toutes, Sara, alors, je dois aussi te confesser qu’il y eut un temps, déjà lointain, déjà très éloigné dans les interstices de mon être, et déjà très dissipé autour de ce que je suis aujourd’hui, dans lequel je mourais d’amour pour elle (pour mon amoureuse, bien sûr).
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Celui, Sara, était un amour que je sentais dans tout mon être et qui était cent pour cent partagé par elle. Pour cela, pour te rappeler combien elle m’aimait, et d’ailleurs, pour que tu voies que j’ai le droit de me justifier au moins un peu, à continuation, ma chérie, je te laisse dans ce lettre les mots que mon amoureuse m’écrivit cette nuit magique et charmante :
Se donner à un autre corps est se rendre compte qu’il y a quelque chose dans l’âme qui n’a pas de mesures ni barrière. Je me suis rendu compte de cela grâce à toi. Ce pourquoi je veux te dire merci.
Merci beaucoup, mon chéri, de la même façon, pour m’attraper dans les sillons insinuants de ton regard avide et attachante et pour me laisser mourir en toi.
Parce que mourir en une personne, tu sais ?, sera toujours le même que renaître dans un monde diaphane et magnifique. Un monde qui sera toujours lucide et neuf.
Ce pourquoi, cette nuit, tu sais ?, j’essayerai mon mieux pour que tu ais les rêves des captifs et rêveurs qui n’ont pas oublié dans quelle peau ils ont laissé leur coeur, et dans quelle âme ils se sont oubliés à eux-mêmes.
Tu dois accepter, Sara, que ces sont des mots très beaux et passionnés, des
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mots que, maintenant que je me rappelle, se contrastaient avec les lignes insipides et quotidiennes que le journal du matin me montraient ce jour que tu me préparais mon petit-déjeuner. « Regarde comme c’est curieux, Sara », je m’écriai soudainement, ce matin, avec le journal dans une main et ma tasse vaporeuse de café dans l’autre. « Le Fonds Monétaire International va implémenter un nouveau plan de réajustement économique à niveau global. Ou regarde cette autre : L’OMS met en garde contre les dangers d’une nouvelle grippe pandémique dont l’origine n’a pas encore été identifiée »
Ceci, Sara, je me réfère aux nouvelles que mon journal me présenta, il m’arriva de le dire, en vérité, un instant dans lequel il me sembla que tu interrompais la préparation de ton petit-déjeuner pour rester à regarder mon dos comme si tu m’étudiais ou comme si tu essayais de lire mes pensées. Alors oui, après un certain temps j´écoutai encore une fois le son des casseroles et couverts, et tous les autres outils que tu utilisais pour la préparation du petit-déjeuner, et cela me calma un peu.
Donc je continuai à lire mon journal comme si de rien n’était. Je continuai à lire pendant que tu préparais le petit-déjeuner pour moi et pour nos deux petites filles. Je lus pendant que les libations du matin touchaient les sentiments d’une lune insoupçonnée et coquine d’un regard dérobé. Oui, je regardais mon journal et je te regardais aussi à toi, de temps en temps et de côté, et bien sûr, à ma tasse débordante de café qui émana petits bouffées de vapeur. Mes yeux, d’une teinte de miel profonde, ne pouvaient pas arrêter de suivre le chemin invisible et chaotique que la vapeur capricieuse dessinait dans l’air ; plus que la
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vapeur elle-même, en réalité, ce qui voyait mon regarde de teinte de miel profond et possédée par la passion, était un souvenir. Plus exactement une agitation d’images vocatives, vertigineuses et sans doute fascinantes. Tout un acte de luxure adoucissant et effréné qui émerge dans la haute mer fantastique de la passion.
Tu ne meurs pas en moi, mon chéri, justement comme tu le dis. Simplement tu rêves dans le manteau infini de ma peau, désirant la tienne.
Parce que quand le désir est partagé, la vie se replie sur elle-même et devient infinie.
Je continuais à me rappeler des mots qu’elle, mon amoureuse ignée et flamboyante de fragrance fine et exquisité, m’avait écrit la nuit dernière en quelques morceaux de papier irisé bleu, des morceaux qui me semblaient des petits fragments de beauté et de passion qui étaient arrachées délicatement du même ciel. Entre-temps, mes yeux divaguaient entre les lignes du journal et de la poêle, devant laquelle, tu étais occupé avec les taches du petit-déjeuner, ma fidèle épouse merveilleuse. Je me rappelle que, d’un moment à un autre, je pris une gorgée chaude et délicieuse de café. Sa saveur joua soudainement dans mes papilles gustatives et voltigea sur les courbures plus intimes de ma mémoire.
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Ce café, bien sûr, m’aidait à me rappeler avec une grande intensité de la soirée fascinante et passionnée que j’avais passée avec mon amoureuse à peine la nuit dernière. Je me rappelais de la façon que mes mains et mes doigts désirants frottaient et appréhendaient sa peau, cette peau lisse et parfumée dans laquelle, regard à regard, silence à silence et caresse à caresse, je remplissais avec l’énergie inachevable de mes émotions plus exaltées et concupiscentes. Cette peau dans laquelle l’envie de jouer de l’âme flirtait facilement avec les mêmes nervures du pêché. Oui, c’est ainsi que je me rappelais de ma chère amoureuse, de la lune bleue turquoise, scintillante et infinie de ses yeux, de la syntaxe de la passion que son regard dessinait et de la nuit fervente et chaude qu’elle m’offrit avec sa remise effrénée. Une nuit qui réapparait maintenant chez moi, ou qui sait si dans cette partie secrète de mes souvenirs qui me définissent et me donnent mon identité comme personne. Une nuit qui réapparait comme un mirage, c’est-à-dire, entourée d’une aura livide et suggestive des souvenirs dans la gravidité insoupçonnée d’un rêve et dans la vapeur capricieuse et chaotique d’une tasse vaporeuse de café chaud. Une nuit qui s’est éternisée entre un des brouillards les plus légères de la vie.
Mon amour : le corps est un véhicule exquisité qui nous permet prendre possession des rêves et des désirs. Qui nous permet même de nous anticiper aux véritables désirs qui occultent notre sens de la pudeur, et aussi les souvenirs les plus précieux que notre mémoire élira pour inventer le même chemin de la vie.
Oui, je continuais à me rappeler des petites notes de ma chère amoureuse
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clandestine. Cependant, d’un moment à l’autre et d’une façon totalement surprenante, tu laissais de faire ce que tu faisais. Tu le laissais de faire avec une énergie extrêmement bizarre. Et ainsi, sans rien dire, sans donner la moindre attention à ce qui vous arrivait, tu éteignis la poêle, montas jusqu’à la chambre avec une vitesse sans précèdent, en claquant les ports derrière toi et comme poussée par un désir brusque de fureur et d’indignation. Je ne pouvais pas éviter de me demander, très inquiète, si c’était que tu avais découvert d’une manière ou d’une autre, le flux de passion que, jusqu’au moment, m’avait submergé sous la galaxie inintelligible de mes yeux, avec tous les nuances délicieux de la beauté de ma chère amante.
Quand tu, Sara, tu revins à la cuisine, une odeur à jasmin très familier arriva à moi sous la forme d’un raz de marée qui me donna la chair de poule. Tu te rappelles ?, tu te mis devant moi, tu apportais un sac duquel l’odeur à jasmin émanait de façon effusive l’odeur indubitable de ma chère amante. Je pressentais le pire. Cet instant, au milieu d’un silence absolu, tu arrosas sur la table ou je lisais mon journal du matin et prenais une tasse vaporeuse et légère de café, pendant que je me rappelais de mon amoureuse, un petit océan de papiers aromatisés et de couleur bleue turquoise. J’ai passé la salive. Mes souvenirs de la nuit précédente, dans laquelle j’étais mort et ravivé dans la peau lisse que tu n’étais pas, se sont dilués comme s’ils étaient seulement un rêve et non plus. Alors je sus que mon âme serait confinée dans un labyrinthe de l’incertitude et de l’oubli. Quand je sus que je pourrais seulement me communiquer avec toi à travers ces lettres que je t’écris chaque semaine, et avec lesquels j’espère qu’un jour tu me pardonnes. Alors je sus qu’en quelque
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chose d’obscure, bien sûr, le silence des rêves, des plaisirs et des délices se ressemblait au silence insoupçonné et ténébreux de l’absence.