Méthode de l'évaluation de l'intensité de la transmission - Présentation de la 3e édition du Cours international « Atelier Paludisme » - BEZANDRY Roger - Ministère de la Santé et du Planning Familial de Madagascar, DPSPF, Antsiranana - Chef du Service Médico-Sanitaire, Adjoint technique à la Direction Provinciale de la Santé d'Antsiranana - Enseignant à l'Institut de Formation des Paramédicaux à Antsiranana
4. Transmission 4 phases cycliques:
1. Développement parasitaire chez l’homme
2. Transmission homme - moustique
(réservoir = homme)
3. Développement sporogonique chez
moustique
4. Transmission moustique - homme
(réservoir = moustique infectant)
(V. Robert et C. Boudin. Biologie de la transmission homme-
moustique du Plasmodium)
5. Méthodes d’évaluation
de la transmission
Méthodes directes: indices relatifs à l’anophèle
Méthodes indirectes: relatifs à l’homme
6. Méthodes d’évaluation
Méthodes directes:
Taux d'
inoculation entomologique (h):
indice d’agressivité(=Nombre moyen de piqûres
infectantes par personne et par unité de temps, par
population de vecteurs) par l’indice sporozoïtique (%
d’anophèles femelles porteuses de sporozoïtes dans les
glandes salivaires)
h = ma . s
(ma = indice d’agressivité, s =indice sporozoïtique)
permet une estimation directe de la transmission,
En théorie: excellent moyen d'
estimer l'
endémicité du
paludisme.
7. • Modifications dans le temps d’un TIE = meilleurs
signes modifications dans le temps transmission
du paludisme.
• Mais ni pratique, ni rentable en Afrique:
– Compétences insuffisantes en entomologie (à
renforcer)
– Demande prélèvements sur grand nombre de
sites et grands échantillons de moustiques
(taux sporozoïtique réel) pendant durée
déterminée: beaucoup d’argent et de temps.
(OMS. Le paludisme, Système pré-alerte – Cadre pour la recherche de
terrain en Afrique)
8. Méthodes directes (2):
Indice sporozoïtique %
de moustiques vecteurs capturés pendant
une période de temps déterminé et porteurs
de sporozoïtes dans leur glande salivaire.
Déterminée par dissection et par titrage immuno-
enzymatique (ELISA)
(Beier et al., 1990)
9. Méthodes d’évaluation
Méthodes indirectes:
incidence de l’infection
Nombre de nouveaux cas d’une maladie dans une
population déterminée pendant une période donnée
Exactitude: mesure dans population nouvelle, exposée
à la transmission.
-Tableau quasi-parfait des fluctuations du paludisme
-Coût faible si cas détectés par services de santé,
élevé si couverture plus complète.
-Intervention régulière impossible
10. Méthodes indirectes (2):.
prévalence de l’infection
Importance de la transmission
Régions touchées
Saison de transmission
Faussée en cas de traitement
11. Méthodes indirectes (2):.
prévalence de l’infection
Proportion de cas (anciens et nouveaux) d’une
maladie présents dans une population.
Importance de la transmission
Régions touchées
Saison de transmission
Faussée en cas de traitement
12. Méthodes indirectes (3):
indice splénique
% d'enfants entre 2 et 9 ans présentant une
splénomégalie;
signe de réinfestations successives entraînant
un paludisme viscéral évolutif (un des signes
= splénomégalie).
Non spécifique du paludisme
Faussé par traitement
13. • indice gamétocytaire
% de sujets porteurs de gamétocytes
sanguins
portage asymptomatique
(= véritables réservoirs de parasite)
14. Mesurer la transmission du paludisme
Pourquoi ?
• Évaluer et adapter la lutte anti-vectorielle
• Évaluer, dresser une cartographie et
surveiller le risque :
– Choix site d’implantation
– Chercher cause d’épidémie
– Standardisation (Estimer la protection conférée
par la chimioprophylaxie ou l'
immunité)
15. Mesurer la transmission du
paludisme
En pratique…
Contexte: future zone d’essai d’un vaccin
antigamète.
Méthodologie:
- études parasitologiques et immunologiques,
- étude entomologique longitudinale
Récoltes moustiques: bimensuellement, captureurs
volontaires, intérieur de dix maisons,
16. • Résultats:
– 176 piqûres infectées/homme/an à Koundou
(47,7 % An. moucheti, 47,3 % An. gambiae et
5 % An. funestus)
– 17,7 pi/h/an à Ebolakounou, An. gambiae.
• Conclusion:
Transmission dix fois plus intense village à
environnement dégradé par rapport à celui en
zone forestière.
(J. Y. Meunier, I. Safeukui, D. Fontenille et C. Boudin. Etude de la
transmission du paludisme dans une future zone d’essai vaccinal
en forêt équatoriale du sud Cameroun.
Manuscrit n° 2050. “Parasitologie”. Reçu le 16 mars 1999. Accepté
le 9 juin 1999.)
17. Conclusion
• TIE = excellent moyen d'
estimer
l'
endémicité du paludisme si forte endémie
• Si très faible transmission : éviter TIE
préférer méthodes indirectes
18. Références
• M. Akogbéto, Le paludisme côtier lagunaire à Cotonou : données
entomologiques. Cahier/santé:Vol10, Numéro 4, 267-75, Juillet - Août
2000
• Robert, Dieng, Lochouarn, Traoré, Trape, Simondon & Fontenille . La
transmission du paludisme dans la zone de Niakhar, Sénégal .
Tropical Medicine & International Health 3(8), 667-677,
doi:10.1046/j.1365-3156.1998.00288.x
• C. Boudin et V. Robert. Plasmodium falciparum: épidémiométrie de la
transmission homme-moustique et de l’infection chez le vecteur. Bull
Soc Pathol Exot, 2003, 96, 4, 335-340.
• OMS. Le paludisme, Système pré-alerte – Cadre pour la recherche de
terrain en Afrique)
• Vers un Atlas du Risque de la Malaria en Afrique. Premier rapport
technique de la collaboration MARA/ARMAMARA/ARMA, Durban,
1998
• J. Y. Meunier, I. Safeukui, D. Fontenille et C. Boudin. Etude de la
transmission du paludisme dans une future zone d’essai vaccinal en
forêt équatoriale du sud Cameroun.