2. INDEX
1. BIOGRAPHIE JEAN-BAPTISTE POQUELIN DIT MOLIERE
2. LE RENOUVEAU DE LA FARCE
3. LES DIVERTISSEMENTS ROYAUX
4. L´AVARE
– RÉSUMÉ
– PERSONNAGES DE “L´AVARE”
• DESCRIPTION PHYSIQUE ET PHYCOLOGIQUE DE HARPAGON
• LAS FEMMES
• LES HOMMES
– THÈMES
• L´ARGENT ET L´AVARICE
• L´AMOUR
• LE MARIAGE FORCÉ
• L´OPPOSITION JEUNESSE- VEILLESE
• L´ HYPOCRISIE
• LA SUPERIORITE SOCIALE
• LAS CRAINTES COMME SYMBOLE
– LES SOURCES DE L´AVARE
– STYLE
• FIGURES RHÉTORIQUES
• VOCABULAIRE
5. CONCLUSION
6. BIBLIOGRAPHIE
3.
4. L´ILLUSTRE-THÉÂTRE
• Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière,est né à Paris et baptisé le 15 janvier 1622. Rien ne
prédisposait Jean-Baptiste Poquelin, né dans la bourgeoisie marchande parisienne, et dont le
père possédait un office de tapissier du roi, à devenir homme de théâtre. L´adolescent fit ses
humanités dans le collège de Jésuites le plus réputé de la capitale, avant d´aller étudier le droit á
Orléans. Aussi, « l´invincible penchant » qui le pousse à monter sur les planches en 1643, à l'âge
de vingt et un ans, semble-t-il inattendu.
• Molière ―ce pseudonyme apparaît en 1644― fonde avec des camarades novices et sa maitresse
Madeleine Béjart, l Illustre- Théâtre, lequel rêve de concurrencer l Hôtel de Bourgogne et le
Marais; mais la nouvelle troupe connaît des difficultés qui finissent par la faire sombrer. Molière
et Madeleine partent alors en province, enrôlés dans la compagnie théâtrale du gouverneur de
Guyenne. De 1646 à 1658, ce sera la vie pittoresque d une troupe itinérante, qui joue avec
succès farces et tragédies. A partir de 1653, les comédiens se produisent sous le patronage du
prince de Conti, qui administre le Languedoc au nom du roi. Ses qualités ont valu à Molière
d être choisi par ses camarades pour diriger la troupe; il fournit aussi celle-ci en farces et fait
mieux encore, puisqu'en 1654 L Étourdi est crée à Lyon, et Le Dépit amoureux en 1656, à
Béziers. En 1657, Conti « converti » congédie ses comédiens, qui reviennent alors dans la
capitale afin d y tenter leur chance.
5. SUCCÈS ET SCANDALES
• Voilà Molière installé à Paris en 1658: il a trente-six ans et s´apprête à
entamer une seconde carrière dramatique en séduisant la Cour et la
Ville. Louis XIV est tout de suite conquis par la farce du Docteur
amoureux; Les Précieuses ridicules inaugurent dès 1659 la série des
chefs-d´œuvre et des coups d´éclat. Directeur de troupe, metteur en
scène, acteur et auteur, Molière ne cessera plus de monter au
firmament du théâtre français.
• A l´immense talent du comédien s´ajoute une production intensive:
grandes comédies, divertissements fastueux de cour, farces
réjouissantes fournissent l´essentiel du répertoire d´une troupe qui
s´est en fin de compte spécialisée dans le genre comique, soulevant
les rires du public que se presse au Palais-Royal, dont la salle est
ouverte en 1661. Cependant la portée satirique, le réalisme critique
de l´œuvre, souvent opposés aux traditions, morales, religieuses et
sociales, grossissent ― à partir de L École des femmes surtout― le
nombre des ennemis de Molière. L appui du roi n est pas suffisant
pour enrayer la montée des hostilités; le scandale du Tartuffe, en
1664, met brutalement un terme à la période exaltante, combative et
allègre, de l'ascension.
6. OMBRES ET CHEFS-D´ŒUVRE
• Jamais pourtant l´activité créatrice du grand comique ne
s´est ralentie, et la répression des années 1665-1667 n´est
qu´une parenthèse. Des pièces éblouissantes voient le jour
(Amphitryon, Les Amants magnifiques, Le Bourgeois
gentilhomme, entre autres); la maturité du génie produit
ses plus beaux fruits avec Tartuffe, Le Misanthrope, L´Avare
et Les Femmes savantes). Mais les entraves ne sont pas
levées, les adversaires ne désarment pas et il faut à
Molière toute sa ténacité pour ne pas se décourager. La
faveur royale ne se dément pas, mais le labeur est
exténuant pour contribuer en temps voulu aux
divertissements de la Cour. La vie affective de Molière et sa
santé se délabrent d´autant plus que les calomnies
s´aggravent, qu´on l´accuse d´inceste, lui qui a épousé en
1662 la très jeune sœur (la fille?) de Madeleine, cette
Armande Béjart qui ne répond guère, comédienne
coquette et volage, à son amour jaloux.
7. SA MORT
• Pour comble d´ennuis, les intrigues de Lully ôtent à l´auteur du Bourgeois gentilhomme et à
l´inventeur de la comédie-ballet la possibilité d´épanouir son génie dans une sorte de théâtre
total, mêlant l´action dramatique au chant, à la musique et à la danse. Autant de choses qui
assombrissent les dernières années. Molière succombe à la tâche, au sortir d´une
représentation du Malade imaginaire. Il n´a pas le temps de renoncer à sa profession, et sa
veuve aura le plus grand mal à obtenir de l´Église des funérailles décentes (mais nocturnes).
Sept ans plus tard, la troupe de Molière, qui avait fusionné avec celles de l´Hôtel de Bourgogne
et du Marais, donnera naissance à la Comédie-Française.
8. SES OUVRES
1656 1659 1660 1661
1654
Le Dépit Les Précieuses Le cocu L´École des
L´Étourdi
amoureux ridicules imaginaire maris
1662 1663 1664 1666
La critique de
1665
L´École des l´École des Le mariage Le
Dom Juan
femmes femmes forcé Misanthrope
1668 1670 1672 1673
1669
Amphitryon Les amants Les Femmes Le Malade
Tartuffe
L´AVARE magnifiques savantes imaginaire
9.
10. • Française, la farce alimenta aux XVème et XVIème siècles un vaste répertoire
comique, composé de pièces courtes, en vers, qui mettaient en scène trois
ou quatre personnages dans une action linéaire, fondée sur un
renversement final de situation, du type trompeur trompé. La vie
quotidienne en fournissait les thèmes: querelles de ménage, de présénce
au sein du couple, émancipation de la femme, adultères, vols, fourberies
diverses. Les figures étaient immuables et schématiques: il y avait
l´épouse rusée et infidèle, le mari cocu, le vilain obtus, le moine
débauché, le marchand malhonnête… Les vices étaient de caractères et
« d´états». Le comique restait simple, mais efficace: d´action ou de
situation (disputes, coups), comme de langage
(double, parodique, pédant, proverbial, obscène,…). Pragmatique, la
morale, ou la philosophie, ne faisait entrer en ligne de compte que la
ruse, le succès, la loi du plus fort, ou celle du talion, la nécessité de
survivre somme toute et la soif de plaisir.
11. • C´est en ces termes qu´un contemporain
saluait, Molière, lequel ne voulut jamais, de son
vivant, passer pour tel. Lorsque le grand comique
réapparut dans la capitale, la farce y était quasi
discréditée.
• Elle avait été très vivante sous le règne de Louis
XIII, mais vers 1650-1660, elle était devenue un
objet de mépris et de dérision, victime des
préventions et des délicatesses naturelles de la
société mondaine, de la suspicion persistante des
pouvoirs, politiques et religieux, des attaques des
« doctes », qui militaient avec les auteurs comme
Corneille pour imposer la hiérarchie des genres et
promouvoir la comédie soutenue.
12. • Or, le siècle de Louis XIV vit un étonnant regain du genre, et l´on joua entre
1660 et 1670 autant de farces, c´est-à dire de petites pièces bouffonnes en un
acte, que de grandes comédies, en cinq actes ou même en trois. De cette
renaissance, Molière fut le principal agent.
• L´Illustre-Théâtre n´avait cessé d´en donner et son directeur s´était essayé
d´abord dans le genre. Installés à Paris, Molière et les siens séduisent la Cour
avec Le Médecin volant (leur plus important et plus durable succès). Leur
premier triomphe est la farce des Précieuses, qui émerveille le public pour
avoir retrouvé les vertus comiques. Ensuite, non seulement Molière écrira des
farces jusqu´à la fin de sa carrière, mais il y reviendra plus que jamais après
avoir cédé un temps à la tentation de séparer les genres et de cultiver
surtout les formes littéraires les plus élevées. Il mêlera des éléments
farcesques à ses comédies les plus fines (Tartuffe et Le Misanthrope), le
prodiguera dans ses comédies-ballets (Le Bourgeois gentilhomme et Le
Malade imaginaire), ou, pour mieux dire, persistera à en faire le fondement
essentiel du comique dans presque toute son œuvre.
13. • L´acteur et l´auteur, confondus en une soule personne, eurent le mérite
comprendre la puissance comique de la farce française et de l´italienne, et de
fusionner les deux traditions, pour mieux divertir. En se mettant à l´école du
célébre Scaramouche, Molière comédien était devenu farcesque de la tète aux
pieds: mime, « clown » irrésistible, il interprétait Mascarille, Sganarelle, mais aussi
Arnolphe, Orgon, de manière si bouffonne qu´il soulevait des tempêtes de rires.
L´écrivain dramatique, quant à lui, n´oublia jamais la leçon des grands farceurs: il
leur emprunta leurs thèmes, leurs chants, leur fantaisie et leur verve, bref leur
conception du comique.
• La « typification » farcesque n´épargne pas les figures les plus fouillées de ce
théâtre, Alceste compris: la fixité de leur caractère, la mécanique immuable de
leur passion, voila ce qui les rend profondément comiques. L´exagération
bouffonne sera une autre constante de l´univers moliéresque:
gestes, mots, comportements et pensées, tout sera poussé jusqu´à cette limite
caricaturale où commence le rire.
14. • Veut-on se lancer dans un inventaire, qui déniche tout ce qu´il y a de farcesque
dans l´œuvre? On n´a que l´embarras du choix: personnages traditionnels, comme
le clerc ou le dévot indigne (Tartuffe), l´épouse rusée ou tyrannique (Béline ou
Philaminte), la femme trop émancipée (la précieuse, la savante), la vieillard
amoureux (Harpagon), le pédant grotesque (Vadius), le médecin ignorant et
infatué de son art, etc. Aussi, ressorts à l´efficacité assurée: coups de bâton, bons
tours joués aux méchants, aux tyrans et aux lourdauds, renversements de
situation; et langages comiques: burlesque, gaillard, voire
obscène, équivoque, patoisant, latinisant.
15. • Comment le caractériser, ce rire qui surgit, presque sans
répit? Il est souvent euphorique: l´irréalité joyeuse de la
farce, obtenue à coups d´extravagances, de fantaisies de
toutes sortes, estompe la gravité des problèmes abordés et
empêche les situations de virer au drame. Il est aussi
satirique: la farce, amorale (ou, inclus, immorale) ne
s´embarrasse ni de nuances ni de débats, elle ignore les
catégories du Bien et du Mal, elle ridiculise et écrase, sous sa
défaite, le misanthrope, le père égoïste et
despotique, l´époux jaloux ou cocu, l´escroc malfaisant.
• Mais le génie de Molière, c´est d´avoir conduit, haussé la
farce jusqu´à ses vertus extrêmes. Parce qu´elle
simplifie, caricature, exagère, elle peut dénuder les êtres et
la vie, dévoiler les vices, les travers et les ridicules, mener
sinon à la correction des mœurs, du moins à la réflexion. Les
contemporains les plus fins ont tout de suite été frappés par
l´ambiguïté, le mystère du rire moliéresque, qui joue
constamment à cache-cache avec la gravité ou l´amertume.
16.
17. La comédie-ballet
• Une part importante de la production de Molière, trop
longtemps reléguée dans l´ombre par la critique
traditionnelle, est faite des commandes destinées à
divertir le roi et la Cour, et offertes en second lieu
seulement au public parisien. Là aussi il y avait une
tradition, remontant au XVIème siècle, celle du ballet de
cour, dont les danses, auxquelles participaient
volontiers les nobles, les princes et le souverain lui-
même, s´ordonnaient selon un thème, pastoral ou
mythologique. Par ailleurs la commedia
dell´arte, source constante d´inspiration pour le grand
comique, tendait à une sorte de théâtre total, unissant
l´action et le dialogue dramatiques à d´autres arts: la
pantomime, la danse, la musique et le chant; et elle
finit par donner naissance à l´Opéra-comique. Louis
XIV aimait la musique et la danse, jusqu´à déployer
fréquemment ses propres talents. Pour son souverain
Molière inventa la « comédie-ballet ».
18. • Son apport, son coup de génie fut de fondre le plus harmonieusement possible la
comédie et le ballet, d´en resserrer étroitement les liens thématiques et
esthétiques, suivant en cela un effort tout classique , de rigueur et d´unité. Dès 1661, Les
Fâcheux, « mélange nouveau pour nos théâtres », constitua le coup d´essai réussi, avec
un prologue chanté et dansé, des intermèdes composés de… fâcheux dansant à la fin de
chaque acte et une danse finale donnée à l´occasion du mariage prochain des amoureux.
« Petite comédie-mascarade », Le Mariage forcé parvint ensuite à un agencement plus
intime du dialogue et de la danse. « la danse, à l´égal du dialogue, a pour fonction de
peindre et d´expliquer les sentiments de Sganarelle et d´en faire surgir le comique. La
cohésion est parfaite» (René Bray). De même les ballets bouffons de Monsieur de
Pourceaugnac font intervenir des personnages farcesques , des médecins, des
apothicaires, qui incarnent les épouvantes du protagoniste.
19. • C´est dans Le Bourgeois gentilhomme et dans Le
Malade imaginaire que l´on peut voir l´apothéose de ce
qu´il faut bien appeler comédie musicale; les
cérémonies grotesques, qui ne sont pas sans prolonger
le jeu subtil et baroque du théâtre dans le théâtre, ne
cessent d´exprimer les lubies ou les fantasmes du
caractère principal. Molière y attenaient à une
« comédie plénière » qui n´est guère différente de
l´opéra français, sur le point de naître.
• Il est significatif enfin que de nombreux effets de la
comédie moliéresque la plus traditionnelle empruntent
souvent aux techniques de la musique et de la danse
avec leurs symétries et dissymétries soigneuses, leurs
parallélismes et leurs antithèses, dans le groupement
des personnages, dans la construction des scènes, dans
leurs fréquentes répétitions et variations, tant de
situation que de langage. Les Femmes savantes par
exemple ne sont pas sans rappeler les comédies-
ballets.
20. La comédie de cour
• Certaines des pièces de Molière sont d´une veine plus aristocratique et plus
mondaine encore. L´acteur et l´auteur ont toujours été travaillés par la tentation
du théâtre sérieux, voire de la tragédie. Le premier ne parvint pas à imposer à
ses contemporains, dans le registre tragique, un jeu plus naturel, moins
emphatique que celui des Grands Comédiens. Le second épancha son goût du
romanesque , du galant et même du précieux dans des comédies raffinées.
21. • Dom Garcie de Navarre (1661), comédie
héroïque, enjouée sans doute, mais surtout
pastorale, physiologique ―c´était une remarquable
peinture de la jalousie― et politique , connut un échec
cuisant. Il s´agissait au fond d´une tragi-comédie, qui
déconcerta les admirateurs du « premier farceur de
France »; elle explique ou permet de mieux comprendre
Dom Juan, ainsi que Le Misantrophe. La Princesse d´Élide
et Les Amants magnifiques, sont sans conteste des
comédies nobles, consacrées aux amours élégantes des
grands de ce monde, aux délicatesses de la pastorale et
de la « galanterie » de bon ton; et l´on y trouve des
analyses du cœur qui annoncent Marivaux.
• Une formule voisine est celle de la comédie
mythologique, telle Amphitryon, ou encore de la
tragédie mythologique, au demeurant « tragédie-
ballet », telle Psyché, écrite en collaboration avec
Corneille. Dans toutes ces pièces, féeriques et
fastueuses, parfois « à machines », la décoration, le
chant et la danse s´allient à l´action dramatique pour
séduire le spectateur. Dans les deux dernières le vers
libre, plus musical, préfigure le récitatif de l´opéra.
22. Luxe
• Ces comédies réussissent à unir les
conventions et les artifices à l´analyse des
caractères et des mœurs, et même à la
satire. Mais qui ne voit que ces œuvres-
là, sans pour autant effacer l´image d´un
Molière « classique », soucieux de
naturel, de vraisemblance et de vérité
humaine, et, pour certains, de réalisme
bourgeois, en révèlent une autre, celle d´un
Molière épris de luxe, de faste et de
grâce, pleinement accordé aux
magnificences et aux subtilités de la vie
aristocratique, s´attachant à composer des
pièces qui ravissent aussi bien les yeux et
les oreilles que le cœur et l´esprit? Ce sont
des modes d´évasion dans un monde où
triomphe l´irréalité joyeuse, théâtrale, à la
fois celle de la farce et celle du
divertissement de cour?
23. Un mot après tout suffirait à caractériser le vrai Molière, qu´on méconnaît à force de
ne voir ses pièces que dénudées, dépouillées de tous les prestiges qui les
rehaussaient, sorties du cadre somptueux pour lequel elles furent conçues: le mot de
« poète ». La poésie moliéresque, ce serait alors cette inimitable « navigation réglée
entre le réalisme, la fourberie, la rêve et le théâtre » (Richard Monod).
24.
25.
26. ACTE I
• L'intrigue se passe à Paris. Le riche et avare Harpagon a deux enfants : Élise
qui est amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son
père en qualité d'intendant, et Cléante qui souhaite épouser Mariane, une
jeune femme vivant chez sa mère sans fortune. Il ne supporte pas que
l'avarice de son père contrarie ses projets amoureux.
• Harpagon est terrifié par une crainte obsédante: il a dissimulé dans le
jardin, une cassette qui renferme dix mille écus d'or, il a peur qu’on la
découvre et qu'on la lui vole. Suspicieux, il se méfie de tout le
monde, même de ses enfants, il va jusqu'à renvoyer La Flèche, le valet de
Cléante. Finalement, il leur dévoile ses intentions : il va épouser
Marianne, Élise est promise (sans apport de dot) à Anselme, un
vieillard, et Cléante est destiné à une veuve. La jeune fille refuse
énergiquement, son père demande à Valère de la convaincre.
27. ACTE II
• Cléante, qui ne peut compter sur son père, a un besoin d'argent
de quinze mille écus. La Flèche, son valet, se charge de lui
trouver un prêteur, un intermédiaire l'informe des conditions
qui relèvent de l'usure la plus outrancière. Révolté, il finit par
découvrir que l'usurier n'est autre que son père ; une violente
dispute les oppose.
• L'intrigante Frosine entre en scène, elle persuade Harpagon que
Marianne est une femme qui préfère les hommes âgés et qu'elle
serait disposée à se marier avec lui. L'avare est ennuyé par le
manque de fortune de la jeune femme, mais Frosine le convainc
qu'une personne pauvre qui ignore les dépenses ne peut que lui
convenir. L'intrigante veut se faire payer de ses services, mais
Harpagon élude et s'en va.
28. ACTE III
• À l'occasion de la signature du contrat de mariage, Harpagon a invité
Marianne à dîner. Il sermonne sa domesticité et en particulier Maître
Jacques, pour que les dépenses soient limitées. Le cuisinier
proteste, l'intendant Valère soutient l'avare et prône l'économie ; une
vive algarade s'ensuit au cours de laquelle Maître Jacques reçoit des
coups de bâton, et dès lors ne songe plus qu'à se venger. Arrive
Frosine qui introduit Marianne dans la maison, nerveuse à l'idée de
rencontrer son futur époux.
• Quand celui-ci paraît, elle est dégoûtée par son physique, c'est à ce
moment que Cléante arrive, elle reconnaît le jeune homme qui est
l'objet de ses pensées. S'ensuit une conversation entre les
amoureux, dans laquelle à mots voilés ils s'avouent leurs sentiments
réciproques. Cléante retire une bague de grande valeur du doigt de
son père, et l'offre en son nom propre à celle qu'il aime. Harpagon n'a
pas véritablement compris la situation.
29. ACTE IV
• Les deux jeunes amoureux sollicitent Frosine pour qu'elle intervienne
auprès du barbon, et qu'il renonce à son mariage insensé. Harpagon
surprend son fils en train de baiser la main de Marianne, et conçoit
immédiatement des soupçons dont il veut s'assurer. Afin de sonder
son fils et connaître ses espoirs, il prétend avoir changé ses projets et
renoncé au mariage. Le fils naïf dit tout à son père, son amour pour la
jeune fille et son désir de l'épouser ; furieux Harpagon résiste mal à un
accès de violence et le maudit.
• Maître Jacques intervient pour les séparer et les raccommoder: en
aparté, il leur fait croire à chacun que l'autre a abandonné la partie. La
réconciliation est de courte durée, la dispute reprend de plus belle et
ne cesse qu’à l'arrivée de La Flèche, avec la cassette des dix mille écus
d'or, qu'il a lui-même dérobée. Hors de lui, Harpagon promet de
trouver le coupable et de le châtier comme il se doit.
30. ACTE V
• Harpagon demande un commissaire de police afin d'enquêter sur le
vol de la cassette et, dans son délire d'avaricieux, il veut faire
interroger tous les Parisiens. Par vengeance, Maître Jacques désigne
Valère qui arrive à ce moment. On le somme de s'expliquer et de
reconnaître son forfait. Malentendu, pensant que ses sentiments
pour Élise sont connus, il admet qu'elle est secrètement sa fiancée.
• Une fois de plus Harpagon comprend avec retard et la fureur le
reprend. Anselme, qui doit épouser Élise, entre en scène alors que
Valère a commencé le récit de son histoire. Le vieillard comprend que
Valère et Mariane sont ses enfants, il était persuadé qu'ils avaient péri
dans un naufrage, il y a fort longtemps. Valère va épouser Élise et
Cléante va épouser Marianne. Harpagon accepte leurs mariages, tant
que Anselme paye tout. Il reste seul avec sa cassette.
31.
32. HARPAGON: L´AVARE
• Harpagon est un vieil bourgeois veuf et riche, que
la passion dominante, l´argent, a transformé en
malade mental: par ses soupçons sa méfiance, il
frôle le grotesque. mais au type du barbon
avare, Molière allie celui du vieillard amoureux et
du père et maître tyrannique, qui maltraite son
valet et impose sa volonté à ses enfants sans
égards pour leurs sentiments.
• Mais ni raison ni sentiments ne peuvent toucher
un homme par nature déraisonnable et insensible
comme Harpagon, qui arrive jusqu´à souhaiter la
mort de sa fille («il valait bien mieux pour moi qu´il
te laissât noyer» ligne 2251-2252).
33. PERSONALITÉ
Procédés linguistiques soulignant les différents traits de la personnalité d´Harpagon
• AUTORITÉ. Pour exprimer autorité, Molière utilise des impératifs comme « hors
d´ici », « que l´on détale », « sors vite », « va-t´en », « ne sois point », « sors d´ici »
dans les lignes 206, 207, 215, 219 et 245. aussi, utilise répétitions du verbe vouloir
comme « tu m´as fait que je veux que tu sortes », « je ne veux point avoir sans
cesse devant moi un espion », « je veux renfermer ce que bon me semble » et « je
voudrais qu´on en eût fait pendre quelqu´un » dans les lignes 217, 221, 229 et 258.
• COLÈRE ET NÉVROSE. Pour exprimer les sentiments de colère et névrose de
Harpagon, Molière utilise exclamations et interrogations; emploi répété de mots
trahissant la hantise d´être épie et volé comme « observer », « espion », « yeux
maudis », « assiègent », « dévorent », « receleurs », « dérobe » et « soupçonné »
dans les lignes 220, 222, 223, 224, 229, 231, 232.
• AVARICE ET POSSESSION. Pour exprimer les sentiments de avarice et possession
de Harpagon avec ses fils, Molière utilise la répétition de « chez moi » comme
« l´on détale de chez moi » et « j´ai chez moi de l argent caché » dans les lignes 207
et 234; ou le emploi du possessif comme dans les lignes 219 et 222 « ma maison »
et « mes affaires ».
34. LES FEMMES
Comparées à leurs amoureux, Élise et Marianne font figure de
personnages quelque peu effacés, répondant assez bien au type
conventionnel de la jeune fille de comédie. Quelques
touches, cependant, rehaussent leur phycologie et leur confèrent
même une certaine ambiguïté.
35. 1. MARIANNE
Quant à Marianne, on lui a souvent reproché sa passivité et son
consentement à épouser un riche barbon. Elle se plaint en effet de
son sort « qui mon père ne contribue pas peu à me faire trouver un
tourment effroyable dans l´époux qu´on veut me donner » (acte
III, scène 4) et rechigne devant l´horrible vieillard (acte III, scène 4-
6), mais ne fait rien pour sortir de sa situation. Elle se bornant à
solliciter l´aide des autres « faites, agissez auprès d´elle, employez
tous vos soins à gagner son esprit: vous pouvez faire et dire tout ce
que vous voudrez ». Par ailleurs, cette jeune fille
malheureuse, modeste, pleine d´attentions et de respect pour sa
mère malade, est marquée par une « certain duplicité en puissance »
comme l´a bien souligné Cléante dans le acte II, scène 3. Si elle se
retrenche derrière les lois de « l´honneur et de la bienséance » dans
le acte IV, scène 1, elle ne manque pas pour autant de s´en remettre
à une personne aux qualités morales douteuses comme Fronsine, ni
de jouer le jeu de Cléante en acceptant, avec une grâce quelque peu
coquette, les discours ambigus du jeune homme. À l´égal es autres
personnages de la comédie, Marianne apparaît comme un être
double.
36. 2. ÉLISE
• Timide, réservée, hésitante, Élise craint son père aussi bien que les « censures du monde
(acte I, scène 1)». Pourtant, elle se montre plus courageuse, ou peut-être plus sincèrement
passionnée que son frère Cléante osant défier le pouvoir paternel et les convenances sociales
par des fiançailles secrètes. Si elle affecte une connaissance désenchantée des hommes, dont
elle énonce et dénonce par des maximes abstraites l´inconstance, sa conception de
l´amour, fondée sur le mérite et la reconnaissance, relève d´un idéal héroïque et
romanesque, et c´est avec une fermeté digne d´une héroïne de romans qu´elle s´oppose à
Harpagon: « je me tuerai plutôt que d´épouser un tel mari —lance-t-elle bravement à son
père (acte I, scène 4)».
37. • La prière qu´elle lui adresse dans la scène 4 de l´acte V recèle, d´ailleurs, une
critique âpre, quoique indirecte, du caractère et des comportements du vieillard:
l´exhortation « Ah! Mon père, prenez des sentiments un peu plus humains, je vous
prie et n´allez point pousser les choses dans les dernières violences du pouvoir
paternel », traduit en fait un acte d´accusation bien précis: « vos sentiments sont
inhumains, vous abusez avec violence de votre pouvoir » (acte I, scène 2).
N´oublions pas, enfin, que c´est Élise qui aura pour Fronsine les mots les plus
durs, lui faisant ouvertement grief de ses manigances: « trouve quelque invention
pour rompre ce que tu as fait » (acte IV, scène 1).
38. COMME EST VU MARIANNE POUR COMME EST VU ÉLISE POUR SON
CLÉANTE? FRERE?
• Dans le portrait que brosse d´elle son • Comme le témoigne sa longue
amour Cléante, Marianne est dotée réplique, Cléante se fait de sa sœur
de tous les attributs d´un personnage l´image d´une fille
de convention: « ma belle Marianne « sage, modérée, peu enclinée aux
est douce, vertueuse, pauvre et transports sentimentaux et prête à lui
dévouée à sa mère ». Amour, piété faire la morale » (lignes 118-133).
filiale et pauvreté créent un contraste
net avec la situation de la famille • En fait, Élise a révélé dans la scène un
d´Harpagon (son amant), où la tempérament passionné, qui l´a
richesse s´accompagne de la lésine et portée à braver, par des fiançailles
où les enfants vivent dans la crainte secrètes, les convenances sociales et
d´un père autoritaire et la fureur de son père.
excessivement avare.
39. LES HOMMES
Comparées à leurs amoureux, Cléante et Valère font
figure de personnages quelque peu effacés, répondant
assez bien au type conventionnel du jeune fil de
comédie. Quelques touches, cependant, rehaussent
leur phycologie et leur confèrent même une certaine
ambiguïté.
40. 1. CLÉANTE
Avec ses élans et ses faiblesses, Cléante correspond parfaitement au caractère du jeune
homme comme Molière dit dans les lignes 246-250: « il est excessif, prodigue, passionné
et volage. Il plie aux vices comme de la cire et ne supporte pas qu´on lui fasse des
reproches ». Cléante apparaît comme un jeune homme fougueux et impatient « mon
amour ne veut rien écouter (ligne 132) », qui n´hésite pas à faire des projets de fuite
« j´ai résolu d´aller en d´autres lieux avec cette aimable personne (ligne 193-194) ». Il
révèle aussi un certain intérêt pour l argent: il s´endette non seulement pour pouvoir
exécuter ses projets de fuite, amis aussi pour s´acheter des vêtements « si pour
m´entretenir même , il faut que maintenant je m´engage de tous cotes, si je suis réduit
avec vous à chercher tous les jours le secours des marchands, pour avoir moyen de porter
des habits raisonnables? (lignes 185-190)».
41. 2. VALÈRE
• C´est de tout autre manière que Valère prend ses distances
par rapport au type traditionnel qu´il incarne. Personnage à
l´arriere-plan, dont l´intrigue amoureuse avec Élise est
éclipsée par celle de Cléante et de Marianne, il présente
néanmoins une complexité remarquable. Valère apparaît
tout d´abord comme une sorte de prince
charmant, séduisant et courageux, qui a sauvé Élise d´une
noyade et sait tenir des discours galants aux belles
tournures précieuses.
• Sa conception de l´amour, fondée sur le mérite, la fidélité
et le respect, reflète un idéal noble: « ce n´est que par mon
seul amour que je prétends auprès de vous mériter quelque
chose —déclare-t-il à Élise». . Il réagit avec humeur quand
sa fiancée le soupçonne d´être volage « (acte I, scène
1)», et au cours du malentendu avec Harpagon il ne cessera
d´insister sur « l´honnêteté et l´ardeur toute pure et
respectueuse de sa flamme (acte V, scène 3)». Cette
noblesse des sentiments renvoie, conformément aux
conventions romanesques, à une noblesse des origines.
42.
43. 1. L´ARGENT ET L´AVARICE
• Avarice d´Harpagon, prodigalité de
Cléante, appât du gain chez
Fronsine, pauvreté de
Marianne, amour désintéressé de
Valère: l´argent semble s´imposer
comme le thème principal.
• L’argent déréglé entraîne des
pulsions réactionnelles contre
nature, il est le terreau d’un
immoralisme destructeur des
relations de confiance. Cette
comédie présente trois séries de
personnages opposés par l’argent.
44. VALÈRE S´OPPOSE À CLÉANTE
• Valère et Cléante appartiennent au
groupe des jeunes premiers. Ils
incarnent la jeunesse masculine. Ils
sont mus par la passion amoureuse
et cherchent à construire avec
ténacité leur bonheur. Cependant
leur système de valeurs diffère.
L’argent les sépare. Cléante est
oisif, dépensier, futile. Il recourt aux
hasards du jeu pour se procurer les
moyens de satisfaire sa passion.
Valère se montre plus réfléchi, il
n’hésite pas à mettre sa fortune
entre parenthèses, à travailler dans
un emploi de domestique, à se
contenter de peu. Son sens de
l’honneur lui interdit les
comportements méprisables.
45. HARPAGON S´OPPOSE À ANSELME VALÈRE S´OPPOSE À HARPAGON
• Harpagon et Anselme représentent • Valère est un anti-Harpagon : à la
le clan des barbons. Anselme est vieillesse racornie, il oppose la
plus jeune de dix ans. Tous deux « générosité surprenante qui [lui] fit
sont soumis au regain de leur risquer [sa] vie » pour sauver Élise de la
noyade. Par amour pour elle, il n’a pas
sexualité. Bourgeois cossus, ils hésité à renoncer à son rang, en
souhaitent s’assurer une douce fin s’engageant comme « domestique », là
de vie auprès d’un tendron. Là où Harpagon se conduit comme un
encore, l’usage de l’argent les maître au cœur dur. Valère surtout tient
sépare. Harpagon est foncièrement sa « fortune déguisée » ; il affirme ainsi
égoïste, colérique, retors. Son bien que l’argent ne conduit pas sa vie ; il
et ses enfants sont source accepte de se montrer pour ce qu’il est
d’inquiétude. Anselme est au naturel, sans les attraits artificiels de
bonhomme, calme, honnête, génér la richesse. Si Harpagon n’a aucun souci
véritable du bonheur de sa fille, Valère
eux. Il est toujours à la recherche fait passer Élise avant son confort et ses
de sa progéniture. Sa fortune est biens.
destinée à dispenser un peu de
bonheur autour de lui.
46. 2. L´AMOUR
• L´amour apparaît tout d´abord comme le
facteur d´un conflit de générations: l´élan
passionnel des jeunes est entravé par
l´autorité et par les lois du monde des adultes
(du père Harpagon et la hypocrisie de la
société).
• Mais les sentiment amoureux est présenté sur
un mode conventionnel: les craintes d´Élise
sur l´inconstance des hommes ne font que
répéter des lieux communs, et les répliqués de
Valère reproposent tous les cliches du langage
précieux, comme le soulignent d´ailleurs les
réflexions de la jeune fille: « chacun tient les
mêmes discours. Tous les hommes sont
semblables par les paroles » (acte I, scène 2).
47. PÉRES ET SES FILS
HARPAGON ANSELME
ÉLISE CLÉANTE MARIANE VALÈRE
TRIANGLES AMOUREUSES
HARPAGON ANSELME
MARIANE CLÉANTE ÉLISE VALÈRE
48. 3. LE MARIAGE FORCÉ
• Pour Harpagon, le mariage forcé d´Élise avec le
seigneur Anselme présente avant tout des
avantages matériels: Anselme est « un homme
riche (ligne 512)», « un parti considérable (ligne
522) » et « un gentilhomme fort accommodé et
auquel il ne reste aucun enfant de son premier
mariage (ligne 524) ».
• De plus il accepte d´épouser la jeune fille sans
dot, ce qui est « un avantage, une occasion qu´il
faut prendre vite aux cheveux (ligne 533) » car
elle permet au vieil avare une épargne
considérable. Mais Harpagon envisage
également les qualités sociales et morales de son
futur gendre, puisque Anselme est
« noble, doux, sage et posé (ligne 513) »
49. 4. L´HYPOCRISIE
• Celui de l´hypocrisie, Valère illustre la
théorie et la pratique, s´arrêtant surtout su
l´instrument principal dont l´hypocrite doit
user: la FLATTERIE.
• La flatterie est un art que s´acquiert par
l´observation, qui exige une connaissance
profonde du cœur humain (« j´éprouve que
pour gagner les hommes, il n´est point de
meilleure voie que de se parer à leurs yeux
de leurs inclinations, que de donner dans
leurs maximes, encenser leurs défauts et
applaudir à ce qu´ils font » dans les lignes
85-87) et dont la nécessité et la légitimité
sont justifiées par la nature même de
´l´homme: « ce n´est pas la faute de ceux
qui flattent, mais de ceux que veulent être
flattés » dans la ligne 97.
50. 4. OPPOSITION JEUNESSE-VIEILLESSE
• Les relations entre Harpagon et son fils
apparaît comme un conflit de générations
pour la rivalité amoureuse entre eux. C´est
symbolise l´opposition traditionnelle
jeunesse-vieillesse.
• Écrasée sous le joug de la tyrannie du
vieillard, la jeunesse semble ne pouvoir
s´épanouir qu´à condition d´éliminer son
antagoniste-oppresseur. Ainsi, Cléante
s´était-il exclamé dans la scène 1 de l´acte II
« voila où les jeunes gens sont réduits par la
maudite avarice des pères; et on s´étonne
après cela que les fils souhaitent qu´ils
meurent ».
51. 5. LA SUPÉRIORITÉ SOCIALE
• La supériorité sociale apparaît avec le conflit
entre Harpagon et ses serviteurs La Fleche et
Jaques. La relation maître-serviteur se fonde
sur une connaissance et un mépris
réciproques, mais aussi sur une tolérance
mutuelle, imposée par la nécessité.
• Harpagon connaît bien son « coquin (ligne
236) » de valet, qui prétend faire le
« raisonneur (ligne 241) », mais supporte ses
insolences car il besoin d´un serviteur. La
Fleche ait bien que son maître est un
« maudit vieillard (ligne 211) » et qu´il a le
« diable au corps (ligne 212) », mais ne peut
se passer de lui car el a besoin de travailler
pour gagner sa vie.
52. 6. LAS CRAINTES COMME SYMBOLE
• Las craintes d´ Élise reposent sur trois
raisons principales: l´autorité paternelle
(«l´emportement d´un père (ligne 15)»), le
blâme moral de la famille et de la société
(«les reproches d´une famille, les censures
du monde (ligne 15-16)»), et l´inconstance
des hommes («le changement de votre
cœur (ligne 17)», «tous les hommes sont
semblables par les paroles et ce n´est que
les actions qui les découvrent différents
(ligne 25-27)») qui contraste avec la
fragilité et la confiance naïve des femmes:
la «froideur criminelle» s´oppose aux
«témoignages trop ardents d´une
innocente amour» (ligne 19-20).
53.
54. • À une époque où le principe de l´imitation régit les règles de l´esthétique
et du goût et où la valeur d´une production littéraire réside moins dans la
nouveauté des thèmes que dans leur élaboration formelle, c´est en
puisant à des sources diverses, en alliant d´une façon géniale anciens et
modernes, classicisme et liberté, théâtre et vie, que Molière crée l´une
des œuvres les plus originales de son temps. La source principale est
l´Aulularia de Plaute (le mot latin signifie « petite marmite »), où un
pauvre vieillard nommé Euclion trouve une marmite pleine d´argent.
Repos et tranquillité cèdent alors en lui la place aux tourments de la
possession.
• Mais, quelles sont les dettes de Molière à l´égard de Plaute? À la comédie
latine il emprunte l´idée générale (un vieil avare, une intrigue
amoureuse, un trésor subtilisé) aussi bien que toute une série de détails:
l´inspection de La Fleche et la fouille des « autres » mains (acte I, scène
III), le motif du « sans dot » (acte I, scène V), le calcul hypothétique de la
dot de Marianne (acte II, scène V), la collation offerte à la jeune fille (acte
III, scène VII), le monologue délirant de l´avare volé (acte IV, scène VII) et
le quiproquo entre Harpagon et Valère (acte V, scène III).
55. • Toutefois, Molière transforme amplement son
modèle, non seulement en modifiant la structure de la
pièce , mais surtout transformant le pauvre hère
enrichi par hasard en un riche bourgeois et en
déplaçant sur le père et le fils le thème de la rivalité
amoureuse. La phycologique des personnages gagne
en profondeur, la peinture sociale prend du relief.
Comme l´a bien souligné Charles Dullin, l´un des plus
célèbres interprètes et metteurs en scène de
l´avare, on devrait parler d´influence et d´inspiration
plutôt que d´imitation: c´est le « ton général », un
certain « parfum plaisant de l´atmosphère latine », que
l´on retrouve en effet dans la pièce de Molière.
• Quelques suggestions ont pu également dénier
d´œuvres mineures telles Les Esprits (1579) de Pierre
de Larivey, repris de l´Aridosia (1536) de Laurent de
Médicis qui s´inspirait à son tour de Plaute et des
Adelphes de Térence. Aussi, La Belle Plaideuse (1654)
de Boisrobert, où l´on rencontre un fils qui emprunte à
un père usurier, une liste d´objets offerts par le preteur
à la place de l´argent, et une allusion aux chevaux
affamés.
56. • On pourrait, enfin, relever maints traits issus de
la comédie italienne. Mais il ne faut pas oublier
que nombres de situations, de caractères et de
ressorts comiques faisaient désormais partie d´un
répertoire devenu traditionnel, d´une sorte de
fonds commun des topoï dramatiques.
• Finalement, Molière s´est-il souvenu de ce
personnage dont tout Paris parlait? Sand doute.
Mais les sources, répétons-le, ne constituent
jamais pour lui qu´un point de départ. Son génie
consiste à étoffer, approfondir, recréer des
apports disparates pour les fondre en une œuvre
originale et cohérente, où tout emprunt, que ce
soit à la tradition littéraire et dramatique ou aux
faits divers contemporains, perd sa valeur de
référence directe, ne laissant parfois qu´une trace
à peine perceptible. Personnages, thèmes et
éléments comiques s´imposent par la finesse
d´une observation morale et d´un style sans
précédent.
57.
58. 4.1. FIGURES RHÉTORIQUES
À plusieurs reprises, Molière utilise quelques figures rhétoriques pour causer un
effet déterminé chez le lecteur.
• OXYMORON. L´oxymoron est une figure de • MÉTONYMIE. Une métonymie est une
rhétorique qui consiste à allier deux termes figure de rhétorique qui consiste à exprimer
antithétiques (par exemple glace brûlante ou le tout par la partie. L´effet par la cause
sombre lumière). Dans L´Avare apparaître ou, comme dans ce cas, le contenue par le
dans la ligne 141 « vous ignorez la douce contenant. Dans L´Avare apparaître dans la
violence qu´un tendre amour fait sur nos ligne 281 « quatre bonnes murailles» (acte
cœurs» (acte I, scène 2). V, scène 4) et dans la ligne 765 « échelle»
(acte I, scène 3).
• TAUTOLOGIE. La tautologie est la répétition
d´une même idée en termes différents. Dans
L´Avare apparaître dans la ligne 281 « je crois • LITOTE. Une litote est une figure de
ce que je crois» (acte I, scène 3). rhétorique que consiste à dire moins pour
signifier plus. Dans L´Avare apparaître dans la
• EUPHÉMISME. Dans L´Avare apparaître dans
ligne 281 « elle n´est pas tout à fait
la ligne 764 « galanteries» (acte II, scène 1).
déraisonnable» (acte IV, scène 1).
59. 4.2. VOCABULAIRE
Formes syntaxiques en usage au XVIIe siècle et qui seraient considérées aujourd´hui
comme incorrectes:
1. Emploi des préposition à et où. Par exemple «attendez à juger» (scène 1, ligne 29)
ou «l´engagement où j´ai pu consentir» (scène 1, ligne 61).
2. Suppression de l´adverbe pas dans la forme négative de l´impératif. Par exemple:
«ne bougez d´ici» (scène 1, ligne 77)
3. Place du pronom complément d´une verbe á l´infinitif comme dans la ligne 132 «je
vous prie de ne me point faire»
4. Place du pronom complément du deuxième verbe à l´impératif dans une phrase où
deux impératifs se suivent comme dans la ligne 148 «finissons auparavant votre
affaire, et me dites...»
5. Emploi de non à la place de pas comme dans la ligne 461 «n´ont non plus».
6. Différence de sens. Par exemple, au XVIIe siècle, l´honnêteté désignait un idéal
mondaine où primaient le bon goût, la politesse, les bienséances, le plaisir de la
conversation: en un mot, toutes les règles du «savoir-vivre» dans une société
«policée». L´honnête homme était l´incarnation de cet idéal. le principal théoricien
de l´honnêteté fut le chevalier de Méré (ligne 1607). Aujourd´hui, le sens premier
du mot honnêteté est «probité», alors qu´honnête homme ne s´emploie plus que
dans l´acceptation classique.
60. CONCLUSION
• Enfin, le génie de Molière, c´est d´avoir conduit, haussé la farce jusqu´à ses vertus
extrêmes. Parce qu´elle simplifie, caricature, exagère, elle peut dénuder les êtres
et la vie, dévoiler les vices, les travers et les ridicules, mener sinon à la correction
des mœurs, du moins à la réflexion. Les contemporains les plus fins ont tout de
suite été frappés par l´ambiguïté, le mystère du rire moliéresque, qui joue
constamment à cache-cache avec la gravité ou l´amertume.
• L´avare traite l’amour, le mariage forcé, l´argent et l´avarice, la mensonge, la
flatterie et l´opposition jeunesse-vieillesse. Nous pouvons connaître l’amour
entre les personnages, qui est un amour passionnel et turbulent , est symbolisé
par la opposition père et filles, et par les conflits de l´argent.
• Nous pouvons connaître que le roman est baser sur l´Aulularia de Plaute, où un
pauvre vieillard nommé Euclion trouve une marmite pleine d´argent, et sur la
comédie italienne. Personnages, thèmes et éléments comiques s´imposent par la
finesse d´une observation morale et d´un style sans précédent.
61. BIBLIOGRAPHIE
L´information pour élaborer ce travail appartient à les suivantes pages Web:
• http://www.etudeslitteraires/moliere
• http://www.alalettre.com/moliere-oeuvres-lavare.php
• http://www.moliere.españa.es/obras
• http://www.androidpit.com/es/android/market/aplicaciones/aplicacion/com.appmk.book.A
OBTTOOJY/Lavare
• http://wikipedia.fr/molierel%365.fr
• http://wikipedia.fr/lavaremoliere%102.fr
• http://www.taringa.net/posts/apuntes-y-monografias/2857316/molierelavare-
Resumen_.html
• http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=L%27Avare_ou_l%27%C3%89cole_du_mensonge&
oldid=74219295
• Aussi les photocopies de cours
La plupart de l´ information de ce travail c´est le fruit de notre investigation
personnelle et de mes réflexions.