ROSKO14 - Urbanization as a factor of environmental vulnerability; Climate ch...
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ROSKO14 - Territorial resilience as a new heuristic of adaptation to threats: from the adaptation to the risk to the adaptation to the crisis
1. « La résilience territoriale
comme nouvelle heuristique de
l’adaptation face aux menaces :
de l’adaptation au risque à
l’adaptation à la crise »
Béatrice QUENAULT
ESO (UMR 6590), Univ. Rennes 2, France
beatrice.quenault@univ-rennes2.fr
IT-GO ROSKO 2014
«Vers une intelligence durable des territoires :
Les échelles de la résilience »
22-23 mai 2014
2. Résilience et paradigme de la catastrophe
Sécurité Etat
Processus
d’adaptation
permanent
Adaptation Au risque A la crise
Protection Structurelle Civile &
Fonctionnelle
Capacité Résistance
Autonomie
Apprentissage
Adaptation
Face à la multiplication d’épisodes dramatiques dus à des
aléas et à la convergence de multiples crises majeures
Double résurgence au tournant des années 2000 :
la catastrophe (univers des problèmes)
la résilience (univers des solutions)
Changement de paradigme dans la gestion des risques
3. Résilience et aléas
Il est à noter qu’en France les travaux sur la résilience se veulent multi-
aléas (terrorisme de masse, pandémies, séismes, inondations, etc.).
La résilience est supposée répondre à des risques caractérisés par
l’incertitude, la large-échelle, les interdépendances (effets dominos) et
l’endommagement fonctionnel (notamment des systèmes complexes),
pas à des aléas en particulier.
Toutefois, dans les cindyniques, la résilience renvoie généralement à la
capacité à surmonter des « chocs majeurs brutaux », autrement dit à la
gestion des risques naturels majeurs « classiques » tels que par
exemple les événements météorologiques extrêmes liés à la variation
climatique « naturelle ».
En cas de modifications des conditions environnementales (chocs
lents et progressifs comme le CC), on lui préfère le vocable d’adaptation
Avec la résilience , on passe de l’adaptation aux risques (logique de
prévention/protection) à l’adaptation aux crises (préparation au
désastre=gestion de crise et retour à la normale)
Catastrophe inéluctable : Aveu d’impuissance ?
4. Catastrophes naturelles ?
L'expression de catastrophe naturelle est doublement trompeuse
-Intrication complexe de facteurs naturels/anthropiques (causes)
- Catastrophe se mesure plus par ses effets (ampleur des dommages humains et
matériels) que par ses causes
vision problématique à triple titre
conception aléa-centrée et exceptionnaliste (événements extrêmes) de la
catastrophe
Obère une investigation des vulnérabilités de fonds (sociétales)=>
inégalités/fragilités socio-économiques ou socio-écologiques
Conduit à formuler des solutions de résilience réactive/conservative et
ingénieuriale
L'expression de catastrophe naturelle
désigne la déstabilisation d'une société
humaine par un choc extérieur qui a pour
origine un aléa naturel à fort pouvoir de
destruction matérielle et humaine
(vulnérabilité des enjeux).
5. Maîtrise du risque =
Résister • Atténuer l’aléa ou
l’exposition des
enjeux
Diminution du danger =
S’adapter
• Atténuer facteurs de
vulnérabilité ou
sensibilité des enjeux
Acceptation catastrophe =
Bifurquer
• Atténuer
dommages en cas
de crise majeure
Prévision
(Calculs de probabilités
Analyses coûts/avantages)
Protection
(Ouvrages de défense
Conquête du milieu)
Politiques « descendantes »
Centralisées/Spécialisées
Réactives
Court terme
Global (Macro)
Vision prométhéenne
Maître et possesseur
de la nature
Capacité d’adaptation
(Capabilités, développement)
Politiques « ascendantes »
Décentralisées/décloisonnées
Proactives
Long terme
Local (Micro)
Vision environnementaliste
« Crise de
l’environnement »
Retour d’expérience (apprentissage)
Préparation à la crise
(culture du risque, système d’alerte)
Préparation au retour à la normale
(réparation/reconstruction)
Politiques horizontales multi-acteurs
Intégrées/transversales
Transformatives
Moyen terme
Glocal (Méso)
Vision coévolutionniste
« Anthropocène »
Paradigme positiviste
du risque
Aléa
Catastrophe = rupture
de normalité
Paradigme
postmoderne du
danger
Vulnérabilité
Catastrophe =
normalité de rupture
Paradigme systémique
de la catastrophe
Résilience
Catastrophe =
Inéluctabilité hors norme
Transformation proactive
6. Paradigme de la catastrophe face aux submersions
Apprentissage
• Retours
d’expérience
REX (post-
Xynthia, Var,
Rhône)
(Parlement, Cour
des comptes,
CGDD)
• Partages de
« bonnes
pratiques »
Préparation à la crise =
protection civile
• Systèmes d’alerte
Plan canicule (2004)
PCS/DICRIM (2004)
• Information préventive
IAL sur risques majeurs
(2005)
• Conscience du risque
Repères de crues,
événements
festifs/éducatifs, etc.
Préparation au retour à
la normale = Protection
fonctionnelle
• Adaptation du bâti (indiv.)
(zones refuges,
surélévation, sortie de
secours, batardeaux
étanchéification, etc.)
• Adaptation des
infrastructures
(OIV)(fonctionnement en
mode dégradé, redondance,
etc.)
• Adaptation des
aménagements (coll. loc)
(zones d’expansion/de
rétention des eaux)
- Loi de modernisation de la sécurité civile (2004)
- Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (2008)
- Directive européenne Inondation (2007) transposée par Loi Grenelle II (Loi n° 2010-788)
- Sécurité des activités d’importance vitale (2006)
- Plan national Submersion Rapide (PSR, 2011)
7. L’interprétation (Etat) des catastrophes « naturelles » (France, Xynthia)
Mise en « problème public » = transformation d’un fait social en enjeu de débat public/d’intervention étatique
►« Mise en risque »
Rejet du registre fataliste = aléa imprévisible
Registre rationnel du risque = calcul probabiliste (aléa prévisible et prévu)
Catastrophe = matérialisation risque latent, ampleur dramatique (≠ aléa car rare i.e.
pas exceptionnel) due aux vulnérabilités zones sinistrées (construction derrière les
digues i.e. en zone inondable)
► « Mise en cause »
Rejet du registre émotion/solidarité/victimes
Registre des responsabilités/coupables
►Catastrophe = « Prise de risque » des acteurs locaux = tous coupables
Transformation des « compromis locaux acceptés » en termes d’urbanisation (attrait du
littoral/perte de dynamisme territoires) en d’« inacceptables compromissions »
Relégitimation de l’État protecteur/délégitimation de la société civile
Illusoire sentiment de sécurité du aux digues = Manque de « culture du risque »
Comportements inadaptés des acteurs locaux qu’il faut « rééduquer »
Solution de résilience = Préparation aux situations d’urgence = responsabilisation de
la société civile
Information (IAL, repères de crue)/alerte (PCS, DICRIM) /auto-organisation pop civile
Relance instruments réglementaires de zonage et protection (PPRL, PAPI, etc.)
Diminution de l’exposition aux risques (acquisition amiable/expropriation des habitations en
zones inondables = gaspillage de fonds publics et iniquité)
Réforme du régime d’indemnisation Cat Nat (déresponsabilisant)/Modulation des primes
d’assurances
Logique néolibérale = passage de la solidarité collective à l’assistance sous contrôle
8. En conclusion : la résilience, un concept subjectif et politique
Dimension normative, voire prescriptive : injonction à la résilience perçue comme un
idéal à atteindre
Un concept rassembleur ?
Défenseurs lui attribuent une connotation positive = face opposée de la vulnérabilité
(connotation négative) : ex de la Resilience Alliance, « think thanks » international
pluridisciplinaire qui entend promouvoir la notion
Détracteurs ont une vision plus complexe de la résilience (pas nécessairement positive)
et des liens qu’elle entretient avec la vulnérabilité (pas nécessairement négative) et
l’adaptation
Un concept enchanteur ou désenchanteur ?
Abandon d’un régime de solidarité collective (APD, aide humanitaire) pour aller vers une
responsabilité individuelle (autonomie des communautés dans gestion de crise) = darwinisme social =
des vulnérables victimes aux vulnérables coupables
Moyen de légitimation du désengagement de l’État providence qui n’a plus les moyens d’agir en
situation de crise/urgence et doit trouver d’autres leviers locaux
Reconnaissance d’une impuissance assumée face à un certain nombre de risques auxquels il faut se
préparer
Constat d’échec des politiques centralisées descendantes qui suppose d’aller vers des politiques
décentralisées ascendantes => Outil de démocratie participative et d’autonomie locale
Facteur d’intégration des politiques publiques tournées vers un DD
Vecteur d’une gouvernance multi-acteurs fondée sur la contractualisation
Instrument essentiel pour faire face à des situations complexes et incertaines