Découvrez le reportage complet de Carsten Snejbjerg (Lauréat du Grand Prix CARE du Reportage Humanitaire 2010) sur les conditions de vie des migrants Afghans à Calais.
Carsten Snejbjerg, lauréat du Grand Prix CARE du Reportage Humanitaire 2010
1. Album photo Carsten Snejbjerg(Reportage by Getty Images) Lauréat du Grand Prix CARE du Reportage Humanitaire 2010 Avec le mécénat de Partenaire média
2. Environ cinq millions de migrants clandestins vivent et travaillent dans l’Union européenne, un chiffre qui augmente de 500 000 chaque année. Les principaux pays de destination comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie, qui se trouvent aux portes d’entrée de l’Union européenne, reçoivent une aide politique et financière de la part des autres États membres afin d’éviter toute entrée illégale dans l’Union, transformant l’Europe en une véritable forteresse. Dans le quartier de Calais communément appelé la « jungle », des jeunes afghans se lavent dans les eaux usées provenant des usines environnantes. Ils essaient de se tenir chaud à l’aide de couvertures et de tentes délivrées par des associations et se cachent dans les buissons ou dans des trains. Les migrants pensaient être en sécurité après avoir fui l’Afghanistan mais ils doivent faire face à une toute autre réalité, bien plus rude. Ici, dans la « jungle » de Calais, les garçons afghans craignent la police et se cachent. Beaucoup se sont fait des entorses ou des fractures en essayant d’échapper aux forces de l’ordre en pleine nuit ou en tentant vainement de s’accrocher sous un camion en partance pour l’Angleterre. Sylvie, qui travaille pour l’association Salam, déclare que les habitants de la « jungle » dépendent de l’aide des bénévoles. Ils ne bénéficient d’aucun soutien de la part des autorités françaises. Toutefois, les citoyens réfléchissent à deux fois avant de venir en aide aux migrants clandestins car d’après la législation française, il s’agit d’un crime passible d’une peine de cinq ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 30 000 euros. 0 Carsten Snejbjerg / Reportage by Getty L’Europe forteresse, Calais
3. Garçons afghans ayant fui la guerre et la misère dans leur pays et dormant sous de vieux wagons de train ou dans des tentes dans la banlieue de la ville portuaire française de Calais. Nuit après nuit, ils sont confrontés au harcèlement des policiers et survivent grâce à l’aide des associations. Ils attendent de pouvoir rejoindre la Grande-Bretagne, soit avec l’aide des passeurs, soit en s’agrippant sous un poids lourd.
4. Migrants escaladant une grille donnant sur le terrain où se déroule la distribution de repas deux fois par jour.
5. Migrants faisant la queue pour recevoir de la nourriture distribuée gratuitement. Ce sont toujours les mêmes produits, dont la date de péremption est souvent dépassée.
6. Une soirée dans la « jungle », à se tenir chaud autour du feu.
7. Migrants essayant de s’abriter de la pluie dans la « jungle ». La police française a vidé et rasé le campement de fortune se trouvant dans la forêt près de Calais. Les migrants dorment maintenant dans la rue, sous les ponts et près des trains.
8. Jeunes Afghans se faisant arrêter. Ils dormaient sous un pont abrités par une tente, ont été placés en garde à vue, puis relâchés le lendemain matin.
9. Les jours sont longs, rythmés par les distributions de repas et les occasions de se rendre en Angleterre. La plupart des migrants restent près du point de distribution de nourriture et ne font rien.
10. Les migrants se douchent généralement avec les eaux industrielles usées et souffrent de problèmes cutanés. Une association s’occupe de les emmener aux bains-douches mais le nombre de places dans la voiture est limité.
11. Ce garçon de 12 ans a fait le voyage depuis l’Afghanistan tout seul.
12. Un nouveau jour se lève, qui ressemblera à la veille. Pour certains migrants, Calais est devenu la destination finale ; cela fait plus de deux ans qu’ils sont ici, ne parvenant pas à rejoindre la Grande-Bretagne et ne pouvant aller ailleurs, faute d’argent.