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Lettre économique
                          Japon, Corée, Australie
                           et Nouvelle-Zélande
                                  n°41
© DG Trésor                                                                                                                11 décembre 2012

Sommaire
1) Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre .......................... 3
          Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus
          importante des deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux
          partis, le PDJ et le PLD, se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances
          publiques et de l’impact de la crise sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux
          milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les
          incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cependant très fortes sur de
          nombreux points essentiels.

2) Japon : le développement des énergies renouvelables ....................................................................................... 7
          Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de
          multiplier par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables,
          hydraulique inclus, soit le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300
          TWh en 2030 (35% du mix). Le gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et
          a proposé en juillet dernier des tarifs de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser
          chaque année, les premiers arrivés seront les plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des
          énergies renouvelables, et tout particulièrement le photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux
          projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape importante dans l’évolution
          technologique et économique du pays.

3) Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière ................................................. 10
          Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs
          mondiaux de matières premières énergétiques et minières. Le pays dépend en effet à plus de 95% de
                         AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
                            SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON                                   PAGE 1/27
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          l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières, indispensables à sa croissance
          économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité des cours mondiaux et
          à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement coréen s’est
          engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières ». Cette stratégie
          s’oriente dans trois directions : des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des
          ressources stratégiques, une coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises
          privées, tant pour la prospection que le contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie
          des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau de l’Etat.

4) Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés publics ........................................................... 13
          Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et
          33% des exportations coréennes en 2010, mais leur compétitivité serait trois fois moins élevée que
          celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services, très protégés en Corée, leur
          situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique de soutien aux
          exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine de 88%
          des emplois en Corée. Les pouvoirs publics ont entrepris, depuis la crise de 2008, de renforcer la
          structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de financement et de les soutenir à l’export ;
          des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et leur accès à la commande
          publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les autorités pour
          renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids toujours
          dominant des grands groupes.

5) Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012 ............................................................................................ 16
            La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte
            pour partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile
            des Travaillistes. L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières
            premières et à une contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en
            2012 et 2013. En cas de ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un
            assouplissement monétaire. En revanche, le retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide
            et à contretemps, compte tenu du faible niveau d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités
            sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du taux de change, même si le dollar australien
            est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré ce tableau globalement positif,
            l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité, productivité) qui risquent
            d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie.
6) Nouvelle-Zélande : le système bancaire ........................................................................................................... 20
            Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années.
            Aucune banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les
            banques ont continué à assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs
            de logement. Mais cette résilience s’explique partiellement par la présence dominante des banques à
            capitaux étrangers qui en font un cas unique parmi les pays développés et est même rare à ce degré
            parmi ceux en développement.
7) Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques ........................................................ 24
                          AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
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    Japon : programmes économiques des partis japonais en vue
    des élections du 16 décembre
    Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus importante des
    deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux partis, le PDJ et le PLD,
    se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances publiques et de l’impact de la crise
    sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par
    son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis
    restent cependant très fortes sur de nombreux points essentiels.

    1. Les clivages traditionnels entre les deux principaux partis se sont en partie estom-
       pés depuis quatre ans

    En août 2009, le Parti démocrate du Japon (PDJ) avait remporté les élections législatives sur un programme de
    dépenses sociales ambitieuses qui privilégiait les ménages, tandis que son adversaire principal, le Parti libéral
    démocrate (PLD), avait fait campagne sur un programme plus favorable aux entreprises (travaux publics,
    baisse d’impôts des entreprises mais hausse pour les ménages…). Depuis, le PDJ a effectué en matière
    économique un recentrage, manifesté par exemple par le départ de la coalition gouvernementale du Parti
    social-démocrate en juin 2010 au moment de la démission du premier ministre M. Hatoyama (septembre
    2009-juin 2010). Outre la nécessité de composer avec l’opposition après sa défaite aux élections sénatoriales
    de juillet 2011, deux raisons principales peuvent expliquer ce recentrage économique du PDJ1 :
     Contrainte de finances publiques. Le PDJ a mis en place environ le tiers de son programme de dépenses
    sociales2, en raison de la situation des finances publiques (dette brute passée entre 2009 et 2012 de 210% à
    236% du PIB selon le FMI, déficits publics persistants de 10% du PIB en moyenne). Dans son programme de
    campagne de 2009, le PDJ s’engageait par contre à ne pas augmenter la taxe à la consommation au cours de la
    législature, mais un des efforts principaux à la fois des gouvernements de M. Kan (juin 2010 – septembre 2011)
    et de M. Noda (depuis septembre 2011) a été d’augmenter la taxe à la consommation de 5% à 10%,
    normalement effective en deux étapes en avril 2014 et octobre 2015.
     L’impact de la crise. La croissance du PIB réel a été de seulement 0,1% du PIB sur la période 2009-2012, en
    partie à cause de deux chocs majeurs, la contraction de l’économie mondiale après le choc Lehman et le
    séisme de 2011. Face à des entreprises japonaises pénalisées par la crise, le PDJ a renoncé à ses mesures les
    plus hostiles aux entreprises (interdiction du travail précaire) et a par contre mis en œuvre une baisse du taux
    marginal de l’impôt sur les sociétés, un des plus élevés au monde. De même, il a abandonné, avant l’accident
    nucléaire de Fukushima, sa politique ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre qui suscitait les critiques
    des entreprises.

1
  De manière accessoire : élu sur une rhétorique anti-administration, avec une expérience limitée du gouvernement (quelques rares
ministres avaient une expérience ministérielle de 1991 à 1996), le PDJ s’est appuyé progressivement sur l’administration habituée au
PLD. Par exemple, le Secrétaire général du gouvernement a produit en juin 2010 une ‘Stratégie de croissance’ très similaire à celles qui
étaient publiées régulièrement par les gouvernements antérieurs du PLD.
2
  Les projets initiaux du PDJ représentaient une extension bienvenue des filets de sécurité sociale (minimum vieillesse) et de la politique
familiale (dans un contexte de déclin démographique) mais étaient malheureusement non ciblés et du coup coûteux (transferts financiers
au ménage sans condition de revenus et au détriment du développement d’infrastructures publiques).
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    2. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme
       illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire

    Les deux partis ont voté ensemble la hausse de la taxe à la consommation en août 2012, et ils ont aussi voté
    ensemble la nouvelle loi sur Japan Post en mai 2012, alors que le PLD s’était antérieurement déclaré comme
    opposé à toute remise en cause de la privatisation de Japan Post prévue par la loi de 2006. Ils défendent tous
    deux une politique industrielle ambitieuse ou un redéveloppement des régions du Japon. Enfin, ils se déclarent
    aussi tous deux favorables (avec des nuances) aux accords de libre-échange, notamment le Partenariat
    transpacifique (TPP). Le PLD met cependant l’accent sur la dérégulation et l’importance de réduire les
    contraintes énergétiques, jugeant la sortie du nucléaire irresponsable3. De ce point de vue, chaque parti est
    plus proche de son électorat traditionnel : selon un sondage publié en septembre par le Nikkei, 42% des
    personnes interrogées se déclaraient favorables à une sortie du nucléaire aussi vite que possible, 27% pour
    une sortie d’ici 2030, et 23% pour le maintien du nucléaire ; un autre sondage effectué au même moment par
    le Nikkei mais auprès exclusivement des chefs d’entreprises montrent que 51% sont hostiles à la sortie du
    nucléaire en 2030 et seulement 6% favorables. Le soutien à l’énergie nucléaire différencie le PLD des autres
    partis d’opposition (Komeito, Parti de la restauration du Japon…).

    3. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cepen-
       dant très fortes sur de nombreux points essentiels

    Cette incertitude est patente pour le PDJ, conduit par le premier ministre M. Yoshihiko Noda, dans la
    contradiction entre le discours et certaines décisions. Pour le PLD, conduit par M. Shinzo Abe, un ancien
    premier ministre (septembre 2006 – septembre 2007), les incertitudes sont présentes dans les variations entre
    ses déclarations et son programme de campagne.
     Nucléaire. Après beaucoup d’hésitations, le PDJ s’est déclaré favorable à une sortie du nucléaire d’ici 2030
    et à la limitation de la durée d’utilisation des centrales à 40 ans. En même temps, il a autorisé la reprise de la
    construction de deux centrales nucléaires inachevées (et dont l’utilisation pourrait dépasser 2030).
     Politique monétaire. M. Abe s’est déclaré en faveur d’un objectif d’inflation autour de 2-3% (contre
    actuellement un objectif de 1%), l’achat d’obligations étrangères par la Banque du Japon (BOJ) pour affaiblir le
    yen, le financement de la totalité des bons du Trésor dits ‘de construction’ directement par la Banque du
    Japon4, et la révision du statut de la BOJ. La première mesure est compatible avec la pratique dans de
    nombreux pays de fixation de l’objectif d’inflation par un traité ou par le gouvernement (BCE, Banque
    d’Angleterre…) ; les deux dernières mesures par contre menacent l’indépendance opérationnelle de la BOJ.
    M. Noda s’est fait le défenseur de l’indépendance de la BOJ, même si dans la pratique le PDJ a exercé des
    pressions constantes pour une politique monétaire plus agressive.
     Politique budgétaire. Si les deux partis ont voté conjointement en août la loi sur la hausse de la taxe à la
    consommation, prévue pour avril 2014 et octobre 2015, M. Abe met fortement l’accent sur la clause
    suspensive de cette loi, qui autorise à retarder l’augmentation de la taxe à la consommation en cas de

3
  Les deux partis se sont aussi accordés le 16 novembre pour voter trois textes législatifs sur : 1) le financement du déficit pour le budget
2012 ; 2) l’ajustement des retraites à la déflation (‘macro-slide’) ; 3) la mise en place d’une retraite minimum.
4
  Les deux catégories d’obligations (pour la reconstruction : 1,2% du PIB en émission en 2012 ; pour le financement du déficit : 8,1% du
PIB) sont identiques du point de vue des investisseurs, mais le financement direct par la BOJ des investissements publics pourrait ouvrir la
voie à un financement général du déficit.
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conjoncture défavorable. Le montant d’un possible plan de relance est très incertain, comme son détail.
 Politique commerciale. Le PLD s’est déclaré favorable à la conclusion d’accords de libre-échange, mais à la
condition de protéger le système de santé universel et que certains secteurs (notamment l’agriculture)
puissent être exclus des négociations : de fait, le PLD reprend les deux arguments des opposants au TPP.

4. La difficulté de chaque parti à prendre des positions claires sur les questions éco-
   nomiques est le reflet de leurs divisions internes

Les départs successifs du PDJ (20% des députés et 18% des sénateurs initiaux) ont pu renforcer la cohérence
de ce parti, mais de nombreux membres actuels restent opposés à la hausse de la taxe à la consommation ou
réticents sur les accords de libre-échange. De son côté, le PLD est parfois aussi décrit comme une coalition de
groupes économiques aux intérêts parfois divergents (industrie, agriculture, milieux ruraux…). L’absence de
cohérence économique est aussi patente au sein des autres partis, notamment le nouveau Parti de la
restauration du Japon, parti conservateur qui fédère des personnalités fortes (le maire d’Osaka, M. Hashimoto
et l’ex-gouverneur de Tokyo, M. Ishihara) divisés sur le nucléaire et le TPP.
                                                          *
Les élections du 16 décembre 2012 ne risquent d’apporter que des réponses partielles sur la direction de la
politique économique au Japon : malgré un avantage clair du PLD, les sondages indiquent des résultats encore
volatils entre les différentes formations politiques ; la Chambre haute reste divisée et de nouvelles élections y
auront lieu en juillet 2013, à peine sept mois après les élections à la Chambre basse.

Annexes
1. Les derniers sondages donnent un avantage au parti d’opposition PLD même si la différence entre le PLD et le PDJ s’est
resserrée entre octobre et novembre.

 Côte de popularité de quelques premiers ministres
     Cote de popularité de quelques Premiers ministres                               Sondage Nikkei - Tokyo TV
                                                                                    Sondage Nikkei – Tokyo TV
 100
       Côte de popularité (mois         Koizumi (2001)                                  juil-12     août-12 sept-12 oct-12   nov-12
  90 depuis la prise de                                           Soutien partisan
       fonction)                        Abe (2006)
                                                                  PDJ                    18%          18%     19%     16%     20%
  80                                    Hatoyama (2009)           PLD                    27%          25%     37%     32%     27%
   70                                     Kan (2010)              Komeito                                              3%      3%
                                          Noda (2011)             Communists                                           2%      2%
   60                                                             Sociaux démocrates                                   1%      1%
   50                                                             JRP (Hashimoto)                             12%      7%      9%
                                                                  Sunrise (Ishihara)                                           3%
   40                                                             Your party                                                   3%
                                                                  People's First                                       1%      1%
   30
                                                                  Pas de soutien         32%          27%     17%     24%     23%
   20
                                                                  Qui est le meilleur futur premier ministre?
   10
                                                                  Shinzo Abe                                          40%     37%
    0                                                             Yoshihiko Noda                                      18%     25%
        1     3    5     7      9   11   13   15    17    19      Source: Nikkei et TV Tokyo; SER de Tokyo.




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2. Pour les élections de décembre 2012, le clivage apparent principal est sur la question du nucléaire, mais la convergence
de vues des principaux partis sur de nombreux sujets économiques (hors politique monétaire) masque une assez forte
ambiguïté sur les décisions qui pourront effectivement être prises.

                                       Tableau : positions économiques des principaux partis
                              Parti Libéral Démocrate Parti démocrate du         Komeito                         Parti de la
                              (PLD)                      Japon (PDJ)                                             restauration (PRI)
 Finances publiques
  Croissance                 Programme ambitieux          Mise en place de la        Programme de               Favorable à un
                              d’infrastructures            stratégie de croissance    dépenses de 100 000        Etat économe.
                              publiques, financées en      de juillet 2012            Mds de yens sur 10
                              partie par la Banque du      (actualisation de la       ans.
                              Japon.                       stratégie de juin 2010).
  Hausse de la taxe à        Favorable à la hausse        Favorable à la hausse.     Favorable mais taux        Favorable à la
 consommation                 mais ouvert à la             Idée d’atténuer l’impact   réduit pour les produits   hausse mais à
                              possibilité de différer la   sur les ménages les        de première nécessité.     condition de la
                              hausse après 2014-15         plus pauvres via des                                  reverser en totalité
                              selon la conjoncture         subventions.                                          aux préfectures
                              économique.                                                                        (contre 1/5
                                                                                                                 seulement
                                                                                                                 actuellement).
  Impôt sur le revenu        Favorable à une hausse …                                …                          …
                              de l’IR.
  Impôt sur les sociétés     Favorable à une         …                               …                          …
                              réduction à 20% de l’IS
                              pour les PME.
 Politique monétaire
  Cible d'inflation et       Régime de cible              Décidée par la BOJ,        …                          Davantage de
 statut de la BOJ.            d’inflation, cible décidée   autour de 1-2%.                                       coordination.
  Achat de titres            par le gouvernement          Maintien de
 domestiques                  (autour 2-3%).               l’indépendance.
  Achat de titres            Amendement de la loi.        Défavorable au
 étrangers                    Favorable à l’achat          financement direct du
                              direct de titres             gouvernement par la
                              étrangers et                 BOJ mais favorable à
                              domestiques.                 l’achat de titres
                                                           étrangers.
 Réformes
 structurelles
  Nucléaire                  Maintien du nucléaire.
                                               Elimination du nucléaire Sortie aussi vite que                    Division interne :
                                               d'ici 2030 ; favorable à possible du nucléaire.                   sortie du nucléaire
                                               la réouverture des                                                pour le principal
                                               centrales après accord                                            parti.
                                               de l’autorité de sureté.
  TPP et libre-échange. Favorable au libre-   Favorable au TPP.        Favorable aux zones de                   Favorable au TPP.
                         échange mais opposé à                          libre-échange.
                         la libéralisation de
                         l'agriculture.
   Autres.              Poursuite des
                         déréglementations.

 Pour mémoire :
 Hommes politiques            Shinzo Abe,                  Toshihiko Noda,            Natsuo Yamaguchi         Toru Hashimoto,
 principaux                   ex-PM                        actuel PM                                           maire d’Osaka ;
                                                                                                               Shintaro Ishihara,
 Poids actuel :                                                                                                ex-gouverneur de
                                                                                                               Tokyo.
  Chambre basse (sur                    118 (24%)                 245 (51%)                           21 (4%)              8 (1%)
 480) ; Autres 20%.
  Chambre haute (sur                     87 (35%)                   88 (36%)                    19 (7%)                      6 (2%)
 242) Autres 20%.
Sources : PLD (http://www.jimin.jp/english/), PDJ (http://www.dpj.or.jp/); Nikkei ; SER de Tokyo.

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Japon : le développement des énergies renouvelables
Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de multiplier
par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables, hydraulique inclus, soit
le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300 TWh en 2030 (35% du mix). Le
gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et a proposé en juillet dernier des tarifs
de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser chaque année, les premiers arrivés seront les
plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le
photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape
importante dans l’évolution technologique et économique du pays.

1. Les nouvelles règles relatives aux tarifs de rachat d’électricité sont favorables aux
   énergies renouvelables

1.1. Le nouveau système des tarifs de rachat, applicable depuis le 1er juillet, oblige les électriciens à racheter
toute électricité produite par le biais d’énergie renouvelable sur une période et à des tarifs fixés par le
Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI). Ces tarifs sont très élevés. En particulier, le
tarif de 42 yens/kWh attribué au photovoltaïque, combiné à une installation relativement facile, favorise
largement ce secteur des énergies renouvelables. La liste des projets qui ont été approuvés par le METI depuis
le 1er juillet jusqu’à aujourd’hui en est d’ailleurs la preuve concrète : les initiatives photovoltaïques autorisées
de juillet à octobre représentent une capacité de production de 2,2 GW sur un total de 2,6 GW pour
l’ensemble des projets.

1.2. L’implication des entreprises étrangères reste encore modeste pour le moment où seules l’espagnol
Gestamp Solar (investissement annoncé de 900 millions d’euros dans les trois prochaines années) et
l’allemande Ökozentrum NRW (installations photovoltaïques au village de Kawauchi à Fukushima) se sont
lancées. L’importation de panneaux solaires d’origine étrangère a augmenté de 10 points avec la mise en place
des tarifs de rachat (passant de 20% avant juillet à 30% avec l’introduction du nouveau système). Cependant,
le METI remarque une préférence notable du secteur résidentiel, à l’origine de 80% des achats de panneaux
photovoltaïques, pour les produits fabriqués par des entreprises japonaises, ce qui pondère en partie le
potentiel de hausse des importations.

2. Un soutien financier important

2.1. Le gouvernement japonais s’engage financièrement pour aider les premiers projets, dont les coûts fixes
pour l’installation des lignes électriques sont encore trop importants. C’est le cas en particulier de l’éolien.
Une joint-venture sera créée par le secteur public (30%) avec trois électriciens régionaux (à savoir Hokkaido
Electric Power Co., Tohoku Electric Power Co. et TEPCO, ensemble pour 30%) et des compagnies éoliennes
privées (30%), afin de former un fonds de 300 Mds de yens (3 Mds d’euros) qui financera des projets de
construction de lignes dans six préfectures des régions de Hokkaido et du Tohoku. Le METI s’engage aussi à
investir dans la recherche et le développement de batteries, investissement qui pourrait bénéficier à tout type

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d’énergie renouvelable.

2.2. Les technologies liées à l’exploitation de l’éolien offshore, la biomasse, l’énergie marine et la
géothermie restent encore peu répandues comparées aux autres énergies renouvelables. Pour faire avancer
les projets, le gouvernement envisage la possibilité de doubler le budget en R&D dans ces domaines, soit
environ 90 Mds de yens (900 millions d’euros).

3. Une politique favorable aux énergies renouvelables qui devra être adaptée

3.1. Une réflexion sur la réduction des tarifs de rachat au mois d’avril prochain. Comme lors des premières
années dans les systèmes allemands et français, les tarifs de rachat, notamment de photovoltaïque, sont très
élevés induisant par endroit une hausse des prix des terrains de location pour accueillir les parcs solaires
(Softbank se montre particulièrement agressif). Un comité indépendant de 5 membres (4 universitaires et 1
représentant des consommateurs) se réunira en décembre pour débuter la réflexion sur les coûts des projets
et les possibles réductions de tarifs au mois d’avril. Le METI pense que, contrairement aux autres énergies, le
nombre de projets dans le photovoltaïque permettra d’avoir un échantillonnage suffisant pour envisager une
baisse des prix.

3.2. Un débat à venir sur la distribution des coûts sur les consommateurs finaux. Pour le moment, la part de
la facture d’électricité des consommateurs finaux induite par le système des tarifs de rachat a une
caractéristique régionale. En effet, en raison de délais de facturation et de calculs différents en comparaison
au nouveau système, les coûts liés à l’ancienne réglementation pour le rachat du surplus d’électricité par la
production photovoltaïque résidentielle continuent d’être transférés aux consommateurs finaux. Ce système
implique des disparités selon le nombre et le type de projets réalisés dans chaque région. En revanche, un
système compensatoire est en place pour le nouveau feed-in tariff afin que chaque consommateur se voit
attribuer la même augmentation de tarif. La distribution équitable de ces coûts se reflétera effectivement dans
les factures d’électricité d’ici trois ans, une fois les coûts de l’ancien système de feed-in tariff entièrement
transférés. Certains s’opposent toutefois à une telle organisation, qui impliquerait en contrepartie une hausse
des prix pour les régions où les énergies renouvelables sont moins développées. Par ailleurs et afin d’éviter
une hausse insupportable pour les grands industriels, un projet de rabais du prix de l’électricité pour les gros
consommateurs est en cours de rédaction. Le financement prévu se fera sur le budget de l’Etat.

3.3. Des difficultés à surmonter pour la mise en œuvre des projets liés à la biomasse et à la géothermie. Le
système de tarif de rachat ne permet à lui seul d’avoir un effet levier sur l’utilisation de la biomasse et de la
géothermie. Des contraintes d’études de faisabilité et de normes environnementales, liées notamment à la
législation dans les parcs nationaux, sont à prendre en compte. Conscient de ces enjeux, le gouvernement
tente de mettre en application des mesures spéciales facilitant le développement des projets, en collaboration
avec les autorités locales, en commençant par les zones dévastées du Tohoku. Le METI et le MOE réfléchissent
actuellement à un moyen pour raccourcir les délais d’études d’impact environnemental.
                                                       *
1. Le nombre important de projets déjà déposés, principalement dans le domaine du photovoltaïque, oblige les
autorités japonaises à adapter le financement de cette politique pour avoir une augmentation unique sur le
territoire et pas trop pénalisante pour les gros consommateurs industriels. Cela illustre la rapidité dans la mise

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en œuvre de ce système de tarifs de rachat.
2. Si les tendances se confirment, et au-delà des effets conjoncturels liés au photovoltaïque, certains secteurs
(géothermie, biomasse, éolien offshore) pourraient se développer fortement.

Annexes

1. Avancée des projets japonais liés aux énergies renouvelables pour l’année budgétaire 2012

         Tableau : Etat des projets liés aux énergies renouvelables, FY2012
                                     Capacité      Installations ayant         Installations             Prévisions des
                              installée au 31         débutées leurs      autorisées entre           nouvelles capacités
                                   mars 2011         opérations entre     juillet et octobre             installées pour
                                                      avril et octobre                 2012                      FY2012
                                                                 2012
              Solaire
                                       ≈ 4 GW                 886 MW                586 MW                  + ≈ 1,5 GW
           (résidentiel)
           Solaire (non
                                    ≈ 0,8 GW                  240 MW              1 627 MW                  + ≈ 500 MW
           résidentiel)
              Eolien                ≈ 2,5 GW                   14 MW                336 MW                  + ≈ 380 MW
        Hydraulique (entre
                                    ≈ 9,35 GW                     1 MW                         -             + ≈ 20 MW
         1 MW et 3 MW)
           Hydraulique
                                     ≈ 0,2 GW                     2 MW                    2 MW               + ≈ 10 MW
         (moins de 1 MW)

             Biomasse                ≈ 2,1 GW                   12 MW                     6 MW               + ≈ 90 MW
           Géothermie                ≈ 0,5 GW                        -                       -                        -
              Total               ≈ 19,45 GW                 1 155 MW                2 557 MW               + ≈ 2,5 GW
         Source : METI.

2. Des disparités régionales (pour les deux premiers mois)

Le Kanto (26 490 projets), comprenant Tokyo, suivi du Kinki (région de Kansai, 10 678 projets) accueillent le plus grand
nombre d’initiatives solaires, en grande partie résidentielles. Cependant, malgré un nombre de projets équivalent au Kinki
(10 619), Kyushu donnera naissance à un plus grand nombre de fermes mégasolaires et occupe ainsi la première place en
termes de production photovoltaïque avec 226 MW. L’énergie éolienne quant à elle reste plus appréciée dans les régions
venteuses de Hokkaido (100 MW), loin devant Chugoku en deuxième position (48 MW).

3. Projet de développement de quatre énergies renouvelables par le MOE d’ici 2030

                                Graphique : Capacité envisagée (en GW) pour 2030 par le MOE




                                 Source : Nikkei

                       AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE
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Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique
et minière.

Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs mondiaux de
matières premières énergétiques et minières (second importateur mondial en GNL et cinquième de pétrole
brut). Le pays dépend en effet à plus de 95% de l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières,
indispensables à sa croissance économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité
des cours mondiaux et à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement
coréen s’est engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières » auprès des pays
d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Cette stratégie s’oriente dans trois directions :
des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des ressources stratégiques, une
coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises privées, tant pour la prospection que le
contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau
de l’Etat. Le ministère de l’industrie a détaillé fin 2011 le plan d’investissement pour le développement des
ressources en pétrole et en gaz d’ici 2012. Il devrait atteindre 12 Mds USD, soit une augmentation de 34% par
rapport à 2011, et porter le taux d’indépendance de la Corée en gaz et en pétrole à 20%, celui en métaux
stratégiques à 32% et celui des nouveaux métaux stratégiques à 12%.

1. L’étroite collaboration des entreprises privées et publiques dans la gestion et le
   développement des approvisionnements

1.1. Fin 2011, la Corée avait atteint un taux d’autosuffisance de 29% pour ses six minerais principaux (cuivre,
fer, uranium, zinc, nickel et charbon) ainsi qu’un taux de 11% pour les hydrocarbures.
 L’amélioration de ces ratios constitue un objectif stratégique pour les autorités coréennes, face à la
volatilité des cours mondiaux, à la pression croissante exercée sur les ressources identifiées, et à la tentation
d’en restreindre l’accès pour certaines d’entre elles (lithium, terres rares) par les pays qui détiennent les
réserves.
 Les approvisionnements sont sécurisés par des prises de participation ou le rachat des sociétés
d’exploitation, l’acquisition des droits miniers et des investissements dans les champs miniers, pétroliers ou
gaziers. L’investissement des sociétés publiques et privées coréennes dans l’acquisition de gisements et de
sites de production à l’étranger est l’instrument privilégié de la politique de sécurisation de l’accès aux
ressources minières.
 Les investissements coréens dans l’acquisition de droits d’exploitation en pays tiers ont augmenté de 32%
depuis 2008 pour atteindre 5 Mds USD en 2010, et les pouvoirs publics ont annoncé la recherche de projets
nouveaux à hauteur de 12 Mds USD en 2011. Les hydrocarbures constituent la priorité pour le gouvernement
qui prévoit de consacrer 9 Mds USD pour acquérir les droits sur deux à trois champs de pétrole et de gaz au
Moyen-Orient et en Asie du Sud-est, en liaison avec la réorientation de la stratégie de l’entreprise publique du
pétrole, Korea National Oil Corp. (KNOC) vers des prises de participation dans les champs déjà identifiés plutôt
que dans l’exploration. L’acquisition de gisements est le premier poste des investissements directs coréens à
l’étranger (20 Mds USD en 2011, soit 46% du total) et cette stratégie est soutenue par les financements

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publics.
 La banque de crédit export coréenne Kexim Bank a fourni 6 Mds USD de crédits pour les investissements à
l’étranger en 2011, dont 50% pour des ressources minières, destinés prioritairement à l’Asie (45%), l’Amérique
du Nord (26%) et l’Amérique Latine (13%). Kexim Bank a notamment apporté son soutien financier aux projets
d’acquisition de POSCO en Australie (projet Australian Premium Iron) sous la forme de prêts d’un montant
total de 250 M USD, soit 42% de l’investissement total de POSCO. Sur le projet de Cobre Panama, dans lequel
la Corée détient 20% des parts, KEXIM a également signé une lettre d’intention avec le partenaire canadien
INMET sur le financement du projet en 2010. Kexim a apporté un soutien financier à hauteur d’un milliard USD
en 2012 au projet de développement de gaz naturel de Surgil en Ouzbékistan sur lequel un consortium coréen
est impliqué à 50% (KOGAS, Honam et STX). La Korean Trade Insurance Corporation (KSure) pour sa part
couvre, outre les garanties export, l’importation de matières premières et de produits de base.

1.2. La stratégie de la Corée repose principalement sur ses entreprises publiques, chargées à la fois
d’approvisionner le pays en ressources naturelles et de gérer ses réserves stratégiques.
 Ces entreprises travaillent en étroite liaison avec les groupes industriels privés, comme POSCO, STX Energy,
SK Innovation, LG, LS-Nikko ou encore l’électricien public KEPCO, pour former des consortiums qui investissent
dans les actifs étrangers. La société minière publique, Korea Resources Corporation (KORES) joue un rôle
majeur de soutien aux entreprises privées dans leurs opérations d’exploration et de mise en production de
ressources minières stratégiques, soutien qui peut prendre la forme d’assistance technique et de financements
concessionnels à court ou long terme. KORES gère aussi les stocks stratégiques de plusieurs minerais et
métaux rares tels que le chrome. L’entreprise avait en 2011 des parts dans 30 projets différents d’exploration,
de développement ou de production de minerais répartis dans douze pays.
 La KORES est épaulée dans ses activités par le Public Procurement Service (PPS) qui gère les stocks des
autres matières premières, de manière à assurer une offre stable à l’industrie et à la protéger de la volatilité
des coûts des matières premières sur les marchés internationaux. Le PPS joue par ailleurs un rôle important
auprès des PME coréennes, désavantagées par leur taille et leurs moyens limités lorsqu’il s’agit de
s’approvisionner en matières premières. Le PPS centralise ainsi les besoins d’un grand nombre de PME et gère
les commandes dans le but de garantir une meilleure maîtrise des coûts. Le PPS devrait consacrer 500 M USD
en 2012 en achats de matières premières, notamment dans le but d’augmenter les stocks stratégiques du
pays. A titre d’exemple, les réserves actuelles en cuivre du pays correspondraient à 60 jours de consommation,
l’objectif étant de porter ces réserves à 80 jours en 2015, par l’intermédiaire d’une augmentation des achats
qui devrait porter les dépenses à 870 M USD.

2. La Corée a pour but l’autosuffisance à terme, et cherche à diversifier ses approvi-
   sionnements

2.1. S’élevant à seulement 4,2% en 2007, le taux d’autosuffisance en pétrole et gaz devrait atteindre 20% fin
2012 et 35% en 2020. Celui en métaux stratégiques devrait passer à 32% puis 50% en 2020, et celui des
nouveaux métaux stratégiques à 12%. Ces objectifs annuels ont été annoncés par le ministère de l’industrie
en décembre 2011, lors de la présentation du plan d’investissement pour le développement des ressources en
pétrole et en gaz. Ce plan représente un investissement de l’ordre de 12 Mds USD, soit une augmentation de
34% par rapport à 2011 (8 Mds USD). Il est financé à hauteur de 8 Mds USD par les entreprises publiques

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(KNOC, KOGAZ, KORES et KEPCO). Le solde est apporté par le secteur privé. KNOC a la responsabilité de la
coordination de la stratégie ministérielle parmi les 49 entreprises impliquées. L’objectif de moyen terme
assigné aux entreprises publiques est de porter le taux d’autosuffisance à 25% en 2017 pour le gaz. En ce qui
concerne les métaux rares, le ministère de l’industrie a fixé un objectif d’autosuffisance de 80% en 2018.
POSCO, numéro 3 mondial de l’acier, s’est pour sa part donné un objectif de contrôle de ses matières
premières de 30% en 2012 et de 50% en 2014.

2.2. Les approvisionnements de la Corée dépendent d’un nombre restreint de producteurs. Ils sont
concentrés à plus de 80% au Moyen-Orient pour ses besoins pétroliers et gaziers. Plus de 90% de ses
importations de carbonate de lithium proviennent du Chili. La Corée dépend de deux fournisseurs principaux
pour le fer (l’Australie à 66% et le Brésil à 27%), la Nouvelle-Calédonie fournit la quasi-intégralité du nickel, la
RDC l’intégralité du cobalt, et 97% du manganèse métal provient de Chine. Le gouvernement a fixé des
objectifs de diversification des sources d’approvisionnement aux entreprises publiques, même si les ressources
sont de facto concentrées dans un nombre limité de pays. Ainsi, KOGAS coopère avec l’Indonésie et la Chine
pour l’exploitation de gaz non-conventionnels. L’opérateur débutera l’exploitation de ressources détectées au
Mozambique et a participé en mars 2012 au quatrième appel d’offre pour les ressources gazières irakiennes.
La Corée a par ailleurs lancé des campagnes de prospection pour certains métaux rares (tungstène,
molybdène, titane, magnésium) sur son territoire, en se donnant pour objectif d’identifier 1,8 Mt de
ressources nouvelles d’ici 2015. La poursuite de la politique actuelle d’acquisition à l’étranger pourrait
cependant ralentir, l’enveloppe allouée au KNOC en 2013 pour la sécurisation des gisements étant en baisse
de 49% par rapport à 2012 dans un contexte de ralentissement de la croissance économique coréenne.

3. La sécurisation des approvisionnements s’appuie également sur une « diplomatie
   des matières premières » et l’aide au développement

3.1. Depuis l’élection du Président Lee Myung-bak en 2008, l’implication directe des autorités coréennes
dans la stratégie d’accès aux ressources étrangères s’est accrue. Le gouvernement a initié de nombreuses
tournées diplomatiques afin de nouer des partenariats avec de nouveaux fournisseurs, notamment en Asie
centrale, en Amérique latine et en Afrique. Ces visites présidentielles sont le plus souvent dédiées au
renforcement des relations économiques bilatérales incluant des négociations d’ALE, des projets industriels,
de la coopération administrative et des contrats d’’exploitation des ressources naturelles. La tournée 2012 a
notamment inclus des visites en Norvège et au Groenland, les coréens ne cachant pas leur intérêt pour les
ressources naturelles encore non-exploitées du Groenland. Les contrats d’approvisionnement en matières
premières sont dans la plupart des cas liés à des investissements industriels dans d’autres domaines ; au
Kazakhstan par exemple l’octroi de 27% des droits d’exploration-production du champ de pétrole de Zhambil
par un consortium coréen mené par KNOC est assorti de la construction d’une centrale thermique au charbon
par KEPCO et Samsung C&T.

3.2. L’aide au développement coréenne est également mobilisée comme un vecteur supplémentaire d’accès
aux ressources dans les pays bénéficiaires. La Corée a par exemple relevé le plafond des prêts concessionnels
destinés à l’Ouzbékistan, pays riche en hydrocarbures, de 120 M USD (2008-2011) à 200 M USD (2010-2013).
Cette stratégie est également appliquée en Afrique. Depuis décembre 2007, une distinction est effectuée
entre d’une part les pays de coopération au développement (DCC), pays pauvres dont la situation politique est

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stable, et d’autre part les pays stratégiques de coopération (SCC), riches en matières premières. Suite au
troisième forum Corée-Afrique d’octobre 2012, la Corée s’est engagée à verser 590 M USD à cette région en
APD sur la période 2013-2015 ; l’aide coréenne a dépassé les 200 M USD en 2012.

4. L’importance grandissante du lithium et des terres rares dans l’industrie coréenne

4.1. Le gouvernement coréen s’est donné pour objectif de constituer des stocks stratégiques de 9 terres
rares et métaux (dont chrome et titane) correspondant à 60 jours de sa consommation. En octobre 2012, le
stock atteint ne correspondait qu’à une vingtaine de jours de consommation, poussant le gouvernement à
augmenter son budget d’achat à 47 M USD pour ces ressources en 2013, afin d’atteindre l’objectif de stocks de
60 jours en 2016.

4.2. La Corée est actuellement le troisième importateur mondial de lithium, après le Japon et les Etats-Unis.
Les importations coréennes ont connu une forte progression, passant de 5 200 tonnes en 2008 à 12 000
tonnes en 2011. La Corée dépend à 94% de ses importations de carbonate de lithium du Chili et cherche
activement à diversifier et sécuriser ses approvisionnements. Dans cette perspective, un consortium coréen a
pris, en juin 2010, une participation dans le projet minier Sal de Vida en Argentine, conduit par la société
canadienne Lithium One. Ce consortium, qui a acquis 30% du capital pour 15 M USD, est constitué de KORES,
GS Caltex et LG International. Fin juillet 2011, la Corée (KORES et POSCO) et la Bolivie (Corporation Minière de
Bolivie) ont conclu un accord d’extraction du lithium et d’industrialisation des ressources du Salar d’Uyuni. Y
sont associées POSCO, LG Chem, GS Caltex, Daewoo International et KORES. Par ailleurs, la Bolivie et la Corée
ont signé un accord augmentant le plafond à 250 M USD pour les prêts concessionnels coréens pour la période
2010-2014.

4.3. Face aux mesures restrictives chinoises sur ses exportations de terres rares, la Corée a tenté d’investir
en Chine avec un premier succès en 2012 (acquisition par POSCO et KORES de l’entreprise Yongxin, spécialisée
dans la production de Néodyme). Elle tente par ailleurs de diversifier ses approvisionnements en Australie et
en Mongolie. En juillet 2011, KORES a signé un contrat d’approvisionnement de 6 000 tonnes par an d’ici 2014
avec le sud-africain Frontier Rare Earths Ltd., soit le double de ses besoins annuels. Enfin, en octobre 2012, LG
et le chinois Baogang Rare Earth ont signé un accord de coopération pour la création d’une co-entreprise en
vue de l’exploration et la production de Néodyme destiné à la fabrication d’aimants haute-performance.



Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés
publics

Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et 33% des
exportations coréennes en 2010, mais ne représentent que 14% des dépenses de R&D et leur compétitivité
serait trois fois moins élevée que celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services,
très protégés en Corée, leur situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique
de soutien aux exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine
de 88% des emplois en Corée (11,8 millions d’emploi sur 13,4 millions). Les pouvoirs publics ont entrepris,

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depuis la crise de 2008, de renforcer la structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de
financement, et de les soutenir à l’export ; des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et
leur accès à la commande publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les
autorités pour renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids
toujours dominant des grands groupes.

1. Les PME bénéficient d’un accès privilégié aux marchés publics

1.1. La valeur totale des marchés publics de biens, services et de construction est estimée en Corée à 100
Mds USD en 2011 soit 10% du PIB.
 L’agence Public Procurement Service (PPS), créée en 1949 et placée sous tutelle du ministère des finances,
centralise les achats du gouvernement central et ceux des collectivités locales supérieurs à 100 000 USD (3 M
USD pour les travaux de construction). Les entreprises publiques ont le choix de recourir ou non aux services
de PPS. PPS ne gère ainsi que 40% de la commande publique (41 Mds USD en 2011).
 Les marchés conclus via PPS se ventilent à 60% en marchés de construction et 40% en marchés de biens et
services. Les collectivités territoriales représentent 46% des marchés conclus via PPS, devant les
administrations centrales (39%) et les sociétés publiques (8%) très minoritaires. Le montant des marchés
publics attribués aux sociétés étrangères sur appel d’offres international s’élève à 333 M EUR (2010) soit 1,1%
des contrats gérés par PPS. Les commandes publiques constituent un débouché important pour les secteurs de
la défense, de la santé, de la construction, de l’énergie et des transports.
 PPS gère les achats de plus de 42 000 entités publiques en 2011, 44 000 en juin 2012. Plus de 218 000
fournisseurs étaient enregistrés fin 2011 auprès de PPS, ce chiffre s’élevant à 233 000 en juin 2012. 99% de ces
fournisseurs sont des PME et des associations. Les grandes entreprises et les conglomérats ne représentent
que 0,75% du total.

1.2. Depuis 2006, le gouvernement a introduit de nombreuses dispositions visant à favoriser l’accès des PME
à la commande publique ainsi qu’aux sociétés innovantes.
 La loi pour la facilitation des achats de produits manufacturés aux PME votée en 2009 requiert que soit
donnée aux PME la possibilité de participer aux appels d’offres publics et de vendre leurs produits. Cette loi
fixe également pour objectif aux acheteurs publics de donner davantage d’opportunités aux PME de recevoir
des commandes publiques. La loi confie aussi pour mission à la Small Medium Business Administration (SMBA),
agence publique en charge du soutien aux PME, de négocier chaque année avec les acheteurs publics une
proportion réservée aux PME dans leurs commandes.
 Cette agence gère également, en coordination avec les acheteurs publics, une liste de 195 produits
(« competing products ») fixée par décret présidentiel qui inclut par exemple des lampes LED, mobiliers, airs
conditionnés, humidificateurs, articles textiles, matériaux de construction pour lesquels SMBA gère les
procédures d’appels d’offres restreints réservés aux PME sélectionnées au préalable.
 Pour les appels d’offres lancés dans les secteurs des technologies de l’information et des logiciels, PPS exige
un niveau de participation des PME de 50%. L’appel d’offres est relancé si ce taux n’est pas atteint. La
participation des PME dans ce secteur a augmenté de 35% en 2011, 45% en janvier 2012 et de 50% en juillet
2012.
 PPS assure ainsi une large part aux PME dans les achats publics qu’il gère : en 2012, les PME ont obtenu
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66% des contrats attribués par PPS en 2011 (20 Mds USD) et 63% en juin 2012 (12 Mds USD). Sur ce total, les
contrats d’achats de matériels octroyés à des PME se sont élevés à 12,5 Mds USD en 2011, soit 78% du total
géré par PPS.
 PPS a également introduit en 2006 un dispositif de prêt (« network loan ») pour les contrats des PME payés
par PPS pour le compte de l’acheteur public final. Le fournisseur reçoit ainsi un prêt de 80% maximum du
montant total du contrat sans aucune garantie à fournir autre que la confirmation du contrat passé.

2. Le soutien à l’innovation par la commande publique

La recherche & développement coréenne (3,75% du PIB, 30 Mds USD) est portée à 75% par le secteur privé et
les grands groupes industriels. Plusieurs mesures incitatives ont été mises en place pour les PME innovantes
afin d’améliorer leur accès à la commande publique.

2.1. Assurer un débouché aux produits innovants des PME via la commande publique

 Les contrats de partenariat. Depuis 2004, SMBA a développé des contrats de partenariat entre les
acheteurs publics et les PME innovantes afin d’assurer un débouché commercial aux produits développés par
ces PME. L’agence a regroupé plusieurs acheteurs publics tels que le Ministère de la Défense, Korea Electric
Power Corporation (l’électricien national KEPCO), Korea Gas corporation (KOGAS) ou Korea Railroad (KORAIL),
qui s’engagent à s’approvisionner auprès de ces PME. Sur ces appels d’offres, SMBA peut soutenir financière-
ment les PME candidates (jusqu'à 180 000 USD par société ou 75% du coût de sa production), dans une limite
de 900 000 USD par société sur la durée du contrat. Les contrats vont de 2 (secteurs gaz et électricité) à 5 ans
(secteurs de la défense et du ferroviaire).
SMBA justifie cette aide par le souci de rassurer les acheteurs publics sur la qualité et la pérennité de l’offre
des PME et d’assurer un débouché stable à ces entreprises. En 2004, 26 produits ont été couverts, dont 17
pour la défense, 3 pour le ferroviaire, 4 pour le secteur de l’électricité et de l’eau et 2 dans le secteur du gaz.
Un budget de 50 M USD est alloué à la SMBA pour ce programme en 2012. Le nombre de produits varie
chaque année selon le besoin des entités publiques et les propositions des PME.

 Le développement de projets pilotes : le cas de la robotique. En janvier 2011, 7 ministères ont publié un
plan directeur sur trois ans (2011-2013) pour le développement de projets pilotes dans le secteur de la
robotique afin de soutenir le marché : ce plan est doté d’un budget public total de 90 M USD dont 28 M USD
pour 2011 et 19 M USD pour 2012. Ces 7 ministères ont désigné sept secteurs prioritaires dont quatre en
2011 (éducation, réseau de distribution d’eau, réseau de lutte contre l’incendie, industrie) et trois en 2012
(défense, secteur médical, agriculture). Un total de 14 projets pilotes ont été financés en 2011 et 2012 pour un
budget de 26 M USD et se sont accompagnés d’achats de robots par le ministère de l’enseignement ou encore
d’équipements d’analyse des réseaux (cartographie, détection des fuites) par le ministère de l’environnement.
Le ministère de l’industrie a mis en place des subventions aux PME qui fabriquent des robots industriels dans
les secteurs en difficulté. En 2012, le ministère de la défense a acheté des robots de surveillance pour les bases
aériennes et des robots détecteurs de mines pour l’armée. Dans le secteur médical, le ministère de la santé a
acquis des robots pour les maisons de retraite et les centres de rééducation.
Des consortiums d’entreprises et des centres de recherche publics et privés peuvent par ailleurs soumettre
leurs projets à l’institut KIRIA. Les projets à l’export (ex : vente de robots dans les organismes publics à

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l’étranger) sont soutenus en priorité. Les groupements sélectionnés reçoivent une subvention pour la
fabrication de leurs produits ou bien le gouvernement acquiert directement les équipements (ex : pour les
écoles ou pour les collectivités locales). Les aides sont limitées à 2 M USD par projet sélectionné. En 2011, 47
dossiers de projet ont été déposés et dix dossiers ont été sélectionnés avec un budget public total de 14 M
USD. En 2012, 7 projets ont été sélectionnés avec un budget public de 7 M USD.

2.2. La valorisation de l’innovation par PPS dans ses appels d’offres
 Le gouvernement a mis en place une série de certifications délivrées en amont, qui visent à stimuler
l’innovation des PME en facilitant leur accès aux marchés publics : les entreprises certifiées sont exonérées de
référence ou obtiennent des bonus lors de l’examen de leur offre, et sont sélectionnées en priorité ou ont
l’assurance de bénéficier d’une évaluation de leurs prix tenant compte du caractère innovant des produits.
Parmi ces certificats on trouve : la certification NET (New Excellent Technology), les certifications vertes ou les
certificats «Excellent Quality Products ». PPS a introduit en 1996 le certificat « Excellent Quality Products » afin
d’identifier des PME et des start up ayant des produits de haute qualité et/ou à technologie innovante. Les
entreprises sélectionnées reçoivent un certificat pour 3 ans. Ce certificat est également octroyé aux
entreprises ayant un autre type de certificat (NEP, NET, un brevet ou un certificat de technologie verte). Un
total de 3 085 produits sont enregistrés sous cette catégorie.
 Le montant total des achats gérés par PPS de produits innovants labellisés « Excellent Quality Products » en
2009 s’est élevé à 1 Md USD, en hausse de 22% par rapport à 2008. En 2011, la part des PME innovantes est de
6% (900 M USD) des achats gérés par PPS. Ce montant s’élevait à 700 M USD en juin 2012.



Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012
La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte pour
partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile des Travaillistes.
L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières premières et à une
contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en 2012 et 2013. En cas de
ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un assouplissement monétaire. En revanche, le
retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide et à contretemps, compte tenu du faible niveau
d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du
taux de change, même si le dollar australien est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré
ce tableau globalement positif, l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité,
productivité) qui risquent d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie.

1. L’Australie a connu 21 années de croissance économique sans interruption et sans à coup

La situation contraste fortement avec les vingt années précédentes, marquées par une alternance de forte
croissance et de retournement brutal de l’activité (récessions en 1983 et 1991). Ces retournements de
conjoncture s’étaient traduits par un chômage élevé : 10,3% en juin 1983 et 11% en août 1992. En moyenne,
entre 1978 et 1998, le taux de chômage a été de 8,1% contre 5,4% actuellement. Cette instabilité traduisait la
forte vulnérabilité de l’économie australienne à l’évolution du cours des matières premières. La crise de 1983
conduisit le gouvernement Hawke à prendre des mesures drastiques pour contrecarrer la dégradation des
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    termes de l’échange (la part de l’Australie dans le commerce mondial avait diminué de moitié dans les années
    1970). Un régime de taux de change flottant a été adopté, le marché financier dérégulé en 1984, la
    restructuration du secteur industriel engagée en 1987 et l’intégration aux marchés asiatiques engagée en
    1989. Les effets bénéfiques de cette politique se font sentir depuis 1992. L’Australie a certes connu plusieurs
    épisodes de tension, comme en 2002 avec un brusque ralentissement immobilier, ou en 2008 avec la
    contraction du commerce mondial liée à la crise financière mondiale5, mais à chaque fois elle a pu échapper à
    une récession. En moyenne, l’Australie a connu un taux de croissance de 3,2% par an sur les vingt dernières
    années (+2,0% en termes de PIB par habitant). Si l’on se limite aux quinze années qui ont précédé le choc
    Lehman, la croissance a été de 3,8% par an en moyenne.

    2. Cette performance est due à trois facteurs principaux : son sous-sol, sa géographie
       et sa politique économique

     Son sous-sol. L’Australie dispose de ressources naturelles abondantes. Elle détient 47% du total des
    ressources mondiales d’uranium exploitables à des prix compétitifs. Elle aurait 111 années de réserves de
    charbon noir. La production de gaz (essentiellement le GNL destiné à l’exportation) quadruplera d’ici 2034-
    2035 pour atteindre 8 000 petajoules. D’ici la fin de la décennie, l’Australie pourrait être le premier
    exportateur mondial de GNL. Environ 70% des projets de production de GNL aujourd’hui en cours de
    construction dans le monde sont localisés en Australie.
     Sa géographie. L’Australie bénéficie d’un effet d’aubaine, son positionnement aux portes de l’Asie. Elle a
    mécaniquement tiré profit de la croissance des pays de la zone, la Chine notamment. L’Asie représente 70% de
    ses exportations. La Chine est devenue son premier client représentant près de 25% des exportations
    australiennes. Au-delà, les exportations australiennes ont augmenté en moyenne de 8% par an en valeur entre
    1991 et 2011 et l’Australie a enregistré un surplus record de 18 Mds AUD en 2011.
     Sa politique économique. Le régime de ciblage d’inflation, en place depuis 1992, a permis de la cantonner
    dans la bande des 2 et 3%, à l’exception d’un accident en 2011 lié aux inondations dans le Queensland. Très
    peu endettée avant que n’éclate la crise de 2008, l’Australie a pu adopter un plan de relance équivalent à 3%
    de PIB et fait jouer les stabilisateurs automatiques. L’action contra cyclique du gouvernement ainsi que la
    poursuite de la croissance en Chine a permis d’amortir le choc de croissance en 2009 et 2010 alors que le
    Trésor tablait initialement sur une contraction de 1% du PIB pour ces deux années. La croissance a finalement
    été de 1,3% et 2,5 % en 2009 et 2010 respectivement. Lors du ralentissement immobilier de 2002, l’action
    combinée de la banque centrale (RBA, Reserve Bank of Australia) et du gouvernement avait permis d’amortir
    le choc et de maintenir un taux de croissance de 2,2%.

    3. Perspectives économiques : des fragilités cachées liées aux matières premières ou
       à l’immobilier ?

    3.1. En déclarant mi-septembre que « le boom des matières premières [était] terminé et que l’Australie devait
    désormais chercher la croissance dans les gains de productivité », le ministre des Ressources, de l’Energie et
    du Tourisme, Martin Ferguson, a pu donner l’idée, erronée, d’un retournement brutal que les chiffres
    contredisent. En effet, l’Australie devrait maintenir une croissance proche du potentiel de 3¼% en 2012 et

5
    Appelée en Australie GFC, Global Financial Crisis.
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2013, avec une légère décélération fin 2012. Les estimations s’accordent sur une accélération de la croissance
annuelle (3,1% suivi de 3,7% pour l’OCDE ; autour de 3-3¼ % pour le FMI). Le second semestre de 2012 devrait
cependant connaître un ralentissement temporaire. Cette situation peut paraître paradoxale compte tenu des
évolutions récentes : 1) baisse des prix sur le marché des matières premières ; 2) dollar australien qui ne
s’ajuste pas à la baisse ; 3) risques liés à l’endettement immobilier des ménages.

3.2. Le secteur des matières premières devrait continuer à tirer la croissance australienne, mais avec un
déplacement de sa contribution de l’investissement aux exportations. Les investissements dans le domaine
des ressources naturelles pourraient diminuer, notamment en raison de la baisse du prix des matières
premières. Pour autant, le secteur devrait rester un moteur de l’économie pour plusieurs raisons :
 Le calendrier des projets actuels prévoit un pic d’investissement seulement à mi-2014. Bien que certains
projets emblématiques ont été ajournés (agrandissement d’Olympic dam), 81 nouveaux projets évalués à
13 Mds AUD ont été recensés le dernier trimestre ce qui est logique compte tenu des économies d’échelle
générées par les premiers investissements. Toutefois, une nouvelle vague de projets, aujourd’hui « à l’étude »
ou « possibles » et d’un montant de 450 Mds AUD (30 points de PIB) sur plusieurs années, ne se concrétisera
que si les projets en cours, en particulier dans le secteur gazier, sont exécutés sans dérive des coûts.
 En moyenne, si la contribution des matières premières pourrait baisser (de +1 à -1 point de PIB selon une
grande banque australienne), cet impact devrait être compensé par la mise en service effective de certains
projets et la hausse spectaculaire des volumes des produits exportés (contribution des exportations nettes de
-1 à +0,5 point).
 Le ralentissement du prix des matières premières n’est pas uniforme et en cours de correction pour le fer
notamment : en particulier, si les minéraux ont baissé, le gaz a augmenté avec la force demande sur ce
segment.

3.3. Les risques semblent maitrisés dans le secteur immobilier, malgré le niveau élevé d’endettement des
ménages, une allocation récemment plus laxiste des prêts immobiliers et une légère augmentation du nombre
des propriétaires qui doivent plus à leur banque que la valeur de leur bien hypothéqué. La dette immobilière
rapportée au revenu des ménages est actuellement de 120%, contre 60% en 1996. La RBA estime que
l’endettement des ménages est traditionnellement plus fort en zone urbaine, et que si l’on fait abstraction du
taux d’urbanisation de l’Australie, le niveau d’endettement est dans la moyenne de celui des économies
avancées. L’impact de l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis a été amplifié par un certain nombre
de facteurs, notamment les faiblesses des filets de sécurité sociale, facteurs qui n’existent pas en Australie. A
la différence de l’Espagne, la majorité des prêts immobiliers bancaires est directement aux particuliers et non
aux promoteurs, avec un collatéral très large. Les ménages ont aussi un comportement prudent : ils ont
augmenté leur taux d’épargne depuis le choc Lehman et leurs achats immobiliers ne revêtent pas un caractère
spéculatif. La croissance du secteur immobilier devrait se poursuivre, compte tenu de la pénurie actuelle de
logement et de la croissance démographique, autour de 1,9%.

4. Politiques économiques : le bon équilibre ?

4.1. L’objectif de surplus budgétaire en 2013 est-il approprié ? Le Trésor australien s’est engagé à mettre en
œuvre une consolidation de l’ordre de 3 points de PIB pour atteindre un surplus de 0,1% du PIB en 2013. Ce
sera la première fois depuis le choc pétrolier de 1973 que les dépenses seront inférieures à 24% du PIB.
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Compte tenu de la baisse des recettes fiscales, qui rendait plus difficile l’engagement de consolidation, le
gouvernement a dû présenter un collectif budgétaire fin octobre rabotant le surplus escompté de 1,5 à 1,1 Md
malgré un nouveau train de mesures d’économies. Le Trésor reconnaît que ces consolidations successives
devraient retirer 1 point de PIB à la croissance. A la veille des élections de 2013, le gouvernement est
prisonnier d’un engagement politique antérieur, alors que les économistes du secteur privé jugent plus sain de
différer cette contraction budgétaire procylique dans un contexte de ralentissement.

4.2. Le dollar australien est-il surévalué compte tenu de la baisse du prix des matières premières ?
Traditionnellement, le taux de change est très fortement corrélé au prix des matières premières (commodity
currency), d’où l’appréciation du dollar australien de 57% entre 1998 et 2008. Malgré la baisse de l’indice
moyen du prix des matières premières de 29% depuis son point haut en octobre 2008, le taux de change s’est
apprécié de 55% par rapport au dollar américain sur la même période. Certains économistes estiment que le
taux de change pourrait être surévalué de 3-5%, 10 à 20% selon le FMI. La principale raison de cette
déconnexion est attribuée au statut de ‘safe haven’ du dollar australien et aux achats de bons du Trésor par
des investisseurs étrangers. Les étrangers posséderaient actuellement 80% de la dette fédérale (autour de 10%
du PIB) et 40-50% de la dette des Etats fédérés (autour de 15% du PIB). De nombreuses banques centrales ont
annoncé leur intention d’investir en dollar australien pour des raisons de diversification. Les investissements
étrangers en dollar australien étant presque saturés, ce facteur d’appréciation devrait disparaître, ce qui
théoriquement permettrait au taux de change de s’ajuster. Le FMI devrait publier prochainement le poids du
dollar australien dans les statistiques de réserves de change COFER, ce qui pourrait conforter son attractivité
comme monnaie de réserve.

4.3. La RBA doit-elle poursuivre un assouplissement monétaire ? La RBA est pratiquement indifférente à la
surévaluation du dollar australien : elle juge qu’elle est modérée et proche de la marge d’erreur. Elle estime
aussi que le taux de change est un signal de marché qui doit forcer les agents économiques à réallouer les
ressources. Le taux de change n’est qu’un des paramètres parmi d’autres de son appréciation de la situation
économique, mais si celle-ci devait se dégrader fortement, la RBA souligne avoir les marges de manœuvre
pour réduire encore les taux directeurs. De fait, elle a abaissé de 25 points le taux de base de 3,50 à 3,25%
le 2 octobre mais a maintenu de nouveau le taux inchangé début novembre en dépit des fortes attentes des
marchés (en raison d’une légère hausse de l’inflation). Le Trésor de son côté plaide en faveur d’un
assouplissement monétaire qui réduirait l’impact récessif d’une consolidation budgétaire.

4.4. Que reste-il à faire en matière de réformes structurelles ? L’Australie dispose d’un système économique
parmi les meilleurs au monde. L’étude d’une batterie d’indicateurs sur les réformes structurelles (Banque
mondiale, World Economic Forum, OCDE) montre que l’Australie est très souvent classée dans le premier tiers
dans un échantillon de 40-50 économies avancées, et ce malgré plusieurs faiblesses sur lesquelles s’accordent
économistes et milieux d’affaires:
 Infrastructures. Le partage des compétences entre l’Etat central et les Etats fédérés, le plus souvent dirigés
par des partis de bord différent, a conduit à la paralysie des investissements dans les infrastructures. Les Etats
de la fédération sont aussi réticents à prendre des risques (l’Etat du Queensland a perdu sa notation AAA en
raison d’un endettement plus élevé que la moyenne), ce qui les amène à mal calibrer les PPP et à sous-investir.
Le cadre du COAG (Council of Australian Governements), qui réunit les exécutifs de tous les Etats et du fédéral,
n’a pas permis de surmonter ces obstacles.

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 Marché du travail. La législation du travail subit un effet de balancier à chaque changement de majorité : le
gouvernement travailliste a mis en place en 2009 un nouveau cadre des relations du travail (Fair Work Act),
renforçant le pouvoir des salariés qui avait été affaibli dans la loi antérieure (Work Choice). Cette réforme,
selon les milieux patronaux, affecte gravement la productivité du travail dont elle renchérit le coût. Une vague
de négociations salariales prévues en 2013 pourrait conduire à de nombreux conflits salariaux. Par ailleurs, le
secteur minier réclame un assouplissement du cadre migratoire pour favoriser le recrutement de travailleurs
non ou semi qualifiés. Mais les syndicats font obstacle à la multiplication des programmes EMA (Enterprise
Migration Agreement).
 Fiscalité. En 2010, la « Henry tax review » (The Future of Fiscal System) proposait 34 mesures de réformes
dont 4 seulement ont été mises en œuvre. En particulier, l’harmonisation fiscale entre les différents Etats ne
progresse pas. Le sujet le plus difficile sera la modification de l’assiette et des taux de la taxe sur la
consommation (appelée GST, Good and Service Tax). Le taux est de 10% et son rendement est de 49 Mds AUD
(3,2% du PIB), sachant que la santé et l’éducation, deux secteurs en croissance, sont exemptées ainsi que
l’alimentation. Le commerce en ligne est également exonéré, ce qui a pour effet pervers d’affaiblir la base
fiscale tout en déplaçant les achats des commerces physiques vers des entreprises à l’étranger. Il aura fallu
23 ans de négociations pour adopter la GST en 1998. Sa réforme, dont le principe même n’est pas consensuel,
risque de prendre encore de nombreuses années.
                                                        *
L’Australie appartient au petit club des pays encore notés AAA. Le Premier ministre australien ne cesse de
répéter aux milieux d’affaires et aux Australiens que leur économie fait l’envie du reste du monde. Pourtant,
ceux-ci sont étonnement pessimistes et attentistes. Selon les milieux d’affaires, le fait que ce soit un
gouvernement de coalition aujourd’hui au pouvoir, formule qui ne conviendrait pas à l’Australie, explique en
partie cela.




Nouvelle-Zélande : le système bancaire
Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années. Aucune
banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les banques ont continué à
assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs de logement. Mais cette résilience
s’explique partiellement par la présence dominante des banques à capitaux étrangers qui en font un cas unique
parmi les pays développés et est même rare à ce degré parmi ceux en développement.

1. Un système bancaire dense et largement dominé par les banques australiennes

1.1. La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus bancarisés de l’OCDE, avec 21 banques offrant à leur
clientèle au total quelque 1 200 succursales et 2 500 ATM. Elles emploient 25 000 personnes (1% de la
population active), leurs dépenses s’élèvent à 4,3 Mds NZD (3% du PIB) et elles payent 1,3 Md NZD d’impôts
(1% du PIB).

1.2. Ces banques opèrent dans un environnement très compétitif. Les clients disposent en particulier de
procédures allégées depuis 2010 pour changer de banque, et les conditions d’enregistrement d’une nouvelle
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banque de détail sont assez souples. Le paysage bancaire est par conséquent assez mouvant, avec des rachats
de banques entre elles (comme celui intervenu en 2002 de la National Bank of New Zealand, jusqu’alors
détenu par les Lloyds, par ANZ – Australia and New Zealand Bank) et parfois l’arrivée de nouveaux acteurs.

1.3. Néanmoins, la plupart des banques inscrites se consacrent à la banque de gros ou à la gestion d’actifs.
La banque de détail est principalement assurée par six grandes banques. L’une, Kiwibank, créée en 2005, est la
filiale de la Poste, ce qui en fait la seule banque majeure à 100% néo-zélandaise ; elle dispose des 300 bureaux
de celle-ci pour opérer. Une seconde, Radobank, filiale du groupe néerlandais du même nom, est surtout
présente dans le financement des exploitations agricoles mais offre aussi de bons services en ligne avec
Rabodirect. Les quatre autres peuvent être considérées comme des banques universelles : ANZ, la plus
importante d’entre elles après son rachat et très bientôt son intégration totale de la National ; BNZ ( Bank of
New Zealand), Westpac et ASB Bank. Elles sont toutes contrôlées par des groupes bancaires australiens, et
détiennent à elles quatre 91% de l’ensemble des actifs bancaires qui s’élèvent au total à 370 Mds NZD (2,6 fois
le PIB néo-zélandais).

Avec un jugement favorable passé en 5 ans de 84 à 92% auprès de leur clientèle, ce secteur est de loin le plus
apprécié de tous les secteurs des services.

2. Un système considéré comme bien régulé, bien capitalisé, robuste et profitable

2.1. La Reserve Bank of New Zealand est chargée de la supervision du secteur bancaire. Traditionnellement,
cette régulation était assez légère (« light handed »), mais elle est en cours de renforcement. La banque
centrale estime d’ailleurs que, comme conséquence de la crise financière, les banques en ont compris la
nécessité et acceptent plus facilement toutes les exigences nouvelles qui sont maintenant posées. Elle se
montre en particulier très stricte sur la qualité de leur capital mais considère que les banques néo-zélandaises
sont en meilleure situation sur ce point que beaucoup de grandes banques à l’étranger. Elle porte également
une grande attention à ce qu’elles détiennent des fonds à long terme suffisants pour faire face aux tensions
éventuelles en matière de liquidité : 4% de leurs engagements en capitaux propres (tier one) et 8% pour le
total du capital qualifié. En moyenne, les banques dépassent largement ces deux ratios, leur valeur constatée
s’élevant respectivement à 11% et 13%. Par ailleurs, avec 83%, elles dépassent aussi déjà les nouvelles
exigences en matière de « core funding ratio », qui stipulent que 75% (à partir du 1er janvier 2013, contre 70%
auparavant) de leur financement doivent provenir des dépôts de leur clientèle ou de ressources stables
comme des obligations d’une durée minimum d’un an pour les rendre moins dépendantes des financements
étrangers à court terme.

2.2. Dans son dernier rapport trimestriel sur la stabilité financière publié début novembre, la banque
centrale souligne que la solidité des banques, qui avaient déjà traversé sans trouble majeur la crise
financière mondiale en 2007-2008, s’est améliorée par rapport à un passé récent et qu’elles remplissent déjà
toutes les exigences de Bâle III, ce qui les met en avance par rapport à une grande partie des banques du
monde. La qualité de leurs actifs s’est améliorée de façon significative et leur niveau de créances douteuses est
en baisse (les pertes qui en découlent se sont réduites de 27% au cours du dernier exercice). Malgré une
dégradation intervenue au cours de la crise financière, elles bénéficient d’un bon rating par les agences de
notation qui classent les grandes banques à capitaux australiens AA- ou son équivalent.

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2.3. La banque centrale travaille actuellement avec les banques à la mise en place d’une disposition
supplémentaire, spécifiquement néo-zélandaise, appelée Open Bank Resolution, destinée aux banques
disposant d’un total de bilan supérieur à 1 Md NZD, et qui prévoit qu’une banque faisant faillite reste ouverte
le lendemain de celle-ci afin de permettre des retraits totaux ou partiels et d’éviter la panique du public qui
pourrait entrainer des conséquences pour l’ensemble du système.

2.4. Les banques, dans l’ensemble, font bien face aux besoins de financement de l’économie, mais sont
confrontées dans leur propre financement au problème permanent du très faible taux d’épargne des Néo-
Zélandais, qui ont une forte tendance à dépenser plus que leurs revenus, ce qui les a conduits à un taux moyen
d’endettement qui représentait 160% de leur revenu annuel, l’un des taux les plus élevés du monde. La
conséquence de cette situation pour les banques est double : d’une part, une forte dépendance des capitaux
étrangers pour leur financement, d’autre part, une moindre demande de crédits de la part des particuliers, en
dehors des crédits immobiliers dont la demande est toujours vive compte tenu de la très forte aspiration des
Néo-Zélandais à vouloir posséder leur habitation. Avec la crise et la montée du chômage, les Néo-Zélandais
cherchent désormais à réduire leur endettement.

2.5. Ces banques sont rentables. Les quatre banques principales ont annoncé des profits pour l’exercice 2011-
2012 en croissance de 20%, pour un total de 3,5 Mds NZD (2,5 points de PIB). Ils sont même supérieurs à ceux
de l’avant crise (même si leur rentabilité reste en fait plus faible puisqu’elles ont très sensiblement augmenté
leurs fonds propres). Pour deux d’entre elles, il s’agit même d’un record absolu. Les banques peuvent ainsi plus
facilement constituer des réserves pour répondre aux exigences réglementaires et faire face à des périodes
plus difficiles.

3. Présence dominante des banques australiennes et influence sur l’économie néo-
   zélandaise

3.1. Les banques néo-zélandaises détenues par des banques australiennes bénéficient d’un préjugé
favorable sur leur solvabilité en cas de crise, qui se retrouve sans doute dans leur rating, probablement
meilleur que si elles étaient entièrement nationales (par comparaison, Kiwibank est classée A+). En effet, elles
peuvent s’appuyer sur des maisons mères d’une dimension bien plus importante, elles-mêmes solides,
profitables et bénéficiant d’un accès plus aisé aux marchés internationaux de capitaux.

3.2. Mais ce phénomène accroît la dépendance de la Nouvelle-Zélande à la politique monétaire australienne
et contribue à son déficit courant. D’une part, il accentue l’impact sur la Nouvelle-Zélande de la politique
menée par la Reserve Bank of Australia ; certains y voient un risque de souveraineté limitée. D’autre part,
même si les banques réinvestissent localement une partie de leur profit pour y développer leurs opérations, la
plus grande partie de ces profits est transférée à l’étranger : selon une étude réalisée par le Centre for Banking
Studies de la Massey University, le secteur bancaire contribue pour 62% au déficit enregistré par la balance
des revenus qui est elle-même le principal contributeur au déficit courant du pays.

3.3. A la mi-novembre, un rapport de Standard and Poor’s a estimé que le secteur bancaire de la Nouvelle-
Zélande (comme celui de l’Australie) était trop dépendant des financements étrangers, même si cette
situation s’est améliorée progressivement du fait de l’augmentation des dépôts de la clientèle. Même si les
banques maintiennent actuellement de bons niveaux de liquidité, si de fortes tensions surgissaient sur les

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marchés de gros sur lesquels elles se financent à l’étranger, cela les mettrait sous pression et elles risqueraient
de ne plus pouvoir remplir les exigences en matière de core funding ratio.
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Malgré ces réserves, les banques néo-zélandaises semblent bien placées pour faire face aux nouveaux défis, le
ralentissement économique mondial, les coûts croissants liés à une régulation plus exigeante et une hausse de
leur coût de financement alors que le taux moyen des prêts consentis a eu tendance à baisser. L’économie de la
Nouvelle-Zélande devrait pouvoir compter sur son système bancaire pour répondre aux besoins de financement
liés à la croissance plus dynamique qui se dessine enfin (+2,5% par an en moyenne sur la période 2012-2017
selon le FMI, contre +0,1% sur la période 2008-2011).




Copyright :                                                                      Rédacteurs en chef :
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mesure du possible, les erreurs qui leur seront signa-                           Chef du service économique de Canberra
lées. Toutefois, ils ne peuvent en aucun cas être tenus                          Ambassade de France en Australie
responsables de l’utilisation et de l’interprétation de
l’information contenue dans cette lettre.                                        Alain Frossard
                                                                                 Conseiller économique à Wellington
Date de parution : 11 décembre 2012                                              Ambassade de France en Nouvelle-Zélande

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  • 1. Lettre économique Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande n°41 © DG Trésor 11 décembre 2012 Sommaire 1) Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre .......................... 3 Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus importante des deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux partis, le PDJ et le PLD, se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances publiques et de l’impact de la crise sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cependant très fortes sur de nombreux points essentiels. 2) Japon : le développement des énergies renouvelables ....................................................................................... 7 Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de multiplier par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables, hydraulique inclus, soit le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300 TWh en 2030 (35% du mix). Le gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et a proposé en juillet dernier des tarifs de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser chaque année, les premiers arrivés seront les plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape importante dans l’évolution technologique et économique du pays. 3) Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière ................................................. 10 Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs mondiaux de matières premières énergétiques et minières. Le pays dépend en effet à plus de 95% de AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 1/27
  • 2. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières, indispensables à sa croissance économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité des cours mondiaux et à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement coréen s’est engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières ». Cette stratégie s’oriente dans trois directions : des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des ressources stratégiques, une coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises privées, tant pour la prospection que le contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau de l’Etat. 4) Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés publics ........................................................... 13 Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et 33% des exportations coréennes en 2010, mais leur compétitivité serait trois fois moins élevée que celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services, très protégés en Corée, leur situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique de soutien aux exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine de 88% des emplois en Corée. Les pouvoirs publics ont entrepris, depuis la crise de 2008, de renforcer la structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de financement et de les soutenir à l’export ; des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et leur accès à la commande publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les autorités pour renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids toujours dominant des grands groupes. 5) Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012 ............................................................................................ 16 La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte pour partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile des Travaillistes. L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières premières et à une contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en 2012 et 2013. En cas de ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un assouplissement monétaire. En revanche, le retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide et à contretemps, compte tenu du faible niveau d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du taux de change, même si le dollar australien est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré ce tableau globalement positif, l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité, productivité) qui risquent d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie. 6) Nouvelle-Zélande : le système bancaire ........................................................................................................... 20 Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années. Aucune banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les banques ont continué à assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs de logement. Mais cette résilience s’explique partiellement par la présence dominante des banques à capitaux étrangers qui en font un cas unique parmi les pays développés et est même rare à ce degré parmi ceux en développement. 7) Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande : indicateurs économiques ........................................................ 24 AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 2/27
  • 3. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 Japon : programmes économiques des partis japonais en vue des élections du 16 décembre Le Japon tiendra le 16 décembre 2012 des élections générales pour la Chambre basse, la plus importante des deux Chambres. Depuis quatre ans, les clivages traditionnels entre les deux principaux partis, le PDJ et le PLD, se sont en partie estompés en raison notamment des contraintes de finances publiques et de l’impact de la crise sur les entreprises. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cependant très fortes sur de nombreux points essentiels. 1. Les clivages traditionnels entre les deux principaux partis se sont en partie estom- pés depuis quatre ans En août 2009, le Parti démocrate du Japon (PDJ) avait remporté les élections législatives sur un programme de dépenses sociales ambitieuses qui privilégiait les ménages, tandis que son adversaire principal, le Parti libéral démocrate (PLD), avait fait campagne sur un programme plus favorable aux entreprises (travaux publics, baisse d’impôts des entreprises mais hausse pour les ménages…). Depuis, le PDJ a effectué en matière économique un recentrage, manifesté par exemple par le départ de la coalition gouvernementale du Parti social-démocrate en juin 2010 au moment de la démission du premier ministre M. Hatoyama (septembre 2009-juin 2010). Outre la nécessité de composer avec l’opposition après sa défaite aux élections sénatoriales de juillet 2011, deux raisons principales peuvent expliquer ce recentrage économique du PDJ1 :  Contrainte de finances publiques. Le PDJ a mis en place environ le tiers de son programme de dépenses sociales2, en raison de la situation des finances publiques (dette brute passée entre 2009 et 2012 de 210% à 236% du PIB selon le FMI, déficits publics persistants de 10% du PIB en moyenne). Dans son programme de campagne de 2009, le PDJ s’engageait par contre à ne pas augmenter la taxe à la consommation au cours de la législature, mais un des efforts principaux à la fois des gouvernements de M. Kan (juin 2010 – septembre 2011) et de M. Noda (depuis septembre 2011) a été d’augmenter la taxe à la consommation de 5% à 10%, normalement effective en deux étapes en avril 2014 et octobre 2015.  L’impact de la crise. La croissance du PIB réel a été de seulement 0,1% du PIB sur la période 2009-2012, en partie à cause de deux chocs majeurs, la contraction de l’économie mondiale après le choc Lehman et le séisme de 2011. Face à des entreprises japonaises pénalisées par la crise, le PDJ a renoncé à ses mesures les plus hostiles aux entreprises (interdiction du travail précaire) et a par contre mis en œuvre une baisse du taux marginal de l’impôt sur les sociétés, un des plus élevés au monde. De même, il a abandonné, avant l’accident nucléaire de Fukushima, sa politique ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre qui suscitait les critiques des entreprises. 1 De manière accessoire : élu sur une rhétorique anti-administration, avec une expérience limitée du gouvernement (quelques rares ministres avaient une expérience ministérielle de 1991 à 1996), le PDJ s’est appuyé progressivement sur l’administration habituée au PLD. Par exemple, le Secrétaire général du gouvernement a produit en juin 2010 une ‘Stratégie de croissance’ très similaire à celles qui étaient publiées régulièrement par les gouvernements antérieurs du PLD. 2 Les projets initiaux du PDJ représentaient une extension bienvenue des filets de sécurité sociale (minimum vieillesse) et de la politique familiale (dans un contexte de déclin démographique) mais étaient malheureusement non ciblés et du coup coûteux (transferts financiers au ménage sans condition de revenus et au détriment du développement d’infrastructures publiques). AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 3/27
  • 4. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 2. Le PLD reste cependant plus favorable aux milieux d’affaires que le PDJ, comme illustré par son soutien plus clair à l’énergie nucléaire Les deux partis ont voté ensemble la hausse de la taxe à la consommation en août 2012, et ils ont aussi voté ensemble la nouvelle loi sur Japan Post en mai 2012, alors que le PLD s’était antérieurement déclaré comme opposé à toute remise en cause de la privatisation de Japan Post prévue par la loi de 2006. Ils défendent tous deux une politique industrielle ambitieuse ou un redéveloppement des régions du Japon. Enfin, ils se déclarent aussi tous deux favorables (avec des nuances) aux accords de libre-échange, notamment le Partenariat transpacifique (TPP). Le PLD met cependant l’accent sur la dérégulation et l’importance de réduire les contraintes énergétiques, jugeant la sortie du nucléaire irresponsable3. De ce point de vue, chaque parti est plus proche de son électorat traditionnel : selon un sondage publié en septembre par le Nikkei, 42% des personnes interrogées se déclaraient favorables à une sortie du nucléaire aussi vite que possible, 27% pour une sortie d’ici 2030, et 23% pour le maintien du nucléaire ; un autre sondage effectué au même moment par le Nikkei mais auprès exclusivement des chefs d’entreprises montrent que 51% sont hostiles à la sortie du nucléaire en 2030 et seulement 6% favorables. Le soutien à l’énergie nucléaire différencie le PLD des autres partis d’opposition (Komeito, Parti de la restauration du Japon…). 3. Les incertitudes sur les intentions exactes des deux principaux partis restent cepen- dant très fortes sur de nombreux points essentiels Cette incertitude est patente pour le PDJ, conduit par le premier ministre M. Yoshihiko Noda, dans la contradiction entre le discours et certaines décisions. Pour le PLD, conduit par M. Shinzo Abe, un ancien premier ministre (septembre 2006 – septembre 2007), les incertitudes sont présentes dans les variations entre ses déclarations et son programme de campagne.  Nucléaire. Après beaucoup d’hésitations, le PDJ s’est déclaré favorable à une sortie du nucléaire d’ici 2030 et à la limitation de la durée d’utilisation des centrales à 40 ans. En même temps, il a autorisé la reprise de la construction de deux centrales nucléaires inachevées (et dont l’utilisation pourrait dépasser 2030).  Politique monétaire. M. Abe s’est déclaré en faveur d’un objectif d’inflation autour de 2-3% (contre actuellement un objectif de 1%), l’achat d’obligations étrangères par la Banque du Japon (BOJ) pour affaiblir le yen, le financement de la totalité des bons du Trésor dits ‘de construction’ directement par la Banque du Japon4, et la révision du statut de la BOJ. La première mesure est compatible avec la pratique dans de nombreux pays de fixation de l’objectif d’inflation par un traité ou par le gouvernement (BCE, Banque d’Angleterre…) ; les deux dernières mesures par contre menacent l’indépendance opérationnelle de la BOJ. M. Noda s’est fait le défenseur de l’indépendance de la BOJ, même si dans la pratique le PDJ a exercé des pressions constantes pour une politique monétaire plus agressive.  Politique budgétaire. Si les deux partis ont voté conjointement en août la loi sur la hausse de la taxe à la consommation, prévue pour avril 2014 et octobre 2015, M. Abe met fortement l’accent sur la clause suspensive de cette loi, qui autorise à retarder l’augmentation de la taxe à la consommation en cas de 3 Les deux partis se sont aussi accordés le 16 novembre pour voter trois textes législatifs sur : 1) le financement du déficit pour le budget 2012 ; 2) l’ajustement des retraites à la déflation (‘macro-slide’) ; 3) la mise en place d’une retraite minimum. 4 Les deux catégories d’obligations (pour la reconstruction : 1,2% du PIB en émission en 2012 ; pour le financement du déficit : 8,1% du PIB) sont identiques du point de vue des investisseurs, mais le financement direct par la BOJ des investissements publics pourrait ouvrir la voie à un financement général du déficit. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 4/27
  • 5. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 conjoncture défavorable. Le montant d’un possible plan de relance est très incertain, comme son détail.  Politique commerciale. Le PLD s’est déclaré favorable à la conclusion d’accords de libre-échange, mais à la condition de protéger le système de santé universel et que certains secteurs (notamment l’agriculture) puissent être exclus des négociations : de fait, le PLD reprend les deux arguments des opposants au TPP. 4. La difficulté de chaque parti à prendre des positions claires sur les questions éco- nomiques est le reflet de leurs divisions internes Les départs successifs du PDJ (20% des députés et 18% des sénateurs initiaux) ont pu renforcer la cohérence de ce parti, mais de nombreux membres actuels restent opposés à la hausse de la taxe à la consommation ou réticents sur les accords de libre-échange. De son côté, le PLD est parfois aussi décrit comme une coalition de groupes économiques aux intérêts parfois divergents (industrie, agriculture, milieux ruraux…). L’absence de cohérence économique est aussi patente au sein des autres partis, notamment le nouveau Parti de la restauration du Japon, parti conservateur qui fédère des personnalités fortes (le maire d’Osaka, M. Hashimoto et l’ex-gouverneur de Tokyo, M. Ishihara) divisés sur le nucléaire et le TPP. * Les élections du 16 décembre 2012 ne risquent d’apporter que des réponses partielles sur la direction de la politique économique au Japon : malgré un avantage clair du PLD, les sondages indiquent des résultats encore volatils entre les différentes formations politiques ; la Chambre haute reste divisée et de nouvelles élections y auront lieu en juillet 2013, à peine sept mois après les élections à la Chambre basse. Annexes 1. Les derniers sondages donnent un avantage au parti d’opposition PLD même si la différence entre le PLD et le PDJ s’est resserrée entre octobre et novembre. Côte de popularité de quelques premiers ministres Cote de popularité de quelques Premiers ministres Sondage Nikkei - Tokyo TV Sondage Nikkei – Tokyo TV 100 Côte de popularité (mois Koizumi (2001) juil-12 août-12 sept-12 oct-12 nov-12 90 depuis la prise de Soutien partisan fonction) Abe (2006) PDJ 18% 18% 19% 16% 20% 80 Hatoyama (2009) PLD 27% 25% 37% 32% 27% 70 Kan (2010) Komeito 3% 3% Noda (2011) Communists 2% 2% 60 Sociaux démocrates 1% 1% 50 JRP (Hashimoto) 12% 7% 9% Sunrise (Ishihara) 3% 40 Your party 3% People's First 1% 1% 30 Pas de soutien 32% 27% 17% 24% 23% 20 Qui est le meilleur futur premier ministre? 10 Shinzo Abe 40% 37% 0 Yoshihiko Noda 18% 25% 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 Source: Nikkei et TV Tokyo; SER de Tokyo. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 5/27
  • 6. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 2. Pour les élections de décembre 2012, le clivage apparent principal est sur la question du nucléaire, mais la convergence de vues des principaux partis sur de nombreux sujets économiques (hors politique monétaire) masque une assez forte ambiguïté sur les décisions qui pourront effectivement être prises. Tableau : positions économiques des principaux partis Parti Libéral Démocrate Parti démocrate du Komeito Parti de la (PLD) Japon (PDJ) restauration (PRI) Finances publiques  Croissance Programme ambitieux Mise en place de la Programme de Favorable à un d’infrastructures stratégie de croissance dépenses de 100 000 Etat économe. publiques, financées en de juillet 2012 Mds de yens sur 10 partie par la Banque du (actualisation de la ans. Japon. stratégie de juin 2010).  Hausse de la taxe à Favorable à la hausse Favorable à la hausse. Favorable mais taux Favorable à la consommation mais ouvert à la Idée d’atténuer l’impact réduit pour les produits hausse mais à possibilité de différer la sur les ménages les de première nécessité. condition de la hausse après 2014-15 plus pauvres via des reverser en totalité selon la conjoncture subventions. aux préfectures économique. (contre 1/5 seulement actuellement).  Impôt sur le revenu Favorable à une hausse … … … de l’IR.  Impôt sur les sociétés Favorable à une … … … réduction à 20% de l’IS pour les PME. Politique monétaire  Cible d'inflation et Régime de cible Décidée par la BOJ, … Davantage de statut de la BOJ. d’inflation, cible décidée autour de 1-2%. coordination.  Achat de titres par le gouvernement Maintien de domestiques (autour 2-3%). l’indépendance.  Achat de titres Amendement de la loi. Défavorable au étrangers Favorable à l’achat financement direct du direct de titres gouvernement par la étrangers et BOJ mais favorable à domestiques. l’achat de titres étrangers. Réformes structurelles  Nucléaire Maintien du nucléaire. Elimination du nucléaire Sortie aussi vite que Division interne : d'ici 2030 ; favorable à possible du nucléaire. sortie du nucléaire la réouverture des pour le principal centrales après accord parti. de l’autorité de sureté.  TPP et libre-échange. Favorable au libre- Favorable au TPP. Favorable aux zones de Favorable au TPP. échange mais opposé à libre-échange. la libéralisation de l'agriculture.  Autres. Poursuite des déréglementations. Pour mémoire : Hommes politiques Shinzo Abe, Toshihiko Noda, Natsuo Yamaguchi Toru Hashimoto, principaux ex-PM actuel PM maire d’Osaka ; Shintaro Ishihara, Poids actuel : ex-gouverneur de Tokyo.  Chambre basse (sur 118 (24%) 245 (51%) 21 (4%) 8 (1%) 480) ; Autres 20%.  Chambre haute (sur 87 (35%) 88 (36%) 19 (7%) 6 (2%) 242) Autres 20%. Sources : PLD (http://www.jimin.jp/english/), PDJ (http://www.dpj.or.jp/); Nikkei ; SER de Tokyo. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 6/27
  • 7. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 Japon : le développement des énergies renouvelables Suite à l’accident de Fukushima et l’arrêt progressif de ses centrales nucléaires, le Japon envisage de multiplier par trois d’ici 2030 la production annuelle d’électricité issue des énergies renouvelables, hydraulique inclus, soit le passage d’un niveau de 110 TWh en 2010 (10% du mix énergétique) à 300 TWh en 2030 (35% du mix). Le gouvernement japonais soutient fortement cette nouvelle dynamique et a proposé en juillet dernier des tarifs de rachat d’électricité élevés. Ces tarifs étant amenés à baisser chaque année, les premiers arrivés seront les plus grands bénéficiaires de ce dispositif. Le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le photovoltaïque, est depuis l’objet de nombreux projets d’investissements. Cet engouement peut être une étape importante dans l’évolution technologique et économique du pays. 1. Les nouvelles règles relatives aux tarifs de rachat d’électricité sont favorables aux énergies renouvelables 1.1. Le nouveau système des tarifs de rachat, applicable depuis le 1er juillet, oblige les électriciens à racheter toute électricité produite par le biais d’énergie renouvelable sur une période et à des tarifs fixés par le Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI). Ces tarifs sont très élevés. En particulier, le tarif de 42 yens/kWh attribué au photovoltaïque, combiné à une installation relativement facile, favorise largement ce secteur des énergies renouvelables. La liste des projets qui ont été approuvés par le METI depuis le 1er juillet jusqu’à aujourd’hui en est d’ailleurs la preuve concrète : les initiatives photovoltaïques autorisées de juillet à octobre représentent une capacité de production de 2,2 GW sur un total de 2,6 GW pour l’ensemble des projets. 1.2. L’implication des entreprises étrangères reste encore modeste pour le moment où seules l’espagnol Gestamp Solar (investissement annoncé de 900 millions d’euros dans les trois prochaines années) et l’allemande Ökozentrum NRW (installations photovoltaïques au village de Kawauchi à Fukushima) se sont lancées. L’importation de panneaux solaires d’origine étrangère a augmenté de 10 points avec la mise en place des tarifs de rachat (passant de 20% avant juillet à 30% avec l’introduction du nouveau système). Cependant, le METI remarque une préférence notable du secteur résidentiel, à l’origine de 80% des achats de panneaux photovoltaïques, pour les produits fabriqués par des entreprises japonaises, ce qui pondère en partie le potentiel de hausse des importations. 2. Un soutien financier important 2.1. Le gouvernement japonais s’engage financièrement pour aider les premiers projets, dont les coûts fixes pour l’installation des lignes électriques sont encore trop importants. C’est le cas en particulier de l’éolien. Une joint-venture sera créée par le secteur public (30%) avec trois électriciens régionaux (à savoir Hokkaido Electric Power Co., Tohoku Electric Power Co. et TEPCO, ensemble pour 30%) et des compagnies éoliennes privées (30%), afin de former un fonds de 300 Mds de yens (3 Mds d’euros) qui financera des projets de construction de lignes dans six préfectures des régions de Hokkaido et du Tohoku. Le METI s’engage aussi à investir dans la recherche et le développement de batteries, investissement qui pourrait bénéficier à tout type AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 7/27
  • 8. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 d’énergie renouvelable. 2.2. Les technologies liées à l’exploitation de l’éolien offshore, la biomasse, l’énergie marine et la géothermie restent encore peu répandues comparées aux autres énergies renouvelables. Pour faire avancer les projets, le gouvernement envisage la possibilité de doubler le budget en R&D dans ces domaines, soit environ 90 Mds de yens (900 millions d’euros). 3. Une politique favorable aux énergies renouvelables qui devra être adaptée 3.1. Une réflexion sur la réduction des tarifs de rachat au mois d’avril prochain. Comme lors des premières années dans les systèmes allemands et français, les tarifs de rachat, notamment de photovoltaïque, sont très élevés induisant par endroit une hausse des prix des terrains de location pour accueillir les parcs solaires (Softbank se montre particulièrement agressif). Un comité indépendant de 5 membres (4 universitaires et 1 représentant des consommateurs) se réunira en décembre pour débuter la réflexion sur les coûts des projets et les possibles réductions de tarifs au mois d’avril. Le METI pense que, contrairement aux autres énergies, le nombre de projets dans le photovoltaïque permettra d’avoir un échantillonnage suffisant pour envisager une baisse des prix. 3.2. Un débat à venir sur la distribution des coûts sur les consommateurs finaux. Pour le moment, la part de la facture d’électricité des consommateurs finaux induite par le système des tarifs de rachat a une caractéristique régionale. En effet, en raison de délais de facturation et de calculs différents en comparaison au nouveau système, les coûts liés à l’ancienne réglementation pour le rachat du surplus d’électricité par la production photovoltaïque résidentielle continuent d’être transférés aux consommateurs finaux. Ce système implique des disparités selon le nombre et le type de projets réalisés dans chaque région. En revanche, un système compensatoire est en place pour le nouveau feed-in tariff afin que chaque consommateur se voit attribuer la même augmentation de tarif. La distribution équitable de ces coûts se reflétera effectivement dans les factures d’électricité d’ici trois ans, une fois les coûts de l’ancien système de feed-in tariff entièrement transférés. Certains s’opposent toutefois à une telle organisation, qui impliquerait en contrepartie une hausse des prix pour les régions où les énergies renouvelables sont moins développées. Par ailleurs et afin d’éviter une hausse insupportable pour les grands industriels, un projet de rabais du prix de l’électricité pour les gros consommateurs est en cours de rédaction. Le financement prévu se fera sur le budget de l’Etat. 3.3. Des difficultés à surmonter pour la mise en œuvre des projets liés à la biomasse et à la géothermie. Le système de tarif de rachat ne permet à lui seul d’avoir un effet levier sur l’utilisation de la biomasse et de la géothermie. Des contraintes d’études de faisabilité et de normes environnementales, liées notamment à la législation dans les parcs nationaux, sont à prendre en compte. Conscient de ces enjeux, le gouvernement tente de mettre en application des mesures spéciales facilitant le développement des projets, en collaboration avec les autorités locales, en commençant par les zones dévastées du Tohoku. Le METI et le MOE réfléchissent actuellement à un moyen pour raccourcir les délais d’études d’impact environnemental. * 1. Le nombre important de projets déjà déposés, principalement dans le domaine du photovoltaïque, oblige les autorités japonaises à adapter le financement de cette politique pour avoir une augmentation unique sur le territoire et pas trop pénalisante pour les gros consommateurs industriels. Cela illustre la rapidité dans la mise AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 8/27
  • 9. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 en œuvre de ce système de tarifs de rachat. 2. Si les tendances se confirment, et au-delà des effets conjoncturels liés au photovoltaïque, certains secteurs (géothermie, biomasse, éolien offshore) pourraient se développer fortement. Annexes 1. Avancée des projets japonais liés aux énergies renouvelables pour l’année budgétaire 2012 Tableau : Etat des projets liés aux énergies renouvelables, FY2012 Capacité Installations ayant Installations Prévisions des installée au 31 débutées leurs autorisées entre nouvelles capacités mars 2011 opérations entre juillet et octobre installées pour avril et octobre 2012 FY2012 2012 Solaire ≈ 4 GW 886 MW 586 MW + ≈ 1,5 GW (résidentiel) Solaire (non ≈ 0,8 GW 240 MW 1 627 MW + ≈ 500 MW résidentiel) Eolien ≈ 2,5 GW 14 MW 336 MW + ≈ 380 MW Hydraulique (entre ≈ 9,35 GW 1 MW - + ≈ 20 MW 1 MW et 3 MW) Hydraulique ≈ 0,2 GW 2 MW 2 MW + ≈ 10 MW (moins de 1 MW) Biomasse ≈ 2,1 GW 12 MW 6 MW + ≈ 90 MW Géothermie ≈ 0,5 GW - - - Total ≈ 19,45 GW 1 155 MW 2 557 MW + ≈ 2,5 GW Source : METI. 2. Des disparités régionales (pour les deux premiers mois) Le Kanto (26 490 projets), comprenant Tokyo, suivi du Kinki (région de Kansai, 10 678 projets) accueillent le plus grand nombre d’initiatives solaires, en grande partie résidentielles. Cependant, malgré un nombre de projets équivalent au Kinki (10 619), Kyushu donnera naissance à un plus grand nombre de fermes mégasolaires et occupe ainsi la première place en termes de production photovoltaïque avec 226 MW. L’énergie éolienne quant à elle reste plus appréciée dans les régions venteuses de Hokkaido (100 MW), loin devant Chugoku en deuxième position (48 MW). 3. Projet de développement de quatre énergies renouvelables par le MOE d’ici 2030 Graphique : Capacité envisagée (en GW) pour 2030 par le MOE Source : Nikkei AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 9/27
  • 10. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 Corée : renforcement de la politique de sécurisation énergétique et minière. Dénuée de ressources naturelles sur son territoire, la Corée est l’un des plus gros importateurs mondiaux de matières premières énergétiques et minières (second importateur mondial en GNL et cinquième de pétrole brut). Le pays dépend en effet à plus de 95% de l’étranger pour ses approvisionnements en matières premières, indispensables à sa croissance économique. Face à des importations en croissance continue, à la forte volatilité des cours mondiaux et à une concurrence étrangère croissante pour l’acquisition d’actifs, le gouvernement coréen s’est engagé depuis plusieurs années dans une « diplomatie des matières premières » auprès des pays d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Cette stratégie s’oriente dans trois directions : des investissements croissants dans les pays tiers pour l’exploitation des ressources stratégiques, une coordination étroite entre les entreprises publiques et les entreprises privées, tant pour la prospection que le contrôle des gisements, et le déploiement d’une « diplomatie des contrats » mise en œuvre au plus haut niveau de l’Etat. Le ministère de l’industrie a détaillé fin 2011 le plan d’investissement pour le développement des ressources en pétrole et en gaz d’ici 2012. Il devrait atteindre 12 Mds USD, soit une augmentation de 34% par rapport à 2011, et porter le taux d’indépendance de la Corée en gaz et en pétrole à 20%, celui en métaux stratégiques à 32% et celui des nouveaux métaux stratégiques à 12%. 1. L’étroite collaboration des entreprises privées et publiques dans la gestion et le développement des approvisionnements 1.1. Fin 2011, la Corée avait atteint un taux d’autosuffisance de 29% pour ses six minerais principaux (cuivre, fer, uranium, zinc, nickel et charbon) ainsi qu’un taux de 11% pour les hydrocarbures.  L’amélioration de ces ratios constitue un objectif stratégique pour les autorités coréennes, face à la volatilité des cours mondiaux, à la pression croissante exercée sur les ressources identifiées, et à la tentation d’en restreindre l’accès pour certaines d’entre elles (lithium, terres rares) par les pays qui détiennent les réserves.  Les approvisionnements sont sécurisés par des prises de participation ou le rachat des sociétés d’exploitation, l’acquisition des droits miniers et des investissements dans les champs miniers, pétroliers ou gaziers. L’investissement des sociétés publiques et privées coréennes dans l’acquisition de gisements et de sites de production à l’étranger est l’instrument privilégié de la politique de sécurisation de l’accès aux ressources minières.  Les investissements coréens dans l’acquisition de droits d’exploitation en pays tiers ont augmenté de 32% depuis 2008 pour atteindre 5 Mds USD en 2010, et les pouvoirs publics ont annoncé la recherche de projets nouveaux à hauteur de 12 Mds USD en 2011. Les hydrocarbures constituent la priorité pour le gouvernement qui prévoit de consacrer 9 Mds USD pour acquérir les droits sur deux à trois champs de pétrole et de gaz au Moyen-Orient et en Asie du Sud-est, en liaison avec la réorientation de la stratégie de l’entreprise publique du pétrole, Korea National Oil Corp. (KNOC) vers des prises de participation dans les champs déjà identifiés plutôt que dans l’exploration. L’acquisition de gisements est le premier poste des investissements directs coréens à l’étranger (20 Mds USD en 2011, soit 46% du total) et cette stratégie est soutenue par les financements AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 10/27
  • 11. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 publics.  La banque de crédit export coréenne Kexim Bank a fourni 6 Mds USD de crédits pour les investissements à l’étranger en 2011, dont 50% pour des ressources minières, destinés prioritairement à l’Asie (45%), l’Amérique du Nord (26%) et l’Amérique Latine (13%). Kexim Bank a notamment apporté son soutien financier aux projets d’acquisition de POSCO en Australie (projet Australian Premium Iron) sous la forme de prêts d’un montant total de 250 M USD, soit 42% de l’investissement total de POSCO. Sur le projet de Cobre Panama, dans lequel la Corée détient 20% des parts, KEXIM a également signé une lettre d’intention avec le partenaire canadien INMET sur le financement du projet en 2010. Kexim a apporté un soutien financier à hauteur d’un milliard USD en 2012 au projet de développement de gaz naturel de Surgil en Ouzbékistan sur lequel un consortium coréen est impliqué à 50% (KOGAS, Honam et STX). La Korean Trade Insurance Corporation (KSure) pour sa part couvre, outre les garanties export, l’importation de matières premières et de produits de base. 1.2. La stratégie de la Corée repose principalement sur ses entreprises publiques, chargées à la fois d’approvisionner le pays en ressources naturelles et de gérer ses réserves stratégiques.  Ces entreprises travaillent en étroite liaison avec les groupes industriels privés, comme POSCO, STX Energy, SK Innovation, LG, LS-Nikko ou encore l’électricien public KEPCO, pour former des consortiums qui investissent dans les actifs étrangers. La société minière publique, Korea Resources Corporation (KORES) joue un rôle majeur de soutien aux entreprises privées dans leurs opérations d’exploration et de mise en production de ressources minières stratégiques, soutien qui peut prendre la forme d’assistance technique et de financements concessionnels à court ou long terme. KORES gère aussi les stocks stratégiques de plusieurs minerais et métaux rares tels que le chrome. L’entreprise avait en 2011 des parts dans 30 projets différents d’exploration, de développement ou de production de minerais répartis dans douze pays.  La KORES est épaulée dans ses activités par le Public Procurement Service (PPS) qui gère les stocks des autres matières premières, de manière à assurer une offre stable à l’industrie et à la protéger de la volatilité des coûts des matières premières sur les marchés internationaux. Le PPS joue par ailleurs un rôle important auprès des PME coréennes, désavantagées par leur taille et leurs moyens limités lorsqu’il s’agit de s’approvisionner en matières premières. Le PPS centralise ainsi les besoins d’un grand nombre de PME et gère les commandes dans le but de garantir une meilleure maîtrise des coûts. Le PPS devrait consacrer 500 M USD en 2012 en achats de matières premières, notamment dans le but d’augmenter les stocks stratégiques du pays. A titre d’exemple, les réserves actuelles en cuivre du pays correspondraient à 60 jours de consommation, l’objectif étant de porter ces réserves à 80 jours en 2015, par l’intermédiaire d’une augmentation des achats qui devrait porter les dépenses à 870 M USD. 2. La Corée a pour but l’autosuffisance à terme, et cherche à diversifier ses approvi- sionnements 2.1. S’élevant à seulement 4,2% en 2007, le taux d’autosuffisance en pétrole et gaz devrait atteindre 20% fin 2012 et 35% en 2020. Celui en métaux stratégiques devrait passer à 32% puis 50% en 2020, et celui des nouveaux métaux stratégiques à 12%. Ces objectifs annuels ont été annoncés par le ministère de l’industrie en décembre 2011, lors de la présentation du plan d’investissement pour le développement des ressources en pétrole et en gaz. Ce plan représente un investissement de l’ordre de 12 Mds USD, soit une augmentation de 34% par rapport à 2011 (8 Mds USD). Il est financé à hauteur de 8 Mds USD par les entreprises publiques AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 11/27
  • 12. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 (KNOC, KOGAZ, KORES et KEPCO). Le solde est apporté par le secteur privé. KNOC a la responsabilité de la coordination de la stratégie ministérielle parmi les 49 entreprises impliquées. L’objectif de moyen terme assigné aux entreprises publiques est de porter le taux d’autosuffisance à 25% en 2017 pour le gaz. En ce qui concerne les métaux rares, le ministère de l’industrie a fixé un objectif d’autosuffisance de 80% en 2018. POSCO, numéro 3 mondial de l’acier, s’est pour sa part donné un objectif de contrôle de ses matières premières de 30% en 2012 et de 50% en 2014. 2.2. Les approvisionnements de la Corée dépendent d’un nombre restreint de producteurs. Ils sont concentrés à plus de 80% au Moyen-Orient pour ses besoins pétroliers et gaziers. Plus de 90% de ses importations de carbonate de lithium proviennent du Chili. La Corée dépend de deux fournisseurs principaux pour le fer (l’Australie à 66% et le Brésil à 27%), la Nouvelle-Calédonie fournit la quasi-intégralité du nickel, la RDC l’intégralité du cobalt, et 97% du manganèse métal provient de Chine. Le gouvernement a fixé des objectifs de diversification des sources d’approvisionnement aux entreprises publiques, même si les ressources sont de facto concentrées dans un nombre limité de pays. Ainsi, KOGAS coopère avec l’Indonésie et la Chine pour l’exploitation de gaz non-conventionnels. L’opérateur débutera l’exploitation de ressources détectées au Mozambique et a participé en mars 2012 au quatrième appel d’offre pour les ressources gazières irakiennes. La Corée a par ailleurs lancé des campagnes de prospection pour certains métaux rares (tungstène, molybdène, titane, magnésium) sur son territoire, en se donnant pour objectif d’identifier 1,8 Mt de ressources nouvelles d’ici 2015. La poursuite de la politique actuelle d’acquisition à l’étranger pourrait cependant ralentir, l’enveloppe allouée au KNOC en 2013 pour la sécurisation des gisements étant en baisse de 49% par rapport à 2012 dans un contexte de ralentissement de la croissance économique coréenne. 3. La sécurisation des approvisionnements s’appuie également sur une « diplomatie des matières premières » et l’aide au développement 3.1. Depuis l’élection du Président Lee Myung-bak en 2008, l’implication directe des autorités coréennes dans la stratégie d’accès aux ressources étrangères s’est accrue. Le gouvernement a initié de nombreuses tournées diplomatiques afin de nouer des partenariats avec de nouveaux fournisseurs, notamment en Asie centrale, en Amérique latine et en Afrique. Ces visites présidentielles sont le plus souvent dédiées au renforcement des relations économiques bilatérales incluant des négociations d’ALE, des projets industriels, de la coopération administrative et des contrats d’’exploitation des ressources naturelles. La tournée 2012 a notamment inclus des visites en Norvège et au Groenland, les coréens ne cachant pas leur intérêt pour les ressources naturelles encore non-exploitées du Groenland. Les contrats d’approvisionnement en matières premières sont dans la plupart des cas liés à des investissements industriels dans d’autres domaines ; au Kazakhstan par exemple l’octroi de 27% des droits d’exploration-production du champ de pétrole de Zhambil par un consortium coréen mené par KNOC est assorti de la construction d’une centrale thermique au charbon par KEPCO et Samsung C&T. 3.2. L’aide au développement coréenne est également mobilisée comme un vecteur supplémentaire d’accès aux ressources dans les pays bénéficiaires. La Corée a par exemple relevé le plafond des prêts concessionnels destinés à l’Ouzbékistan, pays riche en hydrocarbures, de 120 M USD (2008-2011) à 200 M USD (2010-2013). Cette stratégie est également appliquée en Afrique. Depuis décembre 2007, une distinction est effectuée entre d’une part les pays de coopération au développement (DCC), pays pauvres dont la situation politique est AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 12/27
  • 13. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 stable, et d’autre part les pays stratégiques de coopération (SCC), riches en matières premières. Suite au troisième forum Corée-Afrique d’octobre 2012, la Corée s’est engagée à verser 590 M USD à cette région en APD sur la période 2013-2015 ; l’aide coréenne a dépassé les 200 M USD en 2012. 4. L’importance grandissante du lithium et des terres rares dans l’industrie coréenne 4.1. Le gouvernement coréen s’est donné pour objectif de constituer des stocks stratégiques de 9 terres rares et métaux (dont chrome et titane) correspondant à 60 jours de sa consommation. En octobre 2012, le stock atteint ne correspondait qu’à une vingtaine de jours de consommation, poussant le gouvernement à augmenter son budget d’achat à 47 M USD pour ces ressources en 2013, afin d’atteindre l’objectif de stocks de 60 jours en 2016. 4.2. La Corée est actuellement le troisième importateur mondial de lithium, après le Japon et les Etats-Unis. Les importations coréennes ont connu une forte progression, passant de 5 200 tonnes en 2008 à 12 000 tonnes en 2011. La Corée dépend à 94% de ses importations de carbonate de lithium du Chili et cherche activement à diversifier et sécuriser ses approvisionnements. Dans cette perspective, un consortium coréen a pris, en juin 2010, une participation dans le projet minier Sal de Vida en Argentine, conduit par la société canadienne Lithium One. Ce consortium, qui a acquis 30% du capital pour 15 M USD, est constitué de KORES, GS Caltex et LG International. Fin juillet 2011, la Corée (KORES et POSCO) et la Bolivie (Corporation Minière de Bolivie) ont conclu un accord d’extraction du lithium et d’industrialisation des ressources du Salar d’Uyuni. Y sont associées POSCO, LG Chem, GS Caltex, Daewoo International et KORES. Par ailleurs, la Bolivie et la Corée ont signé un accord augmentant le plafond à 250 M USD pour les prêts concessionnels coréens pour la période 2010-2014. 4.3. Face aux mesures restrictives chinoises sur ses exportations de terres rares, la Corée a tenté d’investir en Chine avec un premier succès en 2012 (acquisition par POSCO et KORES de l’entreprise Yongxin, spécialisée dans la production de Néodyme). Elle tente par ailleurs de diversifier ses approvisionnements en Australie et en Mongolie. En juillet 2011, KORES a signé un contrat d’approvisionnement de 6 000 tonnes par an d’ici 2014 avec le sud-africain Frontier Rare Earths Ltd., soit le double de ses besoins annuels. Enfin, en octobre 2012, LG et le chinois Baogang Rare Earth ont signé un accord de coopération pour la création d’une co-entreprise en vue de l’exploration et la production de Néodyme destiné à la fabrication d’aimants haute-performance. Corée : les mesures en faveur de l’accès des PME aux marchés publics Trois millions de PME sont recensées en Corée ; elles assurent 48% de la valeur ajoutée industrielle et 33% des exportations coréennes en 2010, mais ne représentent que 14% des dépenses de R&D et leur compétitivité serait trois fois moins élevée que celles des grands groupes. Leur concentration dans le secteur des services, très protégés en Corée, leur situation de sous-traitants et la priorité donnée aux grands groupes par la politique de soutien aux exportations expliquent en grande partie leur faible productivité, alors qu’elles sont à l’origine de 88% des emplois en Corée (11,8 millions d’emploi sur 13,4 millions). Les pouvoirs publics ont entrepris, AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 13/27
  • 14. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 depuis la crise de 2008, de renforcer la structure des PME coréennes, de répondre à leurs besoins de financement, et de les soutenir à l’export ; des plans de soutien à l’innovation ont également été développés et leur accès à la commande publique favorisé. Le soutien aux PME constitue l’une des priorités identifiées par les autorités pour renforcer la compétitivité industrielle de la Corée et un enjeu politique croissant face au poids toujours dominant des grands groupes. 1. Les PME bénéficient d’un accès privilégié aux marchés publics 1.1. La valeur totale des marchés publics de biens, services et de construction est estimée en Corée à 100 Mds USD en 2011 soit 10% du PIB.  L’agence Public Procurement Service (PPS), créée en 1949 et placée sous tutelle du ministère des finances, centralise les achats du gouvernement central et ceux des collectivités locales supérieurs à 100 000 USD (3 M USD pour les travaux de construction). Les entreprises publiques ont le choix de recourir ou non aux services de PPS. PPS ne gère ainsi que 40% de la commande publique (41 Mds USD en 2011).  Les marchés conclus via PPS se ventilent à 60% en marchés de construction et 40% en marchés de biens et services. Les collectivités territoriales représentent 46% des marchés conclus via PPS, devant les administrations centrales (39%) et les sociétés publiques (8%) très minoritaires. Le montant des marchés publics attribués aux sociétés étrangères sur appel d’offres international s’élève à 333 M EUR (2010) soit 1,1% des contrats gérés par PPS. Les commandes publiques constituent un débouché important pour les secteurs de la défense, de la santé, de la construction, de l’énergie et des transports.  PPS gère les achats de plus de 42 000 entités publiques en 2011, 44 000 en juin 2012. Plus de 218 000 fournisseurs étaient enregistrés fin 2011 auprès de PPS, ce chiffre s’élevant à 233 000 en juin 2012. 99% de ces fournisseurs sont des PME et des associations. Les grandes entreprises et les conglomérats ne représentent que 0,75% du total. 1.2. Depuis 2006, le gouvernement a introduit de nombreuses dispositions visant à favoriser l’accès des PME à la commande publique ainsi qu’aux sociétés innovantes.  La loi pour la facilitation des achats de produits manufacturés aux PME votée en 2009 requiert que soit donnée aux PME la possibilité de participer aux appels d’offres publics et de vendre leurs produits. Cette loi fixe également pour objectif aux acheteurs publics de donner davantage d’opportunités aux PME de recevoir des commandes publiques. La loi confie aussi pour mission à la Small Medium Business Administration (SMBA), agence publique en charge du soutien aux PME, de négocier chaque année avec les acheteurs publics une proportion réservée aux PME dans leurs commandes.  Cette agence gère également, en coordination avec les acheteurs publics, une liste de 195 produits (« competing products ») fixée par décret présidentiel qui inclut par exemple des lampes LED, mobiliers, airs conditionnés, humidificateurs, articles textiles, matériaux de construction pour lesquels SMBA gère les procédures d’appels d’offres restreints réservés aux PME sélectionnées au préalable.  Pour les appels d’offres lancés dans les secteurs des technologies de l’information et des logiciels, PPS exige un niveau de participation des PME de 50%. L’appel d’offres est relancé si ce taux n’est pas atteint. La participation des PME dans ce secteur a augmenté de 35% en 2011, 45% en janvier 2012 et de 50% en juillet 2012.  PPS assure ainsi une large part aux PME dans les achats publics qu’il gère : en 2012, les PME ont obtenu AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 14/27
  • 15. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 66% des contrats attribués par PPS en 2011 (20 Mds USD) et 63% en juin 2012 (12 Mds USD). Sur ce total, les contrats d’achats de matériels octroyés à des PME se sont élevés à 12,5 Mds USD en 2011, soit 78% du total géré par PPS.  PPS a également introduit en 2006 un dispositif de prêt (« network loan ») pour les contrats des PME payés par PPS pour le compte de l’acheteur public final. Le fournisseur reçoit ainsi un prêt de 80% maximum du montant total du contrat sans aucune garantie à fournir autre que la confirmation du contrat passé. 2. Le soutien à l’innovation par la commande publique La recherche & développement coréenne (3,75% du PIB, 30 Mds USD) est portée à 75% par le secteur privé et les grands groupes industriels. Plusieurs mesures incitatives ont été mises en place pour les PME innovantes afin d’améliorer leur accès à la commande publique. 2.1. Assurer un débouché aux produits innovants des PME via la commande publique  Les contrats de partenariat. Depuis 2004, SMBA a développé des contrats de partenariat entre les acheteurs publics et les PME innovantes afin d’assurer un débouché commercial aux produits développés par ces PME. L’agence a regroupé plusieurs acheteurs publics tels que le Ministère de la Défense, Korea Electric Power Corporation (l’électricien national KEPCO), Korea Gas corporation (KOGAS) ou Korea Railroad (KORAIL), qui s’engagent à s’approvisionner auprès de ces PME. Sur ces appels d’offres, SMBA peut soutenir financière- ment les PME candidates (jusqu'à 180 000 USD par société ou 75% du coût de sa production), dans une limite de 900 000 USD par société sur la durée du contrat. Les contrats vont de 2 (secteurs gaz et électricité) à 5 ans (secteurs de la défense et du ferroviaire). SMBA justifie cette aide par le souci de rassurer les acheteurs publics sur la qualité et la pérennité de l’offre des PME et d’assurer un débouché stable à ces entreprises. En 2004, 26 produits ont été couverts, dont 17 pour la défense, 3 pour le ferroviaire, 4 pour le secteur de l’électricité et de l’eau et 2 dans le secteur du gaz. Un budget de 50 M USD est alloué à la SMBA pour ce programme en 2012. Le nombre de produits varie chaque année selon le besoin des entités publiques et les propositions des PME.  Le développement de projets pilotes : le cas de la robotique. En janvier 2011, 7 ministères ont publié un plan directeur sur trois ans (2011-2013) pour le développement de projets pilotes dans le secteur de la robotique afin de soutenir le marché : ce plan est doté d’un budget public total de 90 M USD dont 28 M USD pour 2011 et 19 M USD pour 2012. Ces 7 ministères ont désigné sept secteurs prioritaires dont quatre en 2011 (éducation, réseau de distribution d’eau, réseau de lutte contre l’incendie, industrie) et trois en 2012 (défense, secteur médical, agriculture). Un total de 14 projets pilotes ont été financés en 2011 et 2012 pour un budget de 26 M USD et se sont accompagnés d’achats de robots par le ministère de l’enseignement ou encore d’équipements d’analyse des réseaux (cartographie, détection des fuites) par le ministère de l’environnement. Le ministère de l’industrie a mis en place des subventions aux PME qui fabriquent des robots industriels dans les secteurs en difficulté. En 2012, le ministère de la défense a acheté des robots de surveillance pour les bases aériennes et des robots détecteurs de mines pour l’armée. Dans le secteur médical, le ministère de la santé a acquis des robots pour les maisons de retraite et les centres de rééducation. Des consortiums d’entreprises et des centres de recherche publics et privés peuvent par ailleurs soumettre leurs projets à l’institut KIRIA. Les projets à l’export (ex : vente de robots dans les organismes publics à AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 15/27
  • 16. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 l’étranger) sont soutenus en priorité. Les groupements sélectionnés reçoivent une subvention pour la fabrication de leurs produits ou bien le gouvernement acquiert directement les équipements (ex : pour les écoles ou pour les collectivités locales). Les aides sont limitées à 2 M USD par projet sélectionné. En 2011, 47 dossiers de projet ont été déposés et dix dossiers ont été sélectionnés avec un budget public total de 14 M USD. En 2012, 7 projets ont été sélectionnés avec un budget public de 7 M USD. 2.2. La valorisation de l’innovation par PPS dans ses appels d’offres  Le gouvernement a mis en place une série de certifications délivrées en amont, qui visent à stimuler l’innovation des PME en facilitant leur accès aux marchés publics : les entreprises certifiées sont exonérées de référence ou obtiennent des bonus lors de l’examen de leur offre, et sont sélectionnées en priorité ou ont l’assurance de bénéficier d’une évaluation de leurs prix tenant compte du caractère innovant des produits. Parmi ces certificats on trouve : la certification NET (New Excellent Technology), les certifications vertes ou les certificats «Excellent Quality Products ». PPS a introduit en 1996 le certificat « Excellent Quality Products » afin d’identifier des PME et des start up ayant des produits de haute qualité et/ou à technologie innovante. Les entreprises sélectionnées reçoivent un certificat pour 3 ans. Ce certificat est également octroyé aux entreprises ayant un autre type de certificat (NEP, NET, un brevet ou un certificat de technologie verte). Un total de 3 085 produits sont enregistrés sous cette catégorie.  Le montant total des achats gérés par PPS de produits innovants labellisés « Excellent Quality Products » en 2009 s’est élevé à 1 Md USD, en hausse de 22% par rapport à 2008. En 2011, la part des PME innovantes est de 6% (900 M USD) des achats gérés par PPS. Ce montant s’élevait à 700 M USD en juin 2012. Australie : perspectives sur l’économie à fin 2012 La bonne performance de l’économie australienne – 21 années de croissance ininterrompue – résulte pour partie de la demande chinoise pour les matières premières et pour partie d’une gestion habile des Travaillistes. L’Australie devrait pouvoir éviter les risques liés à la baisse des cours des matières premières et à une contraction de la demande chinoise pour maintenir une croissance autour de 3% en 2012 et 2013. En cas de ralentissement, les marges de manœuvre viendraient d’abord d’un assouplissement monétaire. En revanche, le retour à un surplus budgétaire dès 2013 paraît trop rapide et à contretemps, compte tenu du faible niveau d’endettement public de 25% du PIB. Les autorités sont confiantes dans le rôle d’ajustement automatique du taux de change, même si le dollar australien est surévalué, en raison du statut de ‘safe haven’ du pays. Malgré ce tableau globalement positif, l’Australie doit traiter des faiblesses structurelles (infrastructures, fiscalité, productivité) qui risquent d’obérer ses chances de poursuivre sur cette pente la prochaine décennie. 1. L’Australie a connu 21 années de croissance économique sans interruption et sans à coup La situation contraste fortement avec les vingt années précédentes, marquées par une alternance de forte croissance et de retournement brutal de l’activité (récessions en 1983 et 1991). Ces retournements de conjoncture s’étaient traduits par un chômage élevé : 10,3% en juin 1983 et 11% en août 1992. En moyenne, entre 1978 et 1998, le taux de chômage a été de 8,1% contre 5,4% actuellement. Cette instabilité traduisait la forte vulnérabilité de l’économie australienne à l’évolution du cours des matières premières. La crise de 1983 conduisit le gouvernement Hawke à prendre des mesures drastiques pour contrecarrer la dégradation des AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 16/27
  • 17. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 termes de l’échange (la part de l’Australie dans le commerce mondial avait diminué de moitié dans les années 1970). Un régime de taux de change flottant a été adopté, le marché financier dérégulé en 1984, la restructuration du secteur industriel engagée en 1987 et l’intégration aux marchés asiatiques engagée en 1989. Les effets bénéfiques de cette politique se font sentir depuis 1992. L’Australie a certes connu plusieurs épisodes de tension, comme en 2002 avec un brusque ralentissement immobilier, ou en 2008 avec la contraction du commerce mondial liée à la crise financière mondiale5, mais à chaque fois elle a pu échapper à une récession. En moyenne, l’Australie a connu un taux de croissance de 3,2% par an sur les vingt dernières années (+2,0% en termes de PIB par habitant). Si l’on se limite aux quinze années qui ont précédé le choc Lehman, la croissance a été de 3,8% par an en moyenne. 2. Cette performance est due à trois facteurs principaux : son sous-sol, sa géographie et sa politique économique  Son sous-sol. L’Australie dispose de ressources naturelles abondantes. Elle détient 47% du total des ressources mondiales d’uranium exploitables à des prix compétitifs. Elle aurait 111 années de réserves de charbon noir. La production de gaz (essentiellement le GNL destiné à l’exportation) quadruplera d’ici 2034- 2035 pour atteindre 8 000 petajoules. D’ici la fin de la décennie, l’Australie pourrait être le premier exportateur mondial de GNL. Environ 70% des projets de production de GNL aujourd’hui en cours de construction dans le monde sont localisés en Australie.  Sa géographie. L’Australie bénéficie d’un effet d’aubaine, son positionnement aux portes de l’Asie. Elle a mécaniquement tiré profit de la croissance des pays de la zone, la Chine notamment. L’Asie représente 70% de ses exportations. La Chine est devenue son premier client représentant près de 25% des exportations australiennes. Au-delà, les exportations australiennes ont augmenté en moyenne de 8% par an en valeur entre 1991 et 2011 et l’Australie a enregistré un surplus record de 18 Mds AUD en 2011.  Sa politique économique. Le régime de ciblage d’inflation, en place depuis 1992, a permis de la cantonner dans la bande des 2 et 3%, à l’exception d’un accident en 2011 lié aux inondations dans le Queensland. Très peu endettée avant que n’éclate la crise de 2008, l’Australie a pu adopter un plan de relance équivalent à 3% de PIB et fait jouer les stabilisateurs automatiques. L’action contra cyclique du gouvernement ainsi que la poursuite de la croissance en Chine a permis d’amortir le choc de croissance en 2009 et 2010 alors que le Trésor tablait initialement sur une contraction de 1% du PIB pour ces deux années. La croissance a finalement été de 1,3% et 2,5 % en 2009 et 2010 respectivement. Lors du ralentissement immobilier de 2002, l’action combinée de la banque centrale (RBA, Reserve Bank of Australia) et du gouvernement avait permis d’amortir le choc et de maintenir un taux de croissance de 2,2%. 3. Perspectives économiques : des fragilités cachées liées aux matières premières ou à l’immobilier ? 3.1. En déclarant mi-septembre que « le boom des matières premières [était] terminé et que l’Australie devait désormais chercher la croissance dans les gains de productivité », le ministre des Ressources, de l’Energie et du Tourisme, Martin Ferguson, a pu donner l’idée, erronée, d’un retournement brutal que les chiffres contredisent. En effet, l’Australie devrait maintenir une croissance proche du potentiel de 3¼% en 2012 et 5 Appelée en Australie GFC, Global Financial Crisis. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 17/27
  • 18. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 2013, avec une légère décélération fin 2012. Les estimations s’accordent sur une accélération de la croissance annuelle (3,1% suivi de 3,7% pour l’OCDE ; autour de 3-3¼ % pour le FMI). Le second semestre de 2012 devrait cependant connaître un ralentissement temporaire. Cette situation peut paraître paradoxale compte tenu des évolutions récentes : 1) baisse des prix sur le marché des matières premières ; 2) dollar australien qui ne s’ajuste pas à la baisse ; 3) risques liés à l’endettement immobilier des ménages. 3.2. Le secteur des matières premières devrait continuer à tirer la croissance australienne, mais avec un déplacement de sa contribution de l’investissement aux exportations. Les investissements dans le domaine des ressources naturelles pourraient diminuer, notamment en raison de la baisse du prix des matières premières. Pour autant, le secteur devrait rester un moteur de l’économie pour plusieurs raisons :  Le calendrier des projets actuels prévoit un pic d’investissement seulement à mi-2014. Bien que certains projets emblématiques ont été ajournés (agrandissement d’Olympic dam), 81 nouveaux projets évalués à 13 Mds AUD ont été recensés le dernier trimestre ce qui est logique compte tenu des économies d’échelle générées par les premiers investissements. Toutefois, une nouvelle vague de projets, aujourd’hui « à l’étude » ou « possibles » et d’un montant de 450 Mds AUD (30 points de PIB) sur plusieurs années, ne se concrétisera que si les projets en cours, en particulier dans le secteur gazier, sont exécutés sans dérive des coûts.  En moyenne, si la contribution des matières premières pourrait baisser (de +1 à -1 point de PIB selon une grande banque australienne), cet impact devrait être compensé par la mise en service effective de certains projets et la hausse spectaculaire des volumes des produits exportés (contribution des exportations nettes de -1 à +0,5 point).  Le ralentissement du prix des matières premières n’est pas uniforme et en cours de correction pour le fer notamment : en particulier, si les minéraux ont baissé, le gaz a augmenté avec la force demande sur ce segment. 3.3. Les risques semblent maitrisés dans le secteur immobilier, malgré le niveau élevé d’endettement des ménages, une allocation récemment plus laxiste des prêts immobiliers et une légère augmentation du nombre des propriétaires qui doivent plus à leur banque que la valeur de leur bien hypothéqué. La dette immobilière rapportée au revenu des ménages est actuellement de 120%, contre 60% en 1996. La RBA estime que l’endettement des ménages est traditionnellement plus fort en zone urbaine, et que si l’on fait abstraction du taux d’urbanisation de l’Australie, le niveau d’endettement est dans la moyenne de celui des économies avancées. L’impact de l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis a été amplifié par un certain nombre de facteurs, notamment les faiblesses des filets de sécurité sociale, facteurs qui n’existent pas en Australie. A la différence de l’Espagne, la majorité des prêts immobiliers bancaires est directement aux particuliers et non aux promoteurs, avec un collatéral très large. Les ménages ont aussi un comportement prudent : ils ont augmenté leur taux d’épargne depuis le choc Lehman et leurs achats immobiliers ne revêtent pas un caractère spéculatif. La croissance du secteur immobilier devrait se poursuivre, compte tenu de la pénurie actuelle de logement et de la croissance démographique, autour de 1,9%. 4. Politiques économiques : le bon équilibre ? 4.1. L’objectif de surplus budgétaire en 2013 est-il approprié ? Le Trésor australien s’est engagé à mettre en œuvre une consolidation de l’ordre de 3 points de PIB pour atteindre un surplus de 0,1% du PIB en 2013. Ce sera la première fois depuis le choc pétrolier de 1973 que les dépenses seront inférieures à 24% du PIB. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 18/27
  • 19. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 Compte tenu de la baisse des recettes fiscales, qui rendait plus difficile l’engagement de consolidation, le gouvernement a dû présenter un collectif budgétaire fin octobre rabotant le surplus escompté de 1,5 à 1,1 Md malgré un nouveau train de mesures d’économies. Le Trésor reconnaît que ces consolidations successives devraient retirer 1 point de PIB à la croissance. A la veille des élections de 2013, le gouvernement est prisonnier d’un engagement politique antérieur, alors que les économistes du secteur privé jugent plus sain de différer cette contraction budgétaire procylique dans un contexte de ralentissement. 4.2. Le dollar australien est-il surévalué compte tenu de la baisse du prix des matières premières ? Traditionnellement, le taux de change est très fortement corrélé au prix des matières premières (commodity currency), d’où l’appréciation du dollar australien de 57% entre 1998 et 2008. Malgré la baisse de l’indice moyen du prix des matières premières de 29% depuis son point haut en octobre 2008, le taux de change s’est apprécié de 55% par rapport au dollar américain sur la même période. Certains économistes estiment que le taux de change pourrait être surévalué de 3-5%, 10 à 20% selon le FMI. La principale raison de cette déconnexion est attribuée au statut de ‘safe haven’ du dollar australien et aux achats de bons du Trésor par des investisseurs étrangers. Les étrangers posséderaient actuellement 80% de la dette fédérale (autour de 10% du PIB) et 40-50% de la dette des Etats fédérés (autour de 15% du PIB). De nombreuses banques centrales ont annoncé leur intention d’investir en dollar australien pour des raisons de diversification. Les investissements étrangers en dollar australien étant presque saturés, ce facteur d’appréciation devrait disparaître, ce qui théoriquement permettrait au taux de change de s’ajuster. Le FMI devrait publier prochainement le poids du dollar australien dans les statistiques de réserves de change COFER, ce qui pourrait conforter son attractivité comme monnaie de réserve. 4.3. La RBA doit-elle poursuivre un assouplissement monétaire ? La RBA est pratiquement indifférente à la surévaluation du dollar australien : elle juge qu’elle est modérée et proche de la marge d’erreur. Elle estime aussi que le taux de change est un signal de marché qui doit forcer les agents économiques à réallouer les ressources. Le taux de change n’est qu’un des paramètres parmi d’autres de son appréciation de la situation économique, mais si celle-ci devait se dégrader fortement, la RBA souligne avoir les marges de manœuvre pour réduire encore les taux directeurs. De fait, elle a abaissé de 25 points le taux de base de 3,50 à 3,25% le 2 octobre mais a maintenu de nouveau le taux inchangé début novembre en dépit des fortes attentes des marchés (en raison d’une légère hausse de l’inflation). Le Trésor de son côté plaide en faveur d’un assouplissement monétaire qui réduirait l’impact récessif d’une consolidation budgétaire. 4.4. Que reste-il à faire en matière de réformes structurelles ? L’Australie dispose d’un système économique parmi les meilleurs au monde. L’étude d’une batterie d’indicateurs sur les réformes structurelles (Banque mondiale, World Economic Forum, OCDE) montre que l’Australie est très souvent classée dans le premier tiers dans un échantillon de 40-50 économies avancées, et ce malgré plusieurs faiblesses sur lesquelles s’accordent économistes et milieux d’affaires:  Infrastructures. Le partage des compétences entre l’Etat central et les Etats fédérés, le plus souvent dirigés par des partis de bord différent, a conduit à la paralysie des investissements dans les infrastructures. Les Etats de la fédération sont aussi réticents à prendre des risques (l’Etat du Queensland a perdu sa notation AAA en raison d’un endettement plus élevé que la moyenne), ce qui les amène à mal calibrer les PPP et à sous-investir. Le cadre du COAG (Council of Australian Governements), qui réunit les exécutifs de tous les Etats et du fédéral, n’a pas permis de surmonter ces obstacles. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 19/27
  • 20. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012  Marché du travail. La législation du travail subit un effet de balancier à chaque changement de majorité : le gouvernement travailliste a mis en place en 2009 un nouveau cadre des relations du travail (Fair Work Act), renforçant le pouvoir des salariés qui avait été affaibli dans la loi antérieure (Work Choice). Cette réforme, selon les milieux patronaux, affecte gravement la productivité du travail dont elle renchérit le coût. Une vague de négociations salariales prévues en 2013 pourrait conduire à de nombreux conflits salariaux. Par ailleurs, le secteur minier réclame un assouplissement du cadre migratoire pour favoriser le recrutement de travailleurs non ou semi qualifiés. Mais les syndicats font obstacle à la multiplication des programmes EMA (Enterprise Migration Agreement).  Fiscalité. En 2010, la « Henry tax review » (The Future of Fiscal System) proposait 34 mesures de réformes dont 4 seulement ont été mises en œuvre. En particulier, l’harmonisation fiscale entre les différents Etats ne progresse pas. Le sujet le plus difficile sera la modification de l’assiette et des taux de la taxe sur la consommation (appelée GST, Good and Service Tax). Le taux est de 10% et son rendement est de 49 Mds AUD (3,2% du PIB), sachant que la santé et l’éducation, deux secteurs en croissance, sont exemptées ainsi que l’alimentation. Le commerce en ligne est également exonéré, ce qui a pour effet pervers d’affaiblir la base fiscale tout en déplaçant les achats des commerces physiques vers des entreprises à l’étranger. Il aura fallu 23 ans de négociations pour adopter la GST en 1998. Sa réforme, dont le principe même n’est pas consensuel, risque de prendre encore de nombreuses années. * L’Australie appartient au petit club des pays encore notés AAA. Le Premier ministre australien ne cesse de répéter aux milieux d’affaires et aux Australiens que leur économie fait l’envie du reste du monde. Pourtant, ceux-ci sont étonnement pessimistes et attentistes. Selon les milieux d’affaires, le fait que ce soit un gouvernement de coalition aujourd’hui au pouvoir, formule qui ne conviendrait pas à l’Australie, explique en partie cela. Nouvelle-Zélande : le système bancaire Le système bancaire néo-zélandais a bien traversé la crise financière mondiale des dernières années. Aucune banque n’a connu de faillite, et aucune n’a dû être renflouée par le gouvernement. Les banques ont continué à assumer leur rôle essentiel de financement des entreprises et des acquéreurs de logement. Mais cette résilience s’explique partiellement par la présence dominante des banques à capitaux étrangers qui en font un cas unique parmi les pays développés et est même rare à ce degré parmi ceux en développement. 1. Un système bancaire dense et largement dominé par les banques australiennes 1.1. La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus bancarisés de l’OCDE, avec 21 banques offrant à leur clientèle au total quelque 1 200 succursales et 2 500 ATM. Elles emploient 25 000 personnes (1% de la population active), leurs dépenses s’élèvent à 4,3 Mds NZD (3% du PIB) et elles payent 1,3 Md NZD d’impôts (1% du PIB). 1.2. Ces banques opèrent dans un environnement très compétitif. Les clients disposent en particulier de procédures allégées depuis 2010 pour changer de banque, et les conditions d’enregistrement d’une nouvelle AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 20/27
  • 21. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 banque de détail sont assez souples. Le paysage bancaire est par conséquent assez mouvant, avec des rachats de banques entre elles (comme celui intervenu en 2002 de la National Bank of New Zealand, jusqu’alors détenu par les Lloyds, par ANZ – Australia and New Zealand Bank) et parfois l’arrivée de nouveaux acteurs. 1.3. Néanmoins, la plupart des banques inscrites se consacrent à la banque de gros ou à la gestion d’actifs. La banque de détail est principalement assurée par six grandes banques. L’une, Kiwibank, créée en 2005, est la filiale de la Poste, ce qui en fait la seule banque majeure à 100% néo-zélandaise ; elle dispose des 300 bureaux de celle-ci pour opérer. Une seconde, Radobank, filiale du groupe néerlandais du même nom, est surtout présente dans le financement des exploitations agricoles mais offre aussi de bons services en ligne avec Rabodirect. Les quatre autres peuvent être considérées comme des banques universelles : ANZ, la plus importante d’entre elles après son rachat et très bientôt son intégration totale de la National ; BNZ ( Bank of New Zealand), Westpac et ASB Bank. Elles sont toutes contrôlées par des groupes bancaires australiens, et détiennent à elles quatre 91% de l’ensemble des actifs bancaires qui s’élèvent au total à 370 Mds NZD (2,6 fois le PIB néo-zélandais). Avec un jugement favorable passé en 5 ans de 84 à 92% auprès de leur clientèle, ce secteur est de loin le plus apprécié de tous les secteurs des services. 2. Un système considéré comme bien régulé, bien capitalisé, robuste et profitable 2.1. La Reserve Bank of New Zealand est chargée de la supervision du secteur bancaire. Traditionnellement, cette régulation était assez légère (« light handed »), mais elle est en cours de renforcement. La banque centrale estime d’ailleurs que, comme conséquence de la crise financière, les banques en ont compris la nécessité et acceptent plus facilement toutes les exigences nouvelles qui sont maintenant posées. Elle se montre en particulier très stricte sur la qualité de leur capital mais considère que les banques néo-zélandaises sont en meilleure situation sur ce point que beaucoup de grandes banques à l’étranger. Elle porte également une grande attention à ce qu’elles détiennent des fonds à long terme suffisants pour faire face aux tensions éventuelles en matière de liquidité : 4% de leurs engagements en capitaux propres (tier one) et 8% pour le total du capital qualifié. En moyenne, les banques dépassent largement ces deux ratios, leur valeur constatée s’élevant respectivement à 11% et 13%. Par ailleurs, avec 83%, elles dépassent aussi déjà les nouvelles exigences en matière de « core funding ratio », qui stipulent que 75% (à partir du 1er janvier 2013, contre 70% auparavant) de leur financement doivent provenir des dépôts de leur clientèle ou de ressources stables comme des obligations d’une durée minimum d’un an pour les rendre moins dépendantes des financements étrangers à court terme. 2.2. Dans son dernier rapport trimestriel sur la stabilité financière publié début novembre, la banque centrale souligne que la solidité des banques, qui avaient déjà traversé sans trouble majeur la crise financière mondiale en 2007-2008, s’est améliorée par rapport à un passé récent et qu’elles remplissent déjà toutes les exigences de Bâle III, ce qui les met en avance par rapport à une grande partie des banques du monde. La qualité de leurs actifs s’est améliorée de façon significative et leur niveau de créances douteuses est en baisse (les pertes qui en découlent se sont réduites de 27% au cours du dernier exercice). Malgré une dégradation intervenue au cours de la crise financière, elles bénéficient d’un bon rating par les agences de notation qui classent les grandes banques à capitaux australiens AA- ou son équivalent. AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 21/27
  • 22. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 2.3. La banque centrale travaille actuellement avec les banques à la mise en place d’une disposition supplémentaire, spécifiquement néo-zélandaise, appelée Open Bank Resolution, destinée aux banques disposant d’un total de bilan supérieur à 1 Md NZD, et qui prévoit qu’une banque faisant faillite reste ouverte le lendemain de celle-ci afin de permettre des retraits totaux ou partiels et d’éviter la panique du public qui pourrait entrainer des conséquences pour l’ensemble du système. 2.4. Les banques, dans l’ensemble, font bien face aux besoins de financement de l’économie, mais sont confrontées dans leur propre financement au problème permanent du très faible taux d’épargne des Néo- Zélandais, qui ont une forte tendance à dépenser plus que leurs revenus, ce qui les a conduits à un taux moyen d’endettement qui représentait 160% de leur revenu annuel, l’un des taux les plus élevés du monde. La conséquence de cette situation pour les banques est double : d’une part, une forte dépendance des capitaux étrangers pour leur financement, d’autre part, une moindre demande de crédits de la part des particuliers, en dehors des crédits immobiliers dont la demande est toujours vive compte tenu de la très forte aspiration des Néo-Zélandais à vouloir posséder leur habitation. Avec la crise et la montée du chômage, les Néo-Zélandais cherchent désormais à réduire leur endettement. 2.5. Ces banques sont rentables. Les quatre banques principales ont annoncé des profits pour l’exercice 2011- 2012 en croissance de 20%, pour un total de 3,5 Mds NZD (2,5 points de PIB). Ils sont même supérieurs à ceux de l’avant crise (même si leur rentabilité reste en fait plus faible puisqu’elles ont très sensiblement augmenté leurs fonds propres). Pour deux d’entre elles, il s’agit même d’un record absolu. Les banques peuvent ainsi plus facilement constituer des réserves pour répondre aux exigences réglementaires et faire face à des périodes plus difficiles. 3. Présence dominante des banques australiennes et influence sur l’économie néo- zélandaise 3.1. Les banques néo-zélandaises détenues par des banques australiennes bénéficient d’un préjugé favorable sur leur solvabilité en cas de crise, qui se retrouve sans doute dans leur rating, probablement meilleur que si elles étaient entièrement nationales (par comparaison, Kiwibank est classée A+). En effet, elles peuvent s’appuyer sur des maisons mères d’une dimension bien plus importante, elles-mêmes solides, profitables et bénéficiant d’un accès plus aisé aux marchés internationaux de capitaux. 3.2. Mais ce phénomène accroît la dépendance de la Nouvelle-Zélande à la politique monétaire australienne et contribue à son déficit courant. D’une part, il accentue l’impact sur la Nouvelle-Zélande de la politique menée par la Reserve Bank of Australia ; certains y voient un risque de souveraineté limitée. D’autre part, même si les banques réinvestissent localement une partie de leur profit pour y développer leurs opérations, la plus grande partie de ces profits est transférée à l’étranger : selon une étude réalisée par le Centre for Banking Studies de la Massey University, le secteur bancaire contribue pour 62% au déficit enregistré par la balance des revenus qui est elle-même le principal contributeur au déficit courant du pays. 3.3. A la mi-novembre, un rapport de Standard and Poor’s a estimé que le secteur bancaire de la Nouvelle- Zélande (comme celui de l’Australie) était trop dépendant des financements étrangers, même si cette situation s’est améliorée progressivement du fait de l’augmentation des dépôts de la clientèle. Même si les banques maintiennent actuellement de bons niveaux de liquidité, si de fortes tensions surgissaient sur les AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 22/27
  • 23. L E TTR E E CO N OM IQ U E J AP O N, CO R EE, AU S TR AL I E ET N O U V EL LE -Z E L AN D E N °41 ©DG TRESOR-11/12/2012 marchés de gros sur lesquels elles se financent à l’étranger, cela les mettrait sous pression et elles risqueraient de ne plus pouvoir remplir les exigences en matière de core funding ratio. * Malgré ces réserves, les banques néo-zélandaises semblent bien placées pour faire face aux nouveaux défis, le ralentissement économique mondial, les coûts croissants liés à une régulation plus exigeante et une hausse de leur coût de financement alors que le taux moyen des prêts consentis a eu tendance à baisser. L’économie de la Nouvelle-Zélande devrait pouvoir compter sur son système bancaire pour répondre aux besoins de financement liés à la croissance plus dynamique qui se dessine enfin (+2,5% par an en moyenne sur la période 2012-2017 selon le FMI, contre +0,1% sur la période 2008-2011). Copyright : Rédacteurs en chef : Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisa- tion expresse des Services économiques. Florence Jeanblanc-Risler Chef du service économique régional de Tokyo Contact : tokyo@dgtresor.gouv.fr / seoul@dgtresor.gouv.fr Ambassade de France au Japon canberra@dgtresor.gouv.fr / wellington@dgtresor.gouv.fr Benoît Gauthier Clause de non-responsabilité : Chef du service économique de Séoul Les Services économiques s’efforcent de diffuser des Ambassade de France en Corée informations exactes et à jour, et corrigeront, dans la Agnès Espagne mesure du possible, les erreurs qui leur seront signa- Chef du service économique de Canberra lées. Toutefois, ils ne peuvent en aucun cas être tenus Ambassade de France en Australie responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette lettre. Alain Frossard Conseiller économique à Wellington Date de parution : 11 décembre 2012 Ambassade de France en Nouvelle-Zélande AMBASSADES DE FRANCE AU JAPON, EN COREE, EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZELANDE SERVICES ECONOMIQUES DE TOKYO, DE SEOUL, DE CANBERRA ET DE WELLINGTON PAGE 23/27